Je vais écrire ici ce qu'on ne dit jamais parce que ce n'est vraiment pas politically correct.
Avoir su que ce serait tant de trouble et que ça ne finirait jamais les troubles avec mes enfants adoptées, aurais-je adopté quand même?
Réponse: Certainement pas.
21 commentaires:
Et si vous étiez moins à l'aise, il faudrait bien qu'elles apprennent à se débrouiller toute seule. Elles savent que vous les dépannerez toujours de leurs extravagances.
Je ne suis pas si à l'aise que ça. Se débrouiller toute seule, franchement, je ne crois pas que ma plus jeune en soit capable. Si je ne l'avais pas sortie de là, elle serait encore avec son abuseur. Trouver un job, des fois oui, mais on ne la garde pas. Remplir une demande d'assurance-emploi, trop compliqué pour elle pour vrai. Elle n'a même pas une scolarité de niveau primaire.
Celle qui a une maladie mentale, sans son chum... ouch! Heureusement qu'il est là.
La troisième va se débrouiller, oui et si on ne l'aidait pas, elle se débrouillerait quand même. Je le crois.
Et tu pouvais savoir ce qu'il serait arrivé d'elles si tu ne les avais pas adoptées, ça aiderait sûrement ta réflexion.
Que les 3 soeurs biologiques se retrouvent ensemble dans un même foyer d'adoption est déjà une victoire en soi. Qu'elles aient eue une mère comme toi, qui a fait en continue de faire des pieds et des mains pour qu'elles puissent prendre une part active à la société, en dépit des traumatismes de la petite enfance qui a probablement handicapé leur développement est un autre gros plus dans leur vie.
Et puis si tu ne les avais pas adopté, il n'y aurait pas petit-fils dans ta vie. Et puis ça a donné un sens à ta vie, à un moment où c'était probablement adéquat.
Dans toute opportunité, il y a des difficultés et dans toute difficulté il y a des opportunités.
Bof, elles pourraient être vos filles biologiques et être tout autant de trouble.
Si les parents savaient vraiment ce qui les attend, plusieurs d'entre eux n'auraient jamais d'enfant!
Pierre, ce ne sont pas des soeurs biologiques et je ne les ai pas adoptées ensemble mais bien une à la fois! Mais elles sont très rapidement devenues des soeurs, tout de suite même!;o)
Ça a certainement donné un sens à ma vie et leur petite enfance, malgré les embûches, a été une période heureuse pour moi. Pour elles aussi, je pense. On regardait les photos ensemble dernièrement et elles étaient ravies de se rappeler des bons moments.
Ça n'a pas beaucoup de sens de regretter ce qui est là et on ne le saura jamais ce que j'aurais fait de ma vie si j'avais choisi de ne pas adopter. Ni ce que serait devenue leur vie à elles.
Il y a des épreuves dans la plupart des vies et dans ce qui découle des décisions qu'on prend, c'est vrai. Et du bon aussi.
Ces difficultés plus grandes, ces risques inhérents à l'adoption d'enfants plus âgés, je ne les connaissais pas. Je rencontrais des personnes enthousiastes qui avaient adopté des enfants plus vieux en se vantant que c'était le meilleur de deux réalités: des enfants déjà propres et en partie élevés dont on n'avait plus qu'à profiter! Et mes évaluatrices pour mes adoptions ne m'ont fait aucune mise en garde.
Les adoptants d'aujourd'hui sont bien mieux informés que je ne l'ai été il y a vingt ans et ceux qui se lancent là-dedans savent un peu plus ce qu'ils font!
Gen,
Oui... et non. La période de la petite enfance est cruciale dans le développement d'un individu. Les deux premières années en particulier. Bien des troubles découlent des carences vécues dans le jeune âge. Pendant leurs premières années, elles ont beaucoup souffert, de faim, de négligence, d'abandon, de traumatismes et de violences connus dans le cas de la plus vieille qui est arrivée à quatre ans et trois mois et a été capable d'en parler. Ce ne sont pas là des bases sereines pour avoir par la suite une belle vie. Certains et certaines s'en tirent et c'est tant mieux mais les enfants adoptés dans ces conditions extrêmes sont fragilisés.
@Femme libre : En effet, avec les "adoptés" dans des conditions extrêmes, vous courrez plus de risque, mais...
Mais les capacités limitées de la plus jeune, la maladie mentale de la plus vieille, tout ça aurait pu survenir même avec des "biologiques". Et dès qu'on touche aux capacités cognitives, c'est jamais drôle.
C'est un commentaire très dur je trouve. Je crois que vous êtes épuisée par tout ce qui arrive. Je le comprend parfaitement vu tout ce qui arrive dernièrement. Rien n'est jamais rose, enfant naturel ou pas. Vous avez fait le choix d'adopter pour des raisons X que je ne connais pas et n'oubliez jamais ces raisons.
