samedi 28 novembre 2015

Le temps

Celui qui passe et qu'on ne voit pas passer. Le temps présent qui est le seul qui compte et qui est si difficile à saisir. Le temps passé auquel je ne me raccroche pas, Dieu merci! 

Je disais toute fière à Zoreilles que ma pause était finie et que j'étais replongée dans mes bonnes habitudes: nourriture sensée et santé et exercice intensif tous les jours. Or, je ne suis pas allée au yoga ce matin encore et je procrastine en pyjama devant l'ordi. Avec un latte maison délicieux et des tartines sur lesquelles il y avait bien un peu de confiture en plus de mon beurre d'amandes. Et je me sens bien. 

Hier, souper de moules (bon, jusque là, le choix était bon et raisonnable) et frites/mayonnaise (moins bon choix mai si délicieux!) et puis une bouteille de blanc à deux et ensuite, oui, le dessert! La décadence totale. On s'encourageait l'une l'autre là-dedans l'amie et moi. Et je me sentais bien et je me sens toujours bien. Spectacle de danse magnifique de José Navas. Belle soirée. Belle matinée. Quelques livres en plus. J'ai voulu confronter la réalité, il y a une semaine que je ne me pesais plus! 

J'adore cette vie de lâcher prise, sans contrôler ni l'exercice ni l'alimentation. Le plaisir et rien d'autre. Oui, j'aime. 

On a pourtant monté la montagne avec mes filles hier et ça aussi, j'aime ça. Et le yoga aussi, j'aime en fait. Beaucoup même. Mais entre m'habiller, y aller et le faire pendant une heure et demie, mon fauteuil, mon ordi et mon café sont très attirants. 

Paresse? Oui. Assumée. 

Le chemin vers le corps qui lâche, la maladie, la mollesse, le vieillissement et la perte d'énergie est si simple: on n'a qu'à ne plus rien faire et à manger tout ce qui nous plaît. C'est plaisant. Reposant. 

Et super dangereux!!!! Têtes de mort ici et pneu à la taille et organes qui descendent et gras qui s'infiltre partout assaisonné de diabète, de haute pression, de genoux qui lâchent sous le poids du corps trop lourd, de maux divers indescriptibles et de dépression. 

Je veux ça? 

Non! 

On s'y remet à la discipline, au sport et au bon manger? Oui! 

Un deux trois go? 

Oui, lundi. 

Ou demain. 

Ce soir, opéra. Élektra. Plaisir solitaire. 

Aujourd'hui, trucs que j'aime. Fouiner. Bibliothèque. Marcher. Petits cafés. 

jeudi 26 novembre 2015

L'avoir tout faux

Si Petit-fils a un vieux manteau d'hiver, c'est que le neuf est trop grand. Si Petit-fils fait son éducation physique en bottes, c'est parce qu'ils n'ont plus de gymnase et que tous les cours de gym se font dehors. Pas une si mauvaise idée en fait, c'est très bien de prendre l'air par tous les temps! Il n'a pas de souliers à l'école parce qu'on leur a demandé soit souliers soit pantoufles et le petit a choisi pantoufles. Les vieilles bottes? Ce sont celles que je lui avais achetées l'an dernier et sa mère les pensait encore bonnes. Alors.... là.... je m'énerve vraiment pour rien et heureusement que je n'ai chiâlé que dans mon blogue (privé!) et que je suis allée doucement et psychologiquement aux nouvelles. 

Elle a fait bon voyage. Elle a un chum, ça a l'air de plus en plus officiel. Du coup, elle a quitté celui qui était en prison. Mais elle va aller rencontrer les officiels de la prison, car ça pourrait nuire à son ami emprisonné qu'elle ait disparu sans explications. Il a de la misère dans ses relations interpersonnelles, surtout avec les femmes, et il a demandé à ma fille d'aller expliquer que cette fois, si la relation prend fin, il n'a pas de tort là-dedans. Elle va le faire. 

On est allées au Costco ensemble. Elle a pris une semaine de vacances. C'est son anniversaire aujourd'hui. Vingt-cinq ans. En voilà une qui, comme mon fils, semble lancée dans la vie. Ouf! C'est quand même plaisant d'écrire que ses enfants vont bien. 

mercredi 25 novembre 2015

Bon!

