jeudi 31 décembre 2009

Recevoir

J'aime recevoir dans ma nouvelle demeure. Et pourtant, ma cuisine est mal équipée. Deux ronds seulement, un grand four qui ne marche pas alors j'en ai un petit. Mais rien de dramatique ou d'impossible. Hier, un grand couscous à la mijoteuse, rien de plus simple, tout le monde content, du vin, la conversation qui coule. Voisin était là, resplendissant. Amoureux. La nouvelle femme mariée qu'il a rencontrée dernièrement. Elle n'était évidemment pas avec nous, mais avec son mari. Invalide le mari. Pour Voisin, c'est une situation idéale. Ce n'est pas lui qui dit ça, mais moi qui le pense. Il est vieux garçon et couche avec ses chiens. Une femme au quotidien, ce serait probablement trop pour lui. Mais une femme occasionnelle qu'il peut aimer, car il a besoin de sentiments, Voisin, c'est parfait. C'est un grand romantique. Ça faisait quinze ans que la dame n'avait pas baisé. Le mari n'est pas au courant donc le mensonge fait partie de la relation. Ils viennent de passer deux jours merveilleux ensemble, elle avait dit qu'elle était chez son frère à Québec et le frère était donc dans le coup. Quand le mari appelait, le frère répondait et elle rappelait sur son cellulaire. Je serais vraiment pas douée pour la tromperie, je me mélangerais très rapidement dans mes mensonges, je pense! Mais Voisin est heureux et madame aussi, me dit-il. Et le mari, qu'elle aime toujours et dont elle s'occupe bien, ne souffre pas vu qu'il n'est pas au courant. Le meilleur des mondes? Je ne sais pas. J'ai comme un léger malaise, comme à chaque fois que le mensonge est impliqué. Pieux mensonges, disait ma mère. On ne doit pas tout dire. Là, je suis bien d'accord, on ne doit pas tout dire. Il y a des paroles qui font souffrir, qui créent des blessures ou ouvrent des plaies. Communiquer est un art et se taire en est tout un aussi. Simples les relations humaines? Non!

Hier, tout me semblait idyllique et pourtant, c'est ma fille à moi qui a été blessée. Alors qu'elle était à l'ordi avec le fils de Voisin, je raconte qu'elle n'aime pas trop le cheerleading et bla bla bla. Dans mon autre maison, elle aurait été loin et n'aurait rien entendu, mais dans un petit condo tout est près et elle a l'oreille fine, donc elle m'entend. Je ne croyais vraiment pas révéler des secrets importants de sa vie privée et pourtant, c'est ainsi qu'elle l'a perçu. Quand les gens partent, elle me dit que je ne l'ai pas respectée et que je n'avais pas à parler du cheeleading, qu'à sa professeure d'anglais, qui soupait avec nous, elle lui disait adorer ça et que je lui avais fait perdre la face. Oups! Des excuses furent faites. Pas encore acceptées. Pas simples, les relations humaines. Je l'ai déjà dit? Je le répète!

lundi 28 décembre 2009

Famille

Utile un blogue, très utile. On n'a qu'à se relire un peu et on a un portrait de sa vie. Mes derniers billets ne parlent que de ma famille. Et ce n'est pas fini. Je dois avoir des choses à régler. J'en ai. Je devrais bien le faire pour vrai ce voyage en Chine. Seule. C'est en avril. Confier Quinze ans à sa professeure d'anglais qui viendrait habiter chez nous avec son chien. Faire mes bagages. Dans ma tête du moins. Être déjà partie un peu. Pas si loin le mois d'avril. Agir. Maintenant.

Demain, je reçois, oui, la famille. On ne s'en sort pas. C'est Dix-neuf ans qui a fait le menu. Avec des trucs que je ne connais pas trop, très fancy, comme des baluchons de canard confit. Vais-je la laisser tout organiser? Évidemment que je vais le faire! Je ne lui ai pas payé des cours d'organisatrice d'événements pour rien. Elle m'a envoyé une liste d'épicerie que je remplirai scrupuleusement. Le plan c'est que j'aille la chercher avec Bébé demain matin et qu'elle cuisine pendant que je m'amuse avec mon délicieux petit-fils. Accepté!

dimanche 27 décembre 2009

Épicerie

Vu ma grande fille aujourd'hui, la plus vieille, la plus poquée. Je lui ai fait une grosse épicerie, elle était contente. Je l'ai laissée chez elle avec tous les sacs, elle non plus ne veut pas que j'entre. Je n'ai jamais vu son chum. Il se cache. Il a probablement de bien bonnes raisons de se cacher. Elle a dit "Tu m'as fait une trop belle épicerie, il faut que je t'embrasse." Comme si ça avait rapport. Et ça a rapport pour elle, pas sa faute, troubles graves de l'attachement, les gens sont utilitaires, ils servent ou pas. Aujourd'hui, je servais.

samedi 26 décembre 2009

Cadeau de Noël

La petite amie de ma Quinze ans, celle qui n'a pas de mère, celle qui est dans une classe de problèmes de comportement, celle qui a eu treize ans en septembre, est arrivée hier pour le souper. Défigurée. Un piercing au nez, un à l'arcade sourcilière, un autre à la mâchoire. Gros, gros les nouveaux piercings! C'est le cadeau de Noël de son père. Ne pas juger, ne pas juger, ne pas juger... c'est ma résolution pour la nouvelle année. Merci à la petite et à sa famille de me permettre une pratique intensive de la tolérance.

vendredi 25 décembre 2009

Caractère de cochon

Elle pesait quinze livres à 23 mois quand elle est arrivée d'Haïti. Avait peine à se tenir sur ses petites cannes chancelantes mais avait une voix qui faisait trembler la maison. Reconnue pour ses colères à la garderie, pour ses cris perçants, pour sa vitesse aussi. Une petite vite douée pour tout, une intense. Ado, je ne m'inquiétais même pas si elle rentrait tard. Une pitbull pareille aurait fait peur à bien des gars en rut. Et pourtant, elle en a subi une agression, dont elle ne m'a jamais parlé. Pas dans la rue, dans une chambre où elle s'était volontairement rendue. C'est la police qui m'a appelée et puis une travailleuse sociale du centre jeunesse. Elle a toujours nié et refusé de porter plainte. Refusé toute aide psychologique aussi. La vie continue et laissez-moi tranquille. Elle a gardé ce caractère bouillant, qui lui vaut des succès, elle décide vite et a plein d'idées, mais tant de déboires aussi. En colère, elle ne voit plus clair, dit n'importe quoi et le pire, plus aucune mesure, elle assassine avec ses mots. Elle était comme ça petite et elle a parlé tôt. Elle a tout fait tôt. L'amour aussi.

Violente une fois à l'école, une vraie bataille avec une fille dans les vestiaires, elle avait quatorze ans, elle aurait pu y perdre un oeil à se taillader comme ça avec leurs longs faux ongles, elle avait une longue égratignure au visage de la joue jusqu'au bord de l'oeil. C'était la faute de l'autre qui avait commencé, dira-t-elle. Trois jours de suspension pour les deux combattantes, a décidé de directeur. C'était une mauvaise année. Sa soeur était en fugue et elle en savait plus que tout le monde et gardait le secret.

Quand elle s'est mise à m'agresser verbalement pour une niaiserie il y a quelques jours, je lui ai dit que c'était assez, qu'elle ne pouvait pas faire subir ça à son bébé, qu'il fallait changer maintenant qu'elle était mère. Non seulement ça ne l'a pas arrêtée, mais elle a crié encore plus fort, pris son enfant sous le bras et m'a dit qu'elle ne voulait plus jamais me voir et plein d'autres choses méchantes que je n'écoute pas, parce que je suis habituée à ce qu'elle dise des mots qu'elle ne pense pas, moi je la connais, mais ce n'est pas le cas de tout le monde et son conjoint, je ne suis pas certaine qu'il se ferme à ses mots, je ne suis pas certaine qu'il ne soit pas atteint par ses coups de poignards. Je savais par expérience qu'elle ferait comme si rien ne s'était passé, malgré le message haineux qui m'attendait sur mon répondeur. Je l'ai effacé.

Et voilà qu'elle m'appelle ce matin. Le bébé s'est brûlé hier sur la tourtière, ils sont allés à l'hôpital et que faire pour qu'il ne se mette pas en bouche sa main pleine de polysporin? "Tu lui mets un pansement, ma belle."

Joyeux Noël!

mardi 22 décembre 2009

Vrac

Hommes? Rien. Je suis en pause, une pause sans limites.

Famille? Je les planterais bien tous là pour aller ... en Chine. Dix-neuf ans m'a fait une crise de nerfs et m'a dit que je lui gâchais la vie. Je lui ai répondu qu'elle était parfaitement capable de se la gâcher toute seule. Mauvaise réponse. Elle ne veut plus jamais me voir, me crie-t-elle à pleins poumons sur mon répondeur. Ça tombe bien, moi non plus.

Noël? Ça va bien finir par passer. Non, pas vrai, j'aime bien ça dans le fond.

Yoga? Pas pire, pas pire, j'y vais, je persiste.

Humeur? Pas aussi mauvaise que ce billet ne le laisse supposer.

Ménage? J'en fais. Ce qui est exceptionnel dans cette affirmation, c'est que je n'en fais pas d'habitude et là, je suis sur un sprint incroyable.