Vous vivez des moments plus difficiles, mais il y a aussi les bons moments. Rien n'est jamais blanc ou noir. Prenez un peu de temps pour vous. Respirez. Vous allez y arriver. La vie est remplie d'épreuve mais aussi d'instant magique et magnifique.
Prenez une petite pause et revenez plus en forme. Je crois que vous êtes un peu submergé ! Faites attention à vous aussi !!!
Bien sûr que ça peut arriver et arrive chez des enfants biologiques. Qui dit faire ou adopter des enfants dit faire face à des risques potentiels. Et une fois que j'ai décoléré un peu, tu sais bien que je ne la regrette pas tant que ça l'adoption de mes filles. Je trouve la vie dure, la leur et la mienne par ricochet, mais l'affection qui nous lie, je ne peux pas la regretter.
Éphémère,
Éphémère,
C'est un commentaire qu'on voit rarement. Et pourtant, plusieurs parents les regrettent ces enfants qu'ils ont parfois tant désiré, parfois moins. C'est le genre de chose qu'on ne dit pas, qu'on cache et dont on a honte.
Et on peut les regretter un jour et pas le lendemain.
C'est beaucoup plus dur qu'on ne le dit d'être parent.
Je ne trouve pas ça vraiment dur à dire ni même à penser. On dirait que je n'en suis plus là au politically correct, à ce qui se dit ou pas. Je dis ce que je pense quand je le pense. Évidemment, si mes filles lisaient mon blogue, je n'aurais jamais écrit que je regrette parfois de les avoir adoptées. Mais c'est la réalité et la réalité, je ne me la cache plus, je l'assume.
Pas de sens de rester dans les regrets. Pas le temps non plus. J'ai une vie à vivre et je la vis et je vais continuer à m'occuper de mes filles même adultes parce que c'est mon devoir. Ma mère qui vieillit aussi je m'en occupe et je m'en occuperai davantage encore si ses besoins le demandent.
J'ai fait le choix d'adopter parce que je voulais une famille et qu'aucun homme ne voulait avoir des enfants avec moi. Je ne me serais pas fait inséminer parce que moralement, ça ne me convient pas de mettre sciemment des enfants au monde sans père. Mais en adopter qui n'ont ni père ni mère et leur donner une famille, des frères et soeurs, un bon milieu, de l'éducation, des grand-parents, ça me semblait une fort bonne idée. J'en voulais plusieurs enfants, j'en ai eu quatre. Personne ne m'a forcée. Alors, c'est certain que j'assume mes choix de mon mieux.
Oui c'est un commentaire dure, mais c'est normal avec tout ce que vous avez vécu ensemble.. les problèmes psychologique, d'apprentissage et tout le reste.. demain est un autre jour!!
Mettons que j'étais prête à investir le maximum, mon âme, mon temps, mon argent, mes loisirs et presque ma santé et j'ai fait cet investissement avec joie pour les rendre autonomes et le plus heureuses possible à l'âge adulte. Pour qu'à un moment donné, elles se prennent en charge et qu'on ait une relation égalitaire. Mais là, c'est de ne pas voir la fin qui me tue.
Je suis certaine que la plupart de vos mères à vous aussi, comme la mienne, ont eu des jours quand elles ont regretté de nous avoir mis au monde. Des pensées qu'on ne révèle pas mais qui sont là. Tout comme les gens mariés et même bien mariés regrettent parfois la perte de liberté associée à leur union. Tout n'est pas toujours blanc ou noir, comme l'a écrit à juste titre Éphémère.
Ça me fait penser à cet ado en colère qui réplique à son père:
"Je n'ai jamais demandé à venir au monde!"
et celui-ci qui lui répond:
"Une chance, parce que la réponse aurait été NON!". :)
Pierre Forest,
Eheh! Elle est trop bonne! ;o)
Je trouve surtout que c'est un commentaire humain.
En même temps, je trouve ça bien que vous soyez capable d'exprimer ce ras-le-bol, cette douleur et ce découragement.
Courage, Femme libre!
Un autre prof, humain, oui. Merci!
Gen, je suis persuadée que les mères n'aiment pas tout le temps leurs enfants ni le choix de les avoir qu'elles ont fait.
Sans parler de celles qui sont confrontées au drame de ne pas les aimer leurs enfants. Oui, ça existe. Infiniment triste et pour la mère et pour l'enfant. On parle toujours de l'amour maternel, rarement du non-amour maternel. Le père qui sacre son camp nous dérange moins, on en a connu beaucoup. La mère abandonnique est un tabou, un grand tabou.
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