Je m'en passais. Sereinement. Mais voilà que j'aide une amie plus vieille que moi dans sa quête amoureuse. Elle en veut un chum, elle. Désir identifié et urgence. Alors, réseau contact, photo, paiements, profil, lecture de profils. Elle n'a encore rencontré personne après deux semaines, or les premiers jours et semaines sont critiques. C'est pas mal là que tout se passe. Après, on devient du vieux stock. Il y a tant d'inscriptions et de compétition. Faut être faite solide pour passer à travers ça. Alors que les jeunes femmes sont très avantagées dans ce réseau, avec plein de candidats de tout âge et style qui les convoitent, les femmes de plus de 55 ans ne le sont plus du tout. Les hommes de leur âge veulent et trouvent des plus jeunes et même les plus vieux qu'elles en veulent des plus jeunes!
Alors, c'est le rat race.Une autre amie de 60 ans, stratégique, visait les veufs récents, ceux qui écrivent qu'ils ne cherchent rien de sérieux parce qu'ils pleurent encore leur femme bienaimée. Les candidats idéaux! Habitués à vivre en couple, ils souffrent énormément de la solitude. Ils faut les aborder avant qu'ils se soient rendu compte du nombre effarant de femmes qui leur tombent dessus et de leur potentiel nouveau de Don Juan à bedaine! Dans son cas, ça a marché et elle est avec monsieur nouveau veuf depuis un an déjà. Ils voyagent, vivent chacun chez eux mais se visitent souvent et semblent bien heureux. Faudrait d'ailleurs que je prenne de leurs nouvelles. Tiens, je vais faire ça. Bonne journée!
jeudi 8 août 2013
mercredi 7 août 2013
Faire confiance
Ça va s'arranger mes affaires. Pas tout seul. J'y travaille. Et je vais réussir. Je ne sais plus trop quoi, mais je vais réussir. On va partir samedi, ça je l'ai décidé. Pour où et combien de temps, ça va s'arranger aussi. Restons calme.
Je magasine un robinet de cuisine. Je compare les prix. C'est fou comme ça me fait plaisir. Non, non, la phrase précédente n'est pas une blague. Je vais bien finir par l'arranger à mon goût ce petit condo que j'habite.
Je suis rentrée à pied avec Dix-neuf ans. J'étais allée la cueillir à son travail. On est allées manger des sushis. Elle était toute belle. Elle adore son travail et ça va bien aussi avec ce nouveau gars qu'elle a rencontré. Un plaisir cette délicieuse fille! Je suis tellement fière d'elle.
Ces temps-ci, j'aimerais avoir un chum. Mais je sais que c'est comme impossible. Alors, je dis j'aimerais avoir un chum comme j'aimerais avoir un château en Espagne, ou un chauffeur privé. C'est maintenant devenu du domaine de l'utopique dans ma tête.
L'idéal pour être heureuse c'est d'apprécier ce qu'on a et j'apprécie ce que j'ai. Voilà.
Je magasine un robinet de cuisine. Je compare les prix. C'est fou comme ça me fait plaisir. Non, non, la phrase précédente n'est pas une blague. Je vais bien finir par l'arranger à mon goût ce petit condo que j'habite.
Je suis rentrée à pied avec Dix-neuf ans. J'étais allée la cueillir à son travail. On est allées manger des sushis. Elle était toute belle. Elle adore son travail et ça va bien aussi avec ce nouveau gars qu'elle a rencontré. Un plaisir cette délicieuse fille! Je suis tellement fière d'elle.
Ces temps-ci, j'aimerais avoir un chum. Mais je sais que c'est comme impossible. Alors, je dis j'aimerais avoir un chum comme j'aimerais avoir un château en Espagne, ou un chauffeur privé. C'est maintenant devenu du domaine de l'utopique dans ma tête.
L'idéal pour être heureuse c'est d'apprécier ce qu'on a et j'apprécie ce que j'ai. Voilà.
Prendre une décision
Je déteste. Et je suis pas bonne. Et je tourne en rond. Je me paralyse à force d'hésiter. Et quand enfin, ça y est, je plonge, avec un restant d'hésitation mais quand même, je veux, alors il est trop tard. Complet madame. Je fais exprès ou quoi?
Vous ne comprenez pas de quoi je parle? Du concret, lecteurs! Je suis finalement libre de partir la semaine prochaine vu que le problème d'eau qui coule de un ne coule plus (l'eau pas le problème) de deux si ça recoule ça ne vient pas de chez moi. Libre donc.
Était prévue (dans ma tête) une base de plein air. Vingt-deux ans et Dix-neuf ans venaient avec Petit-fils et moi y coucher le samedi et les deux filles repartaient le dimanche et 22 ans revenait coucher le vendredi et on repartait ensemble le samedi. Beau plan? Oui!!! Dans ma tête, sauf que là, dans le concret, ça ne marche plus. J'ai téléphoné.
Je regarde partout pour me réorganiser. Trop c'est comme pas assez. La tête me tourne. Je vais rester ici en ville avec Petit-fils probablement. Mais non, ce n'est pas vraiment ça que je veux non plus. Je rêvais de lui faire vivre du plein-air et moi aussi, ça me ferait du bien.
Avant, ma façon de voyager était simple. Je partais et je m'arrangeais avec ce qu'on trouvait en route. Ça ne marche plus comme ça maintenant que tout se fait par internet. Alors je visualise depuis ce matin des hébergements et je deviens écoeurée. Ce que j'aurais vraiment aimé comme deuxième choix après la base de plein air, ça aurait été les tentes Huttopia, Fallait réserver en décembre 2012!
Je fais quoi pour l'instant? Je vais patauger en piscine. Penser à autre chose. Bouger. Toujours bon de bouger.
Vous ne comprenez pas de quoi je parle? Du concret, lecteurs! Je suis finalement libre de partir la semaine prochaine vu que le problème d'eau qui coule de un ne coule plus (l'eau pas le problème) de deux si ça recoule ça ne vient pas de chez moi. Libre donc.
Était prévue (dans ma tête) une base de plein air. Vingt-deux ans et Dix-neuf ans venaient avec Petit-fils et moi y coucher le samedi et les deux filles repartaient le dimanche et 22 ans revenait coucher le vendredi et on repartait ensemble le samedi. Beau plan? Oui!!! Dans ma tête, sauf que là, dans le concret, ça ne marche plus. J'ai téléphoné.
Je regarde partout pour me réorganiser. Trop c'est comme pas assez. La tête me tourne. Je vais rester ici en ville avec Petit-fils probablement. Mais non, ce n'est pas vraiment ça que je veux non plus. Je rêvais de lui faire vivre du plein-air et moi aussi, ça me ferait du bien.
Avant, ma façon de voyager était simple. Je partais et je m'arrangeais avec ce qu'on trouvait en route. Ça ne marche plus comme ça maintenant que tout se fait par internet. Alors je visualise depuis ce matin des hébergements et je deviens écoeurée. Ce que j'aurais vraiment aimé comme deuxième choix après la base de plein air, ça aurait été les tentes Huttopia, Fallait réserver en décembre 2012!
Je fais quoi pour l'instant? Je vais patauger en piscine. Penser à autre chose. Bouger. Toujours bon de bouger.
mardi 6 août 2013
Caractérielle
Vingt-deux ans encore.
Avant-hier, elle était charmante, agréable, rigolotte, mère attentive, le jack-pot! Et quand elle est fine, elle est fine! Elle a beaucoup d'esprit. On était au brunch avec ma mère. Et puis natation ensuite. Patiente, attentive, elle apprenait à son fils à nager. Image idyllique.
Hier, c'était le soccer de Petit-fils. J'y étais, toute seule, en attente. Comme ils n'arrivaient pas et qu'ils étaient en retard, je téléphone. Crise d'hystérie au téléphone. Elle crie et pleure tellement que je ne comprends pas ce qu'elle dit. Ouf! Je connais très bien ce genre de débordement et ne m'en formalise plus tellement mais je suis inquiète de penser que Petit-fils de quatre ans est en train d'y assister. On ne choisit pas ses parents. Je me rappelle d'un juge courageux du tribunal de la jeunesse qui écrivait souvent dans ses jugements "Le problème de cet enfant est d'avoir les parents qu'il a".
J'apprendrai qu'elle a travaillé toute la journée, pas le père. Elle se précipite à la fin de la journée avec ma voiture que je lui prête pour le travail, pour aller chercher l'enfant qui est chez le père. Il est convenu que le père et la mère du père montent avec elle pour voir le petit jouer. Or, la partie est à cinq heures trente et l'enfant n'a pas mangé, il n'a pas non plus de lunch à apporter, ni eau, ni rien. Ma fille est furieuse et traite le père d'incompétent. S'ensuit une dispute mémorable. Et l'enfant assiste à tout ça. Ma fille ne fait ni une ni deux et s'en va au Subway acheter à manger à l'enfant et c'est probablement de là que je l'ai attrappée en crise.
Au soccer, les parents se sont placés à des coins opposés du terrain. Je suis allée jaser avec l'autre grand-mère qui est bien désolée de toutes ces chicanes. L'enfant était perturbé, évident pour qui le connaît . Ni l'autre grand-mère, ni moi, ne savons quoi faire avec ça. En fait, on ne peut rien faire. Ou bien avez-vous des idées?
Avant-hier, elle était charmante, agréable, rigolotte, mère attentive, le jack-pot! Et quand elle est fine, elle est fine! Elle a beaucoup d'esprit. On était au brunch avec ma mère. Et puis natation ensuite. Patiente, attentive, elle apprenait à son fils à nager. Image idyllique.
Hier, c'était le soccer de Petit-fils. J'y étais, toute seule, en attente. Comme ils n'arrivaient pas et qu'ils étaient en retard, je téléphone. Crise d'hystérie au téléphone. Elle crie et pleure tellement que je ne comprends pas ce qu'elle dit. Ouf! Je connais très bien ce genre de débordement et ne m'en formalise plus tellement mais je suis inquiète de penser que Petit-fils de quatre ans est en train d'y assister. On ne choisit pas ses parents. Je me rappelle d'un juge courageux du tribunal de la jeunesse qui écrivait souvent dans ses jugements "Le problème de cet enfant est d'avoir les parents qu'il a".
J'apprendrai qu'elle a travaillé toute la journée, pas le père. Elle se précipite à la fin de la journée avec ma voiture que je lui prête pour le travail, pour aller chercher l'enfant qui est chez le père. Il est convenu que le père et la mère du père montent avec elle pour voir le petit jouer. Or, la partie est à cinq heures trente et l'enfant n'a pas mangé, il n'a pas non plus de lunch à apporter, ni eau, ni rien. Ma fille est furieuse et traite le père d'incompétent. S'ensuit une dispute mémorable. Et l'enfant assiste à tout ça. Ma fille ne fait ni une ni deux et s'en va au Subway acheter à manger à l'enfant et c'est probablement de là que je l'ai attrappée en crise.
