jeudi 21 janvier 2010

La tolérance

Je n'en fais pas toujours preuve. Je me pousse tellement des fois, Quinze ans est comme moi là-dessus. Faire quelque chose de difficile, se rendre jusqu'au bout, ne pas lâcher, jamais. La persévérance, j'ai ça dans le sang et elle aussi. Et j'ai de la misère à accepter que les autres ne soient pas comme moi. Quand je donne ma parole, on peut être certain que je vais la tenir. Ce soir, au yoga, où je vais aller même si ça ne me tente donc pas d'y aller, je vais offrir la tolérance comme intention. En yoga kripalu, on offre notre pratique pour améliorer un aspect de notre personnalité. Puis-je être patiente ou bien puis-je être compatissante etc. on répète trois fois au début de la pratique (silencieusement) et encore à la fin. Ce soir, je vais demander de la tolérance. J'en ai besoin. De la tolérance et du détachement, mais ça, ce sera une autre fois. Un objectif à la fois!

"J'ai de la misère à accepter que les autres ne soient pas comme moi", je viens de relire que j'ai écrit ça. C'est énorme, c'est majeur. Bien du travail en vue...

26 commentaires:

Gen a dit...

Mon chum était intolérant. Très intolérant. Très très intolérant. Il fallait être comme lui ou disparaître de sa vie. Ça causait des frictions entre nous.

Et puis, il a connu l'échec. Un gros, un qui fait mal. Il s'était investi, il avait bûché, s'était accroché, avait tout fait... mais il a échoué.

Sur le coup, ce fut la déprime. Ensuite, il a appris à vivre avec le fait que malgré ses efforts, il n'avait pas atteint son but. Il a appris, à la dure, que la vie nous bardasse et nous modèle et que les voies de contournement ne sont pas toujours des voies de fuite et de paresse.

Avant c'était un chêne : il était si rigidement droit que l'épreuve l'a cassé. Maintenant, c'est un bambou : il sait plier sous le vent, mais c'est seulement pour se redresser ensuite.

Une Peste! a dit...

Ce n'est pas faire preuve de despotisme envers autrui que de s'attendre à ce que quelqu'un respecte un engagement. Un engagement qu'il aurait pris envers lui-même, comme envers un tiers.

On est bon, je trouve, pour se trouver des raisons de niveler par le bas. Ciel, c'est tellement fréquent que c'est rendu que d'espérer le minimum de "commitment" devrait maintenant être vu comme une forme de .. de quoi? De non-respect du cadre référentiel? Cibole.

Vous connaissez ma position là-dessus. Lorsqu'on veut quelque chose, qu'on s'engage à le faire .. bin, koliss, on s'enlève les doigts dans le nez et on le fait! Plutôt que d'utiliser notre intellect à se trouver des défaites pour lâcher.

En observateur ou en partie prenante, on a le droit d'être déçu(e). On a le droit de le dire qu'on l'est. Pas pour changer les choses. Mais juste pour ne pas se ramasser à faire semblant qu'on est d'accord.

Après? Je sais pas.
Mais on se sera exprimé(e) sur la question et on aura été conhérent(e).

Pur bonheur a dit...

Souvent, ceux qui sont exigeants envers les autres , le sont aussi pour eux-même. Enfin, c'est ce que j'ai remarqué .

Une femme libre a dit...

Je ne suis pas intolérante sur tout, Gen. Sur les promesses non tenues, le manque d'effort, oui, là, j'ai bien de la misère, parce que ce sont des valeurs de base pour moi. Mais il faut que j'accepte que ce ne sont pas des valeurs pour tout le monde. j'ai voulu cultiver le goût de l'effort chez mes enfants et j'ai réussi mieux chez certains que chez d'autres. Pour les enfants adultes, ça leur appartient maintenant, c'est leur vie. Je n'ai plus qu'à accepter et à me fermer et parfois c'est difficile. Éloge du silence! "Les voies de contournement ne sont pas toujours de voies de fuite et de paresse", dites-vous. Soyez plus explicite, s'il-vous-plaît, pour moi, les voies d'évitement sont des voies de fuite et de paresse. C'est trop dur alors je m'intéresse soudainement à tout autre chose pour éviter l'effort demandé. Les images que vous évoquez, le chêne, le roseau, ne sont pas claires pour moi. Que voulez-vous dire?

Une femme libre a dit...

Une peste, et vlan! On sent la battante, celle qui en a bavé et qui est passée à travers. Je ne peux pas dire que je ne comprends pas, je suis comme ça aussi, aller au bout comme un bulldozer je connais. Mais mausus qu'on écrase tout sur notre passage. Watch out!

Une femme libre a dit...

Pur Bonheur, oui, probablement...

S@hée a dit...

Moi ce sont les jugements portés sur les autres sans connaître les détails qui m'insupportent. On fait tous nos choix. Je suis pour la tolérance, mais je choisis aussi de me protéger. J'ai cessé de fréquenter un forum après des années parce que les jugements sans modération d'une personne me grugeaient trop d'énergie. Je ferme une nouvelle porte.

