vendredi 14 août 2015

Amie et réflexions diverses

Dîner avec mon amie qui se marie ce mois-ci. Une femme qui fait ce qu'elle dit! J'aime ça. Elle dit depuis longtemps qu'elle va se marier quand elle aura soixante ans, elle les a eus en juillet et en août, bingo, le mariage! Évidemment, elle avait déjà le candidat sous la main et elle vit avec lui depuis plusieurs années, ça aide! 

Je ne l'avais pas vue depuis l'automne. Elle a eu le temps de faire un solide burnout de son travail, de s'en remettre un peu. Elle est toujours sous antidépresseurs mais est retournée travailler. Elle voit une psy. Ce que j'aime d'elle, c'est qu'elle est totalement capable de distinguer sa vie amoureuse de sa vie professionnelle. Quand elle a eu besoin d'appui pour son fameux burn-out, elle n'a même pas pensé demander l'aide de son conjoint. Ni celle de ses amies d'ailleurs, je n'étais même pas au courant! Ce n'est pas du tout parce qu'elle n'aime pas son conjoint, mais bien parce qu'il n'a rien à voir avec un burnout de travail. Je pense que c'est une sage décision et que si son couple fonctionne, c'est pour plein de raisons, mais entre autres parce qu'elle ne demande pas au conjoint ce qui ne lui appartient pas de donner et l'inverse est vrai. Elle a toujours pu faire des voyages sans lui avec sa bénédiction par exemple. Leur respect mutuel pour leur vie privée extérieure au couple est remarquable. 

Elle va donc mieux avec l'aide de sa psy, d'antidépresseurs et de réflexions et lectures sur son anxiété face à l'avenir. Apprendre à vivre le ici maintenant. Je suis tout à fait là-dedans avec le yoga. Pas que je réussisse, mais je tends, je tends. Méditer dans le yin yoga. Pour l'instant, je souffre trop pour me laisser aller au moment présent dans le yin. On prend des poses difficiles pour moi et on les tient cinq minutes et des fois plus. Je souffre. Et quand je me dis que je n'en peux vraiment plus et que je vais sortir de l'asana, peu importe ce que les autres en pensent, fuck l'orgueil, oui, je serai la seule des 20 personnes courageuses à ne pas avoir tenu, alors, et toujours alors à ce moment précis, notre ange professeure (j'adore cette fille qui a la voix et la gentillesse d'un ange!) dit toujours avec douceur "Encore dix respirations. On inspire doucement mais à fond, on expiiiire" et ça dure dix fois ce truc de respiration où le corps écartelé combat la souffrance sans la combattre, en l'acceptant dans la respiration. Ça ressemble un peu à un accouchement. Est-ce que j'aime le yin yoga? J'adore, j'adore et j'en redemande et tant que la prof-ange sera là, j'y serai aussi. 

Pas surprenant, me dit mon amie au dîner d'hier, tu aimes souffrir! Je ris mais elle a raison. Il y a quelque chose que j'aime là-dedans. Le dépassement de soi? Oui, le dépassement de soi. 

14 commentaires:

Pur bonheur a dit...

Je te trouve pas mal bonne de t'étirer ainsi en faisant du yoga. Je ne sais pas à quel point j'en serais capable avec mes douleurs au dos. Continues , je suis certaine que ça va t'éviter de faire de l'arthrose précoce.

unautreprof a dit...

C'est vrai que c'est sain de ne pas demander à son amoureux ce genre de support. Ça demande une belle maturité je trouve. Tu sais bien que moi je tombe là-dedans un peu. Un défi tiens! Un autre, pourquoi pas?
Aimer le dépassement, je comprends, dans la souffrance? Ah ça non! (je vais plutôt devenir très persévérante et astucieuse pour contourner la souffrance, quitte à allonger le chemin!!) Mais ce genre de dépassement, c'est très «athlétique» et même physique je dirais, et ça m'aide pas aussi à produire des endorphines?

Tant qu'on connait nos limites, pourquoi pas?

Éphémère a dit...

J'admire beaucoup votre persévérance à faire du Yoga. Je trouve ça inspirant.

J'essaye aussi de toujours faire ce que je dis. C'est très long, parfois, mais je finis toujours, en général, par le faire.

Tiffany a dit...

Je suis un peu comme toi avec la souffrance. J'aime bien aller au-delà de mes limites. À l'époque c'était la course qui me faisait faire ca. Encore un petit km. Un peu plus vite. Une petite sortie ce soir même si je suis fatiguée. c'est qu'après, on se sent mieux.

Pour ce qui est du couple, je suis d'accord à aller demander de l'aide à l'extérieur du couple lorsque l'on vit qqch comme un burnout ou une dépression, mais je suis aussi d'avis que le soutient et l'écoute de son conjoint est essentiel. Si ton conjoint fait comme si de rien n'était ou ne te soutient pas dans cette épreuve, alors je trouve que la notion du couple perd un peu de sa valeur. Le couple, c'est pour partager les beaux moments, mais aussi les moments plus difficiles.

unautreprof a dit...

Je pense que ce que dis Tiffany est vrai aussi, c'est le cas pour moi, mais quand l'attente n'est pas là, je pense que c'est plus sain au bout de compte. Par contre, je ne serais pas intéressée à être avec un mec qui s'en fiche.