Au soccer, les parents se sont placés à des coins opposés du terrain. Je suis allée jaser avec l'autre grand-mère qui est bien désolée de toutes ces chicanes. L'enfant était perturbé, évident pour qui le connaît . Ni l'autre grand-mère, ni moi, ne savons quoi faire avec ça. En fait, on ne peut rien faire. Ou bien avez-vous des idées?
lundi 5 août 2013
Mon poids depuis huit mois
10 décembre 2012 180
janvier 2013 174.8
premier février 170.4
mars 165.6
avril 164.2
mai 165
juin 164.8
juillet 168.2
premier août 170.4
aujourd'hui 167.2
Constatations:
Je croyais arriver à atteindre le haut de mon poids santé pour mon anniversaire, à la fin juin. Ça n'a pas été le cas. Et à partir de là, j'ai comme laissé tomber l'objectif et le contrôle de mon alimentation. Pas totalement, heureusement, mais il y a eu relâchement.
Je constate cependant que je pèse quand même douze livres de moins qu'il y a huit mois, ce qui est positif.
J'ai neuf livres à perdre pour atteindre mon poids santé. Comme c'est un gros objectif, je voudrais dans un premier temps perdre cinq livres pour revenir à mon poids le plus bas des huit derniers mois, soit 162 livres (20 mars 2013). C'est comme là que tout à fouéré et que je me suis remise à prendre quelque peu du poids. Alors, je me rends là et on verra après comment ne pas retomber dans le même pattern.
janvier 2013 174.8
premier février 170.4
mars 165.6
avril 164.2
mai 165
juin 164.8
juillet 168.2
premier août 170.4
aujourd'hui 167.2
Constatations:
Je croyais arriver à atteindre le haut de mon poids santé pour mon anniversaire, à la fin juin. Ça n'a pas été le cas. Et à partir de là, j'ai comme laissé tomber l'objectif et le contrôle de mon alimentation. Pas totalement, heureusement, mais il y a eu relâchement.
Je constate cependant que je pèse quand même douze livres de moins qu'il y a huit mois, ce qui est positif.
J'ai neuf livres à perdre pour atteindre mon poids santé. Comme c'est un gros objectif, je voudrais dans un premier temps perdre cinq livres pour revenir à mon poids le plus bas des huit derniers mois, soit 162 livres (20 mars 2013). C'est comme là que tout à fouéré et que je me suis remise à prendre quelque peu du poids. Alors, je me rends là et on verra après comment ne pas retomber dans le même pattern.
Théories de mon entraîneur
On discutait, Sahée et moi, des innombrables théories sur l'exercice et la perte de poids, parfois contradictoires d'ailleurs. Et chacun croit à ce qui a marché pour lui et elle et c'est bien normal. Là, je vais donner les théories de mon entraîneur à moi. Je l'aime beaucoup et comme personne et comme entraîneur. C'est un gars qui refuse au premier abord de donner tout avis que ce soit sur la nutrition. Il se dit non qualifié pour ça, lui, il a étudié en éducation physique, pas en nutrition. Mais si on pousse et insiste davantage (je suis bonne pour ça des fois!), pour la perte de poids, il serait plutôt du type protéines/légumes. Son menu type:
Déjeuner: blancs d'oeufs aux légumes à volonté
Dîner: salade au thon ou au saumon, une cuillerée à table d'huile mais salade et poisson à volonté
Souper: poulet et brocoli et une demi-tasse de riz, poulet et brocoli à volonté (sans peau le poulet).
Pas d'alcool, de jus ni de fruits, on boit beaucoup beaucoup d'eau.
Est-ce que j'ai déjà suivi son "régime"? Pas vraiment, je viens comme de le réaliser. Il insiste tellement pas là-dessus.
Je pense que je devrais. Pas grand chose à perdre sauf du poids!!
Il est de ceux qui croient que l'exercice en tant que tel ne fait pas maigrir. C'est ce qu'on mange ou plutôt ce qu'on ne mange pas qui fait maigrir. Mais, gros ou maigre, l'exercice, c'est la santé!
Il m'a tellement félicitée quand j'avais perdu dix-huit livres dernièrement que je ne veux pas qu'il voit que j'en ai repris. Heureusement, il est en vacances et si tout va comme prévu, la semaine prochaine, c'est moi qui serai en vacances, alors je devrais avoir le temps de me remettre au même niveau de poids avant qu'on ne se revoit.
Lui et moi, on ne fait que de la musculation pendant une heure. On commence toujours par cinq minutes de bicyclette. Ensuite, on travaille combiné, il utilise très peu les machines. Quand on travaille les jambes avec des fentes, il va également me faire travailler bras et épaules en soulevant des poids. Il varie beaucoup, élastiques, steps, cables, poulies, demi-sphère (bosu), ballon, haltères, rondelles en fonte. Pousse, tire, baisse, relève, allez, t'es capable, il en reste deux (et il m'en fait faire cinq!) Comme on jase beaucoup et qu'il est intéressant, ça passe vraiment vite malgré l'effort intense. Je sors de là regénérée. Vers la fin, je m'étends au tapis et il m'étire. Je ne dois pas aider d'aucune façon, juste me détendre. Il m'étire de tous bords, tous côtés, en prenant son temps, le bonheur!
Addendum: plus certaine si c'était une demi-tasse ou un quart de tasse de féculents au souper, peut-être bien un quart ...
Déjeuner: blancs d'oeufs aux légumes à volonté
Dîner: salade au thon ou au saumon, une cuillerée à table d'huile mais salade et poisson à volonté
Souper: poulet et brocoli et une demi-tasse de riz, poulet et brocoli à volonté (sans peau le poulet).
Pas d'alcool, de jus ni de fruits, on boit beaucoup beaucoup d'eau.
Est-ce que j'ai déjà suivi son "régime"? Pas vraiment, je viens comme de le réaliser. Il insiste tellement pas là-dessus.
Je pense que je devrais. Pas grand chose à perdre sauf du poids!!
Il est de ceux qui croient que l'exercice en tant que tel ne fait pas maigrir. C'est ce qu'on mange ou plutôt ce qu'on ne mange pas qui fait maigrir. Mais, gros ou maigre, l'exercice, c'est la santé!
Il m'a tellement félicitée quand j'avais perdu dix-huit livres dernièrement que je ne veux pas qu'il voit que j'en ai repris. Heureusement, il est en vacances et si tout va comme prévu, la semaine prochaine, c'est moi qui serai en vacances, alors je devrais avoir le temps de me remettre au même niveau de poids avant qu'on ne se revoit.
Lui et moi, on ne fait que de la musculation pendant une heure. On commence toujours par cinq minutes de bicyclette. Ensuite, on travaille combiné, il utilise très peu les machines. Quand on travaille les jambes avec des fentes, il va également me faire travailler bras et épaules en soulevant des poids. Il varie beaucoup, élastiques, steps, cables, poulies, demi-sphère (bosu), ballon, haltères, rondelles en fonte. Pousse, tire, baisse, relève, allez, t'es capable, il en reste deux (et il m'en fait faire cinq!) Comme on jase beaucoup et qu'il est intéressant, ça passe vraiment vite malgré l'effort intense. Je sors de là regénérée. Vers la fin, je m'étends au tapis et il m'étire. Je ne dois pas aider d'aucune façon, juste me détendre. Il m'étire de tous bords, tous côtés, en prenant son temps, le bonheur!
Addendum: plus certaine si c'était une demi-tasse ou un quart de tasse de féculents au souper, peut-être bien un quart ...
dimanche 4 août 2013
Débarquée
du train de l'amour. Mausus que ça fait quétaine comme début de billet "débarquée du train de l'amour!" me fait penser "au feu sauvage de l'amour" et à "l'amour a toujours raison". C'est pas ça? C'est "papa a toujours raison"? Je regardais ça quand j'étais petite, "Papa a raison" et "Ma sorcìère bien-aimée" Et "L'île de Gilligan", et l'émission où ils habitent à la campagne parce que le mari aime ça et la femme est une grande coquette et ils ont des aventures rocambolesques sur leur ferme, ça s'appelle comment déjà? Les arpents verts, oui, "Les arpents verts", j'aimais beaucoup. C'était important la télévision dans mon enfance. Pas vraiment réglementé. Pas de violence ni de baisers, ça mes parents surveillaient. Mais il y avait de toutes façons tellement moins de violence et de sexualité à la télé en ce temps-là!
On s'est réconciliées 22 ans et moi. D'ailleurs on était pas fâchées. On est allées ensemble chez ma mère bruncher et se baigner dans sa super piscine. Petit-fils est toujours aussi adorable. Une belle journée comme je les aime.
Et je suis seule dans ma maison. Il y a eu un dégât d'eau mineur chez les locataires du condo d'en bas. Je ne trouve pas la cause. Je vais faire venir un plombier.
Voilà les nouvelles.
J'ai faim. Normal, je veux maigrir. Encore. L'histoire de ma vie.
On s'est réconciliées 22 ans et moi. D'ailleurs on était pas fâchées. On est allées ensemble chez ma mère bruncher et se baigner dans sa super piscine. Petit-fils est toujours aussi adorable. Une belle journée comme je les aime.
Et je suis seule dans ma maison. Il y a eu un dégât d'eau mineur chez les locataires du condo d'en bas. Je ne trouve pas la cause. Je vais faire venir un plombier.
Voilà les nouvelles.
J'ai faim. Normal, je veux maigrir. Encore. L'histoire de ma vie.
jeudi 1 août 2013
Action d'éclat
Je me plains que ma fille ne passe pas de temps avec son fils. Il y a plein de parents (bon peut-être pas plein, peu j'espère) qui n'aiment pas plus ça qu'il faut passer du temps avec leurs enfants, mais ils sont pris pour en passer pareil. Ils se débrouillent tant bien que mal. Pas l'idéal. Mais l'idéal est-il d'être une mère visiteuse, parfaite et idolâtrée parce que rare et associée au plaisir uniquement?
Non, ai-je décidé fermement. Ce matin, ça tombait "bien" si on peut dire parce que Petit-fils s'ennuyait de son père, pleurait, était de mauvaise humeur. J'ai texté ma fille en lui disant tout de go que je ne comprenais pas qu'en quinze jours de vacances, elle n'ait pas prévu d'en passer un seul avec son fils. Il s'ennuyait d'elle son fils et même qu'il pleurait ce matin (bon, j'ai pas dit que c'était pour le père, un détail).
Elle a répondu que c'était pas vraiment des vacances vu que je la réveillais si tôt. J'ai pas répondu à ça et comme il pleurait à chaudes larmes, j'ai composé son numéro et je l'ai passé à sa mère. En fait, j'aurais facilement pu le consoler, mais ce matin, non.
Par la suite, elle me texte "Tu m'as vraiment réveillée. Tu veux quoi? Emmène-le moi, il aura gagné et tu seras contente."
Là, il faut connaître ma fille et me connaître pour savoir qu'elle ne veut surtout pas que je le lui emmène, elle sait fort bien que je vais lui répondre que je vais le consoler et que tout va bien aller. Alors, elle a certainement été surprise quand je lui texte "On arrive."
Vingt minutes plus tard, on y était, avec tous ses effets.
Elle vient de me texter qu'elle a une entrevue pour un travail cet après-midi et que c'est "vraiment génial ce que tu me fais là".
