jeudi 14 janvier 2010

Solidarité

Aujourd'hui, je ne mangerai pas. Par solidarité pour Haïti. Très partielle, ma solidarité. Je vais boire tant que je veux, alors que je sais que de l'eau potable, ils n'en ont pas...

mercredi 13 janvier 2010

Drames

Il y a cet affreux nouveau drame en Haïti. Et il y a le drame de Dix-neuf ans, qui dort supposément, dans mon lit, mais que j'entends parler au téléphone, tout probablement avec son chum. Elle m'a appelée en gros sanglots tôt ce matin "Viens me chercher!" Après m'être assurée que le bébé était en sécurité (et elle aussi, mais ça je n'en doutais pas), je lui ai dit que je la rappellerais dans une demi-heure. Quand je suis allée la chercher, j'ai eu la surprise de la voir arriver seule, sans le bébé. Là, ça m'a inquiétée. Elle n'était pas inquiète du tout, elle. Supposément que son chum l'avait empêchée de l'emmener, mais avec une petite enquête, j'ai compris qu'elle le lui avait laissé. Elle est épuisée. Il lui a dit qu'elle était encore plus folle que sa soeur et qu'elle s'habillait comme une pute. Elle ne le lui pardonnera jamais, me dit-elle. C'est fini. Et toi, tu lui as dit quoi? "Je lui ai dit qu'il est un paresseux fini!"

mardi 12 janvier 2010

Projets

Il fait soleil. Je suis encouragée dans mes entreprises. Je songe à aider ma Dix-neuf ans à se loger. Elle vit dans un taudis, ce qui ne me dérangerait pas une miette si elle était seule ou seule avec son chum. Mon premier logement était pas mal taudiesque aussi et je m'y suis follement amusée! Mais là, il y a petit-fils. Évidemment, il ne le sait pas encore que les murs sont à la veille de dégringoler. Mais la salle de bain est trop décrépite pour qu'il puisse y être baigné, la cuisine n'a aucun comptoir et puis il n'y a même pas de place pour une table de cuisine! Les parents mangent assis sur le divan depuis toujours, le bébé dans sa chaise haute. Mais de quoi je me mêle? Pourquoi devraient-il faire comme tout le monde? Ils ont donné leur nom dans des coopératives d'habitation, ce serait l'idéal pour eux.

Pour ce qui est de la forme et de la perte de poids, je le sais que je vais réussir. Certaine. Faut travailler et il faut aussi accepter d'avoir faim. Pas tout le temps mais de temps en temps. Discipline, rigueur= succès et fierté. Une de mes lectrices vient de m'écrire son parcours. Une battante qui a perdu cinquante-huit livres. Elle m'a donné plein de trucs. J'adore.

La Floride? Plus certaine d'y aller. Les billets sont horriblement chers. Je décide aujourd'hui.

Travailler? J'y songe sérieusement et puis il va bien falloir si je décide d'aider ma fille à se loger.

Yoga? J'y vais ce soir. Un professeur masculin de mon âge que je trouve absolument fantastique, humain, accessible, original.

La Chine? Je suis allée à la librairie Ulysse pour me procurer un guide de voyage. Plus de soixante dollars. Pas acheté. J'irai en chercher un (ou plus!) à la bibliothèque. Ça me fait penser que je ne suis pas encore inscrite à la Grande bibliothèque. À ajouter à ma liste.

Quinze ans vit un stress vraiment intense. Compétition de cheerleading dimanche. Cette fois, si elle se trompe, tout le groupe va en souffrir. Elle est à la base de la pyramide. Pauvre poulette! Des fois, je voudrais donc qu'elle me donne une partie de son fardeau. Tellement pas facile pour elle! Pas juste.

