lundi 30 juin 2008

Lamentations

Embûches

Je le sais en bonne partie ce qui me fait me sentir si moche. Le cours de professeure de yoga. Si je n'en avais pas abandonné un, j'abandonnerais sans me poser de question. Je me sentirais soulagée, libre, conséquente avec ce que je ressens et je m'inscrirais à un autre cours meilleur selon moi et je passerais un bel été insouciant. Mais j'ai déjà abandonné un cours qui ne me satisfaisait pas totalement et qui était trop long selon mes critères à moi. Et je le savais bien que celui-ci n'était pas parfait, la perfection n'existe pas en ce monde mais là, je déteste carrément y aller, j'angoisse à l'idée de la prochaine journée interminable qui s'en vient. Ça me gâche la vie et en plus, j'en suis rendue à détester faire du yoga.

La vie est difficile, il faut pervévérer, on n'a rien pour rien, le courage fait l'individu fort, quand on veut on peut, c'est un dur moment à passer mais il aura une fin, tu seras contente de l'avoir fait, pourquoi ces messages que je me donne ne me convainquent-ils pas du tout? Quand je pense à appeler pour annuler tout ou bien à ne pas appeler et à ne pas me présenter tout simplement au prochain cours, je ressens une espèce d'extase, un soulagement total et un grand sourire s'étampe dans ma face. Or, je sais bien que ce sourire ne sera pas éternel, que je me sentirai éventuellement nulle d'avoir lâché. En fait, je me sens nulle de continuer aussi, de perdre du temps précieux à écouter un discours ésotérique, flyé, intransigeant avec lequel je ne suis pas d'accord, à m'écraser les fesses sur une chaise en regardant l'heure s'égrener si absolument désespérément lentement, à me dire que je passe une épreuve et que je vaincrai et à sortir de là à six heures en courant, comme un cheval fou enfin libéré.

samedi 28 juin 2008

Questionnement

Je suis une femme gâtée. Pas de problème de santé, pas de problème d'argent, une belle enfance pleine d'amour, plein de possibilités et de liberté si je veux. Pourquoi alors que je veux si peu? Pourquoi je la rends plate des fois ma vie? Pourquoi je passe tant de temps à des occupations futiles ou difficiles voire pénibles que je m'impose,qui me prennent tout mon temps et qui me grugent ma vie? Des instants de plaisir comme ce souper hier avec mes amies ou cette soirée au festival de jazz, je m'en accorde tellement peu.

Démotivation

Je suis démotivée pour le yoga. Pour mon cours de prof de yoga. Pour les pratiques aussi. En fait, le cours de yoga qui me satisfait encore, c'est Iyengar, un style fort différent de celui que j'étudie. Mais... on compte sur moi. Ma grande amie suit le cours de prof avec moi et y tient. Et puis, il y a d'autres élèves qui viendront chez moi cette semaine et les semaines suivantes pour des pratiques, des filles charmantes et enthousiastes. Je me sens comme une imposteure. Je laisserais tout tomber tout de suite. Mais je ne le ferai pas, je ne le ferai pas, je ne le ferai pas.

jeudi 26 juin 2008

Dédramatiser

Ce n'est quand même pas si pire que ça avec Dix-sept ans. Mon billet précédent est un peu dramatique. Or, la meilleure façon de réagir, c'est le plus souvent avec humour. Un jour à la fois. Elle finira bien par devenir adulte comme les autres et puis ces peccadilles de chicane ne seront plus qu'un lointain souvenir sans grande importance. Elle a toujours eu un caractère fort et colérique. Ça lui nuira mais ça lui servira aussi. Alors, je laisse aller et je vais au festival de jazz ce soir avec Quatorze ans qui prend des cours d'anglais et puis avec sa prof d'anglais aussi! Bonne soirée.

Dix-sept ans

Je suis pleine de sentiments pas du tout maternels à son égard. Je me sens bafouée, exploitée, vilipendée, volée (plus qu'une impression, ça s'est passé pour vrai). On se chicane comme deux enragées et elle ne cède pas d'un poil. Moi non plus. Bon, je suis l'adulte, je sais et je dois me comporter comme telle. Déjà que je ne la frappe pas avec toutes les insanités qu'elle me déblatère est un immense contrôle de soi. Je vois la psy demain. Il est temps.

