jeudi 16 octobre 2008

Calculs

-Merveilleux amoureux, ça ne fait tout de même que trois mois que tu le connais, Dix-sept ans.

Elle n'est jamais démontée par rien du tout, Dix-sept ans et a toujours réponse à tout. Même toute petite, dès qu'elle a su parler, et elle a parlé jeune, elle a su répliquer et vite à part ça.

-C'est vrai, mais si tu considères le nombre d'heures qu'on a passé ensemble depuis le début, c'est comme si ça faisait beaucoup plus longtemps.

Le soap opera

On était dans la voiture. On revenait de son rendez-vous chez le dentiste, elle avait la bouche gelée et on s'en allait chercher Quatorze ans à son cours de piano.

"J'ai quelque chose à te dire. " Le ton était solennel et elle ne disait rien.

Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ça, me dire qu'elle allait me dire quelque chose pour finalement ne rien me dire.

"Mais allez, parle, on arrive chez matante T là. C'est quoi?"

Mutisme.

"T'es malade?"

"Non?"

"T'es enceinte?"

"Oui."

Depuis des années, on regarde un soap américain en famille. Un seul et on l'aime. Ma mère, ma tante, mes filles et moi, on le regarde. Ça se passe dans le milieu de la mode et c'est meilleur que Le coeur a ses raisons qui s'en est inspiré. On voit les beaux acteurs au corps parfait, aux vêtements parfaits et aux cheveux parfaits dans les studios de mode, ou bien dans leurs riches maisons sur le bord de la mer avec les palmiers, ou à l'hôpital, accidents obligent, ils se retrouvent souvent à l'hôpital et quelquefois en voiture avec le paysage de carton-pâte qui défile à leurs côtés. Ce sont toujours les mêmes personnages depuis des décennies, ma mère regardait cette émission dans sa jeunesse. Ils ne vieillissent pas ou fort peu. Ils meurent avant de vieillir en fait. Et ils vivent dans le drame. Tout le temps.

Un fort sens moral dans ce roman-savon, de la vertu à la pelletée, mais des passions irrésistibles, prenantes, une montée dramatique et une musique caractéristique quand la vedette du soap se retrouve dans les bras d'un homme défendu et lui cède langoureusement. Pas de contraception ici, non, il n'en est jamais question et pas d'avortement non plus, ça n'existe pas. Ils ont un fort sens moral, je vous l'ai dit et la femme se retrouve toujours enceinte de ses ébats illégitimes et le drame s'inscrit dans cette grossesse qui vient bouleverser tous les personnages, comme quand l'héroïne, la belle Brooke Logan, est tombée enceinte du mari de sa fille!

J'entendais ma fille me dire qu'elle était enceinte à dix-sept ans et je me sentais partie prenante de ce soap, il ne manquait que les palmiers sur la route, il ne manquait qu'un peu de luxe à ma Matrix et ça y était. Hier, ma fille et moi, on a joué notre propre soap.

mercredi 15 octobre 2008

Dix-sept ans

Elle a passé un test de grossesse dimanche. Positif.

Déception

J'ai perdu mes élections. J'ai eu espoir jusqu'au dernier moment. Ce n'est pas une dictature, le peuple a parlé. Sommes-nous devenus un pays si conservateur et rétrograde? Ne pas porter de jugements. S'incliner gracieusement. Mais garder l'oeil ouvert par exemple. Je ne peux plus ne pas m'impliquer et faire confiance parce que je n'ai pas confiance.

mardi 14 octobre 2008

Le poids, l'image corporelle, les régimes ou leur absence

Je suis de ces femmes (mais n'est-ce pas le cas de TOUTES les femmes) préoccupée par son poids. Même ado je voulais maigrir. Pesée, régimes, faire attention, se priver et se peser avec joie ou déception. Et pourtant, je n'étais pas grosse. Mais je voulais être mince, ce qui est autre chose. Sur les photos de jeunesse, j'ai quelques nus, le père de mon fils aimait bien me photographier nue, il a gardé la plupart des clichés, mais j'en ai quelques-uns quand même, sur les photos, dans la vingtaine, j'ai un corps de vingt ans quoi! Avec une belle poitrine, que j'ai toujours et tout le reste à l'avenant. Pas mince mannequin, des courbes, mais mince, aucun doute là-dessus. Après la naissance de mon fils, encore plus évident. C'est la période de minceur absolue, l'allaitement aidant et le stress de la séparation et de la réorganisation aussi. Je faisais déjà des régimes pourtant dans la vingtaine.

