mardi 29 septembre 2015

Le japonais

Je fonctionne en saisissant les occasions et souvent, les initiatives de dernière minute sont celles qui me rapportent le plus. En éducation, j'étais comme ça et ma mère aussi. "Catch them being good" disent les Anglais. C'est simple comme tout. Ce qui t'énerve chez l'enfant ou l'adulte, tu ne le vois pas volontairement, aucune remarque, rien. Le doigt dans le nez, l'assiette sale qui traîne, le retard, tout est passé sous silence. Et puis voilà que le petit ne s'est PAS mis le doigt dans le nez pendant une heure, Wow! Tu es tellement beau/belle quand on voit ton joli nez! et l'ado a ramassé une fois son assiette! Wow! Tellement agréable de rentrer quand aucune vaisselle ne traîne! Et l'amie est à l'heure une fois en dix ans, Wow! J'aime tellement ça quand tu es là et je n'ai pas à t'attendre, c'est super! 

Ça marche bien mieux que des reproches et des remontrances. 

Ou bien pour le "non", ma mère et moi on fonctionnait pareil aussi. Quand un enfant demandait quelque chose, on se demandait pourquoi  bien on dirait non. Parce que c'était farfelu? Parce que c'était dérangeant? On disait oui. On a aussi des enfants pour nous sortir de notre zone de confort. Parce que c'était dangereux? On disait non. Parce que l'enfant n'avait pas mérité ce qu'il demandait? Si ça ne coûtait rien, qui étions-nous nous vraiment pour décider des mérites de quelqu'un d'autre. On disait oui en général. Il y a eu beaucoup plus de oui que de non dans l'éducation que j'ai reçue et donnée. 

Ce long préambule nous mène à mon cours de japonais. Oui, oui, un cours de japonais! J'en ai entendu parler vendredi, par un de nos futurs grimpeurs de mon club de marche qui habite dans le coin. Je me suis inscrite à quatre heures hier et le cours commençait à six heures et quart. Pourquoi? Premièrement pour pratiquer ma mémoire. Rien de mieux qu'une langue vraiment étrangère pour ça! Ensuite, oui, éventuellement je voudrais bien visiter le Japon. Aucune idée quand mais j'aimerais y aller un jour. 

Ce cours est un vrai de vrai défi. Considérable même. Premièrement, on est trois personnes seulement à n'être jamais allées au Japon et une d'entre nous y va en décembre! Ensuite, sept des neuf  élèves sont des faux débutants et ont déjà de bonnes bases. Tertio, ils sont jeunes et vont à McGill, misère! Alors, je suis pas mal perdue ce qui est normal, les autres le seraient aussi s'ils ne savaient rien de rien de la langue pour vrai. 

Je vais devoir galérer. Ou m'amuser! Ils sont pas mal sérieux sauf un et on s'est rapidement spottés. Un jeune Noir drôle et intelligent qui ne sait rien de la langue non plus mais un petit vite! Elle nous a demandé nos loisirs, tout le monde a été sérieux et moi aussi avec mon yoga, mais lui il a répondu boire du saké! Bref, on est assis ensemble et on trichait ensemble avec son dictionnaire pour trouver les réponses aux exercices écrits. 

Enseignement très traditionnel. Elle parle et on répète. Faut faire avec. Je ne sais pas si c'est la culture ou bien si elle est tout simplement une mauvaise enseignante. Pas envie de juger. Tolérance. Tolérance envers moi aussi. Je suis très performante moi et j'ai toujours été première de classe. Ça ne sera pas le cas cette fois. Bien que je veuille déjà aller en bibliothèque pour me chercher une méthode d'apprentissage du japonais pour progresser entre les cours.  Un petit misérable cours de deux heures par semaine avec vitesse d'apprentissage grand V, il vaudrait mieux que je pratique entre les cours! Et ça donnera un bon exemple à ma plus jeune, à qui je conseille d'étudier un peu chaque jour. 

samedi 26 septembre 2015

Tête dure

C'est moi. 

Des fois je vous demande conseil, j'apprécie que vous m'en donniez et je fais tout le contraire. D'autres fois, je suis les conseils. Que je les trouve pertinents ou pas n'a pas rapport. Je suis mes impulsions. 