Mon temps

Inspirée par mon livre "L'examen de vie" je remplis tous les soirs un tableau avec mes activités de la journée. Histoire de savoir ce que je fais et combien de temps je prends pour le faire. Il y a une constante: l'ordi prend plusieurs heures de mon temps tous les jours. Le jardin aussi. Le ménage, je n'en fais à peu près pas et ça paraît. Yoga et promenades au parc, on a d'autres heures de passées, surtout quand je dois me déplacer loin pour le cours de yoga. Lundi, par exemple, j'ai pris une heure trente-cinq pour mon cours d'aquaforme et quatre heures trente pour le cours de yoga du soir! Je compte les déplacements évidemment et le cours du lundi soir dure deux heures et demi, de six heures trente à neuf heures. J'en suis encore à l'observation, pas au remède. Mais ce petit exercice tout simple va entraîner des changements, c'est certain. Je continue de prendre des notes.

mercredi 25 juin 2008

Quatre minutes

Un film allemand à l'Ex-centris. Excellent! Dans une prison. De la musique. Une prof de piano de quatre-vingt ans. Une élève douée mais violente. Une histoire dure et belle, pas édulcorée. Pas un film facile. J'ai aimé.

mardi 24 juin 2008

Franchise

On fait notre marche avec le chien et nous voilà dans le petit sous-bois. J'ai perdu cinq livres et je m'arrête pour réajuster mes jeans devenus trop grands.

"Je suis déçu. Je croyais que tu voulais me montrer tes fesses," dit-il.

"Bof! Pas la peine. Tu n'es plus vraiment intéressé."

Voisin rit. "J'aurais imaginé que c'était les fesses de Dulcinée."

"Hon!"

Il se sauve, je lui cours après et on rit comme des fous.

lundi 23 juin 2008

Au neutre

Il y a des périodes comme ça. On ne se sent pas au zénith mais pas au dixième sous-sol non plus. On fait ce qu'on a à faire, ce qu'on pense qu'on a à faire, on ne pense pas trop, pas vrai, les pensées se bousculent sans qu'on les cherche, c'est même tout un art et un entraînement rigoureux que de les arrêter les pensées pour se plonger dans le moment présent et observer ce plongeon, non, pas l'observer, en faire partie, être dedans, avec ou sans son corps. Ça s'appelle vivre vraiment, consciemment ou méditer et en fait c'est la même chose. Le grand tourbillon me rattrappera assez vite. C'est même déjà fait, il m'aspire et je dois vous quitter, chers lecteurs, emportée par le flot.

jeudi 19 juin 2008

Le syndrôme du lit vide

On lit souvent des blogues désespérés de célibataires désespérés se plaignant de leur incommensurable solitude. Je me suis juré de ne jamais faire partie du lot. Et pourtant, il y a maintenant quatre-vingt-sept jours que je n'ai pas eu d'hommes dans mon lit. Je sais, ce n'est pas un constat romantique. Oui, j'ai compté les jours, je fais des bilans ces temps-ci, c'en est un.

Quatre-vingt-sept jours qui ont passé vite cependant. Mais quatre-vingt-sept jours, c'est beaucoup, bien que tout soit relatif. Ai-je envie ou besoin de changer la situation? On verra, là, j'en suis aux inventaires, les actions suivront si tel est mon désir.

mercredi 18 juin 2008

Le combat

Le combattant et la combattante ne vieillit pas, trop occupé(e) à projeter son énergie contre l'ennemi. Certains se résignent et misent sur l'acceptation de l'inéluctable. Grand bien leur fasse. Quand je m'arrête, la déprime me tombe dessus, sans préavis, comme l'orage dans un ciel bleu. Mon salut est dans l'action.

lundi 16 juin 2008

Une journée

Une journée passée avec Quatorze ans, en sortie avec elle. Quatorze ans, l'âge où tout ce qui intéresse sa mère, tout ce qu'elle trouve beau est immédiatement condamné et ostracisé. Quatorze ans, l'âge où il faut compter deux heures de préparation et d'essais de vêtements avant de pouvoir enfin sortir. Je voulais aller au festival Eurêka, elle voulait voir un film. On fera les deux. Foule au Vieux Port. Gros soleil. On se réfugie dans les tentes. Encore un ramassis de choses écologiques à vendre. Heureusement, l'exposition était gratuite. Quatorze ans chiâle tout le long ( et le long a été bien court) que c'est plate et c'était un peu plate en effet. Mais elle en met épais et je suis tannée et on part pour la maison cette fois, il fait chaud, je vais aller tondre mon gazon tranquille dans ma cour ombragée.

