samedi 22 août 2015

Autopsie d'une catastrophe non-annoncée

Ne pas se voiler la face. Affronter. Sans honte parce que la honte donne faim et fait grossir davantage. Mais voir ce qui est tel que c'est. Le corps ne ment pas, le pèse-personne non plus. Histoire d'une prise de poids rapide et spectaculaire et que jusqu'ici, je semble incapable de freiner. C'est comme si j'observais une autre personne sombrer sans pouvoir venir à son secours. Voici les chiffres:

Retour du Tonkin-Yunnan le 16 mai 2015, soit il y a trois mois et une semaine: 68.5 kilos, soit 151 livres. Je suis ravie, extatique, je n'ai jamais atteint un poids si bas ces dernières années. Bonheur, joie et vêtements qui flottent. Évidemment, je sais très bien que ce poids m'est tombé dessus parce que j'ai été malade pendant le voyage et presque dans l'impossibilité de manger. Il sera difficile de le conserver.

Et comme de fait, je ne le conserve pas.

Une semaine plus tard, le 25 mai, j'en suis à 69.7 kilos et ça continue comme ça.

Premier juin, 71.6 kilos, ce qui est 157.6 livres, dans mon agenda, j'écris en rouge "Attention!" mais faut croire que je ne l'ai pas écrit assez gros, car ça continue vers le haut, tranquillement

72 kilos le 12 juin (158.7 livres) pas si pire.

73.6 kilos le 17 juin ( 162.2 livres), c'est déjà plus de dix livres de plus que lors de mon retour de Chine mais cinq livres de plus que le poids que j'avais avant de partir. On ne s'alarme pas encore. Je maintiens comme ça pendant un bout. Je recommence l'exercice intensif en piscine, ça devrait aider. Non, pas du tout, dès que je recommence, je prends du poids.

74.3 kilos (163.8 livres) le 5 juillet

Je me réajuste et fais attention, 73.9 kilos soit 162.9 livres le 13 juillet. Je maintiens et ça redescend un peu, 73.4 le 20 juillet, ça va bien.

Et puis quelques jours plus tard, 76.1 kilos (167.7 livres) le 2 aoùt.

C'est la semaine quand ma plus jeune est appelée pour aller travailler aux champs. Je me lève aux aurores, je vais souvent au restaurant, avec ou sans elle,  j'abandonne complètement myfitnesspal, j'achète de la bouffe qui lui fait plaisir et en grande quantité et quand mon frigo est plein, moi, je mange. Oui, comme dans la chanson "Moi, je mange" d'Angèle Arsenault. Vaut la peine de l'écouter si vous ne la connaissez pas. 

Ma fille du milieu s'achète une auto, je l'accompagne et vis son stress avec elle, Petit-fils revient chez moi pour une dernière semaine de camp de jour je suis fatiguée un peu peut-être, je continue le sport, j'accompagne ma plus vieille à son bénévolat qui lui pèse, je console ma plus jeune qui s'ennuie de Joblo et qui n'est pas rappelée pour travailler, je m'inquiète de ma mère qui m'appelle la semaine ce qu'elle ne faisait jamais avant. Bref, je mange! Mes amies sont toutes en vacances, je me sens seule et isolée et prise dans les problèmes de tout le monde. Il y a mon condo aussi dont il faudrait bien m'occuper je n'ai plus de chauffage, là, j'en ai pas besoin mais viendra un temps où on va geler. Je ne m'en occupe pas mais je mange. 

Entre ce poids le plus haut du 2 aoùt, il y  a eu des pertes temporaires mais ce matin, j'en suis à 75.9, soit 167.3 livres. Je suis donc douze livres en haut de mon nouveau poids santé que j'ai réévalué à 155 livres. Je vais faire quoi? Franchement, je ne peux même pas me promettre que je vais me mettre à me priver tout de suite maintenant dans l'instant où j'écris ces mots. Non. Je vais faire quoi à part constater? Bon, je constate. Le plan d'action suivra quand il suivra. 

Mon moral est fluctuant et je ne sais pas trop quoi faire de ma vie à part la consacrer aux autres, ce qui est déjà bien, je sais. Et je m'apitoie un peu et je me vois faire et c'est ce que je choisis de faire. Aujourd'hui. Demain sera un autre jour. 

12 commentaires:

Une femme libre a dit...

Et mon titre est mélodramatique, je le sais. Personne de mort, personne de blessé non plus, juste une grosse mama qui prend du poids et qui devrait bien s'arrêter de le faire bientôt. Rien de vraiment grave donc.

Pur bonheur a dit...

Comme tu le dis, rien de grave, mais c'est plus dur en perdre que d'en prendre! Est-ce que tu te pèse régulièrement, genre à tous les jours? Bon, je sais que ça l'air un peu maniaque pour ceux ou celles qui s'en fiche, mais moi oui, je le fais. Je trouve que c'est mieux de le faire, car c'est moins pire se re-saisir pour 2 livres de pris, que pour 5.
Et l'exercise, c'est génial, je suis certaine que tu es plus en forme que moi. Mais c'est normal que tu aie si faim après.
Je ne sais quoi te dire à part que de contrôler ce que tu met dans ton estomac et ça tu le sais. Faut beaucoup de volonté et tu en as me semble!
Manger moins, de petites portions variées, c'est ça que je fais et ça marche. Je ne fais aucuns sports à part m'occuper de ma grosse cabane.

Une femme libre a dit...

Oui, je le fais encore (me peser) et je constate la catastrophe à chaque jour. Je suis déprimée et je mange et non, j'ai pas trop de volonté ces temps-ci. Je sais tout ce qu'il faut faire et je ne le fais pas. Hier,je suis sortie de la maison pour aller m'acheter du pudding chômeur! Je le savais que j'achetais ce qu'il y avait de plus engraissant dans le magasin et je le faisais délibérément. Alors, je ne suis pas surprise du poids de ce matin. Je dis que c'est une catastrophe pas annoncée mais c'est pas vrai. J'ai couru après. Pourquoi je fais ça? Je ne sais pas trop. Je suis déprimée (ah! je l'ai déjà dit ça?).

Je vais me reprendre en mains mais je ne sais pas quand. Pas aujourd'hui en tout cas. C'est certain. Je suis en train de finir la bouteille de vin. Ma fille s'étant levée et étant partie aussi vite, je suis seule. Personne ne me voit faire.

Demain sera un autre jour.

Une femme libre a dit...

Seul mon blogue est témoin de ma déchéance! ;o)

Une femme libre a dit...

Et comme tu me connais, tu sais que ça ira mieux demain, Pur Bonheur! Merci de ton commentaire.

Nanou La Terre a dit...

Bientôt, je vais te kidnapper pour 2 jourset t'inviter dans ma nouvelle maison Tu vas relaxer, crés-moué xxx

PassionArts et plus... a dit...

Ce n'est pas la grande forme à ce que je vois ! Tu es la seule à pouvoir y remédier, tu sais très bien ce qu'il y a à faire ! Mais nous sommes là pour te lire et te supporter moralement... Nous avons toutes des jours plus difficiles et je n'ai pas peur tu vas rebondir sur tes deux pieds et te reprendre en main... Bon courage, demain est un autre jour !

Une femme libre a dit...

Nanou, un kidnapping annoncé? J'ai bien hâte de te voir dans ton nouvel environnement!

Une femme libre a dit...

Passionnarts et plus
Je suis la seule à pouvoir y remédier, voilà une vérité de la Palice! Je me reprends en main certain, je n'ai pas le choix, sinon je devrai me promener toute nue. Je n'ai gardé aucun vêtements plus grands, alors j'entre encore dans mes pantalons de yoga (serrés) et dans mes tshirts de yoga (serrés aussi). Je vais mettre une veste tailleur par-dessus ça, une taillée large qui me fait encore et c'est comme ça que j'irai voir ma mère!

Merci de me lire et de me supporter moralement. C'est apprécié.

Tiffany a dit...

Déchéance? Vraiment?

Je vous trouve bien dure avec vous-même Femme libre. Si vous sortez vous acheter du pouding chomeur, pourquoi ne pas l'assumer et en déguster un morceau tranquillement sans se culpabiliser? Sans que cela ne devienne une habitude non plus. Pourquoi ne pas boire un verre de vin et l'apprécier sans se culpabiliser (moi j'en prendrais bien un bon verre de vin mais je ne peux pas!). Je crois que c'est justement parce que vous vous mettez tellement de restricitions au niveau alimentaire que parfois, vous céder à toutes vos tentations et que là, vous déborder (ou manger trop). Si vous pouviez continuer de bien manger, tout en vous permettant des choses que vous aimez qui vous font plaisir de manger de temps en temps (un dessert, un resto, un peu de beurre ou de crème, etc.), je suis certaine que votre poids oscillerait moins.

Aussi, la question à se poser est: êtes vous vraiment plus malheureusement avec 10 livres en trop? Est-ce que ca vaut la peine de se mettre dans cet état d'esprit? Je comprends que vous ne voulez surtout reprendre tout le poids perdu, c'Est très compréhensif, mais en même temps, votre humeur morose vouos pousse à manger davantage au lieu d'écouter votre faim.

Je sais que je suis loin d'être la meilleure personne pour vous conseiller, car j'ai souffert de troubles alimentaires dans le passé (anorexie et boulimie). Et justement, à cette époque, j'accordais beaucoup trop d'importance à la bouffe, aux calories, à mon poids, aux bons et moins bons aliments. Ca m'obsédait. J'ai guéri en mettant de côté ces pensées qui m'obsédaient. En leur accordant moins D'importance. En dédramatisant tout ca. En m'autorisant de manger normalement, à ma faim, sans me sentir coupable à chaque fois que je mange un aliment moins santé (mais en mangeant tout de même très santé la majorité du temps). Je sais que c'est dur, car encore aujourd'hui, j'ai cette culpabilité qui ressurgit parfois si je mange trop, ou si je mange des aliments moins bons pour la santé. Mais j'essaie le plus possiblement d'apprécier et de déguster ces aliments, au lieu de me bourrer la face avec honte.

Je sais que pour vous, le poids rime avec la prise en main, faire du sport, être fière de vous, avoir une meilleure estime corporelle et personnelle. Et c'est super comme hatitude. Je vous encourage à continuer. Mais il faut aussi se questionner à savoir si cela ne constitue pas une forme d'obsession qui vous ronge un peu la vie aussi. Je crois que plus vous serrez obsédée, plus votre poids fluctuera lorsque vos émotions fluctueront. Il faut essayer de ne pas utiliser la bouffe comme plaster sur le bobo. Je le sais, car j'ai fait ca pendant longtemps!!! Lorsque l'on se sent triste, seule, mal, il faut se trouver autre chose pour décompresser. Moi, ca été la course à l'époque. Et pour arriver à faire cela, il faut enlever à la bouffe son côté "paliatif". Ca doit rester de la bouffe, seulement. Et il faut aussi pouvoir se permettre de manger ce qui nous plait de temps en temps, pour ne pas "tomber dans la bouffe interdite" à tout moment de faiblesse et ensuite outremanger.

En aucun cas je ne veux être moralisatrice. J'ai souffert de troubles alimentaires pendant 10 ans, cela m'a rendu très malheureuse. C'est une maladie mentale qui occupe toutes tes pensées. Voilà pourquoi lorsque je vous vois obséder avec vos kilos, ca me rappelle de dangereux précédents.

Je vous encourage à persévérer si pour vous la perte de poids vous apporte beaucoup de points positifs dans votre vie. Faites seulement attention à ne pas trop vous priver, à ne pas trop obséder sur les aliments interdits, car c'est souvent comme cela que l'on tombe rapidement dans l'autre extrême (c'était la crise de boulimie pour moi).



Une femme libre a dit...

Chère Tiffany,

Je pense que l'anorexie est un problème différent de celui qui m'afflige. En effet, pendant moultes années, moi, je m'en contrefichais de mon poids. J'étais grosse (entre 180 et 190 livres, mais le plus souvent plus près du 180) mais ça ne me dérangeait pas. J'avais un chum qui bandait sur moi donc aucune pression pour maigrir de ce côté-là et de la sécurité sexuelle. Une job à temps très plein, des cours, quatre enfants, une grande maison à entretenir, des repas à faire pour tout ce monde. Et puis mon père meurt quand j'ai 48 ans, victime de maladies reliées à son diabète de type 2 et on m'offre à l'hôpital de faire partie d'une étude pour les enfants de diabétiques. J'accepte. Batterie de tests très complète. Je peux faire partie de leur étude qui durera trois ans parce que je suis intolérante au glucose et donc pré-diabétique et en fait très très pré-diabétique, le diabète me pend au bout du nez rapidement avec mon niveau de sucre actuel dans le sang!

Panique totale! Je le sais très bien moi tout ce que le diabète implique.

Une femme libre a dit...

J'ai vu mon père en souffrir!

Je me mets à l'exercice pour la première fois de ma vie. Je fais des diètes. Et au bout de plusieurs années d'efforts, j'arrive à dompter mon taux de sucre, avec la diète et l'exercice.

Dix livres de plus, dans mon cas Tiffany, c'est beaucoup, c'est énorme, car ça veut dire retomber pré-diabétique et cette condition pré devient irrémédiablement un vrai diabète et là, il n'y en a pas de retour en arrière.

Manger du sucre raisonnablement? C'est totalement impossible pour moi. Je suis comme une alccolique, si je retouche à ce produit, je retombe dedans. Seule l'abstinence me convient.

Un verre de vin ou deux, je ne panique pas du tout avec ça, c'est même bon pour la santé. Mais vider une bouteille, c'est trop. Bien que ça ne m'inquiète pas trop non plus si ça arrive rarement et c'est le cas. Je ne suis pas alcoolique.

Boulimique par contre, j'ai des tendances très certainement. Je le sais. Je finis toujours par revenir dans le droit chemin et dans mon cas, le chemin de la peur est le plus efficace! Peur du diabète, peur de la maladie, ça marche! ;o)