jeudi 31 juillet 2008

Les yogis sont propres

Je veux apprendre tous les krias, les bandhas, les mudras du yoga. Toutes ces pratiques ancestrales de nettoyage, de purification, les sceaux, les rétentions, les respirations (prayanama). Je veux tout savoir et je n'aurai pas trop d'une vie pour ça.

Hier, on a fait le Jala Dhauti ou la purification de l'estomac par l'eau. Il fallait être à jeun depuis la veille mais c'est toujours le cas quand on va au cours de professeure de yoga car on fait le hatha yoga en entrant. On a fait bouillir de l'eau et puis on l'a laissé refroidir avec du sel de mer. Une fois l'eau tiède, on se mettait deux à la fois devant le grand seau d'eau et on remplissait nos grands verres respectifs avec l'eau salée. Il fallait boire sept grand verres sans vomir. Ensuite on régurgitait le liquide dans une bassine individuelle. Sept grands verres d'eau salée, c'est beaucoup et c'est mauvais au goût. Et puis les autres élèves observaient "l'expérience" en silence car la purification est un rituel sacré. Assez intense merci.

Quand on a toutes fini d'y passer, on a fait un grand repos en relaxation profonde. Une expérience que je suis contente d'avoir vécue.

lundi 28 juillet 2008

Le monde m'appartient

Je viens de réaliser que si je vends, je peux aller vivre où je veux. N'importe où. Quatorze ans suivra. Pas le choix pauvre poulette de mon coeur. Dix-sept ans fera bien ce qu'elle voudra. Tant que je paie pour elle, elle sera bien. Je pense à partir loin et là c'est l'image de ma mère qui me vient. Pourtant je la vois rarement. Elle est trop occupée. Mais si elle avait besoin de moi, je suis là. Et pourquoi donc j'irais loin dans un autre pays? Absolument aucune idée. Mais juste de savoir que je peux le faire me donne un grand sentiment de puissance et de liberté, comme si le monde m'appartenait. Oui, c'est ça, le monde m'appartient.

Lundi matin

Moment de la semaine idéal pour bien la commencer la semaine! Vous le saviez bien que je ne resterais pas dans mon trou bien longtemps et je le savais bien aussi. Alors on repart en grande. Pas séduisante, moi? On va y voir et d'aplomb. Maigrir, éternel but de ma vie semble-t-il, j'ai déjà réussi, je vais réussir encore. Et puis, je n'ai pas une tonne de livres à perdre quand même. Dix, quinze si je suis ambitieuse. Je peux certainement y arriver. Je vais y arriver. J'y arrive. J'aurai dix livres de moins pour ma croisière le 16 août. C'est dans vingt jours. Peut-être que j'exagère un peu. Et puis non. J'ai besoin de donner un grand coup. Let's go!

Ensuite coiffeuse, esthéticienne (j'ai dû en voir une il y a... au moins dix ans), pédicure et manucure (là aussi, ça fait moultes années, en fait, un pédicure, j'en ai eu une seule fois dans ma vie). En revenant du camp de vacances de Quatorze ans (tout s'est bien passé, elle y avait déjà des amies et y va depuis des années à celui-là) j'écoutais un auteur français d'un livre sur le fétichisme des pieds féminins, très intéressant son bouquin, je le prendrai à la bibliothèque.

Passons au problème numéro deux ou un, dépendant des jours: le cours de professeure de yoga qui me fait capoter comme l'a remarqué le judicieux Dépoussiéré, dont nous célébrons avec joie le retour dans la blogosphère. Je le termine. Il me reste douze jours de huit heures le matin à six heures le soir, plus plein d'études (j'en saurai des choses, c'est bien, archi-bien) et du temps de pratique (je m'y remets). C'est archi-dur, archi-confrontant, dur pour mon moral, mon égo, mon image de moi, dur, dur, dur. Je reste. Je ne quitte pas. Je serai là demain matin. Bravo à moi.

Ma fille aînée dont je n'ai plus de nouvelles. Je n'y peux rien. Absolument rien. Faut vivre avec. Ou sans. Me torturer et me monter des scénarios catastrophiques me fait du tort et ne rend service à personne. Je laisse des messages sur son adresse internet, des messages sur son téléphone quand la boîte vocale n'est pas pleine (rare). Je ne sais pas où elle habite ni avec qui, je ne sais même pas si elle est encore au Québec. Ça fait partie des choses avec lesquelles je dois vivre et sur lesquelles je n'ai pas prise. Je l'imagine heureuse et bien entourée, mieux pour mon moral.