Je voulais m'ajouter comme défi 2010 de lire un livre par semaine, j'ai trouvé ça dans un blogue très intéressant dont je vous reparlerai. Mais non, c'est trop. L'année prochaine...

lundi 11 janvier 2010

Beignes à la crème

Mauvaise journée. Bien partie pourtant. Yoga ce midi. Difficile. Fière d'être passée au travers. Pas trouvé de billets potables pour Fort Lauderdale. On y va pour la relâche. Chez maman. Ça fait des jours que je ne trouve pas. On emmène une amie de Quinze ans en plus. Tout le monde attend après moi. Pression. Suis allée à une agence de voyages finalement. Il n'a rien trouvé de plus que moi mais il va me rappeler demain. J'aurais dû promettre le voyage après m'être informée des billets plutôt qu'avant. Ce qui est fait est fait. Hier, je suis allée faire l'épicerie avec Quinze ans. Grave erreur. Je deviens gaga un peu avec l'âge. Elle a mis des beignes dans le panier, sans gras trans, m'a-t-elle précisé. Je n'ai rien dit. Et puis du nutella aussi. Des biscuits, deux sortes. Ce soir, elle n'était pas là. Je m'inquiétais je ne sais même plus pourquoi. La Floride, la Chine, la fille-pas-là (mais non, quand même, elle était à son cours de danse). J'avais mangé santé toute la journée. J'ai fini la bouteille de vin, il en restait trois verres à peu près. Je n'ai pas osé ouvrir le Nutella, même si j'avais le goût, si le pot avait été ouvert, là, j'aurais pu voler une cuiller ou deux sans que ça paraisse. Mais j'ai pris un beigne, et puis deux... ensuite j'ai regardé le nombre de calories, 250 calories par beigne. Bousillée ma journée. Déprime. Et puis et surtout, je suis fatiguée, tellement fatiguée. Manque chronique de sommeil. Insomnie débilitante. Je suis tellement épuisée que je vais dormir cette nuit, j'en suis persuadée.

Il y a beaucoup plus que des beignes dans ce billet. Il y a une femme qui va faire un voyage et qui va ensuite orienter sa vie pour être utile à la société. Je ne suis pas faite pour la retraite. Je m'y enlise. J'en sortirai.

Efficacité

Des listes, de l'organisation, de l'action. Je suis là-dedans. C'est fou comme un projet voyage, c'est fou comme un projet tout court, structure l'existence. Finie la procrastination. Allô l'énergie.

vendredi 8 janvier 2010

Dix livres

C'est ce que j'avais réussi à éviter de prendre l'année passée dans le temps des Fêtes en m'inscrivant aux Weight Watchers deux semaines avant Noël. J'avais été fine et prévoyante. Pas cette année. Je me retrouve donc avec cet excès de poids aujourd'hui même, le huit janvier. Que je vais perdre, que je vais perdre.... l'expérience me dit cependant que, si ça se prend si rapidement, il est plus long de reperdre. Et puis, je suis portée un peu trop à attendre après le "Défi 30 jours sans sucre" pour régler tous mes problèmes. Il est dans dix-huit jours ce défi. Faut que je me reprenne en mains avant, sinon, je vais y arriver avec encore plus de kilos excédentaires.

Commençons par me réinscrire au yoga aujourd'hui même. Je sais, ça devrait déjà être fait mais ... je procrastine. Je marche minimalement vingt minutes par jour, ça, c'est une routine installée, sans aucune douleur dois-je dire. Et une fois partie, bien rare que je me limite à vingt minutes. Le yoga, là, c'est plus dur, plus contraignant, mais je suis fière de moi quand j'y vais.

Pour la diète..... ouais. Je ressors mon carnet Weight Watchers et je recommence à calculer. C'est certain que ça marche. Pour maigrir, il faut dépenser plus de calories que l'on n'en consomme. C'est mathématique. Le problème, je le connais. Quand je paie et que je vais aux réunions, je me tiens exactement aux points alloués et ça marche. Ça demande des efforts évidemment, on n'a rien pour rien, mais j'ai payé et je ne veux pas gaspiller mon investissement. Tandis que quand je fais le régime par moi-même, je ne calcule pas toujours les points, il y a du laisser-aller parce que je peux me reprendre ... demain.

