dimanche 12 octobre 2008

La psychologue

C'est moi. Lors d'une de nos nombreuses consultations en psychiatrie pendant l'enfance ou l'adolescence de Dix-neuf ans, le début de l'adolescence je crois, alors que je pleurais abondamment dans son bureau en disant entre mes sanglots à la docte psychiatre que je devais me trouver une psychologue pour moi, la spécialiste m'avait dit très sérieusement : "Non madame, vous êtes intelligente, vous êtes lucide, vous n'avez pas besoin de gaspiller de l'argent pour ça, écoutez-vous, parlez-vous, analysez-vous, vous pouvez très bien être votre propre psychologue." Ça m'avait marquée et ça ne doit pas être la première fois que j'en parle sur mon blogue. Ma psychologue, donc, c'est moi. Et elle en découvre des choses!

Mon ex-amant du dimanche s'étonne que ça semble si pénible et ardu de vendre ma maison et d'en acheter une autre. C'est qu'il n'a rien compris à l'aspect hautement psychologique et affectif de la chose! Ma maison, je m'y cache depuis tant d'années, la quitter, c'est m'obliger à affronter le monde toute nue, c'est épeurant et c'est à cause de cette crainte que je ne confierais qu'à ma psychologue que je tangiverse et que je laisse tout en plan et que je visite une fois pour ne plus jamais retourner et que je donne des choses pour mieux les reprendre et que ma cave en entier traîne dans mon salon et que je fais de l'ordi au lieu de faire de l'ordre, bien moins compromettant, je continue à me cacher, à me terrer et plus que jamais en fait, aucune rencontre, aucun homme pour me sortir de cette torpeur, psychologue, aidez-moi donc un peu!

Hier dans un gros party avec mes amis philippins, j'ai pourtant constaté cette facilité que j'ai toujours eue et que j'ai encore à devenir amie avec des gens tellement différents de moi et pourtant tellement semblables, on est tous partie d'une même humanité et ce grand restau et cette famille élargie et les amis de Toronto et tout le monde qui parle anglais et moi aussi tant qu'à faire et mon anglais est excellent I can't believe that you are French, qu'il me dit le monsieur philippin de Toronto, celui qui parle tout le temps, entouré de sa femme et de sa fille si silencieuses qui vont se resservir des assiettes de fruits, encore et encore des fruits et moi qui mange du gâteau d'anniversaire, je devrais prendre exemple, les fruits c'est mieux et bon pour la santé et personne ne boit d'alcool, contre leur religion je pense et ma fille si souriante si heureuse un bonheur ambulant et je déborde d'amour et de fierté pour elle si belle et fière et vivante. Elle a sa valise et va rester à coucher chez eux et je rentre, seule chez moi, je peux sortir, tout est possible tant de films que je veux voir mais non, je reste là et je lis ma Presse.

10 commentaires:

Solange a dit...

La psy avait raison, vous êtes la seule à savoir ce qui est bon pour vous. C'est une grande décision qu'il faut mûrir et rendue à terme ce sera facile.

unautreprof a dit...

Une de mes amis qui étudie en psy m'a déjà dit que souvent, les gens qui prennent le temps de se remettre en question et de se regarder aller arrivent à trouver les réponses. Le psy peut toutefois accélerer le processus.

unautreprof a dit...

amiEs, oups!
Pourquoi, mais pourquoi, est-ce que je ne me relis qu'une fois mon commentaire publié?

Pur bonheur a dit...

L'ex-femme de mon frère est originaire des Philippines et habite maintenant à Toronto avec toute sa famille. Sa mère fait et vend des pâtisseries et je te jure que c'est full cholestérol! Surtout ce gâteau aux cashews émiettés mélangés à du beurre!! Un vrai délice.
Pour la maison, normal que ce soit difficile. L'idée doit faire son chemin et il faut se visualiser dans une autre chez-soi tout nouveau, voir une nouvelle étape de sa vie.

Mamzell_McJ a dit...

Pourquoi je me reconnais (encore) dans ce billet.

Chez les AA il est conseillé de se prendre "une marraine", une sorte de confidente qui peut nous enligner le hamster car il déraille. Voilà plus de 3 ans maintenant que je suis retourné aux AA et marraine je n'ai toujours pas.

Je sais que les réponses nous les portons...

Pour ce qui est la proscrination... connais aussi :-)

Anonyme a dit...

Je me reconnais dans ce que tu dis, dans cette cachette, dans cette cave au milieu du salon (encore que moi ce serait plutôt la lingerie ;o). Je ne suis pas sûre qu'on puisse être son propre psychologue car en ce qui me concerne j'ai besoin d'un oeil extérieur et même certains jours de coup de pied au derrière ;o)))).

Anonyme a dit...

"Non madame, vous êtes intelligente, vous êtes lucide, vous n'avez pas besoin de gaspiller de l'argent pour ça, écoutez-vous, parlez-vous, analysez-vous, vous pouvez très bien être votre propre psychologue."

S'il est evident qu'il faut être à l'écoute de soi et lucide pour "avancer", l'aide d'un "pro" ne me parait pas denuer de bon sens. Par contre, traiter en creux ceux qui se font aider d'idiots me parait un peu specieux.

Mais vous me connaissez, non (sourire) ?!

Une femme libre a dit...

La décision de vendre est prise et bien prise, Solange. Ne reste plus qu'à la mettre en action...

Un bon psy peut certainement accélérer le processus, Unautreprof.

Merci de comprendre mes angoisses à propos de la maison, Pur bonheur! Je vais être bien fière de moi une fois cette grande étape franchie. Ça s'en vient. Une fois cette porte franchie, je sais que plein d'autres vont s'ouvrir.

Une marraine, ouais, pourquoi pas? J'ai une amie qui tenait ce rôle pendant un temps et moi aussi pour elle. On se rencontrait dans un café et on définissait nos objectifs et on se faisait un plan. Ça marchait très bien, voulez-vous bien me dire pourquoi on a arrêté? Je l'appelle aujourd'hui!

Je pense qu'une maison vide, propre et rangée aiderait beaucoup mon cerveau à fonctionner clairement. C'est le but que je vise, Christine! ;o)

Cette citation n'est pas de moi mais bien de la psychiatre, Fabien. Vous savez, il y a une certaine rivalité entre les psychiatres et les psychologues. Leur approche et leur formation sont différentes. Personnellement, je pense qu'une démarche avec un psychologue peut être aidante. Quand ça traîne pendant des années et que la personne est tout aussi mélangée, là, cependant, je pense que c'est la preuve que cette thérapie ne marche pas. Il y a tant d'écoles et de façon de fonctionner. Je suis comme Christine là-dessus, j'ai besoin d'un thérapeute qui n'est pas complaisant et qui n'hésite pas à me brasser et à me confronter.

Encre a dit...

J'ai été emportée avec vous dans le tourbillon de cette phrase interminable du dernier paragraphe :-)) J'y étais dans ce banquet, ivre de plaisir et de fierté et de... C'était super. Et puis la dernière phrase m'a ramenée chez moi :-)
J'adore vous lire :-)

herbert a dit...

Mais oui, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même...
Et puis, l'introspecyion, cela existe...Même si on triche un peu en la faisant....
Succulent, ce repas en Anglais.
Et 17 était heureuse...Alors...
Bisous pour toi.