Et là, je ne pouvais juste pas décrocher de l'étude pour ma fille. Je ne l'ai pas lâchée. Mon truc, c'est d'apprendre toute la matière moi aussi. Elle voit mes efforts et mes stratégies pour retenir. Et puis, c'est excellent pour ma mémoire, j'arrête pas de dire que j'ai des problèmes de mémoire, je les travaille comme ça. Aujourd'hui, après l'avoir nourrie ainsi que son amie qui avait couché dans le salon avec elle (à cause de son matelas à l'eau de Javel!), j'ai sorti trois feuilles avec nos fameux 14 numéros des besoins essentiels de l'être humain du point de vue clinique d'un préposé aux personnes en perte d'autonomie. Et j'ai dit qu'on allait toutes les trois essayer de remplir la liste sans regarder les réponses. Bon, son amie n'avait jamais vu la matière mais je lui ai demandé ce qui arriverait si on laissait une personne totalement paralysée sans aucun soin. "Elle mourrait." Bonne réponse. Alors, on fait quoi pour qu'elle ne meure pas? 

Ma fille n'a pas protesté. Elle a écrit les réponses couchée sur son matelas de camping de salon. J'ai fait la même chose à la table et l'amie sur le divan. Ma fille a presque tout réussi! Wow! Elle apprend donc. Quand je la pourchasse avec la matière que je lui récite à haute voix alors qu'elle se maquille et qu'elle ne me prête aucune attention en apparence, elle écoute donc. 

J'aime ça observer ce qui se passe. Passionnant la nature humaine. 

vendredi 25 septembre 2015

Ma fille

Vaut mieux en rire mais je ne riais pas du tout ce matin. Sur la porte de la chambre de ma fille, il y avait une sérieuse affiche qui disait de ne pas entrer pendant plusieurs jours car elle avait procédé à la désinfection de son lit. Avec la date et sa signature. Elle suit un cours sur la désinfection à son école. M'a montré des photos d'elle avec une espèce d'habit de cosmonaute que les préposées portent pour soigner les personnes contagieuses en isolation. Ebola genre. 

J'entre évidemment dans la chambre. Son matelas qui a coûté cher, qui est de qualité et qui a six ans (c'est bon dix ans un matelas et j'ai le mien depuis douze ans, bon,passons...) est imbibé d'eau de Javel et sa fenêtre est grande ouverte. Bonne idée la fenêtre ouverte mais pas au centre-ville où il y a plein d'effractions de domicile. Je la réveille, lui demande ce qui lui a pris, elle a versé combien d'eau de Javel dans son lit, c'est mouillé profond. Qui lui a dit de faire ça? Elle vient de ruiner un matelas qui a coûté des milliers de dollars et blablabla. 

Elle dort profondément dans le salon et me répond à peine. Pas moyen de la faire lever pour constater les dégâts ou essayer de les réparer. Finalement, j'éponge du mieux que je peux avec mes serviettes blanches (heureusement que j'en avais!). Elles deviennent imbibées. Je vais les laver et les sécher et recommencer le processus une couple de fois pour tenter de sauver le matelas. 

C'est ce matin qu'on monte la montagne en gang. Va faire du bien de bouger! 

jeudi 24 septembre 2015

Forme

Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Alors que j'ai toujours peiné à monter le Mont-Royal, toujours réussi mais arrivée en haut des marches avec le coeur qui débat, les joues rouges et en sueur. Et bien, vendredi passé, j'ai monté avec aisance, avec un effort plutôt modéré même et j'aurais certainement pu continuer. Cet après-midi, j'ai remis ça toute seule, même phénomène. Ça me rend très heureuse. Je me demande pourquoi cependant je suis tellement en meilleure forme physique qu'il y a un an ou six mois. 

Voyons voir mon entraînement. Énormément de yoga, plus que jamais. Cinq jours sur sept. Et ça a été comme ça tout l'été. De l'aquatique, deux fois semaine cet été et une seule maintenant, de l'aquajogging. Depuis vendredi dernier, je monte la montagne mais comme c'est nouveau, ça n'est pas la raison de ma forme. Je n'ai pas maigri non plus, au contraire, j'ai dix livres de trop, donc ce n'est pas ça non plus. 