Pour ce qui est du fameux prétexte du métabolisme qui ralentit en vieillissant, ça aussi, ça peut se vaincre. J'en ai pour preuve notre amie J, que je n'avais pas vue depuis presque deux ans et que j'ai retrouvée rajeunie, musclée et amincie. En fait, J est une femme qui a bien de la misère à jeter et à donner et elle s'est mise à faire un grand ménage et a découvert dans des malles des vêtements qu'elle portait à vingt ans. C'était l'âge des jeans alumettes, ceux qui étaient tellement ajustés qu'on les montait avec une fourchette! Cette intrépide de J a décidé qu'elle allait rentrer dedans à cinquante-six ans. Elle avait toujours été grande et mince mais avait bien pris vingt livres depuis son adolescence (ce qui est bien peu si je compare à moi, ne comparons pas...!) Son mari voulait aussi perdre du poids. Ils se sont bien encouragés et ils y sont arrivés! Quand on veut, on peut. Elle nous à reçues (une gang d'amies de filles qui se connaissent depuis au moins trente ans) avec ses petits jeans des années soixante-dix sur le dos, la belle J,très fière d'elle! Non seulement on ne devrait pas grossir en vieillissant, mais la minceur est un gage de longévité et de vie active. On ne lâche pas!

mardi 5 janvier 2010

Angoisse maternelle

Pourquoi, quand Quinze ans est je ne sais pas trop où et je ne sais pas trop avec qui et qu'elle ne répond pas à son cellulaire, pourquoi je me fais des scénarios d'épouvante qui me serrent la gorge? Pourquoi je me sens physiquement mal? Elle est certainement la personne la plus précieuse de ma vie. Je voudrais seulement qu'elle soit rentrée et en sécurité tout de suite et maintenant et je ne peux penser à rien d'autre. Aucune logique. Juste l'angoisse.

lundi 4 janvier 2010

Enfant gâté

J'ai finalement vu "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan. Le jeune était en pension avec ma plus vieille, à St-Donat, chez les religieuses, on le connaît donc "personnellement". Il quittait régulièrement le pensionnat pour aller jouer dans des films. Le milieu cinématographique, il connaît depuis longtemps! En tant que vedette, il avait un statut particulier sur les plateaux de tournage et à l'école aussi. On lui passait bien des caprices.

Dans le film, qui a des qualités cinématographiques indéniables et qui mérite ses prix, il déteste sa mère. Or, dans le film toujours, sa mère est une monoparentale qui se lève à tous les matins à cinq heures pour aller gagner la vie du petit chenapan, qui le conduit encore à l'école et fait son lavage et son souper. On croirait qu'il pourrait avoir un minimun de reconnaissance. Pantoute.

Il la traite comme la dernière des dernières. Il n'a jamais été battu, ni négligé. Il a été gâté, c'est lui qui le dit et il le reproche à sa mère! Elle aurait dû savoir mieux.

Les enfants qui ont été maltraités, eux, (je les connais, j'en ai eu en famille d'accueil), recherchent l'amour de leur parent, le quêtent, font des pieds et des mains pour l'obtenir.

Il n'y aurait pas une demi-mesure? Va-t-il réaliser plus tard qu'il se plaignait le ventre plein? Possible. L'adolescence est un âge ingrat. Moi non plus, je n'aimais pas trop ma mère à cet âge-là. La différence, c'est que je n'aurais jamais osé le lui dire! Et ça passe, et on découvre qu'on a eu des parents formidables (ou pas, mais ça, c'est une autre histoire....)

dimanche 3 janvier 2010

Vieux cochon

Évidemment, les ados ne font pas ce que l'on veut et c'est seule que j'affronte ma montagne et on peut vraiment parler d'affrontement avec la neige et le vent! Je prends Mont-Royal en descendant et m'arrête au café-pâtisserie au coin de St-Urbain "Autour d'un pain" où on vend des carambars!, moi qui pensais qu'on n'en trouvait pas à Montréal. Je m'attable avec mon café au lait à la seule table libre, toutes les autres étant fort curieusement occupées par des jeunes femmes solitaires. Plaisir de la chaleur du lieu et du café. Un homme de mon âge reluque à la fenêtre. Il entre. Où va-t-il s'assoir? Il a déjà fait son choix, c'est évident. Il dépose sa serviette sur la table de la plus jolie jeune femme de la place, plongée dans son roman, sans lui demander la permission, rien. Il met son manteau sur la chaise en face d'elle et va se chercher un café. Au retour, il essaie d'engager la conversation, mais la jeune fille soupire et lui tourne le dos ouvertement. Sa chaise est maintenant dos à la table. J'ai le fou-rire (que je cache évidemment!)

