mardi 2 juillet 2013

Nouvelle lectrice

J'ai une nouvelle lectrice dont la petite fille adoptée a un diagnostic de trouble de l'attachement. Comme je parle de poids et de toutes sortes d'autres choses qui n'ont pas rapport à l'adoption, je pense qu'elle va être un peu perdue dans mon blogue. Alors, j'écris ce billet-ci pour elle. Si c'était à refaire, je changerais quoi dans ce que j'ai fait avec ma fille qui a des troubles de l'attachement? Si c'était à refaire, je saurais qu'il s'agit d'un trouble permanent qui ne se guérit pas. On va me contredire là-dessus et c'est correct, il y a plein de théories et éteindre l'espoir en partant n'est pas très winner.

Mais si on part de la prémisse que le trouble en est un permanent et qu'il faut vivre avec au lieu de le combattre, toute notre attitude change. On cesse alors de vouloir absolument materner ou paterner pour plutôt accompagner. Le but n'est plus de vivre une relation affective "normale" avec cet enfant qui nous est confié. Le but devient de réguler le comportement pour que cette enfant fonctionne le mieux possible dans la société une fois adulte, avec ou sans nous.

On parle alors de diriger le comportement avec un encadrement strict. Pas de récompense ou de punition, inutiles. Mais des conséquences inflexibles. L'enfant doit être surveillé en permanence car il n'a pas de contrôle interne. Ce fameux contrôle qui vient des non que le parent dit à l'enfant, le petit "normal" finit par internaliser ces limites imposées, par les faire siennes, d'abord et avant tout parce qu'il aime son parent et veut lui plaire. L'enfant en trouble de l'attachement ne veut pas plaire à son parent. Il peut charmer les étrangers, car ils ne sont pas menaçants, mais le parent qui joue un rôle de parent aimant, lui, est perçu comme une menace.

Le parent disciplinaire et qui ne fait pas de demande affective est beaucoup moins menaçant.

En fait, toute forme d'encadrement neutre fonctionne avec ces enfants. Le prof le plus sévère de l'école, celui à qui on ne peut rien passer. Le pensionnat. Les camps de vacances structurés. Plus tard, les centres d'accueil, surtout ceux à encadrement maximal. Ces formules fournissent au jeune le contrôle qui lui manque tant. Quand tout est prévisible et qu'on ne lui fait aucune demande affective à laquelle il ne peut pas répondre, l'enfant se détend enfin, relâche sa vigilance épuisante, fait ce qui doit être fait, parce que c'est clair et immuable. Douche que tu le veuilles ou pas, parce que c'est ça qui se passe ici maintenant, manger parce qu' on mange ici maintenant et ainsi de suite. Pas besoin de se prendre en charge.  On le fait pour lui. Sans demande affective. Calme et constance.

L'espoir, c'est qu'après toute cette modulation du comportement, la personne une fois adulte ait intégré ce modèle martelé année après année et jour après jour et sache se conduire d'une façon socialement acceptable.

Parfois, le comportement dépasse les capacités d'un simple parent même super bien informé. Quand l'enfant casse tout et qu'il grandit, quand il en vient à nous faire peur, il faut accepter qu'on n'est vraiment plus la bonne personne pour en prendre soin. Ça ne s'appelle pas de l'abandon, ça s'appelle prendre bien soin de son enfant en trouvant la meilleure ressource pour lui. S'acharner à garder un enfant au comportement destructeur n'est pas lui rendre service et surtout ne pas nous rendre service à nous et aux autres enfants qui vivront une enfance misérable à cause de ce frère ou soeur qui ne peut pas vivre en famille.

Mais je sais fort bien que ma nouvelle lectrice n'en est pas là. Sa petite a quatre ans!

Ce que je vivais également, c'était une certaine culpabilité à caliner mes autres enfants et pas celle-là, que je ne pouvais pas approcher. Une psy m'avait bien aidée à ce niveau. Ne pas priver les autres enfants à cause de l'enfant en trouble de l'attachement. Pour eux, l'affection est essentielle à leur développement et en plus, ils souffrent des crises et du comportement perturbateur de l'enfant en trouble de l'attachement. Dans ce cas-ci, non, on ne traite pas nos enfants pareil et c'est pour répondre aux vrais besoins de chacun.

Il est essentiel d'avoir de l'appui pour soi, pas seulement pour l'enfant. Quelqu'un qui nous valorise, nous soutient, nous dit qu'on fait bien, car il ne faut pas oublier qu'aux yeux extérieurs, notre discipline et intransigeance envers cet enfant peuvent ressembler à un manque d'amour. S'ils savaient... ils comprendraient qu'en ne laissant rien passer, on aide énormément notre enfant qui a besoin de modelage strict.  Mais ils ne savent pas, alors il nous faut quelqu'un qui comprend et soutient. Essentiel. Un ou une spécialiste des troubles de l'attachement. Moi, je voyais la psychologue Diane Quévillon, à Montréal, et elle m'a apporté une aide extraordinaire. Pas besoin d'expliquer beaucoup, les troubles de l'attachement chez l'enfant adopté, c'est sa spécialité. Quel immense plaisir de se sentir si totalement et entièrement comprise!

Est-ce que j'ai suivi les conseils que je donne? Non, pas totalement. J'ai beaucoup essayé de créer une relation affective, j'ai gardé espoir longtemps, très longtemps. J'ai souvent cédé. Fallait pas. Jamais. Pas avec ces enfants. J'ai pleuré devant elle. Mauvaise idée. Une mère qui s'écroule est la dernière chose dont ces enfants ont besoin.

