Je ne me comprends pas totalement. Peu même. Parfois, je suis comme une inconnue pour moi. Et même une inconnue pas toujours sympathique. Je me demande si je voudrais être mon amie. J'en aurais des conseils à me donner! Si seulement je voulais les suivre. Je veux... un peu. Mais je remets à demain.
Je suis redevenue grosse. Comme avant. Mon vieux linge me fait. Le neuf n'est pas encore sorti sur des chaises, c'était mon idée d'hier, d'exposer mes nouvelles robes dans lesquelles je n'entre plus. Ce matin, je me suis réveillée pleine d'enthousiasme. Et puis le téléphone a sonné. C'était Vingt-deux ans. Elle me demandait si je voulais l'auto. Sa job l'avait appelée pour annuler sa journée de travail. Un appel à sept heures et quart pour dire qu'on n'avait pas besoin d'elle.
J'ai dit oui. Je ne savais pas pourquoi j'aurais besoin de l'auto mais j'avais tellement dit et répété à Vingt-deux ans que je la lui prêtais pour le travail uniquement et que sans travail, l'auto devait me revenir, que je ne pouvais pas changer d'idée sans perdre de la crédibilité.
Vingt-deux ans est arrivée en larmes. Dix-neuf ans, elle, triomphante, partait pour son travail de bureau, toute belle et habillée comme on s'habille pour travailler dans un chic bureau du Vieux-Montréal. Ma belle chérie.
Vingt-deux ans pleurait donc. Je l'ai invitée à sortir prendre un café. Il y a ça à chaque coin de rue, chez moi, des cafés! On est allées à un café plutôt loin parce que j'attendais que l'hémorragie de larmes se tarisse minimalement. Elle se dévalorisait, se disait incapable, bonne à rien et pleurait encore et encore. Le mieux dans ce temps-là, c'est de marcher sans rien dire, de toutes façons, elle n'écoute pas.
Après avoir tourné en rond, on s'est retrouvées dans un café Dépôt avec terrasse extérieure au coin de St-Laurent et Prince-Arthur. C'est bien, une terrasse pour pleurer.
J'ai peu parlé. J'ai écouté. Ensuite, elle a demandé à marcher encore. Jusqu'au Vieux Port. On est montées dans un bateau mouche. Croisière sur le fleuve. C'était mon idée. L'eau calme. Elle ne pleurait plus. Avait trouvé des amorces de solution. On a passé le pont Jacques-Cartier. Et puis les cubes de Habitat 67. J'ai commandé un autre café. Elle, rien. On n'avait rien mangé encore. Je la suivais là-dedans. Ma toute mince. Ne mange pas le matin et rarement le midi. Plus tard l'après-midi. Mince mais solide, pas rachitique. Quand on s'est quittées, elle me laissait l'auto. Je ne savais plus trop quoi faire avec.
J'y songeais quand le téléphone a sonné. Petite voix de ma malade. Ma plus grande. Celle qui a 24 ans. Argent. Pas payé le loyer. Pas payé votre loyer? Mais voyons, on est le onze. Elle a un compte mais il est à mon nom. À cause du bien-être. Aller chercher de l'argent pour elle. Elle s'en vient en auto. Elle a les yeux bizarres à son arrivée, vitreux, globuleux.
J'appelle son chum quand elle quitte. Elle a pris du speed hier. Le pot, elle ne l'a jamais arrêté. Elle lui a dit qu'elle en avait pris un demi, rien d'autre. Elle lui a menti encore. Il ne lui fait plus confiance. Probable qu'elle en a repris aujourd'hui car elle n'a ni dormi ni mangé. Il ne va pas appeler l'infirmier. À quoi bon? Il est fatigué, tellement fatigué. Il ne va pas toffer longtemps encore. Du coup, je suis fatiguée moi aussi.
Je la texte. Lui dis de faire attention. D'arrêter de consommer. De jeter ce qu'elle a sur elle. Ne pas continuer comme ça. Elle me répond qu'elle est à l'école. C'est vrai. Elle a repris son secondaire de soir. De quoi je me mêle? Impuissante je suis. Je ne peux que souhaiter que les choses aillent bien, le mieux possible.
Je texte 22 ans pour qu'elle vienne chercher quand elle veut la voiture dont je n'ai plus besoin. Elle arrive peu après. Et voilà Dix-neuf ans qui rentre de son travail, encore plus resplendissante qu'au matin. On est allées manger au restaurant toutes ensemble. Boire de la sangria. Trois femmes sans chums. On vient de rentrer. Vingt-deux ans est partie. Le soir tombe. Une autre journée qui se termine. Je ne bouge plus d'ici.
9 commentaires:
Que de mouvements autour de toi ma belle Femme Libre. Quand une des tes filles va bien l'autre ne feel pas trop ... Ça doit être bien épuisant tout cela, mais en même temps as-tu remarqué qu'elles reviennent vers toi, car tu sembles avoir d'une mère qui est là malgré ce qui arrive :-) Je les envie !
Je sais que le poids c'est une histoire personnelle, mais faudrait pas non plus que vous voyiez les choses plus noires qu'elles ne le sont! 6 livres de votre poids santé, c'est pas si loin!
