Culture
(billet inspiré par Maman à bord)
samedi 7 janvier 2012
Enragée
Je commence l'année enragée. Je n'ai jamais été particulièrement gentille, mais là, je bats tous mes records de franchise exacerbée, de désir de perfection, d'agacement devant toute lâcheté, faiblesse, nullité, que ça vienne de moi ou des autres. Plus de patience. Je dis ce que je pense. Vlan! Faut pas me chercher cette année. Je deviens une mauvaise fille. Enragée.
Nous sommes une société d'enfants gâtés, critiqueux, chialeux, dédaigneux, mais qui ne font rien pour améliorer quoi que ce soit. J'en ai marre de mon petit nombril, j'en ai encore plus marre du vôtre. Grouillons-nous bordel!
Nous sommes une société d'enfants gâtés, critiqueux, chialeux, dédaigneux, mais qui ne font rien pour améliorer quoi que ce soit. J'en ai marre de mon petit nombril, j'en ai encore plus marre du vôtre. Grouillons-nous bordel!
Notes culturelles avant d'oublier
Premier film de l'année Shame de Michael Fassbender. Puissant et profondément déprimant. Trop réaliste pour laisser indifférent. Histoire d'une addiction destructrice. Comme la soeur de notre triste héros est tout aussi fuckée que lui, on soupçonne une enfance coupable. Bon, pas l'enfance qui est coupable mais les parents de ces enfants. Tout passe par là, trop souvent. Aimons nos enfants et soyons présents pour eux, amen.
Première pièce de théâtre de l'année au théâtre Jean-Duceppe (nous sommes abonnées) Pourquoi pas? de Norm Foster. J'ai pas mal la même opinion que celle du critique de la Presse, excepté pour les décors peut-être. J'aime les décors épurés, moi et je pense que le public doit faire preuve d'imagination. La fameuse scène où la veuve écoute parler sa bru et son fils ne m'a pas dérangée une miette. Mais je ne recommande pas, trop sirupeux en effet. Et puis, totalement irréaliste. Une femme de 65 ans qui se fait pourchasser par un homme du même âge qu'elle trouve de son goût mais rejette au point d'appeler la police et finit par se laisser séduire à la toute fin en allant à un spectacle de cirque qui lui rappelle son enfance et ses rêves de jeunesse, c'est un conte de fée. Évidemment, le théâtre n'a pas besoin d'être réaliste et on peut toujours rêver. En plus, les deux sont millionnaires. Bon...
Première comédie musicale de l'année à la Place-des-Arts Mamma Mia. C'était le cadeau de Noël de mes enfants. Ça a mal vieilli. Trop cher pour ce qu'on a vu. Je deviens difficile, je pense. Ça a fait son temps et ils devraient le retirer de l'affiche. Mais faut croire que c'est une opinion bien personnelle car la salle (pleine) a ovationné longuement. Gentil et sympathique, oui, je voulais du grandiose, je crois, de la féerie, de l'excitation. C'était pas là.
Premier restaurant de l'année Asahi sur St-Laurent. Un délice. J'adore les sushis et leur secret est dans la fraîcheur. Garantie dans ce restaurant sympathique, serveurs attentifs et raffinement. Je recommande. On a pris le buffet à volonté et c'est un peu cher la fin de semaine, mais la qualité est là, plein de poisson frais, ce n'est pas donné. On remplit la commande, on nous prépare les sushis sur mesure et on remplit une nouvelle liste de sushis si on a encore faim. Avec trois ados, ça a été le cas!
Première pièce de théâtre de l'année au théâtre Jean-Duceppe (nous sommes abonnées) Pourquoi pas? de Norm Foster. J'ai pas mal la même opinion que celle du critique de la Presse, excepté pour les décors peut-être. J'aime les décors épurés, moi et je pense que le public doit faire preuve d'imagination. La fameuse scène où la veuve écoute parler sa bru et son fils ne m'a pas dérangée une miette. Mais je ne recommande pas, trop sirupeux en effet. Et puis, totalement irréaliste. Une femme de 65 ans qui se fait pourchasser par un homme du même âge qu'elle trouve de son goût mais rejette au point d'appeler la police et finit par se laisser séduire à la toute fin en allant à un spectacle de cirque qui lui rappelle son enfance et ses rêves de jeunesse, c'est un conte de fée. Évidemment, le théâtre n'a pas besoin d'être réaliste et on peut toujours rêver. En plus, les deux sont millionnaires. Bon...
Première comédie musicale de l'année à la Place-des-Arts Mamma Mia. C'était le cadeau de Noël de mes enfants. Ça a mal vieilli. Trop cher pour ce qu'on a vu. Je deviens difficile, je pense. Ça a fait son temps et ils devraient le retirer de l'affiche. Mais faut croire que c'est une opinion bien personnelle car la salle (pleine) a ovationné longuement. Gentil et sympathique, oui, je voulais du grandiose, je crois, de la féerie, de l'excitation. C'était pas là.
Premier restaurant de l'année Asahi sur St-Laurent. Un délice. J'adore les sushis et leur secret est dans la fraîcheur. Garantie dans ce restaurant sympathique, serveurs attentifs et raffinement. Je recommande. On a pris le buffet à volonté et c'est un peu cher la fin de semaine, mais la qualité est là, plein de poisson frais, ce n'est pas donné. On remplit la commande, on nous prépare les sushis sur mesure et on remplit une nouvelle liste de sushis si on a encore faim. Avec trois ados, ça a été le cas!
jeudi 5 janvier 2012
Ça mijote
J'ai plein d'idées pour 2012. Qui vont dans tous les sens. Stimulant. Dès que je mets de l'ordre là-dedans et que j'ai une minute (pas fini encore chez nous le Temps des Fêtes), je vous en ferai part avec plaisir. Plus on est de fous, plus on rit et j'ai bien l'intention de rire cette année. C'est déjà commencé.
samedi 31 décembre 2011
Cinquantedeuxième livre du défi
Laurendeau, Paul
Femmes fantastiques Éditions Jets d'Encre, France, 2008, 190 pages
Défi lecture terminé à l'instant. Yé! Je suis heureuse. Bon livre pour finir en plus. Critique suivra. Là, c'est un départ pour le Réveillon en famille. Bonheur, santé et tout ce qui va avec, chers lecteurs!
