mardi 15 février 2011

Huitième livre du défi

The joy of sex dr. Alex Comfort, (1972). édition de 2008, Crown Publishers, New-York, 288 pages

"The joy of sex" est un classique déjà lu dans ma jeunesse. Je l'avais prêté à un amant malhabile qui en avait bien besoin et qui ne me l'avait jamais rendu. Dans les photos de l'époque, il y avait des couples de toutes les couleurs et des toisons pubiennes fournies. Les photos et dessins de la nouvelle édition présentent le même couple aux corps superbes, jeunes et souriants, blancs, qui illustrent avec classe la sexualité humaine. Très joli à regarder. Mais j'avoue que je préférais la variété des corps et des styles de l'ancienne édition. Ça coûte moins cher de n'avoir qu'un seul couple au lieu de plusieurs, évidemment. On coupe partout, misère! Le titre est adéquat, c'est bien de joie, de plaisir sain, de tendresse aussi dont on parle et qu'on décrit. Un beau livre, vraiment.

Est-ce que je recommande? Bien sûr, évidemment, c'est un classique que vous devriez avoir dans votre bibliothèque ou à tout le moins emprunter à la bibliothèque comme j'ai fait!

lundi 14 février 2011

La Saint-Valentin

J'aime cette fête. Plus c'est kitch et plus j'aime. J'ai décoré avec des coeurs, on mangera des pâtes rouges (teintées à la betterave) en forme de coeur et comme dessert, devinez... un gâteau rouge en coeur à la framboise. Bien sûr, il y a sur la table une belle nappe du dollarama avec des.... ? coeurs! oui, bravo, vous l'avez. Et je me sens heureuse et ludique et j'ai hâte de voir la réaction de ma belle Seize ans, ça et l'annonce que nous partons dans quelques jours en Floride (je viens à l'instant d'acheter les billets) devraient rendre cette St-Valentin enneigée mémorable.

Septième livre du défi

La méthode Dukan, dr. Pierre Dukan, Flammarion Québec pour l'édition canadienne, 2011, 353 pages.

Il n'y a personne de plus illogique qu'une femme qui veut maigrir. Après avoir lu une critique négative de la méthode par la diététicienne Hélène Baribeau du site Passeport santé, je n'ai retenu qu'un seul élément de conclusion de sa critique, soit "En conclusion, je n'ai aucun doute sur l'efficacité du régime Dukan (...)", s'ensuivait une mise en garde sévère sur la durée de cette efficacité (poids repris rapidement, effet yoyo etc) et sur les carences possibles associées à un tel régime. Moi, je me suis arrêtée à la promesse de l'efficacité et j'ai couru acheter le bouquin!

C'est comme un régime protéiné, alors ça marche tout à fait. Très restrictif, viande et pas toutes, oeufs, laitages archi maigres et c'est tout! Pas trop compliqué à suivre et en plus, à cause des corps cétoniques, on n'a pas faim. Après quatre jours, j'avais perdu cinq livres. Et puis le cinquième qui devait être le dernier avant la deuxième partie du régime (protéines+légumes et protéines pures en alternance), j'ai mangé un fruit, une salade avec une cuillerée d'huile d'olive (péché mortel, les huiles sont totalement interdites, sauf... l'huile minérale! Ouache!). Bon, j'ai repris une livre. Et puis, ensuite, les légumes réintroduits, j'ai fini de maigrir, tout en ayant des repas drabes. Les journées sans aucun fruit ni légume (un jour sur deux), je culpabilisais, moi qui ai bien appris ma leçon des légumes anti-cancer indispensables à une bonne santé. Ce qui fait que le régime, je l'ai lâché. Dommage un peu, ça marchait. Mais lisez-la donc la critique de madame Baribeau, éclairée et de gros bon sens. Alors, j'ai un beau livre neuf que je vais aller revendre à l'Échange. Next!

