samedi 19 novembre 2011

Malade

Je ne suis pas une voyageuse relax, heureuse, béate. Pas vrai. Je suis absolument tout ça une fois l'avion décollé. Mais avant....  misère! Anxiété avec un grand A. Ce qui me rend malade. Oui, pour vrai. Grosse grippe, moi qui ne suis jamais malade, j'attrappe tout ce qui passe.

Vous savez mes faiblesses, amis lecteurs. Aujourd'hui, je suis tellement malade, fiévreuse, courbaturée que je m'en sens mieux. L'angoisse s'est logée dans mon corps douloureux et s'y est fixée. Du coup, j'en suis libérée et j'ai bien dormi.

Ma fille est légère, elle. Je suis tellement contente quand je constate que je ne transmets pas mes bibittes. Fière de les garder pour moi.

La solution, c'est de voyager encore et encore. Je vais bien finir par apprivoiser les départs, par en prendre l'habitude.

vendredi 18 novembre 2011

Quarante-cinquième livre du défi lecture

Exit de Michel Surya, Éditions Garamont-Archimbaud, Paris, 1988, 41 pages

De la poésie érotique vraiment cochonne, suintante, luisante, lourde de désir et jamais assouvie. Vraiment mais vraiment bien écrit. Excellent. Une postface qui n'aurait pas dû être là, comme si l'auteur s'excusait de ce qu'il avait écrit. En voulant nous expliquer qu'il ne sait pas qui est la femme du récit, en nous livrant une partie de sa vraie vie érotique à l'extérieur de sa poésie, il dénature un peu la beauté de son oeuvre. Il nous révèle qu'il pensait à la mort quand il a écrit son long poème érotique et qu'il lui serait actuellement impossible d'écrire encore un tel texte. L'explication est de trop. Dommage. En sachant qu'il pensait à la mort en écrivant, j'ai relu la poésie d'un autre oeil et je n'y ai plus trouvé le même plaisir. Ce qui me semblait beau et passionné m'est apparu malade et violent.

Quarante-quatrième livre du défi lecture

The summer without men de Siri Hustvedt, Picador paperback original, New-York, 2011, 182 pages

C'est une femme mariée depuis 30 ans, professeure de poésie, heureuse en ménage, elle a une fille qu'elle adore et une belle vie à New-York. Son mari lui annonce qu'il veut prendre une pause. La Pause se révélera avoir vingt ans de moins que lui et il déménage chez elle. La femme de notre histoire en devient folle, littéralement. Internement. Psychose circonstantielle. Elle s'en remettra et puis décide de partir passer l'été près de sa mère. C'est de cet été sans hommes dont le livre parle.

Elle sous-loue l'appartement de profs en vacances et passera son temps entre sa mère et ses intéressantes amies, sa voisine avec jeunes enfants qui vit un cauchemar avec son mari rageur et une petite classe de jeunes filles de 13 ans auxquelles elle enseigne la poésie. Des jours tranquilles mais occupés. De l'intimidation de ses élèves envers l'une d'entre elle. Elle réagira. Sa jeune voisine et ses bébés qui se réfugient chez elle. L'amie de sa mère qui souffre et meurt. Son enfance dont elle se rappelle. Sa fille qui donne des nouvelles.

Et puis son mari lui écrit. Sa Pause a foutu le camp. Reviendra-t-elle avec lui? Vous le saurez si vous lisez le livre. Ou bien si vous me le demandez, héhé! j'adore révéler la fin des livres et des films. Je me retiens mais si on me le demande, là, hein... comment refuser!

jeudi 17 novembre 2011

N'importe quoi

Non, je ne suis pas encore partie. Ça ne me tentait pas d'écrire et ça me me tente même pas de faire le compte-rendu de mes lectures. Grise la vie. Je suis tellement déprimée que même le voyage ne me tente plus. Je vais partir pareil, ne vous inquiétez pas. Et je le sais que j'ai des préoccupations de femme privilégiée, pas besoin de me le dire ça non plus. Je vais aller au Salon du livre, tiens. Mon refuge, les livres et le cinéma. Pas perdu une livre,  je n'essaie même plus. Et je vais également cesser d'en parler. Finito. Depuis des années que je m'y essaie sans résultats. Je vais faire autre chose dans la vie à  part obséder sur les calories. Vivre, tiens. Vivre. Lire, manger des gâteaux, boire du vin et baiser. Baiser, là, j'avoue, c'est plus compliqué qu'avant. Bon, je coupe de la liste. Lire, manger des gâteaux et boire du vin. Je me sens coupable juste d'y penser. Pour les gâteaux, je veux dire. Faut-il que ma relation avec la nourriture soit devenue totalement tordue! Une de nos amies voit une psy. On veut toutes y aller, moi la première. Elle va s'informer lors de sa prochaine rencontre à savoir si ça cause problème que des gens qui se connaissent si bien thérapeutisent avec la même psychologue. Si c'est pas le cas, la psy va se retrouver avec une grosse clientèle de femmes déprimées dans la cinquantaine! Allez, je sors. C'est le mieux. Ma valise attendra. Mon linge ne me fait plus. Je le mets pareil. Pas question que j'en achète d'autre. No way! Je vais saluer mes itinérants en passant. Sont quand même plus mal pris, fait froid. Bien que, bien saoul, on ne sent pas le froid.  Je viens de constater que je n'ai pas dit un mot sur mes enfants dans ce billet. C'est une victoire.