Pas découragé, l'homme s'arme de son café et de son manteau et se dirige vers la deuxième jeune fille la plus près (remarquez qu'il doit me contourner pour le faire!). Là encore, il s'assoit et s'installe sans rien demander, la place est libre, il la prend. "Sorry, I'm waiting for a friend" s'exclame la jeune asiatique. Cette fois, il est fâché "I'm waiting for a friend, I'm waiting for a friend...." marmonne-t-il, l'air enragé en reprenant café et manteau. Comme il passe devant moi, je lui offre une place étant donné que j'achève mon café au lait. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête, (pense-t-il que je puisse être intéressée à ce grossier personnage?) mais il me répond le plus bêtement possible. "Non merci, je me débrouille très bien." Et je lui réponds avec mon plus beau sourire. "Vous vous débrouillez très bien? Je ne trouve pas moi. " La première jeune fille, celle au livre, se retourne alors vers moi, hilare, et me fait le signe de la victoire. Connection. Je finis ma gorgée et je quitte, laissant le triste sire à ses malversations malsaines.

Forme et culpabilité

Je n'ai pas bougé pendant les vacances. Sans culpabilité. Et j'ai mangé des sucreries et de la tourtière et j'ai été reçue et j'ai reçu aussi et j'ai bu du vin, du bon vin. Sans culpabilité. J'ai pris du poids. Sans culpabilité. Je suis rouillée. Sans culpabilité.

Absolument!

Parce que je sais que toute bonne chose a une fin. Et la fin est aujourd'hui et même hier. Car depuis hier, j'ai recommencé à marcher. Demain, je reprends le yoga. Pas encore décidé à quelle école. J'en essaie une nouvelle? La meilleure des meilleures, c'est Iyengar sur l'avenue Mont-Royal, c'est ce que je dis à tout le monde et je le pense vraiment. Mais c'est .... dur! Sérieux, rigoureux. Pas de rigolade. Je sais que c'est bon pour moi. Un peu de courage. Je vais m'inscrire à un cours par semaine là. Et en illimité à une autre école. Avec de la marche en plus, j'ai promis à une amie de marcher tous les jours, promesse du jour de l'An que nous tiendrons ensemble, elle avec une cassette d'exercices dans son salon, moi dehors dans le froid de l'hiver. Marche et yoga= forme rapidement retrouvée vu que pas vraiment perdue en plus.

Pour ce qui est du poids, ouais! ça c'est toujours plus difficile. Je commence mon Défi sans sucre à la fin du mois, ça devrait vraiment être aidant. Alors, c'est un départ! Aujourd'hui, promenade rapide à la montagne, ma montagne à moi, si près et si belle. Très fréquentée le dimanche la montagne. J'attends que Quinze ans se réveille et on part.

vendredi 1 janvier 2010

En paix

C'est comme ça que je me sens. Et libre. L'année dernière à cette date-ci, j'étais dans le bardas, le doute et l'incertitude, la maison à l'envers, les locataires qui me marchaient sur la tête, les escaliers à déneiger, les peintres à trouver, un des logements d'en haut vide, la maison à vendre. Et me voilà dans mon petit condo douillet et tranquille, sans responsabilités écrasantes de propriétaire. C'est une immense liberté, un souffle de vent frais, une tranquillité appréciée, chérie, savourée.

Tout était possible l'an passé mais je ne le réalisais pas, écrasée que j'étais par mes responsabilités.

Tout est possible maintenant et je le réalise.