En fait, ce n'est que quand elle a eu quinze ans que j'ai abandonné, attention, je n'ai pas abandonné mon enfant, j'ai abandonné l'idée de devenir sa mère. J'ai dit très clairement que je serais toujours là pour elle, mais que nous ne vivrions plus jamais ensemble, que je l'accompagnerais dans sa vie. Tout s'est assaini à partir de ce moment et notre relation est devenue bonne. Je n'étais plus sa mère, donc plus de menace affective.

Dans les faits, j'étais et je suis encore sa mère, c'est moi qui allais en cour quand elle faisait des bêtises, c'est moi qui payais pour elle,  j'allais aux réunions, je l'emmenais chez le dentiste, j'allais chercher les bulletins scolaires, je voyais à ses vêtements et je répondais à ses demandes mais affectivement, c'était différent.

Ceci dit, il y a trouble de l'attachement de sévère à moins sévère. Je ne suis pas une spécialiste et je parle de mon vécu à moi et de ma fille à moi. Il ne faut absolument pas généraliser. La maman va consulter Johanne Lemieux, une sommité en la matière. C'est à elle qu'il faut se fier. Je lui souhaite le meilleur, certainement. Et surtout, surtout, de prendre soin d'elle. Très dur de vivre avec un enfant en trouble de l'attachement et plus dur pour la mère, car c'est le plus souvent elle qui est rejetée par l'enfant. Alors, du support, oui, mais d'abord pour la mère! Faut en parler aussi. Très bon qu'elle ait un blogue. Le mien était ouvert quand mes enfants étaient mineures. Aidant.

samedi 29 juin 2013

Avoir soixante ans

C'est aujourd'hui que ça se passe. Je craignais cette journée. Plutôt bien jusqu'ici. Comme je craignais donc, j'ai dit à ma famille que je fêtais avec mes amis et à mes amis que je fêtais avec ma famille. Je suis donc saine et sauve et j'ai fait ce qui me plaisait. Soit, curieusement... dépenser! En faisant mon portrait l'autre jour, à la demande de Mijo, j'ai réalisé que j'avais peu de vêtements et si j'en étais plutôt fière, cette réalisation m'a un peu donné le goût de m'habiller. Magasinage donc en ce jour de fête, j'ai des robes, des tricots, des boucles d'oreilles de designer magnifiques. Je suis contente. Un peu de jazz au festival, pas trop. Un petit souper ordinaire avec l'amie de Dix-neuf ans, celle qui travaille dans un magasin de linge. J'ai acheté des trucs dans sa boutique. C'est le spécial de mi-saison! Mi-saison le 29 juin, incroyable. Tout est en solde.

Le remède aux soixante ans serait-il la consommation? Semble que oui dans mon cas.

Tarte au sucre

Belle soirée jazz hier. Buffet. Mortels les buffets. Et vin à volonté car tout le monde en avait apporté une bouteille! On était six à notre table, six bouteilles. Sur nous six, il y a avait bien cinq gros, j'en faisais partie mais dans les plus maigres des gros. Rassurant? Non, super inquiétant. Des gens intelligents, cultivés, informés et ... gros!

Ai-je pour autant fait bien attention, choisi avec soin le contenu de mon assiette et arrêté ma consommation après le deuxième verre? Mais pas du tout. J'ai mangé tout ce qui me plaisait et on a fini tout le vin. Pas de gaspillage.

Je ne me comprends pas. Je pourrais faire maigrir n'importe qui. Je sais comment. Je suis ferrée en nutrition et même en exercices. J'ai commencé à courir, deux jours de course. Hier, non, aujourd'hui, je ne sais pas, je ne pense pas.

Si je m'écoutais, j'irais m'acheter une tarte au sucre. Ça ferait ma journée.

Je vais aller m'occuper de l'amie de ma fille. Celle qui a dix-sept ans et qui vit en appartement supervisé. Travaille. Je la connais depuis ses huit ans. Elle a cinquante dollars pour se nourrir pendant une semaine, papier de toilette et pâte à dents compris. Elle travaille près de chez nous. A oublié son argent et n'a pas fait de lunch. Pas possible avec 50$ par semaine de se payer quoi que ce soit dans un restaurant de toutes façons. Sa pause est à quinze heures. Je vais aller lui porter à manger. Ma fille à moi? Elle travaille au gym.

Une bonne action, ça fait toujours du bien.

C'est le festival de jazz. J'y serai en allant voir la petite de dix-sept ans. La musique nourrit et adoucit les moeurs. Vais essayer de remplacer la tarte au sucre par la musique. Vous croyez que ça marchera? Faut que ça marche!

vendredi 28 juin 2013

Varia

Ma maison est à l'envers et je reprends du poids.

La maison, c'est pas grave. Le poids, ce l'est.

C'était un accomplissement pour moi d'avoir enfin perdu du poids même si je n'avais pas tout à fait atteint mon poids santé. Si je perds cet accomplissement en gagnant des kilos, la déprime dont j'essaie de me sortir va me retomber dessus plus pesante que jamais. Le poids me pèse même sur l'âme.

Ce n'est pas mineur, c'est majeur.

Un symptôme. Une maladie. Une peste.

Chaque jour qui passe, je me dis que je me reprends en main... demain. Demain est arrivé parce que là, c'est grave mon affaire.

Il pleut.

J'ai fleuri le carré d'arbres devant ma porte. Bien fière de ça. Une action citoyenne d'embellissement.

Pas de nouvelles de ma grande fille depuis deux jours. Je vais envoyer un texto.

M'ennuie de Petit-fils. Je vais le réclamer pour aller au festival de jazz en fin de semaine, il aime sortir autant que moi.

Il pleut.