Je lui ai parlé hier et jamais elle n'a mentionné cette entrevue. Je ne la crois pas.
Non, ai-je décidé fermement. Ce matin, ça tombait "bien" si on peut dire parce que Petit-fils s'ennuyait de son père, pleurait, était de mauvaise humeur. J'ai texté ma fille en lui disant tout de go que je ne comprenais pas qu'en quinze jours de vacances, elle n'ait pas prévu d'en passer un seul avec son fils. Il s'ennuyait d'elle son fils et même qu'il pleurait ce matin (bon, j'ai pas dit que c'était pour le père, un détail).
Elle a répondu que c'était pas vraiment des vacances vu que je la réveillais si tôt. J'ai pas répondu à ça et comme il pleurait à chaudes larmes, j'ai composé son numéro et je l'ai passé à sa mère. En fait, j'aurais facilement pu le consoler, mais ce matin, non.
Par la suite, elle me texte "Tu m'as vraiment réveillée. Tu veux quoi? Emmène-le moi, il aura gagné et tu seras contente."
Là, il faut connaître ma fille et me connaître pour savoir qu'elle ne veut surtout pas que je le lui emmène, elle sait fort bien que je vais lui répondre que je vais le consoler et que tout va bien aller. Alors, elle a certainement été surprise quand je lui texte "On arrive."
Vingt minutes plus tard, on y était, avec tous ses effets.
Elle vient de me texter qu'elle a une entrevue pour un travail cet après-midi et que c'est "vraiment génial ce que tu me fais là".
Je lui ai parlé hier et jamais elle n'a mentionné cette entrevue. Je ne la crois pas.
mardi 30 juillet 2013
Adéquate
Quand elle est là et qu'elle le veut, elle est une mère fantastique. Patiente, dynamique, à l'écoute, amoureuse. Et elle lui explique les choses, le fait réfléchir, rit de bon coeur de ses niaiseries. Il fait le clown et la regarde les yeux dans la graisse de binne, gaga d'amour. Partagé cet amour.
Elle est de bonne humeur aujourd'hui, en vacances. De tout et même de son enfant. Hier au soccer, ça faisait 10 jours qu'elle ne l'avait pas vu. On a acheté des fleurs pour la directrice et l'éducatrice de la garderie, des orchidées. Deux jolis bouquets. Ils sont partis maintenant, Petit-fils et sa mère, chercher le papa pour aller donner ensemble les plantes. Une belle famille.
Il y a des journées comme ça où tout va. Faut en profiter!
Elle est de bonne humeur aujourd'hui, en vacances. De tout et même de son enfant. Hier au soccer, ça faisait 10 jours qu'elle ne l'avait pas vu. On a acheté des fleurs pour la directrice et l'éducatrice de la garderie, des orchidées. Deux jolis bouquets. Ils sont partis maintenant, Petit-fils et sa mère, chercher le papa pour aller donner ensemble les plantes. Une belle famille.
Il y a des journées comme ça où tout va. Faut en profiter!
Télévision
Je suis contre pour les enfants. Et pour moi aussi d'ailleurs en général. Alors, Petit-fils savait que passer une semaine chez moi voulait dire une semaine sans télévision. Ça se passait très bien, il n'a jamais demandé à la regarder. Faut dire que j'avais prévu des sorties et des activités en quantité astronomique! Pour mon plaisir à moi autant que pour le sien. Du bon temps on a eu!
Et pourtant ce matin, il est à la télévision et je me sens bien. C'est moi qui l'ai offert.
Hier soir, on est allés au soccer et sa mère est venue le voir jouer et l'encourager. Il le savait et l'espérait. Mais on dirait que depuis on n'arrive pas à retrouver le rythme harmonieux qu'on avait facilement adopté. Ce matin, elle va revenir et on va aller acheter les cadeaux pour la garderie. Bien. Belle idée.
Elle devait arriver tôt et Petit-fils est surexcité. Je l'ai laissé appeler dès huit heures du matin. Répondeur. Là, il vient de réussir à lui parler et elle semblait tout endormie. Il ne se tient plus d'excitation et d'expectative. Intenable. Je ne le reconnais plus. Et puis, on devait aller déjeuner au restaurant en plus, alors il ne veut rien avaler. Il attend maman.
Elle m'énerve. Ça se peut adorer son petit-fils mais pas sa mère? Hon! Heureusement que mon blogue est privé.
Mais il n'est pas à moi cet enfant-là, faut que je me le rappelle. Parce que la vérité c'est que j'adore ça l'avoir dans ma vie sans sa mère. Pas d'interférences qui me fatiguent.
La formule une semaine entière chez grand-maman était parfaite. On n'aurait pas dû couper ça en plein milieu.
Alors, il regarde la télé et se lève à tout bout de champ parce qu'il croit entendre sa mère arriver.
Au moins, l'attachement est là et clair. Tant mieux et je devrais me réjouir. Ma vraie émotion n'est pas de la réjouissance ce matin. Plutôt de l'agacement.
Et pourtant ce matin, il est à la télévision et je me sens bien. C'est moi qui l'ai offert.
Hier soir, on est allés au soccer et sa mère est venue le voir jouer et l'encourager. Il le savait et l'espérait. Mais on dirait que depuis on n'arrive pas à retrouver le rythme harmonieux qu'on avait facilement adopté. Ce matin, elle va revenir et on va aller acheter les cadeaux pour la garderie. Bien. Belle idée.
Elle devait arriver tôt et Petit-fils est surexcité. Je l'ai laissé appeler dès huit heures du matin. Répondeur. Là, il vient de réussir à lui parler et elle semblait tout endormie. Il ne se tient plus d'excitation et d'expectative. Intenable. Je ne le reconnais plus. Et puis, on devait aller déjeuner au restaurant en plus, alors il ne veut rien avaler. Il attend maman.
Elle m'énerve. Ça se peut adorer son petit-fils mais pas sa mère? Hon! Heureusement que mon blogue est privé.
Mais il n'est pas à moi cet enfant-là, faut que je me le rappelle. Parce que la vérité c'est que j'adore ça l'avoir dans ma vie sans sa mère. Pas d'interférences qui me fatiguent.
La formule une semaine entière chez grand-maman était parfaite. On n'aurait pas dû couper ça en plein milieu.
Alors, il regarde la télé et se lève à tout bout de champ parce qu'il croit entendre sa mère arriver.
Au moins, l'attachement est là et clair. Tant mieux et je devrais me réjouir. Ma vraie émotion n'est pas de la réjouissance ce matin. Plutôt de l'agacement.
mercredi 24 juillet 2013
Belle-mère
C'est un rôle difficile et souvent caricaturé. Je me rends compte en me relisant que je suis en train de devenir la méchante belle-mère, celle qui critique le gendre. Je ne veux pas ça. Alors, quelles sont les qualité de ce gendre qui fera longtemps partie de nos vies? Il sera là quand Petit-fils graduera et quand il se mariera aussi et quand il aura son premier enfant. Présent si l'enfant est malade, seul responsable si la mère disparaît. Important un père.
C'est lui qui voulait l'enfant, bien plus solidement que ma fille. Elle a songé à l'avortement, lui, jamais. Cette conception était pour lui une bonne nouvelle, rien d'autre. Il allait s'en occuper et c'est vrai qu'il s'en occupe. Il a été là à l'accouchement. Il a changé les couches, il a emmené l'enfant au sein de sa mère et il l'a encouragée à allaiter malgré qu'elle s'en serait passé. Elle pleurait souvent en allaitant. Si elle a perduré quatre mois, c'est vraiment parce qu'elle était soutenue.
Quand ils se sont séparés, ma fille voulait lui laisser la garde et il était d'accord.
Bon, j'ai trouvé ça de bien.
Pour l'instant, c'est ça. Dès que je trouve autre chose, je le rajoute.
C'est un beau bonhomme, qui a un certain charme. Il a un bon langage. Il est poli avec moi.
C'est lui qui voulait l'enfant, bien plus solidement que ma fille. Elle a songé à l'avortement, lui, jamais. Cette conception était pour lui une bonne nouvelle, rien d'autre. Il allait s'en occuper et c'est vrai qu'il s'en occupe. Il a été là à l'accouchement. Il a changé les couches, il a emmené l'enfant au sein de sa mère et il l'a encouragée à allaiter malgré qu'elle s'en serait passé. Elle pleurait souvent en allaitant. Si elle a perduré quatre mois, c'est vraiment parce qu'elle était soutenue.
Quand ils se sont séparés, ma fille voulait lui laisser la garde et il était d'accord.
Bon, j'ai trouvé ça de bien.
Pour l'instant, c'est ça. Dès que je trouve autre chose, je le rajoute.
C'est un beau bonhomme, qui a un certain charme. Il a un bon langage. Il est poli avec moi.
mardi 23 juillet 2013
Chiâlage
Mon blogue est mon journal. Il me sert aussi à ça, me plaindre, chiâler, écrire ce que je ne peux dire à personne. Je chiâle, je me sens mieux et je continue.
L'objet de mon chiâlage cette fois? Les parents de Petit-fils. Ils ont plein de belles qualités mais là, je n'en parlerai pas. Voici ce qui me fâche:
Leurs chicanes continuelles. Leur refus commun d'aller chercher de l'aide en médiation (ce qui serait gratuit vu qu'ils ont un enfant) ou ailleurs. Leurs téléphones quotidiens, leur textage continuel, le plus souvent pour se dire ou s'écrire des bêtises.
Ma fille a des vacances obligées de deux semaines. Jamais d'aucune façon elle n'a songé à y inclure son fils. Le petit a été retiré de la garderie par le père sans consulter la mère vendredi dernier. Chicanes, cris, larmes, menaces.
Moi, on m'avait dit qu'il commencerait ses vacances vendredi qui s'en vient, Petit-fils chéri et j'avais offert avec joie et plaisir de le prendre à partir de lundi. Je suis niaiseuse un peu parce que je pensais que ses parents seraient heureux de passer un peu de temps avec lui avant qu'il commence l'école. Pas le cas.
J'ai offert à ma fille que nous allions dans une base de plein air à mes frais. Refusé. Ça ne serait pas de vraies vacances pour elle car elle devrait s'occuper de Quatre ans.
Alors, tout est flou et tout est tout croche. J'apprends qu'elle est partie en vacances dans un chalet et ne sera donc pas au soccer de son fils lundi soir. Je lui souhaite bonnes vacances, bon repos, elle en a besoin et je vais quand même voir jouer Petit-fils. Il n'est pas là. Il n'est pas là? Je pense alors que le père a trouvé ça trop de trouble de l'emmener, tout simplement. Il faisait la même chose pour la garderie. Ne travaille pas, ne se lève pas, alors bien trop de trouble d'emmener l'enfant de bonne heure à la garderie. Il le gardait à la maison et prétextait la fièvre. C'est fou comme ce petit a la fièvre chez son père et n'est jamais malade chez sa mère ou chez moi!
J'appelle le père rappelle car il ne répond pas. Je me doute bien de la réponse mais cette fois, je veux vérifier.