Ou mauvais. Plus trop certaine. ;o)

Le petit est à l'école, sa mère le reprend ce soir et je me suis acheté des trucs pas trop santé en entrant dans le nouveau Première moisson qui vient d'ouvrir au coin de mon arrêt d'autobus. Et je n'irai pas au yoga, tout comme je n'y suis pas allée hier. Et je ne remets pas ça en question. 

C'est bizarre, je me sens en vacances. Délinquante. Et ça me fait plaisir. Mais je sais aussi que ce genre de "vacances" sédentaires à manger des cochonneries me ferait redevenir grosse rapidement. Brèves vacances donc! 

mardi 24 novembre 2015

Je suis fatiguée

Ce n'est plus facile pour moi de m'occuper d'un jeune enfant. Et pourtant, avant, j'en gérais quatre en plus des enfants d'accueil et en travaillant à plein temps. C'était une autre époque et chaque enfant accueilli l'avait été avec désir, joie et exaltation. 

Mais là, le petit-fils m'épuise rapidement! Il est avec moi depuis vendredi soir et j'ai même eu une pause dimanche alors qu'il a couché chez son père! 

Il y a plein de choses qui m'énervent. D'abord, un enfant qui est habillé misérablement, sans tuque ni mitaine et avec des bottes percées alors que sa mère se prélasse en vacances à Las Vegas, je trouve ça indécent. Oui, oui, c'est tout à fait un jugement que tu lis ici, Éphémère, je le répète et le redis, je ne suis pas parfaite. Et non seulement je ne suis pas parfaite mais je suis aussi hypocrite. Je ne le lui dirai pas directement ce que je pense à ma fille, elle ferait une crise et tout ce que je gagnerais, ce serait de ne plus avoir accès à Petit-fils. Dans l'autobus ce matin, il me dit que c'est sa gymnastique aujourd'hui. Je lui demande s'il a ses vêtements de gym à l'école. Il va garder ce qu'il a sur le dos et comme il n'a pas de souliers de gym (il n'a aucun soulier à l'école, je l'ai constaté en allant le chercher hier!!) il va faire son cours de gym avec... ses bottes d'hiver! Non, mais, misère. 

Évidemment que j'ai songé à aller lui acheter tout ce qui manque. Certainement. 

Et là, j'ai réfléchi. Ne pas agir sous le coup de l'émotion. 

Est-ce que ce petit de six ans souffre? Non. Il ne se plaint pas de ses vêtements ou de leur absence. Ce matin, je lui ai prêté gants et tuque, il y avait de la neige. Et j'ai mis une semelle supplémentaire dans ses vieilles bottes. Mais ça va en rester là. Je ne dois pas prendre la place des parents.

Il fait du taekwondo trois fois par semaine! C'est énorme. J'y suis allée avec lui samedi et il y a un autre cours ce soir de 17h30 à 18h30. Et il y en aura un autre le jeudi mais moi, mon mandat sera fini. Qui y va avec lui à ces nombreux cours? L'autre grand-mère. Elle va le chercher à l'école, elle prend l'autobus en pleine heure de pointe alors c'est très long et elle le fait manger dans l'autobus! Et les devoirs? Avant le cours si on a le temps sinon sa mère s'en occupe après. Tout un engagement! 

Il aime ça et c'est bon pour lui. Un peu de positivisme, Une femme libre!  ;o)

lundi 23 novembre 2015

Ma fille qui est tellement plus que sa maladie mentale

Mon ainée a été adoptée à quatre ans et trois mois. Meurtrie. 

Suivi psychatrique à cinq ans à Douglas. Troubles de l'adaptation. 

Pensionnat à St-Donat à neuf ans. Les choses semblent se replacer. 

Retour au domicile à 12 ans. École privée. Mise à la porte de l'école privée. Polyvalente. Délinquance. Fugues, prostitution. Entrée au centre d'accueil. 

Quatorze ans, bref retour à la maison pour une thérapie intensive individuelle, de groupe et familiale. Toujours au Douglas. Un programme spécial pour les jeunes qui présentent des symptômes de bipolarité sans qu'on puisse alors vraiment nommer la maladie par son nom. À cette époque, on ne parle pas de bipolarité avant l'âge adulte. Je pense que ça a changé. 

Au bout de quelques mois, je suis convoquée par son psychologue. Il me demande de la retourner en centre d'accueil car elle se met en danger. Prostitution. Je m'en doutais bien mais j'avais un immense espoir dans ce programme. Retour au centre d'accueil. 