La maison. Pierre F, toujours de bon conseil, me suggère d'engager un étudiant pour les travaux d'entretien. Excellente idée mais je pense surtout vendre, bien que les deux ne soient pas incompatibles, la vente n'étant pas nécessairement immédiate et puis je ne sais pas où je m'en vais non plus. La solution à ce problème est remise à ... lundi prochain! ;o)

Grande Dame, non, ça ne va pas s'arranger en vieillissant, j'en suis la preuve. Haha!

Bon, je vous souhaite une excellente journée, la mienne le sera (excellente!) et je m'en vais de ce pas à mon cours d'aquaforme à neuf heures. Olé!

dimanche 27 juillet 2008

Le petit robot

Bof! Je dois être vraiment déprimée, je n'ai pas aimé. Ces obèses du futur qui ne savent plus marcher, un peu trop réaliste. Mais Quatorze ans a adoré et moi j'adore Quatorze ans.

Corto

Il a raison. Je me complais étrangement dans l'apitoiement. Il y a là un certain plaisir macabre et malsain qui ressemble un peu à se gratter le bobo pour faire tomber la gale.

Séduction

Je ne me trouve plus séduisante. C'est nouveau. Et ça me fait souffrir. Beaucoup.

samedi 26 juillet 2008

Vie plate

Travail à l'extérieur. Ma mère avec laquelle je brunchais hier m'a fait la leçon. Elle était passée devant chez moi en voiture avec son chum le jour d'avant et tentait de me faire honte de la longueur de mon gazon et de ma haie. Elle avait raison et honte j'ai eu. Je pensais pourtant avoir résolu le problème de ne plus avoir envie de m'occuper de mon grand terrain: je ne le regardais plus!

L'agent d'immeuble vient jeudi matin. Première étape: évaluation de la propriété.

Quatorze ans part dans un autre camp demain.

J'ai mis "sexualité" dans les buts recherchés chez réseaucontact et là je suis très extrêmement sollicitée. Je recule et j'ai enlevé le mot incriminant. Je vais d'ailleurs enlever ma fiche aussi. Déprimée, moi? Oui, un peu, légèrement.

Encore les cours de prof de yoga cette semaine. Encore l'envie d'abandonner. Forte. Ma vie serait plus belle, me semble-t-il. Mélangée, encore mélangée, éternellement et perpétuellement mélangée. J'irais bien voir ma psychologue mais elle est en vacances. Aucune nouvelle de fille Aînée.

Ma vie est plate, tellement plate et c'est ma faute. Bon, c'est assez, je ne vais pas me culpabiliser par-dessus le marché. On va aller au ciné ce soir Quatorze ans et moi voir le film sur le petit robot. Et puis je vais aller courir. Non, je ne fais pas de yoga, plus du tout, mon cours de prof m'y rend allergique. C'est bébé de réagir comme ça, je le sais mais je le fais pareil. Et puis, j'ai toute la maison à mettre à l'ordre, les vitres à laver et tout et tout pour la visite de l'agent d'immeuble. Heureusement que je n'ai pas de conjoint en plus, au moins je peux déprimer tranquille et rire de moi moi-même.

mercredi 23 juillet 2008

Le vibrateur

Hier, Fille-de-mon-ex-qui-est-aussi-ma-locataire est venue faire un tour. On parlait de tout et de rien. En fait, sa visite avait un but précis, elle est amoureuse et m'annonçait que d'ici quelques mois, le nouvel Amoureux et elle déménageraient ensemble. Elle quittera donc le logement. Comme elle a un loyer de faveur, ce serait loin de la catastrophe pour moi financièrement.

Et puis Dix-sept ans lui jase ça. Lui raconte qu'elle a organisé un gros party pour les dix-huit ans de sa meilleure amie (que j'adore), que ça a duré toute une fin de semaine et qu'ils lui ont acheté comme cadeau.... un vibrateur. Fille-de-mon-ex a l'air de trouver ça tout à fait normal et courant comme cadeau et s'ensuit une discussion animée sur le type d'objet, sur la supériorité de ceux qui ont un stimulateur à clitoris, sur le silicone ou bien les nouveaux matériaux qui ont l'air tellement plus vrais au toucher, sur la grosseur de la chose, sur l'importance ou pas que ça rentre à l'intérieur, sur la durée des piles, sur l'avantage des plus silencieux. La conversation n'en finit plus. Dix-sept ans, non seulement est théoriquement bien informée, mais en possède et plus d'un.