-Allo
-Bonjour Père de Petit-fils. C'est la grand-mère de Petit-fils. Comme je suis allée au soccer et qu'il n'était pas là, je m'inquiétais.
-Il a la fièvre.
-Plate ça. C'est grave? Il est au lit?
-Non, ça va pas mal mieux là. Je lui ai donné du tempra.
-Bon, c'est bien. Merci. Bonne soirée.
Pareil à lui-même. Ma fille me texte enragée, le père vient de lui crier un paquet de bêtises. J'aurais pas dû l'appeler. "Mais tu es en vacances. Reste loin de tout ça. Décroche."
"Ouais, facile à dire, il arrête pas de me texter. Dis donc, tu devais aller chercher Quatre ans la semaine prochaine, tu pourrais pas appeler Le Père pour lui dire que tu le prends tout de suite?"
"Ah bon! Je peux l'appeler maintenant? Je vais voir. Ça n'était pas prévu. Qui a la carte d'assurance-maladie?"
"C'est moi".
"Pratique ça."
Alors, la mère est au loin, je n'ai jamais su où. L'enfant est avec le père mais le père serait ravi d'en être débarrassé. Ils l'ont retiré hâtivement de la garderie, qui assurait stabilité et encadrement, et n'ont pas l'air organisés pour s'en occuper. La maternelle quatre ans , c'est dans plus d'un mois.
Je suis en maudit? Je suis en maudit. Je me calme parce que c'est pas bon pour le coeur.
J'ai un passeport pour le Festival juste pour Rire et il finit dimanche soir le festival. Je ne suis pas toute seule là-dedans, j'y vais avec une amie. On voit un spectacle chaque soir.
Je me faisais une grande joie de prendre des vacances avec Petit-fils la semaine prochaine et je suis organisée à partir de la semaine prochaine.
Je pense que je vais me réorganiser et aller le chercher le petit demain. Fuck les spectacles. Mon amie ira avec quelqu'un d'autre.
L'objet de mon chiâlage cette fois? Les parents de Petit-fils. Ils ont plein de belles qualités mais là, je n'en parlerai pas. Voici ce qui me fâche:
Leurs chicanes continuelles. Leur refus commun d'aller chercher de l'aide en médiation (ce qui serait gratuit vu qu'ils ont un enfant) ou ailleurs. Leurs téléphones quotidiens, leur textage continuel, le plus souvent pour se dire ou s'écrire des bêtises.
Ma fille a des vacances obligées de deux semaines. Jamais d'aucune façon elle n'a songé à y inclure son fils. Le petit a été retiré de la garderie par le père sans consulter la mère vendredi dernier. Chicanes, cris, larmes, menaces.
Moi, on m'avait dit qu'il commencerait ses vacances vendredi qui s'en vient, Petit-fils chéri et j'avais offert avec joie et plaisir de le prendre à partir de lundi. Je suis niaiseuse un peu parce que je pensais que ses parents seraient heureux de passer un peu de temps avec lui avant qu'il commence l'école. Pas le cas.
J'ai offert à ma fille que nous allions dans une base de plein air à mes frais. Refusé. Ça ne serait pas de vraies vacances pour elle car elle devrait s'occuper de Quatre ans.
Alors, tout est flou et tout est tout croche. J'apprends qu'elle est partie en vacances dans un chalet et ne sera donc pas au soccer de son fils lundi soir. Je lui souhaite bonnes vacances, bon repos, elle en a besoin et je vais quand même voir jouer Petit-fils. Il n'est pas là. Il n'est pas là? Je pense alors que le père a trouvé ça trop de trouble de l'emmener, tout simplement. Il faisait la même chose pour la garderie. Ne travaille pas, ne se lève pas, alors bien trop de trouble d'emmener l'enfant de bonne heure à la garderie. Il le gardait à la maison et prétextait la fièvre. C'est fou comme ce petit a la fièvre chez son père et n'est jamais malade chez sa mère ou chez moi!
J'appelle le père rappelle car il ne répond pas. Je me doute bien de la réponse mais cette fois, je veux vérifier.
-Allo
-Bonjour Père de Petit-fils. C'est la grand-mère de Petit-fils. Comme je suis allée au soccer et qu'il n'était pas là, je m'inquiétais.
-Il a la fièvre.
-Plate ça. C'est grave? Il est au lit?
-Non, ça va pas mal mieux là. Je lui ai donné du tempra.
-Bon, c'est bien. Merci. Bonne soirée.
Pareil à lui-même. Ma fille me texte enragée, le père vient de lui crier un paquet de bêtises. J'aurais pas dû l'appeler. "Mais tu es en vacances. Reste loin de tout ça. Décroche."
"Ouais, facile à dire, il arrête pas de me texter. Dis donc, tu devais aller chercher Quatre ans la semaine prochaine, tu pourrais pas appeler Le Père pour lui dire que tu le prends tout de suite?"
"Ah bon! Je peux l'appeler maintenant? Je vais voir. Ça n'était pas prévu. Qui a la carte d'assurance-maladie?"
"C'est moi".
"Pratique ça."
Alors, la mère est au loin, je n'ai jamais su où. L'enfant est avec le père mais le père serait ravi d'en être débarrassé. Ils l'ont retiré hâtivement de la garderie, qui assurait stabilité et encadrement, et n'ont pas l'air organisés pour s'en occuper. La maternelle quatre ans , c'est dans plus d'un mois.
Je suis en maudit? Je suis en maudit. Je me calme parce que c'est pas bon pour le coeur.
J'ai un passeport pour le Festival juste pour Rire et il finit dimanche soir le festival. Je ne suis pas toute seule là-dedans, j'y vais avec une amie. On voit un spectacle chaque soir.
Je me faisais une grande joie de prendre des vacances avec Petit-fils la semaine prochaine et je suis organisée à partir de la semaine prochaine.
Je pense que je vais me réorganiser et aller le chercher le petit demain. Fuck les spectacles. Mon amie ira avec quelqu'un d'autre.
dimanche 21 juillet 2013
Ma vie en quelques mots
Stabilité. Moral. Action. Sorties. Lâcher-prise. Poids stable (167.2 livres). Plaisir. Chaleur. Fleurs. Légumes. Robes. Sandales. Boucles d'oreille. Cheveux. Amie. Billets. Festivals. Musique. Été. Bien-être. Esquisses de projets. Terrasses. Yoga. Ménage. Lecture. Journaux. Brise. Ville. Balcon. Sourire. Satisfaction.
vendredi 19 juillet 2013
Dix-neuf ans
Elle plonge d'un seul coup dans l'âge adulte, ma Dix-neuf ans. Du coup, je suis de trop et j'entends un "laisse-moi tranquille" à chacune de mes recommandations. Faut dire que j'en fais beaucoup et que je me trouve pas mal fatigante moi-même. C'est l'inquiétude qui me mène. Alors, faut me calmer là-dessus aussi. Elle a encore sa job, ce qui est fantastique. Mais elle va la perdre si elle arrive en retard et elle flirte beaucoup avec le retard, Dix-neuf ans. Le fait qu'elle ne sache pas compter n'aide évidemment pas. Quand on ne sait pas compter, on a automatiquement des problèmes avec l'heure. Mais La cause d'inquiétude majeure pour moi, c'est cet homme de 27 ans qu'elle a rencontré à la plage dimanche. Mercredi, ils se donnaient rendez-vous au métro près d'ici. Bonne idée, lieu public, Festival Juste pour rire, sécurité. J'approuve. Mais quand je lui téléphone en soirée, à 22 heures, pas de réponse, ni à 23 heures. À minuit, je capote et ce n'est qu'à une heure du matin qu'elle daigne me texter que tout va bien et d'arrêter de lui téléphoner tout le temps comme ça. Elle rentrera finalement à 3h30 du matin, en taxi. Elle était chez le monsieur/garçon et c'est lui qui a payé le taxi. Au matin, elle se lève à l'heure, fait son lunch et part travailler.
Hier, on soupe ensemble et j'en apprends davantage. Il est doux, il est gentil, il a un fils de six ans. Le travail? Euh... elle ne sait pas trop. Il va retourner aux études. Il a un fils de six ans dont il a la garde à temps plein alors il ne peut pas trop sortir. Et d'ailleurs, elle retourne le voir ce soir. Oui, mais là, ton travail? Tu peux pas toujours te coucher si tard et travailler le lendemain. Non, pas de problème, me dit-elle déjà sur le pas de la porte, je vais rentrer en métro. Et la voilà partie.
Je suis au spectacle (absolument charmant!) de Dies Mobiles quand je sens mon téléphone vibrer. Je lirai plus tard un message du nouveau copain de ma fille qui s'excuse d'avoir pu me déranger et qui écrit qu'il voulait seulement me saluer. Je communique avec lui et il me dit de ne pas m'inquiéter, que ma fille est en sécurité avec lui. Bon point. Gentil et surprenant. D'ailleurs, je remarque qu'elle l'appelle dès son retour à la maison, à sa demande, car il veut savoir si elle est bien arrivée.
J'ai peur qu'elle ait de la peine. Mais bon, là, c'est mon problème à moi. Faut que je décroche.
Hier, on soupe ensemble et j'en apprends davantage. Il est doux, il est gentil, il a un fils de six ans. Le travail? Euh... elle ne sait pas trop. Il va retourner aux études. Il a un fils de six ans dont il a la garde à temps plein alors il ne peut pas trop sortir. Et d'ailleurs, elle retourne le voir ce soir. Oui, mais là, ton travail? Tu peux pas toujours te coucher si tard et travailler le lendemain. Non, pas de problème, me dit-elle déjà sur le pas de la porte, je vais rentrer en métro. Et la voilà partie.
Je suis au spectacle (absolument charmant!) de Dies Mobiles quand je sens mon téléphone vibrer. Je lirai plus tard un message du nouveau copain de ma fille qui s'excuse d'avoir pu me déranger et qui écrit qu'il voulait seulement me saluer. Je communique avec lui et il me dit de ne pas m'inquiéter, que ma fille est en sécurité avec lui. Bon point. Gentil et surprenant. D'ailleurs, je remarque qu'elle l'appelle dès son retour à la maison, à sa demande, car il veut savoir si elle est bien arrivée.
J'ai peur qu'elle ait de la peine. Mais bon, là, c'est mon problème à moi. Faut que je décroche.
jeudi 18 juillet 2013
Changement d'attitude
On ne peut pas changer les autres. On ne peut que se changer soi, modifier notre propre façon de réagir aux événements. Vingt-deux ans est extrême, elle pleure, elle crie, elle tremble et chaque fois, je pense que la fin du monde est arrivée. De moins en moins, pour dire vrai et heureusement, sinon, je capoterais un peu trop souvent. Mais bref, quand elle se lance chez moi sans avertissement en crise de larmes, j'avais l'habitude d'avoir le coeur qui bat d'angoisse, les mains moites et les jambes molles. Ces réactions extrêmes ont diminué toutes seules car elle me fait le coup un peu trop souvent. Mais quand même...
