jeudi 31 août 2017

Suite

Je ne suis pas vite, je sais. Je fais moins d'internet. Alors donc, ma fille est déménagée dans son appartement plus ou moins supervisé le premier mai dernier. Il s'agit plus d'une chambre avec cuisinette intégrée et salle de bain privée. J'ai eu un choc quand je l'ai vu la première fois. Me semblait misérable. Mais elle m'a invitée à souper la semaine passée et je trouvais ça beaucoup mieux. Bien même. C'est petit, très petit mais elle est toute seule et je suis la première à prôner les bienfaits du minimalisme.

Elle a aussi un job de six mois pour personnes avec des problèmes d'employabilité. Elle a commencé il y a un mois. Très difficile pour elle. Toujours ses problèmes de ne pas savoir compter, de comprendre plus ou moins bien les consignes et de ne pas aller assez vite. Bref, tout le monde se débrouillait sauf elle. Elle voulait abandonner. Je lui ai conseillé d'attendre de se faire mettre à la porte. Et là, ils semblent qu'ils vont la garder. Elle en est à la fois contente et déçue. Se faisait une joie de la fin de son calvaire. Mais comme elle est toujours présente et à l'heure et qu'ils voient bien qu'elle fait énormément d'efforts (pour peu de résultats, mais c'est l'histoire de sa vie!), ils ont décidé de lui donner une chance. Dans cinq mois, elle se retrouvera de nouveau devant rien, mais on vit ça un jour à la fois.

Et moi? Bof! Du bon, du moins bon. 

Je suis de nouveau grand-mère. C'est tout nouveau. Naissance dimanche passé. Vu la petite hier soir. Belle. Mon fils et sa femme ont l'air heureux. C'est un bel événement. 

J'ai une nouvelle famille de jumeaux. Africaine. Je les aime. Et je fréquente encore assidûment ma première famille de jumeaux, celle de quatre enfants. La deuxième famille, la rigide, plus de nouvelles et c'est très bien. La troisième (allemande et espagnole) est en Europe et m'envoie de belles photos. Je suis maintenant dans le conseil d'administration de l'organisme et j'aime ça. De belles personnes dynamiques et stimulantes dans ce c.a. Des amies potentielles. 

Mon problème actuel (mais en est-ce un?) est le manque de projets. Je suis occupée parce que je m'occupe mais, mais... il manque quelque chose. Je devrais me planifier un voyage. Toutes mes amies le font et sont soit parties, soit en voie de partir. Et moi? Je ne planifie rien tout en me tapant sur la tête parce que je ne planifie rien. 

J'ai repris quelques livres, ce qui est aussi un signe, dans mon cas, que ça ne va pas si bien que ça. 

Je m'occupe de ma mère. Elle vieillit et la vérité c'est que c'est un poids de m'en occuper. En même temps que personne n'exige que je m'en occupe. Pas besoin. Je suis bien assez exigeante avec moi toute seule. 

mardi 1 août 2017

Dépendance

Je lis le blogue de Humour quadratique qui songe à prendre des vacances sans ses enfants et je me reconnais. Bon, on a vingt et quelques années de différence quand même, je pourrais être sa mère et pourtant, j'en suis fitchrement au même point. Prendre des vacances seule sans mes enfants m'apeure. Je n'ai pas de chum, j'ai toujours voyagé avec ma plus jeune depuis dix ans et là, toute seule? Ouin. 

Je veux me pousser, je veux avancer, oui, mais m'écoeurer? Non. 

D'abord des nouvelles de ma plus jeune, Elle a eu 23 ans au mois de mai. Elle ne travaille pas depuis septembre 2016. Je la considère maintenant inapte au travail. Pas de sa faute. C'est comme ça. Le monde du travail n'est pas fait pour des travailleurs ayant de sévères problèmes d'apprentissage. Accepté. Par moi. Pourquoi la faire souffrir à répétition? Fini pour moi. J'ai donné tout ce que j'avais à donner et plus encore. 

Me voilà donc au clsc avec ces conclusions en janvier 2016. Je vois une travailleuse sociale. Gentille. Ne peut rien faire sans le consentement de ma fille. Adulte ma fille. Ma fille va donc la rencontrer sans se faire prier. Elle aussi veut être indépendante et en a marre de vivre chez maman. 

Elle la rencontre, fait des recherches et nous rencontre toutes les deux. Il y a des hébergements pour jeunes en difficulté mais on n'y fait aucun tri: jeunes toxicomanes, jeunes de la rue, jeunes qui sortent des centres d'accueil, toutes ces clientèles peuvent se retrouver dans ces appartements. Au début, je ne veux rien savoir. Et puis, la relation entre ma fille et moi se détériore et je lui suggère d'appeler un des hébergements qui me semble un peu moins pire. Elle le fait. On lui dit alors que oui, il y a de la place mais qu'elle doit déjà être sur l'aide sociale pour payer son loyer chez eux. Or, en habitant avec moi, impossible d'avoir accès à l'aide sociale. Impasse. 

On laisse tomber. 

Un mois plus tard, ce même hébergement la rappelle. Ils veulent la rencontrer.Elle y va. On l'aide à faire une demande d'aide sociale qui sera refusée. Je suis responsable de sa subsistance deux ans après son départ de la maison. C'est comme ça.  Ce sont les règles du jeu. Soit. Mais...  elle peut déménager dans un de leurs appartements si je m'engage à payer. Je m'engage par écrit et elle déménage quelques jours plus tard. 

(à suivre)