vendredi 6 novembre 2009

Mentir

Il s'en doutait bien qu'il se passait quelque chose car quand je lui ai dit que je n'avais plus le temps d'aller dîner parce que j'avais trop de choses à faire, il a immédiatement dit:"Pourquoi? Je t'énerve?" "Je suis fatiguée et j'ai plein de choses à faire." "Mais qu'est-ce donc que tu as tellement à faire de toute urgence cet après-midi?" Et là, je suis restée vague car je suis une fort mauvaise menteuse. Je ferais une piètre infidèle.

La vérité aurait été la suivante:

"Oui, tu m'énerves. Tu parles tout le temps, que ça m'intéresse ou non. J'en ai rien à foutre de ton renouvellement d'hypothèque et pourtant je pourrais y aller à ta place, tellement j'en connais tous les détails. Je fais tout pour que tu te rendes compte que ça ne m'intéresse pas. Je baîlle, je regarde ailleurs, je ne fais aucun hum hum de politesse. Rien. Et tu continues! Aujourd'hui, je me sentais plus seule avec toi que si tu n'avais pas été là. Et je n'ai pas un moral du tonnerre ces temps-ci. Je combats la déprime avec un certain succès. J'ai plein de choses dans la tête. J'aurais bien aimé t'en parler. Un peu. Mais il n'y a pas de place pour moi. Il faudrait que je la réclame la place. Et je n'ai pas l'énergie de réclamer en ce moment. Tu me pompes mon énergie, voilà! Et même notre vie sexuelle ne m'intéresse plus vraiment. Plus le goût. Je veux du sexe associé à de l'amour. Pas je veux et j'exige, mais j'aimerais ça. Je suis devenue une commodité qui peut t'amener au Costco parce qu'elle a une voiture. C'est comme ça que je me sens. Aujourd'hui. Voilà."


Mais comme je ne lui ai rien dit de tout ça, je ne lui ai pas donné l'occasion de s'exprimer et en quelque part, je le regrette.

35 commentaires:

Unknown a dit...

Moi, à votre place, je lui écrirais tout ça dans un e-mail. Parce qu'oralement, il ne vous aurait sans doute pas laissé aller au bout de votre pensée et de vos ressentis. Mais là, il serait obligé de lire en entier et qui sait, peut-être de réfléchir un peu sur ce que vous exprimez et sur sa façon d'être. Et je pense que, pour vous, il serait important de ne pas rester dans le non-dit par rapport à lui.

Cath a dit...

Et bien, j'allais dire la même chose que Monique... Alors puisque c'est déjà dit, je me sauve...

Bon courage !

Quelqu'une a dit...

J'allais dire exactement la même chose que Monique et Cath.

Et par écrit il ne peut pas vous interrompre par des paroles inutiles.

Une femme libre a dit...

Oui, mais est-ce que ça donnera quelque chose? Ce serait quoi le but de lui écrire? Le faire changer? Un homme de soixante-quatre ans, ça ne change pas. Ce n'est pas un mauvais bonhomme. Il peut même être généreux. Samedi, à mon souper d'Halloween,il avait apporté un cadeau pour chaque personne. Il est toujours calme, souriant. Il a des qualités,c'est certain. Et jusqu'ici, son discours ne me tombait pas sur les nerfs. Là, oui.

Lui écrire pour me soulager? Pas certaine que ça me soulagerait. Ça m'a fait du bien de vous l'écrire ici,dans mon blogue et d'avoir vos commentaires.

Je le prends comme il est ou bien je ne le revois plus. Il ne changera pas.

Unknown a dit...

Si personne ne lui dit rien, il n'aura jamais une prise de conscience. Après, ce qu'il en fait, c'est une autre histoire... On peut changer à tout âge, je pense, mais pas pour plaire à quelqu'un d'autre ou s'attirer ses faveurs. On doit ressentir à un moment donné la nécessité de changer pour soi-même.

Pierre F. a dit...

Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que votre colère "Il m'énerve" était davantage dirigée vers vous-même que vers votre ami.

Colère de vous sentir utilisée, de vous retrouver dans une situation où vous comblez ses besoins (déplacements, amitié) alors que les vôtres ne sont pas pris en contre.

Si vous lui demandiez de s'enregistrer et de vous donner les enregistrements pour que vous puissiez l'écouter, il serait sans doute flatté, plutôt que choqué.