Quand je finissais par savoir ce qui causait ce tsunami émotif, je cherchais souvent des solutions avec elle. Je suggérais, je minimisais aussi. Je m'assurais qu'elle n'était pas suicidaire. Je ne la crois pas du tout suicidaire, plutôt manipulatrice mais comme on peut se tromper là-dessus, vaut mieux faire attention et vérifier deux fois au lieu d'une. Quand elle partait, avec ma voiture, ou de l'argent ou l'offre que je garde Petit-fils, je restais longtemps troublée et mal dans ma peau.
J'ai décidé de changer ça.
Quand elle est entrée en trombes et sans avertissement mardi dernier, ruisselante de larmes, je suis restée calme. Je n'ai pas embarqué dans son tourment. Elle m'a dit qu'elle donnait la garde de son fils au père, que c'était décidé, que c'était fini et irrémédiable. Elle venait d'avoir une grosse chicane avec le père. C'était assez. "Et n'essaie pas de me faire changer d'idée."J'ai eu envie de dire que ça n'avait aucun bon sens, qu'on allait trouver une solution, voyons donc, ton petit, ton chéri, que dis-tu là? Il y a sûrement moyen de s'entendre. Veux-tu que j'appelle le père?
Et puis non. J'allais faire différemment cette fois.
Je lui ai demandé si je pouvais l'aider. Elle a dit que je ne pouvais rien faire. Qu'elle allait chercher son enfant à la garderie pour la dernière fois. Ça serait leur dernière soirée ensemble. Elle pleurait abondamment.
Je lui ai demandé si elle était suicidaire. "Pourquoi tu me demandes ça?"
- Parce que c'est important.
-Et tu vas faire quoi si je dis oui?
-Je vais t'emmener à l'hôpital de gré ou de force.
-Non.
-Pas suicidaire?
-Non.
Les larmes redoublaient. Elle était maintenant dans la voiture. Je l'avais suivie et j'étais assise sur le banc du passager à côté d'elle. J'avais arrêté le moteur et je tenais les clés de la voiture dans mes mains. Et c'est alors que j'ai été différente. J'ai demandé si elle était certaine de sa décision. Silence et pleurs.
-Tu es certaine que tu veux laisser la garde complète au père?
-Ouiiii (dans les larmes)
-Je respecte ta décision. C'est toi le parent et tu fais ce qui est mieux pour ton enfant. Je respecte et je supporte.
Elle a continué à pleurer mais je sentais que j'avais frappé fort. Elle était déstabilisée. Même que les larmes ont diminué pendant qu'elle cherchait une réponse.
-Mais... tu ne vas plus voir Petit-fils?
-Je suis prête à bien des sacrifices pour respecter les décisions de ses parents. Je veux faire le mieux pour lui et si tu juges que c'est le mieux, c'est toi qui sais. Je vais m'adapter.
-Bon, faut que j'y aille. (elle ne pleurait plus et le ton était abruptement passé de pitoyable à sec)
Elle m'a arraché les clés des mains et a démarré. Je suis remontée et je lui ai envoyé la main du balcon.
Le soir, elle m'a appelée pour une niaiserie. Il avait fait pipi à la garderie et l'éducatrice ne l'avait pas changé, une histoire comme ça. Plus aucune allusion au changement de garde éventuel.
Hier, elle a encore appelé mine de rien. Voulait me parler de la date de ses vacances et faire des arrangements pour que je garde Petit-fils
Je pense que ma nouvelle attitude est la bonne! Pour le moment du moins. Faut constamment s'ajuster dans la vie.
Quand je finissais par savoir ce qui causait ce tsunami émotif, je cherchais souvent des solutions avec elle. Je suggérais, je minimisais aussi. Je m'assurais qu'elle n'était pas suicidaire. Je ne la crois pas du tout suicidaire, plutôt manipulatrice mais comme on peut se tromper là-dessus, vaut mieux faire attention et vérifier deux fois au lieu d'une. Quand elle partait, avec ma voiture, ou de l'argent ou l'offre que je garde Petit-fils, je restais longtemps troublée et mal dans ma peau.
J'ai décidé de changer ça.
Quand elle est entrée en trombes et sans avertissement mardi dernier, ruisselante de larmes, je suis restée calme. Je n'ai pas embarqué dans son tourment. Elle m'a dit qu'elle donnait la garde de son fils au père, que c'était décidé, que c'était fini et irrémédiable. Elle venait d'avoir une grosse chicane avec le père. C'était assez. "Et n'essaie pas de me faire changer d'idée."J'ai eu envie de dire que ça n'avait aucun bon sens, qu'on allait trouver une solution, voyons donc, ton petit, ton chéri, que dis-tu là? Il y a sûrement moyen de s'entendre. Veux-tu que j'appelle le père?
Et puis non. J'allais faire différemment cette fois.
Je lui ai demandé si je pouvais l'aider. Elle a dit que je ne pouvais rien faire. Qu'elle allait chercher son enfant à la garderie pour la dernière fois. Ça serait leur dernière soirée ensemble. Elle pleurait abondamment.
Je lui ai demandé si elle était suicidaire. "Pourquoi tu me demandes ça?"
- Parce que c'est important.
-Et tu vas faire quoi si je dis oui?
-Je vais t'emmener à l'hôpital de gré ou de force.
-Non.
-Pas suicidaire?
-Non.
Les larmes redoublaient. Elle était maintenant dans la voiture. Je l'avais suivie et j'étais assise sur le banc du passager à côté d'elle. J'avais arrêté le moteur et je tenais les clés de la voiture dans mes mains. Et c'est alors que j'ai été différente. J'ai demandé si elle était certaine de sa décision. Silence et pleurs.
-Tu es certaine que tu veux laisser la garde complète au père?
-Ouiiii (dans les larmes)
-Je respecte ta décision. C'est toi le parent et tu fais ce qui est mieux pour ton enfant. Je respecte et je supporte.
Elle a continué à pleurer mais je sentais que j'avais frappé fort. Elle était déstabilisée. Même que les larmes ont diminué pendant qu'elle cherchait une réponse.
-Mais... tu ne vas plus voir Petit-fils?
-Je suis prête à bien des sacrifices pour respecter les décisions de ses parents. Je veux faire le mieux pour lui et si tu juges que c'est le mieux, c'est toi qui sais. Je vais m'adapter.
-Bon, faut que j'y aille. (elle ne pleurait plus et le ton était abruptement passé de pitoyable à sec)
Elle m'a arraché les clés des mains et a démarré. Je suis remontée et je lui ai envoyé la main du balcon.
Le soir, elle m'a appelée pour une niaiserie. Il avait fait pipi à la garderie et l'éducatrice ne l'avait pas changé, une histoire comme ça. Plus aucune allusion au changement de garde éventuel.
Hier, elle a encore appelé mine de rien. Voulait me parler de la date de ses vacances et faire des arrangements pour que je garde Petit-fils
Je pense que ma nouvelle attitude est la bonne! Pour le moment du moins. Faut constamment s'ajuster dans la vie.
mardi 16 juillet 2013
L'été
L'été passe, l'été coule, l'été fuit vitesse grand V. Toujours comme ça. La course pour en profiter. L'impression de l'avoir manqué. Fou. Faut changer la donne. Ralentir au lieu de courir. Je suis mal partie. On a acheté d'avance en janvier, une amie et moi, un passeport pour le festival Juste pour Rire. Ça veut dire qu'on peut voir pour 99$ un spectacle par soir pendant tout le festival. Simple? hummm
Une activité pour retraité, je dirais, car si on ne paie pas son billet, on le mérite en temps investi! D'abord, il faut se mettre sur l'ordi à dix heure pile le matin. Impossible d'entrer sur le site de réservation, tout le monde y étant en même temps. On attend, attend encore et puis victoire, on voit les spectacles à réserver. Rat race. Ils disparaissent vite. Chaque jour, le choix est différent. On choisit, on imprime la réservation. Ensuite, il faut aller les chercher au Bureau des passeports après 14 heures mais au moins deux heures avant le début du spectacle. C'est certain que si on y va plus tôt on aura de meilleures places. C'est ce que je fais.
Hier, ni l'une ni l'autre n'étant disponible à dix heures pour poireauter en ligne, je ne me suis connectée qu'à 14 heures, il ne restait plus que deux late shows sexuels et vulgaires. Pas mon bag.
Je sors beaucoup avec Petit-fils également. J'aime la magie dans ses yeux. Je l'aime tout court mon petit-fils jamais fatigué, qui ne se plaint jamais de marcher et on marche beaucoup avec grand-maman! Je suis allée le voir jouer au soccer hier, avec sa mère qui jouait presque à sa place. Elle prend ça à coeur, c'est beau de les voir aller.
Heureusement qu'il y a toujours le yoga pour me recentrer. Et la musculation qui me fait du bien aussi. Le Pilates? Je n'y vais plus vraiment cet été. L'heure convient peu aux spectacles. Le djembé? Ça se termine le 30 juillet mais ça non plus je n'y vais plus. Bien contente d'avoir essayé par contre.
Une activité pour retraité, je dirais, car si on ne paie pas son billet, on le mérite en temps investi! D'abord, il faut se mettre sur l'ordi à dix heure pile le matin. Impossible d'entrer sur le site de réservation, tout le monde y étant en même temps. On attend, attend encore et puis victoire, on voit les spectacles à réserver. Rat race. Ils disparaissent vite. Chaque jour, le choix est différent. On choisit, on imprime la réservation. Ensuite, il faut aller les chercher au Bureau des passeports après 14 heures mais au moins deux heures avant le début du spectacle. C'est certain que si on y va plus tôt on aura de meilleures places. C'est ce que je fais.
Hier, ni l'une ni l'autre n'étant disponible à dix heures pour poireauter en ligne, je ne me suis connectée qu'à 14 heures, il ne restait plus que deux late shows sexuels et vulgaires. Pas mon bag.
Je sors beaucoup avec Petit-fils également. J'aime la magie dans ses yeux. Je l'aime tout court mon petit-fils jamais fatigué, qui ne se plaint jamais de marcher et on marche beaucoup avec grand-maman! Je suis allée le voir jouer au soccer hier, avec sa mère qui jouait presque à sa place. Elle prend ça à coeur, c'est beau de les voir aller.
Heureusement qu'il y a toujours le yoga pour me recentrer. Et la musculation qui me fait du bien aussi. Le Pilates? Je n'y vais plus vraiment cet été. L'heure convient peu aux spectacles. Le djembé? Ça se termine le 30 juillet mais ça non plus je n'y vais plus. Bien contente d'avoir essayé par contre.
samedi 13 juillet 2013
Charmante
Pour une personne en trouble de l'attachement, les gens sont utilitaires. On les prend, on les séduit, on s'en sert et puis on les jette.
Quand l'enfant est intelligente en plus, c'est très facile de monter les parents l'un contre l'autre et de monter les intervenants contre les parents.
En centre d'accueil, ma fille était presque parfaite. N'oublions pas qu'elle avait fréquenté l'école privée et les musées et les spectacles et les bibliothèques. Elle s'était fait lire des livres dès son enfance, avait un vocabulaire recherché, lisait La Presse le matin avec les éducatrices. Dans un milieu de tabarnacle et de calisse et d'enfants issus de milieux très dysfonctionnels, mon éduquée de fille détonnait.
