vendredi 6 juin 2008
Fantasme
Mon fantasme actuel, c'est un homme qui m'attend dans une chambre d'hôtel anonyme. J'entre. Il est nu sur le lit et a un bandeau sur les yeux. Je ne dirai pas un mot, il n'aura aucun moyen de m'identifier et je le ferai jouir comme il n'a jamais joui. Encore et encore. Il pourra me toucher mais jamais me voir. Et je partirai comme je suis venue, incognito.
Les romantiques
Les vrais romantiques existent. Ce sont le plus souvent des hommes. Les femmes sont plus pratiques et désirent l'incarnation de leur amour, sa réalité, ses traces. La femme amoureuse désire l'enfant de l'homme aimé, son imprégnation, sa présence réelle, palpable, matérielle, solide.
Les grand poètes romantiques étaient et sont des hommes. Ainsi Voisin et Jeune homme. Un nouveau Jeune homme, apparu dans le temps de Pâques, un jeune homme qui lisait mon blogue et désirait me rencontrer. Ses écrits m'ayant charmée, j'ai accepté. Une rencontre délicieuse, un sourire un peu gêné, j'adore les hommes timides, vous le savez. Mais celui-là se dégêna vite et on se retrouva comme de vieux amis, à l'aise et juste heureux d'être ensemble, avec le temps qui file et qu'on ne voit pas filer. Il passa quelques jours à Montréal et on se vit tous les jours et puis il rentra dans son lointain pays et on s'écrit. Il lit donc ces mots. Je ne pense pas qu'il sera fâché que je parle de lui, il y a un certain recul et puis il est protégé, loin et près en même temps. Un adorable jeune homme vraiment. Un grand romantique.
Car lui aussi est amoureux et sa flamme ne le sait pas. Leurs rencontres sont tout en délicatesse et il les relate avec des accents courtois qui me touchent. Sa seule présence, la couleur de ses vêtements, sa beauté, son odeur, tout le rend heureux. Et même quand elle part, il se la rappelle encore. " Je me suis stationné sous un lilas et les pétales vieux rose ont plu sur la voiture. C'était assez poétique et me la rappelait." Je trouve cet amour ravissant et si vous connaissiez le jeune homme, vous seriez plus ravi encore.
Voisin aussi est d'un romantisme fou avec Dulcinée. Il ne faisait que parler d'elle lors de notre promenade au parc. Elle lui avait touché! Une brève caresse dans le dos alors qu'il quittait son bureau. Et puis, ils s'écrivent des courriels à toute heure du jour mais surtout de la nuit et voilà qu'elle met un x en finale. Il en est tout retourné. Du coup, son moral était revenu et il avait les yeux brillants. Il a même eu l'idée de rappeler son fils parce qu'il s'est rendu compte lui-même qu'il avait été culpabilisant lors du dernier appel. L'amour rend meilleur.
Les grand poètes romantiques étaient et sont des hommes. Ainsi Voisin et Jeune homme. Un nouveau Jeune homme, apparu dans le temps de Pâques, un jeune homme qui lisait mon blogue et désirait me rencontrer. Ses écrits m'ayant charmée, j'ai accepté. Une rencontre délicieuse, un sourire un peu gêné, j'adore les hommes timides, vous le savez. Mais celui-là se dégêna vite et on se retrouva comme de vieux amis, à l'aise et juste heureux d'être ensemble, avec le temps qui file et qu'on ne voit pas filer. Il passa quelques jours à Montréal et on se vit tous les jours et puis il rentra dans son lointain pays et on s'écrit. Il lit donc ces mots. Je ne pense pas qu'il sera fâché que je parle de lui, il y a un certain recul et puis il est protégé, loin et près en même temps. Un adorable jeune homme vraiment. Un grand romantique.
Car lui aussi est amoureux et sa flamme ne le sait pas. Leurs rencontres sont tout en délicatesse et il les relate avec des accents courtois qui me touchent. Sa seule présence, la couleur de ses vêtements, sa beauté, son odeur, tout le rend heureux. Et même quand elle part, il se la rappelle encore. " Je me suis stationné sous un lilas et les pétales vieux rose ont plu sur la voiture. C'était assez poétique et me la rappelait." Je trouve cet amour ravissant et si vous connaissiez le jeune homme, vous seriez plus ravi encore.