Ensuite, jusque vers quarante ans, les choses se sont plus ou moins maintenues. Début quarantaine, j'adopte trois filles coup sur coup, en plus de mon fils, en plus des enfants d'accueil que j'avais déjà et de ceux, occasionnels, qui s'ajoutaient selon les périodes, en plus d'un job à temps plein, en plus des repas et de l'entretien de la maison (mais j'avais une femme de ménage) pour tout ce monde. On me voit alors épanouie dans tous les sens du mot sur les photos. J'ai un sourire béat et je me rappelle avoir été profondément heureuse pendant cette période. Heureuse, comblée, béate, gratifiée, occupée au max, avec un sentiment d'efficacité et d'utilité totale qui me gonflait le coeur et l'égo. Plus de temps pour les régimes. Je suis grosse sur les photos, un peu négligée aussi, pas le temps d'aller chez le coiffeur, des vêtements de grosse mais un sourire épanoui et les yeux brillants. À cette époque, je vais chercher les filles à la garderie et à l'école après mon travail et il arrive souvent qu'on fasse un arrêt au McDonalds, pas de souper à faire et je les regarde jouer dans les structures du Mcdo, je suis si fière d'elles et de nous et je lis un peu le journal aussi et elles sont contentes et je peux souffler. J'ai un chum en plus, le même que j'ai gardé dix-sept ans et on se voit les fins de semaine et on est bien ensemble.

Mon père meurt. Diabétique depuis longtemps. L'hôpital fait une étude sur les enfants de diabétiques, je décide de participer. Le choc: je suis prédiabétique (intolérante au glucose), taux de cholestérol et tout le bataclan à l'avenant. Je ne suis plus une fille en santé! Panique! Angoisse. Réaction très forte. Je m'inscris immédiatement à un groupe de marche rapide et de musculation en plein air, moi qui n'ai jamais fait d'exercices. Et je fais attention à mon alimentation. Avec aide ou sans aide. Je réussis finalement, après bien des efforts, des immenses efforts, de terribles et constants efforts, à atteindre le haut de mon poids santé, j'en ressens une immense fierté. Cinq ans après le début de l'étude sur les pré-diabétiques, je ne le suis plus pré-diabétique et ma santé est fleurissante!

Tout est bien qui finit bien? Pas vraiment car là au moment où je vous écris, j'ai 20 livres de plus que mon poids santé. La seule chose dont je suis certaine et absolument certaine, c'est que je vais les perdre. Cependant, avec mon historique et mon âge aussi, si j'écoutais tout simplement ma faim et si je mangeais tout ce dont j'ai envie quand j'en ai envie comme préconisé dans des approches à la mode actuelles, je grossirais et j'en suis certaine, parce que c'est exactement ça que je fais depuis quelque temps, je fais beaucoup d'exercices et je mange quand j'ai faim ce que j'ai envie de manger et je prends régulièrement du poids. L'âge est-il un facteur? Ou la ménopause? Possible, possible, mais on ne le saura jamais parce que je commence à calculer et à manger ce qui est bon pour moi vraiment et ce n'est pas nécessairement ce que j'ai le goût le manger. Des fois, oui, évidemment, mais des fois mon vrai goût serait pour du chocolat. Avec Weight Watchers, si vraiment j'en veux du chocolat, je peux tout en maigrissant, il n'y a pas d'aliments interdits avec le système de points si c'est celui que je choisis, mais si je prends du chocolat, c'est beaucoup de points, c'est à moi de voir. En fait, quand j'ai fait WW déjà, je maigrissais régulièrement d'une ou deux livres par semaine tout en buvant mon verre de vin du soir et parfois deux, c'était mon choix, je préférais garder le vin et couper sur d'autres choses.

