vendredi 30 janvier 2009
Silence, on vaccine!
Les vaccins ne sont pas sans danger. Leurs victimes sont rares, très rares, mais réelles. Lina B. Moreco les a rencontrées. Un autre très bon documentaire de cette jeune cinéaste (bof! un bon cinq ans de moins que moi, la jeunesse totale quoi!) talentueuse, qui a le don de s'attaquer à des sujets difficiles: mort, acharnement médical et là, vaccination. Sujet tabou s'il en est. Quand un parent relie la maladie de son enfant à la vaccination, on ne l'écoute pas et on essaie de le faire taire. Il y a des produits toxiques dans les vaccins et certains individus y seraient plus sensibles et développeraient des maladies graves à la suite d'une vaccination. Un film qui fait réfléchir. Une problématique complexe.
jeudi 29 janvier 2009
Lecture défendue
Je tenais déjà un journal quand j'avais dix ans. Je l'ai gardé. Quand on l'ouvre, il y a une tête de mort de dessinée sur la première page avec écrit en rouge au crayon gras "Maman, si tu lis ce journal privé, je n'aimerais pas être à ta place car je te lance un sort et mes sorts marchent." J'écrivais sans fautes déjà à cet âge-là. C'est que je lisais énormément beaucoup et je savais lire depuis l'âge de quatre ans à cause de mon adorable grand-père qui me l'avait appris sur ses genoux le dimanche après-midi. Je me cachais pour lire car ma mère était persuadée que ça nuisait à mes yeux. J'avais déjà des lunettes épaisses et c'était sûrement à cause de toute cette lecture, pensait-elle. Alors, l'été, les livres étaient interdits et je devais obligatoirement aller jouer dehors. J'avais prévu le coup et j'avais heureusement des cachettes. J'en extirpais mes livres comme un fruit défendu et je me trouvais un petit coin d'où je pouvais lire tout en épiant les possibles dénonciateurs qu'étaient mes frères. Parfois, j'entendais crier "Maman, Libre lit un livre!" Merde! Maman se pointait immédiatement, m'arrachait l'objet du délit des mains et m'ordonnait de sauter à la corde ou bien, il y aurait du ménage à faire. La menace ultime et terrible, celle que j'utilise encore avec Quatorze ans quand elle ne veut pas faire ses devoirs. Mon petit frère, lui, téteux, la suivait en lui assurant que lui, il ne lirait jamais. Et il a tenu parole!
mardi 27 janvier 2009
La madame
Pour les enfants qui souffrent de troubles de l'attachement sévères, la famille n'est pas nécessairement le milieu de vie le plus adéquat. Les demandes affectives d'une famille aimante confrontent directement ces enfants dans leurs manques, non seulement cet amour qu'on leur offre, ils ne peuvent pas le rendre, mais il les agresse et les fait réagir. Les familles s'épuisent et l'enfant est déménagé de milieu, parfois à répétition.
Quand j'étais famille d'accueil, dans les cas où toutes les ressources avaient échoué, il y avait la madame. Une femme célibataire dans la quarantaine, qui avait ses méthodes et imposait sa loi. Les intervenants ne discutaient pas sa façon de faire, parce qu'avec elle, c'était à prendre ou à laisser.
Je l'avais connue lors de nos rencontres de famille d'accueil. Une maîtresse femme, corpulente et excentrique à souhaits, souvent habillée en rouge et avec... son petit caniche dans les bras et un gros trousseau de clé à la main. Elle barrait tout, absolument tout quand elle sortait, y compris le frigo et les armoires! Chez elle, il y avait neuf jeunes entre douze et dix-sept ans, deux par chambres. Impeccables les chambres car dans cette maison régnait une discipline de fer et pourtant, les jeunes voulaient habiter là et étaient prêts à de grands efforts pour y rester!
Elle habitait une grande maison avec une piscine. Quand un jeune débarquait chez elle, elle mettait cartes sur table. Je ne t'aime pas parce que je ne te connais pas mais je te respecte. Je suis famille d'accueil parce que c'est mon travail. Ici, tout le monde travaille et c'est moi qui dirige. On est pas une démocratie (tu ne sais pas c'est quoi une démocratie?, ok, je te l'expliquerai après), je suis le boss et vous devez suivre mes règles. Sinon, tu t'en vas, bonhomme et moi j'accueillerai un autre jeune.
Il y avait des corvées, des récompenses méritées, une vie quand même réglée mais le vendredi soir, c'était le party. Danse, friandises, musique au boutte, on s'amusait ferme et toute la nuit si on voulait. Pas d'alcool et pas de drogue mais le party. Et elle participait la madame.
La semaine, tout était réglé au quart de tour. La madame ne faisait ni l'épicerie, ni le lavage, ni la cuisine, ni le ménage. Mon but, nous expliquait-elle dans les réunions de famille d'accueil, c'est de rendre ces jeunes-là autonomes. Ne rien faire à leur place. Les entraîner à la vie en appartement. Quand ils vont sortir de chez moi, ils vont savoir tout faire. Alors, on fonctionnait en équipes de travail et ça allait rondement.
Un jeune qui ne se pliait pas partait. Immédiatement. Les autres, voyant que la madame ne faisait pas de grands discours mais agissait, la respectaient. Il fallait étudier ou travailler si on avait plus de seize ans pour habiter chez elle, mais elle ne se mêlait pas de trop près de la vie scolaire. Si on lui demandait de l'aide, elle en donnait, sinon, elle gérait au plus pressé.
Des jeunes qui n'avaient jamais pu s'intégrer nulle part, elle en a récupéré. Je me rappelle de ses clés, de sa grosse voix, de son petit caniche mais surtout, surtout, de son rire, un grand rire communicatif, un rire de party. Ses fêtes du vendredi soir devaient valoir la peine!
Quand j'étais famille d'accueil, dans les cas où toutes les ressources avaient échoué, il y avait la madame. Une femme célibataire dans la quarantaine, qui avait ses méthodes et imposait sa loi. Les intervenants ne discutaient pas sa façon de faire, parce qu'avec elle, c'était à prendre ou à laisser.
Je l'avais connue lors de nos rencontres de famille d'accueil. Une maîtresse femme, corpulente et excentrique à souhaits, souvent habillée en rouge et avec... son petit caniche dans les bras et un gros trousseau de clé à la main. Elle barrait tout, absolument tout quand elle sortait, y compris le frigo et les armoires! Chez elle, il y avait neuf jeunes entre douze et dix-sept ans, deux par chambres. Impeccables les chambres car dans cette maison régnait une discipline de fer et pourtant, les jeunes voulaient habiter là et étaient prêts à de grands efforts pour y rester!
Elle habitait une grande maison avec une piscine. Quand un jeune débarquait chez elle, elle mettait cartes sur table. Je ne t'aime pas parce que je ne te connais pas mais je te respecte. Je suis famille d'accueil parce que c'est mon travail. Ici, tout le monde travaille et c'est moi qui dirige. On est pas une démocratie (tu ne sais pas c'est quoi une démocratie?, ok, je te l'expliquerai après), je suis le boss et vous devez suivre mes règles. Sinon, tu t'en vas, bonhomme et moi j'accueillerai un autre jeune.
Il y avait des corvées, des récompenses méritées, une vie quand même réglée mais le vendredi soir, c'était le party. Danse, friandises, musique au boutte, on s'amusait ferme et toute la nuit si on voulait. Pas d'alcool et pas de drogue mais le party. Et elle participait la madame.
La semaine, tout était réglé au quart de tour. La madame ne faisait ni l'épicerie, ni le lavage, ni la cuisine, ni le ménage. Mon but, nous expliquait-elle dans les réunions de famille d'accueil, c'est de rendre ces jeunes-là autonomes. Ne rien faire à leur place. Les entraîner à la vie en appartement. Quand ils vont sortir de chez moi, ils vont savoir tout faire. Alors, on fonctionnait en équipes de travail et ça allait rondement.
