Quand elle est là et qu'elle le veut, elle est une mère fantastique. Patiente, dynamique, à l'écoute, amoureuse. Et elle lui explique les choses, le fait réfléchir, rit de bon coeur de ses niaiseries. Il fait le clown et la regarde les yeux dans la graisse de binne, gaga d'amour. Partagé cet amour.
Elle est de bonne humeur aujourd'hui, en vacances. De tout et même de son enfant. Hier au soccer, ça faisait 10 jours qu'elle ne l'avait pas vu. On a acheté des fleurs pour la directrice et l'éducatrice de la garderie, des orchidées. Deux jolis bouquets. Ils sont partis maintenant, Petit-fils et sa mère, chercher le papa pour aller donner ensemble les plantes. Une belle famille.
Il y a des journées comme ça où tout va. Faut en profiter!
mardi 30 juillet 2013
Télévision
Je suis contre pour les enfants. Et pour moi aussi d'ailleurs en général. Alors, Petit-fils savait que passer une semaine chez moi voulait dire une semaine sans télévision. Ça se passait très bien, il n'a jamais demandé à la regarder. Faut dire que j'avais prévu des sorties et des activités en quantité astronomique! Pour mon plaisir à moi autant que pour le sien. Du bon temps on a eu!
Et pourtant ce matin, il est à la télévision et je me sens bien. C'est moi qui l'ai offert.
Hier soir, on est allés au soccer et sa mère est venue le voir jouer et l'encourager. Il le savait et l'espérait. Mais on dirait que depuis on n'arrive pas à retrouver le rythme harmonieux qu'on avait facilement adopté. Ce matin, elle va revenir et on va aller acheter les cadeaux pour la garderie. Bien. Belle idée.
Elle devait arriver tôt et Petit-fils est surexcité. Je l'ai laissé appeler dès huit heures du matin. Répondeur. Là, il vient de réussir à lui parler et elle semblait tout endormie. Il ne se tient plus d'excitation et d'expectative. Intenable. Je ne le reconnais plus. Et puis, on devait aller déjeuner au restaurant en plus, alors il ne veut rien avaler. Il attend maman.
Elle m'énerve. Ça se peut adorer son petit-fils mais pas sa mère? Hon! Heureusement que mon blogue est privé.
Mais il n'est pas à moi cet enfant-là, faut que je me le rappelle. Parce que la vérité c'est que j'adore ça l'avoir dans ma vie sans sa mère. Pas d'interférences qui me fatiguent.
La formule une semaine entière chez grand-maman était parfaite. On n'aurait pas dû couper ça en plein milieu.
Alors, il regarde la télé et se lève à tout bout de champ parce qu'il croit entendre sa mère arriver.
Au moins, l'attachement est là et clair. Tant mieux et je devrais me réjouir. Ma vraie émotion n'est pas de la réjouissance ce matin. Plutôt de l'agacement.
Et pourtant ce matin, il est à la télévision et je me sens bien. C'est moi qui l'ai offert.
Hier soir, on est allés au soccer et sa mère est venue le voir jouer et l'encourager. Il le savait et l'espérait. Mais on dirait que depuis on n'arrive pas à retrouver le rythme harmonieux qu'on avait facilement adopté. Ce matin, elle va revenir et on va aller acheter les cadeaux pour la garderie. Bien. Belle idée.
Elle devait arriver tôt et Petit-fils est surexcité. Je l'ai laissé appeler dès huit heures du matin. Répondeur. Là, il vient de réussir à lui parler et elle semblait tout endormie. Il ne se tient plus d'excitation et d'expectative. Intenable. Je ne le reconnais plus. Et puis, on devait aller déjeuner au restaurant en plus, alors il ne veut rien avaler. Il attend maman.
Elle m'énerve. Ça se peut adorer son petit-fils mais pas sa mère? Hon! Heureusement que mon blogue est privé.
Mais il n'est pas à moi cet enfant-là, faut que je me le rappelle. Parce que la vérité c'est que j'adore ça l'avoir dans ma vie sans sa mère. Pas d'interférences qui me fatiguent.
La formule une semaine entière chez grand-maman était parfaite. On n'aurait pas dû couper ça en plein milieu.
Alors, il regarde la télé et se lève à tout bout de champ parce qu'il croit entendre sa mère arriver.
Au moins, l'attachement est là et clair. Tant mieux et je devrais me réjouir. Ma vraie émotion n'est pas de la réjouissance ce matin. Plutôt de l'agacement.
mercredi 24 juillet 2013
Belle-mère
C'est un rôle difficile et souvent caricaturé. Je me rends compte en me relisant que je suis en train de devenir la méchante belle-mère, celle qui critique le gendre. Je ne veux pas ça. Alors, quelles sont les qualité de ce gendre qui fera longtemps partie de nos vies? Il sera là quand Petit-fils graduera et quand il se mariera aussi et quand il aura son premier enfant. Présent si l'enfant est malade, seul responsable si la mère disparaît. Important un père.
C'est lui qui voulait l'enfant, bien plus solidement que ma fille. Elle a songé à l'avortement, lui, jamais. Cette conception était pour lui une bonne nouvelle, rien d'autre. Il allait s'en occuper et c'est vrai qu'il s'en occupe. Il a été là à l'accouchement. Il a changé les couches, il a emmené l'enfant au sein de sa mère et il l'a encouragée à allaiter malgré qu'elle s'en serait passé. Elle pleurait souvent en allaitant. Si elle a perduré quatre mois, c'est vraiment parce qu'elle était soutenue.
Quand ils se sont séparés, ma fille voulait lui laisser la garde et il était d'accord.
Bon, j'ai trouvé ça de bien.
Pour l'instant, c'est ça. Dès que je trouve autre chose, je le rajoute.
C'est un beau bonhomme, qui a un certain charme. Il a un bon langage. Il est poli avec moi.
C'est lui qui voulait l'enfant, bien plus solidement que ma fille. Elle a songé à l'avortement, lui, jamais. Cette conception était pour lui une bonne nouvelle, rien d'autre. Il allait s'en occuper et c'est vrai qu'il s'en occupe. Il a été là à l'accouchement. Il a changé les couches, il a emmené l'enfant au sein de sa mère et il l'a encouragée à allaiter malgré qu'elle s'en serait passé. Elle pleurait souvent en allaitant. Si elle a perduré quatre mois, c'est vraiment parce qu'elle était soutenue.
Quand ils se sont séparés, ma fille voulait lui laisser la garde et il était d'accord.
Bon, j'ai trouvé ça de bien.
Pour l'instant, c'est ça. Dès que je trouve autre chose, je le rajoute.
C'est un beau bonhomme, qui a un certain charme. Il a un bon langage. Il est poli avec moi.
mardi 23 juillet 2013
Chiâlage
Mon blogue est mon journal. Il me sert aussi à ça, me plaindre, chiâler, écrire ce que je ne peux dire à personne. Je chiâle, je me sens mieux et je continue.
L'objet de mon chiâlage cette fois? Les parents de Petit-fils. Ils ont plein de belles qualités mais là, je n'en parlerai pas. Voici ce qui me fâche:
Leurs chicanes continuelles. Leur refus commun d'aller chercher de l'aide en médiation (ce qui serait gratuit vu qu'ils ont un enfant) ou ailleurs. Leurs téléphones quotidiens, leur textage continuel, le plus souvent pour se dire ou s'écrire des bêtises.
Ma fille a des vacances obligées de deux semaines. Jamais d'aucune façon elle n'a songé à y inclure son fils. Le petit a été retiré de la garderie par le père sans consulter la mère vendredi dernier. Chicanes, cris, larmes, menaces.
Moi, on m'avait dit qu'il commencerait ses vacances vendredi qui s'en vient, Petit-fils chéri et j'avais offert avec joie et plaisir de le prendre à partir de lundi. Je suis niaiseuse un peu parce que je pensais que ses parents seraient heureux de passer un peu de temps avec lui avant qu'il commence l'école. Pas le cas.
J'ai offert à ma fille que nous allions dans une base de plein air à mes frais. Refusé. Ça ne serait pas de vraies vacances pour elle car elle devrait s'occuper de Quatre ans.
Alors, tout est flou et tout est tout croche. J'apprends qu'elle est partie en vacances dans un chalet et ne sera donc pas au soccer de son fils lundi soir. Je lui souhaite bonnes vacances, bon repos, elle en a besoin et je vais quand même voir jouer Petit-fils. Il n'est pas là. Il n'est pas là? Je pense alors que le père a trouvé ça trop de trouble de l'emmener, tout simplement. Il faisait la même chose pour la garderie. Ne travaille pas, ne se lève pas, alors bien trop de trouble d'emmener l'enfant de bonne heure à la garderie. Il le gardait à la maison et prétextait la fièvre. C'est fou comme ce petit a la fièvre chez son père et n'est jamais malade chez sa mère ou chez moi!
J'appelle le père rappelle car il ne répond pas. Je me doute bien de la réponse mais cette fois, je veux vérifier.
-Allo
-Bonjour Père de Petit-fils. C'est la grand-mère de Petit-fils. Comme je suis allée au soccer et qu'il n'était pas là, je m'inquiétais.
-Il a la fièvre.
-Plate ça. C'est grave? Il est au lit?
-Non, ça va pas mal mieux là. Je lui ai donné du tempra.
-Bon, c'est bien. Merci. Bonne soirée.
Pareil à lui-même. Ma fille me texte enragée, le père vient de lui crier un paquet de bêtises. J'aurais pas dû l'appeler. "Mais tu es en vacances. Reste loin de tout ça. Décroche."
"Ouais, facile à dire, il arrête pas de me texter. Dis donc, tu devais aller chercher Quatre ans la semaine prochaine, tu pourrais pas appeler Le Père pour lui dire que tu le prends tout de suite?"
"Ah bon! Je peux l'appeler maintenant? Je vais voir. Ça n'était pas prévu. Qui a la carte d'assurance-maladie?"
"C'est moi".
"Pratique ça."
Alors, la mère est au loin, je n'ai jamais su où. L'enfant est avec le père mais le père serait ravi d'en être débarrassé. Ils l'ont retiré hâtivement de la garderie, qui assurait stabilité et encadrement, et n'ont pas l'air organisés pour s'en occuper. La maternelle quatre ans , c'est dans plus d'un mois.
Je suis en maudit? Je suis en maudit. Je me calme parce que c'est pas bon pour le coeur.
J'ai un passeport pour le Festival juste pour Rire et il finit dimanche soir le festival. Je ne suis pas toute seule là-dedans, j'y vais avec une amie. On voit un spectacle chaque soir.
Je me faisais une grande joie de prendre des vacances avec Petit-fils la semaine prochaine et je suis organisée à partir de la semaine prochaine.
Je pense que je vais me réorganiser et aller le chercher le petit demain. Fuck les spectacles. Mon amie ira avec quelqu'un d'autre.
L'objet de mon chiâlage cette fois? Les parents de Petit-fils. Ils ont plein de belles qualités mais là, je n'en parlerai pas. Voici ce qui me fâche:
Leurs chicanes continuelles. Leur refus commun d'aller chercher de l'aide en médiation (ce qui serait gratuit vu qu'ils ont un enfant) ou ailleurs. Leurs téléphones quotidiens, leur textage continuel, le plus souvent pour se dire ou s'écrire des bêtises.
Ma fille a des vacances obligées de deux semaines. Jamais d'aucune façon elle n'a songé à y inclure son fils. Le petit a été retiré de la garderie par le père sans consulter la mère vendredi dernier. Chicanes, cris, larmes, menaces.
Moi, on m'avait dit qu'il commencerait ses vacances vendredi qui s'en vient, Petit-fils chéri et j'avais offert avec joie et plaisir de le prendre à partir de lundi. Je suis niaiseuse un peu parce que je pensais que ses parents seraient heureux de passer un peu de temps avec lui avant qu'il commence l'école. Pas le cas.