J'attribue donc cette forme au yoga! Le yoga intensif peut faire des miracles, je le savais mais là je le vis! Je ne vais certainement pas lâcher cette cure de Jouvence. 

Je ne vois plus mon entraîneur et je prévoyais faire ma musculation par moi-même mais j'avoue que non. Bien que le yoga muscle certainement le corps. Mais j'ai encore comme objectif d'ajouter des défis push-ups et dips à mon entraînement. J'avais commencé et j'ai laissé tomber. Et ressortir mes haltères aussi. 

mercredi 23 septembre 2015

Journée plate

Ce billet est archi plate et domestique. Je l'écris pour moi pour me rappeler des démarches entreprises ou pas. 

Je feel pas trop fort. Il y a pourtant ce soleil magnifique. Et ce serait beau si je me donnais la peine de rendre la journée belle. Et elle n'est pas finie en plus. Bon, j'ai mal mangé et pas fait grand chose alors que j'ai une longue liste de trucs à régler. Le chauffage, entre autres, ou plutôt son absence. Il faut tellement beau et chaud que ça ne semble pas urgent du tout et pourtant ça l'est. Il y a finalement un gars de plomberie/chauffage qui va venir mercredi prochain voir ce qui en est et me donner des conseils. J'avais comme oublié que ce n'est pas parce que tu appelles aujourd'hui que quelqu'un vient aujourd'hui. Tout peut prendre du temps alors va bien falloir m'en occuper d'une façon ou d'une autre. 

Ensuite... rien. 

J'irai probablement au yoga yin ce soir mais je n'en suis même pas certaine. Je suis comme figée sur place, down. 

Je fais quoi? Je me fouette ou je me laisse aller? J'ai même pas l'énergie de me fouetter, ça répond à ma question. 

Je me suis abonnée à l'opéra hier. C'est bien je suppose. Mon club de marche du vendredi marche trop bien, je devrais me réjouir. Plein d'amies vont venir .

Ma fille du milieu a appelé hier en pleurant. Elle déteste sa job. 

Mon oncle se meurt à l'hôpital, le nouvel hôpital de McGill. tellement beau et propre et qui semble désert. On l'a vu dimanche. 

Samedi, j'ai visité La Petite Patrie et le Mile End avec Héritage Montréal. Très intéressant, surtout la visite de la chapelle des Carmélites et du Champ des Possible et de la bibliothèque Marc-Favreau (la biblio, je suis allée en solo après la visite en groupe). 

mardi 22 septembre 2015

Je ne comprends pas

La façon de fonctionner de ma fille. Tout en comprenant un peu quand même. Je suis en colère contre elle. Je sais cependant que cette colère ne va pas durer. Je suis en colère dans le silence. J'ai déjà parlé, plutôt calmement, presque calmement et j'ai déjà dit ce que j'avais à dire. Ce que je pensais vraiment. Elle s'est fâchée elle aussi et est allée manger dans sa chambre.

C'est à cause de l'étude. Le semblant d'espoir qui est apparu une journée semble vraiment mort. Elle ne veut rien savoir, refuse intensément. Ce ne sont plus des problèmes d'apprentissage, c'est de la paresse. Mais ce sont peut-être bien des problèmes d'apprentissage aussi qui causent ce dégoût et ce refus même d'essayer. "¨Ça ne me tente pas." 

-Mais on s'en fout que ça te tente. Penses-tu que les gens se lèvent le matin avec une immense envie d'étudier? Ça demande un effort à tout le monde. Tu le sais que tu ne vas pas réussir ton cours sans études, tu as le temps, tu as de l'aide, pourquoi tu ne veux pas au moins essayer? On va mettre la minuterie seulement quinze minutes, non, dix, dix minutes d'efforts et tu retournes à ta télé. Pas si mal, non? 

-Ça ne me tente pas. 

-Mais tu vas étudier quand alors? 

-Quand ça me tentera. 

-Mais ça ne va jamais te tenter! (c'est là que je hausse un peu le ton). Faut le faire, que ça te tente ou pas! 

-Laisse-moi tranquille (elle lève la voix elle aussi). 

-Non, je ne vais pas te laisser tranquille. Je ne vais pas te laisser couler ce cours que tu aimes juste parce que ça ne te tente pas d'étudier. Il y a toujours de la nouvelle matière qui s'ajoute. 