Un jeune qui ne se pliait pas partait. Immédiatement. Les autres, voyant que la madame ne faisait pas de grands discours mais agissait, la respectaient. Il fallait étudier ou travailler si on avait plus de seize ans pour habiter chez elle, mais elle ne se mêlait pas de trop près de la vie scolaire. Si on lui demandait de l'aide, elle en donnait, sinon, elle gérait au plus pressé.
Des jeunes qui n'avaient jamais pu s'intégrer nulle part, elle en a récupéré. Je me rappelle de ses clés, de sa grosse voix, de son petit caniche mais surtout, surtout, de son rire, un grand rire communicatif, un rire de party. Ses fêtes du vendredi soir devaient valoir la peine!
samedi 24 janvier 2009
La faim
Ça ne va pas si bien avec ma perte de poids. Le programme Weight Watchers marche quand on le suit, pas seulement quand on paie et qu'on lit sur le sujet ou qu'on en parle. Il faut faire des efforts, l'animatrice a raison. Je la paie pour qu'elle me dise de faire des efforts. J'ai faim. Au moment où j'écris ces lignes en ce beau samedi soir, j'ai faim. Il ne reste plus de points. Même les points supplémentaires sont sérieusement entamés et on n'est que samedi et la pesée est jeudi. J'ai faim donc. Je pourrais manger la soupe 0 points ou la salade sans vinaigrette mais je n'en ai vraiment aucune envie. Se changer les idées. Penser à autre chose. Se tenir occupée. Si j'avais un partenaire consentant, je ferais l'amour et je suis certaine que cette foutue faim passerait. J'en ai pas alors faut compenser autrement. Un verre de vin? Mais non, là aussi, il y a des points (les points, pour les néophytes Weight Watchers, ce sont des calories). Courir autour du bloc, autre bonne idée mais il fait vraiment vraiment trop froid. Alors je vais lire ma Presse avec de la tisane bien chaude et me tenir à ça. Je suis capable, bazouelle. Pensons à tous ceux qui ont arrêté de fumer. Eux aussi, ils souffrent. Encore mieux, pensons à ceux qui souffrent de la vraie faim, celle dont on peut mourir, celle qui dure depuis des jours. Bon, là ,c'est bien, je me fais honte. On est une société d'enfants gâtés, de privilégiés, de ventres pleins. Je ne vais quand même pas me laisser aller. Non. Je tiens bon. Un peu de yoga peut-être si j'ai le courage. Non, je n'ai pas le courage. Faut pas m'en demander trop quand même sinon je vais craquer. La Presse, la tisane, ça va aller.
Ciné, amie, alcool et répondeur
Le ciné. Amie P qui est la professeure privée d'anglais de Quatorze ans. Amie P qui est devenue l'idole de Quatorze ans. On se rencontre toutes les trois à seize heures. Quatorze ans s'est changée dans les toilettes de son école même si c'est interdit. Prête à prendre tous les risques nécessaires pour ne pas être vue en uniforme scolaire lors d'une sortie, Quatorze ans! Le film est en anglais, cours d'anglais oblige! Mais la prof d'anglais se permet de traduire à l'oreille, ce qui énerve la cinéphile en moi. Vont-elles se taire? Je ne peux réprimer un "chut" d'indignation, suivi d'une vague inquiétude, Amie P a-t-elle été vexée? Je le saurai à la fin du film qui est excellent, pas un chef-d'oeuvre, mais un bon divertissement. Slumdog millionnaire, j'avais déjà lu le livre.
Amie P. nous paie café et thé chaï. C'est pour Quatorze ans le capuccino glacé. Je ne savais pas du tout qu'elle buvait du café! On connaît si peu nos enfants. Et puis, Amie P va à la Régie et Quatorze ans la suit, Quatorze ans l'aime et l'admire et elles sont les meilleures amies du monde. On furète dans les bouteilles de vin, merveilleux monde et Amie P ne s'achètera qu'une seule bouteille pour cette soirée parce que les magasins de la société des alcools ne fournissent plus de sacs, une initiative que j'appuie tout à fait. On devrait en venir là partout. Alors la bouteille doit entrer dans son sac à main et on rit parce que le goulot dépasse. On s'embrasse. Métro. Maison. Au retour, il y a six messages sur le répondeur, messages que j'écoute. Tous pour Quatorze ans. Tous du même garçon. Sur un deux, il dit " Il faudrait qu'on s'embrasse plus!" Il faudrait qu'on s'embrasse plus, non mais.... sur le répondeur! Il devait bien se douter que tout le monde pouvait entendre son souhait. Je souris et j'ai envie de rire. Il faudrait bien qu'on s'embrasse plus, comme un ultimatum plus qu'un souhait. Curieux! Je dis à Quatorze ans d'aller écouter ses messages. On ne connaît pas ses enfants, ou si peu, ou si mal.
Amie P. nous paie café et thé chaï. C'est pour Quatorze ans le capuccino glacé. Je ne savais pas du tout qu'elle buvait du café! On connaît si peu nos enfants. Et puis, Amie P va à la Régie et Quatorze ans la suit, Quatorze ans l'aime et l'admire et elles sont les meilleures amies du monde. On furète dans les bouteilles de vin, merveilleux monde et Amie P ne s'achètera qu'une seule bouteille pour cette soirée parce que les magasins de la société des alcools ne fournissent plus de sacs, une initiative que j'appuie tout à fait. On devrait en venir là partout. Alors la bouteille doit entrer dans son sac à main et on rit parce que le goulot dépasse. On s'embrasse. Métro. Maison. Au retour, il y a six messages sur le répondeur, messages que j'écoute. Tous pour Quatorze ans. Tous du même garçon. Sur un deux, il dit " Il faudrait qu'on s'embrasse plus!" Il faudrait qu'on s'embrasse plus, non mais.... sur le répondeur! Il devait bien se douter que tout le monde pouvait entendre son souhait. Je souris et j'ai envie de rire. Il faudrait bien qu'on s'embrasse plus, comme un ultimatum plus qu'un souhait. Curieux! Je dis à Quatorze ans d'aller écouter ses messages. On ne connaît pas ses enfants, ou si peu, ou si mal.
mercredi 21 janvier 2009
Histoires de filles
J'ai passé la journée avec Dix-huit ans hier tout en appelant régulièrement Dix-neuf ans qui avait besoin de ma signature pour son passeport. "Elle ne s'est pas levée, c'est pour ça qu'elle ne répond pas au téléphone." m'explique Dix-huit ans, qui en sait pas mal plus que moi sur sa soeur. Elle ajoute que Dix-neuf ans consomme et mange peu, ce qui explique sa maigreur et sa tendance à perdre la carte. Elle ne veut plus ni la voir ni lui parler depuis qu'elle a attaqué physiquement son chum à elle lors d'un excès de vapeurs éthyliques.
Je lui écris des courriels et des fois je l'attrappe sur msn. Elle y a inscrit comme commentaire avec son nick "Tout va pour le mieux. Il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire." Elle s'est contenté de rire virtuellement quand je lui ai demandé d'expliciter davantage. Elle ne me contacte pas donc, mais n'hésite pas à le faire quand elle a besoin de moi, comme pour la signature de sa demande de passeport qui semblait urgente. Elle veut donc sortir du pays, mais je n'en saurai pas plus. Un beau cas de lâcher-prise et d'amour inconditionnel.
On est allées magasiner dans un magasin spécialisé en vêtements de maternité, Dix-huit ans et moi. À dix-huit semaines de grossesse, elle commence à avoir un tout petit ventre rond. C'est un vrai racket ces boutiques spécialisées. On y vend des tshirts ordinaires le double du prix parce qu'on les a déclarés "maternité". Le seul achat qui me semblait avoir du sens, ce sont les jeans cute et à la mode qu'elle pourra porter jusqu'à la fin. Je lui en ai acheté une paire. Elle a essayé des soutifs maternité pour les déclarer "archi-laids, pas question que mon chum me voit avec ça" et préférer s'arranger avec ceux qu'elle a déjà.
On a eu la bonne idée d'aller voir l'assermentation d'Obama sur les grands écrans télé du Costco. Magnifique spectacle, on était hypnotisées, pleines d'espoir, collées l'une contre l'autre dans un pur ravissement. Cet homme va changer la face du monde. On l'espère et on y croit.