Voisin aussi est d'un romantisme fou avec Dulcinée. Il ne faisait que parler d'elle lors de notre promenade au parc. Elle lui avait touché! Une brève caresse dans le dos alors qu'il quittait son bureau. Et puis, ils s'écrivent des courriels à toute heure du jour mais surtout de la nuit et voilà qu'elle met un x en finale. Il en est tout retourné. Du coup, son moral était revenu et il avait les yeux brillants. Il a même eu l'idée de rappeler son fils parce qu'il s'est rendu compte lui-même qu'il avait été culpabilisant lors du dernier appel. L'amour rend meilleur.
jeudi 5 juin 2008
Le fils de Voisin
Voisin a un fils de dix ans qu'il a eu dans la quarantaine et qui est le grand amour de sa vie. Son désespoir a été de ne pas obtenir sa garde ni même la garde partagée et de ne le voir qu'une fin de semaine sur deux et un mois l'été. Mais voilà que depuis le printemps, la situation est encore pire car le gamin joue au soccer et annule fin de semaine sur fin de semaine avec son père. Comme les parents ne se parlent plus, c'est le pauvre enfant qui a l'odieux d'appeler pour annoncer la chose à son papa. Cruel. D'autant plus qu'hier, Voisin l'a vraiment culpabilisé (du moins je l'imagine) en ne cachant pas sa désolation et en concluant l'appel par un "Tu m'appelleras si tu veux me voir un jour." C'est un Voisin pâle et dévasté que j'ai retrouvé au parc à chiens hier. On est allés faire une grande marche. L'exercice, ça fait toujours du bien. Je n'ai pas trop abordé le sujet du fils, trop sensible je sais bien. Je lui ai mentionné sans plus qu'il serait bien qu'il appelle la mère pour rattrapper à l'automne les fins de semaines perdues ce printemps. Je pense cependant que c'est trop lui demander que de communiquer directement avec la mère de son fils. Toute cette rancune qui ne finit pas. On est rentrés chacun chez nous évidemment. Heureusement qu'il a son chien, le troisième amour de sa vie. Le deuxième étant encore sa patronne dont il parle si tendrement. Il lui avait dit aimer les tartes aux abricots et elle lui a fait la surprise de lui en confectionner une. Mais, ça ne marchera jamais entre nous, qu'il me disait hier, je suis trop moche pour elle, elle est trop jolie. Voisin est déprimé.
mercredi 4 juin 2008
Conférence sur la dyslexie
Ce billet est dédié à Un autre prof, une amie virtuelle qui a quitté son blogue depuis qu'elle a aménagé avec un autre blogueur dont elle est follement amoureuse. Bon, elle n'a pas écrit ça littéralement, mais comme je la sais passionnée et que je sais lire entre les lignes... et j'ai comme l'impression qu'elle nous reviendra prochainement dans un blogue de maman, pas besoin de beaucoup de clairvoyance pour deviner ça!
La conférence se tenait à la polyvalente Pierre-Dupuy, dans l'est de Montréal, samedi dernier, jour de pluie. On attendait une cinquantaine de parents, il y avait plus de deux cents personnes. Des parents mais aussi des intervenants scolaires. C'est la présidente de l'association des orthopédagogues du Québec, la très compétente, claire et accessible Lise Bibaud qui donnait la conférence, accompagnée de Guy Audet, un professeur du secondaire. Comme prise de contact, on nous a projeté un texte tel que perçu par un élève dyslexique avec plein d'obstacles à la lecture. Guy Audet nous faisait lire à haute voix et les pauvres parents-élèves peinaient, butaient sur les mots, se trompaient et là le professeur leur disait "Concentre-toi, prends ton temps, regarde bien ton texte, fais une pause à la fin de la phrase. " et nous, les élèves, qui peinions tellement, faisions des efforts grandioses et avions mal à la tête, on avait envie de l'étrangler ce prof avec ses remarques idiotes. Or, ces remarques "aidantes", je les avais déjà faites à ma fille et tous les parents s'y reconnaissaient!!! Fabuleuse entrée en matière que de nous faire vivre ce à quoi nos enfants se butaient quotidiennement! Brillant!
