jeudi 30 mai 2013

Psychologue

Je suis psychologue. Il y a cette nouvelle cliente. Une femme de près de 60 ans, en forme. Elle me parle d'ailleurs de la montagne et du gym et du yoga et de sa perte de poids récente. Perte de poids qu'elle doit compléter pour atteindre son poids santé dans moins d'un mois. Elle a l'air certaine de son coup et comme elle n'est qu'à quatre livres de son objectif, je la crois.

Elle me parle d'elle. C'est pour ça qu'elle est venue me voir, pour préciser ses projets de vie.  Voulait déménager dans un tout-petit appart neuf pas loin de celui qu'elle habite tout en haut tout en haut et voyager. C'était ça qu'elle avait en vue pour ses 60 ans. Et voilà que sa plus jeune fille de 19 ans est revenue à la maison alors elle va garder son deux chambres à coucher. Pour l'instant. Et puis, la plus vieille est en psychose à l'hôpital psychiatrique et la celle du milieu bon, la celle du milieu ne va pas parfaitement mais elle ne nuit pas vraiment aux projets de petit condo-voyages de la madame.

Elle a un fils aussi. Il ne nuit pas non plus, il fait sa vie.

Bon, le problème, c'est la fille de 24 ans et celle de 19 ans. Bien que celle de 24 ans, quand elle sortira soignée de l'hôpital, on ne pourra pas faire grand chose contre ses choix de vie et si son choix c'est la prostitution et la drogue et les vieux messieurs riches, la madame n'y pourra absolument rien, et si elle s'empêche de voyager pour ça, ce serait du gaspillage d'énergie et d'opportunités. Elle est d'accord avec moi.

Maintenant la petite. Elle a 19 ans mais est comme bien plus jeune. Sa mère (ma cliente) a tenté de la placer chez sa soeur à la fois pour la responsabiliser et pour s'en débarrasser. Elle ne savait pas trop pour la partie pour s'en débarrasser, ce n'était pas clair mais sa culpabilité permanente au moment où la jeune habitait chez sa soeur lui fait penser que c'était le cas. Inconsciemment. Mais là, c'est devenu conscient. Elle a voulu s'en débarrasser. Qu'y-a-t-il de si terrible à ça, lui ai-je demandé? Votre fille était majeure. Les parents aussi ont le droit de vivre leur vie. Un contrat d'élevage d'enfant a une fin et il faut savoir décrocher. C'est ce que vous avez voulu faire, décrocher et lancer votre fille dans la vie et vous n'avez pas à culpabiliser pour ça.

Exact, m'a-t-elle répondu, rassérénée. J'ai fait des essais, j'ai cru que ma plus jeune était prête à être lancée dans la vie et depuis son retour, j'ai décidé d'attendre qu'elle décide elle-même qu'elle est prête au lieu de le faire à sa place.

C'est bien, lui ai-je répondu, mais avez-vous mis vos limites? Absolument! me dit-elle. Ma fille est revenue, elle a pleine jouissance de sa chambre et des repas et de ma compagnie si elle en a envie, mais je n'ai plus envie de rencontrer des jeunes hommes inconnus chez moi, alors ma grande ouverture à ce niveau a fondu.  Elle peut inviter une amie à la fois, ou plusieurs, si je les connais et les aime. Je me priorise. Je suis chez moi et elle est chez moi.

Excellent, mettre ses limites, respecter votre fille adulte mais vous respecter également.

Et les voyages qui étaient au départ un élément important de votre avenir, vous faites quoi avec ça?

Elle a hésité. Je venais de toucher un point sensible.

"Je ne veux pas laisser ma fille. Pas pour l'instant. Je pense qu'elle a besoin de moi. Et j'ai besoin d'elle aussi, de savoir ce qui lui arrive. Alors, j'ai pensé à voyager avec elle. Elle adore les voyages et nous nous entendons super bien dans ce contexte. Là, elle a trouvé un emploi, On va voir ce qui arrive avec ça et je vais m'ajuster en conséquence."

Va falloir revoir la dame mais je pense qu'elle a bien analysé la situation et fait des choix adéquats pour le moment.