Anonyme a dit...

Il y a une phrase dans votre billet, une si courte phrase qui a du mordant ;-) J'le savais, j'le savais !!! Je cherche un peu ça aussi... mais chuuuut.

Ceci dit, si vous lui envoyez ce texte par courriel, c'en sera fini. Qu'est-ce que vous voulez avec lui et envers lui ?

Je pose une question rhétorique : Pourquoi est-ce si difficile de dire ce qu'on veux, ne veux pas, aimerait, amies et n'aimes pas dans un début de "relation" tel que vous le décrivez ? Et je sais que le mot "relation" est peut-être fort mais j'en ai pas d'autres sous la main.

Pur bonheur a dit...

Peut-être que vous le voyez trop souvent ces temps-ci. Il entre dans votre 'bulle' et vous sape votre énergie vitale.
Une petite pause peut-être? Juste le temps de s'ennuyer un peu :D

unautreprof a dit...

Oh je sens que Pierre a (encore) touché un point.

C'est vrai que ce sont de sujets délicats... On peut dire certaines choses à des gens, mais qu'ils nous ennuient? Ouf!
Par contre, pour l'impression d'être une chauffeuse de taxi, je pense que ça se dit relativement bien.

Nanou La Terre a dit...

Je trouve que vos commentaires sur vos états d'âme sont très pertinents et ça mérite que vous lui en parliez? Si personne ne lui a jamais dit, il ne peut pas savoir.Qu'est-ce qui pourrait arriver de grave?

Solange a dit...

Je crois aussi qu'il y a moyen de lui dire sans qu'il se fâche, reste à savoir si ça vous intéresse encore.

LE MAMI a dit...

Echange hypothèque contre déprime?
Baltha

herbert a dit...

Bonjour, 'Femme libre" .
Mais il a peut-être entendu otn discours intérieur...Sait-on jamais.
Bonne journée.
Je t'embrasse.

Mamzell_McJ a dit...

Vous pourriez lui donner votre adresse de blogue

MOrte de rire !!!!!!!

Mamzell_McJ a dit...

Pierre a toujours le mot juste... faudrait l'inviter à notre prochain café ;-)

Une femme libre a dit...

Monique, Nanou, Solange, lui dire pour qu'il change et évolue? Non. De quel droit puis-je penser que je suis plus évoluée que lui. Il trouvera bien une femme qui les boira ses paroles et n'en aura jamais assez. Je ne suis pas amoureuse de lui donc ses "défauts" me sautent aux yeux. Mais il a aussi de fort belles qualités et comme je les vois aussi, il y a du plaisir et des avantages à demeurer son amie.

En autant que je ne le voie pas trop souvent, tout à fait, Pur Bonheur!

Bon, Pierre qui a encore raison! Ben oui, c'est à moi que j'en veux. Je n'étais pas du tout obligée d'y aller au Costco, je n'avais rien à acheter. Mais j'y suis allée pour lui, comme une vierge et martyre et c'est d'abord ça qui était ridicule. Quand il m'a téléphoné, il m'a demandé "Quand est-ce que tu vas au Costco?" et ma réponse a été "Quand veux-tu y aller?" Mauvaise réponse qui ne répondait aucunement à la question. Je me suis mise moi-même dans une situation inconfortable. Et Juliette, je suis d'accord, il faut absolument inviter Pierre à prendre un café avec nous. Vous vous en occupez? ;o)

Mazsellan, j'aimerais bien vous répondre, mais étant donné que vous êtes fâché contre moi et étant donné aussi, que je suis reconnue davantage pour ma franchise que pour mon tact, je ne prendrai pas de chance car je ne veux pas envenimer la situation.

Ben non, Un autre prof, je ne vais jamais lui dire ça, voyons donc. Je ne suis pas méchante et c'est un homme bon, qui parle beaucoup mais qui ne mérite aucunement qu'on le blesse (personne ne le mérite, mais des fois on blesse sans faire exprès).

Baltha, j'adore votre commentaire! Plein de finesse, comme vous.

Sait-on jamais en effet, Herbert. Il m'a rappelée le lendemain pour savoir si j'allais mieux... j'ai dit oui!

