Amour, que veux-tu faire? poèmes par Suzanne Jacob, Boréal, Montréal, 2011, 85 pages
Je ne sais toujours pas comment aborder la poésie. Et puis, je me dis qu'il n'y a pas de bonne manière ou plutôt que la mienne est la bonne pour moi. Avant, j'attendais l'émotion. Plus maintenant. Et depuis que je ne cherche plus rien, que je lis les mots doucement, sans vouloir comprendre ce qu'ils veulent vraiment dire, sans prêter des intentions au poète, intentions qu'il faudrait découvrir pour vraiment s'approprier son oeuvre, depuis que je lis tranquillement et sans but, que je lis pour lire, pour faire résonner les sonorités des mots, que je lis parfois à voix haute, certains poèmes s'y prêtent bien, depuis que j'ai lâché prise et cessé d'essayer de comprendre ou bien de ressentir quelque chose, je suis parfois frappée d'un état de grâce à la lecture de poésie, parfois, pas tout le temps, mais ces instants auront valu la peine de persévérer. Merci à mon défi de m'avoir révélé les poètes modernes, ceux du quotidien, ceux de l'amour, ceux qui écrivent avec technique, ou sans, ceux qui créent des titres et ceux qui laissent couler leurs mots sans but autre que la beauté ou la laideur. Les poèmes peuvent aussi être laids et parfois, ça les rend beaux.
Alors, Suzanne Jacob, j'en ai pensé quoi? Je détestais le titre du recueil, "Amour,que veux tu faire?" Trop familier pris littéralement, veux-tu aller au ciné ou bien magasiner, amour? Trop dramatique pris amoureusement, veux-tu me quitter? me tromper? me faire souffrir? mais bon, c'est pas ça du tout dans le recueil qui se révèle plutôt très intéressant. Porteur d'émotions, tiens! et sans les avoir cherchées...
Une poésie enneigée, liquide,transcendante, corporelle, avec des étincelles.
"Image blanche, ramassée au bout de la barque ,
glisse ta lame dans les tissus de l'eau,
de nos lèvres et des astres,
semblable oiseau teinté d'aurore,
arrive, force délibile, toujours dissoute,
hors d'âge,
ouvre les joncs, rame et accoste,
viens désentêter l'aïeule qui n'a connu ni le seuil
ni le tambour, ni reconnu sa douleur,
qui n'est pas entrée dans le passage
qui a épuisé le silence
et empoisonné ses puits
avec les jets de son encre" (p.37)
4 commentaires:
Mais tu as exactement compris ce qu'il fallait comprendre.
Se glisser dans les mots en entendant leur musique.
S'il n'y a pas de musique, il n'y a pas de poésie.
Bonne soirée.
Je t'embrasse..
Oui, poésie et musique sont liés,vous l'avez bien compris, Herbert, vous qui les présentez ensemble.
Je m'aperçois que je n'ai pas mis à jour ma lecture.
Alors présentement, je lis :
Un cadavre stupéfiant de Robert Soulières
Gang de rue inc. de Maria Mourani
et Marie Antoinette la mal aimée, d'Hortense Dufour.
Voilà !
40/52 - Indignez-vous de Stephan Eisel.
41/52 - L'enfant perdu de John Hart.
Publier un commentaire