Je suis suivie par une excellente psychologue spécialiste de l'adoption et des troubles d'attachement qui me conseille fortement de ne plus la reprendre à la maison, ce qui ne veut pas dire du tout l'abandonner. Cette enfant refuse les figures parentales, soyons "autre chose", quelqu'un de présent, de soutenant, mais pas dans le même domicile. Je visite donc, je joue aux cartes avec elle, je l'écoute quand elle veut parler (rare) et je continue à voir ma psychologue pour me soutenir. 

Évidemment, dans un milieu encadrant et encadré sans demande émotive, elle fonctionne très bien et arrive le moment que ma psychologue et moi attendions: on veut me la retourner. Et c'est là que j'ai dû mettre mes culottes et le dire clairement devant tous que non, ma fille ne vivrait plus avec nous, jamais. Que je serais toujours là pour elle mais que pour son bien à elle, pour celui de sa fratrie et pour le mien, il n'était pas question qu'elle revienne, il fallait orienter le plan de traitement autrement et si pour qu'elle ait des soins, il me fallait signer des papiers d'abandon, je le ferais immédiatement. Coup de théâtre!

Il faut comprendre que les plans d'intervention visent dans la majorité des cas, le retour familial. Mis au pied du mur, les éducateurs et la travailleuse sociale ont donc dû travailler autrement. Ce fût profiteur pour tous, je pense. En fait, les visites à ma fille sont devenues plus agréables, plus détendues. Elle venait en visite à la maison aussi et ça se passait plutôt bien. 

Bon, une fois, on m'appelle parce qu'elle n'était pas rentrée au centre après une visite. Elle avait rencontré un gars au dépanneur en face du centre et ils étaient allés au motel pour y passer la nuit! Impulsivité. Ce n'est pas moi qui ai géré ce type de problèmes trop grand pour moi mais bien les professionnels du centre d'accueil. 

On passe du centre d'accueil qui ressemble à une prison à une maison d'accueil plus ouverte quand elle a seize ans et à dix-sept ans, c'est l'appartement supervisé. Je l'équipe au complet. Elle voulait des accessoires rouges, poubelle rouge, ustensiles rouges et nappe rouge. On magasine dans le plaisir. Quelques mois plus tard, elle sera mise à la porte pour non respect des règlements. Je l'autorise à aller vivre chez son chum et j'attends avec impatience ses dix-huit ans. 

Ils arrivent et je la perds un peu de vue. 

Ensuite, elle est déclarée officiellement bipolaire. J'ai de vagues souvenirs de ça. Elle fait des crises terribles et son chum m'appelle pour que je la calme. Elle a besoin d'argent pour un projet avec son chum. Ils veulent ouvrir un restaurant. J'en parle à mon frère qui s'y connaît en finances et il me dit qu'elle devrait  commencer par travailler dans un restaurant, tout à coup elle n'aimerait pas ça? Je lui en parle et lui dis que je l'aiderai financièrement si elle travaille six mois dans un restaurant. Je n'entends plus du tout parler du projet. 

Elle ne travaille pas et habite une cave déprimante. Dans ce temps-là, elle me laissait visiter ses logements. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Quand je la visite, elle est toujours endormie. Je la pense en grosse dépression (et c'est peut-être bien le cas!) et je l'incite à venir prendre une marche avec moi. 

Dans les faits, si elle était si fatiguée le jour c'est qu'elle avait passé la nuit à travailler dans des salons érotiques. Je l'ai appris bien plus tard, par son chum actuel. 

Avec l'ancien chum, elle a fait des psychoses mais le souvenir est flou. 

Avec le chum actuel, là, elle fait de grosses psychoses et est hospitalisée. On parle toujours de troubles bipolaires. Elle ne le dit pas trop ouvertement qu'elle entend des voix mais maintenant on sait qu'elle en entend non-stop depuis de très nombreuses années, sept ou huit ou neuf. Le chum actuel, elle le rencontre dans son métier de masseuse érotique. Il est chauffeur pour les danseuses et masseuses. C'est relié à la pègre tous ces trucs. Il a quitté le milieu maintenant. 

Il y a deux ans, à la suite d'une autre psychose et alors que l'hôpital veut la garder contre sa volonté et va en cour pour le demander, le diagnostic de schizophrénie est écrit noir sur blanc. Je n'en ai jamais entendu parler et je suis surprise quand la juge dit à ma belle enfant: "Je comprends que vous ne vouliez pas rester hospitalisée mais avec votre diagnostic de schizophrénie, je trouve préférable que vous soyez soignée au moins quinze jours. Je coupe la poire en deux, l'hôpital demande à vous garder trente jours et vous voulez sortir maintenant, on s'entend pour quinze jours et si jamais vos médecins trouvent que vous allez mieux, vous pourrez sortir avant."