Elle a décidé de nous faire à souper, délicieuse recette. Dix-huit ans cuisine très bien, c'est là un de ses nombreux talents, et est repartie chargée de sacs de nourriture.
Je lui écris des courriels et des fois je l'attrappe sur msn. Elle y a inscrit comme commentaire avec son nick "Tout va pour le mieux. Il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire." Elle s'est contenté de rire virtuellement quand je lui ai demandé d'expliciter davantage. Elle ne me contacte pas donc, mais n'hésite pas à le faire quand elle a besoin de moi, comme pour la signature de sa demande de passeport qui semblait urgente. Elle veut donc sortir du pays, mais je n'en saurai pas plus. Un beau cas de lâcher-prise et d'amour inconditionnel.
On est allées magasiner dans un magasin spécialisé en vêtements de maternité, Dix-huit ans et moi. À dix-huit semaines de grossesse, elle commence à avoir un tout petit ventre rond. C'est un vrai racket ces boutiques spécialisées. On y vend des tshirts ordinaires le double du prix parce qu'on les a déclarés "maternité". Le seul achat qui me semblait avoir du sens, ce sont les jeans cute et à la mode qu'elle pourra porter jusqu'à la fin. Je lui en ai acheté une paire. Elle a essayé des soutifs maternité pour les déclarer "archi-laids, pas question que mon chum me voit avec ça" et préférer s'arranger avec ceux qu'elle a déjà.
On a eu la bonne idée d'aller voir l'assermentation d'Obama sur les grands écrans télé du Costco. Magnifique spectacle, on était hypnotisées, pleines d'espoir, collées l'une contre l'autre dans un pur ravissement. Cet homme va changer la face du monde. On l'espère et on y croit.
Elle a décidé de nous faire à souper, délicieuse recette. Dix-huit ans cuisine très bien, c'est là un de ses nombreux talents, et est repartie chargée de sacs de nourriture.
lundi 19 janvier 2009
Savoir ce que l'on veut
Je veux déménager.
Je veux être en forme.
Je veux faire l'amour.
Je veux manger ce qui me tente.
Je veux maigrir.
Je veux avoir une fantastique relation avec mes enfants.
Je veux voir ma mère plus souvent.
Je veux que mon logement d'en haut soit rénové.
Je veux être utile.
Je veux être heureuse.
Je veux savoir ce que c'est que d'être heureuse (je le suis peut-être déjà).
Je veux voyager.
Je veux recommencer à faire du yoga.
Je veux continuer les activités aquatiques.
Je veux voir des spectacles.
Je veux voir plein de films.
Je veux recevoir.
Je veux cuisiner.
Je veux étudier.
Je veux lire.
Je veux voir mes amis.
Je veux être reconnue. `
Je veux être aimée.
Je veux être libre.
Je veux me libérer de mes possessions matérielles.
Je veux un nouvel ordi.
Je veux en connaître plus en informatique et en technologie.
Je veux déléguer les corvées. (à qui is the question?)
Je veux aller dans un spa (jamais fait ça).
Je veux me faire de nouveaux et nouvelles ami(es).
Je veux sortir davantage.
Je veux me débarrasser de mes vêtements.
Je veux m'habiller coloré et flyé.
Je veux un massage.
Je veux donner un massage.
Je veux prendre des cours de massage.
Je veux essayer toutes les écoles de yoga de Montréal.
Je veux aller à la bibliothèque.
Je veux me départir de la plupart de mes livres. (mais c'est si dur!)
Je veux boire du café.
Je veux boire du vin.
Je veux mettre des robes.
Je veux courir.
Je veux un amoureux.
Je veux apprendre.
Je veux me dépasser.
Je veux prendre soin de moi.
Je veux prendre soin des autres.
Je veux être en bonne santé.
Je veux vivre.
Je veux bouger.
Je veux relaxer.
Je veux arrêter de m'en faire pour rien.
Je veux me vider l'esprit. `
Je veux quitter cette maison.
Je veux faire un profit sur cette maison.
Je veux me faire respecter.
Je veux respecter les autres.
Je veux classer mes documents en ordre.
Je veux que ma maison soit propre.
Je veux être légère.
Je veux avoir chaud.
Je veux me taire.
Je veux écouter.
Je veux respirer.
Je veux progresser.
Je veux rajeunir.
Je veux entendre la musique de Buddy Bolden.
Je veux aider l'humanité.
Je veux tout.
Je veux être en forme.
Je veux faire l'amour.
Je veux manger ce qui me tente.
Je veux maigrir.
Je veux avoir une fantastique relation avec mes enfants.
Je veux voir ma mère plus souvent.
Je veux que mon logement d'en haut soit rénové.
Je veux être utile.
Je veux être heureuse.
Je veux savoir ce que c'est que d'être heureuse (je le suis peut-être déjà).
Je veux voyager.
Je veux recommencer à faire du yoga.
Je veux continuer les activités aquatiques.
Je veux voir des spectacles.
Je veux voir plein de films.
Je veux recevoir.
Je veux cuisiner.
Je veux étudier.
Je veux lire.
Je veux voir mes amis.
Je veux être reconnue. `
Je veux être aimée.
Je veux être libre.
Je veux me libérer de mes possessions matérielles.
Je veux un nouvel ordi.
Je veux en connaître plus en informatique et en technologie.
Je veux déléguer les corvées. (à qui is the question?)
Je veux aller dans un spa (jamais fait ça).
Je veux me faire de nouveaux et nouvelles ami(es).
Je veux sortir davantage.
Je veux me débarrasser de mes vêtements.
Je veux m'habiller coloré et flyé.
Je veux un massage.
Je veux donner un massage.
Je veux prendre des cours de massage.
Je veux essayer toutes les écoles de yoga de Montréal.
Je veux aller à la bibliothèque.
Je veux me départir de la plupart de mes livres. (mais c'est si dur!)
Je veux boire du café.
Je veux boire du vin.
Je veux mettre des robes.
Je veux courir.
Je veux un amoureux.
Je veux apprendre.
Je veux me dépasser.
Je veux prendre soin de moi.
Je veux prendre soin des autres.
Je veux être en bonne santé.
Je veux vivre.
Je veux bouger.
Je veux relaxer.
Je veux arrêter de m'en faire pour rien.
Je veux me vider l'esprit. `
Je veux quitter cette maison.
Je veux faire un profit sur cette maison.
Je veux me faire respecter.
Je veux respecter les autres.
Je veux classer mes documents en ordre.
Je veux que ma maison soit propre.
Je veux être légère.
Je veux avoir chaud.
Je veux me taire.
Je veux écouter.
Je veux respirer.
Je veux progresser.
Je veux rajeunir.
Je veux entendre la musique de Buddy Bolden.
Je veux aider l'humanité.
Je veux tout.
vendredi 16 janvier 2009
Overdose
De la peinture des quarts-de-rond des tuiles de salle de bains décollées on achète un tour de bain ou bien on refait le gyproc là faut acheter des tuiles neuves faudrait un bon jobbeur pour que ça soit bien fait trois mille dollars pour la salle de bains la cuisine vous les changez les armoires faudrait savoir là vous les changez pas bon avez-vous choisi vos couleurs votre escalier est glissant ok je vais aller saler ça un beige neutre ça irait je sais pas c'est la mode le blanc non faut pas garder ça dépassé plafonds blancs oui mais faut de la couleur qui va plaire au plus grand nombre as-tu appelé pour les planchers c'est pas fait oh oh faudrait s'y mettre j'ai mis les vieux tapis sur le balcon ça va j'en ai jeté la moitié en bas aussi faudrait peinturer vous nous devez neuf cent dix dollars pour la semaine passée on va continuer aujourd'hui appelez pour les planchers lundi fini satiné à l'eau ça sent moins vont vous faire ça en deux jours oui c'est solide la porte du garde-robe ferme pas vraiment brisée faut en acheter une autre et puis les couleurs c'est quoi finalement et les luminaires du passage sont trop anciens ça serait mieux de les changer aussi avez-vous mesuré vos pièces pour les planchers c'est fait bon c'est bien.