Après trois paragraphes ardus, le professeur Audet nous dit: Bravo! Bel effort! et s'adressant à un parent après lui avoir demandé son prénom: "Martine, peux-tu nous expliquer de quoi parle ce texte?" Héhé! autre écueil, aucun d'entre nous n'aurait pu le dire, l'effort de déchiffrage ayant été trop grand, on n'avait aucune idée du contenu du texte. Seulement pour avoir vécu cette expérience qui a modifié dramatiquement et pour toujours mon interraction avec ma fille et ma compréhension de son handicap, l'assistance à cette conférence aurait valu la peine. "Et alors, aimez-vous ça lire et avez-vous envie de recommencer? Allez, un petit effort!", nous relança le professeur Audet. Assez! Pitié! on avait compris.
On était donc fatigués. Le dyslexique est fatigué, épuisé, à bout. Chaque lecture lui demande un effort intense. Il peine à se repérer dans le temps, dans l'espace, il a très souvent un trouble d'attention associé. En fait, les fonctions touchées par ce handicap sont multiples: attention, mémoire, notions d'espace, de temps, capacité de logique, de séquentialisation, d'abstraction.
Et le dyslexique le sait qu'il est dans le trouble car il est intelligent ou très intelligent. La dyslexie ne touche que les personnes d'intelligence normale ou supérieure. Un enfant déficient peut avoir de la difficulté à lire mais il ne souffrira pas de dyslexie.
Le cerveau de la personne dyslexique est différent et on peut maintenant le voir à la résonnance magnétique. La facteur génétique et héréditaire est important. Donc, Un autre prof, si votre èlève est dyslexique, les chances que son ou ses parents le soient aussi sont grandes et vos communications écrites sont possiblement mal interprétées. Il faut aussi travailler différemment avec les parents de ces enfants-là.
La conférence a passé trop vite et le temps a été dépassé et des parents faisaient la queue pour parler ensuite à l'excellente communicatrice qu'est madame Bibeau. Cette rencontre a été organisée par l'Association québécoise des troubles d'apprentissage et par l'Association des orthopédagogues du Québec, une belle collaboration qu'ils projettent de poursuivre.
La conférence se tenait à la polyvalente Pierre-Dupuy, dans l'est de Montréal, samedi dernier, jour de pluie. On attendait une cinquantaine de parents, il y avait plus de deux cents personnes. Des parents mais aussi des intervenants scolaires. C'est la présidente de l'association des orthopédagogues du Québec, la très compétente, claire et accessible Lise Bibaud qui donnait la conférence, accompagnée de Guy Audet, un professeur du secondaire. Comme prise de contact, on nous a projeté un texte tel que perçu par un élève dyslexique avec plein d'obstacles à la lecture. Guy Audet nous faisait lire à haute voix et les pauvres parents-élèves peinaient, butaient sur les mots, se trompaient et là le professeur leur disait "Concentre-toi, prends ton temps, regarde bien ton texte, fais une pause à la fin de la phrase. " et nous, les élèves, qui peinions tellement, faisions des efforts grandioses et avions mal à la tête, on avait envie de l'étrangler ce prof avec ses remarques idiotes. Or, ces remarques "aidantes", je les avais déjà faites à ma fille et tous les parents s'y reconnaissaient!!! Fabuleuse entrée en matière que de nous faire vivre ce à quoi nos enfants se butaient quotidiennement! Brillant!
Après trois paragraphes ardus, le professeur Audet nous dit: Bravo! Bel effort! et s'adressant à un parent après lui avoir demandé son prénom: "Martine, peux-tu nous expliquer de quoi parle ce texte?" Héhé! autre écueil, aucun d'entre nous n'aurait pu le dire, l'effort de déchiffrage ayant été trop grand, on n'avait aucune idée du contenu du texte. Seulement pour avoir vécu cette expérience qui a modifié dramatiquement et pour toujours mon interraction avec ma fille et ma compréhension de son handicap, l'assistance à cette conférence aurait valu la peine. "Et alors, aimez-vous ça lire et avez-vous envie de recommencer? Allez, un petit effort!", nous relança le professeur Audet. Assez! Pitié! on avait compris.
