dimanche 23 avril 2017

Dépasser ses limites

J'ai le corps en charpie, en lambeaux, en souffrance. Il y a sûrement pire, je le sais bien, mais quand même, alors que je suis assise en train d'écrire sans faire aucun effort physique, mes jambes élancent encore. Ça ressemble à des contractions, comme quand on accouche. Ouais, je me rappelle encore de cette douleur-là, je ne le savais pas ou plus mais la métaphore de l'accouchement m'est venue en même temps que ces jambes qui se plaignent sans répit. Ça faisait si mal que j'ai pris l'autobus pour monter la côte, pour deux arrêts! 

Et me voilà enfin chez moi, contente d'être là, prête à endurer ce mal, fière de ce mal! J'ai fait hier une randonnée avec un groupe qui dépassait mes capacités, j'avais juste hâte que ça finisse, tout en essayant de m'inspirer du bouddhisme. "La vie est souffrance, accepter la souffrance sans la combattre, s'y abandonner, mettre un pied devant l'autre, sans relâche, exercer sa patience." Pour ce qui est de mettre un pied devant l'autre, je n'avais pas vraiment le  choix, il pleuvait à boire debout, on était en plein bois, avec un sac à dos 🎒, je suivais la fille d'en avant et j'étais suivie par la fille d'en arrière, je ne regardais pas le paysage mais bien le sol devant mes pieds, plein d'obstacles, la boue parfois profonde, de la neige et de la glace par bouts, des racines, des troncs d'arbres, des roches. Et ce train d'enfer! Vite, vite, on aurait dit qu'on se sauvait d'un dinosaure Rex et je n'aurais pas été surprise de voir surgir un dinausore Rex, les méchants, les carnivores, ceux qui devaient bien se cacher dans le genre de forêt cannibale où nous nous trouvions, ce groupe de femmes intrépides et moi!

Je n'avais jamais fait ça, des longues randonnées de plusieurs heures. C'est plus dur que je ne le pensais. Je récidive samedi prochain!

18 commentaires:

Solange a dit...

C'est une belle expérience, j'espère que la température sera plus agréable samedi prochain.

Une femme libre a dit...

Ils annoncent beau! Mais comme tu me connais, je n'ai pas détesté ça de souffrir un peu! ;o)

Gen a dit...

Lol! Je me suis demandé à quel exercice vous vous étiez mise pour souffrir autant. Ah ouais, le trekking, les premières fois, surtout si on doit suivre la cadence d'un groupe, c'est souffrant! (En plus, au printemps et à l'automne c'est mouillé et ça glisse, alors les jambes travaillent deux fois plus).

Mais vous verrez, on s'y fait très vite! :)

Et éventuellement on a davantage de temps pour regarder le paysage.

Une femme libre a dit...

Eheh! On est mercredi et j'ai encore mal aux jambes. Je me suis peut-être étiré quelque chose. Mais ça ne peut qu'aller mieux, je suppose! Un jour à la fois. ;o)

Anonyme a dit...

Ahhhh....mon sport préféré!!
Éventuellement, regarder le paysage viendra.
Le meilleur moment jouissif d'un trek?
À la fin de la journée quand on délasse ses bottes!
Faut avoir souffert en masse pour vivre ce pur moment de bonheur! ;-)

Laurence

Une femme libre a dit...

@Laurence,
Les fameuses bottes! Je m'en suis acheté car c'était obligatoire. Et un sac de 30 litres aussi, avec plein d'ajustements complexes et de gugusses dont je ne connais pas encore l'utilité. Et un imper hyperléger, le haut et le bas, supposément obligatoire aussi. Équipée comme ça, je me dis que ce serait trop bête de ne pas y aller au moins... deux fois!😊

Pierre Forest a dit...

Ca ressemble à un entraînement pour aller à Compostelle. ;)

Une femme libre a dit...

Il y avait des membres du groupe qui y étaient allées (je mets au féminin car on était 17 femmes et un seul homme!), enfin, celles à qui j'ai réussi à parler pendant notre courte pause-dîner! Mais à Compostelle, ce que j'ai cru comprendre. c'est qu'on marche beaucoup et longtemps, mais à notre rythme personnel, tandis que là, le rythme était accéléré, ou du moins, ce n'était pas mon rythme à moi, pas encore, ça viendra si je persévère mais il me faut de l'entraînement! Je monte déjà la montagne au pas de course avec Rando Plein Air le dimanche matin et ça va très bien. La différence est dans la durée. On monte en une heure, on se repose une demi-heure au chalet et on redescend en une autre heure. Facile! Mais marcher près de 6 heures avec un sac à dos, je n'avais jamais fait ça de ma vie. Des ballades en ville, ici ou en voyage, oui, bien sûr, évidemment et jusquà samedi dernier, je me considérais une bonne marcheuse, mais rapidement en forêt, en terrain accidenté, c'est nouveau pour moi. Vive la nouveauté, dit-elle finalement! J'ai presque hâte à demain!

Éphémère a dit...