Et puis elle me rappelle que j'avais promis un film. Exact. Nous marchons donc jusqu'au ciné. On achète les billets d'avance. Je la laisse pitonner sur l'écran. L'autonomiser. Faire en sorte qu'elle ait une vie indépendante. On a du temps et on va manger au Commensal. On discute de tout et de rien. Un moment de bonne entente. Je lui explique comment calculer le pourboire à partir de la facture. Pas certaine qu'elle ait bien compris. On recommencera. Il y a une calculatrice sur son cellulaire. Bien pratique. Personne ne saura qu'elle a besoin d'une calculatrice pour le plus petit calcul.

Le film est excellent. On rit. Kung Fu panda. Au retour, elle marche un peu devant moi. Les hommes se retournent. Ma fille est belle.

dimanche 15 juin 2008

Vancouver

Appel de ma fille de dix-neuf ans dans la nuit. Elle est à Vancouver. Avec qui? Comment? Pourquoi? Nébuleux. "Je suis dans la merde" qu'elle me dit. Sa carte de guichet ne marche plus. Chicane avec la personne ou les personnes qui étaient avec elle. Seule dans la ville. Ne parle pas bien anglais. Elle est en sécurité pour l'instant dans un hôtel qu'elle doit quitter à onze heures ce matin. Il lui reste dix dollars en poche. Je vais aller dans un bureau Western Union et lui envoyer de l'argent. Vendredi, j'ai appelé une psy, la même que j'avais consultée il y a quelques années pour cette enfant-là justement. Je voulais lui parler des vols de Dix-Sept ans, l'enfant qui allait si bien croyais-je avant que je ne découvre son délit! Là, je vais aller la voir pour avoir du support pour agir le plus correctement possible avec toutes mes filles. Trop aider parfois c'est nuire. J'ai besoin d'un oeil externe et d'une expertise aussi. Curieusement, je ne suis pas bouleversée. En fait, je me demande sérieusement si je fais bien de lui envoyer de l'argent. J'ai besoin de la psychologue pour établir une politique ferme, dans laquelle je me sentirai bien et non-coupable de ne pas avoir assisté une personne en danger. Parce que si elle sait que je vais toujours être là pour couvrir ses bêtises, possible qu'elle en fasse de plus en plus des bêtises sans avoir à vivre les conséquences.

jeudi 12 juin 2008

L'examen de vie

Hier, en faisant mon épicerie santé ( j'ai des périodes tellement absolument terriblement carrément diamétralement santé que mon panier d'épicerie pourrait gagner un prix de rectitude diététique) au Loblaws, un livre m'est tombé dans l'oeil comme une évidence. Il s'intitule L'examen de vie Reprenez contrôle de votre vie maintenant! et a été écrit par une certaine Caroline Righton. J'ai décidé de faire confiance à Caroline et je l'ai acheté.

mercredi 11 juin 2008

La main dans le sac

Depuis quelques temps, je suis toujours à court d'argent. Je vais en rechercher au guichet mais il disparaît aussi vite et j'ai beau ne pas tenir mes comptes serrés, je commençais à m'en inquiéter. J'ai donc décidé de tenir par écrit le résumé de mes dépenses et de toujours savoir combien d'argent j'avais dans mon sac. C'est tout récent car je n'ai commencé ce système qu'hier matin en allant chercher trois cents dollars au guichet.

Ce matin, Quatorze ans part pour l'école et je prends ma douche pour aller conduire Dix-Sept ans à son travail. Et puis, là, dans la douche, j'ai des soupçons. Sans trop réfléchir, je laisse couler l'eau et je sors délicatement de la douche et ouvre la porte de la salle de bain sans bruit. Ma porte de chambre est juste en face, et sur mon lit, Dix-Sept ans est bien occupée à fouiller dans mon portefeuille, dans mon sac, par terre, à la tête du lit. Quand elle m'entend, elle laisse échapper les billets partout et prétend qu'elle n'était venue que faire une sieste dans mon lit. Nier l'évidence! Elle continuera de nier et de crier en s'en allant dans sa chambre. Je la poursuis.