On était donc fatigués. Le dyslexique est fatigué, épuisé, à bout. Chaque lecture lui demande un effort intense. Il peine à se repérer dans le temps, dans l'espace, il a très souvent un trouble d'attention associé. En fait, les fonctions touchées par ce handicap sont multiples: attention, mémoire, notions d'espace, de temps, capacité de logique, de séquentialisation, d'abstraction.
Et le dyslexique le sait qu'il est dans le trouble car il est intelligent ou très intelligent. La dyslexie ne touche que les personnes d'intelligence normale ou supérieure. Un enfant déficient peut avoir de la difficulté à lire mais il ne souffrira pas de dyslexie.
Le cerveau de la personne dyslexique est différent et on peut maintenant le voir à la résonnance magnétique. La facteur génétique et héréditaire est important. Donc, Un autre prof, si votre èlève est dyslexique, les chances que son ou ses parents le soient aussi sont grandes et vos communications écrites sont possiblement mal interprétées. Il faut aussi travailler différemment avec les parents de ces enfants-là.
La conférence a passé trop vite et le temps a été dépassé et des parents faisaient la queue pour parler ensuite à l'excellente communicatrice qu'est madame Bibeau. Cette rencontre a été organisée par l'Association québécoise des troubles d'apprentissage et par l'Association des orthopédagogues du Québec, une belle collaboration qu'ils projettent de poursuivre.
mardi 3 juin 2008
Rupture
Les hommes ne sont les initiateurs que de 25% des ruptures de couples. Sont-ils donc plus tolérants? Je lisais le dernier billet de Les plaisirs et les nuits qui écrit si bien et je reconnaissais le couple décrit, car il y en a des tonnes de copies. Cet homme quittera-t-il cette femme qu'il n'aime plus? Probablement pas. Les hommes s'accommodent, restent là mais cherchent ailleurs en même temps. La femme pour la sécurité, la maîtresse pour l'amour et la vie est belle. Vraiment très écoeurés et à bout et sans maîtresse, même là ils restent mais s'arrangent pour être quittés en devenant tout à fait odieux. L'imputabilité de la rupture ne leur est donc pas attribuée. Il y a tout de même 25% de courageux qui partent la tête haute. Vraiment? Les statistiques ne disent pas s'ils quittent pour en rejoindre une autre. Ma connaissance de la vie m'enseigne que c'est souvent le cas. Les hommes tolèrent mal la solitude et dans leur cas, il vaut mieux être mal accompagné que pas accompagné du tout.
vendredi 30 mai 2008
Le printemps
Le printemps, ce sont les regards allumés, les touchers d'allure accidentelle et les allusions courtoises et un peu grivoises qui reprennent subrepticement entre Voisin et moi. Le désir renaît et on s'en amuse. Le printemps, c'est toute cette énergie qui m'habite, ces levers de plus en plus tôt, cette croisière dans les Antilles maintenant vraiment organisée, ces questionnements sur l'école de ma fille en problèmes d'apprentissage, cette session d'information sur la dyslexie à laquelle j'assiste demain, cette bonne humeur inébranlable, les cerises au déjeuner, les meubles que je déménage, la cave que je vide, la vente de la maison qui s'en vient dans ma tête et qui viendra pour vrai dans ma vie, le printemps, c'est le changement.
mardi 27 mai 2008
Le niaisage
Je me fais niaiser. Le nouveau truc de ma fille qui me cause des inquiétudes ne m'aidera pas à moins m'inquiéter. Elle prend la voiture de son chum et elle part à l'aventure dans la nuit, il ne sait pas où ni avec qui. Or, ma fille n'a pas de permis de conduire. Comment je sais tout ça? Le chum découragé m'a appelée.
Et voilà que je viens de recevoir un appel à l'instant. Ma fille qui est en compagnie de sa soeur Dix-Sept ans veut que j'aille les chercher toutes les deux pour les emmener... chez le coiffeur! Elle refuse de sortir pour voir un doc mais le coiffeur, pour ça, on sort. Je vais aller les chercher de toutes façons. Le coiffeur, c'est tout de même bon pour le moral.
Et voilà que je viens de recevoir un appel à l'instant. Ma fille qui est en compagnie de sa soeur Dix-Sept ans veut que j'aille les chercher toutes les deux pour les emmener... chez le coiffeur! Elle refuse de sortir pour voir un doc mais le coiffeur, pour ça, on sort. Je vais aller les chercher de toutes façons. Le coiffeur, c'est tout de même bon pour le moral.
