Mon entraîneur a deux fils. Le premier était supposément en garde partagée dans ses jeunes années, mais la mère ne respectait pas vraiment l'arrangement. Le père se frappait souvent à une porte close quand il allait chercher le petit. Et puis, elle s'accrochait, lui faisait des crises de jalousie, l'espionnait, voulait qu'ils reviennent ensemble. L'enfant semblait troublé et pleurait quand son père devait le ramener chez maman. Le père était inquiet.
Et puis, il y a eu un appel de la dpj qui avait été alertée par l'école. Les choses se précisaient. Oui, la mère était inadéquate. On vous conseille de demander la garde complète monsieur et on va témoigner pour vous, de dire la travailleuse sociale. Ce qu'il fît. La mère s'accrocha, ses crises devinrent plus nombreuses, elle menaça, se pointa à l'école pour tenter d'enlever l'enfant. Mon entraîneur dût demander un ordre de cour pour l'empêcher de venir près de son domicile et près de l'école de l'enfant et faire cesser le harcèlement téléphonique.
Elle avait droit à deux fins de semaine par mois de visite. Dès que l'ordre de cour fût envoyé, elle ne répondit pas le vendredi soir quand il vînt lui conduire l'enfant. Et ne répondit plus jamais. Coupa tout contact avec son fils de six ans. À jamais. Il a quatorze ans aujourd'hui le fils et n'a plus jamais eu de nouvelles de sa mère.
Et il a un ami de son âge dans la même situation. Dans cet autre cas, la mère est Française, le père Québécois et le couple est ensemble. Quand l'enfant a sept ans, la mère va en voyage dans sa famille en France. De là, elle envoie une lettre au père:
"Je ne rentrerai pas. J'ai décidé de faire ma vie chez moi, en France. Je te laisse Frédéric et je pense qu'il serait préférable de ne plus se donner de nouvelles. Bonne chance!"
Et des nouvelles, il n'y en eût pas, pas du tout, même pas aux anniversaires du petit, à Noël, rien du tout! L'enfant avait sept ans quand sa mère, jusque là tout à fait adéquate, est disparue pour toujours.
Pas des histoires de romans, du vrai monde!
Il y a aussi ce couple qui a confié son enfant adopté à la protection de la jeunesse. Ils ont signé des papiers. N'importe qui peut abandonner son enfant, on a le droit. C'est un des actes qui est le plus réprouvé par la société. Dans leur cas, c'était leur vie, leur santé mentale et la vie de leurs autres enfants qui étaient en jeu. Ils avaient trois enfants, tous adoptés. Cet enfant avait tué leur chien par étranglement. Ils craignaient tout le temps qu'il tue un des plus jeunes enfants de la famille. Il était suivi en psychiatrie et compagnie, faisait des tours dans des centres d'accueil, à l'hôpital psychiatrique et tout et tout. Toutes leurs finances passaient en thérapies diverses. Personne ne voulait le garder et la famille ne l'aurait pas fait garder de toutes façons, de peur qu'il ne blesse ou tue ceux qui le gardent. Ils en avaient peur. Ne dormaient plus que d'un oeil pour protéger le reste de la famille des agressions possible de l'enfant. Ne pouvaient plus sortir nulle part.
Ils ont décidé de signer des papiers d'abandon, aidés par une psychologue dans cette démarche. Ils sont toujours persuadés aujourd'hui, plusieurs années plus tard, que c'était la chose à faire. Je les connais eux aussi. Ils vont bien, très bien même et les deux enfants qui leur restent aussi.
4 commentaires:
Y'a pas que des histoires drôle.. c'est fou! Je peux comprendre une famille qui a peur et qui décide de protéger le reste de la famille.. ce que j'ai du mal à comprendre c'est une mère qui était adéquate qui plaque tout comme ça du jour au lendemain, ça pour moi c'est OUFF! trop!
Toutes ces situations sont difficiles à comprendre,Mélissa, mais elles existent. Et parfois, on ne connaît pas les dessous de l'affaire. En violence conjugale, par exemple, il arrive relativement souvent (selon l'intervenante à laquelle je parle au téléphone) que la mère laisse la garde des enfants au père. Parce que cet homme violent va toujours se servir des enfants pour l'atteindre, lui faire peur et du coup, il nuit aux enfants. Pas de neutralité. Si la mère disparaît, possible que ce soit la meilleure des mauvaises solutions pour l'enfant. Vivre perpétuellement dans le conflit et la violence n'est pas une vie. Des fois, ces pères sont relativement corrects avec les enfants. Je dis bien relativement parce qu'attaquer leur mère en est une cruauté à leur égard.
Dans le cas de la mère du fils de l'entraîneur, j'en sais un peu plus. Elle lui aurait dit que si elle ne pouvait pas avoir son fils à temps plein elle préférait ne pas l'avoir du tout. Et puis, il y a des problèmes de santé mentale dans son cas.
Dans le cas de la maman française, on n'y comprend rien, c'est vrai. Trop peu d'éléments. Et puis, l'entraîneur ne sait que ce que le père du jeune lui a dit. Le jeune lui-même n'en a jamais parlé de sa mère.
J'ai une amie dont le père de sa fille est à peu près absent dans sa vie, qui a rencontré un homme avec un fils dont la mère a complètement disparue de leur vie , qui viennent de se marier et s'acheter une maison. Mon amie a adopter le petit garçon qui est tellement fier de dire à ses amis 'ma mère' fait ci, ma mère fait ça...MA MÈRE, il n'avait aucun souvenir de sa vraie mère et se sentait très différent des autres. Je me dis qu'il faut vraiment être sans coeur pour abandonner ainsi son enfant. Quand j'ai lu la biographie de Danielle Ouimet, c'est à ça que j'ai pensé...
Ce n'est pas si simple d'adopter un enfant dont le parent disparu est toujours vivant. Faut le retrouver ce parent et il faut qu'il donne son accord. Pas simple. Ton amie a été chanceuse que ça puisse se faire pour le petit garçon de son chum.
Pas simple l'abandon d'enfant. J'ai une amie (ex-amie,je ne sais même plus où elle est et pas de nouvelles depuis de nombreuses années) qui a adopté en même temps que j'adoptais ma plus jeune. On a vécu le processus ensemble et on était dans le même avion pour aller chercher nos petites. Elle n'a jamais été capable de s'attacher. A fait thérapies sur thérapies. Une bonne personne. Faisait pas exprès. Heureusement, elle avait une conjointe. Est partie travailler en Argentine en lui laisant l'enfant et grosse pension. Aux dernières nouvelles (qui datent, qui datent!) l'enfant était ado et ne voulait plus rien savoir de cette mère qui était partie. Elle lui en voulait. La mère partie continuait à payer, à envoyer des cadeaux et c'était l'autre mère qui s'occupait à temps plein de l'enfant avec l'aide de la famille de la mère partie qui en voulait à la mère partie d'être partie! Je ne connaîtrai probablement pas la suite. On avait retrouvé la jeune mais elle n'a pas retourné les appels de ma plus jeune qui aurait aimé la revoir vu qu'elles étaient amies petites et qu'elles venaient du même orphelinat et avaient été adoptées ensemble.
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