C'était donc la première fois que j'entendais ce mot de schizophrénie. 

On s'y fait et c'est moins épeurant que je ne l'avais cru. La personne est tellement plus que sa maladie et ma fille est adorable et elle fait tout ce qu'elle peut pour s'aider et moi aussi, j'ai envie de faire tout ce que je peux pour l'aider. 

Il y a un mois, elle a encore fait une tentative de suicide. Non annoncée. Tout le monde dont son chum, sa psy et moi, trouvaient qu'elle allait donc bien! Mais elle n'allait pas si bien. Les voix permanentes et agressives, elle en a sa claque! 

Alors, là, elle va prendre les médicaments de la dernière chance, quand tout a été essayé. Le clozapine. Il n'est prescrit que quand tous les autres ont échoué. Son taux d'efficacité est supérieur aux autres antipsychotiques mais c'est un médicament qui peut aussi tuer le patient. Il attaque le coeur, peut causer des convulsions, détruit les globules blancs. Il faut donc judicieusement évaluer les risques pour la santé par rapport aux avantages sur le contrôle de la maladie. Ma fille doit donc aller à l'hôpital passer une panoplie de tests toutes les semaines! C'est beaucoup. Le traitement a commencé jeudi passé et je l'ai accompagnée et je l'accompagne ce jeudi-ci aussi. Pour l'encourager. Elle se stationne chez moi et on marche/court pour s'y rendre. Elle va avoir besoin de faire beaucoup d'exercice ma fille, ma toute mince fille. La prise de poids associée à ce médicament est en moyenne de cinquante livres!!! 

dimanche 22 novembre 2015

Les médicaments

Je ne suis pas très pro médicaments. Je suis du genre à endurer un rhume et même une grippe sans rien prendre d'autre que de l'eau chaude avec du jus de citron. J'ai passé de nombreuses années à me servir de condoms comme contraception pour éviter de prendre la pilule. J'ai lutté obstinément avec mon doc spécialiste qui voulait me faire prendre des statines pour abaisser mon taux de cholestérol. 

Mais je prends quotidiennement un médicament qui me sauve la vie. Si j'étais dans une île déserte et que je n'y avais plus accès, je serais morte en cinq jours, sept tout au plus. Je souffre de l'hypothyroïdie de Hashimoto, une maladie auto immune qui détruit la glande thyroïde et je prends des synthroïds qui remplacent efficacement les hormones naturelles. Merci à ce médicament et à son inventeur qui me permettent non seulement de vivre mais d'avoir une belle qualité de vie. 

Je n'ai jamais pris d'antidépresseurs malgré des accès de déprime. Il est aujourd'hui démontré que l'exercice intensif était aussi efficace que ces médicaments dans les cas de dépression légère à modérée. Pour les dépressions sévères, les antidépresseurs sont cependant toujours utiles et s'ils peuvent éviter le suicide, il faut les prendre. Une fois mort, les problèmes, on ne peut plus les régler. 

Je poursuis plus tard. Mon merveilleux petit-fils qui passe la fin de semaine avec moi me réclame. Je m'en vais jouer!

Plus tard: 19h53
Il n'y en aura pas de suite. Je suis crevée. Je voulais parler des nouveaux médicaments de ma fille schizophrène. Ils sont si puissants qu'elle doit se faire tester toutes les semaines à l'hôpital. Je l'accompagne. Voilà. C'était ça en gros. La vie continue. Comme on peut, comme elle peut. Courage et un jour à la fois. 

jeudi 19 novembre 2015

À lire!

C’est en train de nous rendre fous… | L'école de rang de Katherine

Katherine analyse très bien la situation, je trouve. 

Mes dadas

Mes dadas, mes doudounes, mes obsessions, mes radotages. 

Je suis la défenseure de la veuve et de l'orphelin. La misère de l'autre me touche toujours intensément, je travaille là-dessus. Car je ne serai jamais heureuse si je prends la misère du monde sur mon dos. Et en même temps, ça me rend bien heureuse de contribuer à la soulager ne serait-ce qu'infinitésimalement cette misère humaine. 