Satisfaction.

jeudi 31 décembre 2009

Recevoir

J'aime recevoir dans ma nouvelle demeure. Et pourtant, ma cuisine est mal équipée. Deux ronds seulement, un grand four qui ne marche pas alors j'en ai un petit. Mais rien de dramatique ou d'impossible. Hier, un grand couscous à la mijoteuse, rien de plus simple, tout le monde content, du vin, la conversation qui coule. Voisin était là, resplendissant. Amoureux. La nouvelle femme mariée qu'il a rencontrée dernièrement. Elle n'était évidemment pas avec nous, mais avec son mari. Invalide le mari. Pour Voisin, c'est une situation idéale. Ce n'est pas lui qui dit ça, mais moi qui le pense. Il est vieux garçon et couche avec ses chiens. Une femme au quotidien, ce serait probablement trop pour lui. Mais une femme occasionnelle qu'il peut aimer, car il a besoin de sentiments, Voisin, c'est parfait. C'est un grand romantique. Ça faisait quinze ans que la dame n'avait pas baisé. Le mari n'est pas au courant donc le mensonge fait partie de la relation. Ils viennent de passer deux jours merveilleux ensemble, elle avait dit qu'elle était chez son frère à Québec et le frère était donc dans le coup. Quand le mari appelait, le frère répondait et elle rappelait sur son cellulaire. Je serais vraiment pas douée pour la tromperie, je me mélangerais très rapidement dans mes mensonges, je pense! Mais Voisin est heureux et madame aussi, me dit-il. Et le mari, qu'elle aime toujours et dont elle s'occupe bien, ne souffre pas vu qu'il n'est pas au courant. Le meilleur des mondes? Je ne sais pas. J'ai comme un léger malaise, comme à chaque fois que le mensonge est impliqué. Pieux mensonges, disait ma mère. On ne doit pas tout dire. Là, je suis bien d'accord, on ne doit pas tout dire. Il y a des paroles qui font souffrir, qui créent des blessures ou ouvrent des plaies. Communiquer est un art et se taire en est tout un aussi. Simples les relations humaines? Non!

Hier, tout me semblait idyllique et pourtant, c'est ma fille à moi qui a été blessée. Alors qu'elle était à l'ordi avec le fils de Voisin, je raconte qu'elle n'aime pas trop le cheerleading et bla bla bla. Dans mon autre maison, elle aurait été loin et n'aurait rien entendu, mais dans un petit condo tout est près et elle a l'oreille fine, donc elle m'entend. Je ne croyais vraiment pas révéler des secrets importants de sa vie privée et pourtant, c'est ainsi qu'elle l'a perçu. Quand les gens partent, elle me dit que je ne l'ai pas respectée et que je n'avais pas à parler du cheeleading, qu'à sa professeure d'anglais, qui soupait avec nous, elle lui disait adorer ça et que je lui avais fait perdre la face. Oups! Des excuses furent faites. Pas encore acceptées. Pas simples, les relations humaines. Je l'ai déjà dit? Je le répète!

lundi 28 décembre 2009

Famille

Utile un blogue, très utile. On n'a qu'à se relire un peu et on a un portrait de sa vie. Mes derniers billets ne parlent que de ma famille. Et ce n'est pas fini. Je dois avoir des choses à régler. J'en ai. Je devrais bien le faire pour vrai ce voyage en Chine. Seule. C'est en avril. Confier Quinze ans à sa professeure d'anglais qui viendrait habiter chez nous avec son chien. Faire mes bagages. Dans ma tête du moins. Être déjà partie un peu. Pas si loin le mois d'avril. Agir. Maintenant.

