Quand je suis arrivée, elle avait un bébé dans les bras, ce qui m'a bien surprise car ça ne respectait pas l'horaire.
On est parties. Les bébés aiment bien la poussette et il faisait beau et elle avait mis un châle sur l'engin pour qu'ils ne soient pas incommodés par le soleil. Une mère attentive, vraiment.
Et puis, l'un deux s'est mis à pleurer. Je l'ai pris un peu pendant qu'elle était à son rendez-vous. Ensuite, elle l'a déposé, a essayé de lui donner sa suce. Il avait faim, c'est elle qui l'a dit. Rien à lui donner. Le sein? Ben non, j'en ai même pas parlé.
On a fini par rentrer, mais avant elle est allée à la caisse pop et puis chez le nettoyeur. Avec l'enfant qui pleure parce qu'il a faim. J'ai décidé de respirer et de me calmer. Je ne suis pas le parent. Je suis l'accompagnatrice. Respirons.
Une fois à la maison, elle a changé la couche du bébé en pleurs, a fait chauffer le lait (c'est donc bien long ce truc) et finalement, j'ai pu nourrir le bébé. Mais il était inconfortable et peinait à boire. Je ne décodais pas. Rien de simple. Je me sentais inadéquate. J'ai plusieurs fois demandé à la mère ce qui clochait. Un rot? J'ai essayé. Il régurgitait beaucoup, pleurait en buvant. J'ai arrêté de le nourrir. Je ne comprenais plus rien. Finalement, à ma grande surprise, la mère l'a pris et m'a donné l'autre bébé en échange (elle lui donnait aussi un biberon) et l'a mis au sein. Plus un mot.
En tout cas, il y avait moins d'horaire, c'était assez évident.
Difficile aussi.
La maman m'a dit que depuis que les petits dormaient moins, elle avait moins de temps. Et l'un des deux pleure vraiment beaucoup et est très nerveux. Même en dormant, il a de grands spasmes et peut se mettre à pleurer.
Je devais rester trois heures, je suis restée une heure de plus et je n'ai pas aimé la laisser toute seule. Je l'ai sentie fatiguée et vulnérable. Son mari était à Toronto et allait rentrer tard.
J'ai trouvé les bébés difficiles aujourd'hui.
Cette mère est toujours calme et douce avec ses bébés. Elle a de bien belles qualités. Elle est toute seule, elle n'a pas de famille ici. Je commence à m'y attacher.
13 commentaires:
Je suis à la fois heureuse de lire que les horaires sont en train de prendre le bord et triste de constater que la maman semble si fragile et fatiguée. A-t-elle un porte-bébé? Passer du temps collé contre sa maman pourrait sans doute calmer celui qui pleure tout le temps (et ça libérerait les mains de la pauvre maman). Et s'il fait du reflux gastrique (pleurer et avoir l'air inconfortable en buvant même s'il a faim, ça ressemble à ça, surtout s'il régurgite lorsque vous essayez de le faire roter), la position verticale va l'aider.
Une nouvelle maman avec un bébé en santé est fatiguée. Donc avec des jumeaux prématurés, ce n'est pas étonnant.
Elle a bien fait de faire appel à une bénévole. Elle en a besoin. Tu vois Femme libre, le fait qu'elle ait mis son bébé au sein t'a réconcilié, car elle répond au besoin de ses bébés.
Si elle maternait sans horaire, avec portage et sein à volonté, elle ne pourrait même pas se doucher ou manger un sandwich et se dirigerait automatiquement vers le burn out maternel, surtout sans famille.
J'ai déjà lu à quelque part, concernant la famine en Afrique : "Pour sauver l'enfant, il faut nourrir la mère".
Pas super rapport mais une amie qui travaillait en intervention auprès d'une clientèle démunie disait que les plus démunis ne demandaient pas d'aide.
Ce sont surtout les gens éduqués qui font appel aux services.
Et votre maternage à vous ? Ça va comment avec votre belle jeune femme qui travaille ? :)
Gen,
Oh! Le porte-bébé, je lui en ai parlé plus d'une fois. Elle en a un. Ne l'utilise pas. Je lui ai aussi parlé des massages dès ma première visite. Pas d'intérêt. J'ai bien essayé de les masser un peu à l'huile d'olive (les bras et jambes seulement) avec son accord. Ça n'a pas trop fonctionné. Ce qui ne veut pas dire grand chose. Ne sont pas habitués à la chose. Le reflux gastrique? Ça se pourrait bien. Au sein, il ne pleure pas du tout et semble vraiment aimer beaucoup. La mère, elle, apprécie moins et trouve que ça ne finit plus. Pas simple. Bon, je ne peux pas allaiter à sa place.
Michèle,
Oui, elle a fini par mettre le bébé au sein parce que rien d'autre ne marchait. Pas parce qu'elle aime ça en tout cas. Si elle maternait sans horaire, avec portage et sein à volonté, elle aurait des bébés heureux et pas braillards, insatisfaits et nerveux. Ce qui en soi est une grande source de satisfaction. Des bébés souriants et épanouis font oublier l'absence de douche et le sandwich comme repas! Si elle allaitait à volonté et sans horaire, elle ne ferait que ça ou beaucoup ça mais je pense que ça lui ferait du bien. Quand on allaite, on ne peut faire rien d'autre justement et ça peut permettre de se laisser aller, de ne plus rechercher la perfection, de boire sa petite bière sans alcool tranquillement, en parlant au bébé, oui, mais aussi en lisant ou bien en allant sur l'internet jaser de sa maternité ou d'autre chose. L'allaitement oblige à s'arrêter et s'arrêter, c'est aussi prendre soin de soi. De toutes façons, avec tous les biberons à laver, désinfecter, préparer, faire chauffer et donner et avec le lait à tirer au tire-lait, du temps, elle n'en a pas tant que ça non plus!
