mercredi 24 juin 2009

Je vais bien

Aux trois gentilles, formidables et délicates personnes qui s'inquiètent de moi par courriel. Nous ne nous sommes jamais vues mais je vous adore! Je m'en vais à la campagne avec des amis, entre adultes. Quinze ans a été invitée chez une amie (encore! en tout cas, elle n'a pas de problème au niveau social, celle-là). Mon moral est bon, même que ça m'inquiète un peu. Je devrais être plus déprimée que ça, il me semble. Il y a une part de moi qui se sent libérée. Ouf! Les mystères de l'esprit humain.

Je ne me sens pas dévalorisée par cette aventure. Monsieur Relation n'est pas arrivé à m'aimer mais ce problème lui appartient. Il a beaucoup de difficulté avec l'amour, ce qui ne lui enlève pas ses autres qualités, qui sont nombreuses. Il y a des raisons à ça, que je connais mais que je ne raconterai pas ici, question de respect.

Dans mon cas, demeurer dans une relation où je sais que je ne suis pas aimée, appréciée oui, mais pas aimée, serait une injure à mon estime personnelle. Quêter de l'affection, faire des colères parce que je n'en reçois pas, en avoir parfois des miettes, non, je me respecte trop pour que ça continue. De toutes façons, il ne le veut pas que ça continue, mes exigences affectives l'épuisent. Bref, ça ne marche pas, ça ne marche plus. Pas de coupable. Une femme qui ne prendra pas le temps d'apprivoiser le matou. Désolée, Pierre F., vous m'en demandez trop. Votre commentaire me fait cependant réfléchir et c'est bien. Travailler ma patience ne me ferait pas de tort.

J'aime monsieur Relation et je l'aimerai toujours.

18 commentaires:

unautreprof a dit...

Comme vous dites, ça lui appartient.
Peut-être vous sentez-vous libérée de ces doutes, de ce questionnement?
La vérité, parfois dure, est plus simple que l'incertitude.

Je pense, si vous êtes comme moi, que ça viendra par petites vagues, un peu à retardement, histoire de faire le deuil.

Une femme libre a dit...

Oui, je suis beaucoup comme vous, ma chère Un-autre-prof-cute(avec quelques années de plus), vous le savez très bien!

La vérité est plus simple que l'incertitude, comme c'est bien dit!

Pierre F. a dit...

Bonjour FemmeLibre,

Je comprends votre inconfort. Pour être bien dans une relation il est important de percevoir cet équilibre entre aimer et "être aimé".

Difficile équilibre à atteindre, d'autant qu'il demeure très subjectif. On peut mesurer son amour pour l'autre, mais comment mesurer objectivement celui de l'autre face à soi?

Cela soulève également une question fondamentale: Si on doit choisir, vaut-il mieux aimer ou être aimé? Lequel apporte davantage et pourquoi?

Bref, des questions qui portent à réflexion et qui dépendent sans doute de notre vécu.

Jacques Salomé aborde de façon intéressante cet aspect subjectif de l'amour. En voici un extrait:

"Tel l’amour de besoin, qui est surtout une demande qui peut se transformer en exigence quand le “je t’aime” veux dire “je veux être aimé par toi”.

Il y a aussi les amours de manque où en disant “je t’aime” l’on demande en fait à l’autre de nous aimer pour remplacer un amour antérieur qui s’est dérobé ou un amour actuel défaillant ou insatisfaisant. Avec une attente sous-jacente : « Je voudrais être aimé par toi, comme un(e) aurait dû m’aimer ».

Un autre pseudo amour est l’amour de peur, lié à l’angoisse d’être abandonné ou rejeté : « Je vais t’attacher avec mes “je t’aime”, et tu devras me jurer de ne jamais me quitter ».

Il y a encore les amours terroristes, qui veulent s’imposer et déclencher celui de l’autre : »Puisque je t’aime, tu dois m’aimer… », l’amour de consommation, dans lequel c’est l’amour de l’autre qui est aimé et non sa personne : « J’aime que tu m’aimes »…

Anonyme a dit...

Je lis le commentaire de Pierre F. et je me questionne beaucoup. Il est difficile de savoir si nous sommes réellement avec la bonne personne. J'ai quitté une relation parce que je ne me sentais pas amoureuse. Je suis dans une nouvelle relation et parfois je me demande si je suis amoureuse. En vieillissant on dirait que mon «sentiment amoureux» est moins fort. À moins que ce ne soit pas la bonne personne? Enfin bref, la personne avec qui je suis présentement c'est avec lui que j'ai envie de m'engager et d'avoir des enfants. Comme le temps presse pour avoir des enfants, je suis aussi à me demander si je suis avec lui pour avoir des enfants ou si je suis avec lui réelement pour sa personne. Qu'est-ce que c'est compliqué l'amour..

Charlotte Moderne a dit...

Oh comme je vous comprends. J'ai été près de deux ans dans une relation comme celle-là, une relation où je ne me sentais pas aimée. J'en ai parlé en long et en large sur mon blog. D'une main il m'attirait, de l'autre il me repoussait. C'est souffrant.

Mais même si le manque est grand, comme on se sent libérée lorsqu'on a plus à souffrir cet indifférence et cette interminable attente. En final, on se sent tellement bien de se choisir.

Je vous souhaite la paix du coeur et de l'âme. Et un homme qui vous aimera pour ce que vous êtes.