Hop la déprime par dessus bord, le succès n'est pas hors d'atteinte! On recherche l'équilibre cette fois! Entre ce qui est mangé et ce qui est brulé. Puis un léger débalancement pour faire pencher le tout du bon bord plus lentement et sans excès de zèle :o) Sans se faire de misère !!!
Je sais, vous allez me dire qu'avec vous ça ne marche pas. Confidence pour confidence, je stagne aussi avec cette méthode. Mais je sais que pour être mince pour la vie, je me dois de me comporter comme une mince. Elles s'autorégulent, les minces. Elles se permettent une fois, puis sont raisonnables une autre fois. C'est ca l'équilibre. Je pense que le secret est dans cet apprentissage là.
La Mère Michèle, je suis à quinze livres de mon poids santé ce matin. On dirait qu'il faut que je frôle la catastrophe, que je la provoque même, pour réagir. Mais je réagis. Là, tout de suite, maintenant. Et non, ça ne sera pas la technique des petits pas. Je ne veux pas stagner. Soit j'engraisse, soit je maigris fermement et efficacement. Mais stagner? Non. Surtout pas.
Je ne peux pas me comporter comme une naturellement mince parce que je n'en suis pas une. Je suis une obèse dans ma tête, même si je n'ai jamais été obèse pour vrai mais souvent en surpoids, j'ai des comportements et des impulsions d'obèse. L'équilibre naturel, ce n'est pas pour moi. Si équilibre il y a un jour, ce sera un équilibre artificiel, contrôlé, mesuré.
Il n'y a pas de méthode universelle pour maigrir, c'est bien vrai. La bonne méthode, c'est celle qui marche. Il me reste à valider cette constatation en arrivant à des résultats concrets.
Retomber pour mieux se relever et vaincre. J'en suis là. Encore. Et puis après?
Et en fait, je ne suis pas tombée. Je me suis délibérément laissé aller. Pourquoi j'ai fait ça? Bon, la réponse n'est pas évidente. Pas claire du tout. Pourquoi je me suis laissé regrossir comme ça? Je ne sais pas. J'en avais besoin et envie je pense. Irrationnel.
Mais l'important, c'est que ça arrête. J'ai plein d'amies virtuelles qui m'ont indiqué des pistes. Que j'ai l'intention de suivre. Toutes. Oui. Toutes. Un régime après l'autre. Dukan. Ensuite le régime à la soupe. Ensuite le régime de Gen. Ou dans un ordre différent. Mais le régime de l'équilibre, celui du gros bon sens, du morceau de gâteau unique et qui n'entraîne pas d'excès par la suite? Non, j'en suis incapable. Ça ne marche effectivement pas du tout avec moi. Dû à ma mentalité d'obèse? À mon addiction au sucre? À mon allergie à la raisonnabilité? Probablement un peu de tout ça.
Ceci dit, merci de m'écrire même si je semble m'opposer à tout ce que vous tentez de me dire! ;o)
Comme on se connaît depuis longtemps et qu'on s'aime bien, je sais que vous ne m'en voudrez pas!
Une femme en santé,
Oui, du mouvement. Mais je me sens bien aujourd'hui. En paix.
Accepter ce que je ne peux changer.
Je ne peux que me changer moi et prendre soin de moi en premier. Voilà. Simple.
J'ai acheté la cure du dr Terry Willard à un des magasins d'aliments naturels de mon quartier, à 22 h hier soir! Herbal D-Tox que ça s'appelle. J'ai commencé ce matin. Va me faire du bien. Me fait déjà du bien.
Alors je prends exemple sur toi. La personne la plus importante, c'est soi. Tellement vrai. Et se mettre en avant aussi. Foncer. Bouger.
Je vais en régler des affaires aujourd'hui. Je me suis levée à cinq heures!
Je ne vous en veux pas *lol*
Faire qq chose pour obtenir des résultats rapidement, je comprends.
Mais ne jamais atteindre l'équilibre, je trouve ça triste!
Je ne surveille pas vraiment ce que je mange (honte à moi) et je n'ai pas repris un gramme depuis novembre dernier, Noël inclus!!! Je varie entre 1 et 3 lb lors des règles. Je pense que j'ai appris l'équilibre :) Quoi que trop tôt dans ma perte de poids! En avait encore au moins 20lb à perdre...
Je suis consciente néanmoins, que pour être plus mince, pour toujours, je devrai ajuster mon bol alimentaire à la baisse. Pcq plus on est mince, moins on a "besoin" de manger. C'est le bout de chemin qui reste encore à faire.
Je les aime bien vos filles. C'est drôle combien on s'attache au fil du temps que ces histoires touchent et intéressent.
Oui, plus on est mince, moins on a besoin de manger, c'est bien vrai. À moins d'avoir une forte musculature. Ce qui me sauve, c'est ça. Même en surpoids, ça ne paraît pas trop parce que je fais de la musculation. Ça, je ne le lâche pas. J'aime ça maintenant, une bonne chose de gagnée! Arriver à maintenir, c'est certain que c'est ça l'équilibre, une fois le poids désiré atteint, La mère Michèle! Bravo.
Un autre prof,
Moi aussi, je les aime! ;o)
j'aimerai bien rencontrer toute la famille... elles ont l'air top vos filles, moi meme j en ai 2 24 et 19
Publier un commentaire