Anonyme a dit...

Votre billet me touche puisque des problèmes au travail j'en vis!!! Depuis cette année, j'ai décidé de consulter une psychologue. Juste le fait de parler à une personne externe relative les choses. Aussi, j'ai constaté que cela peut devenir lourd pour le conjoint de toujours écouter les mêmes problèmes de travail. J'ai remarqué aussi qu'il est néfaste de parler à une collègue amie des problèmes au travail cela peut nuire à l'amie et à moi-même.
Pour ce qui est du sport, je suis comme toi femme libre, j'adore le dépassement de soi qui nous donne une satisfaction personnelle. Je fais de la course et du spinning et j'aime comment je me sens après.

Gen a dit...

Ah, se dépasser dans la souffrance... maudit que ça fait du bien! lolol! :) Pour ma part, c'est grâce à mes années d'apprivoisement de la souffrance (en yoga et, bien sûr, avec mes chers arts martiaux) que je suis passée à travers mon accouchement sans trop de mal.

Parce que le pire avec la douleur, c'est quand on en a peur et qu'on la laisse prendre toute la place. Quand on arrive à se dire "J'ai mal... Ah, y'a une mousse sur le tapis... Faudrait que je me coupe les ongles..." et que les trois affirmations ont autant d'importance les unes que les autres, ça devient facile.

Pour ce qui est du support du conjoint... Je peux comprendre qu'on n'attende pas de notre conjoint qu'il fasse une job de psychologue. Mais je ne me verrais pas aller consulter un psy avant d'en avoir parlé longuement d'un problème avec mon conjoint. Parce que personne ne me connaît mieux que lui.

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur,
Justement, le yoga est excellent pour les maux de dos. Mieux que les chiros, c'est prouvé scientifiquement en plus. Mets-toi au yoga, Pur Bonheur et tu m'en donneras des nouvelles. Prends un cours de débutants et dis-le au prof que tu as des maux de dos (très important!). Un bon prof va adapter à ta condition. Il y a même des cours spéciaux de yoga pour les gens qui ont mal au dos qui se donnent dans certaines écoles. C'est le meilleurs investissement que tu puisses faire pour ta santé. Go!Go!

Une femme libre a dit...

Un autre prof,
J'en fais du yoga plus athlétique, du flow, oui. Mais le yin yoga n'est pas athlétique du tout. Ça se passe à la noirceur et tu ne vois pas trop ce que tes voisins font. Pas moyen de copier si tu n'as pas compris les instructions! La prof se promène, aide, place, va chercher d'autres blocs ou couvertures. On prend des poses qui étirent le corps, qui travaillent les organes internes, les fascias. On peut mettre beaucoup de support pour que ce soit moins intense, mais moi, j'en mets peu parce que je veux que ce soit intense justement. Presque douloureux. J'aime ça comme ça. Je sens que je vais loin, que ça travaille et ça me ravit tout en ayant hâte que ça se termine! Paradoxe! Une fois la pose prise, on ne bouge plus. Longtemps. C'est ça le yin yoga! Nouveau pour moi. Ne travaille pas les muscles, mais tout le reste. Vraiment super.

Une femme libre a dit...

Éphémère,

Je sais que tu fais ce que tu dis. C'est une belle qualité que nous avons en commun que de tenir nos engagements. On a raison d'être fières de ça.

Une femme libre a dit...

Tiffany,
Oui, il y a un réel plaisir dans le dépassement de soi et de ses limites. Quand on a connu ça, on veut y revenir! ;o)

Bon, je ne voulais pas dire de ne pas parler de nos problèmes avec notre conjoint et de ne pas solliciter son avis. Juste que ce n'est pas au conjoint à régler nos problèmes ni à nous à régler les siens! Il y a une différence entre écouter avec compassion et empathie et se sentir responsable du bonheur de l'autre.

Une femme libre a dit...

Un autre prof,
Un mec qui s'en fiche, bien sûr que non!

Une femme libre a dit...

Élyse,
Oui, en effet,bonnes déductions. En parler aux compagnons de travail peut même être dangereux. Et puis c'est malsain un peu aussi et ça peut rendre l'atmosphère irrespirable. Le psy, c'est une bonne idée. Bon, je vais arrêter de dire que les psys c'est une bonne idée pour les autres et aller en voir un moi-même, je pense! ;o)

Oui,le oonjoint peut devenir tanné d'entendre les mêmes affaires surtout s'il constate que son partenaire ne fait rien pour s'en sortir. Déjà, d'aller consulter un psychologue, ça lui démontre qu'on travaille notre problème. En tout cas, moi, quand ma fille me raconte des choses qui me dépassent, je suis trop contente de pouvoir lui dire "Tu en parleras à ta psychologue".

Une femme libre a dit...

Gen,

Eheh! Une autre adepte de la saine souffrance! On se comprend!

Pas question que tu te prives de l'opinion de ton meilleur ami qui est la personne qui te connaît le mieux après toi-même (je suppose, mais pas nécessairement, c'est assez difficile de bien se connaître). Bien sûr que non! Mais une aide extérieure peut parfois faire des miracles pour un problème précis quand on sait ce qu'on va chercher et puis, ça laisse le conjoint respirer un peu quand la situation est vraiment heavy.