Ce soir, souper jazz avec des amis. Bien de socialiser un peu.

jeudi 27 juin 2013

Faim et pyramide

J'ai faim. J'essaie de voir la part de psychologique dans ce phénomène. Mais faim réelle ou psychologique, je suis supposée avoir assez mangé et avec les kilos qui ont tendance à revenir, je n'ai pas intérêt à écouter cette faim désordonnée. Le bonheur est dans l'action, j'étais contente de retrouver ma maxime favorite dans les mots d'une écrivaine de livre pratico-pratiques, comme "Quoi faire à la retraite?" Elle s'appelle Marie-Paule Dessaint et je ne conseille pas d'acheter son livre, un peu trop facile, un peu trop recettes et donc un peu trop cher. Je l'ai lu en bibliothèque, rapidement. Trop de tests qui ne mènent nulle part, un chapitre super important sur le sens de la vie mais qui ne répond pas du tout à la question. En pose plutôt. Alors, on se retrouve au même point. J'ai été surprise de sa pyramide de Maslow dans laquelle, dès le premier échelon, celui des besoins de base comme manger, se loger s'habiller, la survie quoi, elle inclut toucher et être touché et avoir des relations sexuelles! Wow, baiser serait aussi essentiel que d'avoir à manger? Me semble que c'était pas dans les autres pyramides, d'autant plus qu'on ne parle pas d'amour ici. L'amour est classé au troisième niveau de la pyramide. Au deuxième, pour ceux qui auraient oublié leur pyramide, il y a la sécurité, au quatrième, estime de soi et des autres et au top du top, l'accomplissement!

Alors, sans relations sexuelles, mon besoin premier, celui de la survie, ne serait même pas satisfait? Ne pas oublier qu'avant d'atteindre le niveau deux, il faut avoir satisfait le niveau un. Ouais, tout un programme...

Heureusement, je n'ai pas trop aimé le livre, alors je ne fais pas une confiance aveugle à son auteure.

Pour ce qui est de la faim, je contrôle. Je constate, j'observe et je contrôle. Pour ce qui est de faire l'amour, c'est compliqué, parce que ça implique de chercher et de trouver un partenaire et c'est vraiment une grosse job. Très grosse. Je remets à un autre jour.

Addendum: Je le savais donc  qu'elle écrivait n'importe quoi, Marie-Paule, malgré son Phd. Dans la vraie pyramide de Maslow, les relations sexuelles sont au niveau trois, avec l'amour!

mercredi 26 juin 2013

Moins déprimée

Je veux pas laisser trop longtemps un billet ayant comme titre "Déprimée"! Faudrait pas inquiéter inutilement les lecteurs/trices.

Je fais moins attention à mon alimentation et tout de suite, immédiatement, ça paraît dans mon poids. Heureusement que je me pèse tous les jours, je peux donc réagir rapidement.

Manqué l'entraîneur ce matin. J'y suis bien allée, je l'ai payé mais j'ai été incapable de rester. Ma fille, la mère de Petit-fils venait de m'appeler en pleurant. Petit-fils était emmené à l'hôpital par la garderie en ambulance. J'étais juste trop inquiète pour m'entraîner. Finalement, il avait enflé, surtout du visage et la garderie avait peur à à une allergie alimentaire. C'était pas ça, mais on sait pas trop c'était quoi. Il a pris des médicaments et il aurait désenflé. Je le constaterai de visu car il s'en vient ici. On va aller voir Hensel et Gretel et piqueniquer au parc Lafontaine. Ça a bien l'air que j'ai manqué mon entraînement pour rien.

Pas trop de raison d'être moins déprimée finalement, eheh! Mais je le suis et c'est ça l'important!

mardi 25 juin 2013

Déprimée

La soirée a bien été finalement. Je me suis rendue au parc Laurier, profitant d'une accalmie et j'ai vu le super spectacle de Zuruba, dirigé par notre professeur de djembé à Nanou la Terre et à moi, Martin! Ça valait la peine de braver la pluie. Ils sont juste fantastiques, dynamiques et si variés. Musique brésilienne avec tambours et baguettes. C'est pas ça que nous on apprend, mais j'avoue que ça m'a donné envie d'apprendre! Des gens de tout âge et tout gabarit qui jouent de ça (au djembé aussi il y a toute sorte de monde). Bon pour le moral.

Parce qu'il ne va pas trop,le moral. À un moment donné, faut arrêter de se cacher la tête dans le sable et de proclamer que tout va bien quand c'est pas ça la vérité. Je vais m'en sortir, je le sais très bien et j'ai déjà connu des épisodes semblables. Fait longtemps par exemple. Je connais les recettes. En espérant que les vieilles recettes marchent toujours, sinon, je vais en trouver des nouvelles. Je ne suis pas à bout de ressources, heureusement.

lundi 24 juin 2013

Vie plate

Je la trouve plate ma vie. Or, j'en suis totalement responsable. C'est à moi à changer cet état, cette situation, cette perception. Personne d'autre ne va le faire pour moi. Et des épreuves, des obstacles, on en a tous à un moment ou à un autre. J'écoutais une émission à la radio qui parlait des signaleurs, vous savez, les gens qui agitent des drapeaux près des chantiers de construction et qui nous font signe de passer ou nous indiquent les détours. On interviewait les personnes qui font ce métier. Et puis là, on entend un signaleur qui nous parle avec passion de son travail! Le plaisir qu'il avait à être là, dehors, pas capable de travailler à l'intérieur, par tous les temps, la satisfaction d'assurer la sécurité des gens, de leur sourire, la passion des chantiers, voir où les travaux sont rendus, y participer à sa manière en les protégeant. "Je ne voudrais pas faire autre chose et j'espère le faire longtemps."  Je trouve ça beau. La vie est plate si on la voit plate. Mais si vraiment on la sent plate, faut changer!

Voyager n'est pas nécessairement la solution. Si c'est une fuite, non.

Je n'ai pas de réponse très concrète, mais je cherche, à ma façon, en prenant des détours.

Yoga ce matin. Mon gym est ouvert. Bon.