Lecture? Dany Laferrière "L'énigme du retour", oui, oui, celui qui a gagné le prix Médicis. Il le mérite son prix. Plus de la poésie qu'un roman. Et c'est comme ça qu'il faut le lire, sans trop chercher à savoir s'il est à Montréal, New-York ou Port-au-Prince, en se laissant charmer par la dentelle des mots, par l'évocation des images. Laferrière dans son bain, dans des cafés, sur la rue, dans ses émotions, dans sa maturité, dans son enfance, dans son père, son père absent, sa valise qu'il n'ouvrira jamais, la valise de la vie de son père. Un texte épuré, empreint d'émotions, que je vous conseille de savourer tranquillement dans votre bain vous aussi ou bien au lit, sous une couette bien chaude après une longue promenade au froid de l'hiver qui nous enveloppe et qui fait aussi partie du vécu de Laferrière, qui passe d'une page à l'autre du frimas à la chaleur antillaise. Riche vécu traduit remarquablement dans un riche ouvrage.

Froid? J'affronte. L'hiver ne m'aura pas.

Sorties? Sylvain Larocque hier au Juste pour rire. Correct, un gars sympathique mais je n'aurais pas payé pour les billets qui m'avaient été offerts. Ne vous fiez pas trop à moi, je n'aime pas tellement l'humour sauf peut-être l'absurde, comme Daniel Lemire et la Petite Vie.

Un joli petit film, Le Grenier au cinéma du Parc, qui a enchanté le fils de mon amie, âgé de sept ans.

Beast, au Club Soda. Excellent mais misère que les spectacles chers (bon, j'avais été invitée mais les billets étaient trente dollars) sont courts maintenant. Un petit groupe sympathique en première partie et puis Beast arrive à neuf heures et à dix heures, bye! bye! le show était fini et pas de rappel. Coudons! Les spectateurs avaient l'air enchantés. Nous aussi mais on se demandait si c'était l'entracte alors que c'était bel et bien terminé.

Je vais aller voir Precious ce soir après le yoga. Et là, je vais dîner avec une amie que j'adore et qui est libre parce que ce sont les vacances. Merci Noël! Elle va me présenter une fille de notre âge qui en a long à me raconter sur les relations amoureuses. Je sens que ça va être passionnant.

jeudi 17 décembre 2009

La conseillère conjugale

Mon amie P étant au bord de la séparation, son chum l'a senti et a décidé de les inscrire en thérapie conjugale auprès de la meilleure thérapeute en ville. Cent dollars pour cinquante minutes. Les trois premières rencontres ont été désastreuses. Ils se sont engueulé comme du poisson pourri pendant tout le temps alloué. Au bout des cinquante minutes, la thérapeute, qui ne pipait mot, ouvrait enfin la bouche pour leur déclarer: "C'est terminé. Merci et à la semaine prochaine, " tout en tendant la main pour réclamer son chèque.

Le conjoint reconduisait P chez elle, (ils n'habitent pas ensemble), le plus souvent en silence et ils ne se voyaient pas avant le soir de la rencontre suivante de thérapie. Après trois semaines et trois cents dollars, voilà que le chum de P se plaint dans la voiture en route vers le bureau de la psy, cette thérapeute qui lui avait été pourtant chaudement recommandée, est carrément nulle. P est du même avis, ils se font avoir! Enfin un point commun, ils déblatéreront ensemble contre cette thérapie inutile jusqu'à l'entrée dans le bureau de la dame. Cette fois, ils font front commun. "Vous ne nous aidez pas!" dit l'homme. "Tout va plus mal entre nous depuis que nous venons vous voir" dit P. La psychologue arbore un grand sourire: "Qu'attendez-vous de moi?" Le cinquante minutes se passera à définir les attentes. La psychologue écoute, encourage mais se mêle bien peu du discours. À la fin, elle leur donne un seul conseil:" Cette semaine, si vous vous adressez l'un à l'autre, vous devrez obligatoirement commencer toutes vos phrases par "I feel... (la thérapie se déroule en anglais).

Le "devoir" a été difficile. C'est tout de même différent de dire à quelqu'un "You are selfish." et " I feel that you are selfish." Ça a l'air pareil mais ce ne l'est pas. Dans un cas, c'est une condemnation sans appel, dans l'autre, on admet que ce n'est que question de perception et l'autre a l'ouverture nécessaire pour s'expliquer. Moins menaçant. Moins destructeur. Ils s'en amusent toute la semaine du "I feel" et arrivent même à rire ensemble, ce qui n'était pas arrivé depuis .... des années!, me dira P.

La cinquième rencontre à été la dernière! Cette fois, la psychologue leur remet cahier et crayon et leur donne des conseils concrets, des numéro un et deux et trois. Des incontournables à mettre en place. Des outils de communication. Et puis deux livres à lire, prescrits. Et bonjour madame et monsieur. C'est votre tour. Je pourrais vous garder un an ici, mais la vraie thérapie est amorcée et c'est à vous de la continuer. Mon amie est ravie de l'approche et son chum aussi et d'importants changements ont déjà eu lieu. Il y a de l'espoir.

mercredi 16 décembre 2009

L'amour et l'argent

C'est souvent un sujet tabou. Il y a cette peur d'être exploité. Il y a les maniaques de l'égalité totale, ceux qui vous réclament le vingt sous qu'ils ont payé de plus que vous! Ne riez pas, j'en ai connu et plus d'un. Je suis assez magnanime en argent et je ferais facilement partie de ceux qui oublient d'en parler. Je te paie ce souper et tu me paieras le suivant et je ne regarde pas à la dépense, je ne vais pas calculer si le souper que je paie est plus cher que celui qu'il m'a payé. En fait, j'ai déjà rencontré quelqu'un sur réseaucontact et ce qui était au départ une rencontre pour un café s'est révélé tellement agréable qu'on a prolongé par une promenade et un musée jusqu'à la fermeture et ensuite, on avait faim et je l'ai invité au restaurant qui me tentait, assez cher. J'ai pris l'addition et il n'a pas protesté, se contentant de me dire que c'était la première fois que ça lui arrivait et qu'il n'allait sûrement pas refuser,bien au contraire, il allait noter cet événement mémorable en rouge dans son agenda! En ajoutant que ce serait son tour la prochaine fois.

Il n'y a jamais eu de prochaine fois. En suis-je amère? Bien sûr que non. Au contraire même. Parce que j'ai fait ce que je voulais faire, comme je voulais le faire, au moment où je voulais le faire. L'argent, c'est aussi ça: la liberté.

mardi 15 décembre 2009

De la peine (deuxième partie)

Si je comprends bien le commentateur et les trois commentatrices du billet précédent, Le Monsieur qui veut se marier avait bien raison de se sauver et vous auriez tous et toutes fait comme lui. Héhé! Et pourtant... si Monsieur se sent si mal et si coupable cinq ans plus tard, c'est tout probablement qu'il le regrette encore amèrement son geste de fuite sans explication. Juste moi a raison ici, il se sauve le monsieur et vient de faire la même chose avec moi aussi, pour d'autres raisons.

Mettons-nous un peu à la place de la femme de l'histoire. Elle est immigrante reçue et a donc passé à travers tout un processus de sélection pas évident du tout. On l'a accueillie parce qu'elle avait une formation supérieure qui lui permettrait de remplir un poste ici pour lequel on manquait de main-d'oeuvre. C'est le Québec qui sélectionne ses immigrants à partir d'une grille de points, on a plus de points si on est francophone, si on est jeune, si on a des enfants et surtout, surtout si on a une formation recherchée au Québec. Elle arrive donc ici pleine d'enthousiasme et ne trouve pas en rentrant l'emploi rêvé, ce qui est plutôt normal et correspond au profil de la majorité des immigrants. Entretemps, elle doit se trouver un logement assez grand pour une famille, ce qui est encore plus difficile quand on est noir, il ne faut pas se le cacher. Elle a aussi tout un travail d'acclimatation à faire. Quitter l'Afrique pour s'en venir au Québec, c'est quand même un choc culturel immense. Elle est ici depuis un an quand elle rencontre Monsieur. Ils tombent en amour. Quand elle est mal prise, elle lui emprunte de l'argent, qu'il lui prête et qu'elle a l'intention de lui rendre. Quand elle pourra. Là, elle ne peut pas, sa situation financière est très serrée. En plus, elle doit faire des voyages dans sa famille car sa mère est très malade et les billets d'avion coûtent la peau des fesses. Heureusement Monsieur est là, elle lui fait confiance et ils vont déménager ensemble. Il habite chez elle pendant son dernier voyage. Au retour, il est disparu. Son courrier a été ouvert. De quel droit? Elle est dévastée. Ne comprend pas ce qui s'est passé. Elle lui téléphone, lui écrit. Pas de réponse. Il a emporté tous ses effets personnels avec lui. Ses fils, qui s'étaient attaché à cet homme charmant, ne savent pas non plus ce qu'il est advenu de Monsieur et sont blessés de son départ inexpliqué.