Mater Dolorosa

J'hésite à donner cette nouvelle information car j'ai peur de ressembler de plus en plus à une Mater Dolorosa avec tout ce qui arrive à mes enfants! Autre stress majeur. Ma plus jeune est à l'essai pour un job et misère... je ne suis vraiment pas certaine qu'elle pourra la faire.  Aujourd'hui j'essayais avec tact de lui dire que peut-être c'était un peu trop et peut-être elle devrait les appeler pour le leur dire  mais c'est elle qui le sait hein..  en fait, c'est donc ça que je voudrais qu'elle fasse, annuler le tout avant de se retrouver toute seule pour la faire la job vendredi. Encore un congédiement en vue sinon. Tant de stress, tant de stress. La corde est tendue au maximum. Alors, je fais comme Sahée (dans mon blogroll) et je m'en vais monter la montagne, ce qui ne me tente pas mais alors pas du tout, un pied devant l'autre, sans réfléchir. Agir.

mercredi 29 mai 2013

Djembé

Un grand gros groupe dans un local plus ou moins éclairé qui a l'air perdu dans un terrain vague de euh... New-York? alors que nous sommes en plein Montréal.

Les chaises et les djembés arrivent de nulle part... du ciel? et on se retrouve tous et toutes assises avec l'objet entre nos jambes. Faut l'incliner un peu et le prof, Martin, nous enseigne la base. Je ne comprends pas trop mais je décide de ne pas trop essayer de comprendre non plus et de me laisser aller au moment présent. Dans la joie et la détente. La concentration également et c'est une bonne chose de se concentrer sur le rythme, de ne plus penser qu'à ça. Je me retrouve à taper en même temps que tout le monde. Une communion musicale, de l'énergie et les doigts qui piquent un peu ce matin.

Merci à Nanou la Terre de m'avoir entraînée dans cette belle aventure.

Ce matin, entraîneur au gym. Je ne lâche pas!

mardi 28 mai 2013

Pour Pierre

Non, je n'ai pas fini de parler de mon poids. Je le maintiens. C'est déjà ça et c'est très bien. C'est beaucoup même. Vais-je atteindre mon poids santé de 158 livres pour mon anniversaire dans un mois? Mais oui, mais oui. Je ferai un sprint le moment venu. Là, je maintiens et c'est beaucoup.

Perturbations

J'étais tellement perturbée hier après la cour que je n'arrivais pas à fonctionner. Toute cette attente, avec ma fille là, dans le corridor, à pitonner sur son cellulaire et moi, qui me promène, et qui a l'air plus folle qu'elle, pas trop tranquille la mère, comparée à la fille qui est supposée être la malade!

Un peu plus de deux heures de corridor.

Dans la salle d'audience, elle a expliqué clairement ses voix, qui la dénigrent et dont elle voulait se débarrasser en brisant tout et finalement en se suicidant. Mais là, elle allait mieux, elle prenait ses médicaments et acceptait un suivi et donc pouvait retourner dans la société. Elle a donné comme adresse celle du vieux monsieur, son chum dit-elle et a spécifié qu'il l'avait visitée la veille. Son avocate a dit qu'elle était "bien entourée", qu'elle connaissait sa maladie et pouvait la gérer.

Je voulais parler, dire que son "chum", c'est un vieux de 65 ans recruté au salon de massage et dont la qualité principale était de lui avoir payé de nouveaux seins et un véhicule et de lui donner de l'argent.

Ça n'a pas été nécessaire. Le dossier était assez fourni, la juge a en plus expliqué qu'une des deux psychiatres qui avaient écrit le rapport était la psychiatre traitante de ma fille et donc son diagnostic avait encore plus de poids car elle la connaissait bien.
 
Ma fille est partie sans un regard et s'est engouffrée dans un bureau avec son avocate. J'ai donné la main à l'avocat de l'hôpital, l'ai remercié et suis partie.

Incapable de fonctionner ensuite. Moi aussi, cette histoire me cause des problèmes de santé mentale.

Alors, j'ai marché. Il était treize heures et j'ai marché jusqu'à dix-sept heures. Ensuite, j'ai appelé 19 ans et 22 ans aussi. On s'est rejoint dans un parc près de la garderie de Petit-fils. Il était content Petit-fils. On est allés manger de la pizza tous ensemble. En terrasse. J'aime ça les terrasses, comme la majorité des Québécois! J'ai pris une bière, moi qui n'en bois jamais. Fini le drink de 22 ans aussi et bu la moitié de celui de 19 ans! On était tous de bonne humeur et on a marché pour rentrer 19 ans et moi, une autre heure de marche.