Je suis surprise et je me sens hors-jeu avec mes petites boules chinoises et un espèce de dinosaure de petit vibrateur que le père de Fille-de-mon-ex m'avait acheté il y a bien longtemps et qui ne marche plus depuis bien longtemps en plus. N'ayant plus de partenaire sexuel depuis plusieurs mois maintenant et n'ayant pas le courage d'en chercher non plus, je me dis qu'une petite visite dans un sex-shop pourrait probablement aider ma cause et me rendre la vie plus belle. Si je cherche une compagne et une experte pour m'accompagner et me conseiller, semblerait que Dix-sept ans serait tout indiquée! Héhé! C'était une blague. Il y a des choses qui doivent rester discrètes entre une mère et une fille et leur sexualité réciproque en fait partie. De toutes façons, à dix-sept ans, on est persuadée que sa mère n'en a plus de sexualité!

mardi 22 juillet 2008

Retour

Je vais chercher Quatorze ans à la gare ce matin. J'ai très hâte de la revoir. C'est une fantastique jeune personne, je vous l'ai dit?

lundi 21 juillet 2008

Victoire

Quand mon réveil a sonné à six heures, je me sentais aussi malade que la veille. Rendormie la fille. Quand je me suis de nouveau réveillée, il était près de dix heures. J'ai déjeuné, j'ai lu vos commentaires et j'ai réalisé que si je n'y allais pas aujourd'hui, tout de suite à mon cours de professeure, si je ne vainquais pas ma peur, j'abandonnerais. Avais-je envie de vous écrire que mes instestins avaient dicté mes choix de vie? Non. Alors, vous avez définitivement et absolument quelque chose à voir, chers lecteurs, avec le grand coup de pied au cul que je me suis donné pour partir en voiture (pas le courage de prendre le métro, choisissons nos batailles) au cours malgré ma faiblesse générale, malgré une certaine peur qui me tenaillait. Accueillie en héroïne, j'ai survécu à la journée comme je survivrai au reste du cours, car je ne lâche pas. Comble de chance, à l'heure où je suis arrivée, l'examen était déjà fini. Ce sera pour la prochaine fois donc. Je suis très fière de moi.

dimanche 20 juillet 2008

Le corps

Le corps est plus fort que l'esprit. Parfois. Il décide. Il réagit. Il fait c____. Car c'est vraiment ça qui m'est arrivé. J'allais donc à mon cours de professeure de yoga. Un peu de reculons, c'est vrai, mais bien motivée dans ma tête. Et en plus j'avais étudié pour l'examen même s'il me semblait en oublier des bouts en révisant dans la voiture. Tout allait très bien se passer, je suis la maîtresse de la situation, je décide de ma vie et puis là, je vais passer à travers et l'obtenir ce foutu diplôme. C'est ça.

Je rentre, nous rentrons toutes en même temps en fait. Je me précipite à la toilette, une petite urgence. Je ne me sens pas si bien en fait mais je vais quand même sur le tapis. On commence la salutation au soleil, après la deuxième, je dois me reprécipiter à la salle de bains. Il me faut admettre que ça ne va pas fort. Je prends bien mon temps, reviens au tapis, me couche sans faire les asanas avec les autres. Et là, je me sens tellement malade que je n'ai plus qu'une idée, partir me soigner chez moi à la maison. Je prends mes cliques et mes claques et me relève, la swami sur les talons. Je lui explique brièvement que je me sens mal et que je vais à la maison.

Là. je ne sais plus trop quoi faire. J'y retourne demain je suppose. Je me sens comme une grande névrosée tout d'un coup et je n'aime pas ça du tout.

samedi 19 juillet 2008

Le Lowney's

Je suis allée voir c'était vraiment où ces condos nouveau genre si près de tout. Près de tout mais dans un coin perdu quand même. Pas joli joli l'environnement immédiat, bien sûr, en marchant un peu, on finit par se retrouver en plein centre-ville ou bien dans le Vieux-Montréal. En rentrant chez moi, je trouvais mon jardin bien joli tout d'un coup. L'agent d'immeuble vient évaluer ma maison à la fin du mois.

Je dois étudier, j'ai un examen de yoga demain.

