vendredi 31 décembre 2010

Défi lecture 2011

Je cherche des acolytes car ce défi est bien plus intéressant si on est plus qu'une personne.... me semble. Marcher sans homme, ni chien, ni amie à la montagne, pas de problème! Mais comme l'acte de lire en est un solitaire, je voudrais en partager les fruits. Alors, voici le défi que je vous propose pour 2011, on va lire 52 livres dans notre année. Ce qui veut dire une moyenne d'un livre par semaine, mais on peut ajuster ça à notre goût, en lire trois une semaine et aucun pendant trois semaines. Ça demande des efforts? Oui, absolument, mais je ne réalise pas vraiment à quel point à ce stade-ci, on verra en le faisant. Des changements à mes habitudes, c'est clair. Je pense lire au lit, systématiquement mais pas uniquement. Ce qui va m'aider beaucoup, c'est ma phénoménale vitesse de lecture. Non, mais, l'autre jour, j'ai lu tout le tome trois des aventures de Bruno Blanchet, sans passer une page, au Costco, debout entre les souliers de course pour femmes et les crayons-gel. Excellent, en passant, mais m'a enlevé le goût d'aller en Afrique, avec les coutumes barbares et sadiques qu'il y décrivait. Je sais, je sais, l'Afrique, c'est grand et faut pas me laisser influencer, je sais, mais je ne suis pas encore tout à fait rendue à ce continent-là encore. Ça viendra.

Toutes les sortes de livres sont permis! Ce qu'on aime et plus on varie, plus c'est intéressant. Je commence avec "Life" du Stone Keith Richards, je l'ai déjà dit au billet précédent. Et même les livres que j'ai commencés mais jamais terminés compteront dans mon palmarès (une fois lus jusqu'au bout évidemment). Alors on lit et on en parle dans nos blogues ou bien en commentaires ici même si vous n'avez pas de blogue. Ça marche? Va être super le fun ce défi-là!


Bon, bien beau la lecture, mais faut que j'y aille, moi là. Party familial du jour de l'An ce soir. On sort sa robe et ses bas nylon et même ses souliers à talons qui font mal au pieds. Un déguisement une fois par année, ça dépayise! Bonne année, amis lecteurs!

2011

Se faire une vie à soi. J'en ai une mais mausus que mes enfants y prennent encore beaucoup de place. Trop. On ne m'en demande pas tant. M'organiser un voyage (ou deux). J'y travaille activement. Ça va finir par déboucher à ma convenance, pas trop cher, actif, dynamique. On va trouver. Recevoir. J'ai bien commencé, j'ai aimé, je vais poursuivre. Bénévoler? Un bénévolat sur deux a fini par marcher. Je le poursuis, c'est certain. M'impliquer davantage auprès de mon petit-fils, sans que ce soit lourd. Lecture et sorties. Je me disais en montant ma montagne cet après-midi, toute seule, qu'un compagnon de montagne serait une bonne idée. Mes amies sont partantes pour le ciné ou les spectacles mais le sport n'est pas leur fort. Petite annonce en vue. Continuer la musculation avec mon entraîneur et même donner un sprint un mois ou deux. Utiliser davantage les ressources du gym. Il y a des cours qui sont compris dans l'abonnement que je n'ai même pas essayé encore, le pilates entre autres et le budokon (c'est quoi ça? faut aller voir). Trouver un sens à ma vie. J'ai passé toute ma vie à lui chercher un sens. Les seules périodes où je n'en cherchais pas étaient celles où j'étais trop occupée pour le faire. Lire. Des livres. J'en lisais plein avant. Je lis encore beaucoup, mais des revues, des articles, des journaux, des blogues. Je commence des livres mais les laisse souvent en plan. J'ai acheté "Life" de Keith Richards, ce sera ma première lecture de 2011. En fait, je voudrais lire un livre par semaine en 2011. Je m'en fais un défi officiel? Oui, en 2011, je lirai un livre par semaine, ce qui fera 52 livres dans mon année. Qui embarque avec moi?

jeudi 30 décembre 2010

Vingt ans

Saviez-vous que Vingt ans a.... vingt ans? Vingt ans, l'âge de la folie, des fêtes tard dans la nuit, des aventures, des voyages, des expériences pas toujours légales, des études, des grasses matinées qui suivent les nuits blanches, l'âge de se lâcher lousse, sans trop de responsabilités, vivre le présent à fond, habiter des piaules, se faire belle alors qu'on en n'a pas besoin parce qu'on a la beauté du diable, rencontrer des garçons, raconter ses aventures aux copines tard dans la nuit, sentir son coeur battre fort parce que tout est possible et qu'on a la vie devant soi.

"On a discuté Papa-du-bébé et moi et je lui laisse la garde de Bébé. Il ne peut pas imaginer une journée sans voir son fils. Il a bien plus le tour que moi. On ne veut pas se chicaner, on ne veut pas aller en cour. C'est le mieux pour notre enfant. Il ne change pas d'environnement. C'est le mieux."

mercredi 29 décembre 2010

Succès

Je les ai impressionnés. Je devrais écrire je les ai impressionnées, car les hommes ont des critères bien différents des femmes question maison et souper. Je me rends compte avec un peu de gêne de l'avouer, que j'ai eu du plaisir à les impressionner, à leur en mettre plein la vue, à avoir des serviettes de table coordonnées aux assiettes et des décorations à la moderne et à la terrienne, immenses bols qui allaient avec mes assiettes principales (et même avec le tablier des filles -l'une cuisinait et l'autre faisait le service-) remplis à ras bord de ... patates sucrées, de carottes et d'oignons crus. On a loué mon originalité, mon chic, mon calme.

Je me suis prouvé quelque chose. Je pouvais le faire. Recevoir avec classe et dans l'étiquette la plus classique. Et j'ai été fière de moi. Je le suis encore, quand je regarde ma maison si propre, impeccable, nette, claire. Je me sens bien. Je dois une fière chandelle à mon organisatrice hors-pair, j'ai nommé ma chère Vingt ans, aidée de Seize ans. Mais c'est moi qui ai eu l'idée de recourir à leurs appréciés services et l'humilité de reconnaître que je ne m'en tirerais jamais toute seule.

Mes amies qui connaissent mon côté brouillon et qui savaient que ma cuisinière ne marchait pas, s'étaient beaucoup inquiété. Je n'ai rien dit, rien laissé paraître avant la réception, malgré leurs nombreuses questions et leur offre répétée de m'aider. Elles ont donc été fort surprises.

mardi 28 décembre 2010

Dîner

Ce sera un souper (dîner) à la française avec tous ses services: potage, entrée, plat principal, salade, fromages, desserts. Avec apéro, vin et digestif. Je me suis payé de l'aide: Seize ans et Vingt ans seront mes alliées. En fait, si tout va comme prévu, je devrais pouvoir rester à table et me détendre avec les invités. Tout ira comme prévu. Faire taire la petite inquiétude et l'énervement qui me gâchent mon plaisir. Finalement, j'irai acheter les assiettes qui manquent. Je ne vais tout de même pas recevoir dans du carton ou du plastique. Pas trop écologique. Bien que, est-ce plus écologique d'acheter quatre couverts de plus qui ne nous serviront qu'une fois par année? Va falloir rentabiliser tout ça. Peut-être vais-je me mettre à aimer recevoir ailleurs qu'au restaurant après tout. On peut toujours changer son capot de bord. C'est la beauté de la vie. L'impermanence. Se surprendre soi-même. Je me suis mise dans de bonnes conditions pour que ça marche cette fois en ne tentant pas l'impossible : recevoir huit personnes toute seule en cuisinant pour tout le monde. Impossible sans crise d'angoisse pour moi, je dis bien. Certains font ça les deux doigts dans le nez (euh... pas une trop bonne image quand on fait a manger... héhé...), moi pas. J'ai cuisiné le ragoût de boulettes végétarien, ça m'a pris un temps fou mais le résultat est intéressant. Je m'occupe aussi du dessert. Vingt ans verra à tout le reste et Seize ans fait le service. C'est-y pas magnifique? Tous ses cours de cuisine et son cours d'organisation d'événements ont été des investissements qui fructifient ce soir!

lundi 27 décembre 2010

Connivence

Chez Voisin, il y avait son collègue de travail avec son fils de quatorze ans qui a des handicaps de langage évidents, sa blonde avec sa fille de treize ans qui a un Gilles de la Tourette et plein d'autre monde aussi. Mais c'est surtout avec ces deux-là que j'ai parlé. Quand on a un enfant différent, c'est réconfortant de côtoyer des parents qui ont des enfants différents aussi. On se sent moins seul au monde, on compare, bien malgré nous, mais ça se fait comme tout seul, les handicaps de nos enfants, leurs forces aussi et on en a long à dire. On a de la place tout d'un coup et on veut toute la prendre, ce qui fait qu'on parlait beaucoup, très animés, et qu'on se coupait la parole des fois. Besoin de se plaindre, besoin de la dire notre inquiétude. Ils vont faire quoi dans la vie? Vont-ils finir par avoir une job, par être autonomes, par ne pas se faire écoeurer ou exploiter par les autres? Vivre le moment présent, on veut bien, mais quand on élève un enfant, c'est aussi pour qu'il nous quitte. Nous quitteront-ils? On sentait de l'exaspération, de l'essoufflement en même temps que ce grand amour que nous éprouvons, c'est certain. Dans leur cas, l'école les prend en charge jusqu'à 21 ans car ils ont une cote d'enfant handicapé, dans le cas de ma fille à moi, dans un an et demi, finie l'école. C'est bientôt!

dimanche 26 décembre 2010

Famille

J'ai épuré Noël et j'en suis tellement heureuse. En procrastinant, personne n'était invité pour le jour-dit. J'en étais fort aise finalement. Et puis, Grande fille décide de faire les cheveux de Petite fille, la veille de Noël. Grosse job, des rallonges! Deux jours de travail intensif. On l'a donc eue chez nous d'une façon informelle à Noël, sans que ça soit vraiment prévu. Du coup, mon fils, qui ne voit jamais cette soeur mystérieuse qu'il adore (il les adore toutes, ses trois soeurs!), est arrivé aussi la veille du fameux jour où tout le monde est supposé être si heureux. Et Vingt ans aussi s'est pointée avec Petit-fils. J'ai gardé Petit-fils à coucher, il a eu des cadeaux. C'est le seul qui en a eu. Autre coutume que j'ai coupée avec mes enfants adultes. Un autre bonheur. Plus de magasins à dévaliser dans la foule à la recherche "du" cadeau parfait pour chacun. Du coup, j'adore visiter les magasins avec leur atmosphère enfiévrée et leur musique de Noël. Quand on n'a plus rien à acheter, c'est la détente!

Pour Petit-fils, ce furent des livres et ce seront des livres pour tous les Noëls qui s'en viennent et tous ses anniversaires aussi. Il y a des livres pour enfants qui sont des oeuvres d'art et ce sont ceux-là que j'achète.

On a donc mangé ensemble pendant deux jours, d'une façon impromptue. Simplement. J'ai mis ma nappe de Noël et allumé les lumières que j'avais accrochées au mur avec des épingles. Elles semblaient tenir toute seules. Succès garanti.