Évidemment, la vie continue et cette femme, qui est courageuse, et il faut l'être pour immigrer seule avec deux grands ados dans un continent inconnu, se remet au travail. Elle déniche de nouveaux petits contrats, s'inscrit à plein de concours, fait patienter du mieux qu'elle le peut ses créanciers et finalement, réussit avec brio un concours du gouvernement fédéral qui lui permet de décrocher la job de ses rêves, permanente et bien payée. Il faut déménager à Ottawa, ce qui sera fait. Un an plus tard, enfin renflouée, elle enverra un chèque à Monsieur pour couvrir le prix des électros qu'il avait payés. C'est alors qu'il voudra reprendre contact avec elle. Mais l'histoire d'amour a été bel et bien piétinée et ne reprendra jamais.

lundi 14 décembre 2009

De la peine

J'ai fait de la peine au monsieur qui veut se marier. Sans faire exprès. Bien que l'alcool soit peut-être un peu légèrement en cause, mais à peine. C'était notre soirée aux deux bouteilles, mais il avait bu bien plus que moi. Il me parle de cette femme, qu'il avait rencontrée peu de temps avant de prendre sa retraite. Ils tombent rapidement amoureux. Elle est immigrante reçue, scolarisée. Il est question qu'ils vivent ensemble. Ils ont une vie sexuelle intense et épanouie, car même si elle a été "partiellement" excisée (ça se peut?), elle arrive à ressentir la jouissance. Il s'installe chez elle, ou bien ils achètent un condo, pas trop certaine de cette partie de l'histoire, mais ils sont temporairement ensemble et ont comme but que ça devienne permanent. Il vend ses électros et en achète des neufs pour leur appart. Ses enfants à elle, qui sont de jeunes adultes, sont dans le décor, mais ça ne cause pas de problème, il a toujours voulu des enfants et s'entend bien avec eux. Elle lui emprunte régulièrement de l'argent, qu'elle ne lui rend pas. Elle travaille mais pas à temps plein. Des contrats flous. Et voilà qu'elle doit se rendre dans son pays. Elle y restera quelques semaines. Pendant ce temps, il ouvre son courrier, supposément pour payer ses comptes. Il réalise alors qu'elle a des dettes partout et qu'elle est poursuivie par plein de créanciers. Il prend peur et se sauve. Met fin à la relation. Pas officiellement. Il n'est juste plus là quand elle revient au Québec. Disparu le monsieur qui veut se marier. Il la recontactera bien à un moment donné mais leur relation ne sera jamais plus la même. Et là moi, je m'exclame:"Non, mais, pas possible, tu l'as plantée là pour une question d'argent? Alors que vous vous entendiez si bien? Tu en avais de l'argent. Vous auriez pu vous en accommoder, partager, discuter de ses dettes, voir ce qu'il y avait moyen de faire avec. Il y a des hommes, et des femmes aussi, qui font vivre leur partenaire. Je trouve tout ça d'une grande tristesse." Il m'avait alors accusée de le juger mais c'en était resté là et on n'en avait pas reparlé de la soirée. Et voilà qu'hier, après une semaine sans nouvelles, je l'appelle et il me dit que je lui ai fait énormément de peine, qu'il n'est probablement pas encore remis de cette rupture amoureuse et qu'il éprouve encore beaucoup de culpabilité. Je lui demande s'il aime encore cette femme. Il pense que non. Aucun espoir de reprise? Non, me dira-t-il, aucun. Je lui dis que je suis désolée, que je ne voulais pas lui faire de peine, et c'est vrai.

Intense intensive

Je m'étais remise au yoga intensif. Et par intensif, je veux dire intensif. On dirait bien que la demi-mesure, je ne connais pas ça, moi. Donc, un ou deux cours par jour, tous les jours, les plus difficiles évidemment. Le vendredi soir, du Iyengar, avec une charmante professeure du United, charmante parce que souriante, ce qui est plutôt rare chez les profs Iyengar, mais tout aussi exigeante que les autres, malgré le sourire. Une fausse affabilité. Quand on ne peut plus, on peut encore. Et on se prend à espérer que la pose finisse et elle semble sans fin, comme la douleur associée, comme l'étirement extrême, l'écartellemet du corps. Le chien tête baissée, adhomukasvanasana est accueilli avec reconnaissance. Enfin du repos, croyions-nous! Ce l'était pendant le premier cinq minutes, mais le downward dog qui s'éternise, ça devient dur pour le corps aussi. Ouf! Shavasana enfin. Merci! Mais quelle fierté d'être passée à travers!

Le samedi matin donc, le cours tout aussi exigeant, bien qu'un peu différent, me voit arriver dynamique, mais déjà un peu épuisée. Celui-là m'a littéralement tuée. J'ai eu de la misère à marcher jusqu'à chez moi. Et il était convenu depuis longtemps qu'on allait acheter les vêtements pour le spectacle de danse de Quinze ans. Ce qui fut fait. Avec efficacité. On forme donc une bonne équipe des fois. On était fières de nous. Souper au restaurant. "Avez-vous des réservations? Non? Alors c'est cette table." Il nous installe alors à une petite table bancale du fond. On aurait dû sortir à ce moment-là. Le premier réflexe est souvent le bon. Mais on est restées, on a plutôt demandé d'arranger la patte branlante de la table, ce qui fut fait. Le repas a été ordinaire, Quinze ans n'a à peu près rien mangé et on a rapporté le tout dans un doggy bag.

Une fois à la maison, je me suis écroulée. Et j'ai passé tout mon dimanche encabannée, épuisée, vidée. Quinze ans avait invité une amie, tant mieux. J'ai cuisiné pour dix et j'ai mangé .... trop.

Mais cette semaine est une autre semaine. Je devrais bien aller au cours de yoga du midi. Non seulement je devrais, mais je vais. Et il y a celui du soir aussi. Bon, celui-là, on verra.

vendredi 11 décembre 2009

Le stress

Pas le mien, celui de Quinze ans. Il est immense. Et en fait, c'est devenu le mien un peu beaucoup aussi, ce qui ne devrait pas et ce qui n'aide surtout pas. Elle en a énormément à gérer pour une fille dysphasique et dyslexique et tda et compagnie. Même sans handicaps, ce serait beaucoup en même temps. Premièrement, il y a ce spectacle de hip-hop dans une grande salle devant des centaines de spectateurs samedi prochain. Elle est dans une classe avec des adultes, ne l'oublions pas, car c'était la seule qui convenait à son horaire chargé. Elle a eu bien de la misère à comprendre c'était quoi le fameux costume à se procurer. Difficulté à gérer plusieurs informations à la fois (dysphasie). Et cette fois, on ne leur a pas dit qu'elle avait des difficultés, alors c'est "débrouille-toi". Sa vie va être comme ça parfois, souvent peut-être. Elle ne va pas toujours se présenter en disant "Je suis X, dysphasique et dyslexique." D'autant plus que c'est une belle fille aux yeux brillants qui s'exprime bien. Invisibles, ses handicaps.

Et puis, elle va changer de programme à l'école. C'est en préparation. Autre stress énorme. Peur de l'inconnu.

Et le cheerleading qui lui demande tant de temps et qui implique des compétitions dès janvier. Là encore, aucun élève, à part elle, ne vient des classes spéciales. Elle a de la misère à se rappeler des chorégraphies et répète encore encore dans notre salon. Une courageuse, ma fille. Une courageuse anxieuse. On le serait à moins.

Elle ne dort plus, a oublié son sac à lunch, ses clés, perdu son cadenas. S'inquiète, se ronge par en dedans. J'en arrive vraiment à me demander si c'était une bonne idée de la laisser faire tout ça et de l'y encourager. Je souffre avec elle et je doute. Je ne suis pas le roc que je voudrais être. Plus je vieillis, plus je me dis que c'était une folie d'adopter trois enfants toute seule. J'aimerais tant qu'il y ait un père pour prendre la relève de temps en temps. Je ne ressentais pas ça avant. C'est nouveau comme émotion. Je me sens moins à la hauteur et pourtant, il ne me reste qu'une enfant à m'occuper.

mercredi 9 décembre 2009

La meute

Mon amie L, qui habite Outremont, voulait me faire découvrir un coin inexploré du Mont-Royal. Une partie cachée qui n'est pas patrouillée et qui représente la vraie forêt à son état sauvage, le tout, presqu'à côté de chez elle. Ce qui fut dit fut fait!

J'étais émerveillée. On aurait facilement pu se croire dans les bois à des heures de Montréal. Le calme, le luxe, l'odeur boisée, la solitude, le silence. Magnifique. On a bien rencontré quelques promeneurs solitaires avec leur chien. "Tu devrais avoir un chien. C'est magique pour rencontrer." Et c'était vrai, on a parlé à ces promeneurs, comme s'ils étaient de vieux amis, tout en caressant leur chien. L'animal crée un sujet de conversation immédiat et naturel.

On montait donc. Jusqu'au cimetière. Je ne cessais de la remercier pour m'avoir introduite en ces lieux interdits. Au retour, on entend aboyer. Probablement un autre maître qui avait oublié d'attacher sa bête. Mais voilà que pas un chien, mais bien dix... euh... vingt... merde, on ne les compte même plus.... une véritable meute de chiens en liberté se dirigent à la course vers nous. Mon amie et moi, on se colle l'une sur l'autre, le coeur affolé. Loin derrière, heureusement, on entend une voix qui appelle les chiens. Ils ne l'écoutent pas mais au moins, on sait qu'ils ne sont pas seuls. On ne bouge pas, quelques chiens, les plus petits (ce sont les pires) s'attaquent à nos mitaines. On précipite nos mains dans nos poches et on crie au monsieur qui s'en vient tout tranquillement "Appelez vos chiens!" Il marche tranquillement et une fois à notre hauteur, on a envie de l'enguirlander. "Mais qu'est-ce que vous faites ici avec tous ces chiens détachés?" "La même chose que vous, je me promène, j'ai le droit autant que vous, on est sur des terrains privés ici, qui appartiennent au cimetière et à l'université." "D'où ils viennent tous ces chiens?" "J'ai ma compagnie, je les promène pour leurs propriétaires. Et faites attention, il y a d'autres compagnies qui s'en viennent avec leurs chiens et ils en ont bien plus que moi. Vous êtes peureuses pour rien, ce sont de bons chiens de maison, pas de raison d'avoir peur." Et il reprend sa route et nous la nôtre.