mardi 13 janvier 2009
Grossesse adolescente
Les joies de la grossesse adolescente, c'est de se faire dire par sa sage-femme qu'il y a des femmes qui gardent leur bijou de nombril jusqu'à la fin et que ce n'est pas dangereux de le faire! C'est de déclarer, ravie, à sa grand-mère que le piercing de la langue, lui, ça, c'est certain qu'elle peut le garder! C'est de s'acheter une boîte de pogos parce que " je mange bien vu que je ne fais pas d'anémie," c'est de demander qu'on arrête de la stresser avec cette histoire de trouver un nom, c'est d'appeler son chum surexcitée en visitant des condos pour lui dire de mettre ses copains dehors "parce que j'arrive et qu'on doit discuter, " c'est d'aller travailler tous les jours à embrocher des poulets et à servir des clients pas toujours aimables, tout le temps debout, sans trop se plaindre. C'est toute cette belle énergie qui m'émeut, cet élan d'amour que j'éprouve pour ma jeune poulette qui se lance dans la vie sans garde-fou, confiante et tellement vivante. La beauté en personne.
lundi 12 janvier 2009
La familia
Ma mère était ravissante comme toujours. Elle avait mis son vison et son sourire. Fils est arrivé en retard, très en retard, ce qui a mis Dix-huit ans en rogne. "Il me fait toujours ça et il fait exprès en plus." Elle l'a pris personnel, ce grand retard et puis elle avait faim. Maman a demandé à changer de place, elle avait le soleil dans les yeux. J'étais à côté de ma Dix-huit ans, tellement juvénile dans son legging et dans son t-shirt qu'elle ne les faisait même pas ses nouveaux dix-huit ans. Elle ne faisait pas femme enceinte de dix-sept semaines non plus. Rien de visible encore. Pourtant, tous les tests sont favorables, elle ne fait pas d'anémie et le bébé se développe bien, selon la sage-femme qui est la meilleure sage-femme du Québec, alors on peut lui faire confiance. Elle buvait un punch aux fruits plein de sucre et Quatorze ans, un Sprite et maman et moi, un café au lait. Le soleil inondait le restaurant. Fils était toujours en retard. Dix-huit ans avait encore plus faim. Quatorze ans collait sa grand-mère.
Fils est arrivé dans le rayon du soleil, sa ravissante compagne palestinienne à son bras. On l'aime donc cette fille-là, avec son sourire et son sens de l'humour. Baisers à tous. Encore du café. On babille tous ensemble. Je parle de HLM à Dix-huit ans, ce qui l'insulte. Elle me parle plutôt condos, on ira en voir après le brunch. Je mange léger, je suis quand même WW, mais pas si léger que ça non plus. Ne pas se priver trop.
Quatorze ans fait ma critique publique. Ce qu'on peut se tomber sur les nerfs, elle et moi, depuis que nous vivons toutes les deux ensemble avec personne pour diluer la relation! Elle a un plaisir fou à se défouler. La famille rit et moi aussi je ris.
J'ai un léger pincement au coeur parce que Dix-neuf ans n'est pas là. Et je décide de ne plus y penser. Que puis-je faire? Tellement, tellement rien. Je garde contact du mieux que je peux. Un message sur son répondeur, un courriel de temps en temps. Mais si elle refuse de communiquer, qu'y puis-je? Je sais bien que les familles des gens qui se suicident se font beaucoup blâmer. Vous n'avez rien vu? Vous n'avez pas aidé? Moi, je ne juge pas ces familles, je les comprends tellement. Quand un membre adulte de ta famille coupe le contact, tu ne peux pas le forcer à communiquer avec toi. Et les périodes sans contact s'allongent tranquillement. Au début, après une semaine sans nouvelles, tu paniques. Ensuite, c'est après un mois que tu t'inquiètes. J'en suis là.
Dans l'après-midi, je suis allée voir des condos avec les filles. On en a vu des beaux. Vraiment. Très excitant comme projet. Dix-huit ans aimerait habiter dans le quartier de son enfance. En fait, c'est dans le logement vide que je rénove qu'elle aimerait habiter. Mauvaise idée. Je le lui ai dit clairement. Alors on a vu des condos! C'est quand est arrivé le moment de faire les calculs d'hypothèque que ma fille a déchanté. Je n'ai pas eu à dire un mot. Les faits parlent. Les chiffres aussi. Mais elle ne se décourage pas facilement ma fille. Une vigoureuse enfant. On est allées en voir d'autres encore, moins chers, moins beaux, tout aussi neufs. Sur plan. Calculs. Ça mijote. Dans la tête de Dix-huit ans et dans la mienne aussi. Drôle d'avoir des projets en quelque part semblables alors que nous sommes de générations différentes. Rassembleur. Jamais nous ne nous sommes senties plus proches que maintenant que nous ne vivons plus ensemble, Dix-huit ans et moi, maintenant qu'elle fait sa vie et que je fais la mienne, maintenant que nous sommes deux adultes qui se respectent et s'entraident.
On a parlé d'estime de soi. Très intéressant. Elle me dit que son chum en manque tout comme elle et que ce point commun les réunit et les rassemble. Je suis surprise. Dix-huit ans semble tellement guerrière et affirmative. C'est qu'elle cache bien son jeu, me dit-elle. On est ici en pleine honnêteté. L'estime de soi, ça se transmet et ça se bâtit à tout âge. Elle est d'accord. On parle du carnet de fierté. Son estime à elle pourrait se bâtir en même temps qu'elle bâtirait celle de son enfant à naître. Beau projet! J'ai de la misère à stationner, comme toujours. Je veux aller plus loin, car il y a une place plus grande. Et puis non, j'essaie encore et encore pour montrer l'exemple. Et puis finalement, j'entre enfin dans le petit espace, bien droite et tout à côté du trottoir. "Je vais écrire ça dans mon carnet de fierté ce soir, que c'était difficile de stationner mais que j'ai persévévé et que j'ai réussi." On rit, complices.
Fils est arrivé dans le rayon du soleil, sa ravissante compagne palestinienne à son bras. On l'aime donc cette fille-là, avec son sourire et son sens de l'humour. Baisers à tous. Encore du café. On babille tous ensemble. Je parle de HLM à Dix-huit ans, ce qui l'insulte. Elle me parle plutôt condos, on ira en voir après le brunch. Je mange léger, je suis quand même WW, mais pas si léger que ça non plus. Ne pas se priver trop.
Quatorze ans fait ma critique publique. Ce qu'on peut se tomber sur les nerfs, elle et moi, depuis que nous vivons toutes les deux ensemble avec personne pour diluer la relation! Elle a un plaisir fou à se défouler. La famille rit et moi aussi je ris.
J'ai un léger pincement au coeur parce que Dix-neuf ans n'est pas là. Et je décide de ne plus y penser. Que puis-je faire? Tellement, tellement rien. Je garde contact du mieux que je peux. Un message sur son répondeur, un courriel de temps en temps. Mais si elle refuse de communiquer, qu'y puis-je? Je sais bien que les familles des gens qui se suicident se font beaucoup blâmer. Vous n'avez rien vu? Vous n'avez pas aidé? Moi, je ne juge pas ces familles, je les comprends tellement. Quand un membre adulte de ta famille coupe le contact, tu ne peux pas le forcer à communiquer avec toi. Et les périodes sans contact s'allongent tranquillement. Au début, après une semaine sans nouvelles, tu paniques. Ensuite, c'est après un mois que tu t'inquiètes. J'en suis là.
Dans l'après-midi, je suis allée voir des condos avec les filles. On en a vu des beaux. Vraiment. Très excitant comme projet. Dix-huit ans aimerait habiter dans le quartier de son enfance. En fait, c'est dans le logement vide que je rénove qu'elle aimerait habiter. Mauvaise idée. Je le lui ai dit clairement. Alors on a vu des condos! C'est quand est arrivé le moment de faire les calculs d'hypothèque que ma fille a déchanté. Je n'ai pas eu à dire un mot. Les faits parlent. Les chiffres aussi. Mais elle ne se décourage pas facilement ma fille. Une vigoureuse enfant. On est allées en voir d'autres encore, moins chers, moins beaux, tout aussi neufs. Sur plan. Calculs. Ça mijote. Dans la tête de Dix-huit ans et dans la mienne aussi. Drôle d'avoir des projets en quelque part semblables alors que nous sommes de générations différentes. Rassembleur. Jamais nous ne nous sommes senties plus proches que maintenant que nous ne vivons plus ensemble, Dix-huit ans et moi, maintenant qu'elle fait sa vie et que je fais la mienne, maintenant que nous sommes deux adultes qui se respectent et s'entraident.