Aujourd'hui, ça va quand même mieux. Pilates en après-midi et djembé en soirée. Je m'en vais à la bibliothèque, un autre refuge. La vie continue.

Je suis contente que mon blogue soit privé. Je ne voudrais vraiment pas que les histoires concernant mes enfants soient publiques et en même temps, ça me fait du bien de les écrire.

lundi 27 mai 2013

La cour

C'est ce matin que ça se passe. Je ne suis pas trop nerveuse. Je suis déjà allée aux petites créances et j'avais gagné. Je suis également allée en cour de la jeunesse, oui, pour la même fille. Pas souvent par contre car ses placements étaient volontaires, alors pas besoin de cour. Quand elle avait dix-sept ans, elle avait agressé son chum et on était passées en cour. On l'avait remise quelque temps en centre d'accueil et elle avait eu des travaux communautaires à faire, qu'elle n'avait jamais faits. En fait, ce chum, chez qui elle vivait et qui, selon moi, en prenait bien soin, travaillait dans un hôtel mais vivait également des massages érotiques que ma fille pratiquait déjà. Je ne l'ai su que bien plus tard, quand le nouveau chum (l'ex actuel) m'a mise au courant lors d'un épisode psychotique.

Aucune nouvelle de ma fille hier alors qu'on en a eu abondamment samedi. On lui a peut-être enlevé son cell et son Ipad. Suppositions seulement.

Sera-t-elle présente ce matin?

J'ai manqué le yoga de samedi parce que je gardais petit-fils et je manque celui de ce matin. Pas grave, ma prof adorée est en voyage et je n'aime pas la prof remplaçante de ce matin, qui donne surtout des cours de fitness et d'aérobie. Aucune spiritualité dans ses cours de yoga et elle pousse beaucoup les étudiants. Je l'évite alors je ne serais pas allée de toutes façons.

Petit-fils est fragile ces temps-ci. Surexcité avec un fond de tristesse. Il demande beaucoup sa mère. Heureusement, elle semblait contente de le retrouver hier soir, enthousiaste et douce comme elle peut l'être. Lui, il était ravi et s'est blotti dans ses bras en lui racontant qu'il avait eu la diarrhée! Il n'y a qu'une mère pour s'occuper de ces choses-là!

dimanche 26 mai 2013

Le party

Fille est dans un pavillon pour psychotiques. Avec chambre privée, toilettes privée, bons repas et accès à du pot! C'est que certains pensionnaires peuvent sortir, elle leur donne sa commande et ils reviennent avec le stock commandé. Elle a son Ipad et accès à l'internet donc les sessions nues devant des mecs ont dû recommencer. Elle ne peut plus aller les rejoindre ni conduire une voiture, le danger immédiat est disparu. J'ai parlé à l'infirmière. M'a dit de lui emmener l'essentiel. J'ai fait le tri de ses vêtements pour ne lui apporter que des vêtements non-sexy. Elle voulait ses fuckmeboots (elle en a plusieurs paires), je les ai laissées ici. Comme elle était furieuse que je ne lui apporte pas TOUT son stock, elle m'a laissé des messages d'injures. Quand je suis allée porter les deux sacs avec les vêtements triés et des crèmes pour sa peau, je n'ai pas demandé à la voir car elle m'écrivait qu'elle ne voulait plus jamais me voir. Par la suite, elle a demandé pourquoi je ne l'avais pas visitée? Elle est malade et avait totalement oublié les bêtises qu'elle venait de m'écrire. Ce qui m'a fait réaliser que sa soeur 22 ans est comme ça également. Ça ne me surprendrait pas du tout qu'elle aussi souffre d'une maladie mentale non-diagnostiquée.

On l'a vue sur Skype hier dans sa chambre. Elle était de bonne humeur et a dit que c'était pas grave pour les bottes, elle en avait acheté d'autres sur Ebay et le vieux monsieur s'en venait les lui porter.

Demain, c'est la cour. Elle aime tellement sa nouvelle unité que c'est possible qu'elle ne se présente même pas! Moi, j'y serai!

samedi 25 mai 2013

Me sauver

Il y a une amie qui me conseille de me sauver! Me dit que parfois les relations familiales sont tellement toxiques que la seule solution pour sauver sa peau, c'est de couper tout lien, de disparaître, de changer de pays et d'identité! Elle m'a fait sourire parce qu'elle m'imagine sur une plage lointaine, vivant dans une hutte et vendant des trucs aux touristes.