Minçavi ou WW, c'est pas mal la même chose, Francine la pas fine. Je préférerais faire Minçavi pour encourager une entreprise québécoise mais il y a un WW tout près de chez moi et je peux marcher pour y aller ce qui me fait faire de l'exercice! Je me suis pesée ce matin et là j'essaie par moi-même de compter les points et d'avoir une bonne alimentation mais si je constate que je n'ai rien perdu dans une semaine, là, j'irai m'inscrire et me faire peser. C'est une grosse motivation, le groupe et la pesée. On ne se sent pas seule à perdre du poids et ça vaut l'argent dépensé.

Quand je me sens grosse, je ne me sens pas séduisante, c'est donc quelque chose à régler au plus tôt. Patience, je sais, patience mais efficacité aussi!

dimanche 12 octobre 2008

Small bites

Mais non, ce n'est pas un blogue cochon, obsédés lecteurs que vous êtes! Plutôt un blogue très bien fait en anglais sur l'alimentation par un étudiant qui fait sa maîtrise sur le sujet. Ce jeune homme écrit des articles fort intéressants, il analyse des produits, donne des conseils pertinents, répond aux questions de ses lecteurs, donne même des recettes de son cru. Il ne croit pas du tout à la nouvelle vague qui laisse croire qu'on maigrit un peu par osmose quand on écoute son corps, non, il est plus terre à terre que ça. Maigrir, c'est consommer moins de calories qu'on en dépense. Il trouve l'approche Weight Watchers très bonne, efficace et santé pour ceux qui ne peuvent y arriver seuls. Écouter son appétit, c'est très bien pour les déjà minces mais pour les autres, dont je suis, ça ne marche pas du tout. Non seulement je ne maigris pas mais je grossis malgré que je fasse intensivement de l'exercice. Alors, je vais revenir à un contrôle alimentaire qui me permet de maigrir et de me sentir bien et plus légère. Avec de l'aide vu que j'en ai besoin. C'est du travail, beaucoup de travail, des privations aussi mais on n'a rien sans effort.

La psychologue

C'est moi. Lors d'une de nos nombreuses consultations en psychiatrie pendant l'enfance ou l'adolescence de Dix-neuf ans, le début de l'adolescence je crois, alors que je pleurais abondamment dans son bureau en disant entre mes sanglots à la docte psychiatre que je devais me trouver une psychologue pour moi, la spécialiste m'avait dit très sérieusement : "Non madame, vous êtes intelligente, vous êtes lucide, vous n'avez pas besoin de gaspiller de l'argent pour ça, écoutez-vous, parlez-vous, analysez-vous, vous pouvez très bien être votre propre psychologue." Ça m'avait marquée et ça ne doit pas être la première fois que j'en parle sur mon blogue. Ma psychologue, donc, c'est moi. Et elle en découvre des choses!

Mon ex-amant du dimanche s'étonne que ça semble si pénible et ardu de vendre ma maison et d'en acheter une autre. C'est qu'il n'a rien compris à l'aspect hautement psychologique et affectif de la chose! Ma maison, je m'y cache depuis tant d'années, la quitter, c'est m'obliger à affronter le monde toute nue, c'est épeurant et c'est à cause de cette crainte que je ne confierais qu'à ma psychologue que je tangiverse et que je laisse tout en plan et que je visite une fois pour ne plus jamais retourner et que je donne des choses pour mieux les reprendre et que ma cave en entier traîne dans mon salon et que je fais de l'ordi au lieu de faire de l'ordre, bien moins compromettant, je continue à me cacher, à me terrer et plus que jamais en fait, aucune rencontre, aucun homme pour me sortir de cette torpeur, psychologue, aidez-moi donc un peu!

