Je suis pro allaitement. Plus que pro, fanatique sur les bords. On découvre chaque jour de nouvelles propriétés au lait maternel. Et puis, personnellement, j'ai adoré allaiter. Le lait coulait à flots, on se collait, on s'aimait au rythme de cette abondance. Il y a plus de trente ans de ça, alors, je ne me cassais pas la tête et je buvais ma bière brune en allaitant, les yeux dans les yeux de mon poupon adoré. Ma fille, celle qui a accouché à dix-huit ans, n'a pas aimé allaiter autant que moi. Elle avait trop de lait, le bébé s'étouffait et elle pleurait. Quand elle a cessé, il avait quatre mois et c'était bon débarras. On avait des bébés gros-gras, et elle et moi. Et moi, je n'ai rien donné d'autre que mon lait à mon costaud de fils avant ses six mois.
Mais là, je lis des blogues de mères allaitantes avec des enfants maigres à faire peur. Et elles persistent. Et je me demande pourquoi elles persistent. Je suis pourtant totalement pro-allaitement, je vous l'ai déjà dit. Mais je suis également pro-enfant en premier. Si le lait ne coule pas, il y en a un problème. C'est bien beau de vouloir tout réussir dans sa vie, son allaitement itou, mais tout ne coule pas de source ou de sein et des fois, par amour pour le petiot, faut s'avouer vaincue et se jeter sur la formule.
L'important, c'est que le petit soit heureux et rassassié. Un enfant qui a faim ne dort pas, ne sourit pas non plus, pas souvent en tout cas, il attend sa ration ou la réclame, il tète sans fin ce lait qui lui est donné au compte-goutte, bref, il est rachitique, malheureux la plupart du temps et il a de grands yeux perdus qui crient au secours.
C'est quoi l'idée de perdurer dans ces conditions misérables? Pour clamer qu'on a allaité trois mois, ou six ou douze?
21 commentaires:
Bien d'accord avec toi!
Je te raconte mon expérience:
les 2 premières semaines tout allait à merveille. Ensuite, j'allaitais 30 minutes et au bout d'une heure Fafouin pleurait... J'appelle la ligne la Lèche et ils me disent de l'allaiter à volonté. Ok... Mais là ça faisait 2 hres que Fafouin tétait. J'ai pris le bébé et l'ai refilé au père. J'avais le goût d'étrangler tout le monde. Au diable la Lèche, ce petit a faim. Le papa contestait: "C'est pas bon le lait maternisé, continue!".
Alors je lui ai dit que ça allait faire, que mon bébé avait faim et que c'était mon corps et que c'était moi qui savait et décidait!
Je suis allée acheter du lait maternisé. Le bébé a tout vidé en dedans de 2 minutes...
Ensuite, j'ai allaité pendant 6 mois en complétant avec des biberons, ça fini là! Tout était parfais comme ça xxx
j ai aime allaite. meileurs voeux pour cette fin d annee
Il y a beaucoup de pression pour l'allaitement. Celles qui peinent à allaiter vivent parfois un enfer à essayer, imaginez tout le stress transmis au bébé. Est-ce vraiment idéal?
La formule qui rend l'enfant, sa mère et l'entourage heureux est LA bonne formule. On la garde.
@Valérie
Moi aussi, j'ai aimé allaiter. PLaisir sensuel et tout était facile. Bonheur et contentement mutuels.
Un autre prof,
Je me demande cependant pourquoi un acte si simple et naturel est-il si difficile pour certaines? C'est certain qu'il faut lâcher prise sinon le lait ne coule pas, ne pas suivre d'horaire, accepter de vivre au rythme d'une autre personne (le bébé!), se laisser aller à être cool!
Tout ceci était très facile pour moi. No stress.
Ma fille a trouvé ça dur.
Je pense que ça vaut la peine de perdurer un peu et de ne pas jeter la serviette aux premières difficultés.
Mais de là à avoir un bébé triste et maigre qui n'a jamais le ventre vraiment plein, non.