L'adaptation
La qualité principale d'un bon professeur, après aimer ses élèves, c'est la faculté d'adapter son enseignement à son groupe et à chacun des élèves de son groupe. Un bon professeur fuit la rigidité, il est flexible, ouvert, tolérant et créatif. Notre jeune professeur de natation est un bon professeur.
Constatant qu'on lui avait confié un groupe de dames d'âge mûr qui avaient courageusement décidé d'apprendre à nager avec ouverture et bonne volonté, notant que ces mêmes dames étaient plutôt joyeuses et ricaneuses et qu'elles s'entendaient bien entre elles, toutes langues et nationalités confondues, se doutant bien que si elles ne savaient pas encore nager passé quarante ans, c'était probablement parce qu'elles n'avaient pas beaucoup joué dans l'eau ou eu l'accès à une piscine lors de leur jeunesse, voyant que les cours très techniques les décourageaient et étaient en train de leur faire perdre leur enthousiasme initial, riche de toutes ces constatations, notre jeune professeur doué a décidé de changer son fusil d'épaule.
Il a décidé que pour apprendre à nager, il fallait aimer l'eau, il a décrété que pour aimer l'eau, il fallait y jouer. Nos cours sont devenus très ludiques. On retourne en enfance et on fait des jeux. "Quand j'étais petit, mon plaisir était d'aller nager au fond de la piscine entre les jambes des adultes et voilà comment il faut nager pour se maintenir dans le fond", nous dira-t-il. Et on se met à nager entre les jambes l'une de l'autre et on a un plaisir fou et même celle qui a peur de l'eau le fait sans y penser une seconde qu'elle a peur de l'eau. "Quand j'étais petit... " et une autre partie de ses étés d'enfant passés dans la piscine est dévoilée et on imite et on joue et le cours devient tellement plaisant qu'on a super hâte d'y retourner et mine de rien on apprend beaucoup, facilement, comme un enfant le ferait car ce super prof nous fait retrouver l'enfant en nous. La dernière fois, il a fait ouvrir la grande glissade de l'Aquadome juste pour nous et on y a glissé. C'était la première fois pour moi comme pour toutes les dames, j'ai tellement crié et j'ai tellement eu de plaisir! Nous y sommes toutes passées, encouragées par les cris des autres, cette fois, il a exigé et usé d'autorité confiante et ça a marché. Quelle fierté et pour nous et pour lui! Aujourd'hui, c'est le dernier cours. On va s'en ennuyer de notre super prof!
Constatant qu'on lui avait confié un groupe de dames d'âge mûr qui avaient courageusement décidé d'apprendre à nager avec ouverture et bonne volonté, notant que ces mêmes dames étaient plutôt joyeuses et ricaneuses et qu'elles s'entendaient bien entre elles, toutes langues et nationalités confondues, se doutant bien que si elles ne savaient pas encore nager passé quarante ans, c'était probablement parce qu'elles n'avaient pas beaucoup joué dans l'eau ou eu l'accès à une piscine lors de leur jeunesse, voyant que les cours très techniques les décourageaient et étaient en train de leur faire perdre leur enthousiasme initial, riche de toutes ces constatations, notre jeune professeur doué a décidé de changer son fusil d'épaule.
Il a décidé que pour apprendre à nager, il fallait aimer l'eau, il a décrété que pour aimer l'eau, il fallait y jouer. Nos cours sont devenus très ludiques. On retourne en enfance et on fait des jeux. "Quand j'étais petit, mon plaisir était d'aller nager au fond de la piscine entre les jambes des adultes et voilà comment il faut nager pour se maintenir dans le fond", nous dira-t-il. Et on se met à nager entre les jambes l'une de l'autre et on a un plaisir fou et même celle qui a peur de l'eau le fait sans y penser une seconde qu'elle a peur de l'eau. "Quand j'étais petit... " et une autre partie de ses étés d'enfant passés dans la piscine est dévoilée et on imite et on joue et le cours devient tellement plaisant qu'on a super hâte d'y retourner et mine de rien on apprend beaucoup, facilement, comme un enfant le ferait car ce super prof nous fait retrouver l'enfant en nous. La dernière fois, il a fait ouvrir la grande glissade de l'Aquadome juste pour nous et on y a glissé. C'était la première fois pour moi comme pour toutes les dames, j'ai tellement crié et j'ai tellement eu de plaisir! Nous y sommes toutes passées, encouragées par les cris des autres, cette fois, il a exigé et usé d'autorité confiante et ça a marché. Quelle fierté et pour nous et pour lui! Aujourd'hui, c'est le dernier cours. On va s'en ennuyer de notre super prof!
