Je ne sais pas si je vais poursuivre ma formation de professeure de yoga. Je suis en fait très intéressée par la formation de professeure offerte par l'institut de yoga intégral de l'avenue du Parc. Si l'un d'entre vous était intéressé, c'est le temps de s'y inscrire. Il y aura une réunion d'information le premier lundi de mars.
Mes cours actuels sont très techniques, physiques, athlétiques même. Je suis toujours aux limites de mes capacités, même en pratiquant à tous les jours. L'aspect spirituel du yoga n'y est pas intégré. On a quelques rares cours à part sur la philosophie yoguique.
Le yoga intégral, lui, intègre tous les aspects du yoga, son nom le dit. La méditation, les chants, les énergies, le yoga nidra et les asanas évidemment. Mais les asanas ne sont pas le but, ils font partie d'un processue énergétique et spirituel plus global. Une personne malade, faible, âgée pourrait suivre le cours de professeur qui est vraiment ouvert à tous et le réussir. Les pouvoirs de l'esprit comptent autant que ceux du corps.
En même temps, j'aime aussi le dépassement de soi entraîné par des cours physiquement très ardus. J'aime être poussée. Mais parfois je me demande si je progresse, si je ne m'en demande pas trop, si je ne nie pas un peu mon âge. La vérité, c'est que je réussis à suivre, mais que ça ne devient pas plus facile. Il faut me donner encore un an avant de voir de réels changements, m'a dit la prof. Un an, c'est long. En attendant, je vais à certains cours intermédiaires et à mes cours de professeure avec plus de courage et de détermination que de plaisir.
9 commentaires:
«Écouter son corps» est une phrase un peu débile (à mon avis) que les médias se plaisent à répéter parce que dans la société actuelle les gens sont très «moyens» physiquement. La vérité (qui m'a été annoncée par un prof d'éducation physique avec maîtrise) c'est que la facilité au sport signifie que notre corps a atteint un certain niveau d'endurance et qu'il est temps de s'améliorer (pousser un peu plus). Dès que ça devient facile, on ne travaille plus vraiment. Nos muscles sont au stade «confort»... et on ne progresse plus. Or, l'idée est de toujours progresser... et ce, peut importe l'âge. Il y a un monssieur, avec qui je fais régulièrement du karaté. Il a 64 ans, et il est plus en forme que moi. Il a des abdos visibles et il dégage la santé. Malgré le fait qu'il soit ceinture noir, il connaît ses difficultés et ses points faibles, qu'il cherche toujours à améliorer, malgré la facilité que présentent d'autres exercices dont il est déjà maître depuis longtemps. Ce monsieur là, c'est mon idole. Je l'aime bcp et j'adore apprendre à ses côtés, car c'en est inspirant. Tout ça pour dire que l'âge n'est pas un obstacle. Ni le déconfort de son corps. Ma prof de Yoga a même dit, la semaine dernière: «Le yoga, c'est un peu ça: essayer de trouver le calme et le confort dans l'inconfort». J'aime bien. La tolérance, ça s'apprend. Physiquement comme socialement.
Ce qui me chicote c'est que nul part vous ne faites à l'allusion au concept de plaisir. Si c'est fait par défit, par dépit...
Je suis pas mal d'accord avec vous, Lud. L'exercice, ce n'est pas facile et probablement que ça ne doit pas être facile non plus. Faire du yoga comme une forme parallèle d'assouplissement tout en faisant intensivement un autre sport est une chose,faire du yoga intensivement pour s'améliorer physiquement autant que mentalement en est une autre. Dans le premier cas, il est normal et approprié de chercher la détente, le premier sport apportant la dose de défi nécessaire à la progression, dans le deuxième, eh bien! il faut travailler dur. On ne s'en sort pas. Toujours progresser, comme vous dites, ma chère, oui, j'endosse la plupart du temps. J'aime beaucoup votre commentaire! Il me donne le coup de pied nécessaire pour ne pas lâcher.
Juliette, il y a le plaisir d'en avoir fini! hehe! Non, mais, sérieusement, je trouve de plus en plus de plaisir. Pas tout le temps et quand je sais que ce sera dur, il m'est parfois difficile d'y aller, mais je suis fière de ne pas lâcher. Je prends ça un jour à la fois et une fin de semaine à la fois aussi. C'est fait par défi,un défi que je me lance à moi-même, oui, par dépit, non.