Les gens viennent avant les animaux. Pour moi, pour moi. Je deviens plus tolérante là-dessus, plus acceptante. Je m'adoucis. Ma grande amie qui ne vit que pour son chat et paie actuellement 500$ par mois de médicaments en plus de la nourriture spécialisée et des visites nombreuses chez le vet pour maintenir en vie sa matoune de 18 ans, je trouve ça moins ridicule qu'avant. Et je la laisse m'en parler, sans systématiquement changer de sujet pour ne pas dire ce que j'en pense, comme je l'aurais fait avant. Plus encore! Je lui demande des nouvelles de sa chatte. Je me surprends moi-même. Et je sais qu'on va la ramasser à la petite cuillère lors du décès de celle qu'elle appelle sa "compagne". Elle dit qu'elle n'aura plus alors aucune raison de vivre. On parle ici d'une femme cultivée et intelligente, une professionnelle qui sortait beaucoup avant mais maintenant rentre en courant après le travail pour aller retrouver sa chatte. 

La lutte au sucre est un autre de mes dadas anciens. Je suis persuadée que c'est du poison et qu'il faut l'éliminer. 

La bonne gestion des finances et la lutte au gaspillage est une priorité pour moi. Je ne dépense pas pour rien. Actuellement, je me nourris dans une épicerie avec les prix les plus bas en ville, du désordre, des trucs en vrac, de gros sacs de légumes qui seraient jetés ailleurs parce que défraîchis ou juste pas beaux et qu'on vend un dollar le sac. J'adore aller là! Je marche partout et parfois fort loin pour éviter de prendre le métro. Je n'achète pas de vêtements ni de produits de beauté. 

Je me bats depuis toujours contre l'excès de poids mais je suis plus nuancée qu'avant là-dessus. Ainsi, en plein mois de novembre, mon but actuel n'est pas de maigrir mais bien de maintenir mon poids qui est de quelques livres au-dessus de mon poids santé. Ne pas toucher au sucre évidemment mais ne pas me restreindre trop en cette période de vulnérabilité. Je ne compte donc pas les calories mais je me pèse et "je fais attention" pour ne pas engraisser. 

Le sport est toujours aussi important et je ne lâche pas là-dessus. J'y trouve du plaisir et de la satisfaction et c'est comme ça depuis plusieurs années. 

Mes filles sont une autre de mes obsessions mais ce n'est pas d'elles dont je voulais parler dans ce billet. Mon fils devrait davantage faire partie de ma vie. Ça tombe bien, il m'a appelée pour me voir et je manque mon cours de méditation pour lui ce soir. Je pense que mon fils est prioritaire car il est peu disponible. 

Ce qui m'emmène à la méditation qui n'est pas une vieille affaire mais bien une neuve, comme le japonais. Dans les deux cas, ça ne marche pas si bien que ça mais on en reparlera! 

lundi 16 novembre 2015

Nouvelle semaine

Belle énergie. Il fait soleil. C'est lié. Je dépends beaucoup de la lumière. C'est pour ça que la lampe de luminothérapie me réussissait si bien. Je ne veux plus l'utiliser à cause de mes problèmes aux yeux. Pas certaine que ça nuirait à mes yeux mais je ne prends aucune chance. 

Alors profiter du soleil quand il est là est la solution et sortir tous les jours, soleil ou pas. Et l'exercice. Et bien manger. 

J'ai pris deux livres pendant mon festival Cinémania. Et je suis contente! Ça aurait pu être tellement pire avec mon croissant tous les matins et les muffins en plus et même deux fois des carrés aux dattes. Collation rapide entre les films au petit café du cinéma. J'avais décidé de ne pas ressentir de culpabilité et je n'en ai pas senti non plus! 

Je reprends ce matin mon régime strictement sans sucre. Avec un certain plaisir. Je le sais tellement que c'est bon pour moi. 

Le nouveau film de Lelouch est à la hauteur de ses précédents. Il garde le même style, sans jamais devenir ennuyant. Ça se passe en Inde cette fois et c'est tiré d'une expérience personnelle récente qu'il y a vécue. À voir! 

Aujourd'hui, aquajogging suivi du bénévolat-jumeaux. Et je verrai ma fille ainée. On mangera des sushis après la piscine et on méditera un peu dans sa voiture. La vie est belle! Parce que je le veux. 

jeudi 12 novembre 2015

Dépression saisonnière

Je ne suis pas en dépression saisonnière. Je ne pète pas tant le feu non plus. Entre les deux. Au neutre. 

Le manque de projets joue. Les problèmes de mes filles jouent aussi. 

