jeudi 6 janvier 2011

Rage et paix

C'est bien beau le défi lecture, mais Petit-Fils est encore ici. Vous retourneriez un enfant de dix-neuf mois à une mère bouleversée et en larmes, visiblement dysfonctionnelle? À moins qu'elle ne joue la catastrophée afin que la grand-mère ne prenne la relève. Le pire, c'est qu'elle est peut-être à s'éclater dans un club en ce moment, où elle s'est rendue avec MA voiture au lieu de se reposer si elle est tellement fatiguée qu'elle ne peut prendre soin de son fils. Il y a une part de moi qui se sent exploitée, une autre part responsable et une autre encore... mélangée. Il est dans son petit lit-auto Little tikes, tout près du mien et il dort comme un ange. Dans le calme. Le calme et la stabilité, je peux lui offrir ça. Ma fille? Plus certaine du tout.

Enfance et lecture

Je lis le commentaire de Mijo dans le billet précédent et je suis émue. Je me revois, cachant des livres un peu partout, à l'abri des foudres de ma mère. On m'interdisait de lire. À l'aube de mes huit ans, un optométriste bête comme ses pieds avait déclaré en m'affublant d'épaisses lunettes, que je ne voyais presque rien avec une telle myopie et n'avait rien rétorqué à ma mère quand elle s'était exclamée "C'est sûrement parce qu'elle s'use les yeux à lire tout le temps!" S'ensuivit une chasse effrénée à tout ce qui ressemblait à un livre. Je devais aller jouer dehors. Très bien jouer dehors, on s'entend. Dommage que les jeunes de nos jours ne jouent plus, encabanés et grossissants. Mais je jouais dehors, sans livres et c'était juste terrible pour moi. J'en cachais sous la galerie ou le cabanon. Et je lisais en cachette. Plaisir défendu. Mon petit frère montait la garde.

En grandissant, les meilleurs livres ont été encore plus illicites. J'étais la plus vieille, mes parents sortaient beaucoup et vers onze ou douze ans, je gardais mes jeunes frères. Dès ceux-ci couchés, je me dirigeais vers la chambre parentale et fouillais dans le tiroir où des trésors défendus m'étaient offerts. "La sexualité après quarante ans", "Tout ce que vous voulez savoir sur le sexe sans oser le demander" et autres ouvrages interdits étaient dévorés dans le plus grand plaisir, l'oreille aux aguets.

Nous recevions des journaux et revues du monde entier. Mon père travaillait dans le commerce international et lisait tout le temps, rapidement. Je le vois installé à son grand bureau, enterré sous les écrits et paperasses divers, ou sur le divan du salon, détachant les cahiers des journaux et les laissant traîner partout. Il lisait aussi bien en anglais qu'en français et c'était essentiel pour lui que ses enfants soient au moins biligues. Adolescente, il m'envoyait dans des échanges culturels avec un organisme qui s'appelait quelque chose comme "Association des chrétiens et des Juifs", on y échangeait pas seulement la langue mais aussi la religion! Vers douze ans, je suis allée deux semaines chez une famille juive de l'Ontario et l'année suivante dans une famille mormone (je crois, ultra-religieuse en tout cas) dans les Maritimes. Mon père avait une grande ouverture d'esprit et je m'en ennuie encore neuf ans après sa mort. Ceux qui ont perdu un parent bien-aimé me comprendront.

C'est mon grand-père qui m'a appris à lire. Pas surprenant que j'aime tant les hommes avec ces hommes forts de ma petite enfance. Il me lisait les Comics de la Presse assise sur ses genoux en suivant avec son doigt et je reconnaissais "le" et "la" et le lisais à sa place et on a procédé comme ça pour les autres mots. J'avais quatre ans. On se partageait la lecture.