Je suis contente. Tout le monde n'était pas particulièrement heureux. Grand fils s'ennuyait de sa blonde partie dans le Sud et Vingt ans avait la larme à l'oeil sans vouloir nous dire pourquoi et c'est pour ça que j'ai gardé Petit-fils, car comme je lui ai dit spontanément " Tu as le droit d'être malheureuse, mais lui, il a le droit d'être heureux." Tout le monde a ri, même elle.

On ne peut demander la perfection et les Noëls où ça va bien pour tout le monde, ce sont ceux de Ciné-Cadeau.

En gros, je trouve qu'on a passé un beau Noël, improvisé, spontané et imparfait, comme moi, comme nous.

Ce soir, nous sommes invités chez Voisin, Seize ans et moi, ceux qui me lisent depuis longtemps le connaissent et il y en a même qui me demandent de ses nouvelles! C'est que c'est tout un personnage Voisin! Je suis devenue amie avec sa blonde aussi, une femme tout à fait charmante. Le temps des Fêtes se passe bien, sans déprime et sans prise de poids jusqu'ici. Je compte continuer comme ça. Je bois peu maintenant dans les réceptions et ça a un lien direct avec ma capacité à contrôler les portions. Pas parce qu'il y a une orgie de nourriture offerte que je doive devenir orgiaque moi-même.

jeudi 23 décembre 2010

L'adoption

Je suis tannée de lire dans certains blogues de futurs parents adoptants qu'adopter et enfanter, c'est pareil, sauf qu'il faut attendre plus longtemps quand on adopte. C'est pas vrai.

Ceux qui ont des enfants ont peut-être entendu un parent moron dans un centre d'achats s'adresser à son petit de deux ou trois ans qui ne voulait pas suivre, en lui disant bêtement "Si tu ne t'en viens pas, je m'en vais et tu vas rester tout seul," bien niaiseux à dire, évidemment. Mais imaginez un instant que ça arrive pour vrai. Nos enfants adoptés, eux, ont connu l'abandon, le parent qui ne revient plus, l'orphelinat, les bras étrangers, les soins anonymes. Pendant un temps plus ou moins long, pendant des années parfois. Plus le temps sans famille est long, plus les dommages sont grands.

Parfois, ils ne réussissent jamais à s'attacher, leur capacité à ce niveau a été anéantie. Ils ont compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes s'ils avaient faim, ou froid. Quand c'est un trouble diagnostiqué, c'est devenu irréversible. Un handicap invisible. Les parents reçoivent un bel enfant tout à fait charmant, souriant, qui évite un peu le regard mais qui sait charmer. Il leur tend tout de suite les bras et les appelle maman et papa le premier jour.

Six mois plus tard, le petit est tout aussi charmant et vous tendra les bras à vous aussi si vous visitez mais les parents, eux, ont l'air hagard, perdus, épuisés. Ils sont "cassants" avec l'enfant, comme exaspérés et vous avez l'impression qu'ils ne l'aiment pas. Ce que confirme le comportement de l'enfant qui s'accroche à vous et voudrait bien quitter avec vous. On le comprend le pauvre, les autres enfants du couple l'évitent, ne jouent pas avec. Vous vous demandez pourquoi vos amis ont adopté ce bel enfant qui semble si malheureux chez eux et si heureux dans vos bras. Et ils se plaignent de lui pour des niaiseries en plus. Non, ce pauvre enfant n'est pas aimé, c'est clair pour vous. Vous quittez inquiet et déçu de vos amis qui semblaient de si bons parents avec leurs enfants biologiques. Et puis, plus de nouvelles. Vos amis, que vous voyiez régulièrement, sont toujours occupés quand vous appelez et les appels eux-mêmes sont brefs, alors que vous aimiez jaser longuement avant.

Les parents dont les adoptions ne marchent pas s'isolent. C'est donc rare que vous en entendiez parler publiquement. Ils ne tiennent pas de blogue et se sentent profondément coupables de ce qui leur arrive. Cet enfant tellement désiré, tellement aimé avant de le rencontrer, dont ils rêvaient, qu'ils incluaient dans leurs projets, leurs achats, leur aménagement, leurs vacances, cet enfant, ils ne sont plus certains d'arriver à le supporter. Pourtant, il le faut, ils sont pris avec et pour la vie. En fait, ils rêvent maintenant qu'il lui arrive un accident, dont ils ne seraient aucunement responsables, un petit accident mortel et leur vie reprendrait comme avant. Elle était heureuse leur vie avant. Ils ne se levaient pas avec cette boule permanente dans l'estomac, ce sentiment envahissant de leur incompétence, ce contrôle intensif de leurs impulsions agressives envers ce pauvre enfant qui a tant souffert mais qui sait si bien aller les chercher, dans leurs faiblesses, leurs blessures. Cet enfant qui fait ressortir le plus mauvais en eux.

Ces parents existent, j'en connais, j'en ai déjà été un.

Je m'en suis sortie, mais il a fallu beaucoup d'aide. J'ai dû faire des choix déchirants, protéger ma famille et mes autres enfants et ma santé mentale aussi, qui en a pris un coup.

Je souhaite que mon billet soit lu par les parents adoptants en attente pour faire le contrepoids à tout ce rose bonbon de tant de blogues de parents adoptants. Je ne nie pas que ce puisse dans certains cas être facile, valorisant et rempli de bonheur d'adopter. Mais ceux pour qui ce n'est pas le cas, ceux qui souffrent l'expriment rarement. Et cette personne-là, ce pourrait être vous. Vous n'êtes pas seul et il y a de l'aide disponible. Ce serait bien de la trouver avant que l'enfant n'arrive, juste au cas où...

Lisez sur les troubles de l'attachement, vous saurez les reconnaître.

mercredi 22 décembre 2010

Bobos

Quand la santé va, tout va. J'ai des problèmes de santé ces temps-ci. Je m'autodiagnostique. Évidemment, je vois le pire. L'internet avec son flot d'information, ce n'est pas toujours l'idéal pour faire la part des choses. Je vois mon doc en janvier.

mardi 21 décembre 2010

Réception

Cette année, je reçois mes amis, y compris le-monsieur-qui-veut-se marier et une amie que nous avions rencontrée par hasard alors que nous visitions ensemble le salon du livre, monsieur et moi. Ils se sont tombé dans l'oeil, je crois et n'arrêtaient pas de jaser, alors, tannée, je leur ai dit que je leur organiserais un souper. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, car l'amie en question a voulu savoir la date du fameux souper que j'avais lancé dans l'air comme ça, sans vraiment avoir l'intention d'en faire un. Je reçois peu, je reçois mal, je ne suis pas équipée pour, vivant dans le dépouillement depuis mon déménagement et adorant ce dépouillement.

J'avais pourtant une certaine admiration et une admiration certaine pour la table parfaite et parfaitement bien mise avec goût dans un grand appartement impeccable, avec de beaux objets placés au bon endroit et des tentures de prix et de classe, des tableaux charmants qui ont fait nos délices et l'objet de nos conversations, un arbre de Noël spectaculaire et parfaitement décoré, bref, je m'exclamais, ravie, lors du souper où j'étais invitée dimanche soir dernier avec Seize ans. Cette amie-là aussi, je l'ai invitée. Et puis le couple qui était là, tant qu'à faire, des gens qui ont comme passe-temps la cuisine et les réceptions qui vont avec, et la professeur d'anglais de Seize ans, qui est mon amie.

Me voilà donc avec un groupe de receveuses aguerries, moi qui ai de la vaisselle dépareillée et un four qui ne marche pas. Évidemment, on ne va pas tenter d'égaler, on va faire différent. J'ai des idées quand même. Je ne suis pas dépourvue, voilà ce que je dois me dire. La confiance en soi, ça aide toujours. Sous les conseils de ma chère amie Petite Fadette, j'ai acheté le livre de cuisine de Joël Legendre, un bel objet avec de bien belles recettes. Un peu trop de dessert peut-être, mais aussi des tourtières végétariennes, des baluchons aux pleurotes, des salades et potages originaux. Je trouve là de fort belles idées.

vendredi 17 décembre 2010

Muscles

Mon corps n'a pas énormément changé, à l'oeil du moins, depuis les débuts de la musculation, sauf pour le dos. Les muscles y sont vraiment visibles et définis, ce qui ne m'était jamais arrivé! Mes cuisses se sont affinées aussi. Pour le reste, rien de très visible. La musculation ne fait pas maigrir, si je perdais du poids en plus, là, il y aurait du changement évident. C'est au niveau de la force et de l'énergie que les gains sont là, invisibles mais réels. Les poids soulevés montent, je sors de la session le moral en hausse, parfois vraiment high! C'est de plus en plus agréable, avant, mon moment préféré était à la fin quand l'effort était fini et que l'entraîneur m'étirait (c'est du luxe un entraîneur, on ne bouge plus et c'est lui qui nous étire!), maintenant, j'aime y aller et travailler fort. Je ne pourrais plus m'en passer.

jeudi 16 décembre 2010

Lecture

Hier, je faisais la lecture pour la troisième fois à mon petit garçon de Verdun. Sa maman n'était pas là, j'ai rencontré et le papa et un "nouveau" petit garçon! Super excité le petit. Le père, pas mal plus vieux que la mère à vue d'oeil, m'appelait "dear teacher" et suppliait son petit garçon excité de se calmer et d'écouter la teacher. Ça ne marchait pas du tout et le pauvre papa s'est dépêché d'aller se cacher. Mon garçonnet était content des livres, il adore, mais il était sur une patte ou sur l'autre, des fois assis par terre, des fois à demi sur moi et interrompait constamment. Quand il fait ça, je m'arrête, je ne vois aucune utilité à lui dire de se tenir tranquille, il doit se faire dire ça à la journée à l'école et je ne suis pas l'école. Ses questions et commentaires sont d'ailleurs pertinents et intelligents, alors je le laisse parler, on discute, je lui pose des questions, il a des réponses intéressantes et je le lui dis.

On lisait un livre sur l'espace et j'ai pu constater qu'il avait déjà beaucoup de connaissances. Quand on est arrivés à la page des télescopes, il m'a dit tout enthousiasmé qu'il en avait un et là, il voulait absolument me le montrer. Tout de suite, pas la prochaine fois, non, tout de suite et il insistait. Moi, je ne fais pas de discipline, je ne suis pas une professeure justement, malgré l'appellation du père, je suis une lectrice alors je n'ai pas essayé de le retenir quand il est allé quérir son père pour savoir où était le fameux télescope. Le pauvre homme est revenu l'air accablé, en me jetant des regards en coin, semblant espérer que je règle la situation dans un élan de discipline professorale. Dépité par mon beau sourire et mon semblant d'indifférence au comportement de son fils, il s'est mis à chercher un peu dans le vide. C'est évident que c'est la mère qui savait où était le truc en question. Il a dit à son fils en bengali qu'il ne le trouvait pas (non, je ne parle pas la langue, mais c'était facile de deviner!), le gosse s'est mis à lirer, à se plaindre. J'attendais patiemment. Il a finalement réussi à me le retourner et à se sauver de nouveau.