Je ne sais pas pourquoi il y a aussi peu de mères qui utilisent la méthode de Nanou : le sein autant que possible et le biberon quand ça suffit pas.
J'ai une amie qui produisait très peu de lait, alors sa méthode était simple : allaitement à la demande durant toute la journée et, vers la tombée de la nuit, allaitement suivi d'un biberon de lait maternisé.
Bonus de cette méthode : bébé bien gavé a fait ses nuits très rapidement!
Plusieurs ont l'air de croire que si on donne un biberon au bébé, il refusera ensuite le sein, mais toutes les études montrent que c'est faux : le bébé veut ce contact peau contre peau, c'est naturel pour lui. Par contre, ça se peut que la maman, elle, trouve le biberon plus simple.
Il y a que le sein demande des efforts au bébé. Beaucoup plus de muscles utilisés pour aider buccalement le sein maternel à produire. Les enfants biberonnés auraient d'ailleur un déficit au menton, le leur serait moins développé! Prouvé scientifiquement. Donc, l'être humain étant très jeune un partisan du moindre effort, même dans ses premiers jours de vie, si on offre à la fois sein qui demande du travail et biberon qui laisse le lait couler tout seul au fond du gosier, il y a un risque réel que l'enfant préfère le biberon. Pas de la légende urbaine. Et en plus, moins le sein est stimulé, moins il produit et si au départ, la mère a déjà un problème de sousproduction, elle en rajoute en ne stimulant pas encore et encore.
Je ne parle pas ici de la mère d'un gros bébé qui a envie de sortir pour s'évader un soir, je parle de bébés vraiment en sous-poids qui ont faim et sont à la limite de l'acceptable médicalement. Style que le doc et les infirmières, après plein de suivis et de pesées, voyant que la mère ne lâchera pas même si ça marche pas fort et constatant également que le petit bien que non rassasié ne mourra pas et qu'un jour ou l'autre, vers ses six mois, la mère va bien finir par lui donner autre chose que son lait, laissent tomber.
Mais pourquoi ça ne marche pas? C'est rare quand même que quelqu'un de motivé, qui mange bien et est relax, n'arrive pas à produire du lait en donnant le sein à la demande et même plus. En fait, je n'ai jamais connu de cas avant aujourd'hui! Je pense que "la jeune femme moderne" carriériste et qui a de la misère à décrocher pendant un congé de maternité et veut en faire trop trop vite, peut bousiller sa production de lait. Surtout le genre de celles qui sont obsédées par le sommeil du bébé,comme si elles avaient quelque chose à faire là-dedans, qui n'arrivent pas à changer d'horaire pour adopter celui du bébé plutôt que le leur, qui minutent le temps d'allaitement, qui veulent retrouver leur taille hier et qui tiennent la maison propre voire impeccable en tentant de faire de nouvelles recettes.
@Femme libre : C'est sûr que si on donne le choix au bébé, il va préférer le biberon. Mais j'ai beaucoup d'amies qui donnaient un biberon par jour au bébé et le reste du temps, celui-ci tétait bien.
Je sais pas si la production de lait est juste une question de détente et de lâchez prise. De tous temps il y a eu des nourrices après tout.
Oui, les dames de la noblesse engageaient des nourrices mais ce n'était pas parce qu'elles-mêmes n'avaient pas de lait. C'est qu'elles ne voulaient pas s'occuper de leur bébé! Les bébés étaient envoyés "en nourrice" jusqu'à ce qu'ils vieillissent et deviennent "intéressants". Autres temps, autres moeurs! ;o)
Tu verras Gen, quand tu auras des enfants, tu feras bien à ta tête et ce sera évidemment le mieux pour toi et ton bébé, biberon ou sein ou ce que tu décideras! C'est à toi le bébé, c'est toi qui le sais. Vivre et laisser braire!
L'historienne ici se doit de corriger : contrairement à la croyance commune, les nourrices n'étaient pas réservées aux dames de la noblesse. Celles-ci y avaient recours systématiquement, c'est vrai, mais les mères jugées trop frêles, celles qui étaient souffreteuses, celles dont le bébé était trop petit, celles qui devaient aider beaucoup aux champs ou dans une autre profession, bref, un paquet d'autres femmes faisaient appel à des nourrices.