Elles ont beau venir de la République Domaniale, s'habiller en gris comme les bonnes Grisettes qu'elles sont et voyager en naviplane, les Femmes fantastiques de Paul Laurendeau nous ressemblent beaucoup. Vivantes, amoureuses, travailleuses, de tous les âges, de l'ado en fugue à la femme âgée, elles vont, dignes, belles, fières, toutes pareilles et différentes.
Peu d'hommes donc, mais un remarquable, dans une légende que j'ai adorée. Digne de Fred Pellerin devenu mythologique grec. Ne vous méprenez pas, c'est un compliment, j'adore Fred Pellerin, je l'ai tout lu et j'ai assisté avec un immense plaisir à ses spectacles. Gilmesh, donc, l'insouciant palefrenier, celui dont on tombe amoureuse si facilement, celui pour lequel la Rouge reine Nisir est prête à toutes les bassesses et scélératesses pour arriver à le séduire. Le conte finit bien, rassurez-vous et est à mettre entre toutes les mains.
Il y a bien aussi les musiciens parmi lesquels la quarantenaire Marjolaine doit se choisir protocolairement un compagnon de nuit. Elle en jouira en effet mais pas de la façon dont on l'imagine...
On trouve d'autres histoires amoureuses dans ce livre, entre femmes qui se retrouvent après une longue absence et entre une femme-qui-sent-si-bon et sa guérisseuse de ... l'incontinence! Héhé! Monsieur Laurendeau n'est pas à court d'idées.
On retrouve la langue châtiée, recherchée, claire et lumineuse de l'auteur à chaque page. Un plaisir de lecture.
Femmes fantastiques Éditions Jets d'Encre, France, 2008, 190 pages
Défi lecture terminé à l'instant. Yé! Je suis heureuse. Bon livre pour finir en plus. Critique suivra. Là, c'est un départ pour le Réveillon en famille. Bonheur, santé et tout ce qui va avec, chers lecteurs!
Elles ont beau venir de la République Domaniale, s'habiller en gris comme les bonnes Grisettes qu'elles sont et voyager en naviplane, les Femmes fantastiques de Paul Laurendeau nous ressemblent beaucoup. Vivantes, amoureuses, travailleuses, de tous les âges, de l'ado en fugue à la femme âgée, elles vont, dignes, belles, fières, toutes pareilles et différentes.
Peu d'hommes donc, mais un remarquable, dans une légende que j'ai adorée. Digne de Fred Pellerin devenu mythologique grec. Ne vous méprenez pas, c'est un compliment, j'adore Fred Pellerin, je l'ai tout lu et j'ai assisté avec un immense plaisir à ses spectacles. Gilmesh, donc, l'insouciant palefrenier, celui dont on tombe amoureuse si facilement, celui pour lequel la Rouge reine Nisir est prête à toutes les bassesses et scélératesses pour arriver à le séduire. Le conte finit bien, rassurez-vous et est à mettre entre toutes les mains.
Il y a bien aussi les musiciens parmi lesquels la quarantenaire Marjolaine doit se choisir protocolairement un compagnon de nuit. Elle en jouira en effet mais pas de la façon dont on l'imagine...
On trouve d'autres histoires amoureuses dans ce livre, entre femmes qui se retrouvent après une longue absence et entre une femme-qui-sent-si-bon et sa guérisseuse de ... l'incontinence! Héhé! Monsieur Laurendeau n'est pas à court d'idées.
On retrouve la langue châtiée, recherchée, claire et lumineuse de l'auteur à chaque page. Un plaisir de lecture.
mardi 27 décembre 2011
Cinquantéunième livre du défi lecture
Lantagne, Suzanne
Dans un geste Les éditions de L'instant même, Québec, 2011, 127 pages
Un recueil de nouvelles avec quelques nouvelles trop brèves et dont on ne comprend pas le sens qui y ont été mises on ne sait pas trop pourquoi, mais oui, on le sait: pour engraisser ce livre un peu maigre. Mais si on les soustrait de notre lecture, les nouvelles principales sont vraiment intéressantes et bien écrites. Son amour pour son Hollandais, amour auquel elle s'accroche quelques années plus tard. Elle le recherche à l'aide de son jeune homonyme, à qui elle présente une jeune femme dont il tombera épouvantablement amoureux. Il y a trop de détails pour que ces histoires ne soient pas de vraies histoires. C'est sa vie que Suzanne Lantagne écrit dans ses nouvelles de rencontres, de sexe internet, d'amour et de voyage.
Son non-amour pour Antoine, qu'elle décrit physiquement sans pitié, comme les hommes peuvent le faire pour les femmes, comme les femmes se le permettent si rarement. Elle le décortique, cet Antoine et le rejette abruptement comme la tarentule de la nouvelle précédente. Elle a raison cependant. Trop d'indices dangereux. Elle a eu du flair.
C'est un oeuvre intéressante que j'ai lue (à part les petites nouvelles de deux pages et demi qui ont peu d'intérêt) avec plaisir. La nouvelle qui m'a le plus touchée est son aventure avec l'Anglais handicapé, rencontré par internet et auquel elle donne rendez-vous d'emblée dans une chambre d'hôtel. Il se révélera un homme charmant, disgracié par la nature, mais qu'elle finira par apprécier malgré tout. Mais toute bonne chose a une fin et les amours de notre auteure finissent toujours froidement, sans qu'elle n'en manifeste la moindre émotion. Elle décrit ainsi le dernier courriel de son monsieur infirme "Le ton était poli, peut-être un peu froid. Et c'est tout." (p.123)
Même chose pour la rupture avec Antoine. "J'ai raccroché. Je n'ai plus jamais entendu parler d'Antoine. Et j'ai pris l'avion pour Amsterdam." (p.22)
Seul Arnout Baker, son grand amour de jeunesse qu'elle tentera de recontacter des années plus tard mais qui refusera de la revoir, semble trouver grâce à ses yeux. "Comment donc les choses ont-elles pu finir? Elles ne sont pas finies, elles ne le seront jamais. Même s'il devait mourir." (p.81)
Dans un geste Les éditions de L'instant même, Québec, 2011, 127 pages
Un recueil de nouvelles avec quelques nouvelles trop brèves et dont on ne comprend pas le sens qui y ont été mises on ne sait pas trop pourquoi, mais oui, on le sait: pour engraisser ce livre un peu maigre. Mais si on les soustrait de notre lecture, les nouvelles principales sont vraiment intéressantes et bien écrites. Son amour pour son Hollandais, amour auquel elle s'accroche quelques années plus tard. Elle le recherche à l'aide de son jeune homonyme, à qui elle présente une jeune femme dont il tombera épouvantablement amoureux. Il y a trop de détails pour que ces histoires ne soient pas de vraies histoires. C'est sa vie que Suzanne Lantagne écrit dans ses nouvelles de rencontres, de sexe internet, d'amour et de voyage.