Ma vie est un peu entre parenthèses pendant Cinémania. J'aurai vu tous les films sauf un que je ne veux pas voir car on m'a dit et redit qu'il allait me déprimer à coup sûr. Alors, j'attends qu'il fasse beau et chaud pour le voir! 

Un peu entre parenthèses seulement parce que je me suis fait un programme quand même assez équilibré. J'ai déjà vu six ou sept films par jour pendant le festival des films du monde. Là, j'en vois 4 maximum et même qu'aujourd'hui, ça sera 2. Je pourrai donc aller au yoga ce matin et à la méditation ce soir. 

mercredi 11 novembre 2015

Cérémonie

Du café! à l'éthiopienne! C'était en cours quand je suis arrivée à mon bénévolat bébés lundi. Avec la préparation de nourriture traditionnelle. La maman recevait deux amies. Elles parlaient amharique. C'est une jolie langue. Alors pas d'allaitement, la mère n'avait pas le temps, on a donné des biberons. Que je ne prépare pas. Je n'ai pas changé de couches non plus. Personne n'en a changé. Pas très grave. Les bébés qui ont le ventre plein et qui sont dans les bras se plaignent rarement des couches sales. Et ils ont vraiment le ventre plein ces bébés! J'ai été là trois heures et ils ont eu un biberon et puis vers la fin de mes trois heures, quand les amies ont quitté (et qu'une voisine est arrivée! Ça bouge dans cette maison!) elles les a allaités l'un après l'autre. Il y en a un qui est vraiment mais vraiment plus léger que l'autre et ça commence à chicoter les parents. Ils voient le pédiatre cette semaine pour les vaccins de deux mois et ils ont hâte de lui en parler. 

Le père était présent cette fois, à l'ordinateur. ll s'est levé une seule fois parce qu'un des bébés, le plus fragile, s'est étouffé en buvant le biberon donné par la grand-mère. Il est venu le prendre, lui parler et vérifier que tout était correct. C'est là qu'il a dit qu'il avait bien hâte d'être rassuré par le pédiatre jeudi. Je l'ai trouvé sympathique. 

À part ça, j'ai eu un appel du chum de ma fille ainée. Toujours troublant. On ne le voit pas, on le l'entend pas et quand il téléphone, c'est que ma fille va mal. Elle allait mal. J'écoute, j'essaie d'être zen mais je suis bouleversée à chaque fois. Elle va changer de médication. Il a parlé à la psy. Il est tanné. Quand il m'appelle, c'est qu'il est tanné. Ma fille fait son gros possible. Je suis un peu tannée moi aussi. Pas de me fille, de leurs histoires. Des fois, je me dis, qu'il la laisse et qu'on en finisse.  S'il est avec elle, c'est pas par charité tout de même. Et en même temps, je sais que ce n'est pas facile de vivre avec une personne malade. 

Ma plus jeune? Des hauts et des bas. Je ne suis pas toujours patiente et quand je ne le suis pas, je m'excuse. Elle n'a pas besoin d'une mère enragée en plus de tous ses autres problèmes. 

Moi? Cinéma. C'est bien mais ça ne me fait pas totalement décrocher de la réalité. Moins que les autres années on dirait. 

J'ai médité dix minutes avec ma fille ainée, lundi midi dans sa voiture. Dans le bruit et la lumière. J'ai eu beaucoup de difficulté à en faire abstraction. Ma fille, elle, a adoré. Elle a dit qu'elle se sentait très détendue. Les bruits ambiants ne la dérangent pas car elle n'est jamais dans le silence de toutes façons, avec les voix qu'elle entend en permanence dans sa tête.

On va recommencer. Je me suis arrangée pour ne pas programmer de films à l'heure de mon cours de méditation. Important pour moi de ne pas le manquer. 

Je manque pas mal de yoga par contre et ça paraît. Pas trop bon pour la santé de rester si longtemps assise au cinéma. Temporaire que je me dis et ce l'est. 

Oh! Et "mes" bébés font maintenant de grands sourires épanouis. Un plaisir de voir ça!

mercredi 4 novembre 2015

Chiffres

71.8 kilos soit 158.2 livres ce matin.

Mon poids santé révisé est de 155 livres soit 70.3 kilos.

Je vise 70 kilos parce que c'est joli et tout rond comme chiffre. Et je vais y arriver.

Je ne compte pas vraiment les calories mais je fais attention à ce que je mange. Ça me convient. Rassurée par mes choix alimentaires sains depuis que la viande est officiellement déclarée potentiellement cancérigène. 