On a parlé d'estime de soi. Très intéressant. Elle me dit que son chum en manque tout comme elle et que ce point commun les réunit et les rassemble. Je suis surprise. Dix-huit ans semble tellement guerrière et affirmative. C'est qu'elle cache bien son jeu, me dit-elle. On est ici en pleine honnêteté. L'estime de soi, ça se transmet et ça se bâtit à tout âge. Elle est d'accord. On parle du carnet de fierté. Son estime à elle pourrait se bâtir en même temps qu'elle bâtirait celle de son enfant à naître. Beau projet! J'ai de la misère à stationner, comme toujours. Je veux aller plus loin, car il y a une place plus grande. Et puis non, j'essaie encore et encore pour montrer l'exemple. Et puis finalement, j'entre enfin dans le petit espace, bien droite et tout à côté du trottoir. "Je vais écrire ça dans mon carnet de fierté ce soir, que c'était difficile de stationner mais que j'ai persévévé et que j'ai réussi." On rit, complices.
samedi 10 janvier 2009
L'amertume
L'amertume fait vieillir. Les amers sont parfois des jeunes bien vieux. Je pensais à ça parce que j'ai une petite tendance actuellement à me tourner vers mon passé, pas pour y voir les bons coups, mais bien pour ressasser ce qui n'allait pas. Comme le fait justement que je prenais mes couples en charge, que je m'attachais à des hommes attachants (hihi) mais souvent faibles. Mon premier chum, le père de mon fils était drogué en permanence aux Valiums. Quel beau défi pour moi que de le guérir! J'ai réussi. Et puis ma plus longue relation avait vécu une enfance horrible, débilitante, écrasante et ensuite un mariage avec une pas mal folle femme qui faisait partie d'une secte religieuse et y avait entraîné ses enfants. J'ai sorti les enfants de là. Je dis que c'est moi qui l'ai fait parce que Chummy regardait cette situation dramatique sans rien faire et je l'ai poussé, un peu malgré lui, à réagir. Évidemment, je n'en ai pas tout le crédit, s'il n'avait pas voulu du tout les reprendre ses enfants, ça ne serait pas arrivé non plus.
Le seul gars qui, lui, a pris soin de moi, c'était il y a quelques années seulement. Un homme qui m'a littéralement prise en charge, qui m'appelait tous les jours, venait me chercher à la maison (Pur Bonheur l'aurait aimé), qui organisait nos activités, qui me faisait amoureusement à manger, qui conduisait la voiture tout le temps, m'entourait, me complimentait. Je me suis laissé aller. Pas complètement, c'était louche tout de même. Il était un mauvais baiseur, mais ça n'avait pas une si grande importance, étant donné tout le reste, j'étais prête à bien des compromis. Il m'entourait, mais ne m'écoutait pas vraiment, pas souvent. Pas si grave non plus. J'étais conquise et puis je le trouvais intéressant. J'aimais l'écouter. Trois mois intenses. Et puis, il est parti à Québec et ne m'a écrit un mot que deux ans plus tard! Dans lequel il disait être parti à cause de son travail mais aussi parce qu'il commençait à tomber en amour avec moi et que ça lui faisait peur. Je n'ai pas répondu à son courriel. Et voilà qu'un an et demi plus tard, je viens de lui écrire. Et mon ressenti, c'est de l'amertume. Et l'amertume, ça fait vieillir. Je m'attends à un long silence de sa part également. Et moi, il me faut une cure, pour me libérer du poison de l'amertume, pour vivre dans la fraîcheur, dans le renouveau, dans le présent et dans l'espoir.
Les ouvrières (oui, oui, j'ai trouvé une équipe de femmes!) sont en haut en train d'arracher le tapis. Elles vont peindre les plafonds. L'opération rafraîchissement est en cours. Dans l'appartement du haut et chez moi aussi. Du neuf, c'est ce qu'il me faut!
Le seul gars qui, lui, a pris soin de moi, c'était il y a quelques années seulement. Un homme qui m'a littéralement prise en charge, qui m'appelait tous les jours, venait me chercher à la maison (Pur Bonheur l'aurait aimé), qui organisait nos activités, qui me faisait amoureusement à manger, qui conduisait la voiture tout le temps, m'entourait, me complimentait. Je me suis laissé aller. Pas complètement, c'était louche tout de même. Il était un mauvais baiseur, mais ça n'avait pas une si grande importance, étant donné tout le reste, j'étais prête à bien des compromis. Il m'entourait, mais ne m'écoutait pas vraiment, pas souvent. Pas si grave non plus. J'étais conquise et puis je le trouvais intéressant. J'aimais l'écouter. Trois mois intenses. Et puis, il est parti à Québec et ne m'a écrit un mot que deux ans plus tard! Dans lequel il disait être parti à cause de son travail mais aussi parce qu'il commençait à tomber en amour avec moi et que ça lui faisait peur. Je n'ai pas répondu à son courriel. Et voilà qu'un an et demi plus tard, je viens de lui écrire. Et mon ressenti, c'est de l'amertume. Et l'amertume, ça fait vieillir. Je m'attends à un long silence de sa part également. Et moi, il me faut une cure, pour me libérer du poison de l'amertume, pour vivre dans la fraîcheur, dans le renouveau, dans le présent et dans l'espoir.
Les ouvrières (oui, oui, j'ai trouvé une équipe de femmes!) sont en haut en train d'arracher le tapis. Elles vont peindre les plafonds. L'opération rafraîchissement est en cours. Dans l'appartement du haut et chez moi aussi. Du neuf, c'est ce qu'il me faut!
vendredi 9 janvier 2009
Les insécurités
J'en ai beaucoup et j'ai honte d'en avoir. Même honte d'avouer en avoir autant. Plus qu'avant? Oui. Ça peut s'inverser? Absolument. J'y travaille très activement. Pour vaincre ses insécurités. il faut les confronter, plonger dans ce qui fait peur, prendre des risques. Un projet à la fois.
Il y a parfois chez moi ce désir de partager les responsabilités avec un autre. Sauf que le problème, c'est la tentation de s'en remettre à l'autre. Si j'avais un conjoint moindrement intéressé, possible que je la lui confierais la vente de cette maison, que je m'en laverais les mains car l'intérêt de base n'est pas là. Mais je n'ai pas le choix d'avancer et de procéder. Ça ne se fera pas tout seul. Je suis obligée d'apprendre malgré moi et de prendre les opérations en charge. Prendre sa vie en charge, n'est-ce pas un défi quotidien? Je ne pense pas que ce soit plus facile à cinquante ans qu'à vingt. Ce l'est moins, parce qu'on connaît davantage les risques, ce l'est plus, parce qu'on a l'expérience.
Il y a parfois chez moi ce désir de partager les responsabilités avec un autre. Sauf que le problème, c'est la tentation de s'en remettre à l'autre. Si j'avais un conjoint moindrement intéressé, possible que je la lui confierais la vente de cette maison, que je m'en laverais les mains car l'intérêt de base n'est pas là. Mais je n'ai pas le choix d'avancer et de procéder. Ça ne se fera pas tout seul. Je suis obligée d'apprendre malgré moi et de prendre les opérations en charge. Prendre sa vie en charge, n'est-ce pas un défi quotidien? Je ne pense pas que ce soit plus facile à cinquante ans qu'à vingt. Ce l'est moins, parce qu'on connaît davantage les risques, ce l'est plus, parce qu'on a l'expérience.