Et j'imagine ces riches gens d'Outremont dans leurs ravissantes maisons. On sonne à la porte. La bonne ouvre. "Je viens chercher Médor et Géraldine pour leur promenade." La bonne amène le bouvier bernois et le schauzer géant, tout heureux. Le promeneur les tient en laisse avec vingt autres chiens et hop! à la montagne.

dimanche 6 décembre 2009

L'alcoolisme

Après le musée d'art contemporain, on rentre chez moi pour l'apéro. Je lui suggère un apéro à l'eau Perrier, vu qu'on veut tous les deux maigrir, mais il nous dirige vers une Régie des Alcools, pour y acheter une bouteille de blanc en apéritif et puis une de rouge aussi, pour accompagner notre souper. Devant le premier verre, je lui confie que je veux faire le Défi trente jours sans sucre, bonne idée est son commentaire, je suis contente, il va peut-être embarquer avec moi, et j'aime faire des choses avec lui! 30 jours sans sucre et... sans café! Il rit, "difficile mais pas impossible, un vrai défi!" je lui souris, il est bel homme, avec ses beaux cheveux blancs abondants et bouclés et ses yeux pétillants, "bon, alors, je disais, 30 jours sans sucre sous aucune forme, sans café et ... sans alcool." Là, il a pâli et s'exclame spontanément "Ça, jamais, plutôt mourir."

Wow! C'est pas extrême un peu comme réaction, comme cri du coeur?

Plus tard, au restaurant, devant la bouteille de rouge (celle de blanc a été finie rapidement, j'en ai bu le tiers et lui les deux tiers), on discute alcoolisme. Il n'est pas alcoolique, me dira-t-il, parce qu'il ne boit pas tous les jours, voilà. Un alcoolique se lève le matin avec le goût de boire, pas lui. Il est un buveur social. Et moi, je m'interroge. Et je vais le faire, je pense, ce défi trente jours sans café, ni sucre ni alcool. Ça devrait me faire beaucoup de bien.

samedi 5 décembre 2009

Fiction ou réalité

Je vous écrirais bien une petite pièce de fiction. Ma tête regorge d'idées. Mais mon blogue est un blogue réaliste, un journal personnel où je me retrouve, une façon de faire le point et à ce titre, il décrit assez rigoureusement ma réalité. Je ne dis pas absolument tout, car je sais tout de même que je suis lue, mais j'en dis beaucoup. Ces temps-ci, ma vie est assez drabe, selon mes critères du moins. Ces temps d'arrêt, où on se met à pause, sont nécessaires et utiles, même si leur importance n'est pas évidente. C'est ensuite, quand une éclaircie apparaît comme une certitude, qu'on réalise qu'ils étaient pertinents.

Je pourrais vous raconter des banalités, car ma vie est banale. Que je me suis prise dans une chaise en faisant un asana inversé? On utilise souvent des accesssoires au United yoga et là, on s'allongeait sur le dos sur une chaise et la tête était appuyée par en arrière sur un bloc et les pieds au sol en avant de la chaise. J'ai paniqué, la chaise était en métal et je m'en suis extraite violemment, ce qui me vaut des ecchymoses violacées sur tout l'abdomen. Héhé! Aucun homme ne sera témoin de ce dégât temporaire et plutôt drôle, n'est-ce-pas? Dangereux le yoga, je ne vous l'avais pas dit?

Ma fille va probablement changer de classe tel que demandé. La prof a déjà fait la demande à la direction. Quinze ans est en paix avec sa décision. Elle est un exemple pour moi qui ai tant de misère à décider. Nos enfants sont très souvent nos professeurs.

Je n'ai pas de nouvelles de Vingt ans. Pas vrai. Je l'ai rejointe au téléphone il y a quelques jours, pour lui rappeler de souhaiter un bon anniversaire à sa soeur, ce qui fût fait. Quand je lui ai demandé comment elle allait, elle a dit qu'elle n'avait pas le temps de me parler. Elle est en vie et sa voix était bonne. C'est bien.

Fils a téléphoné hier. Tout va bien pour lui. Yé!

Dix-neuf ans a organisé un défilé de mode au Club Soda dans le cadre de son cours d'organisation d'événements. On y était. Un succès. Bravo fillette!

Aujourd'hui, je vais conduire Quinze ans chez une amie pour le week-end et je vais ensuite passer du temps avec mon Monsieur (oui, le même, celui qui veut se marier). Musée d'art contemporain, apéro et souper. Je suis contente.


Chanceuse. Privilégiée et consciente de l'être. En santé. Avec les moyens de faire ce que je veux ou presque. Instant de gratitude ici.

jeudi 3 décembre 2009

Chez le Vietnamien

Parfois, quand on veut manger santé sans se casser la tête et que je n'ai pas envie de cuisiner, on va au petit vietnamien au coin de Prince-Arthur et Saint-Laurent, celui qui est si près de chez nous. Il ne paie pas de mine, je sais, mais la nourriture, peu chère, y est de qualité égale et on choisit les plats de légumes au tofu que je pourrais fort bien préparer chez nous, chose que je fais souvent, car j'ai recommencé à cuisiner depuis le début de septembre, cette phrase est de plus en plus longue et je ne sais pas trop quand je vais la terminer, on reprochait ça justement à Quinze ans dans sa dernière composition de faire des phrases trop longues, elle a dû attraper ça de moi! Quinze ans, parlons-en justement de celle-là car c'est trop souvent dans ce restaurant qu'elle me fait part de ses états d'âme. Dans notre petit condo, elle me parle assez peu, on se dispute l'ordi, je l'envoie faire ses devoirs, devoirs qu'elle n'a pas et alors je chiâle qu'elle devrait bien en avoir, que la vie d'une quinze ans devrait tourner essentiellement et primairement autour de ses études. Et puis, elle me dit rageusement que je devrais sortir, "Va voir un film au cinéma du Parc", ce qu'on peut traduire librement par "Fous-moi la paix!", mais elle est polie et ne prononcerait jamais ces paroles. Son occupation principale, donc, ce ne sont pas ses études mais ses nombreux changements de vêtements. Elle peut passer une soirée entière à faire ça, essayer des vêtements, varier les accessoires et me demander de regarder et de lui dire si la ceinture rouge va mieux que la noire et puis le bandeau, c'est mieux avec ou sans? À la longue, ça m'énerve bien que je sache pertinemment que c'est parfaitement normal. Adolescence, voilà le nom de la maladie. On a tous et toutes passé par là.

Mais au restau vietnamien, c'est différent. Voilà qu'elle me parle dans la pénombre (peu éclairé ce restaurant!), elle chuchote mais surtout, elle se plaint! J'aurais dû m'en rappeler, dans cet endroit, elle devient la fille la plus malheureuse du monde. La dernière fois, elle m'a parlé de ses amours impossibles pendant tout le repas. Et dès que je proposais une solution, elle se faisait un malin plaisir de la piétiner sans retenue. Elle tenait à sa mélancolie et ce n'est pas moi qui allais la lui enlever! Cette fois-ci, elle n'a pas parlé d'amour. Elle a dit "Je ne me sens pas à ma place dans ma classe." J'étais tout ouïe. Important ce message. On a décortiqué le problème, avec des graphiques et des schémas. On l'a retourné dans tous les sens. Ensemble. Et une fois à la maison, on a continué. Pour en arriver à la conclusion qu'on demanderait un changement de classe. Pas pour septembre prochain, non, pour la rentrée de janvier prochain. J'ai écrit une belle lettre. Elle l'a approuvée. Je l'ai signée, elle l'a signée. Elle veut maintenant aller dans un programme préparatoire à l'emploi, avec des jeunes de son âge. Actuellement, elle est la plus vieille de sa classe et ils ne font que de l'académique. Elle se sent prête au changement. Maintenant. J'adore sa façon de se prendre en charge, de grandir, de décider de plus en plus de sa vie, de vivre son présent mais aussi de se projeter dans l'avenir. Je suis fière d'elle, je vous l'ai dit?

mercredi 2 décembre 2009

Baiser

Ça ferait une belle suite au billet sur manger, n'est-ce-pas? Dans mes plaisirs, ça vient bien avant manger d'ailleurs! Mais... il n'y en aura pas d'écrits sur ce grave et plaisant événement qui implique un homme et une femme ou deux femmes ou deux hommes, ou bien un groupe ou bien... les combinaisons infinies ne m'intéressent pas vraiment. Je suis assez traditionnelle en ce domaine. Un homme et une femme et je suis cette femme, (mais qui sera donc cet homme?) est la combinaison gagnante pour moi.

Je suis en trève et en réflexion et des suites imprévues de ma relation avec Monsieur Relation m'amènent à réviser mes positions sur la sexualité. Non, non, n'allez pas comprendre que je suis en contact avec monsieur Relation, ce n'est pas le cas. Mais son passage dans ma vie a laissé des traces, dont je me passerais, mais dont je dois m'accommoder. Je ferai le mieux avec. Accepter ce qu'on ne peut pas changer, c'est ça, Juliette?

mardi 1 décembre 2009

Manger

J'aime le chocolat, chaud, crémeux, riche, noir, le chocolat dans lequel on peut tremper un croissant au beurre chaud qui vaut six points WW à lui tout seul!

J'aime ouvrir une nouvelle bouteille de vin, la humer, en verser sensuellement un verre, goûter légèrement, lentement, amoureusement.

J'aime qu'il y ait du monde que j'aime pour la boire avec moi cette bouteille!

J'aime me faire servir dans un bon restaurant, admirer le menu, me le faire expliquer, imaginer les goûts et les textures, me pâmer sur la présentation, prendre mon temps, commenter, savourer, déguster, jouir.