Hier dans un gros party avec mes amis philippins, j'ai pourtant constaté cette facilité que j'ai toujours eue et que j'ai encore à devenir amie avec des gens tellement différents de moi et pourtant tellement semblables, on est tous partie d'une même humanité et ce grand restau et cette famille élargie et les amis de Toronto et tout le monde qui parle anglais et moi aussi tant qu'à faire et mon anglais est excellent I can't believe that you are French, qu'il me dit le monsieur philippin de Toronto, celui qui parle tout le temps, entouré de sa femme et de sa fille si silencieuses qui vont se resservir des assiettes de fruits, encore et encore des fruits et moi qui mange du gâteau d'anniversaire, je devrais prendre exemple, les fruits c'est mieux et bon pour la santé et personne ne boit d'alcool, contre leur religion je pense et ma fille si souriante si heureuse un bonheur ambulant et je déborde d'amour et de fierté pour elle si belle et fière et vivante. Elle a sa valise et va rester à coucher chez eux et je rentre, seule chez moi, je peux sortir, tout est possible tant de films que je veux voir mais non, je reste là et je lis ma Presse.

samedi 11 octobre 2008

La maîtresse d'école

Chers amis blogueurs,

Avoir tort, ça ne s'écrit pas avec un d, jamais, on n'a pas tord, on a tort. Compris?

Prendre une pause de son blogue, ça s'écrit pAUse. Prendre la pose, c'est ce que vous feriez si vous posiez comme modèle nu chez Solange, ou Encre ou Cricri (Cricri ne le sait pas encore que je veux qu'elle fasse des nus, vous l'en informerez en lui proposant vos services).

Merci!

vendredi 10 octobre 2008

Questions indiscrètes

Moi : Toi là, est-ce que ça te manque des fois de ne pas avoir de femme dans ton lit?

Voisin : Ouep!

On faisait notre marche athlétique au parc Angrignon, Voisin, son chien et moi. Maintenant que la distance sexuelle est totale entre nous, je me sentais à l'aise de lui poser la question.

Moi: Ouep dans le sens que ça te manque?

Voisin: Oui, dans ce sens-là.

Moi: Mais tu n'en parles pas et tu ne fais rien pour remédier à ce manque?

Voisin: C'est ça.

Et il accéléra le pas, maintenant je devais trottiner pour le suivre, il est tellement grand.

Moi: Et Dulcinée, tu as des nouvelles?

Cette fois, il se mit à marcher tellement vite et à grandes enjambées, qu'à bout de souffle, je n'eus d'autre choix que de me taire.

Le parent-roi

À lire chez une madame Unetelle qui n'est pas n'importe qui!

jeudi 9 octobre 2008

Sublimation

Il faut en faire de l'exercice et énormément beaucoup pour sublimer le goût d'un homme dans sa vie et avouons-le crûment, dans son lit. J'ai appelé Voisin pour aller marcher et je sais que ce ne sera pas assez, je marcherai encore un peu vigoureusement quand il rentrera et puis demain heureusement, il y a l'aquajogging.

L'argent

Ceux et celles qui ont des placements ont dû remarquer que la crise monétaire actuelle ne concerne pas que les États-Unis et l'Europe. On est directement touchés et tous un peu plus pauvres aujourd'hui qu'hier. Ces bouleversements financiers nous rappellent concrètement que les vraies valeurs ne se trouvent pas dans nos avoirs; la sécurité non plus. Pas un bon temps pour vendre, me dit mon financier de frère. L'inquiétude est mauvaise conseillère, l'insouciance aussi.

mercredi 8 octobre 2008

Tourner en rond

Mon amie qui revient d'un long voyage en Espagne avec son chum me faisait remarquer qu'elle est entourée de femmes de son âge, qui est aussi le mien, célibataires depuis longtemps et qu'on n'imagine plus du tout avec un homme. Finito. Elles sont passées à autre chose. Je lui disais que je trouvais ça bien triste et bien jeune pour renoncer à l'amour quand j'ai comme réalisé tout à coup en lui parlant que moi non plus, je n'étais pas en couple, pas si grave ça, mais ce qui est nouveau, c'est que moi non plus, je ne cherche pas, il n'y en a plus de rencontres, je ne suis plus fichée nulle part et c'est d'une partie excitante de ma vie dont je me suis moi-même amputée. Ce n'est qu'en attendant, me dis-je, mais en attendant quoi?

