mardi 22 janvier 2013

Mettre fin

Il ne faut plus le revoir, voilà ce que ma tête me dit. Il n'est pas vraiment toxique, trop transparent pour l'être. Mais je retire quoi de ces rencontres? Hier, malgré mes avertissements, il est encore arrivé avec une valise. Non, non, pas des jouets, fût mon exclamation avant même de le saluer. Et lui de me dire qu'il y a sa brosse à dents là-dedans et ses produits pour le bain. Parce que monsieur vient faire trempette chez moi. J'ai l'impression d'accueillir un itinérant. Il n'a jamais voulu me faire entrer chez lui, même si je suis déjà allée l'y cueillir, l'été dernier. Un genre de maison de chambres ou de très petits appartements. Il n'a pas de baignoire et il adore prendre des bains. Soit. Alors, on soupe et il va prendre son bain. Moi, je me remets à l'ordi ou je lis ou je fais la vaisselle! Aucune excitation de ma part, aucune expectative, rien du tout. Quand il sort de son bain et qu'il m'appelle (oui, oui, il m'appelle de la chambre!), c'est avec lenteur et en finissant avant ce que je suis en train de faire, que je vais le rejoindre.

Il me parle encore un peu, alors qu'il n'a pas cessé de me parler du souper. Je ne peux pas placer un mot. Je sais que j'ai souvent écrit ça dans mon blogue, que je rencontrais systématiquement des hommes qui parlent tout le temps et ne m'écoutent pas. Pourquoi donc? Je suis pourtant une femme qui s'affirme. Bon, je réfléchirai à cette épineuse question, chicotante comme mes relations amoureuses, dans un autre billet. Poursuivons avec cette déplorable soirée qui sonne bel et bien la fin de cette relation qui n'aura été qu'une non-relation pour moi et une relation qui comblait tous ses besoins pour lui.

Il m'embrasse et là, alors que je commence à me détendre, il fait quoi? Héhé! Comme d'habitude! Il se lève et va chercher un jouet qui n'est pas bien loin dans sa fameuse valise à brosse à dents! Si au moins ça prenait une minute, mais non, mes amis! Il doit chercher ses piles et comme il a plus d'un jouet dans son sac, les piles sont mélangées! Alors il fafouine, farfouille, essaie, tâtonne, le tout en marmonnant et en se demandant à haute voix comment il se fait donc que cette damn thing is not there. Il regarde sous le lit, branche ceci ou cela (pas hier, mais d'habitude, il me demandait une rallonge ce qui m'obligeait à me lever et me refroidissait totalement et entièrement pour le reste de la soirée). Cet épisode pour arranger les jouets est toujours long et pénible. Je me recroqueville sous les couvertures et suis à la veille de m'endormir.

Mais voilà que c'est prêt et qu'il me beurre de gels divers, un pour les jouets et un autre extraordinaire qu'il vient juste d'acheter au sex-shop, tout neuf et que je dois l'aider à ouvrir, les ongles féminins sont bien plus efficaces, un truc qui va me faire jouir à coup sûr, il en est certain cette fois. Il insère, je crie, mais finalement ça va, c'est même agréable. Je pourrais effectivement passer la soirée comme ça,  après un moment, je pourrais même dormir avec le truc bourdonnant, il ne me fait plus rien. Mais mon ami, lui, est hautement excité et se masturbe intensivement pour me jouir dessus, repu et ravi. Il me demande alors si j'ai joui moi aussi.  Misère!

J'en ai assez et je n'ai qu'une envie, qu'il parte (et dans ma tête, c'est "qu'il parte pour toujours! trop, c'est trop!") et je le lui dis. Mais ce n'est pas possible ça non plus. Monsieur est cardiaque et il a besoin de repos après un orgasme. Repos, il y eût. Deux heures plus tard, il m'a demandé....  de la soupe! Oui, de la soupe du souper qui était juste trop bonne.

Il est minuit, je lui sers sa soupe et dans ma tête, ça fait gnia gnia gnia, c'est ta dernière soupe, c'est ta dernière baise avec moi, last call. Je pourrais le lui dire mais non, je n'ai pas le courage de me chicaner. Et puis, lui, il ne comprendrait pas, il ne comprendra pas quand je lui dirai que je ne veux plus le voir. Pour lui, tout va bien.

Mais pourquoi me suis-je donc entêtée si longtemps à le voir de temps en temps? Il y aura une suite à ce billet où j'essaierai de répondre à cette épineuse question.

10 commentaires:

Anonyme a dit...

Il vous fait pas tripper mais il vous fait écrire. Quel texte.

Une femme libre a dit...

Oui, les hommes me font écrire, c'est vrai! ;o)

Nanou La Terre a dit...

Pardonne-moi de le dire mais je le giflerais ce monsieur!N'écoute pas, n'a aucun respect pour toi... Bien, je pense que tu mérites qu'on t'écoute
parce que tu es intéressante, sensible et surtout avec beaucoup de vécu.xxx

Une femme libre a dit...

Hon! Bien sûr que tu ne le giflerais pas parce qu'il a beaucoup de charme. Aucun respect pour moi? Pas certaine. C'est complexe, les relations humaines. Je pense vraiment qu'il m'aime beaucoup et qu'il est probablement amoureux de moi. Je lui interdis de le dire mais je compte beaucoup pour lui. Il va être très peiné que notre relation cesse. D'ailleurs, je n'ai pas encore réussi à le lui dire. Je lui dis que je suis trop occupée pour lui parler quand il appelle ou bien je ne réponds pas.

Une femme libre a dit...

Toujours pas capable de le lui dire... misère...

Nanou La Terre a dit...

Et bien ça fera un homme de moins à ne pas t'écouter xxx Le charme perd tout son charme quand on ne sait pas écouter. Je sais que je le giflerais, mais ça c'est moi.Bon, vas-y, go go go...

Mijo a dit...

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en lisant le coup des piles éparpillées et toi qui te refroidit et étouffe un bâillement...
Oui, quel texte comme le souligne Ysengrimus.

Une femme libre a dit...

C'est plutôt drôle en effet, Mijo, à la fois pathétique et drôle. J'ai choisi d'en rire! ;o)

unautreprof a dit...

Cette histoire a définitivement des qualités narratives! En rire, oui, ça vous fait écrire en plus!
Par contre, ne pas arriver à partir peut être lourd et pesant, j'en sais quelque chose. Ouf! Courage!

Une femme libre a dit...

C'est fini. Il a appelé aujourd'hui, j'ai écouté ses problèmes de santé, il a demandé quand on se reverrait, j'ai dit qu'on ne se reverrait pas, que j'avais des problèmes (c'était rigoureusement exact) et donc pas de temps pour en parler. On doit se rappeler pour en parler mais là au moins, c'est dit.