Elle répète "Laisse-moi tranquille." et se lève avec son assiette. "Je vais aller manger ailleurs si je ne peux pas avoir la paix". 

Et la voilà dans sa chambre. Je ne peux pas aller plus loin. J'ai fait tout ce que je pouvais, me semble. Lâcher prise. Je vais continuer les bons repas et me taire pour le reste. 

Le petit espoir de la semaine passée vient d'être éteint aujourd'hui. 

Je n'y peux rien. 

Passer à autre chose tout en acceptant de vivre une autre déception. Pas encore tout à fait accepté, trop frais encore. 

vendredi 18 septembre 2015

Méditation

J'ai commencé sur un coup de tête un cours de méditation hier soir. À mon école de yoga. Ils commencent à m'y connaître, j'y vais maintenant non seulement cinq jours sur sept mais également deux fois par jour le jeudi! Rien à mon épreuve. Je suis fière de moi ces jours-ci. Pas pour le poids cependant bien que je travaille l'acceptation de moi-même tout en ne lâchant pas mon désir de maigrir. Je sais très bien ce qui cloche. Je suis redevenue la mère nourricière, je cuisine comme jamais et plus il y a d'aliments disponibles, plus je suis portée à manger. Ce sont de bons aliments certainement mais ce qui fait grossir, c'est de trop manger. Et aussi, je suis totalement anti-gaspillage. Bref, va falloir revoir ma façon de fonctionner. 74.9 kilos (165 livres) ce matin, c'est beaucoup trop. C'est dix livres au-dessus de mon poids santé. 

jeudi 17 septembre 2015

Un semblant d'espoir

Aujourd'hui, on a fait ce qui ressemble pas mal à de l'étude dans le cahier de ma Vingt et un an. Ça a commencé par un "Tu voulais voir mon cahier?" d'un ton bête et brusque. Oupelaye! Une ouverture! Je me précipite, je lis à haute voix, je m'intéresse (ça m'intéresse pour vrai, pas dur!). Elle fait autre chose mais se tient pas loin. Je lui dis alors "Je me demande bien ce que le prof va demander là-dedans à l'examen." et là elle me sort deux feuilles de son sac. Écrit dessus: Apprendre par coeur. Examen. 

Yé de yé! Parle-moi de ça! On a commencé un peu oralement. Ça marchait. J'ai parlé d'écrire ce qu'elle venait d'apprendre question de ne pas faire trop de fautes d'orthographe à l'examen. Elle a même accepté ça! On a peut-être travaillé quinze, vingt minutes au max, ce qui est énorme pour elle. Demain, elle aura possiblement (et probablement!) tout oublié. Mais pas grave, si elle a la même ouverture, on recommencera. 

Changements et constatations

Il y a plein de choses qui sont comme immuables dans ma vie. Mes problèmes de poids qui vont et viennent et dont je parlerai toujours je pense. Mes enfants et leurs troubles qui vont et viennent eux aussi mais sont toujours très présents. Mais qui eût prédit que je me retrouverais sans homme dans ma vie? Moi pour qui c'était si important avant. Sans homme depuis six ans et sans en souffrir vraiment. Et sans voiture non plus depuis plus d'un an sans en souffrir non plus. Je me suis adaptée tellement facilement que je n'ai même pas senti le besoin de m'inscrire à Communauto. Je vais au Costco à pied. Un peu plus d'une heure de marche à travers Griffintown, plutôt agréable. Je fais tout à pied ou presque, j'avais ralenti à cause de l'épine de Lenoir, mais elle me laisse tranquille. 

dimanche 13 septembre 2015

Je reçois

Comme ça m'arrive rarement, c'est toujours une source de stress pour moi. Mais j'ai décidé que ça allait changer. Je décide ça à chaque fois cependant, avec plus ou moins de succès, surtout moins. Se faire confiance. Cette fois sera la bonne.