Tant mieux, si mes mots vous ont donné «un petit coup de pied au derrière» (!). Lâcher est un mot qui ne vous ressemble pas, à mon avis. Et je dis ça même si je ne vous connais pas depuis longtemps!
Bonjour FemmeLibre,
Paolo Coelho écrivait dans l'Alchimiste: "l'heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil".
J'ai eu souvent l'occasion au cours de ma vie (et encore tout récemment) de réaliser que juste avant un changement important, il y a ces moments d'incertitudes où je remet tout en question, pour finalement vivre la réalisation, peu après.
C'est comme si l'univers rechigne aux changements jusqu'au moment où ils deviennent inévitables.
Aussi, quand je me ressens l'envie d'abandonner, je me dis maintenant: Continuons encore juste un petit peu, question de voir si l'accomplissement ne se cache pas juste après la prochaine courbe.
En ce qui me concerne, Coelho a bien raison! :)
A mon avis, le yoga intégral reflète beaucoup plus la véritable pensée yoguique. Qu'est-ce qui est le plus important pour vous? La performance acrobatique ou l'harmonie du corps et de l'esprit.
Ça dépend de tes raisons réelles pour changer de "camp" (le premier mot qui m'est venu à l'esprit, sûrement pas le plus pertinent).
Si c'est par découragement seulement, je ne crois pas que c'est une bonne idée "d'abandonner" ta formation actuelle. Un an, ce n'est pas SI long. Il faut apprivoiser tranquillement la pratique...et laisser le corps le faire aussi.
Si c'est pour le côté spirituel que tu ne retrouves pas assez dans ta pratique actuelle, là, c'est une toute autre histoire !
De quelle façon aimerais-tu enseigner, toi ? Peut-être que ça guiderait ta réponse.
J'aimerais enseigner comme au yoga intégral, Véronique et c'est en effet la bonne question à me poser. J'y vais maintenant avec Treize ans et la prof la fait mettre tout à côté d'elle et elle en prend soin, elle la corrige doucement et patiemment et puis, tout ou à peu près tout se fait les yeux fermés, lumières feutrées, alors personne n'est la cible des autres, il n'y a vraiment pas de comparaison entre les élèves. Le prof n'est pas le point central du cours non plus, elle est parmi nous, pas devant nous, discrète mais très présente. Elle explique et va de l'un à l'autre, doucement. Atmosphère feutrée hors de toute performance. Alors, Solange, oui, tu as raison, je trouve que ça se rapproche davantage du vrai esprit du yoga. Mais, car il y a un mais, le côté pratique physique exigeante peut aussi en faire partie de l'esprit du yoga. À Lyne St-Roch, les groupes sont trop nombreux (pas toujours, mais souvent) et la prof ne peut pas vraiment donner de l'aide, du support et des corrections à chaque étudiant. À Iyengar, peu importe la grosseur du groupe, la prof va corriger individuellement et elle voit tout! Je pense que les formations se complètent et qu'il est aussi important que je connaisse bien la technique de chaque asana. Je vais revenir sur ma vision de ce que devrait être un prof de yoga. Tu m'as partie en grand là! Merci!
Pierre, je viens de lire l'Alchimiste avant les Fêtes avec Treize ans. Quel beau livre philosophique! "Continuons juste un petit peu", quel beau conseil tu me donnes là et c'est celui qui j'ai l'intention de suivre. Je vais aller à ma fin de semaine de professorat demain pour continuer juste un petit peu question de voir... merci à toi aussi!
Et Solange, je cogite sur votre réflexion! J'ai cependant envie de vous répondre que premièrement, l'harmonie du corps et de l'esprit est le plus important pour moi, oui, oui, mais que je ne crache pas sur le dépassement de soi qu'impliquent quelques "performances acrobatiques", lire ici des asanas plus avancés vers lesquels je tends tranquillement, sans pression mais avec persévérance. Je pense que le pouvoir du corps et de l'esprit liés n'ont pas de limites.
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