J'aime créer mes recettes, partir de rien, de ce qui est là et fricoter une oeuvre originale, saine, simple, dont je suis fière.

J'aime aller au marché et me gaver des couleurs et des odeurs.

J'aime croquer dans une pomme, biologique du Québec bien sûr, car elles ont vraiment meilleur goût et elles sont plus fermes et plus petites aussi.

J'aime les nappes. Je ne peux pas supporter la nouvelle mode des tables sans nappes dans les restaurants. Ça va certainement influencer mon choix de restaurant.

J'aime mettre la table. Joliment.

J'aime savourer un bon café. Expresso. Cappucino. Latte. Du bon café bien corsé. Je ne saurais m'en passer.

J'aime un homme qui aime manger avec appétit et raffinement.

J'aime un homme qui connaît les vins. Je ne sais pas pourquoi, je les attire, ceux-là. Les connaisseurs qui sont heureux de m'en apprendre.

J'aime discuter longuement devant un bon repas. Un des grands plaisirs de la vie.

J'aime amener mes enfants au restaurant. Rien ne me fait plus plaisir. Même petit-fils a fréquenté de très bons restaurants avec nous.

samedi 28 novembre 2009

Transmission

Yoga ce matin avec la meilleure professeure du United yoga. Elle m'a épuisée. Complètement. Je ne sens plus mes jambes. Je me suis acheté des bottes neuves et j'ai les pieds en sang. Le cordonnier consulté ne leur trouve pas de défauts de fabrication. C'est moi qui ai les pieds trop sensibles! Je suis la princesse au petit pois. Je disais ça l'autre jour et les amies de ma fille ne connaissaient pas le conte. Ma fille les connaît tous. C'est de la culture aussi. Prendre ses enfants sur les genoux et leur raconter les contes de son enfance, c'est partager son histoire, celle qui venait de sa mère qui l'avait entendue de sa mère à elle. Lien générationnel. Transmission. Je suis tellement chanceuse d'avoir eu des enfants. J'ai fait ma chance. Rien ne m'aurait arrêtée. Pas de conjoint? Pas grave. Pas d'enfants en besoin de mère ici? Pas grave non plus. Je serais allée les chercher au bout du monde ces enfants-là et le bout du monde a été à six heures d'avion de Montréal. Et la lignée est partie avec petit-fils, merveilleux petit-fils que Quinze ans va garder chez nous aujourd'hui. Curieux arrangement. Dix-neuf ans est ratoureuse. Elle a peur que je dise non alors, c'est à sa soeurette qu'elle demande de garder. Va falloir mettre les points sur les i, si Quinze ans garde chez elle, c'est une chose mais si elle garde chez moi, je garde aussi, même que je garde surtout. Ce serait la moindre des choses que je sois consultée.

jeudi 26 novembre 2009

Juste bien

Il y a des jours comme ça. On se lève de bonne humeur. Et puis on appelle Le Monsieur pour ne pas qu'il cherche le foulard oublié chez moi. "Bonjour, c'est... et il me coupe doucement "Mais je sais bien que c'est toi, j'ai reconnu ta belle voix." Il s'inquiète un peu et se demande s'il a trop parlé. "Mais non, c'était parfait hier. J'ai adoré ma journée." Et je sais qu'il est content lui aussi.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Dix-huit ans. J'entendais son bébé babiller alors que je lui souhaitais tout le bonheur du monde. Elle est bien partie dans la vie je trouve. Avec originalité, sans pattern, à sa manière à elle. Ils habitent toujours un taudis mais le bébé est bien trop jeune pour s'en rendre compte. Son chum est aux études. Elle reçoit les allocations maternité et ils vivent là-dessus. Pas riches, ces jeunes parents mais heureux. La plupart du temps. C'est comme ça que je la perçois mon énergique fille. Je sais bien que je ne sais pas tout. On ne dit pas tout à sa mère. Lundi, nous sommes allées ensemble à l'Hôpital pour Enfants pour bébé qui va devoir subir une opération mineure. Elle est très à l'aise dans sa maternité. Décode comme une championne les besoins du bébé. Toujours de bonne humeur son bébé. En fait, cette aisance nouvelle est venue avec la fin de l'allaitement. Elle détestait allaiter. Avait un réflexe d'éjection rapide, ce qui faisait étouffer le bébé. Au lieu du bébé ravi et satisfait que moi j'avais connu en allaitant, elle avait un bébé maussade, insatisfait et braillard dès qu'elle le mettait au sein. C'était au point où quand son chum lui disait que le bébé avait faim, elle éclatait automatiquement en sanglots! Elle m'a confié tout ça lundi, dans la salle d'attente du docteur. Alors, pour elle, les biberons, c'est le paradis!

mercredi 25 novembre 2009

Journée de congé

On a passé toute la journée ensemble, à boire du vin, à monter la montagne, à redescendre par la rue Peel, à s'enthousiasmer sur la beauté des édifices de l'université Mcgill, à entrer prendre un café et un gâteau au citron en parlant de tout et de rien, détendus. C'est encore lui qui parle la plupart du temps mais il m'en a donné une explication touchante. Il est trop souvent tout seul, alors quand il me voit, il a juste un trop-plein de choses à me dire et ça déboule. Aujourd'hui, c'était bien correct, ça ne me dérangeait pas du tout, c'était juste agréable d'être avec lui. Je m'en étais ennuyé et j'ai voulu le garder à souper s'il épluchait les carottes. Il a préféré qu'on aille chercher de la pizza! De la pizza et du chianti et des petits macarons comme dessert. Il a été charmant avec ma fille. C'est un gars qui aurait bien aimé avoir des enfants. Il m'a expliqué au début de la rencontre pourquoi ça ne pouvait pas marcher nous deux, ça avait bien du sens, alors on ne fait plus rien de sexuel non plus et comme je trouve que c'est une bonne idée, il veut changer d'idée, c'est alors que je veux sortir. Il m'avait convaincue! Et tout le temps, je me sens bien et relaxe, n'est-ce-pas ce qui compte vraiment. Pas de yoga aujourd'hui non plus donc et une somme calorifique assez terrible. Mais je m'en fous. La vie est trop courte, je ne veux pas passer à côté. Tu veux vraiment te marier, que je lui demande? Oui? Alors, je vais t'aider et ça va se faire. Et je vais l'aider et ça va se faire. Je suis très efficace pour les autres!

lundi 23 novembre 2009

Craquera, craquera pas?

Pas d'homme dans sa vie, on n'en meurt pas! On dirait que je viens à peine de réaliser cette évidence. Depuis début août qu'il n'y a personne de sérieux. Bon, oui, il y a bien eu un intermède avec le monsieur-qui-voulait-se-marier, mais ça compte à peine. Alors, depuis tout ce temps, je vis, je pense, je vogue, je vague et sans rechercher aucunement une présence mâle. Je suis fière de moi. J'entre dans une ère de changement, c'est évident. Et je viens fort peu sur l'ordi, parce que je me l'impose. Et je fais énormément beaucoup de yoga aussi, parce que je me l'impose aussi. Je m'en impose tellement en fait que je sens que je vais craquer, ça s'en vient, reste à savoir de quelle façon... Je vous tiens au courant.

jeudi 19 novembre 2009

Progression ou stagnation?

De retour d'une rencontre à l'école de fillette. Elle a un code 10, ce qui signifie qu'à dix-huit ans, fini l'école, out, dehors. Si elle avait un autre numéro de code, elle pourrait y rester jusqu'à vingt-et-un ans. Les orthopédagogues vont fouiller le dossier pour voir si on ne pourrait pas faire une demande de changement. On aimerait bien. Trois ans de plus pourraient faire une grande différence. Il me semble. Mais je ne suis plus certaine de rien. Une enfant heureuse, aimée de tous, capable de gérer avec tact les conflits. Débrouillarde. Intelligente. Mais en troisième année primaire depuis.... plus de sept ans! Elle plafonne, que je leur dis. Non, on en voit des progrès, nous, petits mais réels. Les dés n'ont pas encore été jetés. Foi. Confiance. Espoir. Elle aura seize ans en mai et est belle comme un coeur. Lumineuse.

mercredi 18 novembre 2009

Travailler

Je devrais me chercher un job. Pas du bénévolat. un vrai job avec un salaire, quelque chose qui ne soit pas de l'enseignement et qui soit utile à la société. Je vous en prie, ne me suggérez rien. C'est très hypothétiquement une bonne idée mais confrontée à la vraie réalité, il est fort possible que je me sauve. En courant.

J'ai enseigné toute ma vie. J'ai été conseillère pédagogique, mais ça fait aussi partie du merveilleux monde de l'enseignement. Alors, à part ça, je ne sais rien faire. Mais ça ne devrait pas m'arrêter. Si je veux. Mais est-ce que je veux vraiment à ce point?

Mélangée, moi? .... euh!... un peu...


