mercredi 20 octobre 2010

Tout et rien ou bien tout est rien

Auto au garage, festival du nouveau cinéma ce matin, du yoga tous les jours, du ménage au programme que je remets à demain, on peut toujours remettre le ménage à demain mais le festival du nouveau cinéma, non, se termine ce week-end, condo à acheter? Pause et même PAUSE en majuscules. S'il le faut, je réinvestirai mon petit pécule et la vie continuera comme avant. Chère enfant va devoir faire preuve d'autonomie ici et rapidement, sinon, la maman repart en voyage. Une belle vie, me dit Solange, et comment! Mais il y a toujours cette petite voix qui me dit que je pourrais faire du plus concret pour la société, que je suis bien trop jeune pour me la couler douce et cette voix se fait plus forte et urgente. Un dernier voyage et je vais dans ce sens, oui, absolument. De quelle façon? Pas trop clair encore. Ma Seize ans est heureuse à l'école cette année, une classe FPT, formation préparatoire au travail, ils construisent un voilier en kit (oui, un vrai qui va vraiment voguer, non, mais, c'est-y pas un projet tout à fait extraordinaire), font la cuisine et un peu d'académique à travers ça. Aucun devoir et elle en est bien heureuse. Elle ne veut pas de tuteur non plus. J'ai arrêté de pousser dessus et de vouloir à sa place. Elle a un petit chum, né au Rwanda, tout timide. Ma grande 21 ans, pas trop de nouvelles, donc ça doit aller bien. Fiston de 30 ans, pas trop de nouvelles non plus, ça doit aller bien aussi! Un chum? J'aimerais ça finalement. Je compte toujours mes points WW, j'en fais une religion mais je m'amuse aussi avec ça. Résultats. Contente. Bon, j'y vais sinon je vais manquer mon film!

dimanche 17 octobre 2010

Ma vie amoureuse

Les ceux et celles qui lisent mon blogue depuis longtemps savent que les hommes et l'amour ont déjà été un sujet de prédilection et de délectation pour moi. Les choses ont changé. Temporairement, me disais-je. En fait, depuis Monsieur Relation, j'ai eu un seul amant et je ne l'ai vu que trois fois. J'ai rencontré des hommes, oui, mais platoniquement. Je suis toujours amie avec le-monsieur-qui-veut-se-marier, je lui ai parlé hier justement, j'aurais pu le voir aujourd'hui, si je l'avais voulu et nous sommes vraiment devenus de bons amis, qui peuvent parler de tout et même se chicaner. Je suis très franche et il est susceptible alors il arrive qu'il me boude (ça me rappelle quelqu'un ça, Voisin, toujours follement en amour avec sa Femme Rousse et que je devrais appeler -aujourd'hui, je l'appelle!-).

Il est drôle, le-monsieur-qui-veut-se-marier, c'est un grand idéaliste, un rêveur mais il réfuterait cette description que je fais de lui! Il a un doctorat, un condo, écrit et parle bien, est intelligent, président de comités, vie active donc. Il a du poids en trop et ne fait pas si attention que ça à sa santé, bien que là aussi, il dirait que c'est pas vrai, vu qu'il est inscrit à un gym, auquel il va rarement, mais bon, hum... passons. Il veut donc se marier, rien de moins et cohabiter avec sa femme, évidemment. Mais monsieur a 65 ans et n'a jamais eu d'enfants ni vécu avec une femme. Il a une fiche sur un site de rencontres et est très sollicité. Il rencontre, espère à chaque fois et chaque fois, il y a quelque chose qui cloche. Pattern établi depuis que je le connais. Il a une nette préférence pour les femmes plus jeunes et n'a aucun problème à en trouver.

Il est divertissant et on devrait aller manger ensemble cette semaine.

Il y a aussi ce monsieur anglophone que j'ai rencontré lors de ma semaine de stage sur la Chine à l'université de Montréal en juillet. Quelqu'un de bien. Veuf depuis neuf ans mais qui parle de sa femme comme si elle était morte hier. Pour lui, le sexe et l'amour sont indissociables. J'ai su ça quand je lui ai nonchalemment offert mon corps devant une bière vers la fin de notre semaine chinoise. On est restés amis et il ne me plaît pas tant que ça finalement alors très facile de demeurer dans des sphères spirituelles avec lui. Je parle de spiritualité (pas de religion, ce n'est pas la même chose) parce qu'on est inscrits ensemble à des séminaires et cours des Belles soirées à l'université de Montréal,dont des soirées sur la psychologie et la spiritualité. Intéressant. C'est lui qui m'a invitée. Sa femme travaillait là donc il a des passes gratuites et il a la gentillesse de m'en faire bénéficier. Chanceuse je suis.

Il y a donc plus d'un an que je n'ai pas de relation amoureuse. Je voudrais bien y remédier mais je ne pogne plus. Voilà. Et je n'ai pas envie d'investir temps et énergie dans la recherche assidue d'un partenaire. Alors, je me concentre sur autre chose. Pas d'apitoiement. Surtout pas. Et je vais bien. Très.

