Écouter, comprendre, accepter, materner encore une jeune adulte qui est aussi une jeune mère est facile. Mais garder une saine distance, ne pas prendre en charge ses responsabilités sans lui rappeler explicitement qu'elles lui appartiennent, être capable de dire non en cachant son inquiétude, lui faire confiance, se taire est un art beaucoup plus difficile.
Dix-huit ans adore son bébé mais elle vient tout juste de réaliser, quatre mois après sa naissance, que le contrat sera long, très long. Elle a recouvré avec un immense bonheur un peu de liberté depuis qu'elle prend des cours suivis d'une visite dans les bars, il faut bien qu'elle socialise avec les collègues de son équipe! Le retour dans le misérable petit appartement est lourd. Elle veut déménager, visite des appartements à neuf cents dollars. Je ne dis rien, je me mords la lèvre, bon, pas vrai, des fois je dis quelque chose mais je le regrette toujours.
Je la conduis à l'aquapoussette avec Bébé. Complexe comme opération. Elle apporte une tonne de bagages, la grosse poussette, le siège de bébé évidemment, des quantités astronomiques de serviettes et de linge de rechange, les biberons et tout ce qui va avec, les couches de natation et les couches régulières et tout ce qui va avec et puis tous ses instruments de beauté à elle. La voiture est pleine. Mais voilà qu'aujourd'hui, elle avait un rendez-vous chez le médecin pour bébé et c'est moi qui le lui apprends. Mademoiselle, pourtant bien organisée, n'a pas d'agenda. Pas vrai, elle en a finalement un depuis qu'elle prend des cours. Ce sont les vaccins de bébé à la maison Bleue, pas loin de chez elle. Elle me demande hier d'aller l'y conduire. J'ai refusé et elle m'a raccroché la ligne au nez. Je sais que j'ai bien fait de dire non mais tout de même, il y a comme un léger pincement, tout léger.
7 commentaires:
Pas simple, en effet, de savoir où tirer la ligne ... Je ne suis pas certaine que moi, je saurais. De toute façon, il me reste quelques années (j'espère) et j'en suis toujours à (essayer de!) déterminer où s'arrête la liberté de l'ado et où la mère doit reprendre les guides. Pas simple ... Nat
En fait, c'est très difficile de prendre une certaine distance en tant que mère quand "l'enfant" est proche géographiquement. Ma fille vit maintenant plus loin de moi et l'inquiétude est moins présente au jour le jour, même si elle existe et existera toujours... on souhaite le meilleur pour ses enfants !
Femme libre.
Dans tout ce que tu écris, je sens ta respiration...
Voilà.
Je t'embrasse.
L'ado dans ce cas-ci est une jeune adulte mère de famille et je la traite en adulte, Nat.
On souhaite le meilleur, c'est certain mais moi, j'arrive pas si mal à me détacher, Monique, surtout quand je les sais en sécurité.
Ça vient déjà, Solange.
J'ai bien fait, une Peste, car quand je l'ai rappelée en après-midi, elle était de fort bonne humeur. Elle a eu plein de compliments parce que bébé est très éveillé et en avance dans son développement. Elle était fière et avec raison. Je pense qu'elle va bien s'en tirer.
Inspire, expire, c'est ce que je fais,Herbert! ;o)
C'est bien pour vous de savoir mettre un hop et dire non, votre santé mental doit ne s'en porter que mieux ;)
Même si je suis jeune ;) J'ai appris une chose dans ma vie, un jour ou l'autre on ne peut que compter sur soi-même...C'est facile de toujours demander quand on a toujours des gens autour de soi pour aider, mais reste qu'aussi la fierté d'avoir su se débrouiller seule n'est pas à prendre à la légère...
La belle-famille a l'air pas mal plus accommodante que moi,Anna-Belle et les jeunes parents ne manquent pas de gardiennes. Il y a Quinze ans qui s'offre aussi de bon coeur mais Dix-huit ans a très rarement besoin de ses services.Comme la belle-famille habite son quartier et peut venir garder à la maison, c'est plus facile.
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