Et ce n'est surtout pas que je m'ennuie. Mon agenda est archi-plein et j'ai encore une montagne de choses à découvrir dont la richesse de la Grande Bibliothèque et des musées qui m'entourent et puis la musique, l'opéra et puis et puis.... la somme de mes intérêts est immense et inépuisable mais... mais.... je suis bien jeune pour la retraite, je suis bien jeune pour ne penser qu'à moi, j'ai encore beaucoup à donner, je me sens coupable d'être à la retraite, voilà. Quand j'avais tout plein d'enfants, ça se justifiait facilement. Maintenant, il ne me reste qu'une ado de quinze ans et moi, moi , moi. Or, le bonheur n'est pas nécessairement là non plus, Grande Dame, à se mettre en premier et à penser à soi. Ça devient vide rapidement et ça tourne en rond. Il y a davantage de satisfaction à servir. Sans s'oublier. Bon, je me prépare. Mon heure d'ordi est dépassée et je vais dîner avec une amie chère qui travaille, elle, à Radio-Canada. Elle a un emploi payant,stressant et valorisant et un seul rêve, dont elle va sûrement me parler abondamment ce midi: la retraite! Héhé! Haha!

mardi 17 novembre 2009

L'infidélité

Pierre vous le confirmera, j'ai une obsession avec l'infidélité. En effet, je crois qu'avec un léger coup de pouce, tout homme pourrait devenir infidèle. Les hommes plus que les femmes? Certainement! Et me voilà lectrice d'un blogue qui vient me chercher, Groopie et Mister B,écrit par deux infidèles qui s'accommodent fort bien de leur situation mais qui publient les commentaires discordants d'âmes scandalisées, dont je suis. Leur honnêteté (ben oui, quoi, les êtres humains sont complexes et on peut être à la fois infidèle et honnête, tout dépend envers qui) me touche et me laisse croire qu'ils sont capables d'introspection. Étant donné que leurs valeurs sont opposées aux miennes, le mieux serait de cesser de les lire, mais je suis attirée comme par un aimant.

Ma théorie sur l'homme infidèle, que j'ai déjà exposée dans d'autres billets, est qu'il aime sa femme, que celle-ci est son repère, son phare, sa sécurité et que l'idée même d'en être séparé le fait frémir intérieurement. Sa maîtresse lui apporte un autre genre d'amour, d'excitation, de plaisir du fruit défendu et il a besoin de sentir son coeur battre, ses mains devenir moites, l'éloignement rend les rencontres toujours aussi excitantes et il est empli de la présence de cette amante qu'il désire plus que tout. Mais, si jamais sa femme découvrait le pot aux roses et le mettait à la porte, il est plus que probable qu'il trompe aussi l'amante une fois celle-ci devenue la femme légitime. L'infidélité serait donc une espèce de maladie, qui se soigne mal car en état de mariage sécurisant avec une maîtresse aimée en plus, l'infidèle est parfaitement heureux. Sa vie est pleine.

Il y a certainement d'autres modèles, dont celui de l'homme qui tombe amoureux d'une autre et quitte sa femme pour elle, sans trop faire poireauter l'une ou l'autre. Rarissime ce modèle!

Les blogues d'infidèles sont à la mode. En voici un autre, celui de Tristan Lavoie. Très complet, il vous indique même des endroits idéaux pour les "siestes" infidèles à bon prix. Ici, pas beaucoup de romantisme mais il avoue aimer sa femme et tombe en plein dans mes exemples de spécimens infidèles typiques. Un peu trop même, on frôle la caricature et je doute un peu de l'authenticité de ce blogue.

lundi 16 novembre 2009

Diète

Je suis au régime. C'est commencé depuis samedi, mais la fin de semaine a été archi-facile, car j'ai passé mon temps au cinéma. Je suis rationnée, sanctionnée, régulée, restreinte: une heure d'ordi par jour, pas une seconde de plus. J'ai un petit carnet et j'écris quand je m'y mets et quand je quitte et ça ne doit pas excéder soixante minutes. J'espère ainsi me sevrer de ce gruge-temps que j'adore et mettre de l'ordre dans ma vie.

C'est très pratique d'avoir un blogue. Je peux remonter le cours des années et y réaliser que mes sujets d'intérêt se ressemblent étrangement: les hommes d'abord, mes enfants, mon yoga, la forme, mes amies. Il y avait bien sûr et pendant longtemps ma maison à vendre. Et là, voilà que c'est fait et voilà que je vis exactement où je voulais vivre et voilà que ça ressemble à mes rêves les plus fous et ça, c'est absolument magnifique, grandiose, exaltant. J'ai réalisé exactement ce que je voulais réaliser. Bravo!

Mais on ne va pas s'arrêter là quand même. Il me manque un nouveau but à atteindre. Et ce ne sera pas un nouvel homme cette fois. Varions un peu. Vous vous doutiez bien que ça ne ferait pas long feu avec le monsieur-qui-voulait-se marier que j'ai rebaptisé le monsieur-qui-n'écoutait-pas. Ça n'a pas été compliqué. On ne s'est pas rappelé tout simplement. Alors je pourrais bien m'inscrire à réseau-contact. Pourquoi pas? Je ne dis pas que ça ne viendra pas, ça viendra sûrement, mais là, je cherche autre chose. Que je vais trouver. Ça s'en vient. Et pour ça, faut que je décolle un peu de l'ordi et que j'initie le mouvement. Le bonheur est dans l'action.

mercredi 11 novembre 2009

Le docteur

C'est un bel homme qui me fait sentir l'espace d'une visite comme la femme la plus importante du monde. Il m'examine, me parle, prend soin de moi, me chicane affectueusement si je n'ai pas suivi ses conseils. Il est toujours affable et souriant. Il pose les bonnes questions et il sait écouter. C'est un grand spécialiste mais avec lui je ne me sens jamais un numéro. Et je sais que le prochain patient pensera exactement la même chose. Il nous aime et se soucie vraiment de notre santé. Alors, j'ai décidé d'écrire à l'hôpital pour chanter un peu ses louanges.

lundi 9 novembre 2009

Scène du dimanche matin

Dans la voiture avec Dix-huit ans et son bébé, en chemin pour aller bruncher avec ma mère. Quinze ans, grippée, est restée à la maison.

Dix-huit ans: Tu trouves ça normal, toi, que la mère de mon chum m'ait demandé si on a recommencé à faire l'amour?

Moi: Non.

Dix-huit ans: Je le savais! Non, mais, c'est super indiscret. De quoi elle se mêle? Ça ne regarde que le couple lui-même, pas les parents du couple. J'ai fait une crise à mon chum parce que je pensais qu'il lui en avait parlé, mais il dit que non.


Moi: Hum...

Dix-huit ans: Et en plus, elle veut nous faire une espèce de thérapie de couple, nous rencontrer un après l'autre et ensuite les deux ensemble. Là, elle exagère. Elle prend trop de place.

Moi: Elle garde beaucoup votre bébé, non?

Dix-huit ans (tranchante): Oui, pis après? Cest elle qui veut. On ne la force pas. Et si on a à se séparer, ça va se faire. Elle ne pourra rien contre ça.

Moi: Non, évidemment. Mais tu sais, c'est un peu angoissant quand il y a un bébé d'envisager la séparation d'un couple. On s'inquiète pour l'enfant, tu comprends ça?

Dix-huit ans: Oui, c'est sûr. Mais quand les deux parents sont responsables, il n'y a pas vraiment de raison de s'inquiéter.

Moi: Si jamais tu te séparais, tu n'aurais pas d'inquiétude à laisser le bébé seul avec son père?

Dix-huit ans: Aucune. C'est un bon père. J'ai fait un bon choix.

Moi: Ça, ne l'oublie jamais, quoi qu'il arrive. C'est important.

Elle a souri.

dimanche 8 novembre 2009

Cinémania

Mes lecteurs et lectrices savent à quel point je suis folle du cinéma. C'est moi qu'on va trouver faisant la queue dans les festivals de films la passe au cou à neuf heures du matin à m'enfiler film sur film jusqu'à en défaillir. Mais alors qu'au festival des films du Monde ou à celui du Nouveau Cinéma, on risque autant de tomber sur des films quelconques ou simplement ennuyants que sur des chef-d'oeuvres, à Cinémania, le festival du film francophone, tous les films sont de qualité. Et en plus on présente un film à la fois, dans une seule salle, ce qui empêche les cinéphiles maniaques (j'en suis) de se mordre les doigts d'avoir choisi un navet alors qu'un amour de film joue peut-être dans une autre des salles. Et puis, à Cinémania, il n'y a pas de cohue, personne n'est refusé à la porte et c'est tout simplement agréable. Ma fille ayant attrappé la grippe, (pas de panique, là , plusieurs seront atteints mais ils n'en mourront pas tous!), je passe mon temps entre les soins à la malade et le cinéma Imperial, commodément situé à distance de marche de chez moi. Bouillon, amour, tylénol et cinéma, voilà mon quotidien ce week-end.

vendredi 6 novembre 2009

Mentir

Il s'en doutait bien qu'il se passait quelque chose car quand je lui ai dit que je n'avais plus le temps d'aller dîner parce que j'avais trop de choses à faire, il a immédiatement dit:"Pourquoi? Je t'énerve?" "Je suis fatiguée et j'ai plein de choses à faire." "Mais qu'est-ce donc que tu as tellement à faire de toute urgence cet après-midi?" Et là, je suis restée vague car je suis une fort mauvaise menteuse. Je ferais une piètre infidèle.

La vérité aurait été la suivante:

"Oui, tu m'énerves. Tu parles tout le temps, que ça m'intéresse ou non. J'en ai rien à foutre de ton renouvellement d'hypothèque et pourtant je pourrais y aller à ta place, tellement j'en connais tous les détails. Je fais tout pour que tu te rendes compte que ça ne m'intéresse pas. Je baîlle, je regarde ailleurs, je ne fais aucun hum hum de politesse. Rien. Et tu continues! Aujourd'hui, je me sentais plus seule avec toi que si tu n'avais pas été là. Et je n'ai pas un moral du tonnerre ces temps-ci. Je combats la déprime avec un certain succès. J'ai plein de choses dans la tête. J'aurais bien aimé t'en parler. Un peu. Mais il n'y a pas de place pour moi. Il faudrait que je la réclame la place. Et je n'ai pas l'énergie de réclamer en ce moment. Tu me pompes mon énergie, voilà! Et même notre vie sexuelle ne m'intéresse plus vraiment. Plus le goût. Je veux du sexe associé à de l'amour. Pas je veux et j'exige, mais j'aimerais ça. Je suis devenue une commodité qui peut t'amener au Costco parce qu'elle a une voiture. C'est comme ça que je me sens. Aujourd'hui. Voilà."