Derrière toute femme indépendante, il y a une petite fille qui rêve d'un prince charmant pour la prendre en charge. J'en ai trouvé un pendant trois mois seulement, il y a quelques années et je m'en souviens avec vivacité. Je pense que les hommes aussi aimeraient bien qu'on les prenne en charge, de temps en temps. Le repos du guerrier?
Me voilà donc plongée tout entière dans cette vente de maison. Mon blogue devient un blogue immobilier. Ensuite, je partirai. Où? C'est là que ça devient intéressant. Je peux aller n'importe où. Fascinant.
jeudi 8 janvier 2009
Maison et libido
Mes soucis de maison m'enlèvent toute libido et freinent ma joie de vivre. Il y a des problèmes de maison bien pires que les miens, je sais, M, je sais. Et ma joie de vivre, c'est à moi de la préserver et de l'entretenir, je sais aussi, V. Allons au WW en attendant. Pas trop certaine que ça va me remonter le moral.
Le taudis
Je ne suis pas une propriétaire fatigante. Je ne mets jamais les pieds chez mes locataires. Quand ils ont un problème de plomberie, je leur donne le numéro de téléphone de mon plombier et je paie la note, sans aller voir. Même chose pour l'électricité ou tout autre problème domestique. J'étais plus vaillante au début de ma carrière de propriétaire, je montais moi-même, je regardais ça d'un air connaissant, j'accompagnais le plombier, je supervisais ou faisais semblant de superviser ses travaux, mais maintenant, j'en ai marre. Il y avait plus de dix ans (quinze?) que je n'avais pas mis les pieds dans un des logements,donc. Celui qui avait été occupé par mon ex-amoureux et ensuite par sa fille. Et voilà que la fille est partie et que je suis allée voir le logement vide hier.
Catastrophe! Une odeur pestilentielle. Les chats! Mausus de chats. Semblerait qu'ils se servaient régulièrement du tapis comme litière quand ils étaient contrariés. C'est l'explication donnée par fille de l'ex, pas gênée du tout de m'expliquer les comportements parfois imprévisibles de la race féline. On ne se décourage pas. De toutes façons, le tapis, j'allais l'enlever.
Dans la salle de bain, des tuiles sont arrachées. Pas arrachées, enlevées, me dit fille-de-l'ex, elles tenaient mal et puis avec les fourmis, j'ai préféré les enlever et recouvrir le mur de plastique! Les fourmis? Elle m'en avait bien parlé il y a quelques années, je lui avais donné des produits et je croyais le problème réglé depuis longtemps. J'en ai pas vu de fourmis moi. Bon, les tuiles de céramique sont dans une boîte, ça doit bien se recoller.
La cuisine est vieille et d'origine, là , c'est la faute de personne sauf du temps. Une grosse dépense en vue.
Rien qui ne puisse se régler à force de travail, donc. Je mets une femme là-dessus.
Je ne peux pas vendre comme ça. Ce pépin me ralentit. Mais ne m'arrête pas.
Catastrophe! Une odeur pestilentielle. Les chats! Mausus de chats. Semblerait qu'ils se servaient régulièrement du tapis comme litière quand ils étaient contrariés. C'est l'explication donnée par fille de l'ex, pas gênée du tout de m'expliquer les comportements parfois imprévisibles de la race féline. On ne se décourage pas. De toutes façons, le tapis, j'allais l'enlever.
Dans la salle de bain, des tuiles sont arrachées. Pas arrachées, enlevées, me dit fille-de-l'ex, elles tenaient mal et puis avec les fourmis, j'ai préféré les enlever et recouvrir le mur de plastique! Les fourmis? Elle m'en avait bien parlé il y a quelques années, je lui avais donné des produits et je croyais le problème réglé depuis longtemps. J'en ai pas vu de fourmis moi. Bon, les tuiles de céramique sont dans une boîte, ça doit bien se recoller.
La cuisine est vieille et d'origine, là , c'est la faute de personne sauf du temps. Une grosse dépense en vue.
Rien qui ne puisse se régler à force de travail, donc. Je mets une femme là-dessus.
Je ne peux pas vendre comme ça. Ce pépin me ralentit. Mais ne m'arrête pas.
lundi 5 janvier 2009
Je change de poste
C'est quoi cet apitoiement sur soi de mon billet précédent! Non, mais, je me relis et je me déprime moi-même. Stop! On repart en neuf. C'est la nouvelle année. Je peux faire ce que je veux. J'ai les moyens de faire ce que je veux. Je suis en santé, mon corps fonctionne très bien, c'est quoi ces barrìères que je me mets moi-même. Je recommence. En neuf. Projets. Action. On tourne.
Cul-de-sac
J'étais bien trop jeune pour la prendre cette retraite. Je ne voulais plus enseigner, soit, c'est correct. Je pouvais vivre sans travailler, quelle chance, me suis-je dit! Liberté 55 à quarante-huit ans. J'avais encore plein d'enfants à charge, ils m'ont gobé mon temps et je me suis laissé dévorer parce que je n'avais pas d'autre projet valable. Au moment de l'abandon de mon emploi, je voulais devenir famille d'accueil à plein temps, aménager mes logements pour y accueillir des enfants et donc me débarrasser de mes locataires du même coup. Au même moment, mon adolescente problème a été placée en centre d'accueil! Ça n'aurait pas vraiment dérangé mon dossier de famille d'accueil, m'a dit la travailleuse sociale, j'avais déjà fait mes preuves et le besoin est immense à Montréal. Mais moi, là-dedans, non, je ne me voyais pas d'un côté avoir une enfant placée et de l'autre accueillir des enfants placés. J'ai laissé tomber. Tout.
J'ai bien fini mes études en Petite enfance et Famille, histoire de bien les comprendre, les troubles de l'attachement dont souffrait ma fille. J'ai même travaillé un peu, très peu, dans un centre de la petite enfance et j'ai détesté. Je me suis alors retrouvée dans un espèce de cul-de-sac et j'y suis toujours. Je me suis lancée à corps perdu (c'est le cas de le dire!) dans l'exercice intensif et les cours de yoga et j'en ai retiré une certaine satisfaction et une satisfaction certaine. Devenir professeure de yoga a été un de mes buts, jamais atteint et que je ne suis plus certaine de vouloir atteindre, plutôt certaine de ne plus vouloir l'atteindre, tiens.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai intitulé ce billet "Cul-de-sac".
Un cul-de-sac, il ne faut pas rester dedans, il faut s'en sortir et je veux m'en sortir. Reste à savoir comment et par où commencer.
J'ai bien fini mes études en Petite enfance et Famille, histoire de bien les comprendre, les troubles de l'attachement dont souffrait ma fille. J'ai même travaillé un peu, très peu, dans un centre de la petite enfance et j'ai détesté. Je me suis alors retrouvée dans un espèce de cul-de-sac et j'y suis toujours. Je me suis lancée à corps perdu (c'est le cas de le dire!) dans l'exercice intensif et les cours de yoga et j'en ai retiré une certaine satisfaction et une satisfaction certaine. Devenir professeure de yoga a été un de mes buts, jamais atteint et que je ne suis plus certaine de vouloir atteindre, plutôt certaine de ne plus vouloir l'atteindre, tiens.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai intitulé ce billet "Cul-de-sac".
Un cul-de-sac, il ne faut pas rester dedans, il faut s'en sortir et je veux m'en sortir. Reste à savoir comment et par où commencer.
samedi 3 janvier 2009
Fierté
"Ce garçon va devenir quelqu'un de bien." Ce sont les parents du premier bébé de l'année à Montréal qui parlent.
"Il sera un grand Montréalais et un grand Canadien, un citoyen d'exception capable de contribuer à la société."
C'est un discours qu'on entend trop peu souvent. Élever un enfant pour en faire un citoyen d'exception et une contribution à la société, ça dépasse élever un enfant pour qu'il soit heureux. Ça implique des efforts, de la droiture et de la discipline. Du temps aussi. Cette petite personne est importante car elle aura un futur grandiose. C'est tout plein d'espoir. Et je suis persuadée qu'un enfant élevé avec cette grandiosité et cet investissement parental total a beaucoup plus de chance d'être heureux.