La mère est arrivée vers la fin de la séance de lecture. Elle a mis de l'ordre immédiatement, a fait assoir son fils "correctement" et s'est assise tout près de nous deux comme les autres fois. Le petit faisait beaucoup d'efforts pour se calmer et il m'a dit, "ma mère est fâchée". Quand je quittais, elle a voulu me parler, m'a dit qu'ils avaient beaucoup de plaintes de l'école parce qu'il bougeait tout le temps, n'écoutait pas, interrompait le professeur. Je lui ai demandé s'ils avaient vu un docteur (bon, j'avoue, je pensais ritalin sans vouloir directement en parler), oui, oui, et il se développe très bien.

Ne pas en prendre trop sur mon dos. Je n'ai pas vraiment poursuivi sauf pour lui répéter que je le trouve particulièrement intelligent (vraiment, il l'est), vif, intéressé par la lecture et que pour moi, c'est ce qui compte. Au revoir et à la semaine prochaine!

mercredi 15 décembre 2010

Excès

Je suis excessive en tout. Voilà-t-il pas que Nowell oblige, je me suis dit que ce serait bien de faire le ménage des armoires de la petite salle de lessive. Le rapport avec Noël? Aucune idée. Alors j'ai tout vidé dans la cuisinette et là, j'ai décidé que certaines choses de la fameuse armoire devraient aller dans les tablettes et tiroirs de la bibliothèque. Dans un grand élan d'enthousiasme, j'ai vidé la bibliothèque au complet pour la laver et puis du même coup, les tiroirs du bureau d'ordi. Comme j'avais fait un grand lavage, le linge est tout là aussi, sur les divans, entouré de cossins, livres, papiers et articles divers. On dirait vraiment que je déménage. Et puis là, je dois quitter le bardas, bénévolat oblige. Je vais mettre une petite note à Seize ans, pour qu'elle ne touche à rien (mais je rêve! évidemment qu'elle ne va toucher à rien, elle va tout probablement prendre sa collation debout sur une chaise, au-dessus de la pile de bouquins entassés sur la table, comme si de rien n'était).

Je suis bien contente en fait, parce que ça fait plus d'un an que je suis ici et un bon ménage va faire du bien. Épurer, ordonner, clarifier, j'adore!

dimanche 12 décembre 2010

Ambivalence

Vendredi, j'ai appelé pour réserver notre voyage en Égypte après ce que je considérais une profonde réflexion, après avoir analysé la situation, revisité mon agenda, comparé les alternatives, soupesé la conjecture,la conjoncture, la trajectoire et la circonférence de nos valises, vérifié les fonds, sorti ma carte de crédit et pris une grande respiration. Quand la secrétaire m'a demandé si je désirais donner l'acompte tout de suite ou bien attendre à lundi quand la responsable des voyages serait là, j'ai dit lundi, lundi! Et là, je ne sais plus si j'y vais. Une part de moi dit non et j'en ignore les raisons véritables. Suivre son intuition? Passer outre?

vendredi 10 décembre 2010

Heureuse

Je le suis et c'est à cause de.... moi!

Une grosse bouffée de bonheur en rentrant du gym après m'être arrêtée dans un nouveau café lire ma Presse en dégustant un capuccino à la cannelle. Que j'ai donc une belle vie! Tout est possible et je prends les décisions qui nous conviennent à Seize ans et moi. Dans nos cas à nous, il n'y en a pas de règles et de principes, il faut tout réinventer. Hier, elle est restée avec moi. J'avais besoin de lui parler. Elle déprime, je le vois bien. Pas si évident, son école qui n'est plus vraiment de l'école. Seulette dans son coin à compter ses triangles alors que les sept autres élèves font de l'algèbre malgré leurs graves problèmes d'apprentissage. Graves oui, mais jamais autant que ceux de ma Seize ans. Fatigant. Et leur prof de les rassurer sur la belle vie qu'on peut avoir avec peu de scolarité. Il se donne en exemple, lui, n'a jamais mis les pieds dans une université et pourtant il leur enseigne! Oupelaye!, non mais, je savais qu'on avait de la misère à recruter des profs qualifiés mais c'est un peu épeurant quand même. J'ai demandé s'il avait au moins un cegep mais elle ne le savait pas.


Je n'aurais été au courant de rien si je n'avais pas consenti à la garder avec moi hier. J'ai appelé l'école pour la déclarer malade et c'était vrai qu'elle l'était, l'école la rend malade, triste, déprimée. Et il y a l'histoire de ses cheveux aussi! Chantalou et tous les autres parents blancs d'enfants noires, les cheveux, ce n'est pas un élément comme un autre, c'est primordial, essentiel, vital. Elle a toujours eu des coiffures recherchées et coûteuses en temps et en argent. Et voilà qu'elle veut faire "reposer" ses cheveux. Tous ces traitements, greffes, ticouris, rallonges, défrisants, perruques fatiguent le cheveu à la longue, le rendent cassant et terne. Et puis, elle est ravissante avec ses cheveux naturels. La plupart des Blancs trouvent ça. Pas les Noirs! Elle se fait royalement écoeurer. Affirme-toi! que je lui dis, envoie-les paître. Facile à dire. Hier, on a acheté des trucs pour cacher ses cheveux. Sa vie est bien assez difficile comme ça sans devoir se défendre en plus. Dans le temps des Fêtes, sa grande soeur va venir lui faire des rallonges.

Je l'ai donc emmenée avec moi à mon bénévolat et ensuite, on s'est payé un bon repas au restaurant en discutant tranquillement sans tension, hors du quotidien. Fait du bien. Tout doit être envisagé, y compris qu'elle laisse l'école. Je suis ouverte. Elle est différente, il lui faut des solutions différentes.

Oui, j'en fais encore du bénévolat. La lecture avec mon petit garçon va très bien. Et l'autre bénévolat avec la petite fille trisomique aussi, étant donné ... qu'elle n'était pas là! Je me suis occupée des autres enfants ce qui faisait bien l'affaire du responsable de la halte-garderie. Je dois appeler la directrice du centre aujourd'hui pour savoir ce qui en est.

Cet après-midi, je devrais réserver un voyage en Égypte avec ma Seize ans. Au mois de février et mars, relâche scolaire incluse.

Je m'améliore beaucoup en musculation, je le sens, je suis vraiment plus forte, c'est très agréable comme sensation. J'aime ça de plus en plus.

mercredi 8 décembre 2010

Belle-mère

J'aime lire le blogue de La Marâtre joyeuse. Je pensais justement à ma propre vie de belle-mère, dans un passé qui devient, ma foi, de plus en plus lointain. J'avais rencontré un amoureux dans la nuit noire. Nos corps qui dansent ensemble, près l'un de l'autre, mais sans jamais se toucher, érotisés. Et puis une marche irréelle dans la nuit, sans trop savoir où on allait. C'est chez moi qu'on allait mais ça n'avait pas de bon sens de marcher jusque là. Des heures et des heures. On n'a pas vu le temps passer. On a ouvert la porte de ma demeure et on est demeurés amoureux pendant dix-sept ans.

Il avait deux enfants, j'en avais un. Sa femme était dans une secte et l'empêchait de les voir. Avec du recul, je dois dire qu'il s'en accommodait plutôt bien de la situation et n'avait jamais rien fait pour y remédier. Dans le feu de l'action, j'ai vu une souffrance où il n'y en avait peut-être pas tant que ça, j'ai évidemment voulu aider, pas aider, RÉSOUDRE cette situation et ça pressait en plus. Avocat, témoins lors des visites où on ne lui ouvrait pas la porte, cour, évaluation psycho-sociale. Le papa s'est retrouvé avec la garde exclusive de ses jeunes enfants!

Il est alors devenu absent. Littéralement. Il avait repris ses études à l'université, en génie mécanique, et était donc tout le temps occupé. Cours, séminaires, bibliothèque, rencontres. Il n'était pas là. J'ai pris les enfants en charge avec enthousiasme au début, et puis avec rancoeur. Ils étaient bourrés de problèmes ces enfants-là, une secte religieuse fuckée et la privation de nourriture et de sommeil n'étant pas ce qu'il y a de meilleur pour le développement des enfants. Mais la rancoeur ne venait pas de là. C'était même valorisant de leur offrir un bon milieu de vie et de les voir faire des progrès. Non, j'en voulais au père de ne pas faire équipe, de s'être mis hors-jeu. Je ne voulais pas être monoparentale malgré moi! Au bout d'un an de cohabitation, à ma demande mais d'un commun accord, monsieur est allé s'établir ailleurs avec ses enfants.

Après un certain temps, on s'est revus et on est demeurés amoureux de fin de semaine. On a pris nos vacances ensemble chaque année avec nos enfants. J'en garde de merveilleux souvenirs. Aujourd'hui, je suis encore en contact avec sa fille qui était ma locataire dans mon autre maison. Son fils, qui est schizophrène, avait l'habitude d'appeler chez nous quand il était en crise, mais il n'a pas mon nouveau numéro.

dimanche 5 décembre 2010

Valéry

Valéry qui commente ici depuis quelque temps, je l'ai connue sur le web, dans un forum de parents. Il y avait un onglet sexualité et c'est là qu'on écrivait le plus souvent, elle et moi. Nos idées et nos expériences se ressemblaient, différaient et se complétaient et on avait bien du plaisir à se lire l'une l'autre. On se chicanait épistolairement aussi. On a fini par se rencontrer. Une jeune femme avec une vie tumultueuse et intéressante. Une forte personnalité. Je n'ose en dire davantage même si j'en sais beaucoup. Mais quand je dis qu'elle devrait s'ouvrir un blogue, je le pense vraiment. Elle en a des choses à raconter, la belle et elle pourrait ébranler bien des idées reçues.

samedi 4 décembre 2010

La vie dorée

Ces demandeurs d'asile qui viennent se dorer la couenne sous notre glorieux climat canadien, selon certains, voici un aperçu de ce qui leur est gracieusement offert: le droit de travailler avec un permis spécial que les employeurs aiment beaucoup car il leur permet d'exploiter pas mal à leur guise ces employés à statut précaire qui n'ont aucun recours ni défense. Encore faut-il faire garder les enfants, aucun accès au système de garderie, alors on les confie à qui on peut, pour pas cher. Le logement? Ils s'entassent à plusieurs dans des taudis, dans des coins perdus où personne ne veut habiter. Deux à trois heures de transport pour aller travailler matin et soir, ça n'a rien d'extraordinaire pour eux. Leurs enfants ont accès à l'école, bravo! mais pas aux études post-secondaires, la loi interdit aux cegeps et aux universités d'accepter des demandeurs. Ils paient de l'impôt comme tout le monde mais n'ont pas accès à la prestation fiscale pour enfants, ni à la carte d'assurance-maladie, seuls les soins de santé vraiment urgents sont accessibles.