C'est vrai que je pourrais me sauver mais je suis trop prise pour même songer à le faire. Comme là, 22 ans est en charge de son fils pendant six jours car le père de son fils s'est fait opérer. Le premier jour était jeudi. Hier, déjà, elle m'appelle en pleurs et en dépression. Je n'y crois pas aux dépressions de 22 ans. Elle joue à ça quand elle veut se débarrasser de son fils. Attention! Je ne dis pas qu'elle ne l'aime pas son fils et elle le crie sur tous les toits. C'est ce qu'elle lui répétait hier quand elle est venue me le mener pour la fin de semaine. J'ai réclamé l'auto, mon auto. Plus tard, elle avait oublié des choses me dit-elle...

Bon, la voiture est là ce matin, elle n'y était pas hier à minuit quand je me suis couchée. Bien l'impression que "la dépressive" a soigné sa dépression dans les bars et que ses larmes se sont changées en sourire dès qu'elle a casé son fils. La vérité, c'est que je suis contente de ne pas la voir de la fin de semaine et d'avoir petit-fils avec moi. Elle m'énerve. Depuis que Dix-neuf ans est revenue et que 24 ans prend de la place avec sa tentative de suicide, ses crises d'humeur à elle me tombent sur les nerfs plus qu'autre chose. On dirait que mon élan de sympathie est tari. La bonne poire est tannée.

Changement total d'attitude chez 24 ans. Là, elle veut ses choses, toutes ses choses. Ben voyons, Beauté, on va pas apporter tous tes sacs et valises à l'hôpital. Elle a de nouveau accès à son Ipad, cell, internet, alouette. Elle a quitté l'urgence et a une chambre à elle dans un pavillon à plus long terme. L'hôpital est moins rébarbatif tout d'un coup et hier, elle me disait qu'elle accepterait d'y rester quinze jours "en vacances". Mais comme elle change d'idée à chaque minute, on verra. Chose certaine, je vais aller lui porter un sac de vêtements et crèmes. Avec le petit? Ouais...  on verra. Ce matin, on va à la biblio pour l'heure du conte. Je l'ai mis à la télé pour écrire ce billet et souffler un peu. Moi qui suis tellement anti-télé surtout pour un enfant, je trouve ça bien pratique en ce moment!

vendredi 24 mai 2013

Ma fille chérie

Je lui parle ce matin. Elle est encore à l'urgence. On m'avait dit hier qu'elle serait déplacée dans un pavillon. Pas fait. Elle n'a que ce qu'elle avait sur le dos, alors je veux aller lui porter des vêtements, une brosse à dents, des trucs quoi. "Non, je ne veux rien du tout." " Si tu ne veux pas me voir, pas de problème, je laisserai le sac au gardien." "Non, garde tout et j'irai chercher toutes mes choses quand je sortirai."

Moi: Mais tu n'as rien d'autre que ce que tu as sur le dos et lundi tu passes en cour.

Elle: Je ne veux rien. La dernière fois, ils ont perdu mon collier en or. Il y a des fous ici, tu sembles l'oublier.

Moi: Tu vas pas garder le même linge sur le dos pendant un mois? Et puis, tu vas mettre quoi pour la cour lundi?

Elle: J'ai tout ce qu'il me faut. Ils ont des jaquettes et puis j'ai tout pour me laver et me brosser les dents. N'apporte rien. Je prendrai mes choses chez vous en sortant. Je peux laver mon linge.

Là, on parle un peu du chat. Plus moi qu'elle, elle me dit seulement qu'il miaule beaucoup. Pour l'instant, chez moi, il est assez invisible et silencieux.

Moi: Tu faisais quoi?

Elle: Je dormais. Il n'y a rien d'autre à faire ici.

Moi: Rien à lire?

Elle: Non.

Moi: Je vais aller te porter des livres.

Elle: J'en veux pas. Si j'ai besoin de quelque chose, je te le dirai.

jeudi 23 mai 2013

La vie continue

...et je veux encore perdre du poids et atteindre mon poids santé avant mon anniversaire. Semble trivial tout d'un coup mais non, ça ne l'est pas. Petits buts et petites victoires, on a tous besoin de ça.