On croit en lui, en ses capacités, il deviendra quelqu'un de bien, entend-il de la bouche de ses parents. Comment faire autrement avec une telle foi et un tel encouragement.
"Il sera un grand Montréalais et un grand Canadien, un citoyen d'exception capable de contribuer à la société."
C'est un discours qu'on entend trop peu souvent. Élever un enfant pour en faire un citoyen d'exception et une contribution à la société, ça dépasse élever un enfant pour qu'il soit heureux. Ça implique des efforts, de la droiture et de la discipline. Du temps aussi. Cette petite personne est importante car elle aura un futur grandiose. C'est tout plein d'espoir. Et je suis persuadée qu'un enfant élevé avec cette grandiosité et cet investissement parental total a beaucoup plus de chance d'être heureux.
On croit en lui, en ses capacités, il deviendra quelqu'un de bien, entend-il de la bouche de ses parents. Comment faire autrement avec une telle foi et un tel encouragement.
vendredi 2 janvier 2009
Bye bye raciste
Le Bye Bye 2008 a été écrit par des gens sans culture, sans connaissances générales, centrés sur eux, leur petit vécu québécois fermé bien dur, anti-immigrants, anti-anglais, anti-noirs, anti tout ce qui déborde de leur petite vie étroite, douillette et nombriliste.
Dans de grands événements comme l'élection d'Obama ils n'ont vu que l'occasion d'étaler toute la panoplie de leurs jokes racistes éculées et de bas étage, supposément pour ridiculiser Denis Lévesque. Du spectacle grandiose de Paul McCartney, Véronique aura cette petite phrase assassine et hypocrite, à la toute fin du Bye Bye "Je ne parle pas français, mais je prends le cachet." Péché mortel pour tout le monde de ne pas parler français ou de voter différemment de Véro et son chum, les Anglais deviennent des ennemis qui ne seront pas accueillis chez nous, nous dit agressivement Jean-François Mercier, leurs bars ferment à quatre heures de l'après-midi et leurs femmes ne baisent pas avant le mariage, ni après. Si quelqu'un du Canada anglais attaquait aussi méchamment des Québécois, on en entendrait parler longtemps. Un discours xénophobe, petit, bas, dont j'ai eu honte. Je paie des taxes pour de telles insanités? Comment se sentaient mes filles en voyant l'imitateur de Denis Lévesque pointer vulgairement son doigt vers la "zigounette" du président des États-Unis? Et mon amie anglophone, elle, comment se sentait-elle?
On dirait que les scripteurs sont déconnectés de la réalité multiculturelle et ouverte qui les entoure. En fait, s'il y avait eu d'autres personnes que des Blancs francophones peu cultivés pour écrire les sketchs, certains d'entre eux ne seraient jamais passés, celui de l'entrevue de Obama, jamais en tout cas et le commentaire absolument disgracieux de Jean-François Mercier sur la plus grande facilité de tirer du noir sur blanc, certainement pas non plus. Il n'y avait rien, vraiment rien de drôle là-dedans, rien qu'un gros malaise devant tant de bêtise.
Il y a eu des bons moments, le numéro sur la listériose était réussi. Les vieux chanteurs qui refont les chansons des jeunes aussi. Céline Dion, numéro éculé mais Véronique Cloutier l'imite bien tout comme elle faisait une Julie Couillard plus vraie que vrai. J'ai aimé que Julie Couillard participe, elle démontre un étonnant sens de l'humour, la dame, et elle va percer dans le show bizz. C'est déjà parti. J'ai aimé qu'on souligne les cinquante années de carrière de Michel Louvain. Beau numéro empreint de respect, trop rare le respect dans ce bye bye, il faut le relever!
En y repensant, même dans le numéro sur Céline Dion, on introduit du racisme en lui faisant dire que son jardinier c'est Mandela. Une obsession?
Comparé à ça, le Tout le monde en parle a été un grand succès. On y a fait se donner l'accolade à Jean et Pauline et ils ont su nous rendre la vie politique plus humaine. Tous les invités étaient excellents, le ton joyeux mais sans vulgarité. Bravo! On m'a dit que l'émission de Jean-René Dufort était très bonne aussi mais je n'ai pas eu l'occasion de la voir.
Dans de grands événements comme l'élection d'Obama ils n'ont vu que l'occasion d'étaler toute la panoplie de leurs jokes racistes éculées et de bas étage, supposément pour ridiculiser Denis Lévesque. Du spectacle grandiose de Paul McCartney, Véronique aura cette petite phrase assassine et hypocrite, à la toute fin du Bye Bye "Je ne parle pas français, mais je prends le cachet." Péché mortel pour tout le monde de ne pas parler français ou de voter différemment de Véro et son chum, les Anglais deviennent des ennemis qui ne seront pas accueillis chez nous, nous dit agressivement Jean-François Mercier, leurs bars ferment à quatre heures de l'après-midi et leurs femmes ne baisent pas avant le mariage, ni après. Si quelqu'un du Canada anglais attaquait aussi méchamment des Québécois, on en entendrait parler longtemps. Un discours xénophobe, petit, bas, dont j'ai eu honte. Je paie des taxes pour de telles insanités? Comment se sentaient mes filles en voyant l'imitateur de Denis Lévesque pointer vulgairement son doigt vers la "zigounette" du président des États-Unis? Et mon amie anglophone, elle, comment se sentait-elle?
On dirait que les scripteurs sont déconnectés de la réalité multiculturelle et ouverte qui les entoure. En fait, s'il y avait eu d'autres personnes que des Blancs francophones peu cultivés pour écrire les sketchs, certains d'entre eux ne seraient jamais passés, celui de l'entrevue de Obama, jamais en tout cas et le commentaire absolument disgracieux de Jean-François Mercier sur la plus grande facilité de tirer du noir sur blanc, certainement pas non plus. Il n'y avait rien, vraiment rien de drôle là-dedans, rien qu'un gros malaise devant tant de bêtise.
Il y a eu des bons moments, le numéro sur la listériose était réussi. Les vieux chanteurs qui refont les chansons des jeunes aussi. Céline Dion, numéro éculé mais Véronique Cloutier l'imite bien tout comme elle faisait une Julie Couillard plus vraie que vrai. J'ai aimé que Julie Couillard participe, elle démontre un étonnant sens de l'humour, la dame, et elle va percer dans le show bizz. C'est déjà parti. J'ai aimé qu'on souligne les cinquante années de carrière de Michel Louvain. Beau numéro empreint de respect, trop rare le respect dans ce bye bye, il faut le relever!
En y repensant, même dans le numéro sur Céline Dion, on introduit du racisme en lui faisant dire que son jardinier c'est Mandela. Une obsession?
Comparé à ça, le Tout le monde en parle a été un grand succès. On y a fait se donner l'accolade à Jean et Pauline et ils ont su nous rendre la vie politique plus humaine. Tous les invités étaient excellents, le ton joyeux mais sans vulgarité. Bravo! On m'a dit que l'émission de Jean-René Dufort était très bonne aussi mais je n'ai pas eu l'occasion de la voir.
mercredi 31 décembre 2008
Voisin et l'amour encore
Voisin a eu une vie amoureuse atypique. ll a vécu quinze ans heureux avec sa professeure à la maîtrise à l'université. Elle avait vingt ans de plus que lui. Ils ont voyagé beaucoup, vu plein d'expositions dans le monde entier (les deux sont artistes), acheté une terre aux Îles-de-la-Madeleine et Voisin, qui est très habile de ses mains, y a construit une maison. Ils y passaient tous leurs étés, étant tous deux du domaine de l'éducation.
Et puis, Voisin tombe follement amoureux d'une jeune femme, sa partenaire dans un cours de plongée sous-marine. Tout va très vite, il quitte sa compagne, s'établit avec la nouvelle, lui fait un enfant et divorce bruyamment quand le bébé est encore tout jeune. Une relation passionnée et houleuse dès le début, me dira-t-il. Un divorce destructeur, dans lequel Voisin perd son petit garçon, c'est du moins comme ça qu'il l'a vécu.