Est-ce que je recommande? Non, non et non.

samedi 12 février 2011

Sixième livre du défi

Le thaumaturge et le comédien, de Paul Laurendeau, Les écrits francs s.a., 2008, Montréal, 360 pages

C'est l'histoire d'une femme violemment battue par un homme. Il est thaumaturge, c'est donc un faiseur de miracles. Cet homme violent peut aussi faire preuve d'une grande douceur et il a réussi par ses pouvoirs à guérir le jeune fils mourant de cette femme qu'il se mettra à battre après la guérison. Celle-ci est mariée à un roi qui est révulsé par sa présence. Noble donc cette femme, cette Dulciane éprise de sa suivante, Rosèle aux cheveux noirs. C'est Rosèle qui raconte et elle raconte bien. Époque, châteaux, courses éperdues, secrets, révolution, tendresse, papiers secrets. Femme diminuée, estropiée, aveuglée. Dix ans passent. Roturiers contre noblesse. Les roturiers gagnent, Dulciane meurt.

Partie deux, temps futurs. Réalisatrice de cinéma. Choix des comédiens. Celui qui jouera le rôle du thaumaturge est particulier.... unique. Mais je ne vais pas vous révéler les secrets de cette histoire, de ce temps futur où la jalousie et la culpabilité ont disparu de la terre, où les roturiers qui sont au pouvoir mangent avec des canifs, où la pire des calamités serait d'avoir du Sang bleu.

Alors, récit prenant, plein d'imagination, atmosphère à la fois crédible et fantaisiste. Beaucoup de pudeur. Délicatesse. Un peu trop de "conne" et "con" et "connard" à mon goût mais ce sont des mots qui m'ont toujours déplu. Je suis entrée facilement dans l'histoire et serais restée plus longtemps encore dans la première partie. Je dois préférer les temps anciens aux modernes! En gros, une oeuvre intéressante et originale. J'ai aimé.

Est-ce que je recommande? Oui!

Drames

Dès que je suis rassurée, un nouveau drame survient avec Vingt ans. Cette fois, c'est le père qui menace de quitter le pays avec l'enfant. Elle prend la menace au sérieux et pleure toutes les larmes de son corps. Je ne sais pas quoi penser. Je crois qu'il s'agit d'une menace vide. Il n'a pas d'argent, pas de passeport. Il est fâché, il sait comment l'atteindre. Autre mauvaise nouvelle, ils ont perdu leur garderie. Plus grave celle-là, vu que l'autre je n'y crois pas. La garderie, c'était la stabilité et l'encadrement pour Petit-fils. Respirer. Ne pas prendre ça sur mon dos. J'y arrive mal, je suis tendue comme une barre, j'ai échappé une assiette au dîner et je me suis pris un doigt dans la porte-miroir. Héhé! Mon corps me trahit. Yoga? Je n'en fais plus. Marche rapide? Cinéma? Lecture? Lecture, ce serait bien, j'en ai fait un défi, ne l'oublions pas. Pour l'instant, j'ai choisi ménage et ma maison s'en vient spic & span!

Mon premier réflexe, c'est de trouver des solutions pour ma fille. Mais ma raison a pris le relai et je me suis tue et j'ai bien fait. Elle est arrivée ici en criant, en hurlant même et comme son fils n'était pas là, je lui ai demandé de se calmer. J'en ai marre de ses hurlements. Elle s'est alors mise à crier plus fort que j'étais insensible et sans coeur, s'est emparé du lit d'enfant et s'est mise à le déménager toute seule en me disant de m'enlever du chemin. Ma fille en furie, je connais tellement. Et elle réussit encore à m'atteindre, à chaque fois. De tels excès me bouleversent et m'épuisent. Je dois travailler sur moi. Finalement, on ne la trouvait plus. Elle s'était enfermée dans une des salles de bain et pleurait, prostrée au sol. C'est alors qu'elle a fini par raconter la chicane avec le père du bébé et ses menaces de partir au loin avec le petit.

vendredi 11 février 2011

Assurances

Dossier du remboursement du voyage par les assurances complet, pensais-je. Je suis allée porter les nombreux documents demandés en personne. Bien m'en prit. "Pourriez-vous vérifier les documents maintenant?" demandai-je. Tout était là mais la copie du chèque ne devait pas venir de l'agence de voyage mais bien de la banque, à mes frais évidemment. Une course de plus.