mercredi 5 janvier 2011

La vie des autres

Je lis beaucoup de blogues, j'aime découvrir des gens à travers leur vie quotidienne, leurs pensées, les émotions qu'ils expriment. Et voilà que je viens de réaliser que le premier ouvrage de ce défi que j'ai choisi avec enthousiasme traite de .... la vie d'un autre! Et je trouve ça moins intéressant que des blogues, hon! C'est pourtant un grand artiste, d'un groupe que j'adore, que j'ai beaucoup écouté et que j'écoute encore. Je les aime les Stones, leur musique me fait tripper, c'est ma jeunesse qui est là. Et encore très actuel comme musique. Je pensais passer à travers en criant ciseaux, moi qui me vante de lire rapidement. Pas du tout. Je procrastine. Et puis, quand Richards parle d'un groupe qui l'a inspiré, je viens écouter leur musique. C'est toute la magie et le plaisir de tout avoir au bout des doigts avec l'internet. Magnifique médium que voilà! Tout est instantané. Je m'y suis si bien adaptée que m'asseoir tranquille avec un simple livre ne me suffit plus, me demande des efforts d'attention. J'ai en quelque sorte, perdu les aptitudes nécessaires pour me concentrer longtemps sur un même sujet, sans papillonner, cliquer, varier. J'ai donc bien fait de créer ce défi. Avec tous les gens qui sont inscrits, je ne peux plus reculer. On compte sur moi et moi je compte sur eux pour m'y maintenir.

mardi 4 janvier 2011

Racolage

Nous sommes neuf personnes extraordinaires (voir nos noms à droite) qui avons décidé de lire ensemble en 2011. Il y a encore de la place pour vous dans notre super Défi de lecture 2011! On s'engage à lire 52 livres dans notre année et on en parle quand ça nous tente, ici ou ailleurs. L'important, ce n'est pas tant d'en parler que de le faire. Plus on lit, plus on peut et veut lire. Ça rend plus intelligent et plus beau aussi. Excellent pour la peau, le couple, la forme, le coeur, le budget (il y a des bibliothèques), la libido, le caractère, la culture et l'alimentation. Quantité et qualité aussi. On veut tout. On ne recule devant rien. On lit debout, assis, couché, nu, habillé, en maillot, en tenue de soirée et surtout en pyjama (je me suis même acheté un super pyjama de lecture pour l'occasion!). Dites-moi plus ou moins qui vous êtes et surtout ce que vous lisez et je me ferai un plaisir de vous inscrire.

Chine

En 2010, j'ai passé six semaines en Chine, dont trois semaines accompagnée de ma fille de seize ans. Tout à fait extraordinaire. J'en suis encore estomaquée. Enrichie. Étonnée. Heureuse.

Gros ou petit

On n'a pas besoin de lire une brique par semaine pour s'inscrire à mon défi de lecture. Un petit bouquin de rien du tout, quelques pages, peut fort bien faire l'affaire. Je compte lire de la poésie entre autres, lentement, en savourant, mais quand même, il y a des petits recueils bien courts qui vont m'intéresser. Alors, amis, inscrivez-vous!

Poids

Ce qu'il y a de bien avec un blogue, en plus des commentaires appréciés des lecteurs, c'est l'historique! Ainsi, je constate qu'au mois de janvier l'année passée, je commençais un défi sans sucre avec une nutritionniste sans papiers, autodidacte la madame mais fine capitaliste. Elle en a fait de l'argent avec la crédulité des gens qui veulent la santé, la minceur, la jeunesse. Au bout de ce mois sans sucre, gluten, café et alcool, je n'avais pas perdu une seule livre, j'avais collaboré à la fortune du magasin d'aliments naturels où se tenaient les rencontres en leur achetant toutes sortes de produits conseillés par l'animatrice. Bon, le but n'était pas de maigrir, elle l'avait dit tout de même et c'est vrai que le sucre, le moins on en mange, le mieux c'est. Mais pas besoin de payer deux cents dollars pour se faire dire ça! On le savait.

Alors, l'année passée à cette date je pesais deux livres de... moins qu'aujourd'hui, misère! Je suis actuellement à quatorze livres de plus que mon poids santé. J'en parle depuis des années maintenant de l'atteindre mon fameux poids santé. J'ai commencé et abandonné deux fois Weight Watchers en 2010. Je me tanne de tout peser, mesurer et écrire.

Je vais faire quoi? Aucune idée pour l'instant. Je vois mon doc cette semaine.