Yoga, yoga, yoga tous les jours sauf les deux journées aquajogging ou bien club de montagne. Me sent bien. Aucun signe de dépression saisonnière. Le yoga est de jour dans une salle bien ensoleillée. Je marche pour y aller, je marche pour aller partout. 

Travail de lâcher prise intense avec ma plus jeune qui habite avec moi. Difficile ce matin. Elle a rendez-vous à  9 heures chez sa psychologue. On s'entend qu'une psychologue spécialiste des problématiques de ma fille et qui charge 95$ de l'heure maintenant remboursés par l'IVAC (merci!), son temps et ses services sont vraiment précieux. 

C'est bien beau de ne pas s'en mêler mais ma fille n'était pas levée. J'ai finalement frappé à sa porte pour lui demander si son réveil marchait. Oui. Elle l'avait mis à quelle heure? 7h50. Oups! C'est pas un peu juste? Ça te prend du temps te préparer d'habitude. Non, je suis correcte, laisse-moi tranquille. 

Bon, bon. Laissons-la tranquille calvaire (j'aime ça sacrer sur mon  blogue, non, je ne sacre pas dans la vraie vie). Mais voilà que rien ne bouge. Et la gratuité de la psy et la longueur de la thérapie dépendent du rapport que la psy fait à l'IVAC. Si j'étais une psy et que j'avais une cliente qui arrivait en retard, je me dirais qu'elle n'a pas si tant besoin de mes services. Je ne suis pas psy évidemment et peut-être qu'elle va conclure autre chose des retards, mais pourquoi prendre des chances? Ma fille a vraiment beaucoup besoin de thérapie, faut pas la lâcher lousse sans soutien! 

Alors, je finis par lui demander doucement à quelle heure elle prévoit partir. Pas de mes affaires. Oui, je sais que ce n'est pas de mes affaires mais soyons réaliste, tu ne sais pas compter (je suis tannée de mettre des gants blancs et la vraie réalité, c'est ça, elle ne sait pas compter et c'est un handicap au quotidien). Je lui rappelle qu'elle ne peut pas partir à neuf heures pour arriver à neuf heures. Ne riez pas, elle a souvent fait ça, partir à son heure d'arrivée!

Mais non, je le sais! me répond-elle fâchée. Je vais partir à 8 heures 50. 

Ça non plus ça ne marchera pas, Vingt et un an. Tu dois être partie au plus tard à 8 heures trente si tu veux arriver à l'heure. Et en marchant vite. Le bureau de ta psy est à une demi-heure de marche rapide d'ici. Impossible d'arriver à neuf heures si tu pars à 8 heures 50. Huit heures cinquante, c'est dix minutes avant neuf heures, c'est pas assez de temps. 

Est-ce qu'elle a compris? Est-ce qu'elle partira à temps? Je ne le sais pas. Je le saurai car je suis présente à la maison avec elle mais là, faut me la fermer. Je ne peux pas faire plus. Le lâcher prise, il commence ici. Ne pas l'avoir mise en garde, c'était trop de lâcher prise, étant donné ses problèmes d'apprentissage, mais maintenant, faut me taire et .... aller étudier mon japonais! Me semble que j'ai déjà plus de mémoire. Étudier me stimule le cerveau. Positif. 

mardi 3 novembre 2015

Se définir et se redéfinir

Je suis bonne pour donner des conseils aux autres. C'est si facile. Des fois, je me les retourne à moi-même. Moins facile! ;o) 

Vu une amie hier. Plongée dans l'amour, possible ou impossible, elle ne le sait pas encore. Elle me demandait si ça me manquait, le corps d'un homme. On a calculé que ça faisait sept ans que je n'avais pas fait l'amour avec un homme. Avec une femme non plus d'ailleurs. Je n'ai jamais été intéressée sexuellement par les femmes. 

Ça ne me manque pas parce que je ne me demande pas si ça me manque justement. Je veux être heureuse et comblée, moi, pas en manque de quelqu'un ou quelque chose. Et je le suis, heureuse et comblée, sans attentes, sans vide non plus. Pleine. 

De plus en plus dans le moment présent. Dans la lumière. Dans l'action, oui, mais également dans la contemplation. La méditation est devenue une partie de ma vie. Je suis fière de ça. Parce que ça demande de la discipline et de la constance que je n'avais pas avant et que j'ai maintenant. 