Non, coquine Juliette, mon adresse blogue, je ne la donne qu'à des gens de confiance... pas vrai, je viens de la donner à un parfait salaud! http://parfaitsalaud.blogspot.com

Pierre-Marc Drouin a dit...

Et si vous le plaquiez, tout simplement?

Une femme libre a dit...

Ben non voyons donc, Le Salaud, Les hommes deviennent rares et recherchés avec le temps, vous verrez, vous n'avez qu'à attendre quarante ans, et elles vous tomberont toutes dans les bras!

Joan Durand a dit...

Moi je suis plutôt du genre à prendre les gens comme ils sont ou à ne plus les voir et à penser qu'ils ne changeront pas, comme tu dis si bien. Ça m'épuise d'expliquer. À moins que je sois amoureuse. Sinon je me tais. Je me dis qu'on n'a pas à jouer les Mère Thérèsa, et tant pis pour lui!

Joan Durand a dit...

Ah! oui, merci de m'avoir invitée. J'adore ce blogue. Le quotidien raconté sans détour, les émotions, la vérité, c'est génial. J'aimerais bien être aussi franche!

Nanou La Terre a dit...

Le lui dire simplement pour vous respecter vous-même, pas nécessairement dans l'espoir qu'il change.

Pierre-Marc Drouin a dit...

@la femme libre
Je n'ai pas besoin d'attendre si longtemps, et d'ailleurs, je vous écris pendant qu'elle se repose dans mon lit...

Blague à part, même s'ils sont rares, devez-vous à tout prix vous rabattre sur l'un des seuls hommes que vous trouvez sous prétexte qu'il n'en reste plus beaucoup? Certes, je n'ai pas votre expérience et votre maturité, mais il me semble que la solitude semble prendre davantage d'ampleur lorsqu'elle nous afflige en compagnie de quelqu'un. Se sentir seul avec quelqu'un, n'est-ce pas pire que d'être seul tout court?

Josie a dit...

Le regret doit venir du fait que tu ne t'ai pas laissé la chance de t'exprimer...

Mamzell_McJ a dit...

Non mais, il est génial ce parfait salaud!

Assez salaud qu'il m'empêche de faire mon ostie de devoir ;-)

Une femme libre a dit...

Bonjour et bienvenue Joan, c'est plus facile d'être franche quand on est anonyme comme moi! Mon blogue est une sorte de journal personnel interractif. C'est quand même fantastique d'avoir l'opinion des autres sur sa vie. Riche. Ça me fait souvent voir un autre aspect que je n'aurais pas découvert moi-même. Utile.

Nanou, Nanou, je me respecte, je me respecte. Je me respecte assez pour ne pas me mettre un rôle de psychologue sur le dos et pour ne pas parler dans le vide. Par mon silence, c'est moi que je ménage.

Cher Luc Pierre, j'ai écrit ce billet à chaud, sous le coup de l'émotion et j'étais en colère et déçue aussi. Mais ce cher monsieur-qui-veut-marier est loin d'être n'import qui! Il est même ... quelqu'un? (rires) Blague à part, quand je suis bien disposée, j'aime l'entendre discourir. Homme de lettres et de culture, psychologue de formation, informé sur tout, ses propos sont plutôt intéressants (sauf quand il parle de son hypothèque!). Et puis, un homme qui parle tout le temps, c'est reposant. On n'a pas à chercher de sujet de conversation. Bon, je suis en train de changer d'idée et de dire tout le contraire de ce que j'écrivais dans mon billet? Habituez-vous tout de suite! Je suis comme ça! ;o)

Josie chérie, je ne me suis pas exprimée, mais sais-tu qu'aujourd'hui, ça ne me fait pas un pli? On est dans une société où on prône qu'il faut toujours s'exprimer et dire le fond de sa pensée. J'ai mon blogue pour ça, je suis chanceuse!

Juliette, à vos devoirs, ouste, immédiatement! Et ne revenez que quand ils seront f-i fi n-i ni, pas avant!

Anna-Belle a dit...

J'ajoute mon grain de sel en disant que toutes vérités n'est pas bonnes à dire...Des fois on blesse les autres à vouloir les rendre comme nous on voudrait qu'ils soient...

Quand il part sur un sujet "plate" pourquoi ne pas détourner la conversation sur autres choses? Peut-être que subtilement il comprendra...