Je veux savoir si ça fait longtemps que ça dure. Je souhaite des remords, des excuses, je suis bouleversée. Je n'aurai droit à rien de ça. Accusée, elle accuse plus fort, c'est son système de défense. Dans la voiture, elle ne prend pas de chance et me dit que je ne l'aime pas, que je ne m'occupe que des autres, qu'elle n'en a pas de famille, elle. Elle aura dix-huit ans bientôt et elle partira et je n'entendrai plus jamais parler d'elle et je serai bien contente, dit-elle, car je pourrai m'occuper des autres, mes préférées. Écoeurée et pas parfaite, je crie plus fort qu'elle quand je peux, que rien n'excuse son geste, que je vais la faire soigner malgré elle et je finis par la laisser à son travail, dans la colère, la peine, le désarroi.

lundi 9 juin 2008

Yoga

Un lecteur inquiet se demande si j'ai abandonné mon cours de professeure de yoga. Mais non! J'en ai envie un peu mais je ne vais pas abandonner tout ce que j'entreprends. Pas parfait donc ce cours mais je vais persister. Les autres élèves sont super intéressantes, c'est le côté le plus positif. Finalement, on ne va finir qu'en octobre. Pas très physique, très absolument ésotérique et religieux. Il y a une dimension spirituelle dans le yoga, facilement escamotée dans le yoga pratiqué en occident. J'en connaîtrai beaucoup sur le sujet et je saurai également enseigner aux débutants et adapter les postures pour les gens de toute condition physique. Mais le ton donné est très doctoral et sans appel et ça m'énerve. Je travaille sur moi. Patience et tolérance et silence.

samedi 7 juin 2008

La mama

Je me sens comme une mama italienne, généreuse et entourée de sa marmaille. On s'en va tous ensemble, mes quatre enfants, les chums des deux plus vieilles et moi deux jours à la campagne, dans une auberge. J'ai invité tout ce monde. Ils dorment encore. On va se baigner et faire des activités nautiques, manger un bon souper gastronomique, boire du vin. La nouveauté, c'est que cette fois, ce ne sont plus des enfants que j'emmène, il n'y a que quatorze ans qui est encore un peu petite mais qui se sépare un peu plus chaque jour. Dix-Sept ans se considère comme une adulte et elle est parfois incroyablement responsable, son enfance dans une famille dysfonctionnelle l'ayant poussée jeune vers l'autonomie. Car, oui, malgré mon amour et mes qualités parentales, la vie auprès d'une soeur souffrant de maladie mentale rend la famille dysfonctionnelle. Mes espoirs de lui rendre la santé étaient grands et il m'en a fallu du temps pour enfin protéger le reste de ma famille et est-ce vraiment fait? On n'abandonne pas l'enfant malade, alors le stress de ses agissements et les inquiétudes pour sa sécurité perdurent, même quand l'enfant est adulte, même quand elle habite un autre toit. Mais, pour le bien de tous, il faut apprendre à se détacher et à se protéger aussi. Que tous sombrent avec elle ne l'aidera aucunement. J'ai parlé à son chum hier et il me dit qu'ils vont venir nous rejoindre. Je sais cependant que rien n'est jamais certain avec Fille Aînée, alors je m'attends à les voir et aussi à ne pas les voir. Je vous souhaite une belle fin de semaine, amis lecteurs!

vendredi 6 juin 2008

Fantasme

Mon fantasme actuel, c'est un homme qui m'attend dans une chambre d'hôtel anonyme. J'entre. Il est nu sur le lit et a un bandeau sur les yeux. Je ne dirai pas un mot, il n'aura aucun moyen de m'identifier et je le ferai jouir comme il n'a jamais joui. Encore et encore. Il pourra me toucher mais jamais me voir. Et je partirai comme je suis venue, incognito.

Les romantiques

Les vrais romantiques existent. Ce sont le plus souvent des hommes. Les femmes sont plus pratiques et désirent l'incarnation de leur amour, sa réalité, ses traces. La femme amoureuse désire l'enfant de l'homme aimé, son imprégnation, sa présence réelle, palpable, matérielle, solide.