Demain, je reçois, oui, la famille. On ne s'en sort pas. C'est Dix-neuf ans qui a fait le menu. Avec des trucs que je ne connais pas trop, très fancy, comme des baluchons de canard confit. Vais-je la laisser tout organiser? Évidemment que je vais le faire! Je ne lui ai pas payé des cours d'organisatrice d'événements pour rien. Elle m'a envoyé une liste d'épicerie que je remplirai scrupuleusement. Le plan c'est que j'aille la chercher avec Bébé demain matin et qu'elle cuisine pendant que je m'amuse avec mon délicieux petit-fils. Accepté!

dimanche 27 décembre 2009

Épicerie

Vu ma grande fille aujourd'hui, la plus vieille, la plus poquée. Je lui ai fait une grosse épicerie, elle était contente. Je l'ai laissée chez elle avec tous les sacs, elle non plus ne veut pas que j'entre. Je n'ai jamais vu son chum. Il se cache. Il a probablement de bien bonnes raisons de se cacher. Elle a dit "Tu m'as fait une trop belle épicerie, il faut que je t'embrasse." Comme si ça avait rapport. Et ça a rapport pour elle, pas sa faute, troubles graves de l'attachement, les gens sont utilitaires, ils servent ou pas. Aujourd'hui, je servais.

samedi 26 décembre 2009

Cadeau de Noël

La petite amie de ma Quinze ans, celle qui n'a pas de mère, celle qui est dans une classe de problèmes de comportement, celle qui a eu treize ans en septembre, est arrivée hier pour le souper. Défigurée. Un piercing au nez, un à l'arcade sourcilière, un autre à la mâchoire. Gros, gros les nouveaux piercings! C'est le cadeau de Noël de son père. Ne pas juger, ne pas juger, ne pas juger... c'est ma résolution pour la nouvelle année. Merci à la petite et à sa famille de me permettre une pratique intensive de la tolérance.

vendredi 25 décembre 2009

Caractère de cochon

Elle pesait quinze livres à 23 mois quand elle est arrivée d'Haïti. Avait peine à se tenir sur ses petites cannes chancelantes mais avait une voix qui faisait trembler la maison. Reconnue pour ses colères à la garderie, pour ses cris perçants, pour sa vitesse aussi. Une petite vite douée pour tout, une intense. Ado, je ne m'inquiétais même pas si elle rentrait tard. Une pitbull pareille aurait fait peur à bien des gars en rut. Et pourtant, elle en a subi une agression, dont elle ne m'a jamais parlé. Pas dans la rue, dans une chambre où elle s'était volontairement rendue. C'est la police qui m'a appelée et puis une travailleuse sociale du centre jeunesse. Elle a toujours nié et refusé de porter plainte. Refusé toute aide psychologique aussi. La vie continue et laissez-moi tranquille. Elle a gardé ce caractère bouillant, qui lui vaut des succès, elle décide vite et a plein d'idées, mais tant de déboires aussi. En colère, elle ne voit plus clair, dit n'importe quoi et le pire, plus aucune mesure, elle assassine avec ses mots. Elle était comme ça petite et elle a parlé tôt. Elle a tout fait tôt. L'amour aussi.

Violente une fois à l'école, une vraie bataille avec une fille dans les vestiaires, elle avait quatorze ans, elle aurait pu y perdre un oeil à se taillader comme ça avec leurs longs faux ongles, elle avait une longue égratignure au visage de la joue jusqu'au bord de l'oeil. C'était la faute de l'autre qui avait commencé, dira-t-elle. Trois jours de suspension pour les deux combattantes, a décidé de directeur. C'était une mauvaise année. Sa soeur était en fugue et elle en savait plus que tout le monde et gardait le secret.

Quand elle s'est mise à m'agresser verbalement pour une niaiserie il y a quelques jours, je lui ai dit que c'était assez, qu'elle ne pouvait pas faire subir ça à son bébé, qu'il fallait changer maintenant qu'elle était mère. Non seulement ça ne l'a pas arrêtée, mais elle a crié encore plus fort, pris son enfant sous le bras et m'a dit qu'elle ne voulait plus jamais me voir et plein d'autres choses méchantes que je n'écoute pas, parce que je suis habituée à ce qu'elle dise des mots qu'elle ne pense pas, moi je la connais, mais ce n'est pas le cas de tout le monde et son conjoint, je ne suis pas certaine qu'il se ferme à ses mots, je ne suis pas certaine qu'il ne soit pas atteint par ses coups de poignards. Je savais par expérience qu'elle ferait comme si rien ne s'était passé, malgré le message haineux qui m'attendait sur mon répondeur. Je l'ai effacé.