Fait beau. J'ai la voiture. Faut en profiter. Je sais pas trop comment non plus.

Moi aussi, j'aimerais qu'on me prenne en charge, ne serait-ce qu'une seule journée. Ferait du bien. Qui me prendra en charge? Personne, Une femme libre, aussi bien t'en occuper toi-même!

Au moins, être utile.

dimanche 23 juin 2013

Un autre jour

Bon, faut en finir avec l'apitoiement. Ça ne sert pas à grand chose de mariner là-dedans trop longtemps. Brunch avec maman, mon fils de 33 ans (âge de la mort du Christ) et sa très jolie et charmante nouvelle femme. Peu de belle-mère peuvent se vanter d'aimer autant leur bru, parce que moi, cette fille-là, je l'adore! C'est même moi et mes filles qui avons convaincu mon fils d'enfin se marier. Il avait la trouillle. C'est lui qui a décidé tout de même, on n'a pas une infinie influence sur sa vie, mais quand même, on l'a fortement encouragé en ce sens. Et, bien heureusement, il a l'air vraiment heureux et elle aussi. Fiou! En plus, ma charmante belle-fille adorée a sa date d'anniversaire en même temps que la mienne, si c'est pas des atomes crochus prédestinés ça! Elle partait en France ce soir, chez des amis. Non, mais, comment ça se fait que tout le monde sauf moi, a des amis en France prêts à les recevoir gratuitement chez eux? Les gens font quoi pour se trouver des amis français si facilement? J'ai oublié de lui demander mais je lui ai souhaité bon voyage. Mon fils ira la rejoindre dans une semaine et ils feront alors un voyage d'amoureux (soupirs!).

Bref, je les aime ces enfants-là et tenez-vous bien, lecteurs de ce blogue, ils n'ont pas de problèmes!!! Incroyable, non? Un de mes enfants qui n'a pas de problème ou qui ne me confie pas son ou ses problèmes, béni soit-il!

Je demandais conseil à mon fils ou plutôt je me plaignais (je n'étais pas encore revenue à la période du positivisme, c'est ma chère Un autre prof qui m'y a ramenée, mais ce matin, j'étais encore dans le pauvre de moi et pauvre de ma et mes filles malade, frustrée ou en problème d'apprentissage, pauvres de nous, priez pour nous!).

Alors, je lui disais donc à lui et à sa femme et à ma mère aussi (mais pas certaine que ma mère entendait avec sa surdité et ses appareils pour malentendants qui soit ne sont pas là, soit lui jouent des tours) que je m'étais imaginé mes soixante ans (car ils s'en viennent! Je n'en reviens pas moi même) bien différemment. D'abord, je voulais déménager dans un tout petit mini condo 400 ou 500 pi carrés, neuf, dans les hauteurs et dans mon quartier actuel (centre-ville de Montréal). Alors ce petit repaire est un pied-à-terre et moi, je voyage, je reviens, je profite de petit-fils et des enfants un peu et je repars encore. Soixante ans en forme, je peux parcourir le monde. Et si je n'ai plus d'argent, je travaille à l'étranger, je deviens une mamy au pair ou une prof de français ou d'anglais ou je fais les vendanges. Rien ne m'arrête.

Mais tout est chamboulé par le retour à la maison de Dix-neuf ans, par som manque d'autonomie, par la psychose de Vingt-quatre ans et son nouveau diagnostic de schyzophrénie qui s'ajoute à celui de bipolarité. Mon univers s'écroule et du coup, je dois rester là pour m'occuper de tout ce monde qui a besoin de moi.

Et si tu partais quand même? me dit fils de 33 ans.

Tu habitues tout ce monde à dépendre de toi alors elles dépendent. Si tu n'étais pas là, elles devraient se débrouiller, pas le choix. Pars et tu verras bien. La malade est malade que tu y sois ou pas. La trouble d'apprentissage a des troubles d'apprentissage que tu sois là ou pas. Et la caractérielle fera des colères que tu sois là ou pas mais c'est pas toi qui aura à les subir.

Bon, c'est pas exactement ce que mon fils a dit. Je fais de l'interprétation un peu! Mais c'était pas mal l'essentiel du message.

samedi 22 juin 2013

Les yeux de ma fille

Je suis allée faire l'épicerie avec ma malade aujourd'hui. Une demande de sa part. Depuis qu'elle est sortie de l'hôpital et qu'elle ne fait plus de massages érotiques, ils sont bien pauvres. Le chum livre les journaux et elle a le minimum de bien-être, soit à peu près 600$ par mois. On est allées au Costco. Elle était jolie et maquillée, avec des faux-cils, mais ne portait pas de vêtements sexy, à ma demande. Tout se passait bien. Elle est au neutre mais fonctionne correctement. On remplissait et remplissait le panier. Au point de devoir aller en chercher un autre! On était rendues dans l'allée des pâtes et de la sauce marinara quand elle me dit doucement. "Maman, depuis que j'ai les nouveaux médicaments (injections pour sa schyzophrénie), des fois j'ai des problèmes avec mes yeux et là, j'en ai." Je la regarde, les yeux sont totalement révulsés, plus de couleur, que du blanc. Restons calme, Une Femme libre, restons calme. Tu es la Mère, la sage, celle qui sait, celle en qui on a confiance. Calme-toi, bon sang! "Peux-tu fermer tes yeux, ma Poulette?" que je lui dis de mon ton le plus normal. "Oui". Excellent! Alors, tu les laisses fermés et tu tiens le panier et je te guide. On va faire comme si tu étais aveugle.