Mais comme je ne lui ai rien dit de tout ça, je ne lui ai pas donné l'occasion de s'exprimer et en quelque part, je le regrette.

jeudi 5 novembre 2009

Rejet

On devait dîner ensemble après le Costco. Et voilà que je ne pouvais plus l'endurer mais que je n'étais pas capable de le lui dire. Ça se dit? J'ai prétexté la fatigue et que j'avais beaucoup de choses à faire et me voilà chez moi. Clairement déprimée cette fois. Yoga à dix-huit heures. J'y serai.

mercredi 4 novembre 2009

Action

Dimanche, monter ma montagne à la course (et la redescendre, héhé!).

Lundi, cours de yoga kripalu. C'est un yoga difficile. Beaucoup de poses d'équilibre, ce qui est mon point faible. Excellent donc, travailler ce qui a besoin d'être travaillé. En soirée, aquaforme à la piscine près de chez moi.

Mardi, encore un cours de kripalu. J'ai déjà mal aux muscles des deux jours précédents, alors c'est un peu pénible. La prof nous dit "Surprenez-vous!" et je persévère et je me surprends. "Let your eyes smile" et mes yeux sourient. J'ai eu hâte que ça finisse jusqu'au shavasana mais je sors de là fière de moi et le moral en hausse.

Aujourd'hui, aquapoussette avec super bébé et sa maman. Je nage dans le bassin d'à-côté. Et ce soir, souper au restaurant (léger, le souper, léger) et la pièce Une maison face au nord, au théâtre Jean-Duceppe (oui, oui, à côté de chez moi).

Je vais vraiment mieux. Bien. Demain, je vais au Costco avec le monsieur qui veut se marier, qui en est devenu un adepte! Il n'a pas de voiture, le monsieur, problèmes avec ses yeux. En fait, je soupçonne qu'il ne voit pas bien du tout mais il se débrouille et a voyagé dans le monde entier, alors je ne vais pas le prendre en pitié. Au Costco, donc, je vais acheter la fameuse lampe spéciale qui pallie au manque de lumière hivernal. Ça devrait aussi m'aider. Et je n'ai pas abandonné l'idée d'aller brièvement consulter un psy-orienteur.

mardi 3 novembre 2009

Aidez-moi!

La vie est un éternel recommencement. Déprimant de penser comme ça. Tenter de voir ce qui a changé, évolué, progressé. Mon condo. C'est bien plus que du matériel, c'est un changement de vie. Et là, là, je cherche autre chose. Autre chose qui n'est pas un homme. Du moins, je crois. Je suis à une autre étape. Une étape mauvais poil. Touffue. Embroussaillée. Embrumée. Je tente de trouver un chemin à travers les ronces épaisses. Je vais devoir demander de l'aide. En autant que je ne tombe pas sur un psychologue comme celui de La Galère de l'épisode d'hier!

lundi 2 novembre 2009

Descente

J'ai fait mon premier souper au condo. Un souper d'Halloween. Il y était. Mes amis aussi. Et leurs enfants. Il parlait trop. Et ça m'a énervée. Un peu. Et puis aujourd'hui, il m'a téléphoné. Pas pour prendre de mes nouvelles. Pour me demander quand j'allais au Costco. Descendu de son piédestal, Monsieur. C'était un tout petit piédestal, plutôt un escabeau qu'une estrade alors la descente n'a pas été trop rude. Il va rester l'amitié lucide. Là, je peux rencontrer quelqu'un d'autre, si je veux. Mais je sais que je devrais faire la rencontre de moi-même avant, combler mon vide, me centrer sur moi. Le vrai bonheur est intérieur et bla bla bla. Méditer. J'haïs ça ces affaires-là. Pas capable pour le moment. Non. Bon.

Recherche de l'équilibre

La vie est ordinaire. J'ai toujours eu tellement de misère avec ça. Je pensais que ça se calmerait avec le temps, que je finirais par accepter le quotidien, les jours qui passent, semblables. Que non, que non! J'aime que ça bouge? Faut que je fasse bouger. Personne ne va vivre ma vie à ma place, personne ne va la rendre palpitante, sauf moi. Il y eût une époque où je ne me posais aucune question sur le vide ou le plein de ma vie. Quatre enfants, une poignée d'enfants d'accueil en plus, des défis d'éducation, des visites chez les ergothérapeutes, les psychologues d'enfants, une grande maison à tenir, des repas à faire, le tout assaissonné d'un job à temps plein dans l'enseignement et d'un cours ou deux à l'université. Je ne me posais aucune question sur le sens de ma vie. J'étais grosse et pas du tout en forme, cependant. J'avais un chum de fin de semaine et c'était parfait. Si ça avait été si bien comme vie, je ne me serais pas retrouvée avec un pré-diabète à quarante-sept ans. Le corps parle. S'oublier pour les autres n'est pas non plus la solution. Il doit bien y avoir un moyen terme dans tout ça, une façon d'être utile, heureuse, en forme et de ne pas avoir une vie plate? Je suis certaine que oui. N'est-ce-pas vers quoi nous travaillons toutes et tous, la recherche de l'équilibre?

samedi 31 octobre 2009

Des nouvelles de Voisin

Il est tout enthousiasmé. Il s'était inscrit sur réseaucontact. "Homme gentil, doux, sincère, aimant le chocolat, les enfants, les animaux .... (s'ensuit une petite liste de ses goûts), cherche femme pour amour.

Il en a rencontré deux. La première, ça n'a pas marché. La seconde est mariée, mari invalide. Une artiste. Voisin, ne l'oublions pas, est du milieu des arts. Rencontre dans une boîte de jazz. Écoute du spectacle sans pouvoir se parler ni se toucher, à sentir les vibrations de l'autre tout à côté. Du necking intense et cochon par la suite dans la voiture, sans se parler encore. Et depuis, ils se voient. Aujourd'hui, ils allaient visiter des musées. Elle a mon âge. Il est charmé. Bon pour sa santé. Je suis contente pour lui. Très.

jeudi 29 octobre 2009

mercredi 28 octobre 2009

Monsieur

Est-ce réciproque? Et sinon, est-ce souffrant? demande Méli. Est-il centré sur lui-même? se demande Anna-Belle.

Au départ, quand on s'est rencontrés, il a émis très clairement et c'était déjà dans sa fiche, son désir de cohabiter avec une femme, d'avoir une relation maritale, officialisée ou non. Il était prêt à faire des changements importants dans sa vie, à vendre son condo ou bien à le partager, à déménager dans un nouveau coin si nécessaire. Il était en ouverture et en désir de changer de vie. Ce n'était pas une chum d'occasion qu'il désirait, mais bien une compagne de vie à long terme, dans la même maison. Clair. Limpide.

Alors que moi, je lui dis que je veux un ami, un amoureux, que je suis prête à de l'engagement émotif, à prendre soin l'un de l'autre, à se voir régulièrement. Mais pas prête à cohabiter, pas du tout. Ni à déménager non plus. Je viens de déménager dans un coin qui m'enchante et je n'ai pas de place physique pour un conjoint non plus.

On part de là. Incompatibilité donc. Tout aurait pu se terminer sur-le-champ mais Monsieur m'offre l'amitié. Platonique l'amitié, ça va de soi pour lui. J'accepte. On se voit. Le plus souvent pour discuter ou aller au restaurant ou les deux ensemble! C'est très plaisant, coulant, facile. Et j'ai envie de quitter le mode platonique et c'est moi qui le propose. Et je m'amourache un peu. Lui pas. Il répond à mes demandes d'intimité sexuelle. Il ne tombe pas en amour pour autant. Un échange de bons procédés.

Est-il imbu de lui-même, Anna-Belle? Pas nécessairement. Il parle beaucoup mais c'est rarement pour ne rien dire. C'est un homme très cultivé sans être pédant. Il lit beaucoup, réfléchit, s'informe. Il fait partie de plein de comités. Il connaît énormément de gens, dont des politiciens et des penseurs. Il bénévole, étudie, bricole des gadgets, ose, voyage, aide. J'ai une certaine admiration pour lui. Et je me sens bien aussi. Peu de temps mort quand on est ensemble. Cette certitude qu'il n'est pas avec moi pour mon cul. Cette nouvelle certitude qu'il n'est pas amoureux. Mais il m'apprécie, c'est clair. Rien ne l'oblige à me voir et il revient toujours à la charge.

Ce qui est le plus étrange et contradictoire, c'est que si jamais il tombait amoureux de moi et insistait pour que l'on vive ensemble, je paniquerais. Il est vieux. Quand je le visite ou que je sors avec lui, ¸ça ne me dérange pas. Dans le quotidien, ce serait bien difficile. Il écoute la radio fort. Insupportable. Quand je le visite, je lui demande de la fermer,ce qu'il fait­. Je prétexte que je ne l'entends pas parler et c'est vrai. Il parle constamment et est mal à l'aise dans le silence. Pendant quelques heures, là encore, ça va bien. Pas besoin de chercher un sujet de conversation. Tout le temps? Je ne sais pas. Il finirait bien par se taire, je suppose. Il n'est pas très en forme. Bien que là, c'est trompeur. Il ne fait pas vraiment d'exercice, des marches comme hier avec moi, mais rien d'athlétique. Il mange un peu de tout, trop. Il a une bedaine. Et pourtant, il n'est jamais malade et très en forme sexuellement, plus que bien des jeunes hommes. Alors, c'est peut-être moi avec mon yoga et mes légumes qui serait malade avant lui!