30 à 40% d'entre eux seront renvoyés chez eux, après des années de cette vie précaire, une fois leur cause entendue et rejetée. Les 60% restants auront réussi à prouver, hors de tout doute, que leur vie était bel et bien en danger dans leur pays, que les plaies sur leur corps proviennent de la torture, que leur famille a réellement été assassinée, qu'ils ont fui parce qu'ils devaient fuir. Ne ferions-nous pas la même chose si nous étions menacés?

vendredi 3 décembre 2010

De droite

Quand monsieur le Veuf s'est informé des raisons de mon air épuisé, moi qui suis toujours pimpante (c'est lui qui l'a dit, il n'a pas toujours tort dans tout tout de même! ;o) et que je lui ai parlé de la petite fille en attente du statut de réfugié et de sa mère, il m'a dit que je ne devrais même pas aider "ces gens-là" qui viennent ici pour profiter de notre système de santé et de bien-être social trop généreux. J'ai été estomaquée. Il en fait du bénévolat ce monsieur-là et s'occupe de la jeunesse. Je m'attendais à tout sauf à cette position dure et inflexible. Du coup, je me suis demandé comment j'avais bien pu envisager de mettre un homme aux idées si tranchées et réactionnaires et à la limite, dépourvues d'humanité, dans mon lit.

jeudi 2 décembre 2010

Persévérer (un peu)

J'y retourne la semaine prochaine à mon bénévolat avec la petite fille trisomique. Parce que ça a mieux été? Absolument pas. La seule chose qui a bien été, c'est que c'était deux heures au lieu de trois, pouahhhh! Elle a encore pleuré à peu près tout le temps, mais j'avais changé d'attitude. Je ne m'en occupais pas de trop près. Attention, je la surveillais tout le temps, c'est pour ça qu'on m'a recrutée, pour en prendre soin. Je lui mouchais le nez de temps en temps, je la prenais dans les bras (de force et elle se débattait) quand quelqu'un voulait entrer ou sortir, (elle était dans la porte!), mais le reste du temps, je m'occupais des autres en la gardant à l'oeil. On m'a même mis un tout petit adorable bébé de deux mois dans les bras, de type quéchua, avec des grosses joues basanées qu'on a envie de croquer. Il n'avait pas le droit d'être là, le responsable me l'a dit une fois la mère partie, héhé! ils ne prennent que les enfants qui marchent. Bof! J'étais bien contente de l'avoir pris, il a dormi tout le temps en souriant. Un ange.

La semaine prochaine, j'y vais le mardi et le jeudi, deux heures à la fois. Un peu de répit pour la mère. Pas un immense répit, elle prend des cours de français pendant ce temps-là! Aujourd'hui, j'ai vu qu'elle était vraiment contente. On ne lâche pas.... tout de suite!

La lecture en cadeau

Un petit appartement juché en haut de commerces. On y accède par un long escalier de fer plutôt dangereux. On m'attendait. Une odeur d'épices. Le petit Bangledeshi, qui est d'abord et avant tout un Canadien, je l'apprendrai assez vite, m'accueille tout sourire, curieux du contenu de mon sac. Mes chaussures se joignent à celles de la famille à l'entrée et je me retrouve tout de suite au salon. On éteint la télé, petite conversation sommaire et la lecture commence. Il porte un chandail de hockey, le petit, des Canadiens évidemment. Joue au hockey avec ses souliers qu'il m'explique. Aime les dinosaures, on a un livre là-dessus. Est enthousiaste. Je lis un livre, et un autre et un autre encore. Il participe, pose des questions, fait des oh! et des ah! On fait une belle équipe tous les deux, tous les trois en fait, car la mère, qui veut apprendre le français,ne nous quittera pas. Elle le discipline bien de temps en temps, mais finit par comprendre que ça ne me dérange pas du tout qu'il bouge, pose des questions pendant la lecture, fasse des commentaires. Au contraire, j'aime son enthousiasme. L'heure passe très très rapidement, on s'arrête en plein milieu d'un livre. Il en pleure presque. On continuera la prochaine fois. Il a hâte. Moi aussi.

mercredi 1 décembre 2010

Pénible

Je veux bien être positive mais c'est dur. S'occuper pendant trois heures d'une petite fille qui hurle (tranquillement quand même et sans violence envers moi si je la laisse tranquille), refuse tout contact visuel ou autre et est molle comme de la guénille, ce n'est pas particulièrement valorisant. J'ai chanté, essayé de lui caresser le cou ou d'autre partie du corps (elle enlève ma main), lui ai présenté des jouets (ne les regarde pas vu qu'elle est prostrée au sol), je l'ai prise dans les bras de force vu qu'elle se débat à ce moment-là (j'avais l'air d'une marâtre). Heureusement ou malheureusement je ne sais plus, il y a eu une alarme de feu vers la fin de notre calvaire, la maman est arrivée en trombe pour récupérer sa fille, on m'a mis un lourd bébé dans les bras et, couverts d'une couverture (on ne prend pas les manteaux lors d'une alarme), on s'est tous retrouvés à la rue à regarder les camions de pompier. Sous la pluie en plus. Mon bébé, qui était bien gentille, ne pleurait pas, ouf! (j'avais vraiment eu mon quota de cris et de pleurs) mais elle était bien lourde et je commençais à avoir mal au dos. Les éducatrices parlaient toutes en espagnol entre elles et j'en perdais des bouts des fois. Je parlais pourtant l'espagnol avec fluidité et je prenais des cours de littérature espagnole à l'université il y a ... 30 ans! Un bain de langue ne me fera pas de tort. À la fin de l'exercice, on a pu rentrer, j'ai récupéré mon manteau, la responsable m'a demandé d'un ton inquiet si je revenais jeudi et j'ai dit "oui" et là je me demande pourquoi j'ai dit oui. Misère! Un jour à la fois!

mardi 30 novembre 2010

La trouille

C'est aujourd'hui que je commence mon bénévolat avec la petite fille trisomique et sa mère. Cet après-midi. Gros contrat qui me fait peur.


Ce matin, entraîneur. Je vais me donner à fond. Je suis devenue bien forte avec toute cette musculation. J'ai eu le plaisir de le constater en portant facilement Petit-fils (qui est costaud) dans sa poussette dans plein d'escaliers lors de nos sorties de fin de semaine. Valorisant.


Là, je suis sous mon traitement à la lampe anti-déprime hivernale. Me semble que ça fait effet!

lundi 29 novembre 2010

Séduction

Je suis contente d'être débarrassée des hommes qui n'aiment pas les femmes de mon âge. Enchantée de ma vraie liberté qui n'est pas de séduire mais bien d'être moi-même sans compromis. Sexuelle et sexuée et femme plus que jamais.

Tellement compliqué de jouir avec un homme de toutes façons, surtout s'il a mon âge et bande de temps en temps en en faisant tout un plat en plus, comme si toute notre relation était basée sur son pénis vaillant ou pas. On s'en fout de son pénis. Et quand je me regarde dans un miroir, je me trouve tout à fait séduisante, unique et fière. Je ne m'abaisserai pas. Jamais.

dimanche 28 novembre 2010

Protection de l'enfance

Nanou me dit que j'ai peut-être des problèmes avec le lâcher-prise. Est-ce vrai? Je me sens responsable de mon petit-fils. Le suis-je? Si je me sens en partie responsable de tous les enfants de la rue et de la terre, encore plus de mon petit-fils, n'est-ce-pas? Je ne crois pas que les enfants appartiennent à leurs parents, ni qu'ils appartiennent à qui que ce soit. Dans l'enfant, je vois déjà l'adulte, je vois l'adulte souffrant de son enfance râtée. Parfois, ils s'en tirent et j'ai de beaux exemples d'adultes formidables qui y sont arrivés et je les admire, mais ils ont dû râmer et attendre des décennies avant d'atteindre un certain équilibre et y ont travaillé intensivement toute leur vie. Les maux ou les manques de l'enfance marquent cruellement. Nous sommes donc tous responsables de l'enfant du voisin, nous ne pouvons nous en laver les mains.

J'étais de celles qui appelaient la dpj quand ça pleurait constamment à côté ou en face et que je ne voyais jamais personne. Pour qu'on vérifie tout simplement. Beau bébé à coliques? Avez-vous besoin d'aide? Connaissez-vous des ressources? Il y a des gens incroyablement isolés. Dangereux l'isolement.

En cas de doutes, je préfère faire un signalement de trop que de n'avoir rien fait. Parce que oui, je me sens responsable. Avant l'école, les enfants n'ont d'autre défense que le voisin qui entend leur souffrance. En fait, la maison isolée en campagne peut devenir leur maison des tortures et on n'en saura jamais rien avant qu'ils n'aient cinq ans.

La majorité des parents aiment leurs enfants et veulent leur bien. Je le sais. Mais il y a les autres. Et les idiots. Ceux qui font des bêtises pour bien faire.

samedi 27 novembre 2010

Épuisement

J'ai élevé quatre enfants, plus des enfants d'accueil, en travaillant à plein temps, en tenant maison (bon, avec une femme de ménage quand même) et en suivant un cours par session à l'université. J'étais parfois fatiguée mais jamais comme en ce moment alors que Petit-fils vient de quitter. Ce n'est pas un bébé difficile du tout, au contraire, et je n'ai passé que 21 heures avec lui, mais je suis totalement lessivée. J'étais littéralement aux anges de le remettre aux parents qui sont venus ensemble le chercher. Ma fille ne parle plus de se chercher un logement mais son statut facebook est célibataire! Ne pas chercher à comprendre, surtout!

Petit-fils va bien mais il me semble qu'il parle bien peu pour ses dix-huit mois. On est allés lui acheter des bottes, j'étais un peu fâchée que les parents n'y aient pas pensé eux-mêmes mais ils ne l'ont pas su, j'avais eu le temps de me défâcher avant qu'ils arrivent. On a partagé une soupe et un sandwich dans un restaurant, Petit-fils est vraiment de compagnie agréable et ensuite, le super-spectacle de Shilvie à la Place Desjardins. J'ai adoré sa compagnie et énormément adoré quand ses parents sont arrivés. Il s'est exclamé "Papa, papa", ça doit bien être le seul mot qu'il dit, il refuse obstinément de dire "maman".

jeudi 25 novembre 2010

Défis et autres folies

Il fait beau, pas besoin de ma lampe solaire, lalalalère!

Les hommes, j'en ai des platoniques mais je vais m'en trouver un tonique!

La vie est belle, tout dépend de soi et ce qu'on en fait!

Bouger, bouger, ça dynamise!

Manger à mon goût mais en petite quantité. Ne pas me casser la tête. Intensifier mes rencontres avec l'entraîneur. Il est là pour moi, il prend soin de moi, il me connaît bien, ça vaut bien des voyages. Je dois en profiter.

Voyages, voyages. Je veux quoi, moi, vraiment? M'écouter. Ma fille suivra.

Me faire confiance.

Bénévolat. Mettre des balises et m'y tenir, sinon ils vont me gober tout rond.

Me trouver un vrai job, qui paie. Faire mon c.v.

mardi 23 novembre 2010

Note à moi-même

Novembre est le mois idéal pour aller en voyage. N'importe où avec du soleil. Noter en caractère gras pour l'année prochaine. Décembre est aussi bien difficile à supporter selon mon souvenir. J'ai beau faire des efforts, je procrastine, j'ai toujours faim, des rages de sucre, je m'endors, même l'exercice est difficile. Je vois mon entraîneur deux fois par semaine parce que j'ai besoin de quelqu'un pour me galvaniser. Succès mitigé. Je suis partie avant la fin de l'heure ce matin. Me sentais mal. La lampe, je ne l'allume pas assez souvent. Essayer plus de discipline à ce niveau. Mais l'an prochain, vraiment, je serai partie à cette date.