J'ai offert à ma fille que nous allions dans une base de plein air à mes frais. Refusé. Ça ne serait pas de vraies vacances pour elle car elle devrait s'occuper de Quatre ans.
Alors, tout est flou et tout est tout croche. J'apprends qu'elle est partie en vacances dans un chalet et ne sera donc pas au soccer de son fils lundi soir. Je lui souhaite bonnes vacances, bon repos, elle en a besoin et je vais quand même voir jouer Petit-fils. Il n'est pas là. Il n'est pas là? Je pense alors que le père a trouvé ça trop de trouble de l'emmener, tout simplement. Il faisait la même chose pour la garderie. Ne travaille pas, ne se lève pas, alors bien trop de trouble d'emmener l'enfant de bonne heure à la garderie. Il le gardait à la maison et prétextait la fièvre. C'est fou comme ce petit a la fièvre chez son père et n'est jamais malade chez sa mère ou chez moi!
J'appelle le père rappelle car il ne répond pas. Je me doute bien de la réponse mais cette fois, je veux vérifier.
-Allo
-Bonjour Père de Petit-fils. C'est la grand-mère de Petit-fils. Comme je suis allée au soccer et qu'il n'était pas là, je m'inquiétais.
-Il a la fièvre.
-Plate ça. C'est grave? Il est au lit?
-Non, ça va pas mal mieux là. Je lui ai donné du tempra.
-Bon, c'est bien. Merci. Bonne soirée.
Pareil à lui-même. Ma fille me texte enragée, le père vient de lui crier un paquet de bêtises. J'aurais pas dû l'appeler. "Mais tu es en vacances. Reste loin de tout ça. Décroche."
"Ouais, facile à dire, il arrête pas de me texter. Dis donc, tu devais aller chercher Quatre ans la semaine prochaine, tu pourrais pas appeler Le Père pour lui dire que tu le prends tout de suite?"
"Ah bon! Je peux l'appeler maintenant? Je vais voir. Ça n'était pas prévu. Qui a la carte d'assurance-maladie?"
"C'est moi".
"Pratique ça."
Alors, la mère est au loin, je n'ai jamais su où. L'enfant est avec le père mais le père serait ravi d'en être débarrassé. Ils l'ont retiré hâtivement de la garderie, qui assurait stabilité et encadrement, et n'ont pas l'air organisés pour s'en occuper. La maternelle quatre ans , c'est dans plus d'un mois.
Je suis en maudit? Je suis en maudit. Je me calme parce que c'est pas bon pour le coeur.
J'ai un passeport pour le Festival juste pour Rire et il finit dimanche soir le festival. Je ne suis pas toute seule là-dedans, j'y vais avec une amie. On voit un spectacle chaque soir.
Je me faisais une grande joie de prendre des vacances avec Petit-fils la semaine prochaine et je suis organisée à partir de la semaine prochaine.
Je pense que je vais me réorganiser et aller le chercher le petit demain. Fuck les spectacles. Mon amie ira avec quelqu'un d'autre.
dimanche 21 juillet 2013
Ma vie en quelques mots
Stabilité. Moral. Action. Sorties. Lâcher-prise. Poids stable (167.2 livres). Plaisir. Chaleur. Fleurs. Légumes. Robes. Sandales. Boucles d'oreille. Cheveux. Amie. Billets. Festivals. Musique. Été. Bien-être. Esquisses de projets. Terrasses. Yoga. Ménage. Lecture. Journaux. Brise. Ville. Balcon. Sourire. Satisfaction.
vendredi 19 juillet 2013
Dix-neuf ans
Elle plonge d'un seul coup dans l'âge adulte, ma Dix-neuf ans. Du coup, je suis de trop et j'entends un "laisse-moi tranquille" à chacune de mes recommandations. Faut dire que j'en fais beaucoup et que je me trouve pas mal fatigante moi-même. C'est l'inquiétude qui me mène. Alors, faut me calmer là-dessus aussi. Elle a encore sa job, ce qui est fantastique. Mais elle va la perdre si elle arrive en retard et elle flirte beaucoup avec le retard, Dix-neuf ans. Le fait qu'elle ne sache pas compter n'aide évidemment pas. Quand on ne sait pas compter, on a automatiquement des problèmes avec l'heure. Mais La cause d'inquiétude majeure pour moi, c'est cet homme de 27 ans qu'elle a rencontré à la plage dimanche. Mercredi, ils se donnaient rendez-vous au métro près d'ici. Bonne idée, lieu public, Festival Juste pour rire, sécurité. J'approuve. Mais quand je lui téléphone en soirée, à 22 heures, pas de réponse, ni à 23 heures. À minuit, je capote et ce n'est qu'à une heure du matin qu'elle daigne me texter que tout va bien et d'arrêter de lui téléphoner tout le temps comme ça. Elle rentrera finalement à 3h30 du matin, en taxi. Elle était chez le monsieur/garçon et c'est lui qui a payé le taxi. Au matin, elle se lève à l'heure, fait son lunch et part travailler.
Hier, on soupe ensemble et j'en apprends davantage. Il est doux, il est gentil, il a un fils de six ans. Le travail? Euh... elle ne sait pas trop. Il va retourner aux études. Il a un fils de six ans dont il a la garde à temps plein alors il ne peut pas trop sortir. Et d'ailleurs, elle retourne le voir ce soir. Oui, mais là, ton travail? Tu peux pas toujours te coucher si tard et travailler le lendemain. Non, pas de problème, me dit-elle déjà sur le pas de la porte, je vais rentrer en métro. Et la voilà partie.
Je suis au spectacle (absolument charmant!) de Dies Mobiles quand je sens mon téléphone vibrer. Je lirai plus tard un message du nouveau copain de ma fille qui s'excuse d'avoir pu me déranger et qui écrit qu'il voulait seulement me saluer. Je communique avec lui et il me dit de ne pas m'inquiéter, que ma fille est en sécurité avec lui. Bon point. Gentil et surprenant. D'ailleurs, je remarque qu'elle l'appelle dès son retour à la maison, à sa demande, car il veut savoir si elle est bien arrivée.
J'ai peur qu'elle ait de la peine. Mais bon, là, c'est mon problème à moi. Faut que je décroche.
Hier, on soupe ensemble et j'en apprends davantage. Il est doux, il est gentil, il a un fils de six ans. Le travail? Euh... elle ne sait pas trop. Il va retourner aux études. Il a un fils de six ans dont il a la garde à temps plein alors il ne peut pas trop sortir. Et d'ailleurs, elle retourne le voir ce soir. Oui, mais là, ton travail? Tu peux pas toujours te coucher si tard et travailler le lendemain. Non, pas de problème, me dit-elle déjà sur le pas de la porte, je vais rentrer en métro. Et la voilà partie.
Je suis au spectacle (absolument charmant!) de Dies Mobiles quand je sens mon téléphone vibrer. Je lirai plus tard un message du nouveau copain de ma fille qui s'excuse d'avoir pu me déranger et qui écrit qu'il voulait seulement me saluer. Je communique avec lui et il me dit de ne pas m'inquiéter, que ma fille est en sécurité avec lui. Bon point. Gentil et surprenant. D'ailleurs, je remarque qu'elle l'appelle dès son retour à la maison, à sa demande, car il veut savoir si elle est bien arrivée.
J'ai peur qu'elle ait de la peine. Mais bon, là, c'est mon problème à moi. Faut que je décroche.
jeudi 18 juillet 2013
Changement d'attitude
On ne peut pas changer les autres. On ne peut que se changer soi, modifier notre propre façon de réagir aux événements. Vingt-deux ans est extrême, elle pleure, elle crie, elle tremble et chaque fois, je pense que la fin du monde est arrivée. De moins en moins, pour dire vrai et heureusement, sinon, je capoterais un peu trop souvent. Mais bref, quand elle se lance chez moi sans avertissement en crise de larmes, j'avais l'habitude d'avoir le coeur qui bat d'angoisse, les mains moites et les jambes molles. Ces réactions extrêmes ont diminué toutes seules car elle me fait le coup un peu trop souvent. Mais quand même...
Quand je finissais par savoir ce qui causait ce tsunami émotif, je cherchais souvent des solutions avec elle. Je suggérais, je minimisais aussi. Je m'assurais qu'elle n'était pas suicidaire. Je ne la crois pas du tout suicidaire, plutôt manipulatrice mais comme on peut se tromper là-dessus, vaut mieux faire attention et vérifier deux fois au lieu d'une. Quand elle partait, avec ma voiture, ou de l'argent ou l'offre que je garde Petit-fils, je restais longtemps troublée et mal dans ma peau.
J'ai décidé de changer ça.
Quand elle est entrée en trombes et sans avertissement mardi dernier, ruisselante de larmes, je suis restée calme. Je n'ai pas embarqué dans son tourment. Elle m'a dit qu'elle donnait la garde de son fils au père, que c'était décidé, que c'était fini et irrémédiable. Elle venait d'avoir une grosse chicane avec le père. C'était assez. "Et n'essaie pas de me faire changer d'idée."J'ai eu envie de dire que ça n'avait aucun bon sens, qu'on allait trouver une solution, voyons donc, ton petit, ton chéri, que dis-tu là? Il y a sûrement moyen de s'entendre. Veux-tu que j'appelle le père?
Et puis non. J'allais faire différemment cette fois.
Je lui ai demandé si je pouvais l'aider. Elle a dit que je ne pouvais rien faire. Qu'elle allait chercher son enfant à la garderie pour la dernière fois. Ça serait leur dernière soirée ensemble. Elle pleurait abondamment.
Je lui ai demandé si elle était suicidaire. "Pourquoi tu me demandes ça?"
- Parce que c'est important.
-Et tu vas faire quoi si je dis oui?
-Je vais t'emmener à l'hôpital de gré ou de force.
-Non.
-Pas suicidaire?
-Non.
Les larmes redoublaient. Elle était maintenant dans la voiture. Je l'avais suivie et j'étais assise sur le banc du passager à côté d'elle. J'avais arrêté le moteur et je tenais les clés de la voiture dans mes mains. Et c'est alors que j'ai été différente. J'ai demandé si elle était certaine de sa décision. Silence et pleurs.
-Tu es certaine que tu veux laisser la garde complète au père?
-Ouiiii (dans les larmes)
-Je respecte ta décision. C'est toi le parent et tu fais ce qui est mieux pour ton enfant. Je respecte et je supporte.
Elle a continué à pleurer mais je sentais que j'avais frappé fort. Elle était déstabilisée. Même que les larmes ont diminué pendant qu'elle cherchait une réponse.
-Mais... tu ne vas plus voir Petit-fils?
-Je suis prête à bien des sacrifices pour respecter les décisions de ses parents. Je veux faire le mieux pour lui et si tu juges que c'est le mieux, c'est toi qui sais. Je vais m'adapter.
-Bon, faut que j'y aille. (elle ne pleurait plus et le ton était abruptement passé de pitoyable à sec)
Elle m'a arraché les clés des mains et a démarré. Je suis remontée et je lui ai envoyé la main du balcon.
Le soir, elle m'a appelée pour une niaiserie. Il avait fait pipi à la garderie et l'éducatrice ne l'avait pas changé, une histoire comme ça. Plus aucune allusion au changement de garde éventuel.
Hier, elle a encore appelé mine de rien. Voulait me parler de la date de ses vacances et faire des arrangements pour que je garde Petit-fils
Je pense que ma nouvelle attitude est la bonne! Pour le moment du moins. Faut constamment s'ajuster dans la vie.