Son non-amour pour Antoine, qu'elle décrit physiquement sans pitié, comme les hommes peuvent le faire pour les femmes, comme les femmes se le permettent si rarement. Elle le décortique, cet Antoine et le rejette abruptement comme la tarentule de la nouvelle précédente. Elle a raison cependant. Trop d'indices dangereux. Elle a eu du flair.
C'est un oeuvre intéressante que j'ai lue (à part les petites nouvelles de deux pages et demi qui ont peu d'intérêt) avec plaisir. La nouvelle qui m'a le plus touchée est son aventure avec l'Anglais handicapé, rencontré par internet et auquel elle donne rendez-vous d'emblée dans une chambre d'hôtel. Il se révélera un homme charmant, disgracié par la nature, mais qu'elle finira par apprécier malgré tout. Mais toute bonne chose a une fin et les amours de notre auteure finissent toujours froidement, sans qu'elle n'en manifeste la moindre émotion. Elle décrit ainsi le dernier courriel de son monsieur infirme "Le ton était poli, peut-être un peu froid. Et c'est tout." (p.123)
Même chose pour la rupture avec Antoine. "J'ai raccroché. Je n'ai plus jamais entendu parler d'Antoine. Et j'ai pris l'avion pour Amsterdam." (p.22)
Seul Arnout Baker, son grand amour de jeunesse qu'elle tentera de recontacter des années plus tard mais qui refusera de la revoir, semble trouver grâce à ses yeux. "Comment donc les choses ont-elles pu finir? Elles ne sont pas finies, elles ne le seront jamais. Même s'il devait mourir." (p.81)
dimanche 25 décembre 2011
Noël et dons et famille et parrainage et Haïti
Un café. De la neige. Un repas haïtien qui mijote avec l'odeur délicieuse et exotique qui va avec. Le pyjama encore (oui, je dors en pyjama!). La télé ouverte sur ce qui doit bien être un autre Cinécadeau. Je m'étais promis de voir plein de films au cinéma mais la programmation régulière des Fêtes est assez bonne que je les regarde ici. J'ai bien aimé Odette Toutlemonde et même des films plus cuculs et sexistes comme celui où le mari et la femme échangent leurs rôles m'a amusée. Et puis, The sound of Music hier, c'est le premier film que notre papa nous avait emmenés voir au cinéma quand j'étais petite. Ça marque! Je savais toutes les chansons par coeur.
Plus tard, mes enfants arriveront, mon petit-fils prendra toute la place, le seul jeune enfant de notre groupe! Cette année, je relaxe, pas de stress. Je me le suis promis. J'ai pas mal réussi. Il y a bien le ménage à faire encore, mais j'ai le temps. Tout n'est pas parfait? J'allais dire que ça n'a pas d'importance mais ça en a encore. Je ne peux pas me changer en un jour! Mais ça a moins d'importance.
Je pense évidemment à ceux qui sont seuls. Pas avec culpabilité. Cette année, je ferai quelque chose pour eux. Là, je vais envoyer un chèque à ma filleule en Haïti. C'est par l'entremise de Soleil des Nations. Un parrainage artisanal. J'ai confiance. Mis sur pieds par des mamans adoptantes. Bénévolement. Savez-vous que les jeunes si charmants qui vous sollicitent sur la rue pour donner à des organismes de charité reconnus ne le font pas bénévolement? Non, ils ont un vrai job qui débute à douze dollars l'heure et peut monter rapidement à 18$ l'heure si le jeune est performant et réussit à recruter de nombreux généreux donateurs. La charité est un business. Ça ne devrait pas me fâcher car ça donne un travail au jeune recruteur de dons. Mais oui, ça me choque parce que ce n'est pas su, parce que j'ai l'impression d'être trompée par omission.
Les dons au parrainage de Soleil des Nations sont déductibles d'impôts. Alors, c'est le temps maintenant si on veut déclarer notre don en 2011. Ils ne font aucun recrutement, eux. Faut aller voir.
Malgré ce qu'on en pense, la situation s'améliore en Haïti. L'espérance de vie était de 41 ans en 1960. Elle est maintenant de 61 ans. Notre espérance de vie à nous tous sexes confondus est de 81.7 ans, l'une des plus élevées au monde.
Plus tard, mes enfants arriveront, mon petit-fils prendra toute la place, le seul jeune enfant de notre groupe! Cette année, je relaxe, pas de stress. Je me le suis promis. J'ai pas mal réussi. Il y a bien le ménage à faire encore, mais j'ai le temps. Tout n'est pas parfait? J'allais dire que ça n'a pas d'importance mais ça en a encore. Je ne peux pas me changer en un jour! Mais ça a moins d'importance.
Je pense évidemment à ceux qui sont seuls. Pas avec culpabilité. Cette année, je ferai quelque chose pour eux. Là, je vais envoyer un chèque à ma filleule en Haïti. C'est par l'entremise de Soleil des Nations. Un parrainage artisanal. J'ai confiance. Mis sur pieds par des mamans adoptantes. Bénévolement. Savez-vous que les jeunes si charmants qui vous sollicitent sur la rue pour donner à des organismes de charité reconnus ne le font pas bénévolement? Non, ils ont un vrai job qui débute à douze dollars l'heure et peut monter rapidement à 18$ l'heure si le jeune est performant et réussit à recruter de nombreux généreux donateurs. La charité est un business. Ça ne devrait pas me fâcher car ça donne un travail au jeune recruteur de dons. Mais oui, ça me choque parce que ce n'est pas su, parce que j'ai l'impression d'être trompée par omission.
Les dons au parrainage de Soleil des Nations sont déductibles d'impôts. Alors, c'est le temps maintenant si on veut déclarer notre don en 2011. Ils ne font aucun recrutement, eux. Faut aller voir.