Très dur cette absence d'hommes dans ma vie. Un amant occasionnel serait juste parfait. Avant, il y avait Voisin qui remplissait ce rôle. Fini ça. Avancer, passer à autre chose. Étudions.

vendredi 18 juillet 2008

L'infidélité

Mes frères ont tous les deux trompé leurs femmes. Dans leur milieu de travail. Dans un cas, c'en était ridicule. Tout le monde le savait bien que la porte du bureau fermée, il était formellement interdit de déranger mon frère, qui était le grand patron, et sa secrétaire. Ça jasait beaucoup. Et puis ce frère a divorcé et s'est remarié avec une autre collègue de travail, qui, elle, ne prend aucune chance et travaille toujours avec lui et est présente toujours tout le temps. Déplacement pour affaires? Elle y va aussi. Et ça va de soi. Ils sont ensemble depuis onze ans et elle est tellement vigilante que ça me surprendrait fort qu'il ait réussi à la tromper. Il boit. On ne peut pas être parfait et ça, fille d'alcoolique, elle accepte et comprend.

Mon autre frère, lui, a rencontré sa femme quand il avait seize ans et elle quinze. Premières amours. Et voilà que lui aussi succombe vingt ans plus tard avec une compagne de travail. Ma belle-soeur l'apprend et, très blessée, exige qu'il quitte la maison, ce qu'il fait. Il s'achètera une demeure tout près et très vite, veut renouer avec sa femme. Elle exige la thérapie de couple. Ils continuent à demeurer chacun chez eux et travaillent fort, très fort. La jeune maîtresse est mutée dans leurs bureaux de Québec avec une forte compensation financière. Mon frère jure qu'il ne se passe plus rien avec elle, ma belle-soeur le croît plus ou moins, sa confiance est ébranlée mais se rebâtit tranquillement, très tranquillement. Ils se visitent, se courtisent, partent en voyage d'amoureux dans le temps des Fêtes, se rapprochent peu à peu. La thérapeute conseille de ne rien brusquer. Ils garderont des domiciles séparés pendant un an et puis mon frère soulagé réintégrera la maison familiale et mettra la sienne en vente. Sa maison ne se vend pas alors que le marché immobilier va très bien, elle a un sort, c'est la maison du péché, dira longtemps en riant ma belle-soeur. Car elle a recommencé à rire et a repris confiance en elle et en leur couple. Ils sont ensemble depuis trente ans maintenant, plus forts que jamais.

Up and down

Maintenant que je suis en partie rassurée concernant ma grande fille, maintenant que je suis allée voir mon super doc et que je sais que je n'ai pas comme je le craignais le diabète, maintenant que j'ai assisté à tous les festivals en ville, maintenant que j'ai passé plusieurs courtes nuits de quatre ou cinq heures de sommeil, maintenant que je sais que je continue mon cours de professeure de yoga et que je ne me laisserai plus reculer, maintenant que je fais un terrible régime pour maigrir et que je meurs de faim, maintenant que j'ai accepté de ne pas avoir d'homme dans ma vie sans l'accepter vraiment, maintenant que j'ai décidé que je ne voulais plus de locataires, maintenant que je suis seule sans enfants ou presque pour encore quelques jours, pourquoi donc ai-je perdu ce rush d'adrénaline qui me tenait en action et suis-je si terriblement et soudainement fatiguée?

Été

Je sors beaucoup. J'aime la ville, j'aime l'action, j'aime les festivals, les terrasses, le soleil, la chaleur, marcher longuement et sans but précis. Et pourtant, l'inquiétude et l'angoisse viennent par bouffée chasser ce bien-être. Ma Dix-Neuf ans a quitté son chum, voyez-vous, et je ne l'ai appris que dernièrement. En fait, je ne sais pas où elle est. Elle ne travaille pas et n'a plus un sou, je le sais parce que j'ai ouvert son relevé bancaire,qui est encore livré chez moi, en quête d'information. Elle m'a enlevée de son msn et ne répond pas à son téléphone cellulaire. Hier, au yoga, je n'y ai pas pensé du tout, merci yoga. Mais plus tard, au spectacle de nuit d'Afrique, l'inquiétude faisait régulièrement surface. Et là l'esprit s'emballe, je l'imaginais victime de gangs de rue, en train de se prostituer contre son gré, en proie à des violences. J'ai pensé appeler la police. Ça fait trois semaines qu'on est sans nouvelles. J'ai appelé l'ex-chum, il ne sait pas où elle est, elle lui a dit avoir un appartement mais ne quittait pas, il y a eu une chicane violente et il a appelé la police, dit-il et là elle serait partie. Est-ce vrai? Je n'ai pas la version de ma fille. Mais voilà que ce matin Dix-Sept ans à qui je confiais mes inquiétudes, me dit qu'elle l'a appelée hier soir et qu'elle ne semblait aucunement en détresse car elle voulait lui demander un truc sur un jeu à l'ordi. Elle a refusé de lui dire où elle était et quand Dix-Sept ans lui a demandé de m'appeler pour donner des nouvelles, elle aurait dit "Tu diras à maman que j'ai besoin d'argent." Je suis rassurée, elle est toujours en vie. Je vais passer une meilleure journée aujourd'hui.