Quand je finissais par savoir ce qui causait ce tsunami émotif, je cherchais souvent des solutions avec elle. Je suggérais, je minimisais aussi. Je m'assurais qu'elle n'était pas suicidaire. Je ne la crois pas du tout suicidaire, plutôt manipulatrice mais comme on peut se tromper là-dessus, vaut mieux faire attention et vérifier deux fois au lieu d'une. Quand elle partait, avec ma voiture, ou de l'argent ou l'offre que je garde Petit-fils, je restais longtemps troublée et mal dans ma peau.
J'ai décidé de changer ça.
Quand elle est entrée en trombes et sans avertissement mardi dernier, ruisselante de larmes, je suis restée calme. Je n'ai pas embarqué dans son tourment. Elle m'a dit qu'elle donnait la garde de son fils au père, que c'était décidé, que c'était fini et irrémédiable. Elle venait d'avoir une grosse chicane avec le père. C'était assez. "Et n'essaie pas de me faire changer d'idée."J'ai eu envie de dire que ça n'avait aucun bon sens, qu'on allait trouver une solution, voyons donc, ton petit, ton chéri, que dis-tu là? Il y a sûrement moyen de s'entendre. Veux-tu que j'appelle le père?
Et puis non. J'allais faire différemment cette fois.
Je lui ai demandé si je pouvais l'aider. Elle a dit que je ne pouvais rien faire. Qu'elle allait chercher son enfant à la garderie pour la dernière fois. Ça serait leur dernière soirée ensemble. Elle pleurait abondamment.
Je lui ai demandé si elle était suicidaire. "Pourquoi tu me demandes ça?"
- Parce que c'est important.
-Et tu vas faire quoi si je dis oui?
-Je vais t'emmener à l'hôpital de gré ou de force.
-Non.
-Pas suicidaire?
-Non.
Les larmes redoublaient. Elle était maintenant dans la voiture. Je l'avais suivie et j'étais assise sur le banc du passager à côté d'elle. J'avais arrêté le moteur et je tenais les clés de la voiture dans mes mains. Et c'est alors que j'ai été différente. J'ai demandé si elle était certaine de sa décision. Silence et pleurs.
-Tu es certaine que tu veux laisser la garde complète au père?
-Ouiiii (dans les larmes)
-Je respecte ta décision. C'est toi le parent et tu fais ce qui est mieux pour ton enfant. Je respecte et je supporte.
Elle a continué à pleurer mais je sentais que j'avais frappé fort. Elle était déstabilisée. Même que les larmes ont diminué pendant qu'elle cherchait une réponse.
-Mais... tu ne vas plus voir Petit-fils?
-Je suis prête à bien des sacrifices pour respecter les décisions de ses parents. Je veux faire le mieux pour lui et si tu juges que c'est le mieux, c'est toi qui sais. Je vais m'adapter.
-Bon, faut que j'y aille. (elle ne pleurait plus et le ton était abruptement passé de pitoyable à sec)
Elle m'a arraché les clés des mains et a démarré. Je suis remontée et je lui ai envoyé la main du balcon.
Le soir, elle m'a appelée pour une niaiserie. Il avait fait pipi à la garderie et l'éducatrice ne l'avait pas changé, une histoire comme ça. Plus aucune allusion au changement de garde éventuel.
Hier, elle a encore appelé mine de rien. Voulait me parler de la date de ses vacances et faire des arrangements pour que je garde Petit-fils
Je pense que ma nouvelle attitude est la bonne! Pour le moment du moins. Faut constamment s'ajuster dans la vie.
mardi 16 juillet 2013
L'été
L'été passe, l'été coule, l'été fuit vitesse grand V. Toujours comme ça. La course pour en profiter. L'impression de l'avoir manqué. Fou. Faut changer la donne. Ralentir au lieu de courir. Je suis mal partie. On a acheté d'avance en janvier, une amie et moi, un passeport pour le festival Juste pour Rire. Ça veut dire qu'on peut voir pour 99$ un spectacle par soir pendant tout le festival. Simple? hummm
Une activité pour retraité, je dirais, car si on ne paie pas son billet, on le mérite en temps investi! D'abord, il faut se mettre sur l'ordi à dix heure pile le matin. Impossible d'entrer sur le site de réservation, tout le monde y étant en même temps. On attend, attend encore et puis victoire, on voit les spectacles à réserver. Rat race. Ils disparaissent vite. Chaque jour, le choix est différent. On choisit, on imprime la réservation. Ensuite, il faut aller les chercher au Bureau des passeports après 14 heures mais au moins deux heures avant le début du spectacle. C'est certain que si on y va plus tôt on aura de meilleures places. C'est ce que je fais.
Hier, ni l'une ni l'autre n'étant disponible à dix heures pour poireauter en ligne, je ne me suis connectée qu'à 14 heures, il ne restait plus que deux late shows sexuels et vulgaires. Pas mon bag.
Je sors beaucoup avec Petit-fils également. J'aime la magie dans ses yeux. Je l'aime tout court mon petit-fils jamais fatigué, qui ne se plaint jamais de marcher et on marche beaucoup avec grand-maman! Je suis allée le voir jouer au soccer hier, avec sa mère qui jouait presque à sa place. Elle prend ça à coeur, c'est beau de les voir aller.
Heureusement qu'il y a toujours le yoga pour me recentrer. Et la musculation qui me fait du bien aussi. Le Pilates? Je n'y vais plus vraiment cet été. L'heure convient peu aux spectacles. Le djembé? Ça se termine le 30 juillet mais ça non plus je n'y vais plus. Bien contente d'avoir essayé par contre.
Une activité pour retraité, je dirais, car si on ne paie pas son billet, on le mérite en temps investi! D'abord, il faut se mettre sur l'ordi à dix heure pile le matin. Impossible d'entrer sur le site de réservation, tout le monde y étant en même temps. On attend, attend encore et puis victoire, on voit les spectacles à réserver. Rat race. Ils disparaissent vite. Chaque jour, le choix est différent. On choisit, on imprime la réservation. Ensuite, il faut aller les chercher au Bureau des passeports après 14 heures mais au moins deux heures avant le début du spectacle. C'est certain que si on y va plus tôt on aura de meilleures places. C'est ce que je fais.
Hier, ni l'une ni l'autre n'étant disponible à dix heures pour poireauter en ligne, je ne me suis connectée qu'à 14 heures, il ne restait plus que deux late shows sexuels et vulgaires. Pas mon bag.
Je sors beaucoup avec Petit-fils également. J'aime la magie dans ses yeux. Je l'aime tout court mon petit-fils jamais fatigué, qui ne se plaint jamais de marcher et on marche beaucoup avec grand-maman! Je suis allée le voir jouer au soccer hier, avec sa mère qui jouait presque à sa place. Elle prend ça à coeur, c'est beau de les voir aller.
Heureusement qu'il y a toujours le yoga pour me recentrer. Et la musculation qui me fait du bien aussi. Le Pilates? Je n'y vais plus vraiment cet été. L'heure convient peu aux spectacles. Le djembé? Ça se termine le 30 juillet mais ça non plus je n'y vais plus. Bien contente d'avoir essayé par contre.
samedi 13 juillet 2013
Charmante
Pour une personne en trouble de l'attachement, les gens sont utilitaires. On les prend, on les séduit, on s'en sert et puis on les jette.
Quand l'enfant est intelligente en plus, c'est très facile de monter les parents l'un contre l'autre et de monter les intervenants contre les parents.
En centre d'accueil, ma fille était presque parfaite. N'oublions pas qu'elle avait fréquenté l'école privée et les musées et les spectacles et les bibliothèques. Elle s'était fait lire des livres dès son enfance, avait un vocabulaire recherché, lisait La Presse le matin avec les éducatrices. Dans un milieu de tabarnacle et de calisse et d'enfants issus de milieux très dysfonctionnels, mon éduquée de fille détonnait.
Bien que les enfants de l'adoption soient surreprésentés en centre d'accueil, je l'apprendrai par la suite. Et il y a d'excellents parents dont les enfants sont placés, je l'apprendrai aussi!
Ma fille se conduit donc plutôt bien. Elle refuse de faire les tâches ménagères et ils ont un peu de misère avec ça, mais quand ça finit par marcher, on veut me la retourner.
Heureusement, j'avais commencé à voir une psychologue spécialisée en adoption. Elle me conseille d'essayer de voir ce que ma fille faisait sur l'internet, de percer ses contacts. J'y réussis. Ça n'a pas été si difficile car mon innocente de fille de douze ans utilisait son vrai nom, sa vraie adresse et son vrai numéro de téléphone!
Je découvre alors avec horreur qu'elle se décrit comme une petite bitch qui aime les pédophiles! Elle décrit en détail comment elle jouit et plein d'autres choses extrêmement personnelles. Je copie ses textes et annonces et apporte le tout à la psychologue. Cette dernière est horrifiée. Me dit de faire d'autres copies pour les intervenants du centre d'accueil et me propose même de m'accompagner à la réunion. Finalement, j'irai seule.
Ce sont ces papiers qui ont fait qu'il ne l'ont pas retournée immédiatement à la maison. Charmante comme elle était, les éducateurs étaient portés à penser que ce qui clochait, c'était le milieu familial.
Le parent d'un enfant en trouble de l'attachement est souvent suspecté d'abus ou du moins de manque d'affection. Moins aujourd'hui car le trouble est plus connu mais pas tout le monde qui le connaît.
Quand l'enfant est intelligente en plus, c'est très facile de monter les parents l'un contre l'autre et de monter les intervenants contre les parents.
En centre d'accueil, ma fille était presque parfaite. N'oublions pas qu'elle avait fréquenté l'école privée et les musées et les spectacles et les bibliothèques. Elle s'était fait lire des livres dès son enfance, avait un vocabulaire recherché, lisait La Presse le matin avec les éducatrices. Dans un milieu de tabarnacle et de calisse et d'enfants issus de milieux très dysfonctionnels, mon éduquée de fille détonnait.
Bien que les enfants de l'adoption soient surreprésentés en centre d'accueil, je l'apprendrai par la suite. Et il y a d'excellents parents dont les enfants sont placés, je l'apprendrai aussi!
Ma fille se conduit donc plutôt bien. Elle refuse de faire les tâches ménagères et ils ont un peu de misère avec ça, mais quand ça finit par marcher, on veut me la retourner.
Heureusement, j'avais commencé à voir une psychologue spécialisée en adoption. Elle me conseille d'essayer de voir ce que ma fille faisait sur l'internet, de percer ses contacts. J'y réussis. Ça n'a pas été si difficile car mon innocente de fille de douze ans utilisait son vrai nom, sa vraie adresse et son vrai numéro de téléphone!
Je découvre alors avec horreur qu'elle se décrit comme une petite bitch qui aime les pédophiles! Elle décrit en détail comment elle jouit et plein d'autres choses extrêmement personnelles. Je copie ses textes et annonces et apporte le tout à la psychologue. Cette dernière est horrifiée. Me dit de faire d'autres copies pour les intervenants du centre d'accueil et me propose même de m'accompagner à la réunion. Finalement, j'irai seule.
Ce sont ces papiers qui ont fait qu'il ne l'ont pas retournée immédiatement à la maison. Charmante comme elle était, les éducateurs étaient portés à penser que ce qui clochait, c'était le milieu familial.
Le parent d'un enfant en trouble de l'attachement est souvent suspecté d'abus ou du moins de manque d'affection. Moins aujourd'hui car le trouble est plus connu mais pas tout le monde qui le connaît.
vendredi 12 juillet 2013
Suite
Impossible de lui trouver une autre école privée avec son dossier disciplinaire. On devra se contenter de l'école du quartier. Or, je n'aime pas la polyvalente avec ses voyous bruyants et mal élevés qui font peur. Je sais, je sais, ils ne sont pas tous comme ça, mais je suis réaliste et je sais que sans encadrement, c'est avec les pires des bad boys qu'elle se tiendra, Fille qui aime le trouble.