J'appelle son chum et lui demande de venir en taxi, ma fille ne pouvant évidemment pas conduire. On arrête nos achats et on va se mettre en file à la caisse. "Je m'occupe de tout. Relaxe, chérie." Je la conduis à sa voiture (heureusement qu'elle a pu la retrouver!) "Tu t'assois dans la voiture, garde tes yeux fermés et écoute de la musique. Tout va bien aller. je m'occupe de tout. Profite du fait que je sois encore jeune et en forme!" Alors je mets tous les trucs dans la voiture et j'ai même le temps de retourner acheter ce qui manque.

Le chum arrive. Ils s'en vont, la voiture chargée. Ma fille a les yeux un peu moins révulsés. Comme c'est déjà arrivé, il y a des médicaments à prendre contre cet effet secondaire.

Et je suis de retour chez moi. Ça ne va pas si bien que ça, je trouve. J'ai beau vouloir être positive, aujourd'hui, c'est difficile. Évidemment, ça pourrait être pire. Mais mausus que ça pourrait aussi être mieux. Toute sa vie elle aura à prendre des médicaments qui ont des effets secondaires énormes et imprévisibles. Elle est toute jeune, elle est si jeune. Je souffre pour elle, je souffre avec elle. Je souffre.

vendredi 21 juin 2013

Poids

Quand un blogue qui parle de perte de poids tout le temps ou de temps en temps devient silencieux ou ne parle plus que d'autre chose, vous pouvez être assuré que la personne en question ne maigrit plus ou pire encore, reprend tranquillement ou rapidement du poids. C'est mon cas. Premier cas, pas le deuxième. Je ne grossis pas, donc, mais je suis toujours un peu sur le bord de...  prend une livre ou deux, la ou les reperd et on continue comme ça. Alors, mon objectif d'atteindre le plus haut de mon poids santé pour mon anniversaire est mis sur la glace et remplacé par celui de ne pas reprendre les dix-sept livres perdues depuis le début de l'année. J'en suis donc à cinq livres de plus que le plus haut de mon poids santé. 163 livres pour 5pi7 et je reste là. Pour l'instant. Mes grandes ambitions se sont calmées. On dirait que c'est toute ma vie qui s'est calmée et est en stand bye. Pas de voyage en vue non plus. Je fais de l'horticulture, sur balcon et en pleine terre chez mes amies. Hier, j'ai fait des transplantations et de l'élagage dans la cour de ville de L, j'ai beaucoup aimé me plonger les mains dans la terre, sans gants, être sale et heureuse! L voulait me payer et moi aussi je voulais la payer pour le bon temps que j'avais passé. Nous étions quittes!

Standbye pour ma plus vieille aussi. Elle est sortie de l'hôpital, j'en ai peu de nouvelles mais avant-hier dans la nuit, son chum la cherchait et m'a appelée. Elle n'était pas là et ne répondait pas à son cel. Elle a recommencé à fumer du pot et à s'habiller en pute. J'ai appelé l'hôpital pour laisser un message à son infirmier gestionnaire de cas. Et puis un autre au matin pour avertir qu'elle était rentrée. Si le chum ne la garde plus, elle va aller où? À suivre...

La plus jeune a de la misère à sa job de deux jours semaine. Tout est compliqué pour elle et ils s'en rendent compte. Ils veulent cependant l'aider au lieu de la mettre à la porte. J'ai fini par savoir la raison de son air perpétuellement déprimé et c'est la job. Elle se sent incompétente et a envie de lâcher. À suivre ça aussi...

Celle du milieu s'ennuie de son ancien emploi, une ancienne collègue qui est son amie lui a dit qu'ils la reprendraient si elle faisait les premiers pas. M'a demandé mon avis. Je sais tellement pas et c'est ce que je lui ai dit. À suivre ...

Quatre ans

Je n'ai pas d'amoureux depuis quatre ans. Il y a bien eu le monsieur-aux-jouets mais je ne l'entre pas dans les amoureux. Alors, quatre ans sans amoureux à prendre dans ses bras, à emmener dans son lit, à faire des confidences sur l'oreiller (mais ai-je déjà fait ça même il y a 4 ans? Me rappelle plus.) Quatre ans sans aller au restaurant avec son amoureux (bien que ça aussi, c'était rare avant). Quatre ans sans faire du sport avec son amoureux (bof! j'ai jamais jamais jamais fait aucun sport avec aucun amoureux). Quatre ans sans aller à la bibliothèque  avec mon amoureux (jamais fait ça non plus avant). Quatre ans sans faire de grandes marches avec l'amoureux (grandes, non, mais des marches j'en faisais avec Monsieur Relation, à petits pas, il marchait lentement cet homme, et avec Voisin aussi (il a déjà été un amoureux), et avec...  non, je ne me rappelle pas d'autre amoureux qui marchait avec moi). Quatre ans sans regarder la télé en pyjama avec un amoureux (jamais fait ça dans ma vie, normal, je ne regarde pas la télé). Quatre ans sans baiser (car baiser, ça, je l'ai fait et beaucoup et longtemps et souvent, pas assez souvent à mon goût mais assez souvent pour avoir emmagasiné du baisage pour plusieurs années, bonne chose de faite!), quatre ans sans lire ensemble (avec R, on lisait la Presse le samedi matin, avec café croissants et nos enfants qui regardaient les Petits bonhommes à la télé à côté de nous, très beau et tendre souvenir). Quatre ans sans faire du camping (quatre ans! Vingt ans plutôt! C'était avec R le camping et c'était fantastique. Je ne faisais rien sauf m'occuper des enfants et lui, il était si heureux. Petit café tout prêt en sortant de la tente et puis faire l'amour le soir dans notre sac de couchage double, discrètement, en surveillant que les petiots dormaient bien dans le leur et jouir sans bruit en sentant l'odeur des pins, quel bonheur!). Quatre ans sans me soucier de séduire (bon, la séduction, c'est la vie, je sais et c'est pas vrai que je ne suis jamais là-dedans, mais ça a moins d'importance, ça ne dicte plus mes comportements et du coup, je suis plus libre). Quatre ans sans Réseau contact (quelle délivrance! Pour le moment, je ne dis pas que je n'y retournerais pas, mais pour le moment, très bien comme ça.)  Quatre ans sans voyager avec un homme (mon dernier voyage a été avec Monsieur Relation, un désastre qui s'est soldé par la fin de notre couple.  Avec Voisin aussi, notre petit voyage à Québec avec sonné la fin de notre relation amoureuse qui s'était éventuellement transformée en amitié. Les plus beaux voyages ont été avec R, voyages familiaux avec notre marmaille adorée. Avec M, j'ai parcouru l'Amérique du Sud pendant six mois, souvenirs incroyables de jeunesse, de montagnes et de lamas!)