Mamzell_McJ a dit...

la tolérance et la persévérance sont deux concepts qui ne sont pas reliés à mon humble avis...

Intolérante oui... ça on savait!

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre.

Et, en plus, la terre entière en a besoin.
Tu le sais.
Bonne journée.
Je t'embrasse.

Une femme libre a dit...

Sahée, je me protège aussi. Je préfère m'embarquer dans quelque chose de solide qui va marcher. Je crois à la théorie des petits pas, encore faut-il que les petits pas prévus à l'horaire soient respectés. Sinon, c'est de l'apitoiement et du parler pour parler. Un peu d'action ne fait pas de tort, dans tous les domaines.

@Juliette, c'est plus grave que je ne le pensais. Je suis si intolérante que ça? Précisez votre pensée, je vous en prie.

La terre entière a besoin de tolérance mais aussi d'action concrète, Herbert. Bougeons et faisons bouger les choses!

Michèle a dit...

L'intolérance verse parfois dans la rigidité.

Je pense en autre qu'il faut laisser les gens faire à leur façon. En autant qu'ils "fassent".

D'autres parts, la tolérance n'est pas la complaisance. La ligne est mince. Par exemple, avec un enfant "Ok, tu peux le faire à ta manière, en autant que ce soit fait" et non pas "Pauvre ti chou, il n'a pas pu le faire à cause de.... (mille et une raison)".

Votre plus jeune suscite beaucoup d'admiration de votre part à cause de ça je crois. Vous connaissez ses limites, mais vous admirez les efforts qu'elle fait pour les contourner.

Une femme libre a dit...

@Michèle "En autant qu'ils fassent", oui, voilà, en autant qu'ils fassent. Quand rien ne se fait vraiment et qu'on a tout le temps la promesse que ça va se faire, je décroche.

L'intolérance, la rigidité, c'est terrible tout ça et je ne veux pas (plus?) être associée à de tels qualificatifs. Je m'y suis associée moi-même dans mes confessions évidemment, mais là, ça me provoque une remise en question sérieuse.

J'ai effectivement de l'admiration pour ma plus jeune et pour les défis qu'elle s'impose. Sa dernière idée? Aller apprendre l'anglais en Angleterre avec le cegep Maisonneuve, madame. Elle ramasse ses sous pour ça.

Gen a dit...

@Femme libre : Pour la métaphore du chêne et du roseau, c'est un truc qu'un prof de méditation zen m'a déjà sorti. Ce qu'il voulait dire, c'est que la personne qui est comme un chêne n'accepte pas de dévier de ses objectifs ou de ses principes, peu importe les circonstances. Elle se tient droite dans l'épreuve. Mais le jour où l'épreuve la force à dévier de sa route, elle casse (on sous-entend une dépression, ou pire).

La personne qui est comme un bambou sait ce qu'elle veut, elle garde ses principes et ses objectifs en vue, mais devant une adversité trop forte, elle est prête à plier, à trouver une autre voie pour atteindre le même objectif. Au final, une fois l'adversité passée, elle se redresse, aussi droite qu'avance, aussi fixée sur son objectif.

Pour ce qui est des voies d'évitement et de contournement qui ne sont pas toujours des fuites et des paresses... Ce que je sous-entendais c'est que sans abandonner au moindre effort, des fois on peut se demander : "Mon objectif vaut-il l'effort que j'y investi? Y aurait-il une autre façon de l'atteindre autrement?"

Un exemple concret : un ami voulait faire son bac en informatique. Malheureusement, les cours de math (obligatoires) ne lui réussissaient pas. Rien à faire, il ne comprenait pas. Cours supplémentaires, exercices supplémentaires, profs privés... Aucun résultat. Après une (longue)période de très grande déprime, il a réfléchi. Il a arrêté de se voir comme un raté et un paresseux. Arrêté de se dire : "Mais j'ai commencé le Bac, je peux pas lâcher. Les lâcheurs sont paresseux". Son objectif, c'était quoi? Travailler en informatique. Il a réalisé que le bac n'était pas un pré-requis. Il est allé faire une technique à la place (voie de contournement). Au bout du compte, il fait le boulot qu'il désirait. Et même mieux : en cours de route, il s'est aperçu que le bac aurait impliqué un aspect "gestion" qui lui déplaît.

Est-ce que c'est plus clair?

Une femme libre a dit...

Merci de l'explication, Gen. Oui, en effet, il faut savoir dévier d'une trajectoire trop en ligne droite et il y a plusieurs chemins pour se rendre à Rome! C'est bien de me le rappeler.

Michèle a dit...

Ça me fait penser au genre de discussion mère-fille que j'ai ici :

"Arrête de brailler que t'a trop d'ouvrage, merde, le temps que tu brailles, t'avances pas. Crache toi dans les mains, retrousse tes manches, pis TRAVAILLE !"

Le tout dit naturellement sur le ton de voix de la maman de Caillou !

:P

(Bin non... c'est dit sur un ton totalement et absolument hystérique !!!)

Solange a dit...

Elle a de belles ambitions votre plus jeune, c'est beau des jeunes qui savent ce qu'ils veulent.

unautreprof a dit...