On dirait que je ne peux rien planifier d'autre tant que ce dossier n'est pas clos et réglé. Remboursez-moi et nous passerons au suivant!

Je ne suis pas certaine que ce soit la bonne attitude. Ma vie me semble vide tout d'un coup. Ce voyage remplissait pas mal mes pensées. Je serais partie mardi, dans cinq jours.

Se retourner de bord rapidement, c'est faire preuve de souplesse d'esprit. C'est une faculté à cultiver. Mais voyager pour voyager n'a aucun sens. Petite impasse ici. Bien petite. Un iota. une graine. Une poussière.

Bon, je conseillerais quoi à quelqu'un d'autre? Je lui dirais que le changement a toujours du bon, tout dépend ce qu'on en fait. Tout part de nous. On est responsable de sa vie. Quand tout tourne dans tous les sens, il faut arrêter la roue. Prendre une pause. Faire des listes. Bonne idée les listes. Et cocher. Premier item: la banque. J'y cours.

jeudi 10 février 2011

Nouvelle amie

Je m'en suis fait une. Comme ça. Assises l'une à côté de l'autre à une réunion d'information, on s'est mises à jaser et puis à rigoler. Comme des fillettes. Connivence immédiate. Un peu plus et je lui demandais "Veux-tu être mon amie?" On n'a pas eu besoin de le dire. On s'est tout naturellement donné nos numéros de téléphone. Je l'appelle la semaine prochaine. Ça m'a fait penser à la conversation de la soirée précédente avec Seize ans, alors qu'elle me disait la chance qu'elle avait et que nous avions tous dans la famille, d'avoir beaucoup d'amies et de s'en faire facilement. Je fais partie de la gang.

lundi 7 février 2011

S'inquiéter pour rien

Petit-fils va bien. Bien, bien, bien, bien. Il a eu vingt mois. Il ne parle pas beaucoup mais ce n'est pas faute d'essayer. En fait, il parle beaucoup, comme me dit Seize ans, c'est juste qu'on aurait besoin d'un traducteur. Il dit maman et maintenant anmaman (c'est moi ça), encore, et d'autres mots que je ne comprends pas et il chante Frère Jacques avec des paroles inintelligibles mais un air très sûr. Il sera musicien. Ou acrobate. C'est un enfant moteur, court, grimpe, saute. Mange très habilement avec une fourchette (c'est nouveau). Tout est nouveau avec lui d'ailleurs, je ne le vois pas une quinzaine et je suis estomaquée de le retrouver si grandi, si sage, si espiègle. Un petit chou. Très rieur. S'est endormi comme un charme cette fois. Semble sécurisé. La maman, que nous sommes allés cueillir chez elle le lendemain pour le brunch, est patiente et attentive. Peu importe qui répond à ses besoins et à quel rythme, il y a quelqu'un de compétent qui le fait. Je suis rassurée, rassérénée et je retrouve avec plaisir mon rôle de grand-maman gâteau cerise sur le sunday que je n'aurais jamais dû quitter. Ouf!

Pas encore commencé le livre 6. Il est pourtant tentant. Au début, je croyais, à cause de la disposition du texte, que c'était une pièce de théâtre. Non, il s'agit d'un roman, dans un royaume.