lundi 26 mai 2008
Le bonheur et la santé
C'est un droit. J'ai le droit au bonheur et à la santé. Et vous aussi. C'est la merveilleuse femme très enceinte de notre cours de professeures de yoga qui l'a déclaré. Sa petite fille de cinq ans était malade et elle lui a affirmé : "Tu as le droit à la santé. Tu peux cesser d'être malade." Et ça a marché. Et j'achète le concept. Même si le monde est imparfait, même si il y a des catastrophes, même si la souffrance existe, j'ai le droit à la santé et au bonheur et nous y avons tous droit.
En étant heureuse et en santé, je serai plus efficace pour aider ceux qui ont besoin d'aide et qui demandent et acceptent cette aide. Ne pas disperser ses énergies.
En étant heureuse et en santé, je serai plus efficace pour aider ceux qui ont besoin d'aide et qui demandent et acceptent cette aide. Ne pas disperser ses énergies.
jeudi 22 mai 2008
Annulation
Ma fille dépressive annule pour la troisième fois notre rendez-vous chez le médecin (au sans rendez-vous!) pour renouveler son ordonnance d'anti-dépresseurs. Voir un psychologue, je ne lui en parle plus car elle va couper le contact avec moi. Je lui suggère fortement de demander des tests de sang et autre pour vérifier son état de santé général (précaire selon moi) mais le fera-t-elle? Je n'en ai pas l'impression. Quand je la presse de questions, elle me dit qu'elle va bien, qu'elle est simplement trop fatiguée pour sortir et qu'elle va se recoucher. Lundi, ce sera sa dernière pilule alors possible qu'elle consente à sortir ce jour-là.
mercredi 21 mai 2008
Une croisière
C'est mon nouveau projet pour les vacances d'été. C'est pas magnifique ça? Ce sera la première fois. Tant de choses à découvrir encore. La vie est délicieuse.
mardi 20 mai 2008
Terminé
Le plancher. Hier soir en fait. Il reste les quarts-de-rond (c'est écrit correctement, Mat? ;o) à clouer, les meubles à réinstaller et Quatorze ans va enfin pouvoir regagner ses quartiers. Je pourrai passer à autre chose et vous parler de conquêtes, d'hommes craquants et de futures aventures galantes au lieu de mes péripéties façon maison Rona.
lundi 19 mai 2008
L'enfance, la sécurité et l'abandon
J'ai eu une belle enfance. Pas une enfance parfaite. Mais une enfance comme celle recommandée par les experts pour la santé mentale. Des jeux en plein air en masse, pas trop de supervision, de la place pour l'autonomie et la créativité, le tout encadré par des parents qui ne se posaient pas une tonne de questions et qui détenaient clairement l'autorité. Un climat plutôt serein où il était interdit de se donner des surnoms, où on parlait beaucoup d'estime de soi sans le savoir, où les amis étaient toujours bienvenus. Une mère qui ne faisait pas trop de ménage, qui chantait tout le temps, un père absent la plupart du temps avec la bénédiction de la mère mais affectueux quand il était là. Colérique aussi, mais ça, j'ai oublié.
Pas trop de compliments. On ne voulait pas nous rendre orgueilleux. Je me rappelle une fois, je manquais l'école parce que j'avais la rougeole et j'avais fait semblant de dormir sur le divan et ma mère parlait au téléphone et elle avait parlé de moi avec tellement d'éloges que j'ai cru qu'elle me voyait rougir. Je ne le savais pas qu'elle était si fière que je lise des gros livres, elle me chicanait toujours quand elle me surprenait à lire au lieu d'aller jouer dehors, je ne le savais pas qu'elle était si contente de mes bonnes notes, elle les accueillait avec la même indifférence que les mauvaises notes de mon frère, l'important c'est de travailler, qu'elle disait, si tu as travaillé pour tes notes, tu peux être fière de toi et il n'y a que toi qui sais si tu as travaillé. Mais là, au téléphone, j'ai su qu'elle était fière de moi et je m'en rappelle encore aujourd'hui, quarante-sept ans plus tard.