C'est pourtant quelque chose que je remarque chez mes élèves, certains sont de battants naturels, d'autres, non.

Il y a des types de personnes plus "mollo", moins engagées, pour qui ne pas aller jusqu'au bout n'est pas toujours important. J'en fais parfois partie.

Je trouve difficile le jugement des autres à partir de notre vision de la vie. C'est souvent réducteur et on ne voit pas ce qu'il y a en arrière. Ce n'est pas parce que moi je suis une personne qui est travaillante et fiable que c'est le cas de tous. Je ne connais rien des autres. Leurs victoires et leurs batailles ne sont peut-être pas les mêmes, qui sait?

Une femme libre a dit...

Michèle, avec un ton hystérique, vraiment? Je vous ai rencontrée et j'ai bien de la misère à vous imaginer hystérique! Vous n'exagérez pas un peu? ;o)

Oui, elle voudrait beaucoup, mais, intelligente comme elle est,Quinze ans est aussi bien consciente de ses limites. Il lui en faut du courage et de la détermination pour oser aller trois semaines dans un collège où tous les autres élèves auront complété au moins un secondaire quatre. Elle vivra dans une famille anglaise. Tout une expérience!

Un autre prof. Je sais bien, il faudrait comprendre les raisons du comportement de tout et chacun. Essentiel de s'informer le plus possible quand il s'agit d'enfants auxquels on enseigne, bien d'accord. Mais quand il s'agit d'adultes... j'aurais eu beau savoir que mes locataires récalcitrants qui ne me payaient pas depuis trois mois étaient irresponsables parce qu'ils avaient été abusés plus jeunes, je n'étais pas la personne responsable de ces abus et je les ai mis à la rue. Bon...je m'égare héhé! Je n'ai pas encore fait beaucoup de progrès dans la tolérance, je pense! Faut-il accepter tout el monde? Les paresseux, les lâches, ceux qui abandonnent à la première difficulté? Pourquoi pas les meurtriers et les violeurs? Eux aussi ont probablement eu une enfance difficile, des maladies,des troubles divers qui expliquent leur comportement vicieux. Plus j'y pense, moins je deviens tolérante! Help!

unautreprof a dit...

Oh mais là, ne pas tolérer certaines choses et condamner des personnes est bien différent!

Mettre des gens à la porte parce qu'ils ne paient pas leur loyer, c'est tout à fait acceptable, à mon avis.
Comme vous dites, évidemment, avec les enfants, c'est plus facile d'essayer de comprendre. Avec les adultes c'est une autre paire de manches. Je ne crois pas non plus que ce soit nécessaire de toujours comprendre, mais il faut faire attention à mon avis de ne pas non plus porter trop rapidement de jugement, ça ferme les portes.

Une femme libre a dit...

Non, évidemment, mais quand ça fait des années que quelqu'un te dit qu'il va faire quelque chose pour remédier à sa situation, que tu y crois et que tu l'encourages et que tu prends ça à coeur et qu'à chaque fois, le gars abandonne, vient un moment où tu n'y crois plus à ses histoires, tout simplement. Vaut mieux se détacher alors, sinon on devient enragée.


Je suis en train de travailler les verbes avec ma fille, encore. Depuis moultes années que c'est travaillé. Toujours les mêmes verbes, toujours aux mêmes temps, être, avoir, aimer, finir, présent imparfait, passé composé, futur. Là, je ne sais plus trop quoi faire. Persister? Ne jamais se décourager, mais là... plus certaine de rien. Peut-être que je lui fais plus de tort que de bien en insistant.

Une femme libre a dit...

Le premier paragraphe de mon commentaire précédent n'a rien à voir avec le second. Dans le cas de ma fille, elle ne promet rien, peut-être qu'elle ne peut vraiment pas? Je ne sais plus.

Éléonore a dit...

Intéressant ce besoin d'être plus tolérante, je pense aussi que je suis assez intolérante...
En fait, je le suis avec ceux qui se disent incapables de çi ou de ça. Leur aveu d'impuissance me choque, non parce que moi je me pense bonne, mais parce que je voudrais que eux se pensent bon, qu'ils se sentent puissant et capables.

Une femme libre a dit...

Bienvenue sur mon blogue, Éléonore!

Unknown a dit...

Je suis très tolérante envers les autres, je les accepte comme ils sont. Je pense que c'est leur vie et chacun la mène comme il l'entend. Par contre, je ne me force jamais à faire quelque chose si je n'en ai pas profondément envie, parce que je ne me sentirais pas en accord avec moi-même. J'écoute ma petite voix intérieure et je sais ce qui est bon pour moi.

Unknown a dit...

Il faudrait ajouter à mon précédent commentaire : je suis tolérante envers les autres à condition qu'ils n'aient pas un comportement qui nuise à autrui, bien évidemment !

Une femme libre a dit...

Et moi je tolère l'intolérance, Monique! ;o)

Sur le même sujet, voir le billet de Trex: "Un homme" (dans mes favoris,colonne de droite de mon blogue), bien plus philosophique que le mien!