Au niveau exercice, c'est très bien. Je me suis inscrite à un gym et j'ai commencé de la musculation avec entraîneur pour la première fois de ma vie, une nouveauté qui me fait énormément de bien et qui vaut absolument les coûts impliqués. Je ne lâche pas et comme ça me procure du plaisir avant, pendant et après maintenant, je n'ai aucune envie de lâcher. Gros succès.

dimanche 2 janvier 2011

Propos décousus sous la lampe

Je suis sous ma lampe anti-déprime, sous n'est pas le bon mot, à côté conviendrait mieux. Il fait pourtant soleil mais je ne prends pas de chance. Petit-fils devrait venir chez moi aujourd'hui, j'ai dit à sa mère de m'appeler quand elle se réveillerait. Il est passé dix heures et je n'ai pas eu d'appel. Faut croire que c'est soit le père qui s'est levé, soit ... personne? Bon, pas de panique là. Le père s'est levé.

J'ai décidé de prendre un rôle plus actif dans l'éducation de Petit-fils, de boucher des trous. Ils ne le sortent jamais, je vais le sortir. On va au Biodôme aujourd'hui et on fera une sortie par semaine. Je n'en fais pas une résolution. Juste une idée comme ça. Sortir, c'est stimulant.

Commencé mon bouquin, gros bouquin sur les Stones. Intéressant. J'aurais dû le prendre en anglais. C'est comme les films, choisir la langue originale plutôt que les traductions a bien plus de saveur.

On va se faire du pain doré, je n'en ai pas mangé depuis au moins un an. Ma nouvelle philosophie: je ne me prive de rien mais mange en petite quantité. Bon, ma lampe s'éteint. Je vous souhaite une merveilleuse journée, amis lecteurs.

vendredi 31 décembre 2010

Défi lecture 2011

Je cherche des acolytes car ce défi est bien plus intéressant si on est plus qu'une personne.... me semble. Marcher sans homme, ni chien, ni amie à la montagne, pas de problème! Mais comme l'acte de lire en est un solitaire, je voudrais en partager les fruits. Alors, voici le défi que je vous propose pour 2011, on va lire 52 livres dans notre année. Ce qui veut dire une moyenne d'un livre par semaine, mais on peut ajuster ça à notre goût, en lire trois une semaine et aucun pendant trois semaines. Ça demande des efforts? Oui, absolument, mais je ne réalise pas vraiment à quel point à ce stade-ci, on verra en le faisant. Des changements à mes habitudes, c'est clair. Je pense lire au lit, systématiquement mais pas uniquement. Ce qui va m'aider beaucoup, c'est ma phénoménale vitesse de lecture. Non, mais, l'autre jour, j'ai lu tout le tome trois des aventures de Bruno Blanchet, sans passer une page, au Costco, debout entre les souliers de course pour femmes et les crayons-gel. Excellent, en passant, mais m'a enlevé le goût d'aller en Afrique, avec les coutumes barbares et sadiques qu'il y décrivait. Je sais, je sais, l'Afrique, c'est grand et faut pas me laisser influencer, je sais, mais je ne suis pas encore tout à fait rendue à ce continent-là encore. Ça viendra.

Toutes les sortes de livres sont permis! Ce qu'on aime et plus on varie, plus c'est intéressant. Je commence avec "Life" du Stone Keith Richards, je l'ai déjà dit au billet précédent. Et même les livres que j'ai commencés mais jamais terminés compteront dans mon palmarès (une fois lus jusqu'au bout évidemment). Alors on lit et on en parle dans nos blogues ou bien en commentaires ici même si vous n'avez pas de blogue. Ça marche? Va être super le fun ce défi-là!


Bon, bien beau la lecture, mais faut que j'y aille, moi là. Party familial du jour de l'An ce soir. On sort sa robe et ses bas nylon et même ses souliers à talons qui font mal au pieds. Un déguisement une fois par année, ça dépayise! Bonne année, amis lecteurs!