Bref, des incides me donnent à penser que la faculté d'allaiter n'a jamais été égale pour toutes les femmes.
(Cela dit, j'espère bien arriver à allaiter mes éventuels enfants! ;)
Ouais, évidemment, mais ces nourrices avaient un enfant à elle (même principe que pour les vaches, faut avoir eu un veau pour produire du lait) et elles avaient un, deux, des fois trois enfants en nourrice et arrivaient à produire du lait pour tout ce beau monde. Plus le sein est stimulé, plus il produit, c'est simple comme fonctionnement. J'aurais pris la job de nourrice si j'avais vécu dans ce temps-là, moi qui pouvais orgasmer en allaitant, je me vois très bien ne rien faire d'autre de mes journées, manger et allaiter!
Et l'allaitement à la demande rend la mère mince. J'ai des photos de moi à cette époque où je suis longue et mince, plus mince que je ne l'avais été et ne le serai jamais par la suite.
Je suis retombée sur ce billet parce que je le cherchais. Parce que le bébé affamé, qui ne souriait pas, qui ne dormait pas, qui criait au secours, qui maigrissait à faire peur, c'était ma fille.
Et pourtant, j'étais loin d'être stressée, mal nourrie (euh, bon, sept jours de bouffe d'hôpital c'était ptêt pas le mieux, mais je vidais mes plateaux) ou de vouloir imposer un horaire à mon bébé.
J'ai allaité exclusivement autant que j'ai pu, sans stress, ni douleur (à peine quelques gerçures les premiers jours). J'ai adoré (et j'aime encore) le contact de l'allaitement. Mais mon lait ne suffit pas à nourrir mon bébé.
Les infirmières au courant de mon dossier m'ont dit de passer au biberon pour compléter l'allaitement. J'en ai trouvé un modèle qui ne coule pas tout seul, alors ma puce passe sans problème du sein au biberon. Et même, des fois elle réclame le sein après avoir fini son biberon. Elle tète à peine, mais elle recherche ce contact.
Mais il y a encore des infirmières qui me font me sentir coupable ou lâcheuse et qui me répètent que "les seins doivent être stimulés, sinon c'est sûr que ça marchera pas". Or, en plus des tétées, je tire mon lait 7 à 8 fois par jour. Je prends des médicaments pour augmenter ma production... et y'a rien à faire : je produis à peine 20 ml après un boire, tandis que ma puce boit 60 ml en plus de ce qu'elle a tété au sein!
Alors pourquoi est-ce qu'il y a des femmes qui s'obstinent? Parce qu'il y a des infirmières qui les conseillent mal. Et parce que oui, il y a des femmes qui n'acceptent pas l'échec. Parce qu'après tout ce qu'on s'est fait dire dans les cours prénataux, ne pas pouvoir allaiter, on le ressent comme un échec.
Et parce que quand on aime le contact de l'allaitement, c'est dur d'y renoncer et d'aller tirer son lait tandis que bébé se jette sur la tétine de silicone.
Aucune raison d'abandonner le contact de l'allaitement si toi et ton bébé l'appréciez. Comme tu le dis si bien, l'allaitement, ce n'est pas que le lait, c'est tout ce qui vient avec, les bras, le contact, le bébé les yeux dans la graisse de binne, la détente des deux partenaires. C'est bien le fun et c'est comme ça que ça doit être vu! Pas un concours ni une obligation. Après toutes les épreuves que vous avez vécues, Éliane, ton conjoint et toi, un peu de paix et de réconfort ne feront pas de tort!