Il annonce couci-couça, demain, je vous souhaite du beau temps et un peu plus de paysage à regarder au lieu de vos pieds ! :)

Une femme libre a dit...

Eheh! Merci! ;o)

Pierre Forest a dit...

Marcher 6 heures sur un chemin parfois accidenté en portant un sac à dos de 10 kilos est une journée assez typique du chemin de Compostelle, mais effectivement le rythme est bien différent. Chacun a son rythme et ce sont souvent ceux qui ne le respecte pas qui se blessent en chemin. On a même vu des couples qui marchaient à des rythmes différents et qui ne se retrouvaient qu'en fin de journée aux gîtes. Je crois comprendre que pour toi c'est un défi personnel de te prouver que tu peux suivre le rythme imposé par le groupe. D'une certaine façon je suppose que ça fait également aussi partie des règles non-écrites pour être membre à part entière du groupe.

Une femme libre a dit...

Bonsoir Pierre,
Ce n'était pas tant le défi personnel que la nécessité qui m'a forcée à suivre le groupe et donc son tythme la semaine passée. Comme on ne prenait pas le même chemin au retour et que l'autobus nous attendait où nous étions partis, je ne vois pas trop comment j'aurais pu faire autrement!

La randonnée d'aujourd'hui a été différente. Nous avons marché le même nombre de kilomètres (17) mais il y avait deux arrêts et l'autobus nous y attendait, il était donc techniquement possible de prendre l'autobus si la distance devenait trop grande. Il faisait beau et tout s'est mieux passé, pour moi en tout cas! J'aime ça la randonnée, pas facile mais satisfaisant.

Un jour, je ferai peut-être Compostelle. En attendant, je lorgne du côté du Compostelle québécois, le chemin de St-Rémi. Tu connais?

Pierre Forest a dit...

Bonjour FemmeLibre,

17 km est une bonne distance. Je me souviens avoir fait cette distance quand j'ai grimpé le Mont Albert en Gaspésie il y a quelques années. J'ai entendu parlé du chemin de St-Remi. Pas encore aussi bien organisé que Compostelle, mais ça progresse bien. Une belle façon de vivre une belle et longue randonnée sans trop s'éloigner et ça permet de découvrir des petits villages du Québec et les voir sous un oeil différent. Ma fille qui veut faire Compostelle avec moi (un jour) m'en avait aussi parlé. Pour elle, ce serait sans doute plus facile côté disponibilité. Le chemin complet (800km) doit prendre entre 35 et 40 jours, mais comme on est au Québec, rien ne l'empêcherait d'en faire un bout avec moi et que son copain vienne la chercher en cours de route. Toute la logistique est plus facile. Évidemment, on perd un peu le plaisir du dépaysement culturel et linguistique, mais c'est sûrement malgré tout une magnifique expérience. Ces souvenirs de Compostelle demeurent encore marquants et je les évoque avec grand plaisir avec ma mère qui avait fait le voyage avec moi.

Une femme libre a dit...

Je pense que pour moi qui ai toujours été citadine, coucher chez l'habitant dans un village de 100 personnes et partager sa table, c'est dépaysant en masse! Je ne ferais pas les 40 jours que ça prend, mais bien 7 (c'est le minimum pour s'inscrire) ou 14 jours. Il y a plusieurs "portes d'entrée et de sortie". Si je réussis à convaincre une amie, on part! Ça peut évidemment se faire en loup solitaire, mais je préférerais être accompagnée.

C'est fou comme le corps s'adapte rapidement à l'exercice. Alors que j'avais de la misère à marcher le lendemain de mes 17 km la semaine passée, aujourd'hui, je suis allée monter le Mont-Royal ce matin, le lendemain du parcours de la même distance! Et je me sens bien. Bonheur.

Je te souhaite de randonner avec ta fille!

mijo a dit...

7 ou 14 jours de Compostelle avec toi, je veux bien !! Quand ? ça c'est une autre histoire.

Bravo, bravo pour tous ces dépassements de limite.

Une femme libre a dit...

Le vrai Compostelle, celui qui est en France et en Espagne, là, si je m'y rends, je compte y marcher au moins un mois et idéalement deux, Mijo, alors prépare tes bottes et ton agenda! ;))

Mais on a une imitation ici, le chemin de St-Rémi, dans la campagne québécoise profonde, et il m'est évidemment plus accessible! Tu devrais en effet venir y cheminer avec moi et on découvrirait ensemble des petits villages québécois que je ne connais pas du tout! Invitation lancée.

Zoreilles a dit...

Bravo pour ta motivation et ta vaillance, t'es bonne!

J'ai ma belle-soeur de St-Jérôme qui part au cours de ce mois-ci pour faire une semaine de marche à St-Rémi. Depuis le temps qu'elle rêve de faire Compostelle, cette immersion d'une semaine avec une amie avec laquelle elle s'entraîne depuis plusieurs mois devrait la convaincre. C'est sa façon à elle d'essayer tout son équipement « sur le terrain ».

Lâche pas...

Une femme libre a dit...

Merci Zoreilles!

Bonne randonnée à ta belle-sœur!