Les grand poètes romantiques étaient et sont des hommes. Ainsi Voisin et Jeune homme. Un nouveau Jeune homme, apparu dans le temps de Pâques, un jeune homme qui lisait mon blogue et désirait me rencontrer. Ses écrits m'ayant charmée, j'ai accepté. Une rencontre délicieuse, un sourire un peu gêné, j'adore les hommes timides, vous le savez. Mais celui-là se dégêna vite et on se retrouva comme de vieux amis, à l'aise et juste heureux d'être ensemble, avec le temps qui file et qu'on ne voit pas filer. Il passa quelques jours à Montréal et on se vit tous les jours et puis il rentra dans son lointain pays et on s'écrit. Il lit donc ces mots. Je ne pense pas qu'il sera fâché que je parle de lui, il y a un certain recul et puis il est protégé, loin et près en même temps. Un adorable jeune homme vraiment. Un grand romantique.

Car lui aussi est amoureux et sa flamme ne le sait pas. Leurs rencontres sont tout en délicatesse et il les relate avec des accents courtois qui me touchent. Sa seule présence, la couleur de ses vêtements, sa beauté, son odeur, tout le rend heureux. Et même quand elle part, il se la rappelle encore. " Je me suis stationné sous un lilas et les pétales vieux rose ont plu sur la voiture. C'était assez poétique et me la rappelait." Je trouve cet amour ravissant et si vous connaissiez le jeune homme, vous seriez plus ravi encore.

Voisin aussi est d'un romantisme fou avec Dulcinée. Il ne faisait que parler d'elle lors de notre promenade au parc. Elle lui avait touché! Une brève caresse dans le dos alors qu'il quittait son bureau. Et puis, ils s'écrivent des courriels à toute heure du jour mais surtout de la nuit et voilà qu'elle met un x en finale. Il en est tout retourné. Du coup, son moral était revenu et il avait les yeux brillants. Il a même eu l'idée de rappeler son fils parce qu'il s'est rendu compte lui-même qu'il avait été culpabilisant lors du dernier appel. L'amour rend meilleur.

jeudi 5 juin 2008

Le fils de Voisin

Voisin a un fils de dix ans qu'il a eu dans la quarantaine et qui est le grand amour de sa vie. Son désespoir a été de ne pas obtenir sa garde ni même la garde partagée et de ne le voir qu'une fin de semaine sur deux et un mois l'été. Mais voilà que depuis le printemps, la situation est encore pire car le gamin joue au soccer et annule fin de semaine sur fin de semaine avec son père. Comme les parents ne se parlent plus, c'est le pauvre enfant qui a l'odieux d'appeler pour annoncer la chose à son papa. Cruel. D'autant plus qu'hier, Voisin l'a vraiment culpabilisé (du moins je l'imagine) en ne cachant pas sa désolation et en concluant l'appel par un "Tu m'appelleras si tu veux me voir un jour." C'est un Voisin pâle et dévasté que j'ai retrouvé au parc à chiens hier. On est allés faire une grande marche. L'exercice, ça fait toujours du bien. Je n'ai pas trop abordé le sujet du fils, trop sensible je sais bien. Je lui ai mentionné sans plus qu'il serait bien qu'il appelle la mère pour rattrapper à l'automne les fins de semaines perdues ce printemps. Je pense cependant que c'est trop lui demander que de communiquer directement avec la mère de son fils. Toute cette rancune qui ne finit pas. On est rentrés chacun chez nous évidemment. Heureusement qu'il a son chien, le troisième amour de sa vie. Le deuxième étant encore sa patronne dont il parle si tendrement. Il lui avait dit aimer les tartes aux abricots et elle lui a fait la surprise de lui en confectionner une. Mais, ça ne marchera jamais entre nous, qu'il me disait hier, je suis trop moche pour elle, elle est trop jolie. Voisin est déprimé.

mercredi 4 juin 2008

Conférence sur la dyslexie

Ce billet est dédié à Un autre prof, une amie virtuelle qui a quitté son blogue depuis qu'elle a aménagé avec un autre blogueur dont elle est follement amoureuse. Bon, elle n'a pas écrit ça littéralement, mais comme je la sais passionnée et que je sais lire entre les lignes... et j'ai comme l'impression qu'elle nous reviendra prochainement dans un blogue de maman, pas besoin de beaucoup de clairvoyance pour deviner ça!