2011

Se faire une vie à soi. J'en ai une mais mausus que mes enfants y prennent encore beaucoup de place. Trop. On ne m'en demande pas tant. M'organiser un voyage (ou deux). J'y travaille activement. Ça va finir par déboucher à ma convenance, pas trop cher, actif, dynamique. On va trouver. Recevoir. J'ai bien commencé, j'ai aimé, je vais poursuivre. Bénévoler? Un bénévolat sur deux a fini par marcher. Je le poursuis, c'est certain. M'impliquer davantage auprès de mon petit-fils, sans que ce soit lourd. Lecture et sorties. Je me disais en montant ma montagne cet après-midi, toute seule, qu'un compagnon de montagne serait une bonne idée. Mes amies sont partantes pour le ciné ou les spectacles mais le sport n'est pas leur fort. Petite annonce en vue. Continuer la musculation avec mon entraîneur et même donner un sprint un mois ou deux. Utiliser davantage les ressources du gym. Il y a des cours qui sont compris dans l'abonnement que je n'ai même pas essayé encore, le pilates entre autres et le budokon (c'est quoi ça? faut aller voir). Trouver un sens à ma vie. J'ai passé toute ma vie à lui chercher un sens. Les seules périodes où je n'en cherchais pas étaient celles où j'étais trop occupée pour le faire. Lire. Des livres. J'en lisais plein avant. Je lis encore beaucoup, mais des revues, des articles, des journaux, des blogues. Je commence des livres mais les laisse souvent en plan. J'ai acheté "Life" de Keith Richards, ce sera ma première lecture de 2011. En fait, je voudrais lire un livre par semaine en 2011. Je m'en fais un défi officiel? Oui, en 2011, je lirai un livre par semaine, ce qui fera 52 livres dans mon année. Qui embarque avec moi?

jeudi 30 décembre 2010

Vingt ans

Saviez-vous que Vingt ans a.... vingt ans? Vingt ans, l'âge de la folie, des fêtes tard dans la nuit, des aventures, des voyages, des expériences pas toujours légales, des études, des grasses matinées qui suivent les nuits blanches, l'âge de se lâcher lousse, sans trop de responsabilités, vivre le présent à fond, habiter des piaules, se faire belle alors qu'on en n'a pas besoin parce qu'on a la beauté du diable, rencontrer des garçons, raconter ses aventures aux copines tard dans la nuit, sentir son coeur battre fort parce que tout est possible et qu'on a la vie devant soi.

"On a discuté Papa-du-bébé et moi et je lui laisse la garde de Bébé. Il ne peut pas imaginer une journée sans voir son fils. Il a bien plus le tour que moi. On ne veut pas se chicaner, on ne veut pas aller en cour. C'est le mieux pour notre enfant. Il ne change pas d'environnement. C'est le mieux."

mercredi 29 décembre 2010

Succès

Je les ai impressionnés. Je devrais écrire je les ai impressionnées, car les hommes ont des critères bien différents des femmes question maison et souper. Je me rends compte avec un peu de gêne de l'avouer, que j'ai eu du plaisir à les impressionner, à leur en mettre plein la vue, à avoir des serviettes de table coordonnées aux assiettes et des décorations à la moderne et à la terrienne, immenses bols qui allaient avec mes assiettes principales (et même avec le tablier des filles -l'une cuisinait et l'autre faisait le service-) remplis à ras bord de ... patates sucrées, de carottes et d'oignons crus. On a loué mon originalité, mon chic, mon calme.

Je me suis prouvé quelque chose. Je pouvais le faire. Recevoir avec classe et dans l'étiquette la plus classique. Et j'ai été fière de moi. Je le suis encore, quand je regarde ma maison si propre, impeccable, nette, claire. Je me sens bien. Je dois une fière chandelle à mon organisatrice hors-pair, j'ai nommé ma chère Vingt ans, aidée de Seize ans. Mais c'est moi qui ai eu l'idée de recourir à leurs appréciés services et l'humilité de reconnaître que je ne m'en tirerais jamais toute seule.