Malgré ce qu'on en pense, la situation s'améliore en Haïti. L'espérance de vie était de 41 ans en 1960. Elle est maintenant de 61 ans. Notre espérance de vie à nous tous sexes confondus est de 81.7 ans, l'une des plus élevées au monde.
samedi 24 décembre 2011
Urgence
Je me suis présentée à l'urgence de mon hôpital de quartier dès mon retour de voyage. Je ne suis pas souvent allée à l'urgence dans ma vie. En fait, je n'arrive pas à me rappeler y être allée une seule fois. Si, si, une fois, avec mon petit garçon qui faisait une otite et hurlait de douleur. C'était le soir, vers vingt-trois heures, il ne pouvait évidemment pas dormir, se tenait l'oreille en pleurant et les tylénols n'avaient pas fait effet. Je craignais des dommages permanents à son oreille, il n'y avait aucune clinique d'ouverte. Je considérais donc sa situation comme une urgence. Pas eux! On a attendu toute la nuit. Il a fini par s'endormir sur mes genoux. J'avais compris.... plus jamais je ne suis allée à l'hôpital la nuit. La grande majorité des maux peuvent attendre l'ouverture de la clinique du quartier.
Je me servais beaucoup du système d'infirmières d'info santé au 8-1-1, très utile. En fait, l'autre fois où je me suis rendue aux urgences pédiatriques, en Cadillac cette fois, c'est à cause d'une telle consultation téléphonique. Ma fille qui avait alors cinq ans, s'amusait dans son lit (à mon insu) à jouer avec l'argent de sa tirelire. Et puis, elle se met un cinq sous dans la bouche et l'avale accidentellement. Je ne l'aurais jamais su si sa soeur ainée n'était venue me le dire. Il y a du bon des fois à ce que les enfants partagent leur chambre! La chose ne m'énervait pas du tout, c'était déjà arrivé dans ma propre enfance d'avaler un sou et à un autre enfant aussi, bref, ça passe dans le caca et on n'en parle plus. J'appelle Info-santé pour valider ma position. Oups! L'infirmière ne partage pas du tout ma désinvolture. Un cinq sous, c'est gros. Allez à l'urgence, madame, ils vous attendent.
Et pour nous attendre, ils nous attendaient! On n'avait pas plutôt dit le nom de l'enfant que nous étions pris en charge, avant même l'inscription. L'infirmière d'Info-santé avait pavé le chemin pour nous. Princesses nous étions. Radiographies, examens, tout fût expédié en moins d'une heure et comme je le pensais, la petite nous fît un beau caca argenté le lendemain.
Et puis, tiens, autre souvenir... bon, j'y suis allée à l'urgence finalement, pas pour moi, mais pour les enfants, oui. Fils de deux ans s'amuse à sauter sur mon lit. Il fait ça tous les soirs. On rit, on s'amuse. Il n'y a que lui et moi, mère monoparentale heureuse que je suis. Et puis, un faux mouvement, tout se passe si vite, il atterrit le front sur le coin de ma commode, qui est pourtant plus loin. Du sang, du sang. Calme et efficace je suis. Je ne peux compter que sur moi. J'éponge la blessure avec une ferme pression pour arrêter le sang. Et comme je vois que ça n'arrête rien du tout et que ça dépasse mes connaissances de premiers soins, j'habille chaudement le petit, en chantant, pour le rassurer. C'est une froide soirée d'hiver. On va aller montrer ça au docteur, que je lui dis, comme si c'était la chose la plus intéressante et joyeuse au monde. Le sang gicle. Je laisse gigler. L'important, c'est de conduire rapidement mais sécuritairement à l'hôpital. On chante, je lui raconte des histoires, je lui pose des questions, il faut le tenir éveillé, ça je le sais. Ne pas abîmer son super cerveau. Dès notre arrivée, on nous prend en charge. Normal, on fait des traces de sang partout. Son habit de neige en est imbibé, mon manteau aussi et le plancher de l'hôpital également! Six points de suture. Il a encore une petite cicatrice qui ajoute à son charme. C'est un beau bonhomme, mon fils.
Je me servais beaucoup du système d'infirmières d'info santé au 8-1-1, très utile. En fait, l'autre fois où je me suis rendue aux urgences pédiatriques, en Cadillac cette fois, c'est à cause d'une telle consultation téléphonique. Ma fille qui avait alors cinq ans, s'amusait dans son lit (à mon insu) à jouer avec l'argent de sa tirelire. Et puis, elle se met un cinq sous dans la bouche et l'avale accidentellement. Je ne l'aurais jamais su si sa soeur ainée n'était venue me le dire. Il y a du bon des fois à ce que les enfants partagent leur chambre! La chose ne m'énervait pas du tout, c'était déjà arrivé dans ma propre enfance d'avaler un sou et à un autre enfant aussi, bref, ça passe dans le caca et on n'en parle plus. J'appelle Info-santé pour valider ma position. Oups! L'infirmière ne partage pas du tout ma désinvolture. Un cinq sous, c'est gros. Allez à l'urgence, madame, ils vous attendent.
Et pour nous attendre, ils nous attendaient! On n'avait pas plutôt dit le nom de l'enfant que nous étions pris en charge, avant même l'inscription. L'infirmière d'Info-santé avait pavé le chemin pour nous. Princesses nous étions. Radiographies, examens, tout fût expédié en moins d'une heure et comme je le pensais, la petite nous fît un beau caca argenté le lendemain.
Et puis, tiens, autre souvenir... bon, j'y suis allée à l'urgence finalement, pas pour moi, mais pour les enfants, oui. Fils de deux ans s'amuse à sauter sur mon lit. Il fait ça tous les soirs. On rit, on s'amuse. Il n'y a que lui et moi, mère monoparentale heureuse que je suis. Et puis, un faux mouvement, tout se passe si vite, il atterrit le front sur le coin de ma commode, qui est pourtant plus loin. Du sang, du sang. Calme et efficace je suis. Je ne peux compter que sur moi. J'éponge la blessure avec une ferme pression pour arrêter le sang. Et comme je vois que ça n'arrête rien du tout et que ça dépasse mes connaissances de premiers soins, j'habille chaudement le petit, en chantant, pour le rassurer. C'est une froide soirée d'hiver. On va aller montrer ça au docteur, que je lui dis, comme si c'était la chose la plus intéressante et joyeuse au monde. Le sang gicle. Je laisse gigler. L'important, c'est de conduire rapidement mais sécuritairement à l'hôpital. On chante, je lui raconte des histoires, je lui pose des questions, il faut le tenir éveillé, ça je le sais. Ne pas abîmer son super cerveau. Dès notre arrivée, on nous prend en charge. Normal, on fait des traces de sang partout. Son habit de neige en est imbibé, mon manteau aussi et le plancher de l'hôpital également! Six points de suture. Il a encore une petite cicatrice qui ajoute à son charme. C'est un beau bonhomme, mon fils.
vendredi 23 décembre 2011
Le silence des médecins spécialistes
Le chum de ma mère a des enfants médecins. Une grande chance. Il passe devant tout le monde plus souvent qu'à son tour et ma mère aussi, du même coup. Un des garçons est même un grand spécialiste. Le chum de ma mère fait tout pour ne pas aller chez eux. Même que là, il a réussi à éviter le réveillon en prétextant qu'à 81 ans, deux partys de suite, c'était trop. Et vu qu'il était déjà reçu dans la famille de sa blonde le jour de Noël, hein....