Et voilà qu'elle m'appelle ce matin. Le bébé s'est brûlé hier sur la tourtière, ils sont allés à l'hôpital et que faire pour qu'il ne se mette pas en bouche sa main pleine de polysporin? "Tu lui mets un pansement, ma belle."

Joyeux Noël!

mardi 22 décembre 2009

Vrac

Hommes? Rien. Je suis en pause, une pause sans limites.

Famille? Je les planterais bien tous là pour aller ... en Chine. Dix-neuf ans m'a fait une crise de nerfs et m'a dit que je lui gâchais la vie. Je lui ai répondu qu'elle était parfaitement capable de se la gâcher toute seule. Mauvaise réponse. Elle ne veut plus jamais me voir, me crie-t-elle à pleins poumons sur mon répondeur. Ça tombe bien, moi non plus.

Noël? Ça va bien finir par passer. Non, pas vrai, j'aime bien ça dans le fond.

Yoga? Pas pire, pas pire, j'y vais, je persiste.

Humeur? Pas aussi mauvaise que ce billet ne le laisse supposer.

Ménage? J'en fais. Ce qui est exceptionnel dans cette affirmation, c'est que je n'en fais pas d'habitude et là, je suis sur un sprint incroyable.

Lecture? Dany Laferrière "L'énigme du retour", oui, oui, celui qui a gagné le prix Médicis. Il le mérite son prix. Plus de la poésie qu'un roman. Et c'est comme ça qu'il faut le lire, sans trop chercher à savoir s'il est à Montréal, New-York ou Port-au-Prince, en se laissant charmer par la dentelle des mots, par l'évocation des images. Laferrière dans son bain, dans des cafés, sur la rue, dans ses émotions, dans sa maturité, dans son enfance, dans son père, son père absent, sa valise qu'il n'ouvrira jamais, la valise de la vie de son père. Un texte épuré, empreint d'émotions, que je vous conseille de savourer tranquillement dans votre bain vous aussi ou bien au lit, sous une couette bien chaude après une longue promenade au froid de l'hiver qui nous enveloppe et qui fait aussi partie du vécu de Laferrière, qui passe d'une page à l'autre du frimas à la chaleur antillaise. Riche vécu traduit remarquablement dans un riche ouvrage.

Froid? J'affronte. L'hiver ne m'aura pas.

Sorties? Sylvain Larocque hier au Juste pour rire. Correct, un gars sympathique mais je n'aurais pas payé pour les billets qui m'avaient été offerts. Ne vous fiez pas trop à moi, je n'aime pas tellement l'humour sauf peut-être l'absurde, comme Daniel Lemire et la Petite Vie.

Un joli petit film, Le Grenier au cinéma du Parc, qui a enchanté le fils de mon amie, âgé de sept ans.

Beast, au Club Soda. Excellent mais misère que les spectacles chers (bon, j'avais été invitée mais les billets étaient trente dollars) sont courts maintenant. Un petit groupe sympathique en première partie et puis Beast arrive à neuf heures et à dix heures, bye! bye! le show était fini et pas de rappel. Coudons! Les spectateurs avaient l'air enchantés. Nous aussi mais on se demandait si c'était l'entracte alors que c'était bel et bien terminé.

Je vais aller voir Precious ce soir après le yoga. Et là, je vais dîner avec une amie que j'adore et qui est libre parce que ce sont les vacances. Merci Noël! Elle va me présenter une fille de notre âge qui en a long à me raconter sur les relations amoureuses. Je sens que ça va être passionnant.

jeudi 17 décembre 2009

La conseillère conjugale

Mon amie P étant au bord de la séparation, son chum l'a senti et a décidé de les inscrire en thérapie conjugale auprès de la meilleure thérapeute en ville. Cent dollars pour cinquante minutes. Les trois premières rencontres ont été désastreuses. Ils se sont engueulé comme du poisson pourri pendant tout le temps alloué. Au bout des cinquante minutes, la thérapeute, qui ne pipait mot, ouvrait enfin la bouche pour leur déclarer: "C'est terminé. Merci et à la semaine prochaine, " tout en tendant la main pour réclamer son chèque.