Mes amies qui connaissent mon côté brouillon et qui savaient que ma cuisinière ne marchait pas, s'étaient beaucoup inquiété. Je n'ai rien dit, rien laissé paraître avant la réception, malgré leurs nombreuses questions et leur offre répétée de m'aider. Elles ont donc été fort surprises.

mardi 28 décembre 2010

Dîner

Ce sera un souper (dîner) à la française avec tous ses services: potage, entrée, plat principal, salade, fromages, desserts. Avec apéro, vin et digestif. Je me suis payé de l'aide: Seize ans et Vingt ans seront mes alliées. En fait, si tout va comme prévu, je devrais pouvoir rester à table et me détendre avec les invités. Tout ira comme prévu. Faire taire la petite inquiétude et l'énervement qui me gâchent mon plaisir. Finalement, j'irai acheter les assiettes qui manquent. Je ne vais tout de même pas recevoir dans du carton ou du plastique. Pas trop écologique. Bien que, est-ce plus écologique d'acheter quatre couverts de plus qui ne nous serviront qu'une fois par année? Va falloir rentabiliser tout ça. Peut-être vais-je me mettre à aimer recevoir ailleurs qu'au restaurant après tout. On peut toujours changer son capot de bord. C'est la beauté de la vie. L'impermanence. Se surprendre soi-même. Je me suis mise dans de bonnes conditions pour que ça marche cette fois en ne tentant pas l'impossible : recevoir huit personnes toute seule en cuisinant pour tout le monde. Impossible sans crise d'angoisse pour moi, je dis bien. Certains font ça les deux doigts dans le nez (euh... pas une trop bonne image quand on fait a manger... héhé...), moi pas. J'ai cuisiné le ragoût de boulettes végétarien, ça m'a pris un temps fou mais le résultat est intéressant. Je m'occupe aussi du dessert. Vingt ans verra à tout le reste et Seize ans fait le service. C'est-y pas magnifique? Tous ses cours de cuisine et son cours d'organisation d'événements ont été des investissements qui fructifient ce soir!

lundi 27 décembre 2010

Connivence

Chez Voisin, il y avait son collègue de travail avec son fils de quatorze ans qui a des handicaps de langage évidents, sa blonde avec sa fille de treize ans qui a un Gilles de la Tourette et plein d'autre monde aussi. Mais c'est surtout avec ces deux-là que j'ai parlé. Quand on a un enfant différent, c'est réconfortant de côtoyer des parents qui ont des enfants différents aussi. On se sent moins seul au monde, on compare, bien malgré nous, mais ça se fait comme tout seul, les handicaps de nos enfants, leurs forces aussi et on en a long à dire. On a de la place tout d'un coup et on veut toute la prendre, ce qui fait qu'on parlait beaucoup, très animés, et qu'on se coupait la parole des fois. Besoin de se plaindre, besoin de la dire notre inquiétude. Ils vont faire quoi dans la vie? Vont-ils finir par avoir une job, par être autonomes, par ne pas se faire écoeurer ou exploiter par les autres? Vivre le moment présent, on veut bien, mais quand on élève un enfant, c'est aussi pour qu'il nous quitte. Nous quitteront-ils? On sentait de l'exaspération, de l'essoufflement en même temps que ce grand amour que nous éprouvons, c'est certain. Dans leur cas, l'école les prend en charge jusqu'à 21 ans car ils ont une cote d'enfant handicapé, dans le cas de ma fille à moi, dans un an et demi, finie l'école. C'est bientôt!

dimanche 26 décembre 2010

Famille

J'ai épuré Noël et j'en suis tellement heureuse. En procrastinant, personne n'était invité pour le jour-dit. J'en étais fort aise finalement. Et puis, Grande fille décide de faire les cheveux de Petite fille, la veille de Noël. Grosse job, des rallonges! Deux jours de travail intensif. On l'a donc eue chez nous d'une façon informelle à Noël, sans que ça soit vraiment prévu. Du coup, mon fils, qui ne voit jamais cette soeur mystérieuse qu'il adore (il les adore toutes, ses trois soeurs!), est arrivé aussi la veille du fameux jour où tout le monde est supposé être si heureux. Et Vingt ans aussi s'est pointée avec Petit-fils. J'ai gardé Petit-fils à coucher, il a eu des cadeaux. C'est le seul qui en a eu. Autre coutume que j'ai coupée avec mes enfants adultes. Un autre bonheur. Plus de magasins à dévaliser dans la foule à la recherche "du" cadeau parfait pour chacun. Du coup, j'adore visiter les magasins avec leur atmosphère enfiévrée et leur musique de Noël. Quand on n'a plus rien à acheter, c'est la détente!

Pour Petit-fils, ce furent des livres et ce seront des livres pour tous les Noëls qui s'en viennent et tous ses anniversaires aussi. Il y a des livres pour enfants qui sont des oeuvres d'art et ce sont ceux-là que j'achète.