La fin de semaine, je lis ... les journaux. C'est un de mes plaisirs auquel je ne veux pas renoncer. Je m'en achète plusieurs que je déguste lentement. Cette fois-ci, avec Petit-fils dans le décor, même pas eu le temps encore! Je lirai mes vieilles nouvelles tranquillement, au retour de chez le dentiste.

vendredi 4 février 2011

Cinquième livre du défi

Raphaël Ader, Regardez dans la fêlure Éditions Léo Scheer, 2010, 146 pages

Vous m'aviez dit d'abandonner les livres qui ne m'intéressaient pas, Daniel Pennac me l'avait dit aussi, mais il aura fallu Christiane Charette pour que j'écoute enfin. J'ai donc laissé en plan le livre qui précède Regardez dans la fêlure et j'ai bien fait. Je me suis dit que vu que j'aimais tant lire les blogues, vu que je me complaisais dans leur simplicité, leur quotidienneté, leur trivialité, leur spontanéité, un livre tiré d'un blogue allait me convenir. J'avais lu avec plaisir la Mère indigne et le chauffeur de taxi aussi quand ils avaient été publiés sur papier. Cette fois, c'est un blogue français qui est édité, celui d'un homme de 36 ans, franchement névrosé, ce qui le rend fort sympathique en partant. Il n'arrive pas à bander avec une femme ou bien s'il bande, il n'arrive pas à jouir et pourtant dans son intimité à lui, il bande à fond. On a droit à sa vie la plus intime, à ses angoisses, ses maux de ventre, sa constipation chronique qui le fait tant souffrir. Parfois, il nous quitte pour aller aux toilettes mais on aura un compte-rendu au retour. Il souffre ouvertement, moralement, sympathiquement. Il est tout sauf ennuyant. Et c'est bien écrit, style blogue, court, percutant, simple, efficace. Il s'analyse constamment, voit un psy, prend des médicaments. Sa famille aimée est dysfonctionnelle, père avec maladie mentale, mère alcoolique, soeur fuckée on ne sait pas trop pourquoi. Peu importe, il les aime malgré sa peur de leur ressembler. Il habite Paris et ne se verrait pas ailleurs.

Est-ce que je recommande? Oui, c'est bien écrit, intéressant même si finalement, il ne se passe rien du tout. "Que raconter quand sa vie est vide,en suspens, quand on attend encore, au seuil de la maturité, qu'elle commence? Tout. La vie elle-même, à bout portant, dans sa misère et sa grandeur irréductible."

La bibliothèque de Christiane Charette (suite et fin)

L'hôtel du lac de Anita Brookner, Belfond, 1988
Les règles du consentement, du même auteur, Fayard, 2004

Toute l'oeuvre de Brookner est à lire. Elle décrit avec élégance et sensibilité des gens sans histoire.

Pour la description d'un amour absolu, infini, total, celui qui occupe chaque parcelle de nos pensées, de notre être: Lettres d'une inconnue de Stephen Zweig. Vienne, le centre du monde. Complexité des émotions. L'auteur s'est suicidé au Brésil.

Sandor, Métamorphoses d'un mariage. L'auteur s'est aussi suicidé.

Annie Ernaud Passion simple. Économie de langage.

Carnets d'une coquette raisonnable, d'Hélène Millerand. Les coquettes se reconnaîtront. Lecture exclusivement féminine. La coquetterie comme un mode de vie. La coquette ne s'ennuie jamais.

La fuite de Rimbaud d'Alain Borer. Rimbaud marchait tout le temps et on lui a amputé une jambe. Il meurt jeune.


Patti Smith complete de Patti Smith.
Patti Smith a 60 ans. Elle ne fait aucune concession. En allant voir qui était la punk Patti, j'ai réalisé que madame Charette l'avait rajeunie de 5 ans. Le temps passe si vite!

Le grand cahier d'Agata Kristof, Seuil, 1986
Une trilogie. Histoire de jumeaux de 10 ans.