Et puis je ne suis même pas allée à ma mammographie d'hier. Délinquance. La secrétaire m'a appelée pour me chicaner. Je lui ai inventé un mensonge si énorme qu'il était impossible qu'elle y croit. Voulez-vous un autre rendez-vous? me demande-t-elle sur un ton plus conciliant (non, mais misère, aurait-elle cru mon incroyable histoire?), ça va au mois de mars. "Euh, je vous rappellerai" mais je ne rappellerai pas. Je déteste cette pression pour les passer ces horribles mammographies en jaquette bleue d'hôpital, pas de désodorisant madame et pas de café pendant une semaine, c'est une nouvelle directive et là on l'enlève la jaquette et on place un sein à la fois sur une plaque et .... on l'écrase! comme une crêpe. Horrible! et sans réelle raison. Pas persuadée que ça détecte tant de cancers que ça, il y a des études qui démontrent que non et dans plein de cas, il y a des doutes, nouvel examen, biopsie, oups! désolé madame, il n'y avait rien finalement. J'y suis allée une fois, je ne retourne plus. Bon.

Ça me ferait du bien d'avoir un chum. Évidemment, pas le bon temps d'en chercher un. C'est de la colère que je ressens envers monsieur Veuf. Je n'en connais pas clairement la cause. Il me fait c.... et j'ai un rendez-vous confirmé pour souper avec lui jeudi avant notre belle Soirée que je trouve plate, je trouve tout plate en sa companie, je lui en veux à ce constipé. Je ne lui trouve plus rien de cute. Il n'y a aucune objectivité dans ce billet et je pourrais écrire tout le contraire demain.

Demain matin, c'est la formation pour un de mes bénévolats. Devrait me faire du bien. J'aurai un beau sourire et de l'entregent. Je suis comme ça. C'est ici, sur mon blogue, que je laisse aller mes amertumes et mes pensées noires.

Voyage et contraventions

Ma vie s'organise. Me reste plus qu'à planifier le voyage. Trop de choix. Pauvre de moi, pauvre de nous. À côtoyer la misère extrême comme un de mes bénévolats m'y oblige, je me sens encore plus privilégiée. Et comme on ne va pas les laisser tomber après avoir commencé à les aider, il sera remis au printemps ce nouveau voyage. Ça tombe bien, la Syrie et la Jordanie se visitent de préférence au printemps. C'est probablement là qu'on va aller, Seize ans et moi, bien qu'on change de destination tous les jours!

Ces jours-ci, je reçois des papiers de cour pour des contraventions impayées. J'ai beaucoup prêté ma voiture à Dix-neuf ans et j'ai bien l'impression qu'elle devait se débarrasser de ces décorations dans son pare-brise sans en parler à personne. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'une contravention de quarante dollars impayée va être majorée de frais de soixante-cinq dollars, ce qui fait cent cinq dollars pour avoir stationné son véhicule dans une zone interdite! Cher un peu. Le premier avis de cour reçu, je l'appelle et je l'engueule. Elle me dit qu'elle ne peut pas me parler, qu'elle paiera tout et raccroche. Typique. Au deuxième papier de cour d'hier, je m'étais calmée. J'ai réalisé qu'elle est bien jeune et sans expérience. Elle ne m'en a pas parlé pour ne pas se faire chicaner et par peur que je lui enlève la voiture, je suppose. Des billets de stationnement ce n'est vraiment pas aussi grave que des erreurs de conduite. Je la sais prudente. C'est l'important. Hier, je l'ai simplement appelée pour savoir combien d'autres jugements de cour je devais m'attendre à recevoir. C'est fini, je te jure, s'est-elle exclamé. Je vais aller te porter l'argent!

Pas nécessaire. Ce sera ton cadeau de fête, Fillette. Elle aura vingt ans dans quelques jours, en même temps que super petit-fils aura dix-huit mois.

lundi 22 novembre 2010

Confidentialité

Je ne pourrai pas en parler dans mon blogue du bénévolat que je ferai avec la jeune famille de personnes en attente du statut de réfugié. C'est tellement tellement particulier et unique comme situation que ces personnes seraient facilement reconnues. Bon, je sais bien que je suis moi-même anonyme, mais il y a des gens qui me lisent que j'ai rencontrés en plus de ceux qui me connaissaient déjà et qui m'ont reconnue en lisant mon blogue plus ou moins par hasard. Au niveau de l'éthique, je peux bien parler de moi tant que je veux mais de cette famille, non. Tout ce que je peux dire, c'est que ce sera un bénévolat utile, difficile mais valorisant. J'apprendrai beaucoup et les intervenants du projet sont tout à faits sympathiques et authentiques. J'ai rencontré l'équipe aujourd'hui.

dimanche 21 novembre 2010

Salon du livre

Salon du livre. Le truc: y aller le matin tôt ou bien tard vers la fermeture pour éviter les foules. C'est ce que je ferai ce matin. J'ai un passeport. Hier, avec le monsieur-qui-veut-se-marier, je n'en ai pas profité à mon goût. Bien que j'aie vu avec émotion Michel Tremblay, cette icône de la littérature, entouré de tant de titres que je ne connais pas. Et pourtant, je l'ai beaucoup lu mais il est dur à suivre, il publie au moins un titre par année! Marie laberge était là aussi, avec sa crinière de mouffette et son air souriant un peu illuminé. Et puis, Janine Sutto avec son gendre qui a écrit la vie de sa belle-mère. Immense file pour la signature de la biographie. Mais la queue la plus longue qui contournait deux allées, était consacrée à Joël Legendre qui a écrit un livre de cuisine végétarienne. Plus longue que celle de Michel Tremblay, beaucoup plus!

Très fréquenté ce salon. Des poussettes, des familles, du monde partout.

J'y retourne donc ce matin, toute seule. Bonne journée!

Addendum:

Aujourd'hui, dimanche, l'auteure qui avait le plus de lecteurs désireux de lui faire signer un de ses romans était certainement la toute jeune et charmante India Desjardins. Son long fan-club de jeunes filles attendait sagement une dédicace. Il y en a qui ont tout pour elles, talentueuse et aussi bien jolie, la jeune Desjardins. Une de celles qui doit gagner très bien sa vie avec la vente de ses livres. Ses romans sont sous forme de journal, journal d'un adolescente plutôt très sage venant d'un bon milieu sage aussi. J'en ai déjà acheté un à ma fille qui n'avait pas trop aimé. Chacun ses goûts!

S'il y a donc des files pour certains auteurs, d'autres se retrouvent tout seuls. Je les prenais en pitié. Hier, j'ai discuté avec un de ces solitaires hyper-sympathique et ouvertement vendeur, ce qui m'a plu. Il me vantait ses ouvrages comme de format parfait pour un sac à main et assez minces pour ne pas peser trop lourd en plus. Aucune allusion au contenu du truc, il ne parlait que contenant. Et prix, alors format pratique, légers et économiques ses bouquins, faits sur mesure quoi! Je lui ai évidemment acheté son livre à ce cher auteur, que croyiez-vous? Comme il en avait pondu plusieurs, je lui ai demandé de me regarder et de me donner celui qui me plairait à moi. Il a choisi sans hésiter "Treize contes rassurants" et me l'a dédicacé ainsi: À Une femme libre. Soyez pleinement rassurée ... et merci de me lire!

Il s'appelle Marc Provencher et publie chez Leméac. Vous irez le voir et le lire.

Des personnalités se retrouvent également seules ou seuls à leur table. Ainsi, Louise Portal, toujours aussi magnifique, n'avait personne en attente mais jasait avec quelqu'un quand je suis passée. Yann Martel, pour sa part, était totalement solitaire et j'allais oser lui parler, sans acheter un de ses livres, ce qui est quand même gênant, quand un jeune homme se l'est accaparé. Tant mieux!

Vu Patrick Sénécal, bel homme qui a de la prestance et qui a l'air plus jeune que ses 43 ans, en pleine séance de signatures (queue raisonnablement longue). Vêtu d'un veston gris classique ouvert sur un tshirt affichant une tête de monstre. Contraste qui illustre bien l'originalité de l'auteur, je trouve.

Une mention spéciale à Michel Tremblay pour sa générosité envers ses lecteurs. Il y était hier et il y est aujourd'hui et toute la journée en plus, de midi à 6 heures. Avec le sourire et son affabilité naturelle. Un grand homme que j'admire, je l'ai déjà dit mais il me fait plaisir de le répéter.

vendredi 19 novembre 2010

Le gars

Mais pourquoi donc m'invite-t-il aux Belles soirées tous frais payés, le veuf-depuis-neuf-ans-pas du-tout-décroché-de-sa-femme-décédée? Pourquoi les courriels et les téléphones pour prendre de mes nouvelles? Je lui ai posé la question hier devant une tisane dans un café trop éclairé. Il venait de me demander si ça me pesait de vivre seule, sans homme. Je lui ai dit que non, que ce qui me manquait était de baiser. Il a failli s'étouffer avec sa tisane! "On peut dire que tu es directe, toi!" Je riais, satisfaite de mon effet. Il reprit: "Donc, tu veux un fuck-friend?"

-"Non, quelqu'un pour sortir de temps en temps, discuter et faire l'amour quand ça nous tente."

Il s'est embrouillé dans ses paroles qui sont devenues vides et sans sens. Des généralités. "Les hommes veulent être admirés, les femmes comprises. Es-tu d'accord avec ça?" Il a parlé de son ancienne blonde, qui lui trouvait du charme mais était jalouse. Il l'avait laissée. Pour lui, faire l'amour c'était uniquement dans le cadre d'une relation amoureuse sérieuse, il cherchait son âme-soeur, pour passer le reste de sa vie avec. A parlé de sa santé, de sa retraite imminente. A dit aussi qu'un autre gars aurait sauté sur l'occasion (celle que j'offrais!) mais que lui n'était pas de ce genre-là. D'ailleurs, c'était surprenant que je lui fasse une telle proposition, on se connaissait peu. J'ai comme senti un jugement là. Pas la première fois que je ressens ça. À propos de mes enfants aussi, de ma manière de les élever. Il n'en a pas d'enfants, lui. S'implique beaucoup auprès de la jeunesse. Ligne droite et dure. Pas de sexe, drogue ou rocknroll.

Je suis rentrée ébranlée, légèrement. Jeudi prochain, on avait prévu d'aller souper avant la Belle soirée. Je ne suis plus certaine que ça me tente.

Je pense que je deviens vraiment frustrée sexuellement. Dans le fond, il ne me plaît pas tant que ça. Mais il est là, il est libre. Et il me rejette comme si je manquais de moralité.

jeudi 18 novembre 2010

Bénévolat, voyages et résolutions

Un autre bénévolat intéressant pour lequel on m'a rencontrée et acceptée. Lire une heure par semaine à un enfant du premier cycle du primaire à son domicile. Il y a même des rencontres avec des auteurs jeunesse. Je serai formée et jumelée la semaine prochaine. Quand on m'a demandé mes préférences, j'ai demandé un petit garçon tannant. La responsable a ri: elle aurait plus de demandes pour des petites filles tranquilles! Alors des petits garçons tannants, elle en a plein en banque.