On a donc mangé ensemble pendant deux jours, d'une façon impromptue. Simplement. J'ai mis ma nappe de Noël et allumé les lumières que j'avais accrochées au mur avec des épingles. Elles semblaient tenir toute seules. Succès garanti.

Je suis contente. Tout le monde n'était pas particulièrement heureux. Grand fils s'ennuyait de sa blonde partie dans le Sud et Vingt ans avait la larme à l'oeil sans vouloir nous dire pourquoi et c'est pour ça que j'ai gardé Petit-fils, car comme je lui ai dit spontanément " Tu as le droit d'être malheureuse, mais lui, il a le droit d'être heureux." Tout le monde a ri, même elle.

On ne peut demander la perfection et les Noëls où ça va bien pour tout le monde, ce sont ceux de Ciné-Cadeau.

En gros, je trouve qu'on a passé un beau Noël, improvisé, spontané et imparfait, comme moi, comme nous.

Ce soir, nous sommes invités chez Voisin, Seize ans et moi, ceux qui me lisent depuis longtemps le connaissent et il y en a même qui me demandent de ses nouvelles! C'est que c'est tout un personnage Voisin! Je suis devenue amie avec sa blonde aussi, une femme tout à fait charmante. Le temps des Fêtes se passe bien, sans déprime et sans prise de poids jusqu'ici. Je compte continuer comme ça. Je bois peu maintenant dans les réceptions et ça a un lien direct avec ma capacité à contrôler les portions. Pas parce qu'il y a une orgie de nourriture offerte que je doive devenir orgiaque moi-même.

jeudi 23 décembre 2010

L'adoption

Je suis tannée de lire dans certains blogues de futurs parents adoptants qu'adopter et enfanter, c'est pareil, sauf qu'il faut attendre plus longtemps quand on adopte. C'est pas vrai.

Ceux qui ont des enfants ont peut-être entendu un parent moron dans un centre d'achats s'adresser à son petit de deux ou trois ans qui ne voulait pas suivre, en lui disant bêtement "Si tu ne t'en viens pas, je m'en vais et tu vas rester tout seul," bien niaiseux à dire, évidemment. Mais imaginez un instant que ça arrive pour vrai. Nos enfants adoptés, eux, ont connu l'abandon, le parent qui ne revient plus, l'orphelinat, les bras étrangers, les soins anonymes. Pendant un temps plus ou moins long, pendant des années parfois. Plus le temps sans famille est long, plus les dommages sont grands.

Parfois, ils ne réussissent jamais à s'attacher, leur capacité à ce niveau a été anéantie. Ils ont compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes s'ils avaient faim, ou froid. Quand c'est un trouble diagnostiqué, c'est devenu irréversible. Un handicap invisible. Les parents reçoivent un bel enfant tout à fait charmant, souriant, qui évite un peu le regard mais qui sait charmer. Il leur tend tout de suite les bras et les appelle maman et papa le premier jour.

Six mois plus tard, le petit est tout aussi charmant et vous tendra les bras à vous aussi si vous visitez mais les parents, eux, ont l'air hagard, perdus, épuisés. Ils sont "cassants" avec l'enfant, comme exaspérés et vous avez l'impression qu'ils ne l'aiment pas. Ce que confirme le comportement de l'enfant qui s'accroche à vous et voudrait bien quitter avec vous. On le comprend le pauvre, les autres enfants du couple l'évitent, ne jouent pas avec. Vous vous demandez pourquoi vos amis ont adopté ce bel enfant qui semble si malheureux chez eux et si heureux dans vos bras. Et ils se plaignent de lui pour des niaiseries en plus. Non, ce pauvre enfant n'est pas aimé, c'est clair pour vous. Vous quittez inquiet et déçu de vos amis qui semblaient de si bons parents avec leurs enfants biologiques. Et puis, plus de nouvelles. Vos amis, que vous voyiez régulièrement, sont toujours occupés quand vous appelez et les appels eux-mêmes sont brefs, alors que vous aimiez jaser longuement avant.