jeudi 20 juin 2013

Mélissa

Elle est à Manille avec toute sa famille pour l'adoption de leur nouvelle petite fille. C'est beau à lire. Très touchant. Bien écrit. On s'y croirait avec elle. Bien partie cette adoption. Aucun signe de trouble de l'attachement. La petite a été bien préparée. Les parents ne s'attendent pas à des miracles et à des sourires perpétuels. Quand ils voient que la petite est désemparée par les sorties, ils les diminuent. Du tourisme, ils en feront une autre fois. La petite cherche le contact physique.

Ma fille à moi, celle qui a une maladie mentale aujourd'hui (deux, avec le nouveau diagnostic de schyzophrénie), celle qui a des troubles graves de l'attachement, ma fille refusait tout contact physique de ma part. Avec les étrangers, elle était extrêmement affectueuse. Elle avait quatre ans et demi et voyait à tous ses besoins, toilette, habillement et nourriture. Elle m'évitait et s'accrochait à tout le monde sauf moi. En fait, on pouvait croire que je la maltraitais car elle semblait avoir peur de moi (devant les autres, pas en privé). Même mon père, mon père à moi, qu'elle bécotait et auquel elle s'accrochait, a eu des doutes. Quand j'ai insisté pour la toucher, la prendre, la materner, elle a rapidement trouvé la façon de m'éloigner: faire pipi. Après que le divan ait été aspergé, je me suis en effet tenue plus loin.

Aucune régression.

Des colères extraordinaires et extrêmement longues. Épeurantes un peu. Pas des colères d'enfant qui font rire. Non. Une rage profonde et exacerbée. Déclenchées par rien du tout.

Se détacher et se mettre toute nue dans la voiture en hiver en hurlant parce qu'elle veut une orange et que j'ai apporté des pommes. Je m'en vais au travail et je suis en route vers la garderie. Sa jeune soeur (celle qui a un enfant aujourd'hui) est là à côté dans son banc d'auto et assiste à la scène. Elle n'a pas eu une enfance facile elle non plus à cause des graves problèmes de sa soeur. Et ces sessions de je crie et je me mets toute nue étaient fréquentes.

Deux heures à deux heures et demi de cris et de pleurs avant de s'endormir le soir, tous les soirs, toutes lumières allumées (peur panique du noir), pendant au moins six mois. Et aucun moyen de l'approcher, ne l'oublions pas. Je couchais sa soeur qui avait besoin de sommeil dans mon lit et la  portais dans son lit une fois la plus grande endormie.

Elle a passé le premier été pieds nus. Impossible de lui faire mettre des sandales ou des souliers, impossible de lui donner la main sous peine de crise majeure. Je le faisais pour traverser les rues malgré les hurlements. J'étais en liste d'attente partout pour avoir de l'aide. Heureusement ou malheureusement, dans ces cas-là, quand on raconte son désarroi, apparaissent tout à coup plein de parents dont on avait jamais entendu parler dans la mer de joies et de fleurs de l'adoption, des parents qui en arrachent comme nous et qui nous conseillent adéquatement.  J'appelais une maman adoptante de Québec à mes frais, un docteur qui en avait bavé et en bavait encore avec son garçon adopté. Elle ne veut pas mettre de souliers? Laisse-la faire. Elle ne veut pas donner la main? Laisse-la faire aussi. Elle ne va pas te perdre, c'est une enfant intelligente. C'était vrai. Elle nous suivait de loin dans les centres d'achats, pieds nus, et ne nous a jamais perdus, son frère, sa soeur et moi.

Je pourrais donner des pages d'exemples comme ça, en écrire un livre, Ysengrimus me l'a d'ailleurs demandé.

L'adoption de Phybie présentera des défis, car la vie en présente, mais pour l'instant, ça augure bien. Et comme ses parents sont réalistes et bien préparés, ils feront face aux défis.

J'étais beaucoup moins bien préparée qu'eux. D'abord, il y a avait cette impression généralisée que l'adoption ne peut qu'apporter un immense bonheur. Aucune mise en garde de personne. Un jardin de roses et l'amour et le temps viennent à bout de tout, voilà le message que j'avais reçu. Pas vrai. Et ensuite, ma première adoption en avait été un, jardin de roses! La petite était malade mais la médecine et mes bons soins et mon amour lui avaient fait recouvrer la santé. Valorisant!

Alors je ne m'attendais pas du tout au drame de ma deuxième adoption.

mercredi 19 juin 2013

Pour Mijo!

Je ne savais pas trop comment parler de moi, moi, moi mais Mijo qui mijote me propose une formule simple et concrète soit l'apparence. On est son corps, on est ses vêtements et ses ongles et ses oreilles et ses cheveux et ses chaussures aussi, elle a bien raison Mijo qui s'est mise à la course à pied pour pouvoir se permettre de savourer sans culpabilité les petits pains chauds qu'elle prépare!