jeudi 17 juillet 2008

Toro

Spectacle-parade-happening hier soir. Départ à 21h43 précises au coin de Maisonneuve et Sanguinet . On marche pendant une heure et demie.La corrida sensuelle. Des comédiens souriants, fiers, toréadors et danseuses de flamenco. Parfois on voit, parfois on ne voit pas, ne pas s'en faire et suivre. La foule fait partie du spectacle tout en simplicité et en joie. J'adore ces événements de rue. Ils remettent ça ce soir même heure, même poste. Soyez-y! C'est magique.

mercredi 16 juillet 2008

Sublimation

L'avantage de recevoir des gens chez soi, c'est cette obligation morale de faire le ménage. Incroyable le niveau d'efficacité quand le temps est compté, quand on veut éviter la honte, au moins minimalement. Un rush, un sprint et des résultats. Et cette fois, la cour aussi devait être en ordre, gazon fraîchement coupé, plate-bandes désherbées.

Une belle rencontre. Du yoga parmi les fleurs. Beaucoup de compliments pour ce grand jardin que mes plantations de vivaces établies un peu plus chaque année pendant vingt ans me permettent de laisser aller sans trop de soins maintenant, allez et multipliez-vous! Et encore le "Mais tu ne vas pas vendre cette maison avec un jardin de campagne juste à côté d'un métro!"

On a donc fait du yoga, s'improvisant professeures à tour de rôle. Pas si facile d'enseigner. J'en ai beaucoup à apprendre. Le faire est une chose, l'expliquer clairement et succinctement en est une autre. On peut être une excellente yogi dans sa pratique personnelle et ne pas savoir transmettre ses savoirs. Ce cours de professeure de yoga vient me chercher beaucoup, il écrase pas mal mon égo, m'enseigne l'humilité. Je vais en apprendre beaucoup et pas nécessairement ce que je voulais apprendre au départ!

Accepter la difficulté au lieu de la combattre. Ne pas fuir. Rester. Comme en méditation. Just sit and stay, comme écrit la moine boudhiste Pema Chodron pour décrire la méditation. Simplissime.

Ma quête d'hommes est sur la glace. Accepter qu'il n'y en ait pas actuellement. Calmement. Je pense que je deviens un pur esprit (rires).

lundi 14 juillet 2008

dimanche 13 juillet 2008

Soixante-cinq ans

C'est tout de même dix ans de plus que moi. Il a l'air juvénile. Des cheveux tout blancs mais le visage et la silhouette d'un jeune homme. Il fallait le voir gambader avec son jeune fils en route vers la voiture que nous avions dû stationner loin, centre-ville oblige. Aucune maladie m'a-t-il dit, un cholestérol parfait, beaucoup d'énergie (ça, c'était évident!)

Une jeune femme de quarante-deux ans, toute jolie et menue.

J'ai évidemment voulu savoir son secret. L'alimentation en premier lieu. Végétarien. Un seul repas par jour. En fait, plus je lis et je me renseigne, un repas, ou six repas, manger le soir ou le matin, bof! pas vraiment important. La totalité des calories ingérées dans la journée est tout ce qui compte. Dans son cas, par exemple, il ne mange que le soir, un repas longuement cuisiné avec un verre de vin. Son corps est habitué à ce régime et il dit ne pas sentir la faim pendant le jour.

Donc, une alimentation végétarienne délicieuse et pas trop copieuse (je suppose, il y a tout de même une limite à la quantité de nourriture que l'on peut ingérer dans un seul repas). Il mange du poisson mais s'informe de sa provenance. Hier, il a pris la brochette de pétoncles, mangé toute l'immense salade, a laissé les patates et a mangé la moitié du riz. Pas de pain. Le vin, il en a bu pas mal. Il faut dire que les assiettes sont immenses à ce restaurant.

L'exercice? Rien de formel. Pas de gym. Il se déplace à bicyclette ou à pieds. Il va nager une fois ou deux par semaine.