Mais pourquoi ne veut-il pas voir son propre fils?, que je demande à ma mère. Parce qu'il s'ennuie chez lui, me dit maman. Le repas est excellent, recherché et c'est son fils qui le cuisine. Mais son fils ne dit pas un mot de la soirée et ils mangent donc tous en silence. Si le chum de maman se met à parler, il n'y a que maman qui répond ou rit de ses blagues. Le fils n'est pas méchant, précise maman, non, pas du tout, mais il a toujours été comme ça. Un grand brillant silencieux.
J'ai failli rire. Quand j'ai vu mon grand spécialiste de la vue, le rétinologue, les gens de la salle d'attente m'avaient déjà avertie "Surtout, pas de questions, il déteste. Il est très compétent, il va bien vous traiter, mais il n'aime pas parler. Vraiment pas." C'était vrai. Bon, je n'ai pas essayé de tester très longtemps la chose, mais c'était assez évident. Est-ce une caractéristique des médecins spécialistes?
Mais pourquoi ne veut-il pas voir son propre fils?, que je demande à ma mère. Parce qu'il s'ennuie chez lui, me dit maman. Le repas est excellent, recherché et c'est son fils qui le cuisine. Mais son fils ne dit pas un mot de la soirée et ils mangent donc tous en silence. Si le chum de maman se met à parler, il n'y a que maman qui répond ou rit de ses blagues. Le fils n'est pas méchant, précise maman, non, pas du tout, mais il a toujours été comme ça. Un grand brillant silencieux.
J'ai failli rire. Quand j'ai vu mon grand spécialiste de la vue, le rétinologue, les gens de la salle d'attente m'avaient déjà avertie "Surtout, pas de questions, il déteste. Il est très compétent, il va bien vous traiter, mais il n'aime pas parler. Vraiment pas." C'était vrai. Bon, je n'ai pas essayé de tester très longtemps la chose, mais c'était assez évident. Est-ce une caractéristique des médecins spécialistes?
Cinquantième livre du défi
Bienvenu, Sophie
Et au pire, on se mariera éditions La mèche, Montréal, 2011, 152 pages
Vous rappelez-vous du blogue "Lucie le chien"? Celui qui est devenu un livre avec les blogues de Mère indigne et d'Un taxi la nuit? C'est la même auteure qui signe ici son premier roman, sur l'histoire d'amour d'une petite fille de treize ans avec un homme plus âgé.
Les critiques ont incensé ce livre, même celle du Devoir, ce qui m'a convaincue de l'acheter. Bon, c'est bien et bon, mais pas à se jeter par terre. Je ne vais pas en raconter grand chose parce que c'est tout petit et que je risquerais de donner trop d'indices et même si ce n'est pas un polar, ce serait trop bête d'en connaître trop pour vivre la moindre surprise. Disons simplement qu'avoir treize ans ou de vivre avec une treize ans, c'est potentiellement dangereux. Les ados nous en font voir de toutes les couleurs, pas toujours, mais si souvent...
Et au pire, on se mariera éditions La mèche, Montréal, 2011, 152 pages
Vous rappelez-vous du blogue "Lucie le chien"? Celui qui est devenu un livre avec les blogues de Mère indigne et d'Un taxi la nuit? C'est la même auteure qui signe ici son premier roman, sur l'histoire d'amour d'une petite fille de treize ans avec un homme plus âgé.
Les critiques ont incensé ce livre, même celle du Devoir, ce qui m'a convaincue de l'acheter. Bon, c'est bien et bon, mais pas à se jeter par terre. Je ne vais pas en raconter grand chose parce que c'est tout petit et que je risquerais de donner trop d'indices et même si ce n'est pas un polar, ce serait trop bête d'en connaître trop pour vivre la moindre surprise. Disons simplement qu'avoir treize ans ou de vivre avec une treize ans, c'est potentiellement dangereux. Les ados nous en font voir de toutes les couleurs, pas toujours, mais si souvent...
jeudi 22 décembre 2011
Quarante-neuvième livre du défi
Long, Thi
Anecdotes des concubines et reines de la dynastie des Nguyen, Éditions Danang, Hue, 2010, 150 pages
Anecdotes des concubines et reines de la dynastie des Nguyen, Éditions Danang, Hue, 2010, 150 pages
mercredi 21 décembre 2011
Quarante-huitième livre du défi lecture
Jacques, Claude et Freeman, Michael
Angkor, cité khmère Amarin Printing and Publishing Public Co. Ltd., River Books, Bangkok, 232 pages
Les ruines d'Angkor sont un joyau précieux du patrimoine mondial de l'humanité et reconnues comme telles par l'Unesco depuis 1992. Elles sont perdues dans la jungle mais plus si perdues que ça vu que le tourisme a fait exploser le nombre de visiteurs qui vont les admirer. Un chef-d'oeuvre. À couper le souffle. À voir absolument dans sa vie. On y a passé trois jours. C'était peu. On se levait à quatre heures du matin pour y arriver à six heures et profiter et des heures plus fraîches (lire moins cuisantes) et de l'absence de foule. C'était une excellente idée car dès dix heures le site est envahi et lunettes de soleil, chapeau et vêtements à manches longues ne suffisent pas à protéger de ce soleil qui fait suer et souffler. Magnifique? Encore plus, encore plus. J'y retournerais. Le livre explique, rappelle, émeut encore. Moi, j'étais là. Bonheur.