J'étais donc partie en grand:
10 décembre: 180 livres
10 janvier:      173.2 livres
10 février:       167.8 livres

Une perte de presque 13 livres en deux mois, super!

Mais ensuite, ça ralentit:
10 mars: 164 livres
 
Et ça remonte!
10 avril: 166.8 livres

Puis ça stagne:
10 mai: 162 livres
17 mai:  162.6 livres
aujourd'hui 23 mai: 162.2 livres

Je mange bien. Je fais de l'exercice. Mais comme la perte de poids, c'est mathématique, faudrait que je mange encore moins. Pas en bas de 1200 calories. Et plus de cardio. Je n'en fais pas beaucoup et pas souvent du cardio. Je m'étais mis comme objectif de monter la montagne au moins trois fois par semaine, mais c'est plus une ou deux fois. Et puis, juste 1200 calories, c'est tellement peu qu'au bout de trois ou quatre jours, je craque. Je suis dans une impasse.

Va falloir donner un grand coup. Je vais y arriver. Commençons par la montagne même si ça ne me tente pas du tout. Une chose à la fois.

mercredi 22 mai 2013

Le chat

Il est gros, noir, mâle et super gentil. Je ne sais pas son nom n'ayant pas pu encore parler à ma fille. Je l'ai ramené dans mes bras en voiture de chez 22 ans qui a peur des chats et il ne s'est pas débattu et n'a pas dit un mot. Avoir un chat comme ça et ne pas en avoir, c'est pareil. On ne le voit pas et on ne l'entend pas. Caché sous les lits. Pas mangé, pas bu son eau bouillie (faut faire bouillir l'eau à Montréal) pas déféqué (pas dans la litière en tout cas!). C'est ça avoir un chat? Bof, pas de trouble. Mais ça coûte cher par exemple. Nourriture, litière aglomérante et le tout à renouveler (il va bien finir par manger et chier).

Quand je pense que j'ai failli perdre ma fille si le vieux monsieur était revenu cinq minutes plus tard, je capote. Ça me semble irréel.

Appel dans la nuit

De l'ex-toujours-là  de ma plus vieille. Je l'ai vue dimanche ma fille. Semblait plus ou moins normale, les yeux un peu perdus et habillée en pute, mais quand même....

Et voilà qu'elle est maintenant à l'hôpital psychiatrique. Quand le vieux monsieur qui travaillait lundi est rentré chez lui, l'appartement était saccagé et ma fille avait coupé les fils du téléphone et les avait accrochés au plafond pour se pendre. Il est arrivé à temps. 

Je ne sais pas trop la suite de l'histoire de lundi soir à mardi soir mais voilà que le vieux monsieur décide d'appeler l'ex pour lui dire que ma fille est trop lourde pour lui et qu'il l'a mise à la porte. Il lui parle du saccage et de la tentative de suicide.

L'ex ne sait plus trop quoi faire. Quand il appelle l'hôpital ou la police, il passe pour un jaloux qui prend mal d'avoir été quitté et personne ne fait rien. Mais un de ses amis lui dit que wow! il faut faire quelque chose, une personne suicidaire, on ne la laisse pas se promener comme ça. C'est lui qui appelle les flics, il parle de la corde et de la tentative de suicide. Là, tout se met en branle rapidement.

On retrouve ma fille à partir de son téléphone cellulaire et ambulance et policiers l'emmènent à l'hôpital.  

Elle est en observation.

Son chat et toutes ses choses sont chez 22 ans (elle s'y était réfugiée) qui déteste les chats et qui a une nouvelle coloc qui entre demain. Je vais probablement récupérer le tout.

Je fais quoi ce matin? Du gym avec mon entraîneur-psychologue.

Cette fois, elle semble vraiment à la rue. Mais on verra en temps et lieu. Aujourd'hui, elle n'est pas à la rue, elle est à l'hôpital ce qui veut dire une journée sans drogue (j'espère du moins! On n'est plus certain de rien, même en prison, ils en ont de la drogue). Elle sera vue par des docteurs. Bien. Un jour à la fois.

mardi 21 mai 2013

Trivialités

J'ai acheté de la peinture noire pour repeindre le fer forgé de mes balcons mais il pleut. Je songe à m'inscrire avec une amie internet devenue amie réelle à des cours de djembé. C'est quoi le djembé? Du tam tam africain. Le but est le défoulement. Quand on frappe là-dessus, on ne pense pas à grand chose d'autre. Bonne idée.