Et j'ai encore l'impression que c'est une situation temporaire. Illusion? Peut-être bien. On s'en fout. Je maigris, j'achète des condos, je voyage.

samedi 16 octobre 2010

Idée devant un troisième verre de rouge (6 points)

Je devrais me trouver un amant. Ça ferait diversion et j'arrêterais de m'en faire autant pour mes enfants.

Le condo... encore!

Ceux qui en ont acheté un le savent, ce n'est pas si simple d'acheter un condo. Il y a plusieurs étapes. Le vendeur, dans ce cas-ci, ayant mis comme condition expresse que nous devions être passé chez le notaire avant le 29 octobre sinon la vente était annullée, il fallait tout faire en accéléré. La promesse d'achat a été acceptée jeudi après-midi. Ensuite, rendez-vous chez le notaire, avec l'évaluateur lundi matin et hier, passage chez mon conseiller financier pour régler les détails du financement, ce qui fût long et pénible. Étude des titres de copropriété et du certificat de localisation :acceptables. Bon, la convention de copropriété avait quelques clauses un peu bizarres et pointues, mais on pouvait vivre avec. Tout allait donc bon train dans le meilleur des mondes.

Et voilà que tard en soirée je reçois par courriel les états financiers et le procès verbal de la dernière réunion des copropriétaires. Et là, je capote. Il y a tant de mesquinerie, de bêtises, de règlements tatillons et stupides mis en place par l'"Administration" que je me sens vraiment mal à l'aise. Des gens qui croient nécessaires de spécifier que les laveuses communes ne doivent servir qu'à trois brassées par semaine par condo et d'écrire en gras "par condo pas par personne sous peine d'amende". Et ils en donnent des amendes! Cinquante dollars au coproprio du condo numéro quatre pour ne pas s'être acquitté de ses tâches! Adopté à l'unanimité. Car tout le monde a des tâches. Le tapis est usé, est-il écrit dans le procès verbal mais nous n'avons pas les moyens de le remplacer. On louera une nettoyeuse à tapis et madame Tartampion se chargera de vérifier que chaque copropriétaire a bien fait le job de nettoyage devant sa porte! Trop c'est trop! Pour les fameuses laveuses, on spécifie aussi qu'il ne faut les faire fonctionner qu'avec une charge complète et que si ce règlement n'est pas respecté, là aussi il y aura amende! Vont-ils jusqu'à inspecter les petites culottes au lavage?

Bref, je n'en ai pas dormi de la nuit. Au matin, j'ai écrit une lettre officielle annulant l'offre d'achat à cause de mon insatisfaction à la suite de mon examen des documents de l'immeuble. J'étais encore dans les délais pour ce faire. Et tout ce que je ressens, c'est un immense soulagement. L'agent d'immeubles a bien compris la situation. Par écrit, je n'ai rien précisé et je n'avais pas non plus à le faire, mais verbalement, je lui ai expliqué mon malaise. Il a répondu que c'était une grave erreur des copropriétaires que d'avoir étalé par écrit leurs désaccords et d'avoir institué des règlements qui font peur au monde. Il a dit qu'il nous chercherait autre chose.

J'avais appelé Fillette avant d'envoyer la lettre. On est allées déjeuner ensemble avec Petit-fils. Je lui ai montré les documents et elle a très bien compris qu'elle l'avait échappé belle. On l'aurait harcelée et rapidement, elle aurait voulu quitter et on aurait vendu à perte.

Je suis très fatiguée parce que je n'ai pas dormi de la nuit, lisant et relisant les documents et voulant prendre la bonne décision. Je l'ai prise. Il faut que j'arrête de m'en faire autant avec la siuation de Dix-neuf ans. C'est sa vie, pas la mienne. Petit-fils va bien et sa mère semble bien moins inquiète que je ne le suis.

vendredi 15 octobre 2010

Weight watchers

J'ai commencé il y aura deux semaines lundi. Je fais le programme complet, avec rencontres illimitées et suivi individualisé par internet en plus. J'adore! Il y a des graphiques qui suivent notre perte de poids, on écrit ce qu'on mange et l'ordi comptabilise le tout, il y a des idées de recettes, des textes de motivation, très pratique et convivial. Et en plus, autre phénomène qui me motive, j'ai commencé en même temps qu'une amie que j'aime beaucoup. Comme j'ai peu à perdre et elle beaucoup, je ne me sens pas pressée cette fois et je fais le programme une livre à la fois, en prenant les points supplémentaires jusqu'au dernier. J'ai hâte aux réunions, c'est tout dire. Ce programme-là, si on le suit, ça marche, aucun doute là-dessus. Il n'y a rien d'interdit, mais on comptabilise. Pourquoi pas? Le gros changement, ce sont les portions de produits laitiers, alors que je n'en prenais tout simplement pas et que je me contentais des suppléments prescrits par mon médecin, là, j'en prends trois portions par jour. J'ai coupé les suppléments à un par jour au lieu de deux, conseillée par mon super pharmacien qui est aussi mon neveu! Je me sens bien, je me sens mieux et très énergique. La vie est belle!