Angkor, cité khmère Amarin Printing and Publishing Public Co. Ltd., River Books, Bangkok, 232 pages
Les ruines d'Angkor sont un joyau précieux du patrimoine mondial de l'humanité et reconnues comme telles par l'Unesco depuis 1992. Elles sont perdues dans la jungle mais plus si perdues que ça vu que le tourisme a fait exploser le nombre de visiteurs qui vont les admirer. Un chef-d'oeuvre. À couper le souffle. À voir absolument dans sa vie. On y a passé trois jours. C'était peu. On se levait à quatre heures du matin pour y arriver à six heures et profiter et des heures plus fraîches (lire moins cuisantes) et de l'absence de foule. C'était une excellente idée car dès dix heures le site est envahi et lunettes de soleil, chapeau et vêtements à manches longues ne suffisent pas à protéger de ce soleil qui fait suer et souffler. Magnifique? Encore plus, encore plus. J'y retournerais. Le livre explique, rappelle, émeut encore. Moi, j'étais là. Bonheur.
Quarante-septième livre du défi lecture
Vannak, Hui
Bou Meng, a survivor from khmer rouge prison S-21 Documentation center of Cambodgia, 2010, Phnom Penh, Cambodia, 80 pages
On l'a visitée cette prison, on a vu les salles de tortures, le petit pot en fer qui servait de latrine pipi-caca aux prisonniers enchaînés pendant des mois, douchés une fois par semaine au boyau d'arrosage, couchés à même le sol ou dans des lits en fer pour les haut-gradés (qui étaient davantage torturés et "interrogés"), dans le noir et le froid, seuls. On a même vu leur photo, car Pol Pot tenait des registres précis des prisonniers, avec photo et numéro. On les photographiait même des mois après leur enfermement, alors qu'ils ressemblaient à des bêtes, les yeux ahuris de souffrance, la barbe longue, le corps squelettique plein de plaies et de pus. Les tortionnaires, des adolescents pour la plupart, pouvaient laisser aller leur sadisme, on les y encourageait. Le prisonnier était un ennemi à détruire, on devait savoir des renseignements. La majorité ont avoué "leurs crimes", ont inculpé des innocents à leur tour, tout pour que la souffrance arrête. On les surveillait étroitement pour ne pas qu'ils se suicident. L'enfer.
Dans cette prison, il y a eu sept survivants! Et voilà qu'à la porte, il y avait ce vieil homme frêle qui vendait ses livres. Un des survivants, Bou Meng, qui continue à se battre pour que justice soit rendue. Car ce n'est pas le cas, non, on leur a pardonné à ces tortionnaires, certains sont même encore au sein du gouvernement. J'ai été émue de le voir là, encore vaillant, encore capable de sourire, un tout petit sourire timide. Il m'a dédicacé son livre et j'en suis fort honorée. Le récit de ses souffrances est intolérable. On aimerait que ce soit de la fiction, mais c'est arrivé pour vrai.
Durant le régime de Pol Pot, deux millions de personnes innocentes ont été tuées, soit le tiers de la population du Cambodge.
Bou Meng, a survivor from khmer rouge prison S-21 Documentation center of Cambodgia, 2010, Phnom Penh, Cambodia, 80 pages
On l'a visitée cette prison, on a vu les salles de tortures, le petit pot en fer qui servait de latrine pipi-caca aux prisonniers enchaînés pendant des mois, douchés une fois par semaine au boyau d'arrosage, couchés à même le sol ou dans des lits en fer pour les haut-gradés (qui étaient davantage torturés et "interrogés"), dans le noir et le froid, seuls. On a même vu leur photo, car Pol Pot tenait des registres précis des prisonniers, avec photo et numéro. On les photographiait même des mois après leur enfermement, alors qu'ils ressemblaient à des bêtes, les yeux ahuris de souffrance, la barbe longue, le corps squelettique plein de plaies et de pus. Les tortionnaires, des adolescents pour la plupart, pouvaient laisser aller leur sadisme, on les y encourageait. Le prisonnier était un ennemi à détruire, on devait savoir des renseignements. La majorité ont avoué "leurs crimes", ont inculpé des innocents à leur tour, tout pour que la souffrance arrête. On les surveillait étroitement pour ne pas qu'ils se suicident. L'enfer.
Dans cette prison, il y a eu sept survivants! Et voilà qu'à la porte, il y avait ce vieil homme frêle qui vendait ses livres. Un des survivants, Bou Meng, qui continue à se battre pour que justice soit rendue. Car ce n'est pas le cas, non, on leur a pardonné à ces tortionnaires, certains sont même encore au sein du gouvernement. J'ai été émue de le voir là, encore vaillant, encore capable de sourire, un tout petit sourire timide. Il m'a dédicacé son livre et j'en suis fort honorée. Le récit de ses souffrances est intolérable. On aimerait que ce soit de la fiction, mais c'est arrivé pour vrai.
Durant le régime de Pol Pot, deux millions de personnes innocentes ont été tuées, soit le tiers de la population du Cambodge.
Quarante-sixième livre du défi lecture
Musso, Guillaume
Et après... XO éditions, Paris, 2004, 357 pages
Ai-je aimé? J'avais envie de descendre l'oeuvre, si peu intellectuelle, si bassement racoleuse, si dégoulinante de bons sentiments, amour filial et matrimonial, irréaliste aussi, avec un bébé d'un an qui parle! Un autre voyageur m'avait prêté le bouquin dans l'avion et avec plus de vingt heures de vol et du temps d'attente entre les vols, j'ai eu plus de temps qu'il n'en faut pour passer à travers. Et j'avoue que je me suis prise au jeu. L'art de cet écrivain populaire est de nous tenir en haleine. Le personnage va-t-il reconquérir sa femme avant de mourir? Qui est ce docteur qui surgit dans sa vie comme ça? Un peu de mystère donc, d'imprévu (je n'avais pas vu venir la fin du tout), une écriture simple, pas recherchée mais coulante. Facile à lire, le Musso, on ne se casse pas la tête. Et des fois, c'est exactement ce qu'il nous faut.