D'abord, je n'ai pas décidé de recevoir. Mais comme j'ai des amies perpétuellement fauchées, malgré un revenu plus que suffisant pour bien vivre, l'une d'elle n'a pas une cenne noire pour aller au restaurant. Une femme que j'adore et qui m'accompagne au Festival des Films du Monde. Des fois, j'aimerais ça lui faire un budget, organiser ses finances parce que misère de misère! elle paie des frais sur des emprunts et encore des frais pour des chèques sans provisions, alors que si elle était moindrement organisée financièrement, hein....
Bon, celle qui va comprendre très bien de quoi je parle, c'est Gen du blogue "La plume et le poing", qui est aussi économe et organisée que moi et donc un peu tannée des amis qui ne le sont pas. La fourmi, c'est nous.

Alors, j'ai prêté de l'argent à cette amie (que j'aime que j'aime! personne n'est parfait, surtout pas moi, mais ça me fait du bien de me plaindre un peu ici alors qu'elle ne peut pas me lire) pendant le festival des Films du Monde. Elle me le rendra, je le sais mais là les deux filles viennent souper chez moi avant un spectacle pour économiser. Et il y a aura une autre amie de l'amie que je ne connais pas.

Ensuite (c'est la suite de mes empêchements à aimer recevoir), le ménage. Je ne suis pas fana. J'aime sortir. Je ne suis pas une femme de maison. J'ai absolument rien fait pendant mes dix jours aux films du monde et pas vraiment repris les choses en main ensuite. Alors, gros efforts à faire là-dessus. C'est bien. Je suis fière alors ça sera fait. C'est plus un avantage qu'un inconvénient en fait. Un coup de pied bien placé pour faire ce que je n'aime pas faire: ranger, placer, récurer et frotter.

Troisièmement, il y a cuisiner qui est aussi un stress. Bon, j'aime cuisiner et j'aime ce que je fais. C'est simple et végétarien et épicé aussi. Mais quand je reçois, je me crois obligée de performer. Ça va changer. Aujourd'hui. Un petit dhal dont j'ai le secret, du pain afghan (l'immense qui est délicieux!), une belle grosse salade vitaminée, des pâtés végétariens et du fromage. Voilà le repas. Simple. Du melon pour dessert. Faut quand même que je le fasse le dhal! C'est un dhal à la mijoteuse. Or ma fille du milieu, la mère de Petit-fils m'a emprunté ma mijoteuse et m'en a avertie après. Elle a la clé de chez moi. J'aime pas ça quand elle fait ça. Quand je lui ai réclamé l'objet hier, elle était trop occupée pour venir me le porter. Une autre critique ici. C'est pratique un blogue pour chiâler incognito et faire ensuite de grands sourires. Bon, je vais préparer le truc dans un chaudron et transvider dans la mijoteuse quand ma fille viendra me chercher pour aller voir maman. Tout va bien, très bien. Petits tracas tellement infiniment petits quand on a un toit sur la tête et de quoi manger dans le frigo. Surtout quand on pense aux migrants mais aussi aux itinérants, si près de nous et dont on ne parle plus, on dirait. 

Allez, hop! À la tâche! On cuisine, on nettoie, lalalalère. La vie est belle!

samedi 12 septembre 2015

Ma fille

Ma plus jeune. Au yoga de ce matin, l'excellent prof qui nous fait travailler si fort nous parlait d'une intention à laquelle dédier notre pratique. J'ai pensé alors au lâcher prise envers ma fille et ses cours difficiles. J'ai décidé de lui demander si elle en voulait de mon aide et si oui, de quel type d'aide elle avait besoin. 

Dès que je lui en ai parlé, elle a éclaté en sanglots. Se sent totalement incomprise dans sa classe et des profs et des autres élèves. Ils sont dix-huit dans la classe, dix-sept personnes d'origine haïtienne et une "bollée" d'origine turque. Quinze femmes et trois hommes. Quand elle a dit qu'elle était adoptée, on lui a répondu qu'elle n'aurait pas dû le dire, que c'était personnel.  Quand elle a dit à une de ses profs (elle a deux hommes et une femme qui enseignent) qu'elle avait des problèmes d'apprentissage et que celle-ci lui a suggéré de s'assoir tout près d'elle pour être moins dérangée, d'autres élèves lui ont demandé à la pause si elle était assise près de la prof  parce qu'elle est adoptée!!

Les profs maintenant. Celle qui lui est la plus sympathique, la dame qui aurait une formation d'infirmière, leur a expliqué qu'il était important de continuer à parler au mort quand on prépare son corps pour la morgue parce que son âme entendait!!! Non, mais misère... 