Il voyage beaucoup et a des amis partout. Quatre enfants. Et cette jeune femme qui est la sienne depuis vingt ans!

Une excellente soirée que nous avons passée tous ensemble. Un grand plaisir de le revoir.

samedi 12 juillet 2008

L'ancien amant, maigrir, le yoga, le souper

Quand j'avais dix-sept ans, j'ai fait un voyage de géographie avec le cegep. Oui, vous avez bien lu, on faisait un voyage jusqu'à Vancouver en autobus avec deux professeurs, on avait bien du plaisir, on parlait bien un peu de géographie je suppose, mais ça je n'en ai aucun souvenir, on faisait un petit travail au retour et bingo! Trois beaux crédits dans notre bulletin de cegep. Je suis une baby boomer moi et je ne nie pas qu'on l'ait parfois eu facile.

On couchait dans des auberges de jeunesse. Et voilà qu'à Winnipeg, j'avais remarqué le directeur de l'auberge et il m'avait remarquée aussi. Une relation amoureuse s'est développée. On a ensuite correspondu et en octobre, lors de la grève de l'université, je suis allée le rejoindre à Winnipeg. Un Afghan. Plein de souvenirs qui me reviennent en bouffée.

Je l'ai revu dix ans plus tard. Il était en visite à Montréal avec son jeune fils de trois ans, j'avais un bébé. On s'était vus en toute amitié et il avait séjourné une nuit chez moi. Comme il venait souvent à Montréal et qu'il semblait avoir trouvé un gîte chez moi et que j'avais peur à l'envahissement, j'ai mis fin aux contacts sans le faire officiellement. Pas de réponses à ses appels ou bien une réponse plusieurs jours plus tard alors qu'il avait déjà terminé sa visite. Il demeurait alors chez une de nos amies communes. Je ne l'ai donc pas revu depuis vingt-huit ans. Il s'est marié trois fois et a eu des enfants à chaque fois, il a d'ailleurs un enfant de cinq ans avec sa femme actuelle, alors qu'il en a soixante-cinq. Il a une brillante carrière de professeur d'université et donne des conférences un peu partout. Semblerait qu'il ait peu changé physiquement si ce n'est de ses cheveux blancs.

Je pourrai vérifier tout ça ce soir car je le revois aujourd'hui. Un souper au Jardin de Panos. Ce restaurant aussi me rappelle le passé. J'y allais dans la vingtaine. Je suis un peu anxieuse de le revoir après tout ce temps. J'ai changé beaucoup je trouve. Et je n'aime pas ça. Le visage, j'accepte et puis ce n'est pas si pire que ça. Pas vraiment de rides encore. Mais le corps, merde, je suis tellement plus grosse qu'à vingt ans. Et ça, je ne l'accepte pas vraiment car j'y suis quand même pour quelque chose. Je regarde les gens de mon entourage qui ont mon âge. Tellement de variété dans les corps. Le père de mon fils porte les mêmes jeans qu'à vingt ans. Voisin, dont j'ai vu les photos de grand élancé de sa jeunesse, est maintenant vraiment gros. Mon amie P, mince à cinquante-six ans. Mon amie T aussi mais à coups d'efforts tellement héroïques. Mon amie L a pris un bon trente livres à la ménopause. Et je les passe tous et toutes en revue comme ça. Et puis je me regarde et puis j'ai cinquante-cinq ans depuis dix jours(non, je n'en reviens pas encore!) et je ne vais pas devenir une grosse vieille, pas question! Cette histoire de poids m'achale vraiment et m'empêche de me trouver séduisante. Je dois donc et je vais donc y remédier. Plan d'action efficace.

Le yoga? Je vais rencontrer la professeure. Pas certaine que je serai entendue. Mais je parlerai. Calmement. C'est ma dernière idée. Je n'en fais pas de yoga ces temps-ci trop obnubilée par cette histoire de cours de prof qui me mine. Et pourtant, j'adore et c'est tellement bon et j'y crois et je sais les bénéfices. Ça devrait être tout le contraire. Un bon cours de professeure devrait m'inciter et me donner le goût de faire du yoga tous les jours. Il y a vraiment quelque chose qui cloche.

Alors ce soir gros souper de groupe, tout plein de monde et puis cet ancien amoureux et même Voisin est invité. On verra si ce grand asocial viendra! Je n'ai pas à parler, j'ai aussi une certaine tendance à m'isoler. Mais ce soir je sors.