J'ai faim un peu des fois, comme ce soir, tiens! Ça fait partie des règles du jeu. J'ai 21 points par jour et mes 35 points supplémentaires sont déjà mangés. Alors faut se tenir occupée, penser à autre chose, à ceux qui meurent de faim dans des pays où sévit la famine, ça devrait bien arriver à me couper l'appétit. Sinon, l'exercice, c'est toujours gagnant. Yoga au gym ce soir. Va me faire du bien.

Ou cuisiner. Curieux, mais quand j'ai faim, jouer dans la nourriture, faire de jolis petits plats que je congèle en portions individuelles me réconforte. Sentiment du devoir accompli, espoir de les manger un autre jour ces délicieux mets! Je vais faire la crème de poireaux de Zolasoleil, sans beurre et sans patates et sans lait non plus pour pouvoir la congeler. À la décongélation, j'ajouterai une tasse de lait 1% et je me retrouverai avec une portion à deux points, pas si mal!

jeudi 14 octobre 2010

Besoin de défis

J'ai toujours besoin qu'il se passe quelque chose dans ma vie. S'il ne se passe rien, je provoque les événements! Je me sens bien quand je vis à fond le moment présent (c'est un défi en soi), mais aussi quand j'ai des projets sur la table.

Et là, le projet de condo pour ma fille (à moi, à moi, c'est décidé, mais pour elle et son bébé) se concrétise. Je reviens de chez l'agent d'immeubles. Faut procéder à l'inspection, contacter la banque, le notaire, la présidente de la copropriété. Ouf! Du pain sur la planche. Le vendeur veut que tout soit réglé avant la fin du mois. Je suis occupée, un peu survoltée et j'aime ça. Et c'est pour une bonne cause. J'adore le quartier où est situé le condo, je n'y habiterais pas, trop tranquille pour moi, mais idéal pour élever des enfants. Arbres, paix, beauté. Je suis contente que mon petit-fils puisse évoluer dans un environnement agréable et fière de pouvoir y contribuer.

Bon, là, il faut faire attention à ne pas trop m'immiscer dans la vie de ma fille. C'est tentant, après tout, il est à moi ce condo. J'ai des projets de rénovation qui en augmenteraient la valeur mais je vais probablement les mettre sur la glace et la laisser s'installer tranquillement. Ou bien, je procède tout de suite avant qu'elle ne déménage? La cuisine date de Mathusalem. Une cuisine neuve changerait tout. Pour moi. Elle, elle n'en a même pas parlé, sauf pour dire que c'était bien mieux que sa cuisine actuelle... Héhé! Calmons-nous le pompon, alors. On la laisse déménager tranquille et arranger les choses à sa façon. Elle aura bien assez à faire à s'arranger avec les copropriétaires bcbg qui l'entourent. Je compte sur son charme et sur sa capacité d'adaptation. Elle était ravie que l'offre d'achat soit acceptée, évidemment et que son déménagement puisse se faire rapidement si tout va bien. Tout ira bien.

dimanche 10 octobre 2010

Le présent

Il y a quinze jours, je revenais de notre voyage dans la Chine du Sud-Ouest, chez les Ouigours et dans les déserts de Gobi et du Taklamakan. Le décalage horaire est fini, je me sens bien ancrée dans ma réalité actuelle et ma réalité actuelle, c'est ce condo pour lequel j'ai fait une offre formelle d'achats hier. Un toit pour ma poulette et mon petit-fils. On va attendre l'acceptation avant de se réjouir. Si mon prix n'est pas accepté, je ne monterai pas plus haut. Ça me stresse un peu, beaucoup même, car je n'arrive pas à dormir. Si ça ne marche pas, je vais l'aider à louer, un an à la fois. Beaucoup moins d'argent impliqué même si les loyers sont chers.

Je ne suis pas tout à fait bien avec la décision, pas encore bien peut-être. J'ai peur que des dépenses imprévues se présentent, un immeuble c'est bien des responsabilités. En fait, quand je voulais donner carrément le condo à ma fille, c'était aussi pour ne pas avoir à les assumer ces responsabilités, les réunions de copropriétaires, les paiements divers à rencontrer etc. C'est certain que si le condo est à elle, elle va se démerder et se sentir totalement impliquée, tandis que là, c'est encore maman qui assume. Problème= appel à maman. Il est encore temps de changer d'idée. Mélangée je suis. Si jamais elle ne s'entend pas avec les copropriétaires, c'est encore à moi qu'on aura recours. Je suis la personne responsable. Et ça, je veux l'éviter de plus en plus. Passé ma vie à être responsable de mes enfants et très responsable, c'est dans ma nature. La retraite, c'est aussi penser à soi, se réaliser, se délester des responsabilités. Il ne me reste qu'une fille à élever, la liberté s'en vient. Bon, elle est là la liberté, dans mon coeur, dans mon âme, dans mes actions aussi. Je suis libre d'acheter ce condo ou pas et je suis libre de l'acheter pour moi ou bien pour elle. Plus j'y pense, plus je vais probablement l'acheter pour elle. Les biens matériels alourdissent la vie. Je suis mélangée, misère!