Quand j'ai eu des enfants à mon tour, ça m'a été facile de tenter de leur faire vivre une belle enfance, j'avais un modèle. Jamais on n'avait oublié ma fête et jamais le Père Noël ne nous avait oubliés non plus. J'étais tellement pleine d'amour que j'ai toujours cru qu'on m'aimait. Quand mes enfants sont exécrables, surtout Dix-sept ans qui a cette manie de dire des méchancetés lorsqu'elle est en colère, je lui dis toujours que je sais qu'elle ne pense pas vraiment ce qu'elle dit et que je le sais qu'elle m'aime, pas au moment de sa colère peut-être, mais que dans le vrai fond elle m'aime et que ça va lui nuire dans la vie d'attaquer sans discernement les gens qu'elle aime et qui l'aiment. "Ça va te nuire dans ta vie de couple si tu ne corriges pas cette mauvaise habitude, Dix-sept ans, dans tes amitiés aussi. " Dans son attitude, il y a l'enfant abandonnée qui a besoin de donner de grands coups pour vérifier qu'aussi agressante qu'elle puisse être, elle ne sera pas abandonnée à nouveau. Je ne l'abandonnerai jamais, elle va bien finir par le croire. C'est pour ça que c'est si important qu'elle ait une place, une chambre à la maison même si elle l'occupe de moins en moins souvent.
Pas trop de compliments. On ne voulait pas nous rendre orgueilleux. Je me rappelle une fois, je manquais l'école parce que j'avais la rougeole et j'avais fait semblant de dormir sur le divan et ma mère parlait au téléphone et elle avait parlé de moi avec tellement d'éloges que j'ai cru qu'elle me voyait rougir. Je ne le savais pas qu'elle était si fière que je lise des gros livres, elle me chicanait toujours quand elle me surprenait à lire au lieu d'aller jouer dehors, je ne le savais pas qu'elle était si contente de mes bonnes notes, elle les accueillait avec la même indifférence que les mauvaises notes de mon frère, l'important c'est de travailler, qu'elle disait, si tu as travaillé pour tes notes, tu peux être fière de toi et il n'y a que toi qui sais si tu as travaillé. Mais là, au téléphone, j'ai su qu'elle était fière de moi et je m'en rappelle encore aujourd'hui, quarante-sept ans plus tard.
Quand j'ai eu des enfants à mon tour, ça m'a été facile de tenter de leur faire vivre une belle enfance, j'avais un modèle. Jamais on n'avait oublié ma fête et jamais le Père Noël ne nous avait oubliés non plus. J'étais tellement pleine d'amour que j'ai toujours cru qu'on m'aimait. Quand mes enfants sont exécrables, surtout Dix-sept ans qui a cette manie de dire des méchancetés lorsqu'elle est en colère, je lui dis toujours que je sais qu'elle ne pense pas vraiment ce qu'elle dit et que je le sais qu'elle m'aime, pas au moment de sa colère peut-être, mais que dans le vrai fond elle m'aime et que ça va lui nuire dans la vie d'attaquer sans discernement les gens qu'elle aime et qui l'aiment. "Ça va te nuire dans ta vie de couple si tu ne corriges pas cette mauvaise habitude, Dix-sept ans, dans tes amitiés aussi. " Dans son attitude, il y a l'enfant abandonnée qui a besoin de donner de grands coups pour vérifier qu'aussi agressante qu'elle puisse être, elle ne sera pas abandonnée à nouveau. Je ne l'abandonnerai jamais, elle va bien finir par le croire. C'est pour ça que c'est si important qu'elle ait une place, une chambre à la maison même si elle l'occupe de moins en moins souvent.