C'est ma belle-soeur qui va l'inscrire à la polyvalente. Je ne veux pas manquer encore une autre journée de travail et surtout, j'ai peur que ma peur de la polyvalente transparaisse. Sur son casier, il y a des graffitis, dont un "bitch" en grosses lettres, me dit belle-soeur. Ça augure mal.
Et mal ça ira. Elle ne rentre plus, s'habille vulgairement, fait à sa tête, ne mange plus avec nous, m'ignore. Je n'ai plus aucun contrôle dessus. La polyvalente envoie les avis de retards et d'absences sur le répondeur par un robot automatisé. Elle efface les messages quand elle arrive de l'école et que je suis encore au travail.
Je fais appel aux centres jeunesse. Je n'en viens plus à bout. On m'envoie une éducatrice de milieu. Déclare que je suis trop sévère. On "négocie" des rentrées à 22 heures la semaine, minuit la fin de semaine. Me semble que c'est tard un peu pour une fille d'à peine douze ans. Je plie. Je ne me sens pas supportée. L'éducatrice s'enferme longtemps avec ma fille dans sa chambre et je les entends rire. Me semble que c'est plus d'encadrement que de complicité dont elle a besoin mais je suis démunie, perdue, découragée. Je laisse aller. De toutes façons, je ne l'ai plus le contrôle.
Elle respecte les heures de rentrée que je trouve tardives mais coudons, elle les respecte je devrais être contente.
Elle veut aller à une fête dans un collège privé, un samedi soir. Je refuse. Elle y va quand même, sans manteau, pendant qu'on regardait tranquillement la télévision. Je la croyais à la salle de bain et je constate qu'elle est partie. Furieuse, je me précipite au collège Villa-Maria, c'est là la fête. Je la cherche partout. Il y a de la musique forte, il fait noir. Je sais qu'elle est là et qu'elle me nargue. Je finis par la trouver, elle se sauve. J'appelle mon fils adulte pour avoir du renfort. Il vient. L'attrappe. Elle hurle et se débat. Il la met de force dans la voiture. Horrible vision. Je perds pied. Quand je raconterai cet épisode à l'éducatrice des Centre jeunesse, elle me questionnera pour savoir pourquoi je lui avais interdit de sortir. Rien de plus. Comme si c'était moi qui étais dans le tort.
Dans le temps des Fêtes, ça va de mal en pis. Je ne sais plus où elle est ni avec qui. Elle a beaucoup d'argent et je n'ai aucune idée d'où il vient. Elle ne mange plus avec nous. Ça sonne à la porte et elle s'est fait livrer une pizza! Je rappelle le Centre jeunesse. Je veux un placement. Je n'en viens plus à bout. Leur éducatrice, qui de toutes façons est en vacances, ne m'aide pas. Elle me nuit. Elle prend la part de ma fille. Elle est en danger ma fille. Je n'ai plus aucun contrôle dessus.
On essaie de me calmer. On me parle des difficultés normales de l'adolescence. Justement! Ce n'est plus normal! On verra à tout ça après les Fêtes. Rester calme. Elle respecte ses heures de rentrée. Elle est un peu "difficile" mais qui ne l'est pas à cet âge?
Jusqu'à un soir où elle ne les respecte pas ses heures de rentrée. À trois heures du matin, j'appelle la police. Avez-vous une photo? Ils me font appeler tout le monde que je connais ou que je sais qu'elle connaît. On va la chercher madame. Je reste à côté du téléphone, frigorifiée, pétrifiée, dans l'horreur la plus totale. Pas une minute de sommeil. Le jour se lève. Je rappelle la police. Non, madame, pas de nouvelles. Elle doit être couchée chez quelqu'un. On continue à la chercher. Elle rentre à dix heures du matin, les boucles d'oreilles arrachées, les vêtements déchirés. Un homme dans une voiture. À peu près quarante ans. Il l'a emmenée chez lui de force. Il l'a violée. Je la prends dans mes bras. Non, ne va pas te laver, il faut des évidences, maman s'occupe de tout mon bébé.
Je rappelle la police. Une équipe d'agression sexuelle composée de deux policières s'enferme dans la cuisine avec ma petite fille. Moi, deux autres policiers m'interrogent dans le salon.
C'est long dans la cuisine. Ça ne finit plus. Quand je frappe à la porte, on me renvoie. On n'a pas fini, madame.
Et puis, elles sortent. Pas vrai l'agression. Elle était bien avec un homme adulte mais elle a tout inventé pour le reste. Pour ne pas se faire chicaner. Pour éviter le trouble.
Ça ne va vraiment pas, que je dis aux policières. Je n'en viens pas à bout. C'est dangereux pour sa sécurité.
"Vous voulez qu'on l'emmène au poste et qu'on appelle les Centre Jeunesse?" me demande la plus jeune.
"Oui"
C'est comme ça, en urgence, que ma fille a vécu son premier placement. Je lui ai fait une valise, rapidement. Pas une larme, pas un son, elle est partie avec les policières sans un adieu, l'air enragé. Une fois la porte refermée, je l'ai regardée entrer dans la voiture de police. Quand la voiture a démarré, je me suis assise et j'ai pleuré.
C'est ma belle-soeur qui va l'inscrire à la polyvalente. Je ne veux pas manquer encore une autre journée de travail et surtout, j'ai peur que ma peur de la polyvalente transparaisse. Sur son casier, il y a des graffitis, dont un "bitch" en grosses lettres, me dit belle-soeur. Ça augure mal.
Et mal ça ira. Elle ne rentre plus, s'habille vulgairement, fait à sa tête, ne mange plus avec nous, m'ignore. Je n'ai plus aucun contrôle dessus. La polyvalente envoie les avis de retards et d'absences sur le répondeur par un robot automatisé. Elle efface les messages quand elle arrive de l'école et que je suis encore au travail.
Je fais appel aux centres jeunesse. Je n'en viens plus à bout. On m'envoie une éducatrice de milieu. Déclare que je suis trop sévère. On "négocie" des rentrées à 22 heures la semaine, minuit la fin de semaine. Me semble que c'est tard un peu pour une fille d'à peine douze ans. Je plie. Je ne me sens pas supportée. L'éducatrice s'enferme longtemps avec ma fille dans sa chambre et je les entends rire. Me semble que c'est plus d'encadrement que de complicité dont elle a besoin mais je suis démunie, perdue, découragée. Je laisse aller. De toutes façons, je ne l'ai plus le contrôle.
Elle respecte les heures de rentrée que je trouve tardives mais coudons, elle les respecte je devrais être contente.
Elle veut aller à une fête dans un collège privé, un samedi soir. Je refuse. Elle y va quand même, sans manteau, pendant qu'on regardait tranquillement la télévision. Je la croyais à la salle de bain et je constate qu'elle est partie. Furieuse, je me précipite au collège Villa-Maria, c'est là la fête. Je la cherche partout. Il y a de la musique forte, il fait noir. Je sais qu'elle est là et qu'elle me nargue. Je finis par la trouver, elle se sauve. J'appelle mon fils adulte pour avoir du renfort. Il vient. L'attrappe. Elle hurle et se débat. Il la met de force dans la voiture. Horrible vision. Je perds pied. Quand je raconterai cet épisode à l'éducatrice des Centre jeunesse, elle me questionnera pour savoir pourquoi je lui avais interdit de sortir. Rien de plus. Comme si c'était moi qui étais dans le tort.
Dans le temps des Fêtes, ça va de mal en pis. Je ne sais plus où elle est ni avec qui. Elle a beaucoup d'argent et je n'ai aucune idée d'où il vient. Elle ne mange plus avec nous. Ça sonne à la porte et elle s'est fait livrer une pizza! Je rappelle le Centre jeunesse. Je veux un placement. Je n'en viens plus à bout. Leur éducatrice, qui de toutes façons est en vacances, ne m'aide pas. Elle me nuit. Elle prend la part de ma fille. Elle est en danger ma fille. Je n'ai plus aucun contrôle dessus.
On essaie de me calmer. On me parle des difficultés normales de l'adolescence. Justement! Ce n'est plus normal! On verra à tout ça après les Fêtes. Rester calme. Elle respecte ses heures de rentrée. Elle est un peu "difficile" mais qui ne l'est pas à cet âge?
Jusqu'à un soir où elle ne les respecte pas ses heures de rentrée. À trois heures du matin, j'appelle la police. Avez-vous une photo? Ils me font appeler tout le monde que je connais ou que je sais qu'elle connaît. On va la chercher madame. Je reste à côté du téléphone, frigorifiée, pétrifiée, dans l'horreur la plus totale. Pas une minute de sommeil. Le jour se lève. Je rappelle la police. Non, madame, pas de nouvelles. Elle doit être couchée chez quelqu'un. On continue à la chercher. Elle rentre à dix heures du matin, les boucles d'oreilles arrachées, les vêtements déchirés. Un homme dans une voiture. À peu près quarante ans. Il l'a emmenée chez lui de force. Il l'a violée. Je la prends dans mes bras. Non, ne va pas te laver, il faut des évidences, maman s'occupe de tout mon bébé.
Je rappelle la police. Une équipe d'agression sexuelle composée de deux policières s'enferme dans la cuisine avec ma petite fille. Moi, deux autres policiers m'interrogent dans le salon.
C'est long dans la cuisine. Ça ne finit plus. Quand je frappe à la porte, on me renvoie. On n'a pas fini, madame.
Et puis, elles sortent. Pas vrai l'agression. Elle était bien avec un homme adulte mais elle a tout inventé pour le reste. Pour ne pas se faire chicaner. Pour éviter le trouble.
Ça ne va vraiment pas, que je dis aux policières. Je n'en viens pas à bout. C'est dangereux pour sa sécurité.
"Vous voulez qu'on l'emmène au poste et qu'on appelle les Centre Jeunesse?" me demande la plus jeune.
"Oui"
C'est comme ça, en urgence, que ma fille a vécu son premier placement. Je lui ai fait une valise, rapidement. Pas une larme, pas un son, elle est partie avec les policières sans un adieu, l'air enragé. Une fois la porte refermée, je l'ai regardée entrer dans la voiture de police. Quand la voiture a démarré, je me suis assise et j'ai pleuré.
Premier séjour en centre d'accueil
Ma fille en trouble grave de l'attachement a été pensionnaire de neuf ans à douze ans, à Harmonie Nature, un pensionnat de rêve en pleine nature à St-Donat. Ce fût une période très heureuse,et pour elle et pour nous. Les religieuses, strictes et encadrantes, le milieu prévisible, les sports, nombreux,ma fille allait bien. J'ai su par après qu'il y avait eu des actes de délinquance mais personne ne semble s'en être trop rendu compte sur le coup. Il y a bien une année où elle a failli être mise à la porte, en cinquième année. Une jeune professeure qui "aimait" ses élèves et ajoutait une note affective à tout ce qu'elle faisait. J'avais beau conduire le soir de Montréal à St-Donat pour lui expliquer qu'il fallait juste être sévère et encadrante avec ma fille et cesser de lui dire qu'elle l'aime pour que tout se replace, elle ne comprenait juste pas. J'en ai reçu des lettres disciplinaires et des appels des religieuses cette année-là, on a eu chaud. Mais ils l'ont gardée, ouf! Et en sixième année, elle est tombée sur madame T, la terreur de l'école et évidemment, ce fût sa plus belle année. Je lui ai également payé une tutrice privée après l'école. Il vaut mieux que je ne calcule pas tout ce que j'ai pu dépenser pour cette enfant. Une fortune. La tutrice était une enseignante à la retraite, sévère et encadrante, qui ne lâchait pas ma fille. Exactement ce qu'il fallait! Ma fille a fait de grands progrès.