Je suis en période de changement. En fait, on est toujours en période de changement selon le bouddhisme. L'impermanence. Le mouvement constant des choses. Rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais stable. Et c'est très bien comme ça. 

lundi 2 novembre 2015

Mon bénévolat

Je trouve ça vraiment intéressant ce truc de grand-mère caresses que je fais. L'autre fois, je disais que la mère préférait nettement un des jumeaux. Et bien, c'est mon cas à moi aussi! "Mon" jumeau à moi dormait et l'autre était éveillé, alors c'est "l'autre" qu'on m'a mis dans les bras. Et j'étais totalement inadéquate. Le bébé avait l'air mal dans sa peau, chignait, j'ai essayé plein de choses qui marchaient avec "mon" bébé pour le consoler mais rien ne fonctionnait. Finalement, quand "mon" jumeau s'est réveillé, j'ai refilé avec joie l'autre à la belle-mère pour retrouver le mien. Je sais exactement quoi faire pour que mon Jason soit bien, détendu et l'air gaga. Et en plus, à sept semaines, il commence à me faire des sourires. Le bonheur. C'est fascinant de n'y aller qu'une fois par semaine car ces petits se développent rapidement et moi, je peux voir les changements. Jason tenait nettement mieux sa tête que la semaine dernière et il a été éveillé un gros deux heures, intéressé par son environnement. Un plaisir tout ça. 

Tatouage

Brunch familial, il y a ma mère, ma plus vieille, ma plus jeune et moi.

Ma plus jeune: Je vais me faire faire un tatouage. 
Ma plus vieille: Avec quel argent? 
Ma plus jeune: Quand j'aurai de l'argent. 
Ma plus vieille: Tu vas te faire tatouer quoi?
Ma plus jeune: Le nom de ma mère. 

Je les regarde alors,intéressée. 

Ma plus vieille: Oh! Maman, c'est cute, 21 ans va se faire tatouer ton nom. 

Je n'ai aucunement été surprise de la réponse de la plus jeune car pas un instant (bon, un tout bref peut-être!) je n'ai pensé que c'était mon nom que ma fille voulait se faire tatouer et si ça avait été le cas, j'aurais tout fait pour la dissuader. 

Ma plus jeune: Mais non! Je vais me faire tatouer le nom de ma vraie mère et une rose aussi. 

La vraie mère, c'est celle qui l'a mise au monde en Haïti. La plus grande a bien essayé de dire que la mère, c'était peut-être aussi un brin celle qui l'avait élevée, ça n'a pas passé! 

Rassurez-vous, je n'ai absolument aucune peine de cette histoire. Ça m'a juste fait sourire. 

dimanche 1 novembre 2015

Forte et fière

Je résiste en douceur à l'envahissement. Être présente, à l'écoute, mais ne pas me laisser entraîner sur la pente descendante. Mes filles souffrent, je dois (et je veux!) écouter leur souffrance, compâtir, mais je n'ai pas à souffrir avec elles. Ce n'est pas aussi simple qu'il y paraît. 

Je suis habituée au drame, je connais. Il a déjà pris toute la place, jusqu'à couper le souffle, s'inscrire dans mes pensées, mes gènes, mon sommeil. L'angoisse qui pogne aux tripes, le coeur qui bat la chamade quand le téléphone sonne, l'inquiétude encore plus grande quand je me laisse un peu aller à ma vigilance, car je sais que je serai punie et que  pire encore arrivera. 

J'ai décidé que c'était assez et c'est assez. 

Mes filles ont encore des problèmes, les trois cette fois. Je n'ai même pas envie d'en parler. Leurs problèmes leur appartiennent. Oui, je suis là pour les entendre, consoler et soigner. Mais je ne me laisserai pas entraîner dans le tourbillon de l'angoisse. 

J'ai le droit d'être heureuse et d'aller à Cinémania qui commence jeudi et d'y aller de neuf heures du matin à minuit. On me contactera entre deux films. Voilà. J'écris ça et je me sens à la fois libérée et vaguement coupable. Comme si quelque chose de terrible, encore plus terrible que ce qui est déjà là, allait arriver juste parce que je ne suis pas là. 

J'ai donc encore du chemin à faire et c'est bien comme ça. La vie est un long apprentissage. 

J'ai des amies, de bonnes amies à qui je peux me confier. Je suis libre si tel est mon désir de l'être. Pas facile. La vie est difficile mais elle vaut tellement la peine d'être vécue.