En même temps que je veux bénévoler, je vais tous les soirs ou presque à des rencontres sur les voyages. Mon intérêt actuel va vers l'Inde du sud avec un groupe de voyageurs assez aventureux qui couche chez l'habitant, découvre le pays à pied et voyage en trains de nuit. Ma fille avait les yeux ronds devant les diapos de mendiants bigarrés, de foule compacte et colorée, de vaches sacrées et d'éléphants qui se baignent. Elle est intéressée mais n'a pas un fol enthousiasme à l'idée de m'accompagner. Cette année, son école lui convient bien. On ne va tout de même pas l'en priver!

Alors, c'est un jour à la fois. Si je ne planifie pas de voyage, ça ne se fera pas tout seul non plus cependant. Un voyage l'année prochaine peut-être? Je ne peux pas tout faire. Avec ou sans ma fille. Je ne suis pas décidée. En même temps que ça m'attire, un voyage sans confort me fait peur aussi. Ambivalence. Et puis l'Inde est un des pays où le choc culturel est le plus fort. On en sort tous transformés, nous a dit le conférencier qui y est allé vingt fois.

Comment vont tes WW, m'écrit une lectrice en privé. Mal. Je n'y suis pas allée depuis des semaines. Le hic, c'est que je veux avoir perdu quelque chose avant d'y retourner et comme je ne suis pas le programme et que je n'écris pas mes points, il est plus que probable que j'en gagne au lieu d'en perdre. Je n'ai aucune envie de me culpabiliser avec ça. Mais ça me met en rogne contre moi-même quand j'y pense. J'ai décidé de faire deux fois par semaine de musculation avec l'entraîneur jusqu'à Noël. Je ne me sers pas vraiment de ma lampe antidéprime. Il faut l'allumer le matin et je suis occupée le matin. Bon, je pourrais, devrais, me forcer pour ça aussi. Je le mets à l'agenda. Pour le poids, je vais trouver une solution. Absolument. Et peut-être que ça ne sera pas les WW. Je ne vais pas me laisser grossir, je ne vais pas me laisser grossir, je ne vais pas me laisser grossir, que non, que non, que non. J'ai douze livres à perdre pour atteindre mon poids santé et ensuite je voudrais en perdre un autre cinq et puis stabilisation. Je suis capable.

Demain, rencontre à l'école pour Seize ans. Ça achève vraiment l'élevage d'enfants. Je suis contente. J'ai eu bien du plaisir là-dedans mais ça va aussi être plaisant de passer à autre chose!

Résolutions pour résister au blues de novembre: utiliser ma lampe de luminothérapie, reprendre WW ou trouver un autre programme efficace, exercice une heure par jour, me faire plaisir tous les jours.

mardi 16 novembre 2010

Lundi prochain

Un rendez-vous avec une équipe psycho-sociale pour accompagner une famille de demandeurs d'asile (réfugiés). L'enfant est trisomique, la maman est jeune et monoparentale, ils parlent espagnol. Je lis intensivement sur la trisomie.

lundi 15 novembre 2010

Le chemin le moins fréquenté

Hier, je me suis presque chicanée avec mon amie. Celle qui est mon amie depuis quarante ans. Une amie avec laquelle j'ai partagé notre folle jeunesse, hardie, débrouillarde comme pas une. Et je la regarde vieillir depuis quelques temps, se laisser vieillir en fait, grossir, faiblir et raidir. Devenir tellement de droite, réactionnaire alors qu'elle avait l'esprit ouvert. Frileuse, peureuse. On était à la montagne, je voulais prendre les sentiers non-balisés, merde, on est en ville, on ne peut pas vraiment se perdre. C'est quoi le plaisir si on marche sur le grand sentier pavé avec plein de gens tous là en même temps dans leur sortie dominicale. Et bien, cette amie qui fût déjà aventureuse et complètement flyée, a refusé que nous quittions la route commune pour les champêtres sentiers du bois, parce que oui, c'est grand la montagne, on pourrait tourner en rond et se perdre et on ne sait pas où ça nous mène, mieux vaut prendre le chemin connu, plus sécurisant et sans risque. Et je lui ai dit que c'était sa vie qui était devenue linéaire et sans risques, que pour moi c'était ça vieillir, se rigidifier, se fermer, refuser la nouveauté, chercher peureusement la sécurité, le connu, le chemin lisse qui nous mène toujours au même endroit. Bon, je ne lui ai peut-être pas dit exactement ça, mais ça y ressemblait. Ce faisant, je lui ai fait de la peine. Dire ce qu'on pense surtout quand c'est vrai, c'est prendre le risque de faire de la peine. Je ne regrette pas, je ne pouvais plus garder ça pour moi.

dimanche 14 novembre 2010

Maturité

Vient un temps où on arrête de se critiquer pour rien, où on trouve que notre millésime est un bon cru, où on se regarde marcher d'un pas alerte et on constate que la machine est bien conservée, entretenue avec soin. Satisfaction. Vient un temps où on sait enfin ce qu'on veut et clairement ce qu'on ne veut plus. Où on fait des choix avec légèreté, en acceptant de se tromper et en se trompant si rarement. Vient un temps où on dit ce qu'on a à dire, en toute franchise, en prenant des risques, en affrontant la réalité, en se créant d'autres repères aussi rapidement que les anciens disparaissent.

Il faut mûrir un peu pour atteindre cet état de grâce. Les jeunes femmes inquiètes ont de bonnes années devant elles.

vendredi 12 novembre 2010

Faire du bénévolat

Simple, non? C'est ce que je croyais. On appelle et l'organisme, qui répond tout de suite, nous reçoit le lendemain avec un grand enthousiasme et ils sont tout heureux d'avoir trouvé une personne si efficace et de grande qualité qui accepte de les aider sans rémunération. La réalité est tout autre. Premièrement, ils ne rappellent pas ou bien rappellent deux jours plus tard en étant bêtes ou indifférents. On a l'impression de les déranger. Certains exigent, oui, je dis bien exigent une formation terminée en psychologie ou en psychoéducation, mais non, madame, un certificat en petite enfance ne fait pas l'affaire, vous n'avez pas lu l'offre?

Je suis là-dessus depuis quelques jours et tout ce que j'ai dégoté pour l'instant, c'est un rendez-vous mercredi prochain pour une évaluation afin de peut-être pouvoir faire une heure de lecture par semaine chez un enfant en difficulté scolaire. Si l'organisme m'accepte évidemment!

Il serait peut-être plus simple de me trouver une vraie job.

dimanche 7 novembre 2010

Du non et de la responsabilité sociale

Pourquoi dire non pour dire non? Pour former le caractère? Pour habituer l'enfant à se soumettre à l'autorité? Pour ne pas créer un enfant roi?

Mon enfant veut aller jouer chez le petit voisin. Je lui dis non. Le voisin est un enfant mal élevé dont je ne connais pas les parents et qui a une mauvaise influence sur mon enfant.
Justifié?
Est-ce que le voisin ne pourrait pas venir à la maison à la place, histoire de l'étudier d'un peu plus près pour le connaître mieux. Pourquoi je trouve le voisin mal élevé? Du concret. Il va dans le frigo sans demander. Il ne dit ni merci ni s'il-vous-plaît. Il parle à peine mais utilise déjà des jurons avec fluidité. Facile de remédier à cela. Quand cet enfant est chez moi, il obéit à mes lois. On peut avoir une influence réelle chez un enfant qui n'est pas le nôtre. Ça prend un village pour élever un enfant. Il n'est pas à moi, donc je m'en fous. Erreur monumentale. Cet enfant deviendra un adolescent, puis un adulte. Si on peut faire en sorte qu'il devienne un adulte équilibré au lieu d'un délinquant ou d'un criminel, on aura assuré sa propre sécurité et celle de nos proches. Ben voyons, ce n'est pas en accueillant un petit garçon rebelle quelques fois par semaine qu'on va changer le cours de sa vie. Nouvelle erreur. On a étudié (Cyrulnik, que je vous conseille de lire, l'a fait) des enfants qui venaient de milieux horribles, d'une violence inouïe et qui avaient été victimes ou témoins de scènes d'horreur à répétition. Cyrulnik s'intéressait à ceux qui s'en sortaient indemnes, pas seulement indemnes, ceux qui réussissaient à l'école et dans la vie, malgré leur lourd passé. Qu'avaient donc en commun ces enfants résilients? Une tante ou une grand-mère, chez qui ils pouvaient se réfugier de temps en temps, un professeur qui s'impliquait(les professeurs sous-estiment leur rôle dans le développement d'un enfant), ou bien une VOISINE ou VOISIN qui était disponible et qui les investissait, qui leur disait d'enlever le doigt de leur nez et de se tenir droit pour manger et qui ne portait pas de jugement sur leur famille, une voisine ou un voisin qui osait les élever le temps qu'ils étaient chez eux et les faisait se sentir importants, parce qu'un enfant, c'est toujours important.

L'enfant-roi maintenant. Est-ce que l'enfant-roi est celui qui ne s'est jamais fait dire non? Je ne le crois pas. L'enfant-roi, c'est celui qui a un parent-roi. Celui qui lui fait remarquer que les bonbons d'Halloween donnés par la vieille madame du bout de la rue ne sont pas bons, juste des klendakes, on ira pas là l'année prochaine. J'ai trouvé horrible le billet sur les cheaps de l'Halloween dans le blogue des imparfaites. L'enfant qui est élevé dans la sensibilité et le respect de l'autre ne risque pas de devenir un enfant-roi. L'enfant a qui on fait remarquer qu'appeler une personne "la grosse madame", ça risque de lui faire de la peine. "Aimerais-tu ça toi, qu'on t'appelle, le gros garçon?" Avec un enfant, qui est égocentrique, il faut tout ramener à lui, à sa personne, à ce que lui ressentirait. "Aimerais-tu ça toi, qu'un autre enfant ne veuille pas jouer avec toi, comment tu te sentirais?" quand il vous dit qu'il n'aime pas un tel et ne veut pas jouer avec lui. Un enfant qui est sensible aux autres et se soucie d'eux ne peut pas être un enfant-roi. La sensibilité aux autres, ce n'est pas inné, ça s'apprend. Un parent, qui lui-même, s'en fout bien de l'enfant laid du voisin, ne pourra pas apprendre à son propre enfant la générosité et le partage.

samedi 6 novembre 2010

Les trophées

Nos enfants ne sont pas des trophées que nous pouvons brandir pour justifier notre existence. Nos enfants ne nous appartiennent pas, ils sont les enfants de la liberté, bon, vous lirez Klalil Gibran si ce n'est déjà fait, il a tout dit.

Petits, ils dépendent de nous et c'est notre devoir de les protéger et de voir à leur éducation.

Ensuite, ils deviennent ce qu'ils veulent et il est sage de les considérer comme des personnes à part entière et non pas comme des morceaux de nous, comme notre oeuvre.

Ils deviendront bien ce qu'ils voudront, ce qu'ils pourront.

Certains prendront le chemin le moins fréquenté ou celui que nous aurions préféré qu'ils n'empruntent pas. Nous ne pourrons pas accrocher leur diplôme universitaire comme preuve tangible de notre bon maternage. Serons-nous moins fiers de ceux-là? Les aimerons-nous moins? Notre amour est-il conditionnel?