Comme vous semblez tiendre à lui peut-être le voir quand votre patience est à son maximum et l'ennui de lui également, ça aiderait à tolérer le trop plein de mot ;)

Je sentais la frustration dans vos mots, cette relation n'est pas aussi simple et magique que vous voudriez, je me trompe? J'espère que l'écriture vous libère ;) Vous êtes facinante à lire :)

Anonyme a dit...

",,,vous verrez, vous n'avez qu'à attendre quarante ans, et elles vous tomberont toutes dans les bras!"

J'attends... j'attends toujours !

Une femme libre a dit...

C'est ce que je pense aussi,Anna-Belle, que toute vérité n'est pas bonne à dire. Elle n'a jamais été magique, cette relation, on ne parle pas d'amour grandiloquent comme celui que j'éprouvais pour monsieur Relation, non, elle n'a jamais été magique, mais souvent agréable et je n'en demande pas plus. S'il m'énervait tout le temps comme la dernière fois, c'est certain que je n'aurais pas envie de le revoir. Tout serait clair. Mais il peut être charmant et il a un humour fin que j'apprécie. Ceci dit, quand il n'est pas avec moi, je n'y pense pas. Ce qui ne veut pas dire grand chose non plus. Pas un signe d'amour nécessairement que de penser constamment à l'autre. Monsieur Relation, je ne pensais à rien d'autre et je suis sortie ébranlée de cette relation, pas comblée, mais troublée et des fois, j'aurais mieux aimer ne jamais l'avoir rencontré. Curieux, hein? Tandis que celui-ci, je ne regretterai pas de l'avoir rencontré et s'il finit par se marier comme il le souhaite, j'assisterai à son mariage sans aucune amertume.

Patience, patience, Mazssellan. Vous êtes trop jeune encore. C'est à partir de cinquante ans que les hommes deviennent recherchés, à partir de soixante, qu'ils sont un trésor et à partir de soixante-dix qu'ils sont assez rares pour tout se permettre. Vos beaux jours sont à venir!

Méli a dit...

Hi hi hi, sans tout dire, simplement mentionner que le sujet de l'hypothèque n'est pas ce qui vous passionne et que peut-être vous auriez besoin d'un peu d'écoute sur des sujets vous concernant... tout simplement...

Pierre F. a dit...

Si je comprends bien votre commentaire à Mazsellan, les hommes prennent de plus en plus de valeur en vieillissant...

Intéressant...

au fond, c'est finalement la même chose que pour les antiquités. :)

Pierre-Marc Drouin a dit...

@Juliette
Rrrrrr...

@Une femme libre
C'est donc vrai? À 25 ou 45 ans, les femmes changent encore d'opinion drastiquement du jour au lendemain en ce qui concerne leurs amoureux? Eh bien... moi qui croyais que ça se tassait en vieillissant, vous me décevez, madame!

Une femme libre a dit...

Méli, je lui ai téléphoné ce matin et là, il me parlait en détail du mélangeur qu'il avait acheté au Costco et là non plus, je n'avais aucun intérêt et ça ne finissait plus. Cette fois, j'ai minuté la conversation, cinq minutes pleines dans son cas et je n'avais pas réussi à placer un mot. Je me suis plaint "Tu ne m'écoutes pas." "Mais oui, je t'écoute. Qu'as-tu à me dire?" Et là, je suis restée muette, je n'avais rien à dire, tellement pas habituée à ce qu'il se taise que j'en étais silencieuse et déstabilisée. Pas certaine qu'on va se revoir finalement! (rires)

C'est ça, Pierre, les antiquités sont rares et donc recherchées et si ce sont des pièces uniques en plus, on les convoitera davantage encore et le temps augmentera leur valeur. Vous avez tout compris? Pis, c'est quand qu'on va prendre un café avec Juliette, Rêveuse et Mazsellan? On amènera le Salaud aussi, Juliette veut le rencontrer et puis un bain de jeunesse nous ferait du bien.

On ne change pas tant que ça en vieillissant, vous verrez, Luc Pierre, c'en est surprenant...

Mamzell_McJ a dit...

N'importe quand!!!

Pierre-Marc Drouin a dit...

Bon, eh bien, qu'attendons-nous?

Une femme libre a dit...

Ouf! J'ai affaire à du monde d'action. Va falloir opérer! ;o)