J'ai finalement vu "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan. Le jeune était en pension avec ma plus vieille, à St-Donat, chez les religieuses, on le connaît donc "personnellement". Il quittait régulièrement le pensionnat pour aller jouer dans des films. Le milieu cinématographique, il connaît depuis longtemps! En tant que vedette, il avait un statut particulier sur les plateaux de tournage et à l'école aussi. On lui passait bien des caprices.
Dans le film, qui a des qualités cinématographiques indéniables et qui mérite ses prix, il déteste sa mère. Or, dans le film toujours, sa mère est une monoparentale qui se lève à tous les matins à cinq heures pour aller gagner la vie du petit chenapan, qui le conduit encore à l'école et fait son lavage et son souper. On croirait qu'il pourrait avoir un minimun de reconnaissance. Pantoute.
Il la traite comme la dernière des dernières. Il n'a jamais été battu, ni négligé. Il a été gâté, c'est lui qui le dit et il le reproche à sa mère! Elle aurait dû savoir mieux.
Les enfants qui ont été maltraités, eux, (je les connais, j'en ai eu en famille d'accueil), recherchent l'amour de leur parent, le quêtent, font des pieds et des mains pour l'obtenir.
Il n'y aurait pas une demi-mesure? Va-t-il réaliser plus tard qu'il se plaignait le ventre plein? Possible. L'adolescence est un âge ingrat. Moi non plus, je n'aimais pas trop ma mère à cet âge-là. La différence, c'est que je n'aurais jamais osé le lui dire! Et ça passe, et on découvre qu'on a eu des parents formidables (ou pas, mais ça, c'est une autre histoire....)
12 commentaires:
C'est souvent quand on devient parent soi-même qu'on mesure ce que nos propres parents ont fait pour nous.
Les enfants trop gâtés sont parfois aussi malheureux que les maltraités et ils se font détestés en plus.
Pierre F. C'est souvent quand on devient parents soi-même qu'on mesure ce qu'on a fait pour nos propres parents. Mais moi... j'suis un cas d'exception à ce niveau.
J'ai adoré ce film Femme Libre, il represente tellement ma réalité. Fistounet ne crie pas après moi comme il le fait mais les scènes de voiture sont tout à fait à notre image. Et la colère d'Anne Dorval à la toute fin, un grand moment de cinéma à mon avis.
J'espère avoir la chance de le revoir avec mon fils. Il ne veut pas, il est dans sa période homophobe... j'espère que celle-là aussi va passer :-)
Juliette, la première scéne, dans la voiture, quand il veut mettre sa musique et rit des émissions d'information de sa mère, on vit ça dès qu'on est en voiture, Quinze ans et moi! Hyperréaliste, ce film. Et ce jeune homme a une connaissance quand même surprenante des émotions vécues par une femme de quarante-cinq ans car cette fameuse scène de colère archiauthentique de Anne Dorval, c'est quand même lui qui l'a écrite alors qu'il n'avait que dix-neuf ans. Il est bourré de talent, le petit mausus! C'est avec Quinze ans que je l'ai vu le film et elle a dit "Je ne suis quand même pas si pire que ça.", ce qui est vrai, mais quand même...
Pierre F., ouais, on mesure et des fois pas. Les relations parents-enfants sont des terrains minés et même celles qui semblent harmonieuses en apparence. Il y a tant de culpabilité, de peine larvée, de silences éloquents. Dolan fait dire à son personnage "Je l'aimerais, cette personne-là, si elle n'était pas ma mère."
Les enfants trop gâtés sont malheureux, absolument d'accord avec vous, Solange!