Jean Echenoz, Des éclairs, Éditions de Minuit, 2010

Hervé Guibert, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Gallimard, 1990

Yannick Haenel. Jan Karski, Gallimard, 2009

À une question du public "Quel auteur vous a le plus touchée?" elle répond spontanément Gil Courtemanche, avec Je ne veux pas mourir seul, l'histoire autobiographique d'un homme qui se met à nu sans complaisance, un homme malade qui se juge durement, avec courage. Émouvant.

jeudi 3 février 2011

Les petites madames

Je ne sais pas si je me répète. Possible. Je pense que oui en fait. Mon entraîneur, alors qu'il n'était pas encore mon entraîneur, alors que je faisais des téléphones pour en trouver un, m'a répondu quand je lui ai décrit mon âge et ma forme physique "Aucun problème, j'ai beaucoup d'expérience avec les petites madames." Je lui ai alors répondu entre mes dents, TRÈS sérieusement et en me mettant à le tutoyer alors que je le vouvoyais cérémonieusement avant (je suis une vouvoyeuse, vous avez dû le remarquer) "Écoute-moi bien, jeune homme, petite madame, c'est condescendant et inacceptable, ou bien tu changes ton vocabulaire ou bien, non seulement je ne te prends pas pour entraîneur, mais je te fais une réputation de misogyne absolu, et j'ai tout plein d'amies passé la ménopause, entendu?" Ce qui s'ensuivit, un éclat de rire qui ne dérougissait pas, m'a convaincue que le mec avait de la classe, de l'écoute et un furieux sens de l'humour. Il est avec moi depuis neuf mois maintenant et ces qualités se sont révélées absolument délicieuses.

Ma fille bouledogue

Je l'aime cette fille. On a de grosses chicanes. On se déchire. On se percute. On s'affronte. Mais je l'aime cette fille. À travers la colère, la rancune, les cris et les prises de bec, il reste un profond attachement mutuel. Que je sens. Que je sais. Elle me remet en question. Elle me fait évoluer. Elle ne me laisse jamais indifférente. Jamais.

Déception

Finalement, ça me dérange pas mal de ne plus aller en Égypte. Ma consolation, ce serait de visiter ce beau pays devenu démocratique. Je m'interroge de plus en plus sur la pertinence d'aller dans des pays qui ne respectent pas les droits et la liberté de leurs citoyens. Si on les élimine tous cependant, il ne reste plus grand chose à visiter...

mercredi 2 février 2011

Christiane Charette

Christiane Charette était à la Grande Bibliothèque hier soir pour nous parler de ses lectures préférées. Tout en noir selon son habitude, les cheveux abondants et noirs aux épaules, mince et jolie, la dame aura 60 ans le mois prochain. Brillante, articulée et résolument sexy, elle est un charmant exemple pour les femmes qui vieillissent. C'est la femme vintage par excellence (référence au livre de Jocelyne Robert). Elle anime une émission du matin très intéressante à la radio de radio-canada et doit se lever à quatre heures du matin ce que son corps trouve très difficile, a-t-elle confié lors d'une réponse à une question du public. Ça ne paraissait pas du tout. Esprit vif dans un corps en santé.

Guy Berthiaume, qui faisait l'entrevue, ayant été son chum il y a quarante-cinq ans, ils se sont permis de se tutoyer! Elle vampirise ses livres, les martyrise, les habite, les souligne, rature et n'en prend pas soin. Il y en a partout chez elle, les bibliothèques sont pleines et il y en a dans toutes les pièces, même sur le plancher. Son conjoint est un aussi grand lecteur qu'elle. Elle en achète et en reçoit beaucoup en cadeau, en prête et en donne aussi. Plus jeune, elle était une lectrice fidèle, qui lisait tout d'un auteur aimé. Elle a lu Colette au complet ainsi que D.H. Laurence et Édith Wharton.

J'ai bien ri de ses lectures de jeunesse car elles sont rigoureusement identiques aux miennes: La comtesse de Ségur et la fameuse Sylvie hôtesse de l'air, de René Philippe. Tout comme elle, j'ai tout lu les livres de la comtesse et tous les Sylvie aussi. On a bien des points communs, elle et moi! Ses parents lisaient beaucoup (mon père aussi, énormément et tout le temps) et sa mère disait "Quand on lit, on ne s'ennuie jamais".

