Elle s'y connaît moins que les gens de SOS violence conjugale (Pierre l'avait déjà dit!) et même moins que moi en violence conjugale. Ça fait prétentieux mais c'est ça qui est ça pareil, depuis que je lis, que je m'informe et que je consulte à ce sujet, je commence à m'y connaître pas mal.
Par exemple, associer la violence conjugale à la maladie mentale comme elle l'a fait lors de notre rencontre est faux, inapproprié et trompeur. Les gens du milieu refusent que la violence conjugale relève d'une autre raison que du choix de l'agresseur. Parfois, on disait que le gars battait sa femme parce qu'il avait bu, les intervenantes vont immédiatement corriger: il boit pour battre sa femme. Bref, l'homme violent choisit la violence parce que ça lui rapporte, pas parce qu'il est une autre pauvre victime qui ne sait pas ce qu'il fait. Peu importe son enfance malheureuse, son état de santé, sa faillite personnelle, qu'il ait été agressé lui-même ou pas, rien ne justifie de violenter sa conjointe, point.
La psy est une spécialiste de l'adoption et surtout des troubles de l'adoption dont le trouble grave de l'attachement et là-dedans, elle est bonne. C'est son champ d'expertise. Le fait que l'agresseur soit lui aussi un enfant adopté a biaisé sa vision et ça n'aurait pas dû. Elle a vu en lui l'enfant souffrant de troubles de l'attachement, de la peur de l'abandon, d'insécurité maladive. Je ne nie pas que le gars en question puisse souffrir de tout ça, mais ce n'est pas à moi (ni à elle!) à le sauver et à le traiter. Il ne demande pas d'aide. Refuse de consulter qui que ce soit. Ma fille lui en a parlé. Rien à faire. Personne ne va se mêler de sa vie.
Ce gars-là, c'est un "sauvons-nous-de-lui-en-courant", pas quelqu'un à comprendre. Je ne veux pas comprendre les raisons qui font qu'il violente ma fille, je ne veux plus qu'il violente ma fille. Je veux la sortir de là.
Ceci dit, cette psy connaît déjà toute la famille, on a sauvé du temps.
Je suis à l'aise avec elle, on a sauvé du temps pour ça aussi.
Lui parler m'a obligée à revisiter des souvenirs douloureux mais également à mettre de l'ordre dans mes idées. C'est bien.
Est-ce qu'elle peut m'aider moi personnellement? Pas tant que ça. Est-ce que je vais et veux la revoir? J'ai hésité. Une seule autre fois sera bien et bon. La semaine prochaine.
Si je veux faire une thérapie pour réorganiser ma vie à moi, ça ne sera pas avec elle. Elle représente la famille, avec elle, je parle enfants spontanément et tout le temps et c'est ça qui l'ntéressse. Elle m'a déjà énormément aidée dans le passé avec ma plus vieille et les services sociaux et les centres d'accueil. Elle m'a donné un appui solide et courageux et je lui en suis extrêmement reconnaissante. Mais notre relation s'arrête là, au coaching parental efficace. Moi en tant que moi, elle n'en a rien à faire. Mais moi en tant que moi, qui suis-je donc? Est-ce que j'arrive si bien à me définir à l'extérieur de mes enfants? Pas tout le temps, non.
Bref, il y a plein de choses à creuser de ce côté-là et ça peut devenir extrêmement intéressant. Ai-je besoin d'une psychologue pour ça? Peut-être que oui, peut-être que non. Pour le coup de pouce initial, oui, je crois que ça serait utile
Donc, je la revois une fois, je pars en voyage (oui, ça s'en vient!) et ensuite je retravaille avec aide sur mon vrai moi-moi, personne et non pas mère de quatre enfants et grand-mère d'un petit-fils et fille d'une maman qui vieillit ce qui me fait beaucoup de peine? L'aide n'étant plus cette psychologue mais bien une autre ou pas, je verrai.
Je me sens mieux aujourd'hui, c'est clair. Parce que j'ai vu une psychologue hier ou bien parce que ma fille est ici, semble en réflection et en bien meilleure forme qu'hier, parce que ma fille couche ici ce soir et a invité des amies en plus? Ou bien ou bien... je me sens mieux et en contrôle de ma vie, de ce que je peux diriger dans ma vie. je me sens mieux et j'aime ça, youppi!
Le seul hic c'est que j'ai pris un kilo depuis que fille est là. J'ai un peu garni mon frigo vide et puis hier, je lui ai acheté le souper libanais qu'elle réclamait (je fais tout pour lui plaire et qu'elle vive de beaux moments!) et on a ouvert une bouteille de vin, alors que je ne bois pas tous les jours quand je suis seule. Et puis, aujourd'hui, des crêpes pour bruncher et bien sûr je l'accompagne là-dedans. Et puis, j'ai tout le temps faim, la grande faim est revenue. Je suis sur une pente dangereuse niveau poids. Très. Je veux rétablir mais je ne pense qu'à manger. Mauvais. Lien direct.
11 commentaires:
Juste une idée comme ça. Toi et ta fille, pourriez-vous parler de l'amour?
Tu pourrais peut-être lui raconter la première fois qu'un homme a éveillé un papillon dans ton ventre et même si elle a déjà entendu l'histoire, lui raconter à nouveau. Peut-être lui parler aussi de tes peines d'amour, parce que, sauf rares exceptions, on est tous passé par là un jour ou l'autre. Lui parler du père de ton fils, de comment c'était avec lui, des côtés plaisants (le camping, l'insouciance) et peut-être des côtés moins plaisants, lui dire ouvertement ce que tu penses de la relation entre ta mère et son chum...lui demander ce qu'elle en pense elle et l'écouter.