Et après... XO éditions, Paris, 2004, 357 pages
Ai-je aimé? J'avais envie de descendre l'oeuvre, si peu intellectuelle, si bassement racoleuse, si dégoulinante de bons sentiments, amour filial et matrimonial, irréaliste aussi, avec un bébé d'un an qui parle! Un autre voyageur m'avait prêté le bouquin dans l'avion et avec plus de vingt heures de vol et du temps d'attente entre les vols, j'ai eu plus de temps qu'il n'en faut pour passer à travers. Et j'avoue que je me suis prise au jeu. L'art de cet écrivain populaire est de nous tenir en haleine. Le personnage va-t-il reconquérir sa femme avant de mourir? Qui est ce docteur qui surgit dans sa vie comme ça? Un peu de mystère donc, d'imprévu (je n'avais pas vu venir la fin du tout), une écriture simple, pas recherchée mais coulante. Facile à lire, le Musso, on ne se casse pas la tête. Et des fois, c'est exactement ce qu'il nous faut.
lundi 19 décembre 2011
Dégénérescence maculaire myopique
Cinq jours avant le retour de voyage, à Phnom Penh, je constate que je ne peux plus lire avec l'oeil droit. Je vois les visages amputés d'une partie de leurs nez, leurs yeux, leurs bouches. Épeurant! Temporaire, que je me dis. Ou bien décollement de rétine. Réparable. Me faire soigner au Cambodge? Non!
J'en parle tout de même à notre guide en lui disant de demeurer discret. Il me conseille d'en parler à un médecin qui fait partie du voyage. Gênant un peu! Il est en vacances ce doc. Il me fera regarder son doigt en haut, à gauche, à droite, en bas pour conclure que ce n'est probablement pas un décollement de rétine et que ça peut attendre notre retour à Montréal. Je passerai donc les jours suivants l'oeil droit fermé à me servir uniquement de mon gauche, en clin d'oeil perpétuel! Comme nous sommes dans les merveilles d'Angkor, j'en ai plein la vue, c'est le cas de le dire, héhé! et mon oeil gauche et mon émerveillement font la job, je ne pense pas trop à ma perte visuelle. Et puis, je suis persuadée qu'on me réglera facilement mon petit problème au laser au retour. Les docs font des miracles de nos jours.
Miracle? Non. On m'a injecté de l'Avastin et là, je lis que c'est contesté, que le Lucentis serait meilleur. Et puis ce qui a été perdu ne reviendra pas. L'Avastin pourrait contrôler le saignement mais pas rendre la vision perdue.
Découragée? Non. En fait, je cherche encore une solution. Je lis pendant que je le puis encore. Je veux tout voir pendant que je le peux encore. Un jour à la fois.
J'en parle tout de même à notre guide en lui disant de demeurer discret. Il me conseille d'en parler à un médecin qui fait partie du voyage. Gênant un peu! Il est en vacances ce doc. Il me fera regarder son doigt en haut, à gauche, à droite, en bas pour conclure que ce n'est probablement pas un décollement de rétine et que ça peut attendre notre retour à Montréal. Je passerai donc les jours suivants l'oeil droit fermé à me servir uniquement de mon gauche, en clin d'oeil perpétuel! Comme nous sommes dans les merveilles d'Angkor, j'en ai plein la vue, c'est le cas de le dire, héhé! et mon oeil gauche et mon émerveillement font la job, je ne pense pas trop à ma perte visuelle. Et puis, je suis persuadée qu'on me réglera facilement mon petit problème au laser au retour. Les docs font des miracles de nos jours.
Miracle? Non. On m'a injecté de l'Avastin et là, je lis que c'est contesté, que le Lucentis serait meilleur. Et puis ce qui a été perdu ne reviendra pas. L'Avastin pourrait contrôler le saignement mais pas rendre la vision perdue.
Découragée? Non. En fait, je cherche encore une solution. Je lis pendant que je le puis encore. Je veux tout voir pendant que je le peux encore. Un jour à la fois.
samedi 19 novembre 2011
Malade
Je ne suis pas une voyageuse relax, heureuse, béate. Pas vrai. Je suis absolument tout ça une fois l'avion décollé. Mais avant.... misère! Anxiété avec un grand A. Ce qui me rend malade. Oui, pour vrai. Grosse grippe, moi qui ne suis jamais malade, j'attrappe tout ce qui passe.
Vous savez mes faiblesses, amis lecteurs. Aujourd'hui, je suis tellement malade, fiévreuse, courbaturée que je m'en sens mieux. L'angoisse s'est logée dans mon corps douloureux et s'y est fixée. Du coup, j'en suis libérée et j'ai bien dormi.
Ma fille est légère, elle. Je suis tellement contente quand je constate que je ne transmets pas mes bibittes. Fière de les garder pour moi.
La solution, c'est de voyager encore et encore. Je vais bien finir par apprivoiser les départs, par en prendre l'habitude.
Vous savez mes faiblesses, amis lecteurs. Aujourd'hui, je suis tellement malade, fiévreuse, courbaturée que je m'en sens mieux. L'angoisse s'est logée dans mon corps douloureux et s'y est fixée. Du coup, j'en suis libérée et j'ai bien dormi.
Ma fille est légère, elle. Je suis tellement contente quand je constate que je ne transmets pas mes bibittes. Fière de les garder pour moi.
La solution, c'est de voyager encore et encore. Je vais bien finir par apprivoiser les départs, par en prendre l'habitude.
vendredi 18 novembre 2011
Quarante-cinquième livre du défi lecture
Exit de Michel Surya, Éditions Garamont-Archimbaud, Paris, 1988, 41 pages
De la poésie érotique vraiment cochonne, suintante, luisante, lourde de désir et jamais assouvie. Vraiment mais vraiment bien écrit. Excellent. Une postface qui n'aurait pas dû être là, comme si l'auteur s'excusait de ce qu'il avait écrit. En voulant nous expliquer qu'il ne sait pas qui est la femme du récit, en nous livrant une partie de sa vraie vie érotique à l'extérieur de sa poésie, il dénature un peu la beauté de son oeuvre. Il nous révèle qu'il pensait à la mort quand il a écrit son long poème érotique et qu'il lui serait actuellement impossible d'écrire encore un tel texte. L'explication est de trop. Dommage. En sachant qu'il pensait à la mort en écrivant, j'ai relu la poésie d'un autre oeil et je n'y ai plus trouvé le même plaisir. Ce qui me semblait beau et passionné m'est apparu malade et violent.
