"Ce garçon va devenir quelqu'un de bien." Ce sont les parents du premier bébé de l'année à Montréal qui parlent.
"Il sera un grand Montréalais et un grand Canadien, un citoyen d'exception capable de contribuer à la société."
C'est un discours qu'on entend trop peu souvent. Élever un enfant pour en faire un citoyen d'exception et une contribution à la société, ça dépasse élever un enfant pour qu'il soit heureux. Ça implique des efforts, de la droiture et de la discipline. Du temps aussi. Cette petite personne est importante car elle aura un futur grandiose. C'est tout plein d'espoir. Et je suis persuadée qu'un enfant élevé avec cette grandiosité et cet investissement parental total a beaucoup plus de chance d'être heureux.
On croit en lui, en ses capacités, il deviendra quelqu'un de bien, entend-il de la bouche de ses parents. Comment faire autrement avec une telle foi et un tel encouragement.
15 commentaires:
J'ai aussi élevé mes enfants avec la devise que 'The sky is the limit' et jusqu'à maintenant ça ressemble à ça.
Il faut aider les enfants devenir ce à quoi ils aspirent en leur donnant de bonnes valeurs, en leur enseignant le respect, le partage et la simplicité... Ce qui n'est pas si compliqué. Ça c'est effectivement une bonne chance pour devenir quelqu'un de bien et d'heureux.
Ce qui me fait peur dans cette réflexion c'est : "Il sera un grand Montréalais et un grand Canadien, un citoyen d'exception capable de contribuer à la société."
Ça veux dire quoi? Devenir politicien? Chanteur? Chirurgien? Qu'est-ce qu'un citoyen d'exception? N'est ce pas le dépassement des autres...
Est-ce le rêve d'un parent à ce que son enfant devienne ce qu'il n'est pas nécessairement?
Je note: femme libre croit en la "discipline"... et en l'"exception"...
Paul Laurendeau
On n'est pas né pour un petit pain, ça c'est certain, Pur Bonheur!
Sujet délicat s'il en est un,Magenta. J'ai élevé mes enfants pour qu'ils soient heureux. Je constate aujourd'hui qu'ils ne le sont pas nécessairement. Je changerais mon fusil d'épaules si j'avais d'autres enfants. Je les élèverais pour qu'ils servent la société, pour qu'ils se dépassent. Je ne leur donnerais plus tout si facilement. J'insisterais davantage sur le sens de l'effort et sur la discipline. Les enfants ne savent pas au départ qui ils sont ni ce qu'ils peuvent accomplir. C'est à force de succès et de travail acharné pour atteindre ce succès, succês à leur mesure évidemment, en se comparant d'abord et avant tout à eux-mêmes, qu'ils se forgent une image de leur personne et de leur valeur. Ètre utile à la sociéte mène davantage au bonheur que de se centrer sur son petit nombril, j'en suis absolument persuadée. Le nombriliste ne mène nulle part, sauf au vide et à la souffrance. Pour réussir, il faut bûcher et vaincre des obstacles. Notre société d'abondance, dans laquelle on veut éviter les difficultés à nos enfants, les protéger de tout et d'eux-même, produit des êtres faibles et qui souffrent de cette fatigabilité chronique typique des enfants trop gâtés.
Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays, disait à juste titre John Kennedy.
Paul Laurendeau, notez!
Là, je suis tout à fait en accord avec vous. Je pense que la plupart des enfants d'aujourd'hui sont très mal préparés pour affronter la vie qui est loin du jardin de roses qui leur a été présenté...
Je pense que vous avez une idée de la place que mes enfants ont dans ma vie pourtant ma fille de quatorze ans travaille déjà 15 heures par semaine en plus d'aller à l'école internationale. Elle est très responsable et ce choix lui appartient. Je ne les ai pas élevé à la dure et je ne pense pas les avoir trop gâtés. Je leur ai appris de bonnes valeurs et que la vie n'est pas toujours facile. J'espère et je pense qu'ils seront biens et s'ils sont heureux, j'aurai bien accompli ma tâche de parent.
Votre billet et les commentaires me font réfléchir. Bien sûr, je n'ai jamais eu l'intention de leur donner "tout cuit dans le bec", mais la piste "citoyen responsable" ne m'avait pas effleuré. C'est une belle idée, je vais y penser! :)
C'est bien qu'aujourd'hui on veuille plus pour nos enfants, trop longtemps on a eu cette mentalité de "pas pour nous, faut se contenter de ce qu'on a". Mais quand on voit le nombre de décrocheurs, il y a encore à faire.
