Je devrais être en extase et filer le parfait bonheur parce que ma fille a quitté son agresseur. Et je ne suis qu'un paquet de nerfs, de noeuds, de stress. Ma fille du milieu qui est venue bruncher avec maman et moi me le faisait remarquer. C'est comme si j'étais tellement en mode inquiétude haute depuis si longtemps, que je ne pouvais pas mettre les lumières plus basses. Elles sont bloquées en mode intense. J'ai l'impression qu'une catastrophe va arriver d'un instant à l'autre. Je vois la psy mardi et je suis certaine qu'elle ne pourra pas m'aider. Si j'avais un problème avec un enfant, elle m'aiderait pourtant efficacement, je le sais.
Heureusement, j'ai vu Petit-fils et il n'y a qu'un enfant pour briser les défenses, faire des dessins (on a dessiné chacun un cheval), sortir nos tapis de yoga et en faire chacun de notre bord, jouer aux cartes. Quand il est là, je ne pense pas, j'agis et je retombe en enfance. Il ne le sait pas mais il est le meilleur psychologue que je puisse avoir.
Avant ça, après le brunch, on était allés visiter des condos tous les trois avec sa mère et on en a trouvé un très bien, en pleine ville, prix accessible. J'ai monté le montant que je donne. Je vais l'aider, c'est sûr, presque impossible pour les jeunes d'acheter sans aucune aide parentale de nos jours. Elle n'est pas certaine, magasine. Tout ceci est bien sage. Je suis fière d'elle. Pas de presse non plus. Elle peut acheter une autre année.
Je suis mal à l'aise quand je vois Vingt ans. Je la trouve souffrante. Finis ses beaux sourires pour cacher ce qui se passait. Elle ne sourit plus du tout.
Ils sont tous partis chez mon fils. Ça fait bien mon affaire. Vingt ans va revenir plus tard. Probable que j'aille la reconduire à l'école demain. On va en discuter. Si Joblo est dans les parages, va falloir appeler la police. Elle n'est pas pour continuer à se cacher de lui. La dernière fois qu'elle l'a quitté, elle a changé son numéro de téléphone, quitté l'école, est déménagée chez une amie sur la Rive-sud. Ça n'a aucun bon sens, c'est elle la victime et c'est elle qui continue à payer pour les actes criminels de Joblo. Cette fois, s'il se pointe, je vais aller moi-même à la police. J'en sais assez pour l'incriminer. Que ma fille le veuille ou pas, je vais porter plainte, on verra bien ce que ça donnera. Elle n'a pas à changer quoi que ce soit à sa vie pour un agresseur, pas question.
8 commentaires:
Un jour à la fois. Normal que ton stress soit encore là, j'imagine vraiment que tu as des meilleures journées. Tu sais que rien n'est gagné encore et imaginer le pire ne donne rien, mais ça, ce n'est pas toujours évident.
C'est drôle, on vit de quoi de différent, en même temps, voilà, je pense que le «combat» de confiance et d'un jour à la fois se ressemble.
Oui, les combats se ressemblent souvent en effet. Quand il s'agit de contrôler l'anxiété, de lâcher prise, quelle que soit la raison de notre anxiété, la vaincre comporte des étapes assez semblables. On va passer à travers, ma chère. J'ai certaines recettes, comme l'exercice, qui me fait du bien d'habitude. Demain sera un autre jour! J'ai une grande envie de boire mais non, je ne vais pas faire ça non plus. Ce qui est surprenant et dont je suis contente, c'est que je ne me suis pas jetée sur des aliments sucrés pour calmer ma nervosité. Serais-je vraiment en train de perdre cette mauvaise habitude? ;o)
Moi, ce que je remarque, c'est que vous êtes une mère aimante, disponible et généreuse de votre temps et de tout le reste. Votre fille ne va peut-être pas bien pour l'instant, mais elle a beaucoup de chance d'avoir votre soutien et votre présence. Ça l'aidera très certainement à s'en remettre. Tout ce que vous avez fait et continuer de faire pour elle (et pour les autres d'ailleurs) reste dans sa tête et elle sait qu'elle peut compter sur sa famille. Laissez-lui un peu de temps, pour se remettre de cette horrible histoire et vivez un jour à la fois. Rien ne sert de stresser pour demain puisque vous ignorez ce qu'il sera. Pour le reste, vous le faites déjà très, très bien !
Le fait qu'elle ne sourit pas indique (bonne nouvelle !) qu'elle se sent assez à l'aise avec vous tous pour ne pas faire la comédie du "tout va bien". Pendant ce temps là, elle peut panser ses bleus et se refaire une énergie nouvelle ... ça en prends, de l'énergie, faire semblant ... là, elle décompresse
Renforcement positif : ne dites rien sur les airs tristounets mais faites-lui remarquer qu'elle a l'air mieux lors d'un éclat de rire, d'un maquillage bien réussi, d'une danse devant le miroir. Lui faire voir que tout n'est pas noir, tout le temps
Et demain est, effectivement, un autre jour. Courage !
Femme libre,
je veux t'informer de ceci: même si tu porte plainte, si ta fille ne le veut pas elle, tu ne peux rien faire parce qu'elle a plus de 14 ans et il restera libre. En bas de 14 ans, la plainte est recevable. Je parle en connaissance de cause.
Peut-être l'encourager à le faire elle-même, car, en le faisant, ils le coffrent tout de suite avant son enquête et il n'y aura plus de danger pour elle. C'est la victime qui doit porter plainte.
Enfin, j'espère que ça pourra t'aider xxx
Oh! C'est donc bien gentil ce commentaire-là. Aujourd'hui, j'ai parlé à la psychoéducatrice de ma fille (avec la permission de ma fille évidemment) et je l'ai trouvée vraiment super! Ça fait donc du bien du monde compétent vraiment à leur place. Elle sent beaucoup de fragilité chez ma fille et ne peut pas être certaine qu'elle ne retournera pas. C'est un long processus. Notre rôle actuel, c'est de l'entourer, de la gâter, de lui faire la vie belle. Ce soir, ma fille va chez Vingt ans après l'école. Je pense que ça la stresse de venir ici, il a l'adresse tandis qu'il ne sait pas où sa soeur habite.
Juste moi,
Comme je le disais, je la vois très peu. Elle ne rentre pas ici ce soir non plus. J'ai confiance que sa soeur et son neveu (Petit-fils) vont la distraire et puis 24 ans est une excellente cuisinière alors 20 ans va bien manger, ce qui aide au moral eheh!
Nanou,
Non, je ne savais pas ça. On va prendre ça un jour à la fois, si je le vois dans le coin ou bien s'il va à son école, on avisera. Pour l'instant, elle a dit qu'il n'est pas question qu'elle porte plainte. Faut laisser faire le temps et la psychoéducatrice. Il doit y avoir plein de victimes qui ne disent rien par peur ou pour d'autres raisons et ces gars-là font d'autres victimes en toute impunité. Plate.
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