De la poésie érotique vraiment cochonne, suintante, luisante, lourde de désir et jamais assouvie. Vraiment mais vraiment bien écrit. Excellent. Une postface qui n'aurait pas dû être là, comme si l'auteur s'excusait de ce qu'il avait écrit. En voulant nous expliquer qu'il ne sait pas qui est la femme du récit, en nous livrant une partie de sa vraie vie érotique à l'extérieur de sa poésie, il dénature un peu la beauté de son oeuvre. Il nous révèle qu'il pensait à la mort quand il a écrit son long poème érotique et qu'il lui serait actuellement impossible d'écrire encore un tel texte. L'explication est de trop. Dommage. En sachant qu'il pensait à la mort en écrivant, j'ai relu la poésie d'un autre oeil et je n'y ai plus trouvé le même plaisir. Ce qui me semblait beau et passionné m'est apparu malade et violent.
Quarante-quatrième livre du défi lecture
The summer without men de Siri Hustvedt, Picador paperback original, New-York, 2011, 182 pages
C'est une femme mariée depuis 30 ans, professeure de poésie, heureuse en ménage, elle a une fille qu'elle adore et une belle vie à New-York. Son mari lui annonce qu'il veut prendre une pause. La Pause se révélera avoir vingt ans de moins que lui et il déménage chez elle. La femme de notre histoire en devient folle, littéralement. Internement. Psychose circonstantielle. Elle s'en remettra et puis décide de partir passer l'été près de sa mère. C'est de cet été sans hommes dont le livre parle.
Elle sous-loue l'appartement de profs en vacances et passera son temps entre sa mère et ses intéressantes amies, sa voisine avec jeunes enfants qui vit un cauchemar avec son mari rageur et une petite classe de jeunes filles de 13 ans auxquelles elle enseigne la poésie. Des jours tranquilles mais occupés. De l'intimidation de ses élèves envers l'une d'entre elle. Elle réagira. Sa jeune voisine et ses bébés qui se réfugient chez elle. L'amie de sa mère qui souffre et meurt. Son enfance dont elle se rappelle. Sa fille qui donne des nouvelles.
Et puis son mari lui écrit. Sa Pause a foutu le camp. Reviendra-t-elle avec lui? Vous le saurez si vous lisez le livre. Ou bien si vous me le demandez, héhé! j'adore révéler la fin des livres et des films. Je me retiens mais si on me le demande, là, hein... comment refuser!
C'est une femme mariée depuis 30 ans, professeure de poésie, heureuse en ménage, elle a une fille qu'elle adore et une belle vie à New-York. Son mari lui annonce qu'il veut prendre une pause. La Pause se révélera avoir vingt ans de moins que lui et il déménage chez elle. La femme de notre histoire en devient folle, littéralement. Internement. Psychose circonstantielle. Elle s'en remettra et puis décide de partir passer l'été près de sa mère. C'est de cet été sans hommes dont le livre parle.
Elle sous-loue l'appartement de profs en vacances et passera son temps entre sa mère et ses intéressantes amies, sa voisine avec jeunes enfants qui vit un cauchemar avec son mari rageur et une petite classe de jeunes filles de 13 ans auxquelles elle enseigne la poésie. Des jours tranquilles mais occupés. De l'intimidation de ses élèves envers l'une d'entre elle. Elle réagira. Sa jeune voisine et ses bébés qui se réfugient chez elle. L'amie de sa mère qui souffre et meurt. Son enfance dont elle se rappelle. Sa fille qui donne des nouvelles.
Et puis son mari lui écrit. Sa Pause a foutu le camp. Reviendra-t-elle avec lui? Vous le saurez si vous lisez le livre. Ou bien si vous me le demandez, héhé! j'adore révéler la fin des livres et des films. Je me retiens mais si on me le demande, là, hein... comment refuser!
jeudi 17 novembre 2011
N'importe quoi
Non, je ne suis pas encore partie. Ça ne me tentait pas d'écrire et ça me me tente même pas de faire le compte-rendu de mes lectures. Grise la vie. Je suis tellement déprimée que même le voyage ne me tente plus. Je vais partir pareil, ne vous inquiétez pas. Et je le sais que j'ai des préoccupations de femme privilégiée, pas besoin de me le dire ça non plus. Je vais aller au Salon du livre, tiens. Mon refuge, les livres et le cinéma. Pas perdu une livre, je n'essaie même plus. Et je vais également cesser d'en parler. Finito. Depuis des années que je m'y essaie sans résultats. Je vais faire autre chose dans la vie à part obséder sur les calories. Vivre, tiens. Vivre. Lire, manger des gâteaux, boire du vin et baiser. Baiser, là, j'avoue, c'est plus compliqué qu'avant. Bon, je coupe de la liste. Lire, manger des gâteaux et boire du vin. Je me sens coupable juste d'y penser. Pour les gâteaux, je veux dire. Faut-il que ma relation avec la nourriture soit devenue totalement tordue! Une de nos amies voit une psy. On veut toutes y aller, moi la première. Elle va s'informer lors de sa prochaine rencontre à savoir si ça cause problème que des gens qui se connaissent si bien thérapeutisent avec la même psychologue. Si c'est pas le cas, la psy va se retrouver avec une grosse clientèle de femmes déprimées dans la cinquantaine! Allez, je sors. C'est le mieux. Ma valise attendra. Mon linge ne me fait plus. Je le mets pareil. Pas question que j'en achète d'autre. No way! Je vais saluer mes itinérants en passant. Sont quand même plus mal pris, fait froid. Bien que, bien saoul, on ne sent pas le froid. Je viens de constater que je n'ai pas dit un mot sur mes enfants dans ce billet. C'est une victoire.
vendredi 11 novembre 2011
Nuançons
J'ai lu des articles dans d'autres journaux et ça modifie ma vision du problème de Occupons Montréal avec les itinérants. En fait, ça me fait voir que le problème est plus complexe. Des gens de tout style entassés sans trop d'ordre, des repas miraculeusement préparés mais sans hygiène selon la Ville, des révolutionnaires qui croient à une cause mais également des sans-abris qui ont trouvé l'Eldorado, vêtements, nourriture et liberté de boire et consommer tant qu'ils veulent sans horaire à respecter. Un mélange prêt à exploser à tout moment. Et l'hiver qui s'en vient, avec le froid et la neige. Un camp de réfugiés en pleine ville, écrit Michèle Ouimet de La Presse. Alors, je simplifie pas mal quand je prétends que les indignés ne veulent pas intégrer les itinérants à leur groupe. Ils n'ont pas de chef les indignés, c'est du cas par cas. Et le groupe lui-même est loin d'être homogène. La situation se corse de jour en jour et si ça ressemblait un peu à Woodstock au début, ça s'éloigne de plus en plus du peace and love.
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