Les parents dont les adoptions ne marchent pas s'isolent. C'est donc rare que vous en entendiez parler publiquement. Ils ne tiennent pas de blogue et se sentent profondément coupables de ce qui leur arrive. Cet enfant tellement désiré, tellement aimé avant de le rencontrer, dont ils rêvaient, qu'ils incluaient dans leurs projets, leurs achats, leur aménagement, leurs vacances, cet enfant, ils ne sont plus certains d'arriver à le supporter. Pourtant, il le faut, ils sont pris avec et pour la vie. En fait, ils rêvent maintenant qu'il lui arrive un accident, dont ils ne seraient aucunement responsables, un petit accident mortel et leur vie reprendrait comme avant. Elle était heureuse leur vie avant. Ils ne se levaient pas avec cette boule permanente dans l'estomac, ce sentiment envahissant de leur incompétence, ce contrôle intensif de leurs impulsions agressives envers ce pauvre enfant qui a tant souffert mais qui sait si bien aller les chercher, dans leurs faiblesses, leurs blessures. Cet enfant qui fait ressortir le plus mauvais en eux.

Ces parents existent, j'en connais, j'en ai déjà été un.

Je m'en suis sortie, mais il a fallu beaucoup d'aide. J'ai dû faire des choix déchirants, protéger ma famille et mes autres enfants et ma santé mentale aussi, qui en a pris un coup.

Je souhaite que mon billet soit lu par les parents adoptants en attente pour faire le contrepoids à tout ce rose bonbon de tant de blogues de parents adoptants. Je ne nie pas que ce puisse dans certains cas être facile, valorisant et rempli de bonheur d'adopter. Mais ceux pour qui ce n'est pas le cas, ceux qui souffrent l'expriment rarement. Et cette personne-là, ce pourrait être vous. Vous n'êtes pas seul et il y a de l'aide disponible. Ce serait bien de la trouver avant que l'enfant n'arrive, juste au cas où...

Lisez sur les troubles de l'attachement, vous saurez les reconnaître.

mercredi 22 décembre 2010

Bobos

Quand la santé va, tout va. J'ai des problèmes de santé ces temps-ci. Je m'autodiagnostique. Évidemment, je vois le pire. L'internet avec son flot d'information, ce n'est pas toujours l'idéal pour faire la part des choses. Je vois mon doc en janvier.

mardi 21 décembre 2010

Réception

Cette année, je reçois mes amis, y compris le-monsieur-qui-veut-se marier et une amie que nous avions rencontrée par hasard alors que nous visitions ensemble le salon du livre, monsieur et moi. Ils se sont tombé dans l'oeil, je crois et n'arrêtaient pas de jaser, alors, tannée, je leur ai dit que je leur organiserais un souper. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, car l'amie en question a voulu savoir la date du fameux souper que j'avais lancé dans l'air comme ça, sans vraiment avoir l'intention d'en faire un. Je reçois peu, je reçois mal, je ne suis pas équipée pour, vivant dans le dépouillement depuis mon déménagement et adorant ce dépouillement.

J'avais pourtant une certaine admiration et une admiration certaine pour la table parfaite et parfaitement bien mise avec goût dans un grand appartement impeccable, avec de beaux objets placés au bon endroit et des tentures de prix et de classe, des tableaux charmants qui ont fait nos délices et l'objet de nos conversations, un arbre de Noël spectaculaire et parfaitement décoré, bref, je m'exclamais, ravie, lors du souper où j'étais invitée dimanche soir dernier avec Seize ans. Cette amie-là aussi, je l'ai invitée. Et puis le couple qui était là, tant qu'à faire, des gens qui ont comme passe-temps la cuisine et les réceptions qui vont avec, et la professeur d'anglais de Seize ans, qui est mon amie.