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.
Belle analyse, que je respecte, comme toutes tes analyses.
Bonne journée.
Je t'embrasse.

LE MAMI a dit...

Vous intitulez votre blog Une femme libre, votre billet plus exact, rigoureux, lui, semble répondre à ce titre ou le corriger ainsi : libre de temps à autres euh ... seulement.

Vous ne m'en voudrez pas pour cet instant de liberté,
Baltha

mayieve a dit...

On passe à autre chose, la vie continue :)

Anonyme a dit...

Vous faites bien. Quêter l'amour est pitoyable....et nous n'êtes pas pitoyable.

cricri

Solange a dit...

Prenez du bon temps, le temps arrange bien les choses.

Anonyme a dit...

Je reste perplexe devant tant d'analyses.

C'est quoi cette manie de rechercher LE bonheur, ou LA satisfaction? Des mots aux milles significations.

Tout me semble assez simple, à la condition que l'on soit un tant soit peu branché sur nos sens: Si on se sent bien avec quelqu'un, il faut simplement vivre sans questionnement. Sinon, vous poursuivez votre quête.

Pourquoi toutes ces questions auxquelles personne n'a réponse?

Accent Grave

Méli a dit...

Vous faites bien... maintenant que je connais ce que c'est un amour partagé, réciproque, je ne voudrais plus d'autre chose...

Je crois qu'on ne devrais pas se contenter d'aimer ou d'être aimé, il faut les deux...

Grande-Dame a dit...

La vérité est plus simple que l'incertitude.

Rien de plus vrai. Mon éternelle quête.

Mamzell_McJ a dit...

j'suis pas surprise de vous lire... moi aussi je suis de celle qu'il semble difficile d'aimer.

Sans doute pour ça que, même si je ne vous ai jamais vu, je vous aime bien.

Mijo a dit...

De l'amour à sens unique, c'est vrai, jamais facile.

Caro et cie a dit...

Que vaut de toute façon une relation à sens unique? De la souffrance, des questionnements et des doutes pour vous...

Je ne minimise pas votre peine puisque vous, vous l'aimiez... Mais à long terme, c'est mieux ainsi. Le prince charmant est peut-être près de vous et n'attend que le bon moment...

Pierre F... J'ai bien aimé votre exposé sur l'amour. J'adore Jacques Salomé et j'ai lu quelques-uns de ses livres il y a quelques années...

Une femme libre a dit...

Aimer ou être aimé? Tiens, je vais vous pondre un billet là-dessus... éventuellement, Pierre-l'ami-des-chats!

Anonyme, compliqué l'amour? Héhé! Faudrait qu'on prenne des leçons d'Accent Grave, je pense.

@Charlotte "D'une main, il m'attirait, de l'autre, il me repoussait. C'est souffrant." Oui, c'est ça. Et pourtant, je sais pertinemment que ce n'était pas délibéré mais que c'était plus fort que lui. Et puis, malgré tout de que je peux dire et écrire et même penser, j'ai eu tant de bons moments avec lui, si intenses, si comblants, que je n'en suis pas encore à faire le deuil de tout ça. Bien je suis, oui, mais j'aimerais malgré tout le revoir. Ambivalente? oumph... oui.

C'est une analyse en effet, Herbert. J'analyse probablement trop. Si je me laisse aller à l'émotion, je souffre, alors, j'analyse.

Appels d'air, il y a tant de façons d'être libre. Cesse-t-on d'être libre quand on est amoureuse ou bien est-on au contraire libre d'aimer?

La vie continue mais passe-t-on vraiment à autre chose,Mayieve? Il est mon voisin, il me lit et je le verrai peut-être demain matin en allant acheter ma Presse. Et j'aimerais ça.

Quêter oui, c'est pitoyable, Cricri. Mais faire preuve de patience ne l'est peut-être pas.

C'est vrai, Solange. Le petit séjour à Georgeville m'a fait le plus grand bien.

Accent Grave, tout est tellement simple avec vous! Si chaque couple se séparait dès qu'ils ne sont plus "bien" ensemble, soit dès le premier conflit ou malaise, me semble que les séparations seraient encore plus abondantes. Un jour, on est archibien et le lendemain plus du tout. Me semble que ça vaut la peine de s'interroger un peu là-dessus.

Je suis prête à bien des compromis, Méli. Aimer quelqu'un qui se laisse aimer, ce serait déjà acceptable pour moi. Plus qu'acceptable en fait. Bon, j'écrirai un billet là-dessus. ;o)

Un autre prof a parfois de ces citations de son cru qu'elle devrait faire encadrer, Grande Dame!

Moi, difficile à aimer??? Hein? Quoi, Juliette? Difficile à aimer, moi? Mais pas du tout, aucunement, au contraire. Je suis archi facile à aimer. Vraiment.

Mijo, peut-être que je me casse la tête aussi. Ça m'arrive.

Caro et cie, ouais, probablement...

unautreprof a dit...

"Un autre prof a parfois de ces citations de son cru qu'elle devrait faire encadrer, Grande Dame!"
Ah oui?
Ou encore, les faire breveter et me faire de l'argent?

Oui, je rêve en couleurs mais je prends le compliment avec un immense sourire. Autant aimer les mots que moi et se faire dire ceci, c'est particulièrement agréable.

C'est surtout que je reconnais beaucoup de mes propres interrogations dans les vôtres et vos réactions ne me sont pas étrangères, loin de là!