samedi 9 octobre 2010

Changement de cap

Rien n'arrive pour rien, disait euh... ma mère peut-être? Me rappelle plus. En tout cas, pas moi, mais là, je le dis aujourd'hui. En effet, quand j'ai vendu avec joie, bonheur, profit et satisfaction profonde ma grande maison avec des locataires, je me suis dit que c'en était fini de l'immobilier. Débarrassée des soucis. Petit condo pas de trouble. On voyage. On est libre. La belle vie.

Or, hier, en visitant le condo que je pensais acheter à ma fille, mes instincts de propriétaire sont revenus. J'évaluais la valeur de revente, les améliorations à faire, je comparais avec le prix du marché. Une vraie femme d'affaires. On a ça dans le sang, dans la famille. Moi, je suis une intuitive et ça marche.

Je n'en parle à personne de cette idée d'acheter une propriété à ma fille. Sauf à mon blogue. Je garde ça caché. Je ne veux pas être influencée. Les lectrices de mon blogue me conseillent de l'acheter pour moi ce condo et plus j'y pense, plus je trouve qu'elles ont donc raison. C'est la chose à faire, vraiment. Le condo d'hier est vendu mais rien ne m'empêche de chercher ailleurs. J'ai même du plaisir à faire ça, visiter des condos, comparer. C'est excitant.

vendredi 8 octobre 2010

Réponse à Michèle

Michèle est une jeune femme que j'ai "connue" par internet. Je l'ai déjà rencontrée pour vrai. Elle a de beaux enfants, un beau mari, une belle carrière et est une belle femme. Que du beau, donc! Mais ce que j'apprécie surtout chez elle, c'est son gros bon sens. Elle perçoit ce qui est caché sous les mots et frappe souvent juste dans ses commentaires. Dans mon billet "Jalousie", elle me demande:

Question: Pourquoi acheter un condo à 19 ans? A-t-elle besoin d'un condo pour offrir un environnement convenable à son fils?

Réponse: J'ai bien réfléchi à la question, Michèle et ma réponse est oui. Dix-neuf ans a 19 ans, elle est étudiante, elle n'a pas un rond, bon elle vit sur les fonds d'épargne-études auxquels j'avais eu la bonne idée de souscrire, mais ce n'est pas la richesse, elle a un enfant et surtout, surtout, elle est noire! J'aimerais bien te dire que ce dernier point n'a aucune importance, mais ça en a encore beaucoup. J'aimerais bien te dire que le racisme n'existe pas à Montréal, mais ce serait faux. Alors, jeune, pauvre, avec enfant et noire, elle a et aura énormément de difficulté à se trouver un logement à louer, que je l'endosse ou non.

En plus, elle veut demeurer dans son quartier actuel et ses motivations sont nobles et généreuses à cet égard. Elle désire la stabilité pour son enfant, donc le moins de changement possible et surtout pas de changement de garderie. Le mieux, en garde partagée, c'est que les parents habitent près l'un de l'autre. Son quartier est chic et cher, pas vraiment de logements à bas prix dans son coin. Beaucoup d'obstacles donc.

Tandis que quand on achète, en autant qu'on paie, bingo, le bien est à nous. Je vais visiter un condo avec elle ce matin. Un petit condo modeste, très modeste. Si ça convient, j'achète. Pas pour moi, pour elle. J'ai administré un immeuble à revenus pendant 25 ans, avec brio. Seule. C'est fini pour moi. Je passe à autre chose et ce n'est certainement pas l'immobilier. C'est à cause de la vente de cet immeuble à revenus que je peux maintenant aider une de mes filles, alors tout ce travail de gestion d'immeubles et de locataires m'a rapporté beaucoup.

mardi 5 octobre 2010

Les troubles de l'attachement

J'ai eu d'immenses difficultés à aimer mon enfant qui souffrait de troubles graves de l'attachement. En fait, je rêvais régulièrement qu'elle mourait, un bête accident, j'étais toujours absente, ça arrivait malgré moi. Je rentrais à la maison, la gardienne me disait qu'elle était montée sur le toit, qu'elle en était tombée, morte sur le coup, je pleurais évidemment et facilement, mais tout ce que je ressentais réellement était un immense soulagement. Enfin, ma vie allait retrouver un sens, j'étais libre. Ces rêves me causaient une immense, grandiose, effrayante culpabilité. J'en étais à avoir peur de l'endormissement. Ils revenaient toujours. Parfois, elle s'était noyée dans la piscine du voisin ou étouffée au restaurant ou bien elle avait péri dans un incendie. Je n'étais pas là. C'était le destin. Soir après soir. Bien sûr, j'ai consulté. On consultait déjà en psychiatrie. J'ai pris une psychologue, pour moi, spécialisée en troubles de l'attachement. Elle n'a jamais vu ma fille. Mais elle a tout compris, tout de suite, et m'a apporté une aide inestimable, sans prix (même si ça coûtait une fortune! héhé!). Elle a été ma bouée de sauvetage. J'ai recouvré mon estime personnelle grâce à sa compétence.

