Le pire quand on est préposée aux bénéficiaires, c'est de se tromper dans les médicaments! La dose est fatale, le pauvre bénéficiaire meurt dans des souffrances atroces, l'affaire fait la une des journaux, on passe en cour et on est condamnée à un minimum de dix ans derrière les barreaux.
Alors. quand on se trompe et qu'on donne non seulement sa dose mais également celle d'une autre personne à un pauvre monsieur innocent mais qu'il n'en semble ni troublé ni dérangé malgré une observation intense de son état pendant douze heures, ce n'est plus le pire, c'est un accident de parcours.
Elle n'a pas été mise à la porte. On lui enlève temporairement l'horaire du soir, le plus exigeant pour elle car elle est seule pour tout faire et prendre toutes les décisions à partir de 18h30. On va lui redonner une autre formation mercredi prochain pour cet horaire. En attendant, elle travaille de jour.
26 commentaires:
Pour avoir travaillé longtemps aux communications dans le réseau de la santé et des services sociaux, crois-moi, ça arrive plus souvent qu'on pense, ces choses-là. Les rapports d'incident sont nombreux et tu te doutes bien que l'on ne remplit pas un rapport d'incident à chaque fois que ça arrive, même si c'est ce que la loi exige. Je pourrais t'en conter des vertes et des pas mûres mais je ne le ferai pas, tu penses bien...
Ce qui me semble positif pour ta fille, c'est qu'on ne lui laissera pas autant de responsabilités dans sa tâche, ce sera moins angoissant pour elle. Moi je croyais qu'il y avait uniquement les infirmières diplômées qui pouvaient faire la distribution des médicaments, il faut croire que la direction de l'établissement où elle travaille a aussi quelque chose à se reprocher.
Zoreilles,
La direction de son établissement n'a rien à se reprocher. Ils avaient bien vérifié toutes ses cartes et la validité de son diplôme avant de l'engager. Ils lui ont donné huit jours de formation au lueu de huit avant de la lâcher lousse et là, ils vont lui en donner une autre étant donné son "erreur". Depuis la loi 90, les préposées font plein d'actes médicaux qui étaient réservés aux infirmieres ou infirmieres auxiliaires avant: distribuer les médicaments y compris l'insuline, changer les "poches" des stomisés, mettre les suppositoires, prendre la pression et la glycémie etc.
Ma fille a réagi promptement dès qu'elle s'est rendu compte de son erreur. Comme elle était seule, elle a appelé l'infirmière auxiliaire chez elle. Celle-ci lui a donné le numéro de cel d'une autre qui a tout pris en charge à distance. Le directeur de la résidence a été réveillé et est descendu à l'étage (il habite sur place). Il a vertement engueulé ma fille.
Les médicaments administrés par erreur n'étaient heureusement pas dangereux mais par mesure de prudence on a maintenu le vieux monsieur victime réveillé toute la nuit pour prendre ses signes vitaux toutes les heures.
Quand ma fille aura reçu une nouvelle formation de huit heures, elle reviendra à l'occasion à cet horaire de 16h à minuit qu'ils ont bien de la misère à combler. Seule.
Je ne me suis pas relue, oups!
"Ils lui ont donné huit jours de formation au lieu de trois" est ce que je voulais dire!
Il me semble que c'est beaucoup de responsabilité pour une préposée.
Oui, c'est un travail mal payé qui comporte beaucoup de responsabilités, Solange.
Je trouve, comme Solange, que c'est beaucoup de responsabilités pour une préposée aux bénéficiaires en début de carrière, et même pour une infirmière auxiliaire expérimentée. Je croyais vraiment que c'était uniquement une infirmière diplômée en techniques infirmières (3 ans de Cégep) ou plus (une bachelière en nursing) qui pouvait administrer les médicaments, même s'il y a maintenant beaucoup d'actes délégués comme ceux que tu mentionnes.
Si ta fille s'est fait engueuler aussi vertement par le directeur de la résidence, je maintiens mon impression : il a pogné les nerfs parce qu'il avait quelque chose à se reprocher au niveau du protocole de soins.
Il n'y a pas d'infirmière à la résidence, que des infirmieres auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires. L'infirmière auxiliaire est présente de 8h à 4 h, ensuite jusqu'à 18h30, il y a deux préposés de présents, mais un seul ensuite jusqu'à minuit, remplacé par un autre de minuit à 8h. Tout est parfaitement légal. Les médicaments à donner ont été prescrits par le médecin et préparés par le pharmacien ou l'infirmière auxiliaire dans des dosettes clairement identifiées au nom du patient avec son numéro de chambre. Ma fille s'est trompée. Elle avait deux dosettes dans sa poche, il y avait plein d'imprévus et d'urgences, dont une entrée à l'hôpital! Elle était débordée et a donné deux fois des médicaments au monsieur. Elle s'en est aperçu tout de suite mais il les avait déjà avalés.
Ça se passe comme ça partout, ce sont les préposés qui distribuent les médicaments.
C'est vrai cependant qu'elle est en début de carrière et que c'est beaucoup de tout gérer toute seule. D'habitude, c'est cependant plutôt tranquille le soir et la nuit et ils font surtout du ménage et le lavage des vêtements des résidents.