vendredi 11 novembre 2011

Nuançons

J'ai lu des articles dans d'autres journaux et ça modifie ma vision du problème de Occupons Montréal avec les itinérants. En fait, ça me fait voir que le problème est plus complexe. Des gens de tout style entassés sans trop d'ordre, des repas miraculeusement préparés mais sans hygiène selon la Ville, des révolutionnaires qui croient à une cause mais également des sans-abris qui ont trouvé l'Eldorado, vêtements, nourriture et liberté de boire et consommer tant qu'ils veulent sans horaire à respecter. Un mélange prêt à exploser à tout moment. Et l'hiver qui s'en vient, avec le froid et la neige. Un camp de réfugiés en pleine ville, écrit Michèle Ouimet de La Presse. Alors, je simplifie pas mal quand je prétends que les indignés ne veulent pas intégrer les itinérants à leur groupe. Ils n'ont pas de chef les indignés, c'est du cas par cas. Et le groupe lui-même est loin d'être homogène. La situation se corse de jour en jour et si ça ressemblait un peu à Woodstock au début, ça s'éloigne de plus en plus du peace and love.

jeudi 10 novembre 2011

Rejet

Je croyais que les protestataires d'Occupons Montréal étaient pour la justice sociale, pour le respect et l'aide aux démunis, pour l'inclusion des 99% des habitants de la terre qui se partagent la plus petite part du gâteau. Je me trompais. Ce n'est pas un mouvement inclusif ni généreux non plus. Non, des représentants du groupe de Montréal qui occupe le Square Victoria sont allés rencontrer officiellement le service de police, celui des incendies et des membres du cabinet du maire Tremblay.


...les occupants ont profité de la rencontre pour demander l'aide de la ville afin de gérer la présence de plus en plus importante de sans-abri, toxicomanes et gens atteints de troubles mentaux attirés par la nourriture gratuite et les vêtements chauds distribués.
(La Presse, mercredi 9 novembre 2011, page A5)

On dirait des jeunes qui quittent leur banlieue cossue pour aller protester contre les banques dans des campements de fortune tout en ignorant qu'au centre-ville, il y a des sans-abris qui étaient là bien avant eux. Ces gens les dérangent et ils voudraient qu'on les aide à s'en débarrasser? On croirait rêver...

mercredi 9 novembre 2011

Nanou la Terre

Nanou la Terre, qui a un enfant adulte qui a des problèmes, est un exemple pour moi. Elle arrive à être heureuse pleinement, elle s'en donne le droit, elle le revendique, malgré les difficultés de son fils. J'ai également une fille qui souffre de maladie mentale. Son chum la quitte. Elle n'est pas en psychose, non, elle est en fuite. Drogues, amants, mensonges. S'il part, c'est toute la gestion de sa maladie qui part avec lui. C'est lui qui voit à ce qu'elle prenne ses médicaments, lui qui la conduit à l'hôpital, lui qui lui fait à manger.

Alors, je vais au cinéma intensivement. Et je partirai bientôt en voyage, loin des problèmes.

Je ne peux absolument rien faire de plus. Elle ne m'écoutera pas, elle n'écoute personne. Elle est sur le party. Je sais que tôt ou tard, j'aurai un appel, elle sera en psychose, arrêtée par les policiers ou bien maltraitée par un des bonhommes louches qu'elle fréquente, ou prostituée ou tout ça ensemble, tiens. Ou trouvée morte dans un fond de ruelle. Ces pensées m'accablent parfois en plein milieu d'un film.

Mais il m'arrive aussi de me surprendre à ne pas y penser, et à rire de bon coeur de la blague d'une amie, attablées dans un petit café sympathique après un bon film qui nous a fait du bien. Parfois, j'en ressens même de la culpabilité. Alors je pense à Nanou, à son gros bon sens, à sa soif de vivre et la culpabilité s'envole aussitôt. Merci d'être là.

dimanche 6 novembre 2011

Le lièvre et la tortue

J'ai lu cette fable à mon petit garçon du bénévolat. Sa mère, qui assiste souvent aux lectures, a adoré. Elle a vu tout de suite le parallèle entre petit garçon qui apprend si lentement mais ne lâche pas et ses camarades qui apprennent sans efforts. Le gagnant pourrait bien être le persévérant, lui a-t-elle dit. En fait, je ne sais pas ce qu'elle lui dit en bengali, je devine, héhé! C'était peut-être tout autre chose. Quand il se redresse, je sais qu'elle lui a demandé de s'assoir comme il faut. Quand il essaie de lire alors qu'il le refusait totalement un moment plus tôt, je me doute bien qu'elle lui a promis une récompense. Menacé d'une punition? Ça me surprendrait énormément. Il est de plus en plus gros, le petit. Un gros problème, c'est le cas de le dire. Mais moi, je m'occupe de la lecture et de leur traduire les papiers en français qui viennent de l'école. Je ne prends pas sur mon dos ce qui ne m'appartient pas.

J'en ai bien assez sur le dos en fait. Le chum de Vingt-deux ans qui menace de la quitter (il m'a téléphoné), elle fume du pot ce qui est absolument contre-indiqué avec ses médicaments et elle court la galipette. Aurait abandonné ses études également. Je ne savais rien de tout ça, elle est venue jeudi de bonne humeur en me disant que ses études allaient très bien. Coudons...

Vingt ans, je préfère ne pas en parler. En chicane avec elle encore. Ça devient redondant.

Le festival Cinémania est commencé. Vu "La proie", très violent, mais en se fermant les yeux dans les pires passages, c'est quand même un excellent film que je recommande.

Alors, je disais donc que dans "Le lièvre et la tortue",  le lièvre, c'est moi. Je me sentais tellement en avance, tellement déjà gagnante dans mon défi lecture, que j'en ai presque arrêté de lire. Hon! Nous en sommes déjà à la 45e semaine demain alors on devrait en être à peu près au 45e livre et pour bien faire, je dois m'avancer avant mon départ en voyage qui s'en vient. Allez, le lièvre, lève-toi et marche!