Mon maternage va bien. La belle travaille toujours et elle pense encore qu'on va la mettre à la porte parce qu'on continue à lui dire d'aller plus vite et elle va déjà aussi vite qu'elle peut. On verra. Cette fois, je reste neutre.
Il ne faut pas idéaliser l'allaitement et le maternage au besoin, surtout avec deux bébés (quoique j'ai une amie qui avait un porte-bébé double et maîtrisait l'art de mettre les deux bébés au sein en même temps), mais oui, je pense que si elle allaitait, elle aurait plus de temps ou, entk, moins de stress.
Pour l'avoir vécu, la stérilisation des biberons et du tire-lait, c'est beaucoup plus fatigant que l'allaitement! (Mais bon, moi j'appréciais beaucoup donner le sein, c'est la production qui s'est mal installée.)
Si le bébé est bien dans les bras et au sein et pleure le reste du temps, le léger reflux est à envisager, surtout chez un prématuré. La solution est simple : porte-bébé, plus de rot (au lieu de faire roter, on le tient à la verticale et on frotte doucement son dos). Avec ma fille, ça a suffit.
Et ma fille n'a jamais aimé les messages, jusqu'à tout récemment. Moi qui avait pris la peine de me commander des livres sur la question! lol!
Pour le porte-bébé, peut-être que vous pourriez le mettre, pour "essayer de voir si le bébé aime ça", et lui montrer à quel point c'est pratique d'avoir les mains libres? ;)
Oui, lui demander si je peux essayer le porte-bébé pour "voir si le bébé aime ça"', c'est une excellente idée! On verra la semaine prochaine comment ça se passe. Il y a tant de changements dans une semaine avec d'aussi petits bébés! Le sept septembre, ils partent tous en France pour un mois. Les grand-parents sont jeunes et en forme et ont hâte de rencontrer et de prendre soin de leurs petits-fils. Les deux couples de grand- parents se sont même rencontrés pour s'assurer qu'ils avaient tout ce qu'il fallait pour accueillir les bébés et se procurer ce qui manque. La maman des jumeaux a super hâte à ces vacances!
Je la comprends d'avoir hâte, ça risque d'être très reposant en effet! ;) (Quatre grands-parents qui se chicanent pour savoir qui donnera le biberon ou changera la couche = le rêve de toute nouvelle maman! :p)
Ah, chère femme libre,
tu as un coeur vraiment gros comme la Terre, c'est peut-être un peu , beaucoup pour ça entre autre et bien plus, que je t'aime tant xxx
Sur 4, j'en eu 3 heureux et épanouis. Un jamais satisfait. J'ai allaité 6 mois de peine et de misère, avec un bébé qui me mordait au sang, maigre comme un clou et surtout, épuisée. J'étais marraine d'allaitement, alors les trucs, je les connaissais par coeur.
A trois ans, il se levait encore la nuit, se couchait avec moi. J'ai eu l'impression d'être fatiguée pendant des années. C'est un peu pour lui que je regrette de ne pas avoir été plus rigide sur les horaires, question de me sauver moi-même. Une mère toujours à boutte, c'est pas idéal non plus. On a le droit de pas aimer allaiter. Moi, j'aimais ça beaucoup. C'est la seule période de ma vie ou j'écoutais la télé. Assise. Confortable, au chaud.
Avec des jumeaux et un papa bien occupé, elle a besoin d'aide pour le maternage à volonté. Pour le ménage, les repas, pour dormir. Le fait que belle-mère habitait avec nous quand j'ai eu le troisième a fait toute la différence. 6-4-2 ans et un bébé naissant, j'en avais bien besoin.
Tu peux m'envoyer un courriel ?
Je crois ne plus avoir le tien.
Nanou la Terre,
On dit souvent que le bénévolat profite autant ou plus encore à la personne qui en fait qu'à celle qui en bénéficie. Je confirme que c'est tout à fait vrai dans mon cas!
Michèle,
Les choses changent beaucoup quand le jeune adulte déménage et fait vraiment sa vie de son bord. La fille qui m'en a fait le plus arracher, dès son arrivée à quatre ans et demi, celle qui a passé son adolescence en centre d'accueil, celle qui ne s'est jamais attachée à sa mère adoptive (moi!) est maintenant très proche de moi.
C'est étrange que ça ait viré de bord comme ça.
On a le droit de ne pas aimer allaiter. Ouin. Je suppose. On a aussi le droit de ne pas faire d'enfant, pas une obligation ça non plus.
Je suis dure et pas compréhensive? Ouais, c'est ça. Et je ne m'en sens pas mal pour une cenne.
Tu me fais penser que l'autre maman de jumeaux oû je bénévolais avait sa belle-mère avec elle pendant trois mois avant la naissance des jumeaux et trois mois après. Elles ne s'entendaient pas très bien (sept personnes dans un petit trois et demi, ça fait de la promiscuité en masse!) mais quand même, la belle-mêre a été bien utile pour les jumeaux. Et même quand j'étais là, toutes ensemble, on était pas de trop pour s'en occuper!
Sahée,
terrerose@msn.com
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