Alors, tadam, je révèle tout de mon apparence! Parce que oui, ça a de l'importance même si on a l'impression que ça en a pas, ça en a, c'est ce qui frappe en premier, ce qui séduit ou rebute. Aller au-delà des apparences, me disait ma mère, un conseil qui s'est révélé utile.

D'abord, vêtements. Quand je suis déménagée il y a  quatre ans, j'ai élagué en grande. J'ai encore peu de vêtements, normal, j'en ai pas acheté! Je n'en souffre aucunement, bien au contraire, ça me simplifie tellement la vie! J'ai maigri oui, mais de 17 livres, pas de cinquante, alors pas eu besoin d'en acheter de nouveaux. Je suis grandement dans ceux que j'ai et c'est agréable. Je mets maintenant une ceinture à mes pantalons.

Ongles, deuxième item. Courts et pas vernis. Je sens que Mijo est déçue d'avoir demandé et la déception va perdurer dans les items suivants. Pauvre Mijo!

Oreilles. Cachées par mes cheveux. Boucles d'oreilles en permanence sinon je me sens nue. Je les perds souvent alors mes amies m'en donnent d'autres.

Cheveux. Naturels mais je vais les teindre avec une teinture semi-permanente écologique. J'ai peu de cheveux gris en fait, très peu. C'est ma Dix-neuf ans qui les a coupés! Je lui ai dit de faire ça un peu croche pour que ça ait l'air de venir d'un salon et c'est très réussi à ce niveau!

Chaussures. J'en ai quand même pas mal. C'est que j'ai les pieds archi-sensibles et que la plupart des chaussures me blessent les pieds. Je fais de nouveaux essais avec espoir de confort mais souvent. ça ne marche pas.

Au moment où j'écris, j'ai des baskets aux pieds, des pantalons de gym noirs, un tshirt noir et une veste de gym noire, boucles d'oreilles multicolores.

Voilà! Ça te va Mijo?

mardi 18 juin 2013

Moi

Je vais essayer d'écrire un billet sans parler une seule fois de mes enfants. Bon exercice parce que je me retrouve avec pas grand chose à dire alors que je pourrais écrire des pages et des pages si je parlais de ma progéniture.

Moi, moi, moi, donc.

lundi 17 juin 2013

Adoption, attente et questionnement

L'adoption internationale est vraiment devenue un chemin de croix. Des attentes interminables (mais qui finissent par se terminer, fiou!) et moins d'enfants adoptables qu'avant. Les futurs parents souffrent, calculent, s'inquiètent et se demandent si un jour, ils auront enfin le bonheur de fonder une famille. On compâtit certainement avec cette angoisse et cette souffrance, car ça en devient réellement une, tellement l'attente tue. Certains lâchent prise, d'autres s'accrochent. Il y a ce besoin de réconfort entre parents qui attendent, de support, d'écoute, même s'il n'y a rien à dire finalement sauf répéter encore et encore que c'est dur et qu'il n'y a pas de nouvelles.

Et puis un jour il y en a et l'attente est oubliée?

Je ne sais pas. Ma première adoption a eu lieu il y a vingt ans et il n'y en avait pas d'attente. En fait, les enfants, très nombreux, étaient officieusement proposés avant même que le parent soit évalué! Quand j'ai adopté la première, c'est l'orphelinat qui m'a téléphoné six mois plus tard pour m'informer que sa soeur venait d'arriver à l'orphelinat et qu'ils me la "réservaient" mais que fallait que je me dépêche de me faire réévaluer parce que la petite était prête à partir. Trois mois plus tard, j'allais la chercher. Il s'est avéré que ce n'était pas la soeur de la première, mais là, c'est une autre histoire!

L'idéal, et on le sait tous, c'est évidemment que les enfants ne soient pas abandonnés et qu'ils puissent vivre heureux dans leur pays et leur famille d'origine. C'est le but à atteindre. Abandonner un enfant à cause de la misère est un scandale. Abandonner un enfant parce que c'est une fille et qu'on a droit qu'à un seul enfant qui se doit d'être un garçon en est un autre. Il y a des scandales derrière l'adoption internationale. Le parent adoptant n'en est pas responsable, évidemment. Et quand un enfant est en orphelinat, il faut l'y en sortir et lui donner une famille, absolument. Chaque enfant a droit à une famille. Mais chaque famille a-t-elle droit à un enfant?

dimanche 16 juin 2013

Été

J'ai parfois l'impression que l'été me passe sous le nez. Pas vrai pourtant. L'été, c'est l'ici maintenant. Hier, on y était tout plein. Yoga dehors dans l'herbe, quelle merveilleuse idée de notre prof! Tout est différent quand on a vue sur le ciel et vue on avait, on était sur le toit du gym. J'adore habiter la ville. Tellement de choses à faire tout le temps, trop, impossible de tout faire, avant ça me frustrait, ça m'a pris du temps à apprendre à me plonger dans ce que j'avais choisi au lieu de regretter ce que je manquais! Mais j'ai appris. Appris également l'ouverture à l'imprévu, l'adaptation rapide (mais ça, je savais déjà, j'étais réputée pour essayer les programmes nouveaux et les élèves différents, étranges ou à défis étaient systématiquement placés dans ma classe!) et les yeux grand ouverts pour ne pas rater l'occasion qui se présente.

La mère de Petit-fils m'appelle dès le cours de yoga fini. Elle me dit des niaiseries dans lesquelles je comprends rapidement qu'elle veut se débarrasser de son fils. Pas de problème. Ajustement immédiat. Petit-fils arrive et on s'en va au festival Eurëka. Il ne sort jamais Petit-fils alors il trippe, veut tout voir, toucher, est hyper-excité, pas excité fatigant, rare qu'il me fatigue cet enfant, juste enthousiaste, bien plus enthousiaste que mes enfants à moi qui étaient gavés de culture et d'activités. On y passe la journée, il est fatigué et moi encore plus, mais ne veut pas quitter. On part avec la promesse du restaurant, on meurt de faim tous les deux, moi me refusant toujours à acheter les cochonneries en vente un peu partout et ça il le sait, il va bien demander mais sait que la réponse sera non et ne s'en formalise pas. Il la connaît sa grand-mère granole et économe!

