samedi 1 août 2015

Pas de job

Ce matin, on y allait en métro, pas en bus. Le premier métro du matin, horaire serré, marcher vite pour atteindre l'autobus jaune. Je suis encore allée avec elle car j'étais allée en éclaireure avant et je savais le chemin le plus rapide pour trouver les fameux autobus jaunes. 

On y est à temps. J'attends à l'écart. Je la vois parler avec une dame et puis je vois l'autobus partir... sans elle! Et sans les autres personnes qui attendaient devant. 

Il a plu, la terre est trop détrempée, la ferme d'ail n'a pas besoin de travailleurs aujourd'hui. Et demain non plus, ils ne travaillent jamais le dimanche, elle avait mal compris. 

Elle va avec d'autres demander aux autres autobus jaunes s'ils peuvent embarquer pour une autre ferme? Non, ça ne marche pas comme ça. 

Fini. Déplacement pour rien du tout. Elle avait été invitée chez une amie à la campagne en plus et avait refusé pour travailler. 

Il y a des gens vraiment sympathiques qui prennent le métro avec nous. Une dame originaire du Rwanda, qui a assisté live au génocide et qui vivait au Togo. Est ici depuis trois semaines seulement et a déjà trouvé cette job en agriculture. Une réfugiée. 

Un gars libanais très gentil aussi, scolarisé mais sans emploi dans son domaine, qui trouve que le travail de la terre, c'est sain et ça vide la tête. 

On s'arrête dans un restaurant près de chez nous, ma fille prend des crêpes au sirop, moi, un bagel fromage à la crème. Elle a un bon moral. On pense à tous ceux ou celles qui comptent sur ce revenu pour payer leur loyer ou manger. Pour elle, c'est un surplus pour ses sorties. Tout l'essentiel, elle l'a. On se sent privilégiées toutes les deux.

J'aime me lever tôt. 

11 commentaires:

S@hée a dit...

C'est poche. Un minimum de respect aurait été d'aviser les candidats pour leur éviter de se déplacer pour rien.

Une femme libre a dit...

C'est poche oui mais l'agriculture est un monde à part. L'entreprise de production d'ail est une ferme familiale et ce sont les membres de la famille qui y travaillent et probable qu'ils ne sont pas si riches si tu calcules que les bulbes d'ail chinois se vendent un dollar chacun toute l'année. Cette famille d'agriculteurs travaille dont elle-même sa terre le plus possible, de nombreuses heures, et c'est quand elle n'en peut vraiment plus qu'elle demande de l'aide à Agrijob. Quand il pleut la nuit et que les champs sont trop mouillés pour récolter l'ail, elle ne peut pas se permettre de payer dix personnes onze piastres de l'heure à ne rien faire, elle ne le sait que le matin que les champs ne seront pas praticables. Bien sûr, on aurait bien aimé ça le savoir avant de partir qu'il n'y avait pas de travail, c'est clair!

Une femme libre a dit...

Et puis, je me rends compte que ce travail agricole à la journée est un revenu d'appoint. Il y a du monde sur l'aide au dernier recours qui fait ça de temps en temps pour arrondir leurs revenus. Ils ont le droit de gagner 200$ par mois en plus de leurs prestations. Sinon, je ne vois pas trop comment quelqu'un peut vivre de ça étant donné que tu ne sais jamais si et quand tu vas être appelé et que même appelé, on peut annuler ton contrat n'importe quand!

Maman raconte a dit...

Pas de doute. Vous semblez beaucoup plus à l'aise avec les transports en commun que moi! ;)

Une femme libre a dit...

Maman raconte,

Tu es trop drôle!!!!

Une femme libre a dit...

Pour mes lectrices qui ne feraient pas le lien, Maman raconte est l'auteure du blogue "Trois plus un" dans lequel elle nous faisait part dernièrement de ses incroyables aventures dans le métro de Montréal. ;o))

4xmaman a dit...

Ça vous a quand même permis de prendre un bon déjeuner en tête à tête et de faire de belles réflexions sur la relativité de la valeur de l'argent. Parfois, ces changements de plan à la dernière minute créent de beaux moments improvisés :-)

Une femme libre a dit...

4xmaman,
C'est vrai. On a tourné ça à notre avantage finalement. Ça ne servait à rien de faire la gueule. S'adapter aux situations sur lesquelles on n'a pas de prise. Je travaille ça actuellement. Elle est ce soir chez une fille que je n'aime pas trop, un an plus jeune qu'elle et deux enfants dont elle ne s'occupe pas, danseuse dans les clubs, fréquente des hommes douteux. Bref, j'aime pas du tout que ma fille si vulnérable couche là. Je l'ai dit mais elle a 21 ans et je dois me calmer et penser à autre chose. La fille en question n'est pas méchante, là, c'est juste son environnement et le style de vie qui m'inquiètent. Mais l'inquiétude ne mène nulle part. Allons dormir. Petit-fils arrive demain matin.

Une femme libre a dit...

Elle vient de rentrer ma fille, avec tous ses morceaux.

Éphémère a dit...

Est-ce que tout va bien ? On a pas beaucoup de nouvelles, cette semaine !

Une femme libre a dit...

J'en donne! ;o)