Bonjour FemmeLibre,
Mon père a fait le collège classique où il a été pensionnaire dès l'âge de 11 ans, jusqu'à l'âge adulte, de sorte que toute son adolescence a été marquée très fortement par les valeurs dont les Jésuites faisaient la promotion. Ils se donnaient pour mission de former les dirigeants de demain. La différence entre les valeurs de ces individus et celles que l'on inculque aujourd'hui aux étudiants du MBA est marquante.
Je vois par ailleurs, un certain danger à vouloir trop intensément de grands destins pour nos enfants, dans la mesure où on pourrait ainsi leur imposer nos propres ambitions, ce que je ne crois pas sain. C'est leur vie après tout.
Je crois par contre beaucoup aux exemples que l'on donne soi-même. Être exigeant face à soi-même, avoir de grandes ambitions, donner un sens à sa propre vie au sein de la collectivité, en discuter avec nos enfants et leur expliquer notre démarche. Ces exemples me paraissent efficaces tout en respectant le désir des individus de devenir ce à quoi ils aspirent.
Vous tombez bien Pierre. Je me disais ça justement que s'il était trop tard pour que je fasse quelque chose d'extraordinaire de mes enfants, il n'est jamais trop tard pour que je fasse quelque chose d'extraordinaire de moi-même. Cette fameuse discipline que je prône, c'est moi qui vais m'y soumettre. Je dis ça en mangeant des chocolats alors que je sais que je vais à ma rencontre Weight Watchers jeudi. Mais demain sera un autre jour....
Et puis, ils le sont extraordinaires mes enfants, ça va de soi, ce sont mes enfants!
Les décrocheurs, ma chère Solange, là, on entre dans tout un sujet. Vaste et de causes multiples. Tous ces garçons beaux, fins et intelligents qui décrochent de l'école avant la fin du secondaire, c'est une catastrophe. La réforme voulait leur venir en aide, mais ça n'a pas réglé le problème.
Valery-Ann, faire de tes enfants des citoyens responsables, tu es bien partie pour ça il me semble, écologiste comme tu es.
Je pense ainsi... Nos enfants sont le reflet de ce que l'on attend d'eux...
Les miens doivent réussir à l'école, s'impliquer et s'investir, rien de moins!
On me traite d'élitiste, soit... je prend le compliment!
"Citoyen d'exception capable de contribuer à la société"... ???
Ce n'est vraiment pas la première chose à laquelle j'ai pensé en voyant mes enfants.
J'ai plutôt dit "Ouf, ils sont entiers maintenant faisons-tout pour qu'ils soient heureux".
Mais en y réflèchissant peut-être que oui après tout car j'ai toujours voulu qu'ils sachent dire bonjour, merci, au revoir.
Et ce n'est pas encore gagné car je sursaute souvent quand je n'entends rien !!!
Mais quand ils sont invités chez des amis, on me dit souvent qu'ils sont mignons et polis. J'écarquille grands les yeux et esquisse un petit sourire. Je suis fière de mes garçons.
@Caro, si on respecte leurs capacité et intérêts, je pense qu'il n'y a rien de mal en soi à en attendre beaucoup. Tant qu'on en attend pas plus qu'ils ne peuvent donner, on s'entend.
@Mijo, les enfants s'ajustent pour répondre le plus exactement possible aux prédictions parentales. Je trouve épouvantable les parents qui appellent leur jeune enfant "Le petit monstre" ou qui vont dire "Il n'écoute jamais", "il ne comprend jamais rien", "il fait tout pour me faire enrager", en général, l'enfant va répondre très bien à ces caractéristiques qu'on lui impose et empirer de jour en jour! Je ne parle évidemment pas de vous là!
Exiger la politesse, c'est encourager l'enfant à répondre à des normes sociales et à penser aux autres.
Mais je l'aime moins mon billet, il y a trop de dangers à avoir des attentes immenses envers son enfant, surtout si le parent ne sait pas s'ajuster à la vraie réalité. Pas simple élever des enfants, c'est une oeuvre gigantesque, grandiose, qui marque pour toujours. Heureusement qu'on en ignore toutes les implications quand on se lance là-dedans, sinon personne ne ferait d'enfants!
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