Je me suis fait un jardin sur balcon cette année. Tomates, fines herbes, fraises, poivrons, concombres et fleurs! Ça me rend heureuse de renouer avec la terre.

Il est presque neuf heures et je n'ai pas encore réveillé Dix-neuf ans. Je ramollis? Non. Je pense à moi et j'apprécie mes petits matins tranquilles et silencieux, toute seule avec mon café. J'en savoure chaque instant. Je m'organise mentalement, je relaxe, je prends soin de moi. Magnifique. Le bonheur est si simple.

Un des plaisirs de vivre avec Dix-neuf ans (car il y en a des plaisirs, évidemment!) est celui de partir marcher le soir ensemble pendant des heures. On ne se parle pas vraiment, mais on marche par exemple! Elle est généralement partante et même que c'est elle qui l'a proposé hier soir. On a bien marché quatre heures. Arrêtées chez un ami à moi en passant, c'était imprévu mais vu qu'on était à sa porte, le monsieur-qui-veut-se-marier, ça vous dit quelque chose? Nous sommes allés dans un bar tous les trois, commode d'avoir une fille majeure qui peut suivre partout et là, il a pris du vin mais elle et moi, des drinks! Le mien dont je ne me rappelle plus le nom était à base de liqueur de poires, un délice! Tiens, ça me fait penser que je n'ai pas compté les calories du drink dans mon calcul journalier eheh!

lundi 20 mai 2013

Nouvelles de chez nous

Je fais de l'exercice. Dix-neuf sort. Va clubber et revient aux petites heures. Vingt-deux ans sort aussi car elle devait appeler dès son réveil et ne l'a pas encore fait passé onze heures. Vingt-quatre ans? Bon, je l'ai vue hier et je n'en ai que des nouvelles épisodiques. Petit-fils? Pas vu. Il est chez son père. Sa mère doit le récupérer aujourd'hui. Je suis allée lui chercher de très magnifiques nouveaux livres à la bibliothèque. Ils sont dans ma voiture que 22 ans récupérera aujourd'hui avant son fils. C'est pour ça qu'elle devait m'appeler dès son réveil. Pour finir de déménager 19 ans aussi. Mon fils? Il est heureux mon fils et aura 33 ans cette semaine. Je suis bien contente pour lui. Ma mère? Une femme extra, toujours de bonne humeur, avec un sourire rieur, une blagueuse, une épicurienne, une chantonneuse.

dimanche 19 mai 2013

Pute

Ma plus vieille s'habille de plus en plus en pute. En fait, elle se promène vraiment à moitié nue. Il y a plein de changements chez elle, des bons et des mauvais. L'allure pute n'est pas dans les bons, le fait qu'elle vienne dans un restaurant avec nous, un lieu public, l'est. Elle ne pouvait pas sortir dans les lieux publics avant, paranoia oblige. Là, elle est restée  pas mal accrochée à son cell, mais elle a aussi mangé, ce qui m'a surpris également, une grosse assiette, je ne suis pas habituée à la voir manger, elle était auparavant à la limite de l'anorexie.

On allait bruncher avec ma mère. Fille a accepté le chandail que je lui ai imposé par-dessus ce qui ressemblait à une guêpière très provocante. Elle a gardé les fuckmeboots, pas négotiable. Bon, ok.

Elle se déplace en taxi car elle a eu un autre accident avec le véhicule du vieux monsieur. Perte pas mal totale. Il y a deux jours. Elle conteste la contravention et la perte des derniers points qui lui restent. Quand on conteste, rien ne s'applique. Elle ne va pas nier qu'elle n'a pas fait son stop et qu'elle est entrée directement dans un autre véhicule une fois en cour, mais d'ici là, car ça peut être long, il y aura de nouveaux points qui vont s'ajouter à son dossier alors, elle calcule qu'elle devrait être correcte....

samedi 18 mai 2013

Plan de match

Classe de yoga deux fois par semaine. Pilates une fois. Salutations au soleil le matin à la maison les jours où je n'ai pas yoga. Entraîneur une fois semaine pour la musculation. Une autre fois musculation par moi-même au gym (pas une longue session, juste quelques exercices que je maîtrise bien, je me tanne vite quand je suis seule). Monter la montagne plusieurs fois par semaine, au moins trois.