Mais la question ne se pose pas. Il n'est pas amoureux de moi et me proposera probablement d'autres activités amicales. Il cherche de son bord. À moi de chercher du mien. Je ne le fais pas parce que je ne suis pas motivée. J'ai tout de même un homme dans ma vie. Pas un amoureux, mais un bon ami avec lequel je fais des activités. Voilà la réalité!

mardi 27 octobre 2009

Bateau sur l'eau coule coule coule

Je pense que je me monte un bateau, pas un grand paquebot, plutôt un petit voilier tout discret, mais un bateau quand même. Cet homme-là non plus ne tombera jamais en amour avec moi. Car c'est bien ça que je recherche dans le fond, sans trop oser le nommer, de l'amour partagé. Disons, avouons, cessons de nous raconter des histoires. Les gens, la plupart des gens, recherchent l'amour et j'en fais tout à fait partie. Il est un bon ami, sans plus, et ça va rester comme ça. Le fait que nous fassions des choses sexuelles n'y change rien du tout. On arrêterait ça demain matin que nous demeurerions amis. C'est une partie accessoire et indépendante de la relation amicale. Il est comme l'autre sur certains aspects. Jamais de compliments et il parle tout le temps. Plus discret et empathique par contre. Un vrai philanthrope aussi. Et un lettré. J'aime sa compagnie, c'est clair. Je ne suis pas amoureuse non plus, mais avec un minimum de réciprocité, je pourrais peut-être le devenir. Il ne me fait pas la cour. Et ça ne se demande pas. Fais-moi la cour. Peut-être que ça se demande. Mais j'aimerais tellement ne pas avoir à demander. Et je ne demanderai pas, c'est sûr. J'ai un minimum d'orgueil quand même. Chercher ailleurs? Trop de trouble et ça ne me tente même plus, ça non plus.

lundi 26 octobre 2009

Baby et sa maman

Il aura cinq mois dans une semaine. Il est sage comme une image. Un peu enrhumé ce qui nous énerve tous avec la grippe mortelle qui court. Mais Dix-huit ans avait tout prévu. Acheté un thermomètre, lu les instructions, non, il ne fait pas de fièvre. Oui, il tousse un peu mais sans plus et il boit bien ses biberons. Oui, il est un peu moins souriant que d'habitude mais sa grand-mère excitée et gaga a bien réussi à lui soutirer quelques sourires. Dix-huit ans se trouve poche et se dévalorise beaucoup à cause de son examen de conduite échoué trois fois. Ça vient légèrement titiller ma culpabilité. Je ne la fais pas pratiquer. Pas capable. Trop nerveuse. Elle va conclure que je n'ai pas confiance en elle et ça ne va pas l'aider. Alors je lui paie des cours. Elle l'avait pourtant réussi son cours de conduite. Je lui en paie d'autres. Et je vais peut-être me convaincre de la faire pratiquer. Faut que je travaille sur moi, que je me calme. Bon, si elle avait trois ou quatre heures de pratique de plus avec un professionnel, je nous sentirais plus en sécurité. Si elle avait un père, je lui donnerais la job. Misère.

dimanche 25 octobre 2009

Abstraction

Je ne veux plus de sexe sans amour. Je veux de l'amour avec du sexe aussi. Et même sans sexe, tiens... hypothétiquement. Bon, pas trop certaine de la phrase précédente. Je veux me marier aussi. Pourquoi pas, finalement? Dans l'abstrait, tout ceci me semble pertinent. Dans le concret, je fuirais peut-être. C'est moi qui ne suis pas simple, pas la vie, pas l'amour, pas les autres. La compliquée, la mélangée, c'est moi.

samedi 24 octobre 2009

Bénévolat

Je m'occupe de l'amie de Quinze ans, celle qui n'en a que treize, celle qui n'a pas de mère, celle qui est dans une classe de comportement parce qu'elle a cassé les dents d'une fille qui traitait son père d'alcoolique. Est-il alcoolique pour vrai le père? Aucune idée et je n'ai pas eu l'indélicatesse de demander. Elle est souvent chez nous, la jeune Treize ans. Arrivée ce matin, il est probable qu'elle ne reparte que demain soir. Et ça arrive régulièrement. Je l'aime bien. Vu qu'elle est si souvent ici, je m'occupe de son éducation. Si ça ne convient pas, elle n'a qu'à repartir. Mais oh! Mausus que ça convient donc! Ça commence habituellement par, "Si j'étais ta mère, moi.... " j'ai alors son attention totale, et ça continue comme ça "j'endurerais pas ça que tu aies les cheveux dans les yeux à ce point-là parce que ça nuit à ta vision et je te ferais porter des barrettes." ou bien parfois par :"je n'accepterais pas que tu sortes avec une jupe si courte et je te ferais changer de vêtements". Elle est alors tout à fait réceptive et se met immédiatement une barrette ou bien une paire de jeans. On la sent presque soupirer de soulagement. Jamais je n'aurai eu une "fille" si docile, une enfant en si grand besoin de "mère". Il faut tout un village pour élever un enfant, même et peut-être surtout quand on habite le centre-ville!

vendredi 23 octobre 2009

Cinéma

"Enlighten up!"Un film sur le yoga au cinéma du Parc jusqu'à jeudi seulement, à dix-neuf heures. Une réflexion en action, on y interview Iyengar en personne et d'autres sages aussi, et des pas trop spirituels qui font du yoga aussi. Intéressant concept. Qu'est-ce que le yoga? est la question de fond du film. Le film donnera-t-il la réponse à cette vaste question.? Allez le voir! Il y a un prof de yoga qui le présente et répond aux questions après la projection. Une belle expérience.

Fragilité

Les ados sont fragiles et j'entoure du mieux que je peux ma grande Quinze ans qui est si petite. Je l'aime de tout mon coeur. Je la pousse, je la soutiens, je l'écoute, je suis là pour elle, qu'elle l'apprécie ou non, je suis là. Mais parfois, moi aussi , qui ai tant d'expérience de la vie, moi, qui suis une baby-boomer, moi aussi, je me sens fragile. Et nous nous rejoignons dans notre fragilité commune. Alors, je peux la prendre dans mes bras et elle se laisse faire et on ne sait plus laquelle des deux berce l'autre.

jeudi 22 octobre 2009

L'amour et le Costco

Et si l'amour c'était se stationner devant un petit condo, entrer y déjeuner auprès d'un homme qui nous a fait du café, jaser de tout et de rien et puis prendre des sacs pour s'en aller ensemble au Costco, magasiner tranquillement en s'émerveillant comme des enfants des nouveaux produits, ne pas voir le temps passer et puis ne presque rien acheter finalement, mais se sentir satisfaits et comblés, rentrer chez lui, s'embrasser en se dégustant longuement et puis chacun chez soi en sachant que l'on va se revoir, avec cette certitude que tout se passe bien et que chaque instant est à sa place et que rien ne presse car on a tout notre temps? C'est ce que j'ai fait aujourd'hui avec le monsieur-qui-veut-se-marier.

Et si c'était si simple que ça l'amour?

mardi 20 octobre 2009

Mazsellan

Ce jeune homme qui danse la salsa pose la question suivante, en apparence innocente, en réalité source d'intense réflexion:

"On le sait quand on aime, n'est-ce-pas?"

Hého amigo! Je n'en suis pas si certaine qu'on le sait. Quand on éprouve de la passion pour quelqu'un, là, on le sait. Mains moites, coeur qui débat, lubrification, érection, obsession, la passion est un trouble physique facilement identifiable. On n'a plus d'appétit, on fait des folies, on s'achète de nouveaux vêtements, on s'observe dans le miroir, on voit l'autre partout, on a le souffle court et on court littéralement quand on va le rejoindre. Il fait nos jours, nos nuits, il occupe chaque parcelle de notre temps et de notre corps. On est exalté(e), on perd du poids et le sommeil aussi. On est en état d'alerte perpétuelle. C'est à la limite du supportable. Quand il est là, on exulte, quand il quitte, on s'en ennuie, d'un ennui physique, comme s'il nous manquait un morceau.

La passion aime les obstacles. Vous lirez le blogue de Groopie et Mister B, qui est un exemple parfait de la passion amoureuse à distance et adultère en plus. Ces deux amoureux quitteraient-ils leur conjoint respectif pour vivre ensemble dans un petit appartement que les chicanes de pâte à dents sur le miroir ou d'oeufs au plat ratés ne tarderaient pas à ternir l'intensité de leur passion que l'on sent si réelle. Le quotidien tue ce genre d'amour. Rapidement. Et on se cherche inconsciemment une autre flamme adultère pour revivre le coeur qui bat si intensément et le déchirement de l'absence.

Une fois la passion un peu décrite, en quoi diffère-t-elle de l'amour? Là, chers lecteurs, je suis en terrain un peu inconnu, glissant, je risque d'écrire pas mal de niaiseries, vous me corrigerez. Bon... l'amour là. Ai-je déjà été en amour, coudons, pour tant peiner à en parler? La réponse est oui. Je pense. Je ne me posais pas la question. Ça allait de soi. Deux couples long terme dans ma vie et les deux fois, j'étais amoureuse. Contente de voir le conjoint. N'y pensant plus du tout dès qu'il repartait. Des discussion. Des projets. Du sexe aussi. Du bon sexe. Satisfaisant et réconfortant. Et de la sécurité. Celle d'être aimée, de se sentir