Le conjoint reconduisait P chez elle, (ils n'habitent pas ensemble), le plus souvent en silence et ils ne se voyaient pas avant le soir de la rencontre suivante de thérapie. Après trois semaines et trois cents dollars, voilà que le chum de P se plaint dans la voiture en route vers le bureau de la psy, cette thérapeute qui lui avait été pourtant chaudement recommandée, est carrément nulle. P est du même avis, ils se font avoir! Enfin un point commun, ils déblatéreront ensemble contre cette thérapie inutile jusqu'à l'entrée dans le bureau de la dame. Cette fois, ils font front commun. "Vous ne nous aidez pas!" dit l'homme. "Tout va plus mal entre nous depuis que nous venons vous voir" dit P. La psychologue arbore un grand sourire: "Qu'attendez-vous de moi?" Le cinquante minutes se passera à définir les attentes. La psychologue écoute, encourage mais se mêle bien peu du discours. À la fin, elle leur donne un seul conseil:" Cette semaine, si vous vous adressez l'un à l'autre, vous devrez obligatoirement commencer toutes vos phrases par "I feel... (la thérapie se déroule en anglais).

Le "devoir" a été difficile. C'est tout de même différent de dire à quelqu'un "You are selfish." et " I feel that you are selfish." Ça a l'air pareil mais ce ne l'est pas. Dans un cas, c'est une condemnation sans appel, dans l'autre, on admet que ce n'est que question de perception et l'autre a l'ouverture nécessaire pour s'expliquer. Moins menaçant. Moins destructeur. Ils s'en amusent toute la semaine du "I feel" et arrivent même à rire ensemble, ce qui n'était pas arrivé depuis .... des années!, me dira P.

La cinquième rencontre à été la dernière! Cette fois, la psychologue leur remet cahier et crayon et leur donne des conseils concrets, des numéro un et deux et trois. Des incontournables à mettre en place. Des outils de communication. Et puis deux livres à lire, prescrits. Et bonjour madame et monsieur. C'est votre tour. Je pourrais vous garder un an ici, mais la vraie thérapie est amorcée et c'est à vous de la continuer. Mon amie est ravie de l'approche et son chum aussi et d'importants changements ont déjà eu lieu. Il y a de l'espoir.

mercredi 16 décembre 2009

L'amour et l'argent

C'est souvent un sujet tabou. Il y a cette peur d'être exploité. Il y a les maniaques de l'égalité totale, ceux qui vous réclament le vingt sous qu'ils ont payé de plus que vous! Ne riez pas, j'en ai connu et plus d'un. Je suis assez magnanime en argent et je ferais facilement partie de ceux qui oublient d'en parler. Je te paie ce souper et tu me paieras le suivant et je ne regarde pas à la dépense, je ne vais pas calculer si le souper que je paie est plus cher que celui qu'il m'a payé. En fait, j'ai déjà rencontré quelqu'un sur réseaucontact et ce qui était au départ une rencontre pour un café s'est révélé tellement agréable qu'on a prolongé par une promenade et un musée jusqu'à la fermeture et ensuite, on avait faim et je l'ai invité au restaurant qui me tentait, assez cher. J'ai pris l'addition et il n'a pas protesté, se contentant de me dire que c'était la première fois que ça lui arrivait et qu'il n'allait sûrement pas refuser,bien au contraire, il allait noter cet événement mémorable en rouge dans son agenda! En ajoutant que ce serait son tour la prochaine fois.

Il n'y a jamais eu de prochaine fois. En suis-je amère? Bien sûr que non. Au contraire même. Parce que j'ai fait ce que je voulais faire, comme je voulais le faire, au moment où je voulais le faire. L'argent, c'est aussi ça: la liberté.