Tellement qu'elle a été acceptée au collège Notre-Dame. Le bonheur. La joie. La satisfaction. Il n'y en a plus de problème. Ma fille revient chez nous (Harmonie Nature était une école primaire) à l'été. Je me dis qu'on a travaillé fort et que les troubles sont finis.
Mon père est mourant. Je vais souvent le voir à l'hôpital évidemment. J'emmène alors les trois filles. Mon fils adulte travaille et vient quand il peut. Mais voilà que la plus vieille se plaint que c'est long, c'est plate, qu'elle ne veut pas passer son été dans un hôpital et qu'elle peut bien se garder toute seule à douze ans. C'est vrai qu'à douze ans elle pourrait bien rester à la maison avec sa soeur de onze ans. On fait comme ça. J'emmène la petite de sept ans avec moi. Mon père va de plus en plus mal. Je suis de plus en plus souvent et longtemps à l'hôpital. Quand je rentre, tout semble correct. Les filles sont à la télé ou bien jouent à des jeux. Elles n'ont pas la permission d'inviter qui que ce soit, ni de répondre à la porte. Un soir, je téléphone pour dire que je vais rentrer tard. J'ai confié ma plus jeune à une amie. Je pense que mon père va partir ce jour-là. Mais non. Je rentre à 22 heures, deux heures plus tôt, j'avais parlé aux filles. Elles regardaient un film et non, ça ne les énervait pas que je rentre plus tard. Mais à mon retour, elles ne sont pas là!!
J'appelle partout, tous les amies et amis, leur famille. Elles n'avaient pas de cellulaire, il y a douze ans de ça. Aucun moyen de les joindre. Personne ne sait où elles sont. Au moins, elles sont ensemble. Je me donne jusqu'à minuit pour appeler la police. Ma grande a dû sentir que je ferais ça parce que le téléphone sonne à minuit moins une. Elles sont à Mascouche. Hein? Comment ça? Avec qui? Elles sont allées en autobus rencontrer des amis. Elles vont rentrer bientôt. Ne pas m'inquiéter. Et puis, elle raccroche.
Elles reviendront deux heures plus tard. Je n'arrive pas à savoir avec qui elles étaient. C'est motus et bouche cousue. Première fugue donc. Je connais ma plus vieille. Il ne sert à rien de la punir. Elle va se sauver si je le fais. Je décide de les emmener toutes les trois à l'hôpital, de force. Pénible. Mais ça ne durera pas longtemps. Mon père meurt.
En septembre, elle entre donc au collège Notre-Dame, avec son bel uniforme. Je suis fière. Un peu inquiète car j'ai de la misère à me faire écouter, mais quand même, confiante. C'est une magnifique école, les sports quotidiens devraient l'occuper et la calmer. Faut étudier le soir. Impossible de lui faire faire ça. C'était déjà impossible quand elle avait sept ans.
Très rapidement, je reçois de papiers de discipline. Elle a des difficultés. est nonchalante, les devoirs ne sont pas faits, elle n'écoute pas, se couche sur son bureau, porte mal l'uniforme (blouse en dehors quand il faut la mettre en dedans etc). Pas d'impolitesse, non, juste un manque d'intérêt inacceptable, une façon passive de contester l'autorité. On lui assigne un tuteur, gratuitement, après l'école. Je promets monts et merveilles si elle fait des efforts. Et puis, je menace. Et puis, je supplie.
Quand nous sommes convoquées devant le directeur, fin novembre, il demande un changement immédiat sinon ma fille est à la porte de l'école. Je ne comprends pas son attitude. Elle aime cette école, elle est contente d'y aller. Pourquoi ce boycottage? C'est une chance inouïe qu'elle soit là. Please, réveille, Fille! Tu te nuis à toi-même. Je le sais que tu peux si tu veux. Allez, on va regarder ça ensemble tes devoirs (bof, rendue là, je le savais bien que ça ne marcherait pas, je n'avais jamais pu l'aider à l'école, elle le refusait obstinément même petite, à six ans elle avait déjà des tutrices qu'elle épuisait l'une après l'autre).
Une semaine après cette rencontre, l'école l'a officiellement mise à la porte. On est allées chercher ses affaires, on m'a donné un remboursement pour la scolarité déjà payée. Elle était abasourdie. Comme si elle n'y croyait pas. Je pense qu'elle n'avait jamais cru que le directeur la renverrait pour vrai.
(suite plus tard)
Tellement qu'elle a été acceptée au collège Notre-Dame. Le bonheur. La joie. La satisfaction. Il n'y en a plus de problème. Ma fille revient chez nous (Harmonie Nature était une école primaire) à l'été. Je me dis qu'on a travaillé fort et que les troubles sont finis.
Mon père est mourant. Je vais souvent le voir à l'hôpital évidemment. J'emmène alors les trois filles. Mon fils adulte travaille et vient quand il peut. Mais voilà que la plus vieille se plaint que c'est long, c'est plate, qu'elle ne veut pas passer son été dans un hôpital et qu'elle peut bien se garder toute seule à douze ans. C'est vrai qu'à douze ans elle pourrait bien rester à la maison avec sa soeur de onze ans. On fait comme ça. J'emmène la petite de sept ans avec moi. Mon père va de plus en plus mal. Je suis de plus en plus souvent et longtemps à l'hôpital. Quand je rentre, tout semble correct. Les filles sont à la télé ou bien jouent à des jeux. Elles n'ont pas la permission d'inviter qui que ce soit, ni de répondre à la porte. Un soir, je téléphone pour dire que je vais rentrer tard. J'ai confié ma plus jeune à une amie. Je pense que mon père va partir ce jour-là. Mais non. Je rentre à 22 heures, deux heures plus tôt, j'avais parlé aux filles. Elles regardaient un film et non, ça ne les énervait pas que je rentre plus tard. Mais à mon retour, elles ne sont pas là!!
J'appelle partout, tous les amies et amis, leur famille. Elles n'avaient pas de cellulaire, il y a douze ans de ça. Aucun moyen de les joindre. Personne ne sait où elles sont. Au moins, elles sont ensemble. Je me donne jusqu'à minuit pour appeler la police. Ma grande a dû sentir que je ferais ça parce que le téléphone sonne à minuit moins une. Elles sont à Mascouche. Hein? Comment ça? Avec qui? Elles sont allées en autobus rencontrer des amis. Elles vont rentrer bientôt. Ne pas m'inquiéter. Et puis, elle raccroche.
Elles reviendront deux heures plus tard. Je n'arrive pas à savoir avec qui elles étaient. C'est motus et bouche cousue. Première fugue donc. Je connais ma plus vieille. Il ne sert à rien de la punir. Elle va se sauver si je le fais. Je décide de les emmener toutes les trois à l'hôpital, de force. Pénible. Mais ça ne durera pas longtemps. Mon père meurt.
En septembre, elle entre donc au collège Notre-Dame, avec son bel uniforme. Je suis fière. Un peu inquiète car j'ai de la misère à me faire écouter, mais quand même, confiante. C'est une magnifique école, les sports quotidiens devraient l'occuper et la calmer. Faut étudier le soir. Impossible de lui faire faire ça. C'était déjà impossible quand elle avait sept ans.
Très rapidement, je reçois de papiers de discipline. Elle a des difficultés. est nonchalante, les devoirs ne sont pas faits, elle n'écoute pas, se couche sur son bureau, porte mal l'uniforme (blouse en dehors quand il faut la mettre en dedans etc). Pas d'impolitesse, non, juste un manque d'intérêt inacceptable, une façon passive de contester l'autorité. On lui assigne un tuteur, gratuitement, après l'école. Je promets monts et merveilles si elle fait des efforts. Et puis, je menace. Et puis, je supplie.
Quand nous sommes convoquées devant le directeur, fin novembre, il demande un changement immédiat sinon ma fille est à la porte de l'école. Je ne comprends pas son attitude. Elle aime cette école, elle est contente d'y aller. Pourquoi ce boycottage? C'est une chance inouïe qu'elle soit là. Please, réveille, Fille! Tu te nuis à toi-même. Je le sais que tu peux si tu veux. Allez, on va regarder ça ensemble tes devoirs (bof, rendue là, je le savais bien que ça ne marcherait pas, je n'avais jamais pu l'aider à l'école, elle le refusait obstinément même petite, à six ans elle avait déjà des tutrices qu'elle épuisait l'une après l'autre).
Une semaine après cette rencontre, l'école l'a officiellement mise à la porte. On est allées chercher ses affaires, on m'a donné un remboursement pour la scolarité déjà payée. Elle était abasourdie. Comme si elle n'y croyait pas. Je pense qu'elle n'avait jamais cru que le directeur la renverrait pour vrai.
(suite plus tard)
jeudi 11 juillet 2013
11 juillet
Je ne me comprends pas totalement. Peu même. Parfois, je suis comme une inconnue pour moi. Et même une inconnue pas toujours sympathique. Je me demande si je voudrais être mon amie. J'en aurais des conseils à me donner! Si seulement je voulais les suivre. Je veux... un peu. Mais je remets à demain.
Je suis redevenue grosse. Comme avant. Mon vieux linge me fait. Le neuf n'est pas encore sorti sur des chaises, c'était mon idée d'hier, d'exposer mes nouvelles robes dans lesquelles je n'entre plus. Ce matin, je me suis réveillée pleine d'enthousiasme. Et puis le téléphone a sonné. C'était Vingt-deux ans. Elle me demandait si je voulais l'auto. Sa job l'avait appelée pour annuler sa journée de travail. Un appel à sept heures et quart pour dire qu'on n'avait pas besoin d'elle.
J'ai dit oui. Je ne savais pas pourquoi j'aurais besoin de l'auto mais j'avais tellement dit et répété à Vingt-deux ans que je la lui prêtais pour le travail uniquement et que sans travail, l'auto devait me revenir, que je ne pouvais pas changer d'idée sans perdre de la crédibilité.
Vingt-deux ans est arrivée en larmes. Dix-neuf ans, elle, triomphante, partait pour son travail de bureau, toute belle et habillée comme on s'habille pour travailler dans un chic bureau du Vieux-Montréal. Ma belle chérie.
Vingt-deux ans pleurait donc. Je l'ai invitée à sortir prendre un café. Il y a ça à chaque coin de rue, chez moi, des cafés! On est allées à un café plutôt loin parce que j'attendais que l'hémorragie de larmes se tarisse minimalement. Elle se dévalorisait, se disait incapable, bonne à rien et pleurait encore et encore. Le mieux dans ce temps-là, c'est de marcher sans rien dire, de toutes façons, elle n'écoute pas.
Après avoir tourné en rond, on s'est retrouvées dans un café Dépôt avec terrasse extérieure au coin de St-Laurent et Prince-Arthur. C'est bien, une terrasse pour pleurer.
J'ai peu parlé. J'ai écouté. Ensuite, elle a demandé à marcher encore. Jusqu'au Vieux Port. On est montées dans un bateau mouche. Croisière sur le fleuve. C'était mon idée. L'eau calme. Elle ne pleurait plus. Avait trouvé des amorces de solution. On a passé le pont Jacques-Cartier. Et puis les cubes de Habitat 67. J'ai commandé un autre café. Elle, rien. On n'avait rien mangé encore. Je la suivais là-dedans. Ma toute mince. Ne mange pas le matin et rarement le midi. Plus tard l'après-midi. Mince mais solide, pas rachitique. Quand on s'est quittées, elle me laissait l'auto. Je ne savais plus trop quoi faire avec.
J'y songeais quand le téléphone a sonné. Petite voix de ma malade. Ma plus grande. Celle qui a 24 ans. Argent. Pas payé le loyer. Pas payé votre loyer? Mais voyons, on est le onze. Elle a un compte mais il est à mon nom. À cause du bien-être. Aller chercher de l'argent pour elle. Elle s'en vient en auto. Elle a les yeux bizarres à son arrivée, vitreux, globuleux.