Ce qui afflige tant les parents d'enfants en trouble grave de l'attachement, c'est probablement cette ambivalence coupable qui les habite. D'ailleurs, pour déterminer la gravité des troubles d'un enfant, c'est le parent qu'il faut regarder, surtout la mère, ces enfants s'en prenant moins au père, moins menaçant le père, plus absent aussi. Bon, alors regardez cette mère, elle a tant voulu cet enfant, en a rêvé, l'a désiré avec une violence inouïe, est tombée en amour avec avant même de recevoir sa photo, a phantasmé en prendre soin, accueillir ses sourires, murmurer son nom, se faire appeler maman. Cette femme a été évaluée par un ou une professionnelle, qui l'a déclarée apte à adopter, à devenir mère, saine d'esprit donc et compétente, cette future maman. Observez-la un an après l'arrivée de l'enfant. Renfermée, la larme à l'oeil, grossie ou bien amaigrie, insomniaque, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle ne sort plus du tout ou bien court de spécialiste en spécialiste. Son couple va mal. L'enfant? Si vous les visitez (imposez-vous, les parents n'invitent plus depuis longtemps), il vous apparaîtra charmant, vif, se glissera sur vos genoux, vous prendra par le cou, voudra partir avec vous. La mère sera soit distante, soit contrôlante (à vos yeux), elle vous l'enlèvera des genoux, il fera alors une mine tellement triste que vous aurez envie de le rescaper. Dans la voiture, au retour, vous direz à votre conjoint "On dirait que Véronique ne l'aime pas, son petit Benjamin. Tu as vu comme il voulait s'en venir avec nous? Il a l'air vraiment malheureux. Et il est si adorable!"

Partout, la mère de cet enfant entendra et lira qu'avec de l'amour et du temps, les troubles se résorberont. Mais plus le temps passe, plus cet enfant fait des crises, avec elle, les crises! Avec les autres, il est charmant. Il ne veut pas quitter la garderie quand elle vient le chercher, s'accroche aux éducateurs. Elle doit le leur enlever de force. Valorisant? Pas tellement. Si cette mère n'a que ce seul enfant, comment se sent-elle? Son entourage la laisse tomber, de plus en plus persuadé que cet enfant est maltraité. Pourquoi la rejetterait-il avec autant d'emphase si sa vie avec elle était agréable et aimante?

Mon propre père, auquel ma fille s'accrochait avec l'énergie du désespoir, m'a demandé si je la battais! Quand on en est rendu là, on est pas mal seule dans l'aventure parentale.

Il m'aura fallu ma super psychologue, pour me faire comprendre à moi, que le temps n'arrangerait pas les choses, que ma fille avait un trouble grave de l'attachement, qu'elle ne pouvait pas s'épanouir dans un milieu familial, que l'amour d'une mère l'écrasait, qu'elle avait besoin d'un milieu neutre et très encadrant, qu'en lui procurant un tel milieu, je répondais à ses besoins et, loin de l'abandonner, j'étais présente pour elle, d'une façon qui lui convenait vraiment.

lundi 4 octobre 2010

Jalousie

J'ai vu un condo qui pourrait convenir à Dix-neuf ans. Elle a eu la mauvaise idée d'en parler à Vingt-et-un ans. Celle-ci m'appelle pour que je paie la seconde partie de ses cours de conduite (c'était convenu) et me glisse mot de ce fameux condo qui changerait sa vie si elle pouvait donc en avoir un, elle aussi. Mais voyons, Vingt-et-un ans, je n'ai pas les moyens de vous acheter un condo à vous quatre, que vas-tu penser là, calcule un peu, il faudrait que je sois millionnaire. Si je pense à aider Dix-neuf ans, c'est à cause de Petit-fils qui n'a pas demandé à vivre dans la misère. Mais il s'en fout Petit-fils, c'est un bébé, me répond-elle, il ne se rendra compte de son environnement que dans quelques années.

Je me sens pressurisée de toutes parts. Je n'aime pas du tout cette impression d'être un citron. Téléphone à Dix-neuf ans. S'en fout du condo, Dix-neuf ans. Je vais m'arranger autrement, me dit-elle, pas le temps de te parler, je retourne en classe.