On rejoint Dix-neuf ans qui a fini de travailler au gym et on prend rendez-vous dans notre petit restaurant indien de l'Inde du Nord, avec la famille au turban qui nous sert et nous reconnaît. On mange en vitrine, assis sur des coussins. Petit-fils refuse de toucher à quoi que ce soit, ben coudons, mes enfants à moi étaient tellement pas comme ça, lui, s'il ne connaît pas, il ne goûte pas! Mais il est content de l'atmosphère et j'obtiens assez facilement sa collaboration pour le calme et parler doucement.

Je vois bien que le petit est épuisé et qu'il ne pourra jamais nous accompagner aux Francofolies. Je me souviens qu'il a une mère et je la texte pour qu'elle vienne le chercher. "Maintenant????" avec quatre points d'interrogation est sa réponse. Dans une heure, fût la mienne. Elle est arrivée, pas trop contente, a brassé son lavage (elle le fait chez moi) et pris son fils avec elle, pas patiente. À la course comme d'habitude. "Dépêche-toi!" qu'elle lui a dit. Ben coudons, c'est ça qui est ça.

Soirée francofolienne avec petit verre de porto pour moi et un drink pour ma fille au Monument National. On est avec des amis de mon âge et de l'âge de ma fille. Le fun de sortir en gang. Revu Zaho, très bonne! Parlé, jasé, socialisé.

Une bien belle journée.

Le restaurant indien et le porto ne favorisent absolument pas la perte de poids. Pas de miracle. Je ne perds plus rien, je maintiens et pour l'instant, c'est correct. Plus certaine d'atteindre le plus haut de mon poids santé pour ma fête cependant. Je vais réévaluer tout ça. Tant que je ne prends pas de poids, ça va. Pour l'instant.

Pas trop de pression. Du plaisir. Il m'en faut. Un jour à la fois.  Qui peut mieux prendre soin de moi à part moi? Je dois être ma première priorité et c'est comme ça. Je ne peux régler les problèmes de tout le monde.

Ce matin, on va probablement aller bruncher avec ma mère. Je n'ai pas envie de voir la mère de Petit-fils. Il ira chez son père le petit, c'est la fête des Pères. C'est sa mère qui a l'auto, mon auto. Je commence à ressentir une frustration envers ça aussi. Difficile d'avoir accès à ma voiture. Pas normal.

jeudi 13 juin 2013

Paniers bios Équiterre

M'abonne? M'abonne pas? J'étais abonnée il y a trois ans et j'ai été amèrement déçue. Des patates, encore des patates et même des patates de l'année précédente. Peu de variété, pas de brocoli, de tomates, de verdures. Plein de radis noirs dont je ne savais que faire et que je me forçais à manger. Patates, carottes et radis noirs...  le tout noyé dans la terre.

Je fais quoi? J'aime beaucoup l'idée, le bio est un incontournable pour moi, je changerais évidemment de ferme, il y a de nouveaux points de chute.

J'ai déjà un jardin sur le balcon, fines herbes, tomates et compagnie...

Mais recevoir des légumes, c'est manger des légumes, je ne suis tellement pas gaspilleuse et plus on en mange, mieux c'est! Un été légumes, c'est bien. Essayer des nouvelles variétés me plaît aussi, pourvu que ce ne soit pas des radis noirs!

Je branle dans le manche. Je déciderai demain.

Tôt

L'été, j'ai moins besoin de sommeil et j'adore ça. Je me couche vers minuit mais suis fraîche et dispose à six heures du matin et tout habillée avec mon café à six heures et quart. Du coup, la journée est longue, productive et .... ensoleillée, yé!

Ma fille semble vraiment mieux. Elle a perdu l'ordonnance de ses médicaments. Bon, ne paniquons pas. Sa visite de suivi à l'hôpital est cet après-midi. On lui en fera une autre. Et son médicament principal, celui contre la schyzophrénie et les voix,  est injecté une fois par mois, alors elle est correcte pour celui-là.

Elle est venue chercher toutes ses choses, toute seule, et c'est elle qui conduisait. Efficace et rapide, tout s'est retrouvé dans la voiture le temps de le dire. Le chat l'a reconnue et lui a fait des mamours. Ça m'a surprise. Je connais peu les chats. Celui-là est bien sympathique. Je le gardais à reculons et uniquement pour rendre service à ma fille mais je n'ai pas trouvé ça trop pire, et ma plus jeune l'adorait et couchait avec.

Je me sens cependant plus libre sans chat. Comme Dix-neuf ans ne travaille que deux jours, on va s'organiser (elle ne le sait pas encore) des petits voyages où on n'a pas besoin de voiture (je la prête à Vingt-deux ans pour son travail qui est loin), peut-être New-York en train ou bien seulement Québec, j'adore Québec, c'est une ville magnifique!

mercredi 12 juin 2013

Sahée

Elle ne veut pas de commentaires. Elle en a assez et l'exprime avec éclat. Moi, je pense qu'elle doit être lue. Je la suis depuis longtemps, alors qu'elle n'avait pas d'enfants encore. Elle en a aujourd'hui trois. Elle a eu un grave accident jeune qui lui a laissé des séquelles. Elle se bat avec ça, avec rage et souvent avec bonheur. Et c'est une mère extraordinaire, flyée, un peu folle, juste assez pour que le quotidien soit intéressant, jamais assez pour qu'il soit insécurisant, ça doit être bien plaisant d'être sa fille!