J'appelle son chum quand elle quitte. Elle a pris du speed hier. Le pot, elle ne l'a jamais arrêté. Elle lui a dit qu'elle en avait pris un demi, rien d'autre. Elle lui a menti encore. Il ne lui fait plus confiance. Probable qu'elle en a repris aujourd'hui car elle n'a ni dormi ni mangé. Il ne va pas appeler l'infirmier. À quoi bon? Il est fatigué, tellement fatigué. Il ne va pas toffer longtemps encore. Du coup, je suis fatiguée moi aussi.
Je la texte. Lui dis de faire attention. D'arrêter de consommer. De jeter ce qu'elle a sur elle. Ne pas continuer comme ça. Elle me répond qu'elle est à l'école. C'est vrai. Elle a repris son secondaire de soir. De quoi je me mêle? Impuissante je suis. Je ne peux que souhaiter que les choses aillent bien, le mieux possible.
Je texte 22 ans pour qu'elle vienne chercher quand elle veut la voiture dont je n'ai plus besoin. Elle arrive peu après. Et voilà Dix-neuf ans qui rentre de son travail, encore plus resplendissante qu'au matin. On est allées manger au restaurant toutes ensemble. Boire de la sangria. Trois femmes sans chums. On vient de rentrer. Vingt-deux ans est partie. Le soir tombe. Une autre journée qui se termine. Je ne bouge plus d'ici.
Je suis redevenue grosse. Comme avant. Mon vieux linge me fait. Le neuf n'est pas encore sorti sur des chaises, c'était mon idée d'hier, d'exposer mes nouvelles robes dans lesquelles je n'entre plus. Ce matin, je me suis réveillée pleine d'enthousiasme. Et puis le téléphone a sonné. C'était Vingt-deux ans. Elle me demandait si je voulais l'auto. Sa job l'avait appelée pour annuler sa journée de travail. Un appel à sept heures et quart pour dire qu'on n'avait pas besoin d'elle.
J'ai dit oui. Je ne savais pas pourquoi j'aurais besoin de l'auto mais j'avais tellement dit et répété à Vingt-deux ans que je la lui prêtais pour le travail uniquement et que sans travail, l'auto devait me revenir, que je ne pouvais pas changer d'idée sans perdre de la crédibilité.
Vingt-deux ans est arrivée en larmes. Dix-neuf ans, elle, triomphante, partait pour son travail de bureau, toute belle et habillée comme on s'habille pour travailler dans un chic bureau du Vieux-Montréal. Ma belle chérie.
Vingt-deux ans pleurait donc. Je l'ai invitée à sortir prendre un café. Il y a ça à chaque coin de rue, chez moi, des cafés! On est allées à un café plutôt loin parce que j'attendais que l'hémorragie de larmes se tarisse minimalement. Elle se dévalorisait, se disait incapable, bonne à rien et pleurait encore et encore. Le mieux dans ce temps-là, c'est de marcher sans rien dire, de toutes façons, elle n'écoute pas.
Après avoir tourné en rond, on s'est retrouvées dans un café Dépôt avec terrasse extérieure au coin de St-Laurent et Prince-Arthur. C'est bien, une terrasse pour pleurer.
J'ai peu parlé. J'ai écouté. Ensuite, elle a demandé à marcher encore. Jusqu'au Vieux Port. On est montées dans un bateau mouche. Croisière sur le fleuve. C'était mon idée. L'eau calme. Elle ne pleurait plus. Avait trouvé des amorces de solution. On a passé le pont Jacques-Cartier. Et puis les cubes de Habitat 67. J'ai commandé un autre café. Elle, rien. On n'avait rien mangé encore. Je la suivais là-dedans. Ma toute mince. Ne mange pas le matin et rarement le midi. Plus tard l'après-midi. Mince mais solide, pas rachitique. Quand on s'est quittées, elle me laissait l'auto. Je ne savais plus trop quoi faire avec.
J'y songeais quand le téléphone a sonné. Petite voix de ma malade. Ma plus grande. Celle qui a 24 ans. Argent. Pas payé le loyer. Pas payé votre loyer? Mais voyons, on est le onze. Elle a un compte mais il est à mon nom. À cause du bien-être. Aller chercher de l'argent pour elle. Elle s'en vient en auto. Elle a les yeux bizarres à son arrivée, vitreux, globuleux.
J'appelle son chum quand elle quitte. Elle a pris du speed hier. Le pot, elle ne l'a jamais arrêté. Elle lui a dit qu'elle en avait pris un demi, rien d'autre. Elle lui a menti encore. Il ne lui fait plus confiance. Probable qu'elle en a repris aujourd'hui car elle n'a ni dormi ni mangé. Il ne va pas appeler l'infirmier. À quoi bon? Il est fatigué, tellement fatigué. Il ne va pas toffer longtemps encore. Du coup, je suis fatiguée moi aussi.
Je la texte. Lui dis de faire attention. D'arrêter de consommer. De jeter ce qu'elle a sur elle. Ne pas continuer comme ça. Elle me répond qu'elle est à l'école. C'est vrai. Elle a repris son secondaire de soir. De quoi je me mêle? Impuissante je suis. Je ne peux que souhaiter que les choses aillent bien, le mieux possible.
Je texte 22 ans pour qu'elle vienne chercher quand elle veut la voiture dont je n'ai plus besoin. Elle arrive peu après. Et voilà Dix-neuf ans qui rentre de son travail, encore plus resplendissante qu'au matin. On est allées manger au restaurant toutes ensemble. Boire de la sangria. Trois femmes sans chums. On vient de rentrer. Vingt-deux ans est partie. Le soir tombe. Une autre journée qui se termine. Je ne bouge plus d'ici.
mardi 9 juillet 2013
Un autre congédiement
Ma Poulette vient de rentrer. On l'a mise à la porte du gym. On va aller manger au restaurant, tranquillement, ensemble. Ma petite fille à moi. Elle est dans la douche. Des fois, je la garderais tranquille à la maison. J'ai une amie qui fait ça avec sa fille adoptée de Chine qui était dans la même école que ma fille à moi, pour troubles graves d'apprentissage. Elle la garde à la maison à ne rien faire et paie tout pour elle. Sa fille a vingt ans. Je portais un gros jugement là-dessus. On s'est chicané elle et moi à ce sujet et on ne se parle plus. C'est fou le nombre d'amies que je ne vois plus cette année. Et le pire, c'est que ça ne me manque pas. Je suis devenue incapable de ne pas faire preuve d'authenticité. Pas vrai, je serais capable, mais je ne veux plus. Des fois, je la comprends cette mère de la garder à la maison sa fille adulte. Je la comprends mais je ne ferais pas pareil.
On a dit à Dix-neuf ans qu'on la congédiait parce qu'elle avait des problèmes avec le logiciel du gym. Qu'on voulait une fille comme elle, aussi gentille, mais qui comprend bien le logiciel. Détachement. Calme. Lucidité. Je ne dois pas prendre tout si personnel. C'est pas moi qui ai été congédiée, misère. Et puis, elle n'aimait pas tant que ça la job du gym. Ça la stressait. Restons calme et détachée lalalalelère.
Je suis contente que mon blogue soit privé, parce que c'est d'abord et avant tout un journal personnel mon blogue. Je laisse aller mes états d'âme et la plupart de mes lectrices/teurs sont anciens et me connaissent. Il y en a bien des nouveaux, reliés au monde de l'adoption et je suis contente qu'elles soient là elles aussi. Nouvelles mais qui vivent quelque chose de semblable à ce que j'ai vécu. Une grande aventure, adopter. Qui crée des liens, parents enfants mais également liens entre parents adoptants. Faut être un peu fous pour se donner tant de trouble!
On a dit à Dix-neuf ans qu'on la congédiait parce qu'elle avait des problèmes avec le logiciel du gym. Qu'on voulait une fille comme elle, aussi gentille, mais qui comprend bien le logiciel. Détachement. Calme. Lucidité. Je ne dois pas prendre tout si personnel. C'est pas moi qui ai été congédiée, misère. Et puis, elle n'aimait pas tant que ça la job du gym. Ça la stressait. Restons calme et détachée lalalalelère.
Je suis contente que mon blogue soit privé, parce que c'est d'abord et avant tout un journal personnel mon blogue. Je laisse aller mes états d'âme et la plupart de mes lectrices/teurs sont anciens et me connaissent. Il y en a bien des nouveaux, reliés au monde de l'adoption et je suis contente qu'elles soient là elles aussi. Nouvelles mais qui vivent quelque chose de semblable à ce que j'ai vécu. Une grande aventure, adopter. Qui crée des liens, parents enfants mais également liens entre parents adoptants. Faut être un peu fous pour se donner tant de trouble!
Et si...
... j'arrêtais de vouloir perdre du poids. Si je passais à autre chose. Si je mangeais ce que je veux, comme je veux, quand je veux, à la quantité que je veux. Si je buvais autant que je veux et des cocktails que j'adore et me refuse parce qu'il y a trop de calories dedans. Si je regardais des films en mangeant du chocolat. Si je ne me forçais plus pour faire quoi que ce soit. Juste ce qui me plaît. Aller au restaurant, aux restaurants, les essayer tous, inviter encore et encore. Faire le tour.
Alors, je serais grosse, très vraiment grosse. Horriblement grosse. J'ai onze livres de plus que mon poids santé, j'en aurais cinquante et puis cent et puis... deux cents? Ça se peut? Mais bien sûr que ça se peut et plus vite qu'on pense. J'ai pris six livres en quelques jours. Je n'ai qu'à continuer comme ça. J'ai déjà pesé 190 livres dans la quarantaine. J'ai des photos. Avec des enfants dans les bras. C'était mon époque adoption et famille d'accueil. Beau sourire de mère épanouie. Mais le corps,c'était pas joli joli. Des chandails trop grands pour cacher, des vestes pour cacher aussi, des cheveux embroussaillés qui encadrent des bajoux. Je ne faisais aucun sport. Je courais d'un bord et de l'autre, enfants, job, rendez-vous. J'avais l'air plus vieille qu'aujourd'hui. Sans rides mais plus vieille quand même. Négligée. Heureuse mais négligée, c'est ça qui se dégage de ces photos. La mère qui s'oublie. Qui s'oublie mais qui baise car je baisais dans ce temps-là. Avec un seul homme. Tout a changé à 48 ans avec ma séparation quand j'ai découvert le joyeux monde des sites de rencontres et que le nombre de partenaires s'est multiplié. Et le sport, de tous les types! Mais je m'égare. C'est pas de poids dont je parlais?
À trois cent livres,j'aurais de la misère à marcher. Je n'irais pas tant que ça dans les restaurants, j'aurais honte. Je m'écraserais partout, fatiguée. Traîner du poids en trop, c'est épuisant. Encore plus quand il fait chaud.
J'aurais le diabète. Et d'autres maladies. Je ne pourrais plus refuser les pilules du doc. Et les autres pilules pour combattre les effets secondaires des premières pilules. Mon père avait un pilulier très lourd et bien garni. Des pilules matin, midi, au souper, au coucher. Ma mère prenait une grosse soirée par semaine pour lui organiser le pilulier. Il était fatigué mon père. Diabétique. Se couchait tous les après-midis de congé. On le voyait peu.
Alors, si je veux vivre, arrêter de vouloir perdre du poids n'est pas une option.
Mais ma motivation est basse, faut bien l'admettre. Je me motive comme je peux, en essayant de me faire peur. La peur pogne moins qu'avant, faut croire.
Mais la peur freine quand même mes excès. Un peu.