Sa première héroïne découverte à travers les livres, c'est la grande Coco Chanel. Elle a beaucoup lu sur elle et a mis L'allure de Chanel de Paul Morand, dans la liste des lectures suggérées. Pour Chanel, le vêtement est une architecture et tout part de l'épaule. Moi, moi, moi disent sa vie et ses vêtements aussi. Elle devait être confortable en les portant, c'était essentiel. Chanel ne pouvait supporter une femme entravée par ses vêtements. Paul Morand fait parler Chanel dans son bouquin. Elle avait pris sa retraite puis est revenue à la création à 71 ans. Elle est morte dans son lit à 86 ans en revenant de travailler. Quel bel exemple pour les femmes!

Marilyn Monroe est également une femme qui l'a intéressée. Lire Mémoires imaginaires de Marilyn de Norman Mailer, où il la fait parler au "je".

Berthe Morissot est une autre femme fascinante qui a été modèle pour Manet et a épousé le frère du peintre. Elle s'habillait toujours en noir comme Christiane Charette, qui a ainsi trouvé un moyen simple et accessible de simplifier sa garde-robe. Berthe Morissot-le secret de la femme en noir, de Dominique Bona, Grasset, 2000

Également à lire sur le sujet de l'habillement en noir Why do architects wear black?

Ma soeur mon épouse est recommandé mais je n'ai pas pris de note sur celui-là et je ne me rappelle plus pourquoi. C'est de Lou Andréas Salomé.

Dialogue en ruines de Laurent Michel Vacher trône à la hauteur des yeux dans sa bibliothèque préférée. Il est la présence livresque d'un homme qu'elle a aimé et qui est décédé trop jeune, à quarante-cinq ans, Jean Papineau, un grand philosophe qui l'a marquée et dont elle parle encore avec émotion (c'est une émotive, cette femme-là!).

Elle adore Édith Wharton et recommande chaudement The age of innocence qui s'est mérité un prix Pulitzer, ça se passe à New-York. Wharton lui fait penser à Henry James mais en moins austère. Dans sa liste de la même auteure, on a aussi Chez les heureux du monde (1905), le livre de poche, 2009 et tout ce qu'elle a publié. Elle a tout lu.

Des pays lointains de Julien Green, premier livre d'une trilogie. Cet auteur est un écrivain mystique, né en France de parents américains. Le livre raconte l'histoire d'Élisabeth. Un univers dense, une végétation opulente. Les Noirs y sont très présents. Plantations, foisonnement, chaleur, sensualité, guerre de Sécession. Elle s'y est plongée corps et âme, avec ravissement. Une brique de 900 pages comme celle-là, elle n'en lit pas quand elle travaille. En vacances, elle lit une moyenne de 400 pages par semaine (c'était une question du public).

Je n'ai pas fini de vous livrer sa liste, j'y reviendrai dans un prochain billet. Il faut profiter de ce beau soleil et ... déneiger l'auto. Bonne journée à toutes et tous!

mardi 1 février 2011

Allaitement

J'ai essayé de mettre dans mon blogue la photo de Sophie Durocher allaitant son fils, la photo qui est maintenant son avatar sur twitter. En vain. Vous arriverez facilement à la trouver cependant en cherchant "Sophie Durocher photo d'allaitement". Je pense que plus les femmes vont exposer ce sein qu'on ne saurait voir, librement, avec un sourire dévastateur et une assurance de béton, plus rapidement les mentalités vont changer. Il y a comme une révolution de l'allaitement, une fierté légitime, une ouverture et une solidarité qui émergent. Au lieu de la petite maman bien cachée dans son coin, il y a maintenant des femmes fières, fortes et qui s'affichent avec leur bel enfant en santé. Que cette mode se répande, que le Québec qui est réputé pour ses belles femmes le soit aussi pour ses belles femmes qui allaitent!