Parler d'amour, mais pas directement de sa relation à elle, juste alimenter tranquillement sa réflexion sans lui mettre de pression. Juste une discussion, entre femmes, collées toutes les deux sur le divan du salon et emmaillotées dans une grosse doudou.
On n'arrive jamais à changer les gens. On peut seulement créer un environnement favorable à faire naître le goût de changer.
Comme j'aime le commentaire de Pierre !
Oui Pierre, toujours bon et approprié ses commentaires!
Une soirée pyjama à parler de l'amour tout doux.
Sinon, il doit sûrement avoir des psychologues de SOS violences conjugales aptes à te recevoir pour t'aider toi et réorganiser ta vie.
Je vote pour Pierre comme prési... euh, comme psychologue! Quelle sensibilité et intelligence!
Pierre fait vraiment l'unanimité!!! ;o)
J'aurais bien voulu suivre ses excellents conseils de douceur, d'amour et de confidences sous une douce doudou, mais...
quand je suis rentrée de ma réunion pré-départ pour mon voyage (eh oui, on en est déjà là!), j'ai trouve une bouteille de vin vide à côté de ma belle Vingt ans. Celle-ci était coiffée, maquillée (beaucoup!) et habillée outrageusement sexy, avec des talons hauts très hauts et une robe courte très courte. Elle avait des écouteurs sur les oreilles et dansait devant le miroir. Elle a passé le reste de la soirée à faire ça, danser devant le miroir et se prendre en photos. Je suis allée me coucher à minuit, en lui rappelant de mettre son réveil.
Ce qu'elle n'a pas fait. Je me suis réveillée à huit heures trente et ai essayé de la réveiller. Ça a marché car elle vient de partir pour l'école. Je lui ai conseillé de revoir la psychoéducatrice. On verra bien ce qu'elle fera de mes conseils. En partant, elle m'a lancé "Je reviens ici ce soir."
Elle m'a fait beaucoup de confidences plus tôt dans la journée. Elle voulait me parler de sa vie sexuelle. Je l'ai laissé faire en lui disant que ce n'était vraiment pas nécessaire. Elle a vraiment expérimenté beaucoup de choses. Elle quettait mes réactions et j'ai bien pris soin de ne pas en avoir. Neutre. J'ai su ensuite que si elle m'avait confié tout ça c'est parce que Joblo la menace de tout révéler à sa famille. Maintenant la menace ne tient plus, je sais! "Et si il en parlait à grand-maman, oh! maman, ce serait terrible" et moi de parler de la grande ouverture d'esprit de ma mère. Aucune inquiétude chérie. Notre bonne opinion de toi ne vient pas de changer. Elle a eu l'air soulagée.
Deux choses me viennent en tête en lisant votre dernier commentaire :
1) A-t-il des photos ou des vidéos d'elle ? Si oui, ça risque de se ramasser sur le web ...
2) Si elle lui dit que sa "menace" ne tient plus, parce qu'elle en a parlé et que tout est OK pour vous (et la famille), il trouvera une autre menace ... Donc, si elle peut à ne pas "défaire" cette arme qu'il pense avoir...
Ouf ... bon courage ! (à toutes les deux !)
Juste moi
Je tiens un journal de tous les événements concernant cette affaire (ici et ailleurs). Beaucoup d'éléments si jamais on a besoin d'aller à la police.
Ce qui est très encourageant est que ma fille va revoir la psychoéducatrice de son école demain.
Peu importe ce que ma fille décide, je la suis là-dedans. Je ne fais aucune pression et essaie de garder mes conseils pour moi. Elle est encore ici ma fille, son traitement finit ce soir. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas parlé à Joblo depuis hier. Je n'ai pas commenté et simplement dit que ça lui appartenait. Qu'elle fasse ce qui est le mieux pour elle.
Oui, Pierre fait vraiment l'unanimité, je trouve ça moi aussi!
Quant à toi, tu es pas mal une bonne psy pour toi-même quand tu décides que pour t'aider toi-même comme personne, non pas comme mère, grand-mère et fille de... il serait plus profitable de consulter une autre ressource.
Je te trouve très lucide par rapport à tout ça. Que dirais-tu d'une coach de vie?
Quand j'étais consultante en communication, mon principal client était le réseau de la santé et des services sociaux. Beaucoup de cadres du réseau, trop gênés de consulter à l'interne, faisaient appel à un conseiller en développement du potentiel humain. Un gars formidable, très « groundé » dans la réalité, un talent naturel, mieux qu'un psy. Si je le sais, c'est que je l'ai consulté moi-même à deux reprises dans des périodes plus difficiles. Est-ce lui qui était bon ou moi qui était rendue là?
Ce que j'aimais de son approche, c'est qu'il me recevait à son bureau pour un temps indéterminé. On travaillait fort, il me donnait des devoirs à faire et je le revoyais deux semaines plus tard. J'étais prête à poursuivre toute seule. Ça me convenait tout à fait.
Parfois, un voyage peut faire le même effet...
Je suis ouverte à beaucoup de choses, Zoreilles... rien n'est exclus et merci de la suggestion! ;o)
Malgré la situation difficile, je suis plutôt zen ce matin, bon, pas tout à fait, mais presque! et je m'en vais rencontrer une amie au Musée des Beaux-arts.
Bonne journée à toi, chère amie!
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