Un autre voyage? Oui, loin, très loin et ça presse.

jeudi 30 septembre 2010

Poids

Il faut apprendre de ses erreurs. Lors de mon voyage en Chine "classique" en avril, j'avais pris dix livres. Cette fois, chez les Ouïgours qui ont une cuisine bien plus savoureuse à mon goût à moi, pas une once. La seule différence? J'ai systématiquement évité le riz, aucun autre changement. Mangé tout le reste sans me priver. Et aussi, je ne prenais de la bière qu'un jour sur deux, alors que c'était à deux repas par jour tous les jours lors du dernier voyage. Petits changements simples et efficaces. Bravo à moi!

Au retour du voyage d'avril, non seulement j'avais pris dix livres mais j'ai continué allégrement à grossir. Et la même chose est en train d'arriver. Aucun pain et fromage en vue pendant trois semaines, pas de vin non plus, (bien qu'on ait déniché une fois ou deux une bouteille de vin chinois excellent!) , alors j'ai tendance à me garrocher un peu trop sur ces produits rares qui m'ont manqué. Surtout hier, tiens, avec ma bonne amie venue souper et qui nous accompagnait au théâtre. Parle parle, jase jase et le délicieux pain à l'ail tout frais y a passé avec le brie qui l'accompagnait sans parler du Pinot noir, ce vin si excellent pour la santé si on ne passe pas à travers la bouteille.


Mais ça ne se passera pas comme ça! Que non! Je suis la maîtresse de ma destinée et de mon corps. Au Weight Watchers ce soir et que ça saute!

mercredi 29 septembre 2010

Loin

Ce que j'aimerais être encore en Chine, loin, protégée des mauvaises nouvelles, sans internet, sans téléphone, loin. La réalité me tombe dessus un peu trop vite. Dix-neuf ans qui pleure, découragée. Son chum (ex-chum) lui apprend ce matin qu'il s'en va un mois en France, elle a plein de travaux scolaires à faire, il lui faut trouver un autre logement, elle ne dort plus, doit courir ce soir pour aller chercher le bébé à la garderie. Pleure. Et je pleure avec elle.

mardi 28 septembre 2010

Le gruau

C'est ce que je me suis fait ce matin. Avec du chanvre, des canneberges, du ginseng (en flocons, frais de Chine!), de la levure bio, du chia, des graines de sésame bio et de la graine de lin moulue bio évidemment. J'exagère? Mais je suis excès, tout en excès, même au niveau de la santé. Je suis certaine que vous voulez savoir si mon voyage m'a fait maigrir. Non, ça ne vous intéresse pas du tout? Je vais l'écrire quand même! C'est chez moi ici, j'y fais ce que je veux. Pas maigri mais pas grossi non plus et pas perdu la forme non plus. Aucun pneu en vue. Classe de yoga hier avec la super nana qui ressemble à une publicité nautilus. Hier, elle nous a fait un petit discours ésotérico-yoga, style "Je le sais bien que vous êtes comme moi et que vous vous demandez si vos ongles sont impeccables quand vous faites des asanas, si le triangle met en évidence vos super-abdos que vous venez de travailler sur les appareils, si vous faites tout à la perfection, si ça va finir bientôt aussi, mais je vous le dis, le yoga est vivre le moment présent, alors prenez conscience que vous vous ferez peut-être frapper par une auto en sortant d'ici, donc, arrêtez de penser tout le temps et laissez votre corps faire le travail sans vous juger." J'ai souri intérieurement, car elle avait probablement raison en imaginant que mes très jeunes consoeurs de yoga, des étudiantes de Mcgill avec des costumes de sport qui doivent coûter aussi cher que leur cours de médecine, se préoccupaient de leur vernis à ongles pendant leur session de yoga! Je suis la seule femme mûre de ces cours maintenant, retour à l'université oblige. Pas grave. Je prends tout et les classes font partie de mon abonnement. Pas gaspilleuse la femme libre.

Mon confrère de cours d'été sur la Chine, celui à qui j'avais offert mon corps et qui l'avait refusé, celui qui a continué à me voir en toute amitié, celui qui rentre tôt à la maison parce qu'il vieillit dit-il (il n'a que soixante-deux ans!), celui qui a une petite bedaine, pas de cheveux et qui aurait bien dû profiter de tout ce que je lui offrais, misère! et que je ne lui offrirai plus, entendons-nous, il ne me tentait même pas tant que ça en plus et plus du tout maintenant, celui-là donc m'a inscrite à des cours des Belles soirées de l'université de Montréal. Ça faisait longtemps que je voulais savoir de quoi ça avait l'air. Intelligence émotionnelle, cours sur la Chine (encore! je vais bien devenir experte!) et série de conférences sur l'histoire de la religion au Québec. Ça risque d'être passionnant!

