jeudi 4 mai 2017

Deuil

C'est maintenant  que ça se passe, aujourd'hui, tout de suite. Elle est morte depuis plus de huit mois, mais c'est aujourd'hui que je réalise vraiment que ma fille morte ne reviendra pas. Jamais. Pour toujours. Oui, je le savais avec ma tête, qu'elle était morte, qu'elle ne reviendrait pas, mais avec mon cœur, je ne le savais pas. Non.

Et son chum qui m'appelle, qui me dit que leur compagnie va bien, que les Métro vont vendre leurs produits, et moi, qui éclate en larmes. Elle aurait été tellement contente. Et elle n'est plus là pour voir ça et elle ne sera jamais plus là.

Oui, bien sûr, avec son affreuse maladie et ses souffrances, c'est probablement une bonne chose qu'elle soit morte. C'est la tête qui dit ça. Mais le cœur et l'espoir ne suivent pas la tête. Et même quand elle voulait un enfant, jamais je ne l'ai découragée. Parce que je pense qu'elle aurait été une excellente mère. On l'aurait aidée.

Ma plus jeune est partie. Appartement supervisé. C'est ça qu'on voulait. C'est le mieux. Mais je pleure. Problablement sain. Je n'ai pas pleuré depuis le suicide de ma fille. Le départ de la plus jeune a déclenché des torrents de larmes. Tout se mêle. Tout s'associe. Tous les deuils à la fois. Je suis non- fonctionnelle aujourd'hui. Occupée à pleurer.

Bon, mais quand même c'est fini. Il est 18h56.  Je regarde Un souper presque parfait à la télé et une émission sur les chiens en même temps sur icitoutv, c'est fou toute cette stimulation! Demain sera un autre jour!