Bien que les enfants de l'adoption soient surreprésentés en centre d'accueil, je l'apprendrai par la suite. Et il y a d'excellents parents dont les enfants sont placés, je l'apprendrai aussi!
Ma fille se conduit donc plutôt bien. Elle refuse de faire les tâches ménagères et ils ont un peu de misère avec ça, mais quand ça finit par marcher, on veut me la retourner.
Heureusement, j'avais commencé à voir une psychologue spécialisée en adoption. Elle me conseille d'essayer de voir ce que ma fille faisait sur l'internet, de percer ses contacts. J'y réussis. Ça n'a pas été si difficile car mon innocente de fille de douze ans utilisait son vrai nom, sa vraie adresse et son vrai numéro de téléphone!
Je découvre alors avec horreur qu'elle se décrit comme une petite bitch qui aime les pédophiles! Elle décrit en détail comment elle jouit et plein d'autres choses extrêmement personnelles. Je copie ses textes et annonces et apporte le tout à la psychologue. Cette dernière est horrifiée. Me dit de faire d'autres copies pour les intervenants du centre d'accueil et me propose même de m'accompagner à la réunion. Finalement, j'irai seule.
Ce sont ces papiers qui ont fait qu'il ne l'ont pas retournée immédiatement à la maison. Charmante comme elle était, les éducateurs étaient portés à penser que ce qui clochait, c'était le milieu familial.
Le parent d'un enfant en trouble de l'attachement est souvent suspecté d'abus ou du moins de manque d'affection. Moins aujourd'hui car le trouble est plus connu mais pas tout le monde qui le connaît.
Quand l'enfant est intelligente en plus, c'est très facile de monter les parents l'un contre l'autre et de monter les intervenants contre les parents.
En centre d'accueil, ma fille était presque parfaite. N'oublions pas qu'elle avait fréquenté l'école privée et les musées et les spectacles et les bibliothèques. Elle s'était fait lire des livres dès son enfance, avait un vocabulaire recherché, lisait La Presse le matin avec les éducatrices. Dans un milieu de tabarnacle et de calisse et d'enfants issus de milieux très dysfonctionnels, mon éduquée de fille détonnait.
Bien que les enfants de l'adoption soient surreprésentés en centre d'accueil, je l'apprendrai par la suite. Et il y a d'excellents parents dont les enfants sont placés, je l'apprendrai aussi!
Ma fille se conduit donc plutôt bien. Elle refuse de faire les tâches ménagères et ils ont un peu de misère avec ça, mais quand ça finit par marcher, on veut me la retourner.
Heureusement, j'avais commencé à voir une psychologue spécialisée en adoption. Elle me conseille d'essayer de voir ce que ma fille faisait sur l'internet, de percer ses contacts. J'y réussis. Ça n'a pas été si difficile car mon innocente de fille de douze ans utilisait son vrai nom, sa vraie adresse et son vrai numéro de téléphone!
Je découvre alors avec horreur qu'elle se décrit comme une petite bitch qui aime les pédophiles! Elle décrit en détail comment elle jouit et plein d'autres choses extrêmement personnelles. Je copie ses textes et annonces et apporte le tout à la psychologue. Cette dernière est horrifiée. Me dit de faire d'autres copies pour les intervenants du centre d'accueil et me propose même de m'accompagner à la réunion. Finalement, j'irai seule.
Ce sont ces papiers qui ont fait qu'il ne l'ont pas retournée immédiatement à la maison. Charmante comme elle était, les éducateurs étaient portés à penser que ce qui clochait, c'était le milieu familial.
Le parent d'un enfant en trouble de l'attachement est souvent suspecté d'abus ou du moins de manque d'affection. Moins aujourd'hui car le trouble est plus connu mais pas tout le monde qui le connaît.
vendredi 12 juillet 2013
Suite
Impossible de lui trouver une autre école privée avec son dossier disciplinaire. On devra se contenter de l'école du quartier. Or, je n'aime pas la polyvalente avec ses voyous bruyants et mal élevés qui font peur. Je sais, je sais, ils ne sont pas tous comme ça, mais je suis réaliste et je sais que sans encadrement, c'est avec les pires des bad boys qu'elle se tiendra, Fille qui aime le trouble.
C'est ma belle-soeur qui va l'inscrire à la polyvalente. Je ne veux pas manquer encore une autre journée de travail et surtout, j'ai peur que ma peur de la polyvalente transparaisse. Sur son casier, il y a des graffitis, dont un "bitch" en grosses lettres, me dit belle-soeur. Ça augure mal.
Et mal ça ira. Elle ne rentre plus, s'habille vulgairement, fait à sa tête, ne mange plus avec nous, m'ignore. Je n'ai plus aucun contrôle dessus. La polyvalente envoie les avis de retards et d'absences sur le répondeur par un robot automatisé. Elle efface les messages quand elle arrive de l'école et que je suis encore au travail.
Je fais appel aux centres jeunesse. Je n'en viens plus à bout. On m'envoie une éducatrice de milieu. Déclare que je suis trop sévère. On "négocie" des rentrées à 22 heures la semaine, minuit la fin de semaine. Me semble que c'est tard un peu pour une fille d'à peine douze ans. Je plie. Je ne me sens pas supportée. L'éducatrice s'enferme longtemps avec ma fille dans sa chambre et je les entends rire. Me semble que c'est plus d'encadrement que de complicité dont elle a besoin mais je suis démunie, perdue, découragée. Je laisse aller. De toutes façons, je ne l'ai plus le contrôle.
Elle respecte les heures de rentrée que je trouve tardives mais coudons, elle les respecte je devrais être contente.
Elle veut aller à une fête dans un collège privé, un samedi soir. Je refuse. Elle y va quand même, sans manteau, pendant qu'on regardait tranquillement la télévision. Je la croyais à la salle de bain et je constate qu'elle est partie. Furieuse, je me précipite au collège Villa-Maria, c'est là la fête. Je la cherche partout. Il y a de la musique forte, il fait noir. Je sais qu'elle est là et qu'elle me nargue. Je finis par la trouver, elle se sauve. J'appelle mon fils adulte pour avoir du renfort. Il vient. L'attrappe. Elle hurle et se débat. Il la met de force dans la voiture. Horrible vision. Je perds pied. Quand je raconterai cet épisode à l'éducatrice des Centre jeunesse, elle me questionnera pour savoir pourquoi je lui avais interdit de sortir. Rien de plus. Comme si c'était moi qui étais dans le tort.
Dans le temps des Fêtes, ça va de mal en pis. Je ne sais plus où elle est ni avec qui. Elle a beaucoup d'argent et je n'ai aucune idée d'où il vient. Elle ne mange plus avec nous. Ça sonne à la porte et elle s'est fait livrer une pizza! Je rappelle le Centre jeunesse. Je veux un placement. Je n'en viens plus à bout. Leur éducatrice, qui de toutes façons est en vacances, ne m'aide pas. Elle me nuit. Elle prend la part de ma fille. Elle est en danger ma fille. Je n'ai plus aucun contrôle dessus.
On essaie de me calmer. On me parle des difficultés normales de l'adolescence. Justement! Ce n'est plus normal! On verra à tout ça après les Fêtes. Rester calme. Elle respecte ses heures de rentrée. Elle est un peu "difficile" mais qui ne l'est pas à cet âge?
Jusqu'à un soir où elle ne les respecte pas ses heures de rentrée. À trois heures du matin, j'appelle la police. Avez-vous une photo? Ils me font appeler tout le monde que je connais ou que je sais qu'elle connaît. On va la chercher madame. Je reste à côté du téléphone, frigorifiée, pétrifiée, dans l'horreur la plus totale. Pas une minute de sommeil. Le jour se lève. Je rappelle la police. Non, madame, pas de nouvelles. Elle doit être couchée chez quelqu'un. On continue à la chercher. Elle rentre à dix heures du matin, les boucles d'oreilles arrachées, les vêtements déchirés. Un homme dans une voiture. À peu près quarante ans. Il l'a emmenée chez lui de force. Il l'a violée. Je la prends dans mes bras. Non, ne va pas te laver, il faut des évidences, maman s'occupe de tout mon bébé.
Je rappelle la police. Une équipe d'agression sexuelle composée de deux policières s'enferme dans la cuisine avec ma petite fille. Moi, deux autres policiers m'interrogent dans le salon.
C'est long dans la cuisine. Ça ne finit plus. Quand je frappe à la porte, on me renvoie. On n'a pas fini, madame.
Et puis, elles sortent. Pas vrai l'agression. Elle était bien avec un homme adulte mais elle a tout inventé pour le reste. Pour ne pas se faire chicaner. Pour éviter le trouble.
Ça ne va vraiment pas, que je dis aux policières. Je n'en viens pas à bout. C'est dangereux pour sa sécurité.
"Vous voulez qu'on l'emmène au poste et qu'on appelle les Centre Jeunesse?" me demande la plus jeune.
"Oui"
C'est comme ça, en urgence, que ma fille a vécu son premier placement. Je lui ai fait une valise, rapidement. Pas une larme, pas un son, elle est partie avec les policières sans un adieu, l'air enragé. Une fois la porte refermée, je l'ai regardée entrer dans la voiture de police. Quand la voiture a démarré, je me suis assise et j'ai pleuré.
C'est ma belle-soeur qui va l'inscrire à la polyvalente. Je ne veux pas manquer encore une autre journée de travail et surtout, j'ai peur que ma peur de la polyvalente transparaisse. Sur son casier, il y a des graffitis, dont un "bitch" en grosses lettres, me dit belle-soeur. Ça augure mal.
Et mal ça ira. Elle ne rentre plus, s'habille vulgairement, fait à sa tête, ne mange plus avec nous, m'ignore. Je n'ai plus aucun contrôle dessus. La polyvalente envoie les avis de retards et d'absences sur le répondeur par un robot automatisé. Elle efface les messages quand elle arrive de l'école et que je suis encore au travail.
Je fais appel aux centres jeunesse. Je n'en viens plus à bout. On m'envoie une éducatrice de milieu. Déclare que je suis trop sévère. On "négocie" des rentrées à 22 heures la semaine, minuit la fin de semaine. Me semble que c'est tard un peu pour une fille d'à peine douze ans. Je plie. Je ne me sens pas supportée. L'éducatrice s'enferme longtemps avec ma fille dans sa chambre et je les entends rire. Me semble que c'est plus d'encadrement que de complicité dont elle a besoin mais je suis démunie, perdue, découragée. Je laisse aller. De toutes façons, je ne l'ai plus le contrôle.
Elle respecte les heures de rentrée que je trouve tardives mais coudons, elle les respecte je devrais être contente.
Elle veut aller à une fête dans un collège privé, un samedi soir. Je refuse. Elle y va quand même, sans manteau, pendant qu'on regardait tranquillement la télévision. Je la croyais à la salle de bain et je constate qu'elle est partie. Furieuse, je me précipite au collège Villa-Maria, c'est là la fête. Je la cherche partout. Il y a de la musique forte, il fait noir. Je sais qu'elle est là et qu'elle me nargue. Je finis par la trouver, elle se sauve. J'appelle mon fils adulte pour avoir du renfort. Il vient. L'attrappe. Elle hurle et se débat. Il la met de force dans la voiture. Horrible vision. Je perds pied. Quand je raconterai cet épisode à l'éducatrice des Centre jeunesse, elle me questionnera pour savoir pourquoi je lui avais interdit de sortir. Rien de plus. Comme si c'était moi qui étais dans le tort.