Pas rempli mon programme du mardi. Pas de montagne, pas de Pilates et même pas de djembé. Demain sera un autre jour. Aujourd'hui, j'ai envie de déprimer en paix. Fait chaud, fait beau et je déprime. J'attends Dix-neuf ans. Je l'accueillerai avec mon plus beau sourire. Elle ne se doutera de rien. On ira manger au restaurant. J'aime ça aller au restaurant avec elle. Une fille de bonne compagnie, toujours prête à l'action. Je partirais en voyage avec elle. Longtemps. Mais elle travaille et évidemment, je m'en réjouis. Quand même, c'est de loin ma compagne de voyage favorite.
C'est une compagne agréable tout court. Son retour à la maison est finalement bien agréable pour moi. Pour elle? Je ne sais pas. Je ne le lui ai pas demandé. Mais globalement on s'entend bien.
J'ai un sentiment d'échec parce que je n'ai pas réussi à atteindre mon poids santé pour mon anniversaire. Je sais avec mon intellect qu'il ne faut pas et blablabla mais ce que je ressens, je ne le raisonne pas toujours. J'avais mis des efforts, ils n'ont pas suffi. J'avais mal calculé. Trop confiante un peu. Alors, dépitée, j'ai laissé aller davantage, ce qui fait que je m'éloigne de mon but. Et pas possible de rectifier le tir trop rapidement. Ça ne marche pas. Sinon, je le ferais.
Patience et longueur de temps, c'est tellement pas moi.
Alors, je serais grosse, très vraiment grosse. Horriblement grosse. J'ai onze livres de plus que mon poids santé, j'en aurais cinquante et puis cent et puis... deux cents? Ça se peut? Mais bien sûr que ça se peut et plus vite qu'on pense. J'ai pris six livres en quelques jours. Je n'ai qu'à continuer comme ça. J'ai déjà pesé 190 livres dans la quarantaine. J'ai des photos. Avec des enfants dans les bras. C'était mon époque adoption et famille d'accueil. Beau sourire de mère épanouie. Mais le corps,c'était pas joli joli. Des chandails trop grands pour cacher, des vestes pour cacher aussi, des cheveux embroussaillés qui encadrent des bajoux. Je ne faisais aucun sport. Je courais d'un bord et de l'autre, enfants, job, rendez-vous. J'avais l'air plus vieille qu'aujourd'hui. Sans rides mais plus vieille quand même. Négligée. Heureuse mais négligée, c'est ça qui se dégage de ces photos. La mère qui s'oublie. Qui s'oublie mais qui baise car je baisais dans ce temps-là. Avec un seul homme. Tout a changé à 48 ans avec ma séparation quand j'ai découvert le joyeux monde des sites de rencontres et que le nombre de partenaires s'est multiplié. Et le sport, de tous les types! Mais je m'égare. C'est pas de poids dont je parlais?
À trois cent livres,j'aurais de la misère à marcher. Je n'irais pas tant que ça dans les restaurants, j'aurais honte. Je m'écraserais partout, fatiguée. Traîner du poids en trop, c'est épuisant. Encore plus quand il fait chaud.
J'aurais le diabète. Et d'autres maladies. Je ne pourrais plus refuser les pilules du doc. Et les autres pilules pour combattre les effets secondaires des premières pilules. Mon père avait un pilulier très lourd et bien garni. Des pilules matin, midi, au souper, au coucher. Ma mère prenait une grosse soirée par semaine pour lui organiser le pilulier. Il était fatigué mon père. Diabétique. Se couchait tous les après-midis de congé. On le voyait peu.
Alors, si je veux vivre, arrêter de vouloir perdre du poids n'est pas une option.
Mais ma motivation est basse, faut bien l'admettre. Je me motive comme je peux, en essayant de me faire peur. La peur pogne moins qu'avant, faut croire.
Mais la peur freine quand même mes excès. Un peu.
Pas rempli mon programme du mardi. Pas de montagne, pas de Pilates et même pas de djembé. Demain sera un autre jour. Aujourd'hui, j'ai envie de déprimer en paix. Fait chaud, fait beau et je déprime. J'attends Dix-neuf ans. Je l'accueillerai avec mon plus beau sourire. Elle ne se doutera de rien. On ira manger au restaurant. J'aime ça aller au restaurant avec elle. Une fille de bonne compagnie, toujours prête à l'action. Je partirais en voyage avec elle. Longtemps. Mais elle travaille et évidemment, je m'en réjouis. Quand même, c'est de loin ma compagne de voyage favorite.
C'est une compagne agréable tout court. Son retour à la maison est finalement bien agréable pour moi. Pour elle? Je ne sais pas. Je ne le lui ai pas demandé. Mais globalement on s'entend bien.
J'ai un sentiment d'échec parce que je n'ai pas réussi à atteindre mon poids santé pour mon anniversaire. Je sais avec mon intellect qu'il ne faut pas et blablabla mais ce que je ressens, je ne le raisonne pas toujours. J'avais mis des efforts, ils n'ont pas suffi. J'avais mal calculé. Trop confiante un peu. Alors, dépitée, j'ai laissé aller davantage, ce qui fait que je m'éloigne de mon but. Et pas possible de rectifier le tir trop rapidement. Ça ne marche pas. Sinon, je le ferais.
Patience et longueur de temps, c'est tellement pas moi.
Forme et poids
Je n'en donne pas grand nouvelle parce que j'ai repris du poids, j'en ai vaguement honte et je voudrais venir écrire "voilà, j'avais repris du poids, j'ai tout reperdu en un éclair et j'ai atteint mon poids santé." C'est ça que je voudrais écrire mais comme ce n'est pas la réalité, pas encore, bref, pas trop fière de moi. Et il ne sert à rien de se morfondre et de regretter, je le sais, je le sais.
Ce qu'il faut, c'est de l'action et je suis dans l'action. Positif. Cent fois sur le métier remettre son ouvrage et Paris ne s'est pas construit en un jour et Perrette et le pot au lait (oups, Perrette n'a rien à voir là-dedans).
Alors, le lundi matin cours de yoga et le soir, natation avec ma fille. Nouveau, la piscine. Faut du nouveau, Une femme en santé me l'avait dit. Moi, je nage et fais ce que je me rappelle de mes cours d'aquaforme et ma fille se fait admirer dans son bikini. Chacune ses priorités!
Mardi, montagne et Pilates.
Mercredi, entraîneur et yoga en soirée.
Jeudi, montagne et piscine.
Vendredi, musculation et ... rien d'autre.
Samedi, yoga le matin et montagne en pm.
Dimanche, musculation et montagne.
C'est le programme prévu qui a commencé hier. Pour ce qui est de maigrir, je sais comment, suffit de le faire, eheh! Simple, non? Ouais!
169 livres ce matin pour cinq pieds sept pouces, 11 livres au-dessus de mon poids santé.
Ce qu'il faut, c'est de l'action et je suis dans l'action. Positif. Cent fois sur le métier remettre son ouvrage et Paris ne s'est pas construit en un jour et Perrette et le pot au lait (oups, Perrette n'a rien à voir là-dedans).
Alors, le lundi matin cours de yoga et le soir, natation avec ma fille. Nouveau, la piscine. Faut du nouveau, Une femme en santé me l'avait dit. Moi, je nage et fais ce que je me rappelle de mes cours d'aquaforme et ma fille se fait admirer dans son bikini. Chacune ses priorités!
Mardi, montagne et Pilates.
Mercredi, entraîneur et yoga en soirée.
Jeudi, montagne et piscine.
Vendredi, musculation et ... rien d'autre.
Samedi, yoga le matin et montagne en pm.
Dimanche, musculation et montagne.
C'est le programme prévu qui a commencé hier. Pour ce qui est de maigrir, je sais comment, suffit de le faire, eheh! Simple, non? Ouais!
169 livres ce matin pour cinq pieds sept pouces, 11 livres au-dessus de mon poids santé.
vendredi 5 juillet 2013
Miracle
Dix-neuf ans a commencé une nouvelle job mardi. Comme c'était un travail de bureau, qu'elle était à l'essai et que j'étais certaine qu'on la mettrait à la porte, je ne me faisais aucune joie. Au neutre. Mais voilà qu'elle a fait trois jours et qu'ils la gardent! Surprise.
Je n'ose pas encore me réjouir parce que je crains encore qu'on ne la garde pas. Trois jours, c'est pas beaucoup et chat échaudé...
Elle se retrouve donc avec deux jobs! Incroyable. Comme elle préfère nettement le travail de bureau au travail au gym, elle va demander au gym de la remplacer et fera les deux places tant que ça ne sera pas le cas. Son travail de bureau est au courant de la deuxième job et ne lui demande pas pour l'instant de travailler le vendredi à cause de ça. Elle va donc travailler au gym aujourd'hui et dimanche. Le travail au bureau aura cependant besoin d'elle cinq jours par semaine dès que c'est réglé.
C'est certainement une belle et bonne nouvelle. Dans une autre semaine, si ça fonctionne toujours,je serai véritablement contente de la chose. Là, on dirait que je n'y crois pas encore. Ça a toujours été son rêve de travailler dans un bureau. Je croyais que c'était totalement impossible étant donné son peu de scolarité et ses problèmes d'apprentissage et je ne l'ai jamais encouragée en ce sens. Me voilà abasourdie!
Je n'ose pas encore me réjouir parce que je crains encore qu'on ne la garde pas. Trois jours, c'est pas beaucoup et chat échaudé...
Elle se retrouve donc avec deux jobs! Incroyable. Comme elle préfère nettement le travail de bureau au travail au gym, elle va demander au gym de la remplacer et fera les deux places tant que ça ne sera pas le cas. Son travail de bureau est au courant de la deuxième job et ne lui demande pas pour l'instant de travailler le vendredi à cause de ça. Elle va donc travailler au gym aujourd'hui et dimanche. Le travail au bureau aura cependant besoin d'elle cinq jours par semaine dès que c'est réglé.
C'est certainement une belle et bonne nouvelle. Dans une autre semaine, si ça fonctionne toujours,je serai véritablement contente de la chose. Là, on dirait que je n'y crois pas encore. Ça a toujours été son rêve de travailler dans un bureau. Je croyais que c'était totalement impossible étant donné son peu de scolarité et ses problèmes d'apprentissage et je ne l'ai jamais encouragée en ce sens. Me voilà abasourdie!
mardi 2 juillet 2013
Nouvelle lectrice
J'ai une nouvelle lectrice dont la petite fille adoptée a un diagnostic de trouble de l'attachement. Comme je parle de poids et de toutes sortes d'autres choses qui n'ont pas rapport à l'adoption, je pense qu'elle va être un peu perdue dans mon blogue. Alors, j'écris ce billet-ci pour elle. Si c'était à refaire, je changerais quoi dans ce que j'ai fait avec ma fille qui a des troubles de l'attachement? Si c'était à refaire, je saurais qu'il s'agit d'un trouble permanent qui ne se guérit pas. On va me contredire là-dessus et c'est correct, il y a plein de théories et éteindre l'espoir en partant n'est pas très winner.
Mais si on part de la prémisse que le trouble en est un permanent et qu'il faut vivre avec au lieu de le combattre, toute notre attitude change. On cesse alors de vouloir absolument materner ou paterner pour plutôt accompagner. Le but n'est plus de vivre une relation affective "normale" avec cet enfant qui nous est confié. Le but devient de réguler le comportement pour que cette enfant fonctionne le mieux possible dans la société une fois adulte, avec ou sans nous.
On parle alors de diriger le comportement avec un encadrement strict. Pas de récompense ou de punition, inutiles. Mais des conséquences inflexibles. L'enfant doit être surveillé en permanence car il n'a pas de contrôle interne. Ce fameux contrôle qui vient des non que le parent dit à l'enfant, le petit "normal" finit par internaliser ces limites imposées, par les faire siennes, d'abord et avant tout parce qu'il aime son parent et veut lui plaire. L'enfant en trouble de l'attachement ne veut pas plaire à son parent. Il peut charmer les étrangers, car ils ne sont pas menaçants, mais le parent qui joue un rôle de parent aimant, lui, est perçu comme une menace.