Depuis, il a fait des rencontres, mais légères. Il est extrêmement méfiant, se débrouille fort bien seul et n'a pas vraiment besoin de femme dans sa vie. Il a ses chiens, il dort avec, leur parle, les caresse et les aime de tout son coeur.
Je me demandais même s'il avait la capacité de tomber amoureux d'une femme. Et puis, l'année passée, il y eût Dulcinée! Et j'ai vu Voisin vulnérable, rougissant, balbutiant, tendre et absolument et visiblement amoureux. Leur amour ne s'est jamais véritablement matérialisé et il n'en a plus de nouvelles ou si peu, ne travaillant plus au même endroit qu'elle. Mais il y a eu de l'espoir et je l'ai découvert incroyablement romantique.
Alors, Voisin, je le prends comme il est, avec ses qualités et ses défauts. On n'est clairement pas amoureux mais il y a une certaine tendresse entre nous. Je suis absolument et totalement libre de chercher ailleurs, si tel est mon désir.
Et puis, Voisin tombe follement amoureux d'une jeune femme, sa partenaire dans un cours de plongée sous-marine. Tout va très vite, il quitte sa compagne, s'établit avec la nouvelle, lui fait un enfant et divorce bruyamment quand le bébé est encore tout jeune. Une relation passionnée et houleuse dès le début, me dira-t-il. Un divorce destructeur, dans lequel Voisin perd son petit garçon, c'est du moins comme ça qu'il l'a vécu.
Depuis, il a fait des rencontres, mais légères. Il est extrêmement méfiant, se débrouille fort bien seul et n'a pas vraiment besoin de femme dans sa vie. Il a ses chiens, il dort avec, leur parle, les caresse et les aime de tout son coeur.
Je me demandais même s'il avait la capacité de tomber amoureux d'une femme. Et puis, l'année passée, il y eût Dulcinée! Et j'ai vu Voisin vulnérable, rougissant, balbutiant, tendre et absolument et visiblement amoureux. Leur amour ne s'est jamais véritablement matérialisé et il n'en a plus de nouvelles ou si peu, ne travaillant plus au même endroit qu'elle. Mais il y a eu de l'espoir et je l'ai découvert incroyablement romantique.
Alors, Voisin, je le prends comme il est, avec ses qualités et ses défauts. On n'est clairement pas amoureux mais il y a une certaine tendresse entre nous. Je suis absolument et totalement libre de chercher ailleurs, si tel est mon désir.
mardi 30 décembre 2008
Voisin et l'amour
Je le vois régulièrement, on va prendre des marches, je l'accompagne à l'hôpital quand il passe des tests, il me répare les fuites d'eau, il a fait le ménage de ma cave, il a coupé mon jambon de Noël, il a raccompagné ma mère à la voiture pour ne pas qu'elle glisse, on fait l'amour si je veux, il n'a jamais refusé jusqu'ici, si je n'en parle pas, il n'en parle pas, il me raconte ses troubles avec ses locataires, il m'a présenté son ami intime, il me reçoit à la tisane ou au scotch, il me fait de la pissaladière, son fils s'entend bien avec ma plus jeune fille, et pourtant je dis que nous ne sommes pas amoureux et nous ne le sommes pas.
Serais-je de celles qui ont besoin des genoux qui tremblent et du coup au plexus solaire? Serais-je une incorrigible romantique à laquelle il faut faire la cour et la couvrir de fleurs et de compliments? Ai-je besoin d'être demandée en mariage? Non, ce n'est pas ça non plus.
Au début, quand j'ai rencontré Voisin, j'ai fondé certains espoirs sur cette relation. Légers, les espoirs, mais espoirs quand même. Je ne pense pas que l'amour doive être instantané. Le temps, la connaissance de l'autre, la communication ouverte et la bonne volonté peuvent faire leur oeuvre. Pas dans notre cas.
Quand je l'ai rencontré, c'était un homme profondément blessé. Le juge avait statué qu'il n'aurait pas la garde de son fils, ni totale, ni partagée, pas de garde du tout, des droits d'accès minimaux, une fin de semaine sur deux et les vacances et voilà. Il était extrêmement amer, d'une amertume cuisante, oxidante, dérangeante, perturbante. Et moi, j'avais plein de problèmes graves avec ma fille aînée, alors adolescente, oui, la même, celle qui souffre maintenant (selon moi) de maladie mentale non diagnostiquée. On se racontait nos troubles dans son petit salon et en fin de soirée, on baisait.
Je me rappelle qu'on avait décidé de passer un week-end ensemble, à Québec. J'avais mis des espoirs romantiques dans cette fin de semaine qui, je l'espérais secrètement, en serait une d'amoureux. C'était un temps de festival, alors on avait dû se rabattre sur une chambre luxueuse. Il ne voulait pas payer ça, je l'avais offert. J'en avais envie de confort, moi et puis, j'étais si heureuse de faire un petit voyage avec lui. Je ne pourrais pas expliquer clairement ce qui s'est passé, mais dès le lendemain midi, on rentrait à Montréal, froidement, sans se dire un mot dans la voiture. Je m'attendais à trop, j'avais eu le malheur d'exprimer ma déception, il avait été froissé et s'était fermé et quand il se ferme, il se ferme, cet homme-là!
Car c'est une autre de ses caractéristiques: monsieur boude. Et il boude longtemps! Ce n'est absolument jamais lui qui va tenter une réconciliation après une de ses bouderies. Au bout de quatre mois à peu près, je communique avec lui, je m'excuse, des fois, je ne me rappelle plus clairement de quoi je m'excuse mais l'étape de l'excuse ne doit pas être escamotée, et puis, tout revient comme avant mais il ne faut surtout pas reparler de l'épisode qui a causé la bouderie.
Serais-je de celles qui ont besoin des genoux qui tremblent et du coup au plexus solaire? Serais-je une incorrigible romantique à laquelle il faut faire la cour et la couvrir de fleurs et de compliments? Ai-je besoin d'être demandée en mariage? Non, ce n'est pas ça non plus.
Au début, quand j'ai rencontré Voisin, j'ai fondé certains espoirs sur cette relation. Légers, les espoirs, mais espoirs quand même. Je ne pense pas que l'amour doive être instantané. Le temps, la connaissance de l'autre, la communication ouverte et la bonne volonté peuvent faire leur oeuvre. Pas dans notre cas.
Quand je l'ai rencontré, c'était un homme profondément blessé. Le juge avait statué qu'il n'aurait pas la garde de son fils, ni totale, ni partagée, pas de garde du tout, des droits d'accès minimaux, une fin de semaine sur deux et les vacances et voilà. Il était extrêmement amer, d'une amertume cuisante, oxidante, dérangeante, perturbante. Et moi, j'avais plein de problèmes graves avec ma fille aînée, alors adolescente, oui, la même, celle qui souffre maintenant (selon moi) de maladie mentale non diagnostiquée. On se racontait nos troubles dans son petit salon et en fin de soirée, on baisait.
Je me rappelle qu'on avait décidé de passer un week-end ensemble, à Québec. J'avais mis des espoirs romantiques dans cette fin de semaine qui, je l'espérais secrètement, en serait une d'amoureux. C'était un temps de festival, alors on avait dû se rabattre sur une chambre luxueuse. Il ne voulait pas payer ça, je l'avais offert. J'en avais envie de confort, moi et puis, j'étais si heureuse de faire un petit voyage avec lui. Je ne pourrais pas expliquer clairement ce qui s'est passé, mais dès le lendemain midi, on rentrait à Montréal, froidement, sans se dire un mot dans la voiture. Je m'attendais à trop, j'avais eu le malheur d'exprimer ma déception, il avait été froissé et s'était fermé et quand il se ferme, il se ferme, cet homme-là!
Car c'est une autre de ses caractéristiques: monsieur boude. Et il boude longtemps! Ce n'est absolument jamais lui qui va tenter une réconciliation après une de ses bouderies. Au bout de quatre mois à peu près, je communique avec lui, je m'excuse, des fois, je ne me rappelle plus clairement de quoi je m'excuse mais l'étape de l'excuse ne doit pas être escamotée, et puis, tout revient comme avant mais il ne faut surtout pas reparler de l'épisode qui a causé la bouderie.
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