Dans le temps des Fêtes, ça va de mal en pis. Je ne sais plus où elle est ni avec qui. Elle a beaucoup d'argent et je n'ai aucune idée d'où il vient. Elle ne mange plus avec nous. Ça sonne à la porte et elle s'est fait livrer une pizza! Je rappelle le Centre jeunesse. Je veux un placement. Je n'en viens plus à bout. Leur éducatrice, qui de toutes façons est en vacances, ne m'aide pas. Elle me nuit. Elle prend la part de ma fille. Elle est en danger ma fille. Je n'ai plus aucun contrôle dessus.
On essaie de me calmer. On me parle des difficultés normales de l'adolescence. Justement! Ce n'est plus normal! On verra à tout ça après les Fêtes. Rester calme. Elle respecte ses heures de rentrée. Elle est un peu "difficile" mais qui ne l'est pas à cet âge?
Jusqu'à un soir où elle ne les respecte pas ses heures de rentrée. À trois heures du matin, j'appelle la police. Avez-vous une photo? Ils me font appeler tout le monde que je connais ou que je sais qu'elle connaît. On va la chercher madame. Je reste à côté du téléphone, frigorifiée, pétrifiée, dans l'horreur la plus totale. Pas une minute de sommeil. Le jour se lève. Je rappelle la police. Non, madame, pas de nouvelles. Elle doit être couchée chez quelqu'un. On continue à la chercher. Elle rentre à dix heures du matin, les boucles d'oreilles arrachées, les vêtements déchirés. Un homme dans une voiture. À peu près quarante ans. Il l'a emmenée chez lui de force. Il l'a violée. Je la prends dans mes bras. Non, ne va pas te laver, il faut des évidences, maman s'occupe de tout mon bébé.
Je rappelle la police. Une équipe d'agression sexuelle composée de deux policières s'enferme dans la cuisine avec ma petite fille. Moi, deux autres policiers m'interrogent dans le salon.
C'est long dans la cuisine. Ça ne finit plus. Quand je frappe à la porte, on me renvoie. On n'a pas fini, madame.
Et puis, elles sortent. Pas vrai l'agression. Elle était bien avec un homme adulte mais elle a tout inventé pour le reste. Pour ne pas se faire chicaner. Pour éviter le trouble.
Ça ne va vraiment pas, que je dis aux policières. Je n'en viens pas à bout. C'est dangereux pour sa sécurité.
"Vous voulez qu'on l'emmène au poste et qu'on appelle les Centre Jeunesse?" me demande la plus jeune.
"Oui"
C'est comme ça, en urgence, que ma fille a vécu son premier placement. Je lui ai fait une valise, rapidement. Pas une larme, pas un son, elle est partie avec les policières sans un adieu, l'air enragé. Une fois la porte refermée, je l'ai regardée entrer dans la voiture de police. Quand la voiture a démarré, je me suis assise et j'ai pleuré.
Premier séjour en centre d'accueil
Ma fille en trouble grave de l'attachement a été pensionnaire de neuf ans à douze ans, à Harmonie Nature, un pensionnat de rêve en pleine nature à St-Donat. Ce fût une période très heureuse,et pour elle et pour nous. Les religieuses, strictes et encadrantes, le milieu prévisible, les sports, nombreux,ma fille allait bien. J'ai su par après qu'il y avait eu des actes de délinquance mais personne ne semble s'en être trop rendu compte sur le coup. Il y a bien une année où elle a failli être mise à la porte, en cinquième année. Une jeune professeure qui "aimait" ses élèves et ajoutait une note affective à tout ce qu'elle faisait. J'avais beau conduire le soir de Montréal à St-Donat pour lui expliquer qu'il fallait juste être sévère et encadrante avec ma fille et cesser de lui dire qu'elle l'aime pour que tout se replace, elle ne comprenait juste pas. J'en ai reçu des lettres disciplinaires et des appels des religieuses cette année-là, on a eu chaud. Mais ils l'ont gardée, ouf! Et en sixième année, elle est tombée sur madame T, la terreur de l'école et évidemment, ce fût sa plus belle année. Je lui ai également payé une tutrice privée après l'école. Il vaut mieux que je ne calcule pas tout ce que j'ai pu dépenser pour cette enfant. Une fortune. La tutrice était une enseignante à la retraite, sévère et encadrante, qui ne lâchait pas ma fille. Exactement ce qu'il fallait! Ma fille a fait de grands progrès.
Tellement qu'elle a été acceptée au collège Notre-Dame. Le bonheur. La joie. La satisfaction. Il n'y en a plus de problème. Ma fille revient chez nous (Harmonie Nature était une école primaire) à l'été. Je me dis qu'on a travaillé fort et que les troubles sont finis.
Mon père est mourant. Je vais souvent le voir à l'hôpital évidemment. J'emmène alors les trois filles. Mon fils adulte travaille et vient quand il peut. Mais voilà que la plus vieille se plaint que c'est long, c'est plate, qu'elle ne veut pas passer son été dans un hôpital et qu'elle peut bien se garder toute seule à douze ans. C'est vrai qu'à douze ans elle pourrait bien rester à la maison avec sa soeur de onze ans. On fait comme ça. J'emmène la petite de sept ans avec moi. Mon père va de plus en plus mal. Je suis de plus en plus souvent et longtemps à l'hôpital. Quand je rentre, tout semble correct. Les filles sont à la télé ou bien jouent à des jeux. Elles n'ont pas la permission d'inviter qui que ce soit, ni de répondre à la porte. Un soir, je téléphone pour dire que je vais rentrer tard. J'ai confié ma plus jeune à une amie. Je pense que mon père va partir ce jour-là. Mais non. Je rentre à 22 heures, deux heures plus tôt, j'avais parlé aux filles. Elles regardaient un film et non, ça ne les énervait pas que je rentre plus tard. Mais à mon retour, elles ne sont pas là!!
J'appelle partout, tous les amies et amis, leur famille. Elles n'avaient pas de cellulaire, il y a douze ans de ça. Aucun moyen de les joindre. Personne ne sait où elles sont. Au moins, elles sont ensemble. Je me donne jusqu'à minuit pour appeler la police. Ma grande a dû sentir que je ferais ça parce que le téléphone sonne à minuit moins une. Elles sont à Mascouche. Hein? Comment ça? Avec qui? Elles sont allées en autobus rencontrer des amis. Elles vont rentrer bientôt. Ne pas m'inquiéter. Et puis, elle raccroche.
Elles reviendront deux heures plus tard. Je n'arrive pas à savoir avec qui elles étaient. C'est motus et bouche cousue. Première fugue donc. Je connais ma plus vieille. Il ne sert à rien de la punir. Elle va se sauver si je le fais. Je décide de les emmener toutes les trois à l'hôpital, de force. Pénible. Mais ça ne durera pas longtemps. Mon père meurt.
En septembre, elle entre donc au collège Notre-Dame, avec son bel uniforme. Je suis fière. Un peu inquiète car j'ai de la misère à me faire écouter, mais quand même, confiante. C'est une magnifique école, les sports quotidiens devraient l'occuper et la calmer. Faut étudier le soir. Impossible de lui faire faire ça. C'était déjà impossible quand elle avait sept ans.
Très rapidement, je reçois de papiers de discipline. Elle a des difficultés. est nonchalante, les devoirs ne sont pas faits, elle n'écoute pas, se couche sur son bureau, porte mal l'uniforme (blouse en dehors quand il faut la mettre en dedans etc). Pas d'impolitesse, non, juste un manque d'intérêt inacceptable, une façon passive de contester l'autorité. On lui assigne un tuteur, gratuitement, après l'école. Je promets monts et merveilles si elle fait des efforts. Et puis, je menace. Et puis, je supplie.
Quand nous sommes convoquées devant le directeur, fin novembre, il demande un changement immédiat sinon ma fille est à la porte de l'école. Je ne comprends pas son attitude. Elle aime cette école, elle est contente d'y aller. Pourquoi ce boycottage? C'est une chance inouïe qu'elle soit là. Please, réveille, Fille! Tu te nuis à toi-même. Je le sais que tu peux si tu veux. Allez, on va regarder ça ensemble tes devoirs (bof, rendue là, je le savais bien que ça ne marcherait pas, je n'avais jamais pu l'aider à l'école, elle le refusait obstinément même petite, à six ans elle avait déjà des tutrices qu'elle épuisait l'une après l'autre).
Une semaine après cette rencontre, l'école l'a officiellement mise à la porte. On est allées chercher ses affaires, on m'a donné un remboursement pour la scolarité déjà payée. Elle était abasourdie. Comme si elle n'y croyait pas. Je pense qu'elle n'avait jamais cru que le directeur la renverrait pour vrai.
(suite plus tard)
Tellement qu'elle a été acceptée au collège Notre-Dame. Le bonheur. La joie. La satisfaction. Il n'y en a plus de problème. Ma fille revient chez nous (Harmonie Nature était une école primaire) à l'été. Je me dis qu'on a travaillé fort et que les troubles sont finis.
Mon père est mourant. Je vais souvent le voir à l'hôpital évidemment. J'emmène alors les trois filles. Mon fils adulte travaille et vient quand il peut. Mais voilà que la plus vieille se plaint que c'est long, c'est plate, qu'elle ne veut pas passer son été dans un hôpital et qu'elle peut bien se garder toute seule à douze ans. C'est vrai qu'à douze ans elle pourrait bien rester à la maison avec sa soeur de onze ans. On fait comme ça. J'emmène la petite de sept ans avec moi. Mon père va de plus en plus mal. Je suis de plus en plus souvent et longtemps à l'hôpital. Quand je rentre, tout semble correct. Les filles sont à la télé ou bien jouent à des jeux. Elles n'ont pas la permission d'inviter qui que ce soit, ni de répondre à la porte. Un soir, je téléphone pour dire que je vais rentrer tard. J'ai confié ma plus jeune à une amie. Je pense que mon père va partir ce jour-là. Mais non. Je rentre à 22 heures, deux heures plus tôt, j'avais parlé aux filles. Elles regardaient un film et non, ça ne les énervait pas que je rentre plus tard. Mais à mon retour, elles ne sont pas là!!
J'appelle partout, tous les amies et amis, leur famille. Elles n'avaient pas de cellulaire, il y a douze ans de ça. Aucun moyen de les joindre. Personne ne sait où elles sont. Au moins, elles sont ensemble. Je me donne jusqu'à minuit pour appeler la police. Ma grande a dû sentir que je ferais ça parce que le téléphone sonne à minuit moins une. Elles sont à Mascouche. Hein? Comment ça? Avec qui? Elles sont allées en autobus rencontrer des amis. Elles vont rentrer bientôt. Ne pas m'inquiéter. Et puis, elle raccroche.