Aucun des trois profs ne sait ce qu'est la dyscalculie, la dysphasie ou la dyslexie! Elle a dit à sa prof préférée (l'infirmière) qu'elle avait été traitée à l'hôpital Douglas et celle-ci pense maintenant qu'elle souffre de maladie mentale et lui a demandé si elle pouvait avoir une crise en classe! Bon, ici, ma fille a des torts, elle n'a pas expliqué que c'est pour son déficit d'attention qu'elle avait été suivie à Douglas. Elle a de la misère à s'expliquer ma fille avec sa dysphasie. 

Ensuite, les textes, elle ne les comprend pas. Hier, ils devaient compléter les termes manquants dans un texte et elle ne comprenait pas et n'a pas été capable du tout de faire l'exercice. Je le sais qu'elle ne comprend pas ce genre de truc tout comme elle ne comprend pas ce qu'elle lit!

Elle est malheureuse, se sent à part du reste du groupe qui parle créole dans les pauses, ne s'est pas fait d'amies alors qu'elle s'en fait tout le temps partout, les profs sont stupides (c'est pas elle qui dit ça, c'est moi, elle, elle ne les critique pas!), elle ne va pas passer le foutu cours, alors que fait-elle là? 

Je lui propose alors de tout laisser tomber et de retourner dans son ancienne école. Elle pleure plus fort encore. Elle veut rester là, elle aime ce qu'elle apprend, elle aime le cours même si elle ne pense pas le passer. 

Je remercie mon yoga qui m'aide à lâcher prise. 

Je lui offre de sortir, elle refuse et regarde des émissions de meurtre débiles à canal-D. 

Je vais faire une petite épicerie. Je reçois des amies à souper demain soir. Se tenir occupée et zen. Un jour à la fois.

jeudi 10 septembre 2015

Vite vite vite

J'aime tellement Un autre prof que je veux répondre à sa demande d'un billet par jour même si je n'ai pas le temps. Alors, j'écris à la course. Je dois avoir acheté de la laitue, du brocoli et du yogourt et être à mon cours de yoga dans une heure! Ensuite, ma grande fille vient dîner avec sa soeurette et moi et une de mes amies. Je cuisine beaucoup ces temps-ci. J'aime. Je ne maigris pas du tout. Je ne fais pas myfitnesspal non plus. Je bouge cependant. Important. Dix jours dans des salles sombres m'ont rouillée pas mal. Le cours de ma plus jeune est très intéressant, j'adore! C'est moi qui devrais passer ses examens. Mais comme ce n'est pas le cas, j'ai de très gros doutes qu'elle puisse les réussir. Pas grave. Ce qu'elle apprend est en soi profitable et c'est ce que je lui dis. Elle fait un cours sur les maladies mentales actuellement. Je ne pensais pas que ce serait si complet ce qu'elle étudie. Vraiment super. Allez je cours à la fruiterie! Bonne journée à tous et toutes!

mercredi 9 septembre 2015

Relations filiales

Je critique souvent ici ma fille du milieu. Elle ne peut pas me lire et ça me fait du bien. Ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas même si je suis régulièrement en c..... avec elle! Il y a cependant des choses, plusieurs d'ailleurs, que j'apprécie chez elle. C'est une fille qui sait mettre des limites claires. Pas moyen de l'envahir même si je le voulais. Si je lui donne un avis non-sollicité concernant son fils, elle m'en remercie (des fois!) et me répond toujours que c'est son enfant à elle et qu'elle va décider avec le père. (pour ce qui est de la partie de discuter avec le père, elle la dit moins, on dirait même qu'elle prend tout,- trop?- en charge dernièrement, mais ça non plus ce n'est pas de mes affaires).  

Et là-dessus, elle a plus que raison! Il faut se méfier des grand-parents contrôlants mais également se rendre compte que ce sont les parents qui les ont laissé faire. Peur de perdre leur amour, de les fâcher? Ma fille n'a aucune de ces peurs et c'est bien comme ça. Elle ne doute pas que je serai là pour elle, elle sait que mon amour n'est pas conditionnel à son "bon" comportement. 