Le voyage? Le clou de l'expérience devait être la nuit en campement dans le désert de Taklamakan où nous nous rendrions en chameau. Nous étions dix-sept voyageurs. Le guide, prétextant que depuis les changement climatiques, il pouvait pleuvoir même dans le désert (!!!) nous a donné le choix entre une chambre à l'hôtel et la tente dans le sable. Et qu'ont choisi quatorze des voyageurs, avec soulagement et un enthousiasme qu'ils ne pouvaient dissimuler? L'hôtel, bien sûr. On s'est donc retrouvées trois voyageuses, ma fille, une aventurière et moi, avec six chameliers, deux guides et six chameaux en expédition dans le désert. On se sentait princesses pas à peu près. Ce fût extraordinaire, rien de moins. Je suis tombée amoureuse du désert et je ne rêve que d'y retourner. Ce sera fait, comptez sur moi.

lundi 27 septembre 2010

Décalage horaire

Je ne le sens pas encore. En fait, j'ai tellement d'énergie que je n'arrive pas à dormir. Treize heures de vol de la magnifique Shangai à Paris et puis un autre petit vol de sept heures jusqu'à Montréal. Je ne dors pas en avion. Vu plein de films et de nuages, ma petite Seize ans endormie sur mon épaule. Dix-neuf ans était bien à l'aéroport et avec petit-fils en plus, malgré l'heure tardive. Elle a éclaté en sanglots dans mes bras. Du coup, j'ai pensé catastrophe. Ma mère? Mon fils? Mon autre fille? Non, non, ils vont bien, je me suis ennuyée, me dit-elle. Évidemment, j'ai su un peu plus tard dans la voiture que beaucoup de choses s'étaient passées pendant mon absence. Elle se sépare et c'est définitif. Le fait d'avoir trouvé son conjoint avec une autre femme dans leur lit alors qu'elle revenait à la maison récupérer un objet oublié a mis un point final à un couple qui tenait bien mal la route depuis un certain temps. C'est pourtant là-bas qu'elle est allée dormir avec petit-fils qui est encore plus beau, plus fin, plus intelligent et plus adorable (bon, je suis une grand-mère gaga et je m'assume, mais vous le verriez et vous seriez d'accord avec moi, j'en suis certaine!).

Pas dormi pendant des jours donc et incapable de dormir encore. Quand je vais tomber, je vais tomber. Là, je me sens vivante et exaltée. Seize ans est une voyageuse extraordinaire, aimée de tous, intéressée, partante pour toutes les aventures. Nous nous entendons vraiment bien en voyage et nous complétons. Ce matin, retour à l'école même si nous sommes arrivées dans la nuit. Elle dort en avion, elle, heureusement! Devra se lever dans cinq minutes. C'était le contrat passé. On a eu un beau voyage. Je vous en reparlerai ( un peu! ;o)

dimanche 5 septembre 2010

Chine, cinéma

Je fais mon lavage. Dans le but de faire ma valise. J'ai très peu de vêtements. C'est voulu. Dépouillement. Alors archi-simple de faire ma valise. Je lave et hop! dans la valise. Je suis rentrée à minuit hier soir, après le dernier film. Le meilleur jour pour aller au festival des films du monde, c'est lundi. On présente alors les coups de coeur du public. Vous risquez donc moins de voir des films moins bons. J'en ai vu de tous les genres et dans certains cas, je me forçais pour rester jusqu'à la fin, ce qui aurait été contraire à l'éthique du vrai cinéphile. Mais des excellents aussi, j'en ai vu et des à voir absolument. "Blue knight", qui se passe en Mongolie. "Oxygène", dans un hôpital et surtout "The day I was not born", du jeune et charmant réalisateur Florian Cossen, en Argentine. Ces trois-là, allez-les voir lundi. Vous m'en donnerez des nouvelles!

Ma fille dort toujours. Je n'ai pas vérifié sa valise qui est prête depuis longtemps. J'ai un peu peur que ses tenues soient trop sexy pour le monde musulman où nous nous plongerons. Mais oui, il y a des musulmans en Chine et c'est chez eux que nous allons, chez le peuple ouïgour. On nous a demandé d'apporter des foulards, c'est fait. Je suis calme, pas trop enervée encore. C'est bien. Un peu d'exercice, j'ai négligé avec tout ce cinéma et puis ce sera le départ, en douceur. Je penserai à vous, amis lecteurs! À bientôt!

jeudi 2 septembre 2010

L'action

C'est vraiment ce qui me sauve, me motive, me rend allumée et vivante. Bien des projets en vue. Le premier étant de vivre le moment présent. C'est maintenant que ça se passe. Rendre les autres heureux aussi, le bonheur éclabousse. J'ai donc eu une bonne idée de vivre intensément ce festival des films du monde juste avant mon voyage, plus qu'avant, pendant, je manquerai les derniers jours, pas grave, j'en vois tellement de films que mon passeport est grandement rentabilisé. Cent dollars pour tous les films que je veux. C'est rien du tout. Et en plus, j'habite à distance de petite marche des cinémas participants. Ce déménagement au centre-ville a été une autre bonne décision. Fière de moi je suis. En plus du plaisir associé au cinéma, les films m'empêchent d'angoisser sur le voyage. Car, oui, j'angoisse et j'ai badtrippé avant mon dernier départ en Chine. Peurs irraisonnées. Une fois l'avion décollé, envolée l'anxiété. Mais cette fois, en étant tellement occupée, presque survoltée, pas le temps de m'inquiéter. Je songe à bénévoler au retour ou bien à planifier un autre voyage tout de suite. Pas de temps à perdre. Vivre. Aider. Bouger. Action!