Elles reviendront deux heures plus tard. Je n'arrive pas à savoir avec qui elles étaient. C'est motus et bouche cousue. Première fugue donc. Je connais ma plus vieille. Il ne sert à rien de la punir. Elle va se sauver si je le fais. Je décide de les emmener toutes les trois à l'hôpital, de force. Pénible. Mais ça ne durera pas longtemps. Mon père meurt.
En septembre, elle entre donc au collège Notre-Dame, avec son bel uniforme. Je suis fière. Un peu inquiète car j'ai de la misère à me faire écouter, mais quand même, confiante. C'est une magnifique école, les sports quotidiens devraient l'occuper et la calmer. Faut étudier le soir. Impossible de lui faire faire ça. C'était déjà impossible quand elle avait sept ans.
Très rapidement, je reçois de papiers de discipline. Elle a des difficultés. est nonchalante, les devoirs ne sont pas faits, elle n'écoute pas, se couche sur son bureau, porte mal l'uniforme (blouse en dehors quand il faut la mettre en dedans etc). Pas d'impolitesse, non, juste un manque d'intérêt inacceptable, une façon passive de contester l'autorité. On lui assigne un tuteur, gratuitement, après l'école. Je promets monts et merveilles si elle fait des efforts. Et puis, je menace. Et puis, je supplie.
Quand nous sommes convoquées devant le directeur, fin novembre, il demande un changement immédiat sinon ma fille est à la porte de l'école. Je ne comprends pas son attitude. Elle aime cette école, elle est contente d'y aller. Pourquoi ce boycottage? C'est une chance inouïe qu'elle soit là. Please, réveille, Fille! Tu te nuis à toi-même. Je le sais que tu peux si tu veux. Allez, on va regarder ça ensemble tes devoirs (bof, rendue là, je le savais bien que ça ne marcherait pas, je n'avais jamais pu l'aider à l'école, elle le refusait obstinément même petite, à six ans elle avait déjà des tutrices qu'elle épuisait l'une après l'autre).
Une semaine après cette rencontre, l'école l'a officiellement mise à la porte. On est allées chercher ses affaires, on m'a donné un remboursement pour la scolarité déjà payée. Elle était abasourdie. Comme si elle n'y croyait pas. Je pense qu'elle n'avait jamais cru que le directeur la renverrait pour vrai.
(suite plus tard)
jeudi 11 juillet 2013
11 juillet
Je ne me comprends pas totalement. Peu même. Parfois, je suis comme une inconnue pour moi. Et même une inconnue pas toujours sympathique. Je me demande si je voudrais être mon amie. J'en aurais des conseils à me donner! Si seulement je voulais les suivre. Je veux... un peu. Mais je remets à demain.
Je suis redevenue grosse. Comme avant. Mon vieux linge me fait. Le neuf n'est pas encore sorti sur des chaises, c'était mon idée d'hier, d'exposer mes nouvelles robes dans lesquelles je n'entre plus. Ce matin, je me suis réveillée pleine d'enthousiasme. Et puis le téléphone a sonné. C'était Vingt-deux ans. Elle me demandait si je voulais l'auto. Sa job l'avait appelée pour annuler sa journée de travail. Un appel à sept heures et quart pour dire qu'on n'avait pas besoin d'elle.
J'ai dit oui. Je ne savais pas pourquoi j'aurais besoin de l'auto mais j'avais tellement dit et répété à Vingt-deux ans que je la lui prêtais pour le travail uniquement et que sans travail, l'auto devait me revenir, que je ne pouvais pas changer d'idée sans perdre de la crédibilité.
Vingt-deux ans est arrivée en larmes. Dix-neuf ans, elle, triomphante, partait pour son travail de bureau, toute belle et habillée comme on s'habille pour travailler dans un chic bureau du Vieux-Montréal. Ma belle chérie.
Vingt-deux ans pleurait donc. Je l'ai invitée à sortir prendre un café. Il y a ça à chaque coin de rue, chez moi, des cafés! On est allées à un café plutôt loin parce que j'attendais que l'hémorragie de larmes se tarisse minimalement. Elle se dévalorisait, se disait incapable, bonne à rien et pleurait encore et encore. Le mieux dans ce temps-là, c'est de marcher sans rien dire, de toutes façons, elle n'écoute pas.
Après avoir tourné en rond, on s'est retrouvées dans un café Dépôt avec terrasse extérieure au coin de St-Laurent et Prince-Arthur. C'est bien, une terrasse pour pleurer.
J'ai peu parlé. J'ai écouté. Ensuite, elle a demandé à marcher encore. Jusqu'au Vieux Port. On est montées dans un bateau mouche. Croisière sur le fleuve. C'était mon idée. L'eau calme. Elle ne pleurait plus. Avait trouvé des amorces de solution. On a passé le pont Jacques-Cartier. Et puis les cubes de Habitat 67. J'ai commandé un autre café. Elle, rien. On n'avait rien mangé encore. Je la suivais là-dedans. Ma toute mince. Ne mange pas le matin et rarement le midi. Plus tard l'après-midi. Mince mais solide, pas rachitique. Quand on s'est quittées, elle me laissait l'auto. Je ne savais plus trop quoi faire avec.
J'y songeais quand le téléphone a sonné. Petite voix de ma malade. Ma plus grande. Celle qui a 24 ans. Argent. Pas payé le loyer. Pas payé votre loyer? Mais voyons, on est le onze. Elle a un compte mais il est à mon nom. À cause du bien-être. Aller chercher de l'argent pour elle. Elle s'en vient en auto. Elle a les yeux bizarres à son arrivée, vitreux, globuleux.
J'appelle son chum quand elle quitte. Elle a pris du speed hier. Le pot, elle ne l'a jamais arrêté. Elle lui a dit qu'elle en avait pris un demi, rien d'autre. Elle lui a menti encore. Il ne lui fait plus confiance. Probable qu'elle en a repris aujourd'hui car elle n'a ni dormi ni mangé. Il ne va pas appeler l'infirmier. À quoi bon? Il est fatigué, tellement fatigué. Il ne va pas toffer longtemps encore. Du coup, je suis fatiguée moi aussi.
Je la texte. Lui dis de faire attention. D'arrêter de consommer. De jeter ce qu'elle a sur elle. Ne pas continuer comme ça. Elle me répond qu'elle est à l'école. C'est vrai. Elle a repris son secondaire de soir. De quoi je me mêle? Impuissante je suis. Je ne peux que souhaiter que les choses aillent bien, le mieux possible.
Je texte 22 ans pour qu'elle vienne chercher quand elle veut la voiture dont je n'ai plus besoin. Elle arrive peu après. Et voilà Dix-neuf ans qui rentre de son travail, encore plus resplendissante qu'au matin. On est allées manger au restaurant toutes ensemble. Boire de la sangria. Trois femmes sans chums. On vient de rentrer. Vingt-deux ans est partie. Le soir tombe. Une autre journée qui se termine. Je ne bouge plus d'ici.
Je suis redevenue grosse. Comme avant. Mon vieux linge me fait. Le neuf n'est pas encore sorti sur des chaises, c'était mon idée d'hier, d'exposer mes nouvelles robes dans lesquelles je n'entre plus. Ce matin, je me suis réveillée pleine d'enthousiasme. Et puis le téléphone a sonné. C'était Vingt-deux ans. Elle me demandait si je voulais l'auto. Sa job l'avait appelée pour annuler sa journée de travail. Un appel à sept heures et quart pour dire qu'on n'avait pas besoin d'elle.
J'ai dit oui. Je ne savais pas pourquoi j'aurais besoin de l'auto mais j'avais tellement dit et répété à Vingt-deux ans que je la lui prêtais pour le travail uniquement et que sans travail, l'auto devait me revenir, que je ne pouvais pas changer d'idée sans perdre de la crédibilité.
Vingt-deux ans est arrivée en larmes. Dix-neuf ans, elle, triomphante, partait pour son travail de bureau, toute belle et habillée comme on s'habille pour travailler dans un chic bureau du Vieux-Montréal. Ma belle chérie.
Vingt-deux ans pleurait donc. Je l'ai invitée à sortir prendre un café. Il y a ça à chaque coin de rue, chez moi, des cafés! On est allées à un café plutôt loin parce que j'attendais que l'hémorragie de larmes se tarisse minimalement. Elle se dévalorisait, se disait incapable, bonne à rien et pleurait encore et encore. Le mieux dans ce temps-là, c'est de marcher sans rien dire, de toutes façons, elle n'écoute pas.
Après avoir tourné en rond, on s'est retrouvées dans un café Dépôt avec terrasse extérieure au coin de St-Laurent et Prince-Arthur. C'est bien, une terrasse pour pleurer.
J'ai peu parlé. J'ai écouté. Ensuite, elle a demandé à marcher encore. Jusqu'au Vieux Port. On est montées dans un bateau mouche. Croisière sur le fleuve. C'était mon idée. L'eau calme. Elle ne pleurait plus. Avait trouvé des amorces de solution. On a passé le pont Jacques-Cartier. Et puis les cubes de Habitat 67. J'ai commandé un autre café. Elle, rien. On n'avait rien mangé encore. Je la suivais là-dedans. Ma toute mince. Ne mange pas le matin et rarement le midi. Plus tard l'après-midi. Mince mais solide, pas rachitique. Quand on s'est quittées, elle me laissait l'auto. Je ne savais plus trop quoi faire avec.
J'y songeais quand le téléphone a sonné. Petite voix de ma malade. Ma plus grande. Celle qui a 24 ans. Argent. Pas payé le loyer. Pas payé votre loyer? Mais voyons, on est le onze. Elle a un compte mais il est à mon nom. À cause du bien-être. Aller chercher de l'argent pour elle. Elle s'en vient en auto. Elle a les yeux bizarres à son arrivée, vitreux, globuleux.
J'appelle son chum quand elle quitte. Elle a pris du speed hier. Le pot, elle ne l'a jamais arrêté. Elle lui a dit qu'elle en avait pris un demi, rien d'autre. Elle lui a menti encore. Il ne lui fait plus confiance. Probable qu'elle en a repris aujourd'hui car elle n'a ni dormi ni mangé. Il ne va pas appeler l'infirmier. À quoi bon? Il est fatigué, tellement fatigué. Il ne va pas toffer longtemps encore. Du coup, je suis fatiguée moi aussi.
Je la texte. Lui dis de faire attention. D'arrêter de consommer. De jeter ce qu'elle a sur elle. Ne pas continuer comme ça. Elle me répond qu'elle est à l'école. C'est vrai. Elle a repris son secondaire de soir. De quoi je me mêle? Impuissante je suis. Je ne peux que souhaiter que les choses aillent bien, le mieux possible.
Je texte 22 ans pour qu'elle vienne chercher quand elle veut la voiture dont je n'ai plus besoin. Elle arrive peu après. Et voilà Dix-neuf ans qui rentre de son travail, encore plus resplendissante qu'au matin. On est allées manger au restaurant toutes ensemble. Boire de la sangria. Trois femmes sans chums. On vient de rentrer. Vingt-deux ans est partie. Le soir tombe. Une autre journée qui se termine. Je ne bouge plus d'ici.
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