Mon idole en allaitement est certainement le dr Jack Newman. Facile de trouver des articles qu'il a écrits en faisant une petite recherche. Il a pas mal réponse à tout. Pas très pro-hôpital, je t'avertis! ;o)
Et je dois te dire que mon accouchement a ressemblé au tien, pas été provoquée, mais docteur horrible, pressé, forceps et tout. L'horreur! Évidemment, l'allaitement à l'hôpital était horrible aussi. Une fois à la maison, tout s'est remis en place et dans ce temps-là, ils nous laissaient tranquilles et ne pesaient pas tout le temps nos bébés. On rentrait chez nous et on les voyait six semaines plus tard, pour des vaccins, il me semble? Si mon enfant avait été malade à la naissance en plus, misère, je sais pas ce que j'aurais fait. Vous êtes passés au travers mais ça a dû vous laisser traumatisés tous les trois. Faut prendre le temps de se remettre. Mon accouchement, ça m'a pris dix ans avant de pouvoir en parler. C'est pour ça que j'ai tant encouragé ma fille a ne pas accoucher dans un hôpital. Son accouchement à elle a été douloureux mais tellement beau. Elle était en charge. Moi je l'ai pas été. J'ai été dépossédée de mon accouchement.
Je n'abandonne pas l'allaitement, mais j'aurais tellement aimé que mon lait seul suffise.
Et oui, je me sens assez traumatisée par cette expérience. Pas tant l'accouchement (j'ai été en contrôle de tout ce que j'ai pu), mais par les suites.
Et ma fille, plus encore. Encore maintenant, elle refuse de dormir si elle n'est pas dans les bras de quelqu'un (ses quatre jours d'incubateur sans contact humain l'ont marquée), à moins d'être dans notre chambre, dans le noir total, qu'on l'ait bercée et qu'on l'emmaillotte bien serrée pour la nuit dans son petit lit.
Pour ce qui est des pesées... Au début je me disais "lâchez-moi avec cette histoire de poids", mais plus Éliane dépérissait et devenait de mauvaise humeur, plus j'ai compris qu'il y avait un sérieux problème. Je ne sais pas comment font les mères qui manquent de lait et qui s'obstinent quand même à ne pas compléter avec la formule. Moi ça me fendait trop le cœur d'entendre ma fille crier.
La priorité était de satisfaire la faim de ta fille et tu l'as fait! Cependant, chez toi bien tranquille, l'allaitement qui nourrit ta fille pourrait reprendre SI TU EN AS ENVIE! Pas question de la laisser avoir faim, c'est clair. Mais tu pourrais par exemple commencer par ton lait à toi en premier et ensuite compléter avec une préparation. Sans stress, sans vouloir absolument que ça marche non plus. Lis donc le docteur Newman, il a plein de bonnes idées cet homme-là!
Et puis si tu veux plus rien savoir, ben tu veux plus rien savoir et that's it that's all. C'est toi la boss. Éliane ne va manquer ni de soins ni d'amour, c'est clair! Quand maman et papa sont bien, bébé est bien aussi.
Oh, c'est déjà ce que je fais : je commence au sein, je la laisse téter tant qu'elle veut (enfin, tant qu'elle tête et avale) puis je complète avec la formule.
J'ai essayé toutes les méthodes préconisées par Newman (incluant médication, tisanes de lactation, tire-lait entre les boires, etc), mais rien ne fonctionne.
Le problème, c'est que ma production de lait a été bousillée dès le départ par le soluté que ma puce recevait. Elle recevait 100 ml par jour d'eau sucrée par intraveineuse, alors elle ne tétait pas ces 100 ml là (à un moment où elle avait besoin de boire environ 300 ml par jour!) C'est à l'hôpital que j'aurais dû tirer mon lait. Mais personne ne m'a prévenue.
J'aimerais tellement qu'un miracle se produise et que mon lait se remette à couler à flots... mais ça n'arrive pas. Faut que j'arrête d'espérer. Ça fait juste mal.
On ne se fait pas mal pour rien, chérie. You rock. Bébé va bien, tu as accouché comme une championne malgré les obstacles nombreux, alors bravo! Il dit exactement ça Newman, que ces fameux solutés donnés tant à la mère qu'au bébé ne favorisent pas l'allaitement.
Publier un commentaire