J'ai vécu quelque chose de semblable avec ma mère. Je me rappelle fort bien quand je lui avais appris ma grossesse. Je n'étais pas mariée et ma mère, catastrophée, m'a demandé quand ça se ferait (il y a 36 ans de ça!)  Je lui ai répondu que ça ne se ferait pas et qu'il était préférable qu'on coupe momentanément tout contact si son intention était de m'en reparler. Une semaine plus tard, elle me rappelait comme si de rien n'était et il n'en a plus jamais été question. J'avais mis des limites claires et elle avait choisi de les respecter. 

Il faut se méfier grandement d'un parent qui fait du chantage émotif. Se faire aider pour s'en libérer car des parents toxiques, ça existe malheureusement. Sous des dehors de douceur et de présence assidue, ils contrôlent leur enfant toute leur vie. Parfois l'enfant ne s'en rend même pas compte. Il se dit très proche de ce parent. Mais il suffit qu'il veuille s'opposer pour que le parent toxique le fasse sentir coupable. Car ces parents ne sont jamais dans le tort, c'est toujours l'enfant qui a fait une gaffe, qui pleure toutes les larmes de son corps et s'excuse. La gaffe peut simplement être d'avoir osé s'opposer aux volontés du parent contrôlant. 

mardi 8 septembre 2015

Article réclamé

Le festival s'est terminé hier soir. On me réclame des écrits. Or, je n'ai rien à dire! Que dire des salles sombres, de l'excitation de découvrir un nouveau film, de mon horaire que je tiens contre moi pour ne pas manquer le film suivant, de mon amie qui m'a accompagnée sept jours sur les dix et que je découvre et aime plus que jamais, des autres gens avec qui j'ai échangé avec plaisir, des petits sandwichs végétariens chez le vietnamien si bons et pas chers, du gars qui fouillait la poubelle extérieure et à qui j'ai refilé de l'argent pour qu'il entre manger dans ce même petit restaurant quand j'ai vu de mes yeux qu'il allait réellement manger les restants qu'il avait trouvés! Il y a beaucoup énormément de misère au centre-ville, mes amis, plus encore dans ce coin de Berri-Uquam que dans mon quartier à moi près de la Place-des-arts, je pourrais raconter que ma fille a commencé son cours de préposée aux bénéficiaires et que c'est très difficile pour elle, mais à part ça, que vous dire, mes amis, que vous dire? 

jeudi 27 août 2015

La Biosphère

Si vous avez des enfants et même sans, il faut y aller. C'est juste fabuleusement intéressant, avec des jeux, des activités, des conférences, des films magnifiques où il pleut et neige pour vrai, du personnel nombreux, compétent et informé. Très accessible en plus, tout de suite à la sortie du métro Jean-Drapeau. Gratuit pour les enfants de 0 à 17 ans. Courez-y!

Fébrile

Je me sens comme ça aujourd'hui. La rentrée. Le Festival des Films du monde. Choisir les activités aquatiques. Choisir les films. Aller voir mon vieil oncle que je n'ai pas vu depuis vraiment trop longtemps. Acheter des provisions pour ma fille et pour moi. Elle commence ses cours lundi prochain ma fille. Excitant et énervant. 

Demain, je serai en retraite fermée. Des films du matin au soir. La folie. J'aime ça. 

mercredi 26 août 2015

Petit-fils et sa mère

Elle est colérique ma fille. J'ai toujours dit que Petit-fils s'en accommodait mais là, il vient de s'en plaindre à moi. Je lui ai dit que je savais, que moi aussi, comme bien d'autres, étions victimes des colères de sa mère mais qu'il me semblait que lui passait bien à travers, qu'il était habitué. "Non, je ne suis pas habitué, ça me fait peur." "Tu lui as dit?" "Oui". 

"Alors, pense très fort dans ta tête "Moi, quand je serai grand, je ne ferai pas de colères comme ça, c'est pas beau et ça fait du mal",  ça lui a fait plein de torts, ses colères, à ta mère, Petit-fils. Tu peux être comme elle sur plein de points et toi et moi, on l'aime mais ses colères, on ne les aime pas."

Comme il a le sens de l'humour, il a dit aussi et on a bien ri: "Quand elle est comme ça, je vais l'imaginer avec de la fumée qui lui sort des narines." 

Et moi, voulant relativiser la chose: "Quand même, dis-toi que la crise sera bientôt finie et qu'elle redeviendra la maman gentille qu'elle peut être."