Etre trop aimé peut être aussi difficile à vivre pour un enfant que de ne pas l'être assez et avoir des répercussions sur sa vie future. Pas facile de trouver le juste milieu. Quand on élève un enfant seule justement, il faut faire très attention à ne pas tout reporter sur lui, en faire le centre de sa vie, en l'étouffant totalement d'un amour de compensation. C'est particulièrement vrai à l'adolescence où les jeunes ont besoin de liberté. Un garçon qui a été trop aimé par sa mère va ainsi par la suite redouter toutes les femmes qu'il ressentira comme castratrices et aura peur de s'engager.
Quand je regarde le fils de 12 ans de mon chum (ou ex-chum) qui reçoit entre 120 et 150$ d'argent de poche par semaine je ne pense pas qu'il réalise.....
Je veux voir ce film.
Bonne année à vous Femme Libre
Et le mien recherche toujours l'amour de son bourreau... Il m'écarte pour l'instant. Pas grave...
Étant seule de fille avec trois frères j'ai été très gâtée aussi et j'ai ressentie beaucoup de culpabilité face à eux(mes frères). Je ne savais pas comment 'dealer' avec ça, c'était hors de mon contrôle.
Mes frères m'en parle encore, mais ne m'en veulent pas du tout.
Par contre, je n'aurais jamais osé être impolie avec mes parents. Je faisais mon possible pour être aimable, j'étais donc aimée.
Et je crois que le fait d'être mono-parentale n'aide pas. Deux parents qui se soutiennent ce n'est pas de trop parfois!
Monique, tout à fait, une mère qui aime trop est castrante et nuit à l'équilibre psychologique du garçon et une mère qui n'aime pas assez est insécurisante et nuit aussi à son équilibre psychologique. C'est devenu tellement difficile d'être parent!
150$ d'allocation par semaine, Quelqu'une? Oupelaye, ça ne va pas l'encourager à se trouver un job en tout cas.
Ouais, mais au moins il est en sécurité, n'est-ce-pas, Nanou et ça c'est grâce à vos efforts.
La petite fille chérie à papa, Pur Bonheur? Tant mieux si vos frères ne vous en veulent pas, après tout, ce n'était pas votre faute.
Je veux voir ce film. À Chicoutimi, tous les bons films sont à l'affiche le temps d'un (court) soupir. Vive le cinéma maison.
Revenez à Montréal, on a tout tout le temps. Et comment ça se fait que vous ne soyiez pas venue me voir pendant votre séjour chez les beaux-parents? Faut vous reprendre là! ;o)
J'ai justement loué ce film cette semaine et il est clair que cette relation mère-fils est complètement dysfonctionnel!
Je peux comprendre qu'être mère monoparental n'est pas de tout repos, mais est-ce que ça excuse l'attitude de cette mère? Elle semble dérangée quand don fils veut lui parler alors qu'elle regarde la télé, elle lui donne une permission pour la lui enlever le lendemain, elle n'accepte pas de recevoir les émotions de son fils sans les ridiculiser, etc.
Il est légitime de mettre des règles en tant qu'adulte, mais est-ce que l'argumentaire "tu feras ce que tu veux quand tu auras 18 ans" est vraiment un argument pertinent pour un enfant ou un adolescent? Non. Ça envoie un peu le message "tu m'appartient jusqu'à l'âge de 18 ans et après, je me fou pas mal de ce que tu feras".
Bien sûr un parent peut dire cette phrase sous le coup de la colère, mais une fois cette colère passée, il faut reprendre la situation; c'est le parent l'adulte! l est possible de dire "je me suis emportée tout à l'heure et je souhaite m'excuser. Je me suis emportée parce que ça me dérange quand... ".
On voit dans le film que ce genre de comportement de la part de la mère est absent. On voit des cris, mais après c'est comme si jamais rien ne s'était passé! Il n'y a pas de conséquences aux actes de personne.
Je suis donc en désaccord pour dire, aux suites de ce film, que cette mère aime trop son fils. Elle l'aime, oui, mais elle l'aime mal!
Elle aurait peut-être eu besoin d'aide? Mais il faut aller la chercher cette aide car la situation est complètement malsaine.
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