mardi 31 août 2010

Films, misère, voyages et cie

Je vois des documentaires. Bouleversants. Criants de vérité. Des catastrophes, des restants de catastrophes, des gens courageux, des visages burinés, l'impression de regarder des images d'un autre siècle et pourtant, ces gens-là existent vraiment, tout de suite, aujourd'hui, avec leur misère, leur travail acharné, leurs traits burinés et le monde qui les a oubliés tout seuls avec les petits bouts de bois qu'ils ramassent dans les décombres, pieds nus, pour se reconstruire une maison de leurs mains nues, sans outils. Leurs corps décharnés avec pour tout repas du riz avarié. Déchirant. J'admire ces cinéastes courageux qui montrent la réalité sans faire de commentaire. Les images parlent.

Les films de fiction sont presque aussi déprimants. Plusieurs. Les deux films québécois vus qui sont dans la course sont noirs. Aussi noirs l'un que l'autre. Une petite lueur d'espoir à la fin, mais vacillante. Des personnages fuckés autant dans un film que dans l'autre. Des qualités artistiques, oui, mais de la longueur, de la lenteur, et finalement peu de profondeur. Si je devais me faire une idée du Québec à partir de ces films, je trouverais que les paysages sont magnifiques comme dans "route 132", que les acteurs jouent fort bien, et c'est le cas également dans "Tromper le silence" de Julie Hivon, mais je concluerais que les Québécois sont de grands blessés émotifs, qui trempent dans le drame et boivent et fument et volent et se mutilent pour soigner leurs grands bobos. Il sacrent, parlent peu et sont solitaires. Les gens de la campagne de "route 132" avec la magnifique Andrée Lachapelle qui est toujours aussi magnifique même si on l'a affublée de vêtements de petite vieille, ceux-là semblent sains. Le Québec rural, il n'y a que ça de vrai? Est-ce le message? Y en-a-t-il un message? Ai-je aimé ces deux films? J'aurais voulu aimer celui de Julie Hivon, il faut encourager les femmes. J'aurais beaucoup voulu aimer. Mais non. Attention, je ne dis pas que ce soient des films dénués de qualités cinématographique, il y a de belles images, fortes même. Mais le propos ne m'a pas touchée. Une femme solitaire qui ne vit que pour son art qui s'est querellée avec son frère lui-même un grand fucké et qui trouve un gars plus fucké encore pour en faire le sujet d'une exposition et indirectement redonner un sens à sa vie, voilà le sujet, le propos. Évidemment, le grand fucké a vécu un drame, on le découvre dans le film. Triste.

Je suis un peu tannée des films tristes, ça paraît? Semblerait que ce soit ceux-là qui gagnent des prix ou à tout le moins qui se retrouvent en compétition, car c'est difficile de trouver des films plus joyeux, sans tomber dans la comédie grosse et grasse comme "Chance" de Abnair Benaim, que je ne recommande pas. Il y a pourtant moyen de faire un film qui se passe en grande partie dans un hôpital et qui met en scène des jeunes qui souffrent de la fibrose kystique, avec sensibilité, réalisme et espoir, comme dans le magnifique "Adem (Oxygène)" qui est certainement mon préféré parmi les 17 films que j'ai vus jusqu'ici.

vendredi 27 août 2010

Partie

Pas en Chine. Au festival des Films du Monde. J'ai le passeport. Cinq films aujourd'hui. Je plane.

mercredi 25 août 2010

Question et réponse

"Trente ans m'a demandé si je regrettais ma décision de garder le bébé avec tout ce que je sais maintenant et je lui ai répondu que ...

On était dans la voiture ce matin de retour du Costco où Dix-neuf ans avait fait provision de couches. Je la conduisais à son collège. Elle avait des jeans déchirés aux genoux. Les avait achetés comme ça. La mode.

J'étais certaine de la suite de sa réponse:

"non, je ne regrette rien et avoir mon bébé est la plus belle chose de ma vie."

Mais ce n'est pas du tout ce qu'elle a dit!

"Je lui ai répondu qu'avoir su ce que je sais maintenant, je me serais fait avorter. C'est ce que je dis à mes amies enceintes qui me demandent conseil. C'est dur, très dur. Je suis prise là-dedans, j'essaie d'en tirer le meilleur et de prendre mes responsabilités. Je sais que ça fait grandir et tout et tout mais ma vie serait bien plus facile si je n'avais pas d'enfant, c'est clair. Il m'a félicitée pour mon honnêteté, il a dit que c'était un signe de maturité."