Le parent disciplinaire et qui ne fait pas de demande affective est beaucoup moins menaçant.
En fait, toute forme d'encadrement neutre fonctionne avec ces enfants. Le prof le plus sévère de l'école, celui à qui on ne peut rien passer. Le pensionnat. Les camps de vacances structurés. Plus tard, les centres d'accueil, surtout ceux à encadrement maximal. Ces formules fournissent au jeune le contrôle qui lui manque tant. Quand tout est prévisible et qu'on ne lui fait aucune demande affective à laquelle il ne peut pas répondre, l'enfant se détend enfin, relâche sa vigilance épuisante, fait ce qui doit être fait, parce que c'est clair et immuable. Douche que tu le veuilles ou pas, parce que c'est ça qui se passe ici maintenant, manger parce qu' on mange ici maintenant et ainsi de suite. Pas besoin de se prendre en charge. On le fait pour lui. Sans demande affective. Calme et constance.
L'espoir, c'est qu'après toute cette modulation du comportement, la personne une fois adulte ait intégré ce modèle martelé année après année et jour après jour et sache se conduire d'une façon socialement acceptable.
Parfois, le comportement dépasse les capacités d'un simple parent même super bien informé. Quand l'enfant casse tout et qu'il grandit, quand il en vient à nous faire peur, il faut accepter qu'on n'est vraiment plus la bonne personne pour en prendre soin. Ça ne s'appelle pas de l'abandon, ça s'appelle prendre bien soin de son enfant en trouvant la meilleure ressource pour lui. S'acharner à garder un enfant au comportement destructeur n'est pas lui rendre service et surtout ne pas nous rendre service à nous et aux autres enfants qui vivront une enfance misérable à cause de ce frère ou soeur qui ne peut pas vivre en famille.
Mais je sais fort bien que ma nouvelle lectrice n'en est pas là. Sa petite a quatre ans!
Ce que je vivais également, c'était une certaine culpabilité à caliner mes autres enfants et pas celle-là, que je ne pouvais pas approcher. Une psy m'avait bien aidée à ce niveau. Ne pas priver les autres enfants à cause de l'enfant en trouble de l'attachement. Pour eux, l'affection est essentielle à leur développement et en plus, ils souffrent des crises et du comportement perturbateur de l'enfant en trouble de l'attachement. Dans ce cas-ci, non, on ne traite pas nos enfants pareil et c'est pour répondre aux vrais besoins de chacun.
Il est essentiel d'avoir de l'appui pour soi, pas seulement pour l'enfant. Quelqu'un qui nous valorise, nous soutient, nous dit qu'on fait bien, car il ne faut pas oublier qu'aux yeux extérieurs, notre discipline et intransigeance envers cet enfant peuvent ressembler à un manque d'amour. S'ils savaient... ils comprendraient qu'en ne laissant rien passer, on aide énormément notre enfant qui a besoin de modelage strict. Mais ils ne savent pas, alors il nous faut quelqu'un qui comprend et soutient. Essentiel. Un ou une spécialiste des troubles de l'attachement. Moi, je voyais la psychologue Diane Quévillon, à Montréal, et elle m'a apporté une aide extraordinaire. Pas besoin d'expliquer beaucoup, les troubles de l'attachement chez l'enfant adopté, c'est sa spécialité. Quel immense plaisir de se sentir si totalement et entièrement comprise!
Est-ce que j'ai suivi les conseils que je donne? Non, pas totalement. J'ai beaucoup essayé de créer une relation affective, j'ai gardé espoir longtemps, très longtemps. J'ai souvent cédé. Fallait pas. Jamais. Pas avec ces enfants. J'ai pleuré devant elle. Mauvaise idée. Une mère qui s'écroule est la dernière chose dont ces enfants ont besoin.
En fait, ce n'est que quand elle a eu quinze ans que j'ai abandonné, attention, je n'ai pas abandonné mon enfant, j'ai abandonné l'idée de devenir sa mère. J'ai dit très clairement que je serais toujours là pour elle, mais que nous ne vivrions plus jamais ensemble, que je l'accompagnerais dans sa vie. Tout s'est assaini à partir de ce moment et notre relation est devenue bonne. Je n'étais plus sa mère, donc plus de menace affective.
Dans les faits, j'étais et je suis encore sa mère, c'est moi qui allais en cour quand elle faisait des bêtises, c'est moi qui payais pour elle, j'allais aux réunions, je l'emmenais chez le dentiste, j'allais chercher les bulletins scolaires, je voyais à ses vêtements et je répondais à ses demandes mais affectivement, c'était différent.
Ceci dit, il y a trouble de l'attachement de sévère à moins sévère. Je ne suis pas une spécialiste et je parle de mon vécu à moi et de ma fille à moi. Il ne faut absolument pas généraliser. La maman va consulter Johanne Lemieux, une sommité en la matière. C'est à elle qu'il faut se fier. Je lui souhaite le meilleur, certainement. Et surtout, surtout, de prendre soin d'elle. Très dur de vivre avec un enfant en trouble de l'attachement et plus dur pour la mère, car c'est le plus souvent elle qui est rejetée par l'enfant. Alors, du support, oui, mais d'abord pour la mère! Faut en parler aussi. Très bon qu'elle ait un blogue. Le mien était ouvert quand mes enfants étaient mineures. Aidant.
Mais si on part de la prémisse que le trouble en est un permanent et qu'il faut vivre avec au lieu de le combattre, toute notre attitude change. On cesse alors de vouloir absolument materner ou paterner pour plutôt accompagner. Le but n'est plus de vivre une relation affective "normale" avec cet enfant qui nous est confié. Le but devient de réguler le comportement pour que cette enfant fonctionne le mieux possible dans la société une fois adulte, avec ou sans nous.
On parle alors de diriger le comportement avec un encadrement strict. Pas de récompense ou de punition, inutiles. Mais des conséquences inflexibles. L'enfant doit être surveillé en permanence car il n'a pas de contrôle interne. Ce fameux contrôle qui vient des non que le parent dit à l'enfant, le petit "normal" finit par internaliser ces limites imposées, par les faire siennes, d'abord et avant tout parce qu'il aime son parent et veut lui plaire. L'enfant en trouble de l'attachement ne veut pas plaire à son parent. Il peut charmer les étrangers, car ils ne sont pas menaçants, mais le parent qui joue un rôle de parent aimant, lui, est perçu comme une menace.
Le parent disciplinaire et qui ne fait pas de demande affective est beaucoup moins menaçant.
En fait, toute forme d'encadrement neutre fonctionne avec ces enfants. Le prof le plus sévère de l'école, celui à qui on ne peut rien passer. Le pensionnat. Les camps de vacances structurés. Plus tard, les centres d'accueil, surtout ceux à encadrement maximal. Ces formules fournissent au jeune le contrôle qui lui manque tant. Quand tout est prévisible et qu'on ne lui fait aucune demande affective à laquelle il ne peut pas répondre, l'enfant se détend enfin, relâche sa vigilance épuisante, fait ce qui doit être fait, parce que c'est clair et immuable. Douche que tu le veuilles ou pas, parce que c'est ça qui se passe ici maintenant, manger parce qu' on mange ici maintenant et ainsi de suite. Pas besoin de se prendre en charge. On le fait pour lui. Sans demande affective. Calme et constance.
L'espoir, c'est qu'après toute cette modulation du comportement, la personne une fois adulte ait intégré ce modèle martelé année après année et jour après jour et sache se conduire d'une façon socialement acceptable.
Parfois, le comportement dépasse les capacités d'un simple parent même super bien informé. Quand l'enfant casse tout et qu'il grandit, quand il en vient à nous faire peur, il faut accepter qu'on n'est vraiment plus la bonne personne pour en prendre soin. Ça ne s'appelle pas de l'abandon, ça s'appelle prendre bien soin de son enfant en trouvant la meilleure ressource pour lui. S'acharner à garder un enfant au comportement destructeur n'est pas lui rendre service et surtout ne pas nous rendre service à nous et aux autres enfants qui vivront une enfance misérable à cause de ce frère ou soeur qui ne peut pas vivre en famille.
Mais je sais fort bien que ma nouvelle lectrice n'en est pas là. Sa petite a quatre ans!
Ce que je vivais également, c'était une certaine culpabilité à caliner mes autres enfants et pas celle-là, que je ne pouvais pas approcher. Une psy m'avait bien aidée à ce niveau. Ne pas priver les autres enfants à cause de l'enfant en trouble de l'attachement. Pour eux, l'affection est essentielle à leur développement et en plus, ils souffrent des crises et du comportement perturbateur de l'enfant en trouble de l'attachement. Dans ce cas-ci, non, on ne traite pas nos enfants pareil et c'est pour répondre aux vrais besoins de chacun.
Il est essentiel d'avoir de l'appui pour soi, pas seulement pour l'enfant. Quelqu'un qui nous valorise, nous soutient, nous dit qu'on fait bien, car il ne faut pas oublier qu'aux yeux extérieurs, notre discipline et intransigeance envers cet enfant peuvent ressembler à un manque d'amour. S'ils savaient... ils comprendraient qu'en ne laissant rien passer, on aide énormément notre enfant qui a besoin de modelage strict. Mais ils ne savent pas, alors il nous faut quelqu'un qui comprend et soutient. Essentiel. Un ou une spécialiste des troubles de l'attachement. Moi, je voyais la psychologue Diane Quévillon, à Montréal, et elle m'a apporté une aide extraordinaire. Pas besoin d'expliquer beaucoup, les troubles de l'attachement chez l'enfant adopté, c'est sa spécialité. Quel immense plaisir de se sentir si totalement et entièrement comprise!
Est-ce que j'ai suivi les conseils que je donne? Non, pas totalement. J'ai beaucoup essayé de créer une relation affective, j'ai gardé espoir longtemps, très longtemps. J'ai souvent cédé. Fallait pas. Jamais. Pas avec ces enfants. J'ai pleuré devant elle. Mauvaise idée. Une mère qui s'écroule est la dernière chose dont ces enfants ont besoin.
En fait, ce n'est que quand elle a eu quinze ans que j'ai abandonné, attention, je n'ai pas abandonné mon enfant, j'ai abandonné l'idée de devenir sa mère. J'ai dit très clairement que je serais toujours là pour elle, mais que nous ne vivrions plus jamais ensemble, que je l'accompagnerais dans sa vie. Tout s'est assaini à partir de ce moment et notre relation est devenue bonne. Je n'étais plus sa mère, donc plus de menace affective.
Dans les faits, j'étais et je suis encore sa mère, c'est moi qui allais en cour quand elle faisait des bêtises, c'est moi qui payais pour elle, j'allais aux réunions, je l'emmenais chez le dentiste, j'allais chercher les bulletins scolaires, je voyais à ses vêtements et je répondais à ses demandes mais affectivement, c'était différent.
Ceci dit, il y a trouble de l'attachement de sévère à moins sévère. Je ne suis pas une spécialiste et je parle de mon vécu à moi et de ma fille à moi. Il ne faut absolument pas généraliser. La maman va consulter Johanne Lemieux, une sommité en la matière. C'est à elle qu'il faut se fier. Je lui souhaite le meilleur, certainement. Et surtout, surtout, de prendre soin d'elle. Très dur de vivre avec un enfant en trouble de l'attachement et plus dur pour la mère, car c'est le plus souvent elle qui est rejetée par l'enfant. Alors, du support, oui, mais d'abord pour la mère! Faut en parler aussi. Très bon qu'elle ait un blogue. Le mien était ouvert quand mes enfants étaient mineures. Aidant.
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