La conférence se tenait à la polyvalente Pierre-Dupuy, dans l'est de Montréal, samedi dernier, jour de pluie. On attendait une cinquantaine de parents, il y avait plus de deux cents personnes. Des parents mais aussi des intervenants scolaires. C'est la présidente de l'association des orthopédagogues du Québec, la très compétente, claire et accessible Lise Bibaud qui donnait la conférence, accompagnée de Guy Audet, un professeur du secondaire. Comme prise de contact, on nous a projeté un texte tel que perçu par un élève dyslexique avec plein d'obstacles à la lecture. Guy Audet nous faisait lire à haute voix et les pauvres parents-élèves peinaient, butaient sur les mots, se trompaient et là le professeur leur disait "Concentre-toi, prends ton temps, regarde bien ton texte, fais une pause à la fin de la phrase. " et nous, les élèves, qui peinions tellement, faisions des efforts grandioses et avions mal à la tête, on avait envie de l'étrangler ce prof avec ses remarques idiotes. Or, ces remarques "aidantes", je les avais déjà faites à ma fille et tous les parents s'y reconnaissaient!!! Fabuleuse entrée en matière que de nous faire vivre ce à quoi nos enfants se butaient quotidiennement! Brillant!

Après trois paragraphes ardus, le professeur Audet nous dit: Bravo! Bel effort! et s'adressant à un parent après lui avoir demandé son prénom: "Martine, peux-tu nous expliquer de quoi parle ce texte?" Héhé! autre écueil, aucun d'entre nous n'aurait pu le dire, l'effort de déchiffrage ayant été trop grand, on n'avait aucune idée du contenu du texte. Seulement pour avoir vécu cette expérience qui a modifié dramatiquement et pour toujours mon interraction avec ma fille et ma compréhension de son handicap, l'assistance à cette conférence aurait valu la peine. "Et alors, aimez-vous ça lire et avez-vous envie de recommencer? Allez, un petit effort!", nous relança le professeur Audet. Assez! Pitié! on avait compris.

On était donc fatigués. Le dyslexique est fatigué, épuisé, à bout. Chaque lecture lui demande un effort intense. Il peine à se repérer dans le temps, dans l'espace, il a très souvent un trouble d'attention associé. En fait, les fonctions touchées par ce handicap sont multiples: attention, mémoire, notions d'espace, de temps, capacité de logique, de séquentialisation, d'abstraction.

Et le dyslexique le sait qu'il est dans le trouble car il est intelligent ou très intelligent. La dyslexie ne touche que les personnes d'intelligence normale ou supérieure. Un enfant déficient peut avoir de la difficulté à lire mais il ne souffrira pas de dyslexie.

Le cerveau de la personne dyslexique est différent et on peut maintenant le voir à la résonnance magnétique. La facteur génétique et héréditaire est important. Donc, Un autre prof, si votre èlève est dyslexique, les chances que son ou ses parents le soient aussi sont grandes et vos communications écrites sont possiblement mal interprétées. Il faut aussi travailler différemment avec les parents de ces enfants-là.

La conférence a passé trop vite et le temps a été dépassé et des parents faisaient la queue pour parler ensuite à l'excellente communicatrice qu'est madame Bibeau. Cette rencontre a été organisée par l'Association québécoise des troubles d'apprentissage et par l'Association des orthopédagogues du Québec, une belle collaboration qu'ils projettent de poursuivre.

mardi 3 juin 2008

Rupture

Les hommes ne sont les initiateurs que de 25% des ruptures de couples. Sont-ils donc plus tolérants? Je lisais le dernier billet de Les plaisirs et les nuits qui écrit si bien et je reconnaissais le couple décrit, car il y en a des tonnes de copies. Cet homme quittera-t-il cette femme qu'il n'aime plus? Probablement pas. Les hommes s'accommodent, restent là mais cherchent ailleurs en même temps. La femme pour la sécurité, la maîtresse pour l'amour et la vie est belle. Vraiment très écoeurés et à bout et sans maîtresse, même là ils restent mais s'arrangent pour être quittés en devenant tout à fait odieux. L'imputabilité de la rupture ne leur est donc pas attribuée. Il y a tout de même 25% de courageux qui partent la tête haute. Vraiment? Les statistiques ne disent pas s'ils quittent pour en rejoindre une autre. Ma connaissance de la vie m'enseigne que c'est souvent le cas. Les hommes tolèrent mal la solitude et dans leur cas, il vaut mieux être mal accompagné que pas accompagné du tout.