"Oh non! Ça ne finit pas si vite! Des fois, elle est enragée pendant deux jours!"

mardi 25 août 2015

Château Ramezay

C'est une très belle visite vraiment. Toujours intéressante. Il est difficile à intéresser mais là, aucun problème! Les armes surtout, un vrai petit gars! Il a vu un Amérindien sur un tableau et a décidé que c'était son ancêtre, il en était certain parce qu'il l'avait reconnu. 

Il a un esprit scientifique et analytique aussi. La dame de l'entrée nous a donné le plan de la visite et il s'en est occupé, me demandant un stylo pour cocher à mesure la salle terminée et trouver la suivante sur le petit plan. Avec logique. C'est bien la salle 4, grand-maman, regarde sur le plan, elle est plus petite que les autres! Il a six ans. 

Des fois, je me demande si les fameuses différences entre les gars et les filles ne sont pas réelles plutôt que culturelles. Mes filles n'ont jamais fait ça, s'emparer des plans (parce que ça ne les intéressait pas), mon gars et mon petit-fils le font spontanément, à trente ans d'intervalle!

Les maquettes ont vraiment retenu son intérêt, bien plus que la vie des anciens Colons. Pour mes filles, et pour moi aussi, c'était exactement le contraire!

On vient de rentrer et il est à la télévision et j'en suis ravie, moi qui suis anti-télévision! J'en ai plus qu'assez de jouer aux cartes! alors je prends une pause avant de nous y remettre! 

Il a toujours un fichu de problème alimentaire mais j'ai trouvé un bon terrain d'entente. Je lui offre nonchalamment à manger à la maison, sans aucune réaction aux "non" qui s'ensuivent et il n'a aucune pression d'aucune nature pour manger quoi que ce soit "Ce qui entre dans ta bouche est de tes affaires à toi." Mais je ne lui offre que des aliments santé et chez moi et à l'extérieur de chez nous (bon, plus ou moins santé à l'extérieur de chez nous, on fait avec ce qu'il y a d'accessible).  En échange, il ne doit jamais à aucun moment se plaindre qu'il a faim, surtout pas devant une échoppe de patates frites! Compris? Compris! Il est plutôt content d'avoir la paix. 

Depuis ce matin sept heures (il est pas loin de quinze heures), il a mangé des bleuets congelés et une pomme à la maison et un cornet de crème glacée (pas parfait mais quand même un tantinet nutritif) après le musée. Moi j'ai mangé un lobster roll. Il n'a pas voulu goûter. 

Je ne suis pas inquiète parce qu'il mange avec sa mère et il est en bonne santé. 

Le soir quand il part, je vais au yoga .

Demain, on ira voir ma mère. 

Vingt et un ans est ici et dort encore avec une amie. 

Tout se passe bien, très bien. Je suis contente. 

dimanche 23 août 2015

Les émotions

La peine. J'en ai. À cause des problèmes d'apprentissage de ma fille dans lesquels je me suis replongée hier. Parce que ma mère vieillit. Parce que je vieillis. Parce que je grossis. 

Les trois premières affaires, je n'y peux rien. La quatrième, par contre, ne dépend que de moi. Non, je ne vais pas volontairement ou plus ou moins volontairement me laisser grossir pour me punir de ma peine? On me dira que c'est déjà fait pour ce qui est de regrossir et c'est vrai en partie. Je suis bien partie mettons. 

J'ai le droit d'avoir de la peine,de le dire, de le vivre. Pas obligée de manger comme une défoncée à cause de ça. Hier, j'ai bu à la place! Pas le diable mieux si je choisis ce mécanisme de soupape trop souvent mais  c'est quand même rare que ça arrive. Et je n'ai pas bu tant que ça non plus. J'ai fini une bouteille déjà entamée. 

Aujourd'hui, je suis paisible. Calmée. Prête à reprendre le collier. À faire des changements. Je ne sais pas encore lesquels. 

La semaine sera occupée. Petit-fils qui arrive demain matin. Des musées, des sorties, de la bonne humeur. Un enfant, ça remet les idées en place. Bien. Et mon festival des Films du Monde qui commence jeudi, vendredi en fait, jeudi, c'est le film d'ouverture..