Pourquoi lis-tu au milieu de la nuit de Philippe Haeck, collection Écritures, L'Hexagone, Longueuil, 2011, 64 pages
Un petit essai sur les lectures de l'auteur. C'est lui qui lit au milieu de la nuit dans son sous-sol qui est également sa bibliothèque. S'il vivait seul, il aurait des livres dans toutes les pièces, mais ce n'est pas le cas, alors il descend et lit et remonte dormir au petit matin. Il devrait voyager avec sa femme, mais il lit, passe sa vie à lire, va deux à trois fois par semaine à la Grande Bibliothèque. Je l'ai peut-être croisé. Il a 64 ans. Lirais-tu autant si tu avais une autre compagne? lui a demandé sa femme. Il y a beaucoup de tristesse et de solitude là-dedans. Pour sa femme. Lui, il est heureux avec ses livres. Bon, il n'a pas décrit son bonheur tel quel et peut-être qu'il n'est pas heureux après tout. Mais il lit beaucoup. Il lit depuis quarante-cinq ans.
Il n'aime pas l'idée de critiquer un livre. Certains lui conviennent, d'autres pas et c'est tout. Il lit de tout: poésie, livres pour les jeunes, livres d'images, livres qui font pleurer, qui nourrissent, livres-voix, livres-barques. Il est en mauvaise forme physique. Lire le fait danser dans sa tête.
Il nous nomme une grande quantité de ses livres préférés. Je reconnais des noms, des titres, bien peu que j'ai lus. L'auteur parle peu, fuit les réunions, aime marcher dans les parcs déserts. Ses lectures semblent le couper du monde et de la vie extérieure. Ce n'est pas lui qui dit ça, c'est moi qui constate. Lire à ce point, en solitaire, est-ce sain? Qui suis-je pour juger de ce qui est sain ou non. Je n'aimerais pas être la femme de cet homme, trompée au coeur de la nuit, toutes les nuits, avec des livres.
"Comme tout s'ouvre avec la nuit, le silence, la grande écoute prête à l'inouï. Comme tout se touche-dommage que la plupart dorment. Comme tout m'étreint, passe dans mon sang. Je suis seul avec une lampe, un livre, le monde entier." (p.55)
5 commentaires:
Je ne connais pas ce livre.
Moi j'ai lu très peu cet été, il y a à cela deux raisons: j'ai marché et... j'ai lu la trilogie berlinoise. En fait, ce sont 3 livres réunis sous un même couvert. Le premier fut un coup de coeur, le deuxième un peu moins et le troisième... un assomoir :( Triste, noir, sombre et déprimant. L'auteur avait perdu son sens de l'humour, il n'en restait que des brides éparses, le reste n'étant que déprimante apres-guerre, ruine et petite vérole. Je me suis trainé mais j,ai fini par finir.
Là je lis Marina de Carlos Ruiz Zafón qui se déroule à Barcelone dans un passé mystérieux et sans age. Ha l'Espagne ♥
L'Espagne comme Santiago, ben oui mon projet avance, j'ai des bottines, un magnifique sac à dos, des batons mais le principal... une compagne :)
Ça me rappelle "Un ange cornu avec des ailes de tôles" d'un certain Michel Tremblay. En beaucoup plus drôle.
Tiens moi aussi je trouverais ça lourd d'avoir un tel mari!!! :-o Comme on dit: tout est dans l'équilibre... ;-) lol
Valéry
Ah, moi je suis attirée par ce livre. J'ai la fuite facile et je comprends bien. Il faut faire attention, mais quelle belle drogue qu'est la lecture.
42/52 : Jane Eyre de Charlotte Brontë.
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