Aujourd'hui, cours de yoga ce matin et montagne en après-midi.

Nourriture: 1200 à 1300 calories par jour. J'écris tout. Plein de légumes et de protéines.

Ces quatre livres et demi vont décoller, je vous en passe un papier!

vendredi 17 mai 2013

Stagnation

L'entraîneur me l'avait dit, mes lectures ont confirmé, ce sont les dernières livres qui sont les plus dures à perdre. Guy Bourgeois dans son livre Kilo motivé le dit aussi, si le poids ne descend pas alors qu'on fait tout pour, il faut persévérer. Ça va évidemment finir par marcher. C'est mathématique la perte de poids. Alors je continue. Je suis à 162.6 livres ce matin. Mon poids santé est entre 118 et 158 livres pour ma grandeur de 5pi 7 pouces. Je suis si près, si près...  mais c'est si difficile! Je ne lâche pas!

Suite du billet d'hier

Comment peut-on se retrouver légèrement ivre à la suite d'un cours sur le vin, pas d'une beuverie, mais bien d'un cours très sérieux à l'université? En buvant tous les échantillons de sa fille en plus des siens, pardi! Non, mais, c'est cher ces cours, c'est bon ces vins, je n'allais tout de même pas gaspiller.

Et pourquoi ne buvait-elle pas? Au début, c'est qu'elle était fâchée (contre moi encore, oui) et ensuite, elle était trop occupée à écrire sur son téléphone et ensuite encore, elle n'aimait pas le vin servi et puis, il y a les deux fois où elle est sortie pour des vingt minutes (le cours dure trois heures) et à la fin, là, elle était malade. Alors, j'ai tout bu.

On s'est chicané avant d'arriver. En fait, elle me boudait. Quand j'ai voulu savoir pourquoi, c'est que la veille, lors de la graduation de Dix-Neuf ans, je lui avais demandé de se calmer.  C'était la graduation de son stage d'employabilité de six mois avant-hier et Dix-neuf ans n'en aura tout probablement pas d'autre graduation, à moins d'un miracle, et sa soeur de Vingt-deux ans prenait toute la place. Une extériorisée Vingt-deux ans  et une intériorisée Dix-neuf ans. La grande allait vers tous les amis de la petite, parlait fort, sautait, dansait, s'appropriait le trophée de l'une ou de l'autre pour se faire poser avec, bref, oui, je lui ai demandé de se calmer et là, elle m'en veut. Quand elle a l'air bête, je le lui reproche et quand elle est joyeuse, je le lui reproche aussi. Je ne suis jamais contente, qu'elle me dit.

On est à la porte du cours et elle est tellement désagréable que je lui dis que je n'ai plus envie d'aller au cours et que je veux rentrer chez moi. Une soirée de trois heures avec une air bête ne me tente pas du tout. Fais ce que tu veux, est sa réponse et elle s'éloigne.

Je réfléchis. J'ai payé cent trente dollars pour ce cours, je ne vais certainement pas gaspiller ça. Je la retrouve et lui dis exactement ce qui précède. Alors, on y est allées. Combre de malheur, je m'étais trompée dans les heures (là, c'est totalement et entièrement ma faute à moi) et on est donc arrivées une demi-heure en retard.

Une fois installée, cependant, la magie des vins a opéré et j'ai aimé ma soirée. Ça aurait été fou de m'en passer, vraiment!

jeudi 16 mai 2013

Fille et vin et voyage

Cours sur le vin ce soir avec 22 ans. Elle en profite pour régler les comptes dans le métro. Du vieux stock. J'aime plus ses soeurs qu'elle. La preuve? Je n'ai jamais démenti. Non, mais... si je ne démens pas, c'est qu'elle ne me croit pas de toutes façons... je continue demain, trop saôule pour continuer ce soir.

Hélène

J'aime beaucoup la lire. Parce qu'elle est authentique. Et courageuse. Elle a vécu un cancer et a la bonté de nous mettre des photos de sa métamorphose. Certainement très utile pour ceux et celles qui passent  par là. Pas rares du tout les cancers de la peau ni les cancers tout court évidemment! Quand je la lis, je pense à me mettre de la crème et à porter mon chapeau contre le soleil.  Elle est dans mes blogues favoris (à droite).