J'avais lu un bouquin intéressant sur les parents qui aiment trop. Ces parents qui se définissent comme parents. Identité unique et valorisante. J'ai des enfants donc je suis. Toute la vie centrée sur cette progéniture. Pas d'autre réel intérêt. Ces parents qui tournent en rond quand un divorce leur prend leur raison de vivre ne serait-ce que pour deux fins de semaine par mois. Ces parents qui font une dépression majeure quand les enfants quittent le nid. Vide leur vie.

Se dévouer pour ses enfants, se nier comme individu, se consacrer entièrement à ce rôle est pourtant valorisé socialement. Et il est exact que des enfants remplissent une vie. Mais quel fardeau pour ces jeunes ou plus très jeunes d'être la raison de vivre d'une autre personne. Ils sont emprisonnés par cet amour névrosé et obsessif.

Aimer ses enfants, oui. Mais les considérer comme des êtres indépendants de soi. Et avoir une vie personnelle en dehors d'eux, des réalisations propres, des succès personnels, des amitiés avec d'autres adultes.

vendredi 5 novembre 2010

Fatigue

Pour ce qui est de la fatigue, les femmes qui travaillent sont aussi fatiguées. J'aurais dû écrire: c'est une caractéristique des femmes en général d'être fatiguées. Il n'est pas nuancé du tout mon billet précédent et je suis un peu gênée de le publier. Parce que dans le concret, je connais des femmes à la maison qui sont dynamiques et qui ne font pas figure de victimes tout comme des mères qui travaillent qui sont plates comme la pluie. Mais dans quoi je me suis embarquée là?

De la vie et des choix

J'ai une position pas très nuancée sur les femmes aux foyer. Une position qui pourrait en blesser certaines. Mes idées sont des idées et non pas un jugement sur les personnes en tant que telle. Une de mes grandes amies est une femme au foyer et il y en a aussi que je lis et que j'aime et respecte. Il y a aussi des maris de femmes au foyer qui me lisent et m'écrivent et que j'aime et respecte aussi. Bon après ce long préambule destiné à essayer de nuancer ce qui va suivre qui n'est pas nuancé du tout, voilà mon opinion:


Les hommes et les femmes sont fondamentalement égaux: Vrai! Quand monsieur avocat épouse madame avocate et qu'ils ont tous les deux un salaire équivalent, ils demeurent égaux: vrai. Pas si vrai que ça parce que les statistiques démontrent que madame effectue une plus grande part des tâches domestiques qu'elle travaille à l'extérieur ou pas, mais, mettons que ce ne soit pas le cas dans notre couple d'avocats. Monsieur travaille de longues heures, madame ausssi, ils ont une femme de ménage, ils font tour à tour les repas et vont souvent au restaurant. Égalité? Totale!


Voilà madame enceinte. Enfant désiré par le couple. Bonheur. Madame travaille jusqu'à l'accouchement ou presque et prend un congé de maternité de quatre mois. Allaitement. Papa, lui, prend cinq jours de congé. Déjà, leur égalité prend une autre tournure. Vu qu'elle est à la maison, elle prend davantage en charge et le bébé, dont elle devient l'experte, et la maison, dont elle se sent naturellement responsable. Les repas ne lui échoient pas trop, heureusement, leurs familles généreuses ayant eu la brillante idée de les fournir en petits plats. Au bout de quatre mois, elle retourne au travail, tout en continuant d'allaiter le matin, le soir et les fins de semaine. Elle retrouve facilement sa clientèle et ses dossiers. Les deux nouveaux parents sont aussi fatigués l'un que l'autre par les réveils nocturnes et la vie reprend son cours, avec plus de charges et de responsabilités pour les deux. Égalité.


Deuxième scénario. Bébé est trop jeune pour la garderie. On a droit au congé parental d'un an. On le prend. Madame le prend. Plus commode vu qu'elle allaite. Madame devient une femme au foyer. Situation temporaire. Papa travaille fort. Pas besoin de couper sur ses heures, madame s'occupant de la maison et du bébé. Madame, qui s'ennuie à la maison, est bien heureuse de retrouver son cabinet d'avocats au bout de seize mois d'absence. Évidemment, elle a perdu des contrats et doit se refaire une clientèle et rattrapper le temps perdu. Pas évident, car maintenant, les deux membres du couple peuvent difficilement faire du temps supplémentaire, un bébé les attend. Avec beaucoup d'énergie, elle pourra cependant rattrapper, d'autant plus que cette fois, c'est le papa qui accepte de faire moins d'heures. Égalité pas totale, mais rattrapable.


Troisième scénario. Congé parental d'un an partagé entre les deux parents, six mois l'un et six mois l'autre. Maman allaite le matin et le soir pendant son six mois au travail. Avantages: la carrière de l'un et de l'autre est peu affectée. Les deux parents connaissent intimement leur bébé. Ils le voient grandir au quotidien dans sa première année de vie. Égalité: oui.


Quatrième scénario. Semblable au deuxième. Mais la maman découvre qu'elle aime la vie au foyer. Plus tranquille, pas d'horaire. Et puis, ça l'occupe à temps plein. Un bébé, c'est accaparant. Monsieur a un bon salaire qui pourrait suffire à la maisonnée. Elle décide de rester à la maison et donne sa démission à son cabinet d'avocats. Soit le couple en avait déjà parlé avant la naissance soit non. La situation devient effective. Souvent, la mère décide de faire une deuxième enfant, question de rentabiliser son séjour à la maison. La situation est temporaire. Jusqu'à l'entrée des enfants à l'école. Cinq ans plus tard, madame a un gros trou dans son c.v. et puis elle s'est habituée à la vie à la maison. Ne se voit plus vraiment combattre dans le monde cruel du droit. On est si bien chez soi. Elle remet le retour au travail à l'année prochaine.


C'est à ce moment, alors que les enfants, mettons qu'il y en a deux qui ont cinq et six ans, c'est à ce moment que le couple divorce. Pas prévu le divorce, rare qu'on se marie en le prévoyant.


Dans le scénario un, on peut divorcer à l'amiable. Tant madame que monsieur ont une carrìère et leurs revenus sont équivalents. La garde des enfants est déjà organisée et bien organisée. L'un des deux achète la part de la maison qui appartenait à l'autre conjoint et cet autre conjoint s'achète une maison pas trop loin. Personne de lésé, garde partagée et arrangements à l'amiable. Personne ne devient pauvre ou dépendant de l'autre. Égalité.


Dans le scénario 2, presque la même chose.


Dans le scénario 3, égalité.


Dans le scénario 4, par contre, le choc est total et la femme doit réorganiser sa vie à la dure. Une jeune femme scolarisée ne va pas recevoir de pension pour elle. Pour les enfants, oui. Monsieur a une bonne carrière, il est peu disponible pour assumer de jeunes enfants au quotidien. Madame en aura la garde. D'ailleurs, elle la veut, c'est tout ce qu'elle connaît depuis six ans, la maison et les enfants. En être séparée lui fendrait le coeur. La maison a été achetée ensemble, mais elle est sans revenu et ne peut pas acheter la part de monsieur. Même séparée, elle continue donc de dépendre de lui. Son estime de soi est basse, elle réalise qu'elle ne sait plus rien faire à part s'occuper des enfants et du ménage. Son univers s'est singulièrement rétréci. Se trouver un emploi va être une galère, est une galère et elle n'a que trente ans.


Mon scénario-catastrophe de divorce n'arrive pas dans tous les couples, heureusement. Il y a des femmes heureuses et épanouies au foyer. Mais dans tous les cas, elles dépendent d'un tiers pour leur survie et celle de leurs enfants. Elles n'ont pas la satisfaction de gagner leur vie et celle de leurs enfants. Elles ne donnent pas une image de femme indépendante, capable et active à leurs enfants. Elles perpétuent un modèle de femme soumise et dépendante financièrement de leur mari. Elles ne sont pas libres.


Il faut nuancer, d'accord. Les femmes ne sont pas toutes avocates. Certaines ont un job tellement plate que le travail au foyer apparaît comme un paradis en comparaison. Mais les hommes qui ont un job plate ont rarement ce choix de rester à la maison pendant que madame les fait vivre.


Parfois, la femme ne peut pas travailler et c'est bien mieux que son mari la fasse vivre au lieu de l'État. D'accord dans ce cas, ça sauve de l'argent à tout le monde.


Certaines femmes restent à la maison cinq ou six ans et puis réussissent à reprendre leur carrière et sont très satisfaites d'avoir pu accompagner au quotidien leurs jeunes enfants pendant leurs jeunes années. Exact. C'est du cas par cas. Mais quand ça fait vingt ans qu'on est à la maison, le retour au travail devient de plus en plus rare.



Passer sa vie au foyer, je vois ça comme un gaspillage de potentiel, de ressources, de créativité. Les femmes au foyer sont toujours fatiguées, c'est une de leurs caractéristiques, et plus souvent malades aussi. Même leur santé mentale est en péril.


Cette situation où une personne adulte dépend du revenu d'une autre pour sa survie m'apparaît comme archaïque, dépassée, obsolète. Je comprends les jeunes hommes de fuir le mariage. Leur compagne pourrait quitter son emploi en tout temps et exiger qu'ils la fassent vivre et sans limite de temps. L'inverse est assez peu courant.


Bon, assez, je suis prête à recevoir les tomates maintenant.

jeudi 4 novembre 2010

Retraite et jeunesse

Je suis bien trop jeune pour être à la retraite. Comme je dis ça chaque année sans rien faire pour y remédier, je n'ai qu'à attendre un peu et le temps va se charger de régler mon problème.

mercredi 3 novembre 2010

Moi

Moi, moi, moi et moi. Utile un blogue pour se rendre compte qu'on n'y parle que des autres. Pas normal. Un peu d'introspection ne fera pas de tort. Je fais quoi de ma vie à moi? Question essentielle et existentielle. Je suis qui? Bon, là, je pourrais répondre. Je fais quoi? Je voyage, je vais au cinéma, je fais du sport, je m'inquiète des autres. Pas productif. Faut changer ça. Plus facile à dire et à écrire qu'à faire. Du changement il y aura. Le seul problème, c'est que je ne sais pas par où commencer...

Je pense bénévolat. M'informe.

Depuis que j'ai ma lampe anti-déprime, il fait tellement beau que je n'ai pas eu à m'en servir!! Non, non, je ne me plains pas et j'emmagasine ce beau soleil.

La cerisaie ce soir à la Place-des-arts, avec Seize ans qui adore le théâtre et des amis adultes à moi, à nous, Seize ans est appréciée de mes amis, c'est bien.

Cinémania qui commence demain. J'y serai.

J'ai servi de cobaye pour une étudiante en coiffure chez Coupe Bizzarre. J'adore le résultat. Une heure et trois quart de travail sur ma tête, à sec, avec de petits ciseaux. J'ai une tête incroyablement travaillée qui se place toute seule en la secouant. Je suis heureuse et impressionnée et mon étudiante coiffeuse va me revoir dès qu'elle a une chaise, ce qui devrait être dans un mois ou deux, elle achève son stage. J'ai pris le risque de lui laisser carte blanche, j'aurais pu sortir de là avec la moitié de la tête rasée par exemple ou autre fantaisie, après tout, ça ne s'appelle pas coupe bizarre pour rien!

lundi 1 novembre 2010

L'ado et le train

Seize ans n'a pas d'école aujourd'hui. Elle est partie chez un ancien compagnon de classe, à Vaudreuil. Il lui faudra pour ce faire prendre le train. Au départ, je ne voulais pas. Pour deux raisons. Le garçon, que je connais et qui est déjà venu chez nous, sera seul, sa mère travaille. Et ensuite, cette histoire de train,alors qu'elle a bien de la misère à manipuler de l'argent.