Esclave
De ma maison. De mon gazon. De mon jardin. De mes murs. Du plancher de ma fille. Je vais me libérer de cet esclavage. C'est décidé.
dimanche 18 mai 2008
Vieillir
Je ne veux pas vieillir trop vite. Je veux vieillir bien. Je veux vieillir en forme. Je veux vieillir sans devenir vieille. Je veux la vitalité de ma mère, la répartie de ma tante de quatre-vingt-cinq ans (celle des cours de piano) insultée qu'on l'ait cherchée partout avec inquiétude alors qu'elle était simplement "partie quelques jours avec un ami" et nous ne saurons jamais c'était qui l'ami. Vieillir comme ma grand-mère, la mère de ma mère, qui faisait encore des blagues salées la veille de sa mort, qui lavait son plafond encore et habitait seule et qui l'a vécue dans son lit sa mort, en bonne santé, a dit mon cousin docteur, morte d'usure normale à quatre-vingt-quinze ans. Je veux vieillir avec des jeunes hommes dans mon lit, un homme de soixante-dix ans sera encore un jeune homme pour moi quand j'en aurai quatre-vingt-dix. Je veux vieillir avec toutes mes dents et c'est possible, il n'en manque pas une à ma mère. Pour vieillir comme ça, il faut travailler, dur. Je me suis remise au yoga quotidien, rigoureux. Il faut rire aussi, se permettre le plaisir et le rechercher. Je ne lâche pas.
mercredi 14 mai 2008
Deux cent cinquante dollars
Deux billets de cent et un de cinquante dans une enveloppe. Je me sentais comme la fille qui quitte Ikea en courant en disant à son chum de démarrer rapidement. Mon allusion à une publicité n'est pas gratuite ici car j'ai fait partie hier d'un groupe d'opinion sur des publicités justement. Un beau bureau, des fauteuils confortables, du café, de l'eau, des biscuits que personne n'a mangés et deux heures à se faire présenter des publicités et à dire ce que l'on en pensait, tout à fait librement. Agréable. Et très bien payé je trouve!
mardi 13 mai 2008
Le temps
Je n'en ai plus. Le cours de professeur de yoga qui normalement durerait un an est vraiment intensif et sera complété en trois mois. C'est commencé depuis vendredi dernier. Il y a une femme enceinte qui accouchera pendant le stage et qui y amènera le bébé. Alors, nous apprenons le yoga adapté à la femme enceinte en même temps. Flyé le cours, ésotérique en masse. J'en prends et j'en laisse. Je prends le meilleur évidemment. J'apprends et pas seulement sur le yoga. Riche. Pas facile mais aucune formation de professeur de yoga n'est facile. On travaille sur soi. Confrontant. Je suis tellement contente d'avoir l'âge que j'ai et l'expérience de vie que j'ai pour suivre ce cours. Je suis capable de critique, d'autocritique et de patience aussi, car ça en prend. Beaucoup!
mercredi 7 mai 2008
Le plancher
C'est l'enfer décaper un plancher malencontreusement peinturé à la peinture à l'huile, sans machine, au décapant et à l'huile de bras. Je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquais et Voisin qui est à son travail a pris soin de ne pas m'en avertir. Michèle a raison, j'aurais dû le faire faire le fameux plancher qui m'apparaît comme immense à force de le gratter. J'y travaille depuis le matin et Quatorze Ans m'aide heureusement. Je n'ai pas eu à le lui demander, devant mon air hagard et dopé à son retour de l'école, elle a spontanément décidé de venir à ma rescousse. Chère enfant!
La violence verbale
"Il you don't come here right now, I'll cut your head off!" La victime de cette violence verbale est une toute petite fille de deux ou trois ans qui a eu le malheur de s'éloigner de sa mère au guichet automatique. Il y a un autre client. Je ne dis rien mais je sursaute. La mère est toute jeune et fort jolie, la fillette adorable et habillée comme une princesse. La poussette est une Perego, pas donnés ces bidules-là. "Last chance!", crie la jeune mère. La petite s'approche alors. "Good choice", commente la jeune femme d'un ton tout aussi agressif et menaçant. Elles quittent. La mère pousse la poussette et la petite marche derrière. Aurais-je dû intervenir? Il me semble que oui. La violence verbale, ça fait très mal. Ça marque autant que les coups et puis les coups l'accompagnent souvent de toutes façons. Ne rien dire, c'est comme accepter. Pas trop fière de ma non-intervention. J'aurais pu, il n'y avait pas foule, un autre client, la jeune femme et moi. J'aurais dû dire quelque chose, désapprouver, doucement. Le bien-être des enfants, c'est l'affaire de tous.
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