Me voilà donc avec un groupe de receveuses aguerries, moi qui ai de la vaisselle dépareillée et un four qui ne marche pas. Évidemment, on ne va pas tenter d'égaler, on va faire différent. J'ai des idées quand même. Je ne suis pas dépourvue, voilà ce que je dois me dire. La confiance en soi, ça aide toujours. Sous les conseils de ma chère amie Petite Fadette, j'ai acheté le livre de cuisine de Joël Legendre, un bel objet avec de bien belles recettes. Un peu trop de dessert peut-être, mais aussi des tourtières végétariennes, des baluchons aux pleurotes, des salades et potages originaux. Je trouve là de fort belles idées.

vendredi 17 décembre 2010

Muscles

Mon corps n'a pas énormément changé, à l'oeil du moins, depuis les débuts de la musculation, sauf pour le dos. Les muscles y sont vraiment visibles et définis, ce qui ne m'était jamais arrivé! Mes cuisses se sont affinées aussi. Pour le reste, rien de très visible. La musculation ne fait pas maigrir, si je perdais du poids en plus, là, il y aurait du changement évident. C'est au niveau de la force et de l'énergie que les gains sont là, invisibles mais réels. Les poids soulevés montent, je sors de la session le moral en hausse, parfois vraiment high! C'est de plus en plus agréable, avant, mon moment préféré était à la fin quand l'effort était fini et que l'entraîneur m'étirait (c'est du luxe un entraîneur, on ne bouge plus et c'est lui qui nous étire!), maintenant, j'aime y aller et travailler fort. Je ne pourrais plus m'en passer.

jeudi 16 décembre 2010

Lecture

Hier, je faisais la lecture pour la troisième fois à mon petit garçon de Verdun. Sa maman n'était pas là, j'ai rencontré et le papa et un "nouveau" petit garçon! Super excité le petit. Le père, pas mal plus vieux que la mère à vue d'oeil, m'appelait "dear teacher" et suppliait son petit garçon excité de se calmer et d'écouter la teacher. Ça ne marchait pas du tout et le pauvre papa s'est dépêché d'aller se cacher. Mon garçonnet était content des livres, il adore, mais il était sur une patte ou sur l'autre, des fois assis par terre, des fois à demi sur moi et interrompait constamment. Quand il fait ça, je m'arrête, je ne vois aucune utilité à lui dire de se tenir tranquille, il doit se faire dire ça à la journée à l'école et je ne suis pas l'école. Ses questions et commentaires sont d'ailleurs pertinents et intelligents, alors je le laisse parler, on discute, je lui pose des questions, il a des réponses intéressantes et je le lui dis.

On lisait un livre sur l'espace et j'ai pu constater qu'il avait déjà beaucoup de connaissances. Quand on est arrivés à la page des télescopes, il m'a dit tout enthousiasmé qu'il en avait un et là, il voulait absolument me le montrer. Tout de suite, pas la prochaine fois, non, tout de suite et il insistait. Moi, je ne fais pas de discipline, je ne suis pas une professeure justement, malgré l'appellation du père, je suis une lectrice alors je n'ai pas essayé de le retenir quand il est allé quérir son père pour savoir où était le fameux télescope. Le pauvre homme est revenu l'air accablé, en me jetant des regards en coin, semblant espérer que je règle la situation dans un élan de discipline professorale. Dépité par mon beau sourire et mon semblant d'indifférence au comportement de son fils, il s'est mis à chercher un peu dans le vide. C'est évident que c'est la mère qui savait où était le truc en question. Il a dit à son fils en bengali qu'il ne le trouvait pas (non, je ne parle pas la langue, mais c'était facile de deviner!), le gosse s'est mis à lirer, à se plaindre. J'attendais patiemment. Il a finalement réussi à me le retourner et à se sauver de nouveau.

La mère est arrivée vers la fin de la séance de lecture. Elle a mis de l'ordre immédiatement, a fait assoir son fils "correctement" et s'est assise tout près de nous deux comme les autres fois. Le petit faisait beaucoup d'efforts pour se calmer et il m'a dit, "ma mère est fâchée". Quand je quittais, elle a voulu me parler, m'a dit qu'ils avaient beaucoup de plaintes de l'école parce qu'il bougeait tout le temps, n'écoutait pas, interrompait le professeur. Je lui ai demandé s'ils avaient vu un docteur (bon, j'avoue, je pensais ritalin sans vouloir directement en parler), oui, oui, et il se développe très bien.

Ne pas en prendre trop sur mon dos. Je n'ai pas vraiment poursuivi sauf pour lui répéter que je le trouve particulièrement intelligent (vraiment, il l'est), vif, intéressé par la lecture et que pour moi, c'est ce qui compte. Au revoir et à la semaine prochaine!