Elle y tenait, elle a insisté, je lui ai dit que j'allais y penser. Ce matin, elle était prête tôt et essayait de comprendre les horaires de train sur internet, ce qui est immensément compliqué pour quelqu'un qui a de graves problèmes d'apprentissage et qui ne saisit pas encore totalement la notion d'heure. C'est difficile dans la vie quotidienne les troubles d'apprentissage, une nuisance. Par exemple, si en l'aidant, on lui montre que le train part à dix heures, tout n'est pas gagné pour autant. Elle n'aura aucune idée à quelle heure il faut partir pour arriver avant dix heures à la gare. Il faut aider mais il faut aussi autonomiser le plus possible. Pas envie qu'elle passe sa vie chez moi, ma petite. Ce ne serait bon ni pour elle ni pour moi.

Le train, donc.

Et le garçon. Misère. Je ne peux pas l'empêcher de vivre ma Seize ans mais depuis que je suis la grand-mère d'un petit conçu alors que sa mère avait dix-sept ans, je suis bien consciente que tout peut arriver. Elle aurait facilement pu me mentir, me dire que la mère était là ou bien me dire qu'elle allait chez une amie, tiens. Elle me dit la vérité et fait preuve d'autonomie. Elle a seize ans, pas douze. Je ne dois pas la surprotéger parce qu'elle a des troubles d'apprentissage. Elle a un cellulaire et m'appellera en cas de besoin. Je lui ai dit mes craintes, elle ne les partage pas, semble sûre d'elle (pas pour prendre le train, oupelaye! mais elle veut essayer, c'est une courageuse, je vous l'ai dit?), me demande de lui faire confiance. C'est un ami, ce garçon, pas un amoureux.

J'ai bien fait. C'est ce que je me répète en sirotant mon café au lait. Avec un certain doute. Je me sentirais tout aussi mal, bien plus, si je l'avais retenue ici de force au nom de la peur. Ma peur.

samedi 30 octobre 2010

Le party

Je me sens de trop chez moi, avec Seize ans qui me demande sans cesse quand je vais partir. Je suis attendue pour souper chez des amis. Un peu trop tôt pour me pointer là. Mais je résiste, je m'incruste, je suis chez moi. J'irai probablement faire le tour de la montagne. Profiter le plus possible de la lumière. Aucun yoga cette semaine et j'ai même annulé mon entraîneur. Première fois que ça arrive. C'est correct. Marcher, c'est ce dont j'ai envie. La démonstration de maquillage Mary Kay s'est bien passée hier soir. J'ai toujours été contre ces démonstrations mercantiles. Mais là, ça venait de Seize ans et j'encourage toute initiative de la part de cette enfant. Elle gagnera sa vie de façon alternative, celle-là, avec son peu de scolarité. Tous les chemins sont à explorer. Ne pas la freiner surtout. Il y avait une fille de sa classe hier. Elle avait peine à lire le petit questionnaire à remplir. Vient d'une famille de huit enfants et sa mère est enceinte. Je lui ai acheté quelque chose, discrètement. Elle était tellement contente. Nous avons une vie privilégiée, Seize ans et moi, il faut le reconnaître, l'apprécier et en être reconnaissantes. Et partager. J'ai encore remarqué les qualités sociales de ma Seize ans, elle a de bonnes amies, du jugement et un sens de la fête développé.

jeudi 28 octobre 2010

Novembre

Toujours eu de la misère avec ce mois-là. Pas trop originale, je sais, je ne suis pas la seule à trouver difficile la nuit qui tombe trop tôt et l'hiver qui approche à grands pas de loups froids sors ton manteau d'hiver et pars le chauffage. Fais de la lasagne, tiens, un plat d'hiver et c'est ce que j'ai fait ce soir. Faut pas en manger gros pour entrer dans les points WW par exemple, mais même un tout petit peu, c'est doux et réconfortant. Cocooning, je me sens en mode cocooning. Pas trop bon dans mon cas ce repli sur soi. Me donne mal au coeur. Réagir, me dis-je, tout en ne faisant rien du tout. Demain sera un autre jour. Il faudra bien que je bouge, une gang de filles arrive demain pour le party de Seize ans, un party qui dure deux jours. En attendant, je vais me coucher de bonne heure.

mercredi 27 octobre 2010

Le piège (fiction)

Le couple, l'amour, le mariage et la maternité. Image d'une famille comblée, d'une jeune femme au ventre rebondi qui ne se peut plus de bonheur. Plus rien ne compte que cet homme aimé et ce bébé désiré qui s'en vient. Congé de maternité. Et puis, la fin du congé. Mais le petit est bien trop petit ou bien, la jeune femme est encore enceinte. Le conjoint gagne bien sa vie et la maman décide de rester à la maison. On reprendra la carrière plus tard. Et puis plus tard devient quand les enfants commenceront l'école. Mais voilà qu'elle s'implique à l'école, la maman, dans plein de comités et puis elle reçoit des dîneurs le midi. Elle est heureuse, la plupart du temps, très occupée et se demande bien comment elle faisait avant pour travailler et voir à la maison en même temps, alors que maintenant la maisonnée lui prend tout son temps et qu'elle est si fatiguée le soir et même fatiguée dès l'après-midi. Son mari ne le comprend pas. Il voudrait que tout soit à l'ordre quand il rentre ce qui est loin d'être le cas. Il rentre d'ailleurs de plus en plus tard. Normal, il progresse dans sa carrière et puis il a tout de même une femme et deux enfants à faire vivre. Certains soirs, il arrive et elle dort déjà. C'est qu'elle est épuisée une fois les enfants au lit. Dure, la vie de mère au foyer, il devrait pourtant s'en rendre compte. Elle se sent de plus en plus incomprise et seule aussi. Ils se disputent maintenant. Et quand elle découvre qu'il a une liaison, c'est la panique totale. C'est tout son monde qui s'écroule. Sa vie, c'est la famille depuis dix ans maintenant. Elle a 35 ans, elle s'est laissé aller un peu, a pris du poids. Pas beaucoup de temps pour l'exercice, avec les nombreux comités et les enfants qui viennent dîner et finissent l'école à trois heures. Si elle divorce, elle n'a plus rien, n'est plus rien. Sa carrière, c'est la famille et la maternité. Elle décide de passer l'éponge, de tenter de sauver son couple et de sauver la face aussi. Souriante à Noël, rien n'y paraît. Il lui promet qu'il va faire des efforts. Elle essaie d'être plus coquette et de se réserver du temps pour faire l'amour. Ils vivotent comme ça quelques mois et puis, il lui annonce que ça ne va pas, ça ne va plus. Il la quitte. Pension alimentaire, dit le juge, pendant trois ans seulement. Madame est jeune, madame doit se prendre en mains, madame doit aller travailler. Elle cherche, mais sa quête semble désespérée. Déprimée, sur le bord des larmes, elle promène son c.v. vide de dix ans sans emploi, explique qu'elle secondait son mari, ne suscite que la pitié.

mardi 26 octobre 2010

Obsession chocolatée

J'ai 57 ans et je me conduis encore comme une gamine de cinq ans! Hier, c'était ma réunion WW. Le thème de la conférence: les bonbons d'Halloween. Comment se prendre une portion raisonnable en calculant nos points, manger nos protéines, lait et légumes ce jour-là, ce qui va nous aider à résister à l'empiffrement, comment survivre à cette fête axée sur les friandises tout en perdant du poids. Tout plein de trucs qui avaient énormément de bon sens. Mes cochonneries d'Halloween étaient déjà achetées, pas ouvertes évidemment.

En rentrant, je me fais une petite soupe santé, prévue dans mes points. J'avais très peu mangé dans la journée en prévision de la pesée du soir. Je n'avais rien perdu, mais bon, ça passe, ça ne peut pas marcher à tous les coups, il y en aura d'autres semaines comme ça, avec le poids qui stagne. Normal. Faut accepter. Décevant quand même, bon.

J'ai mis un petit peu de pain dans le fond du bol à soupe et un petit peu de fromage aussi. Pas prévu dans les points. Ma soupe au miso s'est révélée un délice. Pris un deuxième bol, avec pain et fromage encore, pas prévu encore. Et puis, j'ai eu envie d'ouvrir juste un des sacs d'Halloween, celui qui contient le chocolat Toblerone. Ils le font en petites portions maintenant, n'est-ce-pas une charmante idée. Ce chocolat fait partie de mes chocolats préférés. J'en ai pris un, il était tout petit. Et puis, ce fût la débandade. J'ai arrêté de compter.

Mes 35 points supplémentaires sont largement dépassés. Je fais quoi avec ça?

Ce qui est fait est fait. Faut continuer. Je me mets comme défi de maigrir quand même, malgré mes excès d'hier. Je le peux et je vais me le prouver. La culpabilité ne sert à rien, je l'élimine. Accepter de prendre du poids cette semaine, c'est me vouer à l'échec. Je sais que je vais abandonner si je me laisse engraisser. Pas question non plus. Alors, il ne me reste qu'une solution: me retrousser les manches et bouger et calculer serré. Je le peux car je le veux. J'ai quand même six jours pour me reprendre en main. Tout n'est pas perdu. Au contraire. Nous vaincrons!

samedi 23 octobre 2010

Enragée

C'est comme ça que je me sens. À cause de la technologie, de contacts qui ne se font pas, de mots de passe pas reconnus, de questions oubliées, de termes vagues, de trop d'information, de ma fille qui est rentrée seule à minuit hier, de mon inquiétude, de son maudit téléphone à la carte qui lui coûte cinquante dollars par semaine ce qui n'est pas normal et se met à ne plus marcher quand on a besoin qu'il marche, quand je veux être rassurée, mauvais forfait, faut le changer mais compte inaccessible, pas grave, on va appeler pour se faire aider, parler à une vraie personne est imposssible avec Telus, pas la fin de semaine en tout cas. Je suis frustrée. Voilà. Heureusement qu'il n'y a personne dans ma vie, je pourrais mordre. Bon, peut-être que je me calmerais si c'était un bel homme ou un homme pas si beau que ça mais qui compte pour moi. Probablement. Mais pas certain. Je me calme bien pour ma fille, enfin, je suis plutôt de mauvais poil avec elle aussi mais elle ne me parle pas, mange ses doritos avec de la salsa devant la télé. J'ai faim à mourir. Bien tannée de me priver. Ce soir je sors dans un beau resto, on ne peut pas tout avoir, aller au resto, manger tant qu'on veut le reste de la semaine et maigrir par-dessus le marché. Il faut faire des choix. J'en fais. Qui a dit que c'était facile? Qui a dit que la vie était facile. Enragée je suis. Ça arrive. Exercice, monter la montagne. J'ai le temps si je me dépêche. Ça va me calmer. Et ce soir, je serai belle et cool et Voisin et sa Dulcinée vont me complimenter pour ma perte de poids et je vais leur dire en souriant que je fais Weight watchers et que ce n'est pas si dur que ça. Mais je mentirai. C'est dur.