Et puis, je me suis amusée à lire mon blogue (l'autre) il y a exactement un an. Je parlais alors de vendre la maison, et bien, elle n'est toujours pas vendue! Et puis, je commençais mon cours de professeure de yoga, pleine d'enthousiasme. Projet avorté. Je voulais maigrir aussi. Bon, je préfère ne pas commenter la phrase précédente. J'ai comme une douloureuse impression de tourner en rond.

Ma mission actuelle, c'est ma fille de quatorze ans. Courir d'un bord et de l 'autre pour qu'elle soit scolarisée, étant donné que l'école a abandonné cette tâche. Là, elle est à son cours de piano, j'irai ensuite la chercher pour l'amener à son cours d'anglais. Demain, cours de math privé. Et ça recommence.

Je fais de l'exercice quatre fois par semaine, aquajogging, aquaforme, yoga Iyengar. Ma maison est bordélique, à moitié vidée et dans un grand bardas permanent. Sens dessus dessous. Comme ma vie.

mardi 7 octobre 2008

Le pain

Quand on veut maigrir, il ne faut jamais acheter du pain chaud, surtout quand c'est le fameux carré de blé directement sorti du four de la boulangerie Première Moisson.

dimanche 5 octobre 2008

Se tenir droit

Chez nous, on se tenait droit. C'était important. Ma mère nous redressait et refusait les fauteuils douillets qui ne favorisent pas une bonne posture. J'ai gardé cette habitude, bien ancrée dans mon conscient et mon inconscient et j'ai essayé de la transmettre à mes enfants. Avec un certain succès, je dois dire. L'attitude physique détermine l'attitude mentale. Droit, on pense mieux, on a plus de courage, on continue, on persiste même si c'est difficile. Droit, on regarde la vie en face et on sait que c'est à nous de faire notre bonheur. Droit, on est plus grand, on respire mieux aussi et on voit notre avenir, droit devant et il ressemble à ce que nous en ferons. Droits, nous sommes des vainqueurs.

samedi 4 octobre 2008

De la réciprocité

Je voudrais un homme qui fonce avec moi, à fond.

Condos

Visite de condos à moitié construits. Pas possible d'entrer dedans, me dit le vendeur, pas d'accès encore. On va s'en faire un accès monsieur, il y a du bois là-bas. Mais madame, je suis seul là, je ne peux pas transporter ça jusqu'à l'entrée. Seul vous n'êtes pas, monsieur, nous sommes deux. Mais madame, c'est bien trop lourd pour vous, voyons! On s'essaie?

Une fois l'échafaudage fait, là, c'est moi qui avais peur de monter à cause de la hauteur.Gentil vendeur m'a tenu la main. Le choc! Mais c'est bien petit minuscule ces condos-là! Alors que ça a l'air vraiment plus grand sur les plans. Et la vue était laide, archi laide. Mais bien situé, exactement où je veux vivre. Et les voisins déjà installés tout à fait charmants. Je suis arrivée d'avance, on a jasé et c'est le genre de personnes que j'aimerais avoir comme voisins.

De la liberté

Je pense que les pouvoirs et l'influence des parents ont des limites. Je pense qu'on ne réussit pas ses enfants, on fait son possible et parfois même pas, et curieusement, les même pas n'ont pas des enfants qui tournent si mal que ça la plupart du temps et les consciencieux, aimants et dévoués se retrouvent souvent avec de mauvaises surprises. Boîte à surprises, l'élevage des enfants, parfois on a le numéro gagnant et même celui-là, le supposé gagnant, il va se retrouver en thérapie parce que sa vie a été trop simple et couvée et ce sera la faute à qui, vous croyez? la faute des parents évidemment, c'est déjà un progrès de culpabiliser les deux parents, car anciennement et pas un anciennement si ancien que ça, c'était toujours La Mère qui était responsable de tout, trop bonne, trop sainte, trop pute, trop là ou trop absente et puis l'avait-elle vraiment désiré malgré les apparences, ce foetus qui s'était implanté dans son ventre, l'avait-elle réellement désiré, car les foetus le sentent ce désir-là et même si ils sont délivrés par césarienne, ils vont se suicider pour ça, du moins c'est ce que dit l'autre-là qui écrit sur le blogue de Dolce Vita et qui revient tout le temps là-dessus. Parfois on a le numéro gagnant, celui qui réussit à l'école, a plein d'amis et sait jouer du piano, parfois, on a la numéro perdant, celui qui nous fait du trouble, et honte aussi, celui pour lequel on consulte dans la déconfiture, car il est sous-entendu que si l'enfant va mal, c'est notre faute mais on ne va pas nous le dire ouvertement, on va seulement poser des questions cruelles, des questions qui font mal. Et puis, gagnant ou perdant, arrivent ses dix-huit ans et il peut encore se retourner complètement de bord, le petiot, à moins que ce ne soit arrivé avant, fort souvent, ça arrive avant, car il est libre et nous aussi on est libres tout à coup. C'est parfois un grand soulagement.

Message vide

Écrire pour ne rien dire. Pourquoi pas? Z'ai le droit, comme dirait Bébé chez Mère indigne, un blogue que j'adore.

jeudi 2 octobre 2008

De la relativité des valeurs

ou pourquoi il ne faut jamais dire jamais

Quand il s'agit de nos enfants, on est prêt à en faire en masse des concessions pour leur bonheur. La meilleure amie de Quatorze ans était malheureuse dans leur école, très malheureuse. On ne savait pas très clairement pourquoi, question de mutisme non-acccepté, de petites filles qui la mettaient de côté et probablement d'autres raisons dont elle n'a jamais parlé et d'autres qu'elle ignorait elle-même. Malheureuse au point de faire une fugue jusqu'à Toronto la veille de la rentrée scolaire. Là, les parents, morts d'inquiétude mais fous de joie de la retrouver, ont réagi. Ils sont allés rencontrer la direction de l'école et lui ont demandé de réserver la place de la jeune fille pendant deux ou trois semaines, le temps de voir où tournait le vent. Et puis, ils ont cherché une autre école.

Pas évident trouver une autre école quand l'année scolaire est commencée. Et puis, pas du tout évident quand en plus la jeune a des problèmes d'apprentissage, qu'elle est timide et qu'elle a toujours étudié dans une petite école. Ils sont tout de même allés l'inscrire en liste d'attente dans des polyvalentes qui avaient des classes spéciales pour troubles graves d'apprentissage. Sans enthousiasme. Et puis, il n'y en avait pas de place. Près de chez eux, il y avait une petite école avec des enfants en uniforme de tout âge, de très petits à très grands. Le papa cherche sur l'internet. Deux cent élèves en tout. Une grande famille. Beaucoup de discipline et de petites classes. Entièrement privée et non-subventionnée mais reconnue par le ministère de l'éducation.Le hic: Une école Adventiste. Ouverte a tous mais avec les prières et l'enseignement religieux obligatoires pour tous les élèves. Pas tout à fait ce qu'il recherche mais il téléphone à tout hasard. Un bel accueil. Ils n'ont pas de service particulier pour les enfants en trouble d'apprentissage mais l'élève est leur priorité, avec ses forces et ses faiblesses, comme Dieu le veut. Le ton très religieux est donné sans ambiguïté. Malgré tout, le père, tanné de voir sa grande jeune fille désoeuvrée à la maison ,prend rendez-vous. Une visite n'engage à rien. Il lui explique les règles très sévères, pas de bijoux, pas de maquillage, pas même de vernis à ongles, la prière tous les matins, les conférences religieuses une fois par semaine, la nourriture végétarienne obligatoire. Elle veut aller voir quand même. Et c'est le coup de foudre. On lui fait visiter la classe de secondaire deux où on va la placer (elle aura seize ans la semaine prochaine), il y a vingt élèves, elle se sent bien tout de suite. C'est là que je veux aller, papa. Elle est venue nous visiter hier soir, après l'école, épanouie, heureuse comme je l'avais rarement vue.