En tout cas, ça n'a pas l'air de déranger ses heures de travail. Comme tout le monde veut un congé pour Pâques, elle travaille de 8h à 18h30 aujourd'hui et demain aussi. À son retour hier soir, elle se plaignait encore de ne plus avoir de vie. Travailler, manger et dormir et on recommence. C'est pas faux alors je ne sais plus quoi lui dire.
Ce qui me fâche c'est que lorsqu'on te donne tant d'heures et qu'on s'attend à ce que tu ne fasses pas d'erreurs, c'est irréaliste!
Unautreprof,
Quand elle s'est trompée, elle avait un horaire "normal" soit de seize heures à minuit. Elle a fait une erreur, c'est de sa faute et elle l'assume.
Mon mari s'est fait opéré pour une hernie il y a 10 ans environ. Après l'opération, de retour dans la salle de réveil, où il y avait environ 20 patients, une préposée est venue lui donner de la morphine. J'étais là, assis à coté du lit. Je l'ai vu devenir gris, en nage, la sueur lui coulait dans le visage pendant qu'il était endormi. Je surveillais sa respiration tellement j'étais inquiète. Une heure plus tard, une autre infirmière arrive pour lui faire une autre injection de morphine. Là je me lève en vitesse et lui dit qu'il en a reçu une il y a une heure et qu'il avait l'air de ne pas bien aller du tout. Elle s'étonne et regarde le 'pad' au pied du lit. La précédente infirmière ne l'avait pas inscrit! Si je n'avais pas été présente, je me demande bien ce qui serait arrivé...
Pur Bonheur,
L'erreur est humaine! Mais quand il s'agit de médicaments, mettons que c'est mieux de ne pas se tromper. Heureusement que tu étais là!
Je vous cite : "À son retour hier soir, elle se plaignait encore de ne plus avoir de vie. Travailler, manger et dormir et on recommence. C'est pas faux alors je ne sais plus quoi lui dire"... Lui dire que ... c'est ça la "vraie" vie ? Toute personne qui commence sur le marché du travail doit faire ses preuves, compenser pour ceux qui peuvent choisir leurs vacances, bref... doit faire "son temps" pour qu'un jour, elle puisse choisir, elle aussi. La vraie vie, c'est gagner sa vie, ne devoir rien à personne, être autonome (le plus possible). Me semble, que moi, c'est ce que j'aurais envie de lui répondre ! Elle a été gâtée, d'un côté, de pouvoir déposer sa vie sur son handicap. Là, avec son diplome, elle peut intégrer le vrai monde qui fait ce qui doit etre fait... Sinon, vous, ça va ?
Malheureusement les erreurs arrivent. Ce qui est admirable dans cette situation, c'est que votre fille a réagi promptement. De ça, il faut se souvenir. Le pire n'est pas arrivé, malgré la gravité de l'erreur. Elle aura une autre formation de 8 heures, ça ne peut être que bénéfique. J'ai confiance que ça ira bien. J'espère que de votre côté, vous allez bien aussi.
Je crois que s'ils préfèrent lui donner une formation supplémentaire au lieu de la congédier, ça doit être qu'elle a de belles qualités. Son coté humain, compatissante et empathique doit être grandement apprécié...
Juste moi,
Oui, c'est ça, elle entre dans la vraie vie d'adulte, avec des responsabilités et peu de temps libre. C'est un choc.
Éphémère,
Elle a réagi promptement et c'est tant mieux!
Pur Bonheur,
Ils doivent l'aimer, c'est ce que je me suis dit aussi.
Ton blogue est maintenant privé? Je peux te lire?
Bon, tout fini bien. C'est tout à son honneur d'avoir réagi aussi vite à son erreur.
@ Femme libre: Je l'ai rien écrit récemment et je pense à le fermer pour en ouvrir un nouveau. Je te tiens au courant.
Mijo,
Tout finit bien... euh... c'est plus complexe que ça un peu. Je ne suis pas certaine que sans mon support très intensif, elle l'aurait encore là job. Ceci dit en toute modestie et pas du tout pour glorifier mes efforts qui deviennent de plus en plus héroïques. Il y a des jours où j'aimerais qu'elle la perde pour qu'on en finisse et que je puisse me reposer!😳 Et puis elle a une bonne ou pas si pire journée et tout se remet en branle!😃
Il y a tous les changements d'horaire qui sont difficiles. Elle est rentrée de sa nuit de travail à neuf heures ce matin, surexcitée. Elle vient de réussir à s'endormir et il faudra qu'elle se lève à 14h30 car elle travaille de 16h à minuit.
Pur Bonheur,
Ok!
Cela devient probablement très lourd pour supporter ta fille à bout de bras! Je pense souvent à vous deux... il ne faut pas baisser les bras, autant une que l'autre! Bonne journée...
Passion Arts et plus,
Et il y a aussi sa comparution en tant que témoin principal pour les accusations de violence conjugale contre son ex qui sera dans un mois et lui causent beaucoup de stress.
I
Oupelaye que je suis mélangée dans ses horaires! Je la réveille pour aller travailler pour réaliser en lisant ça plus attentivement, que c'est jeudi, pas mercredi, qu'elle fait du seize heures à minuit! Elle était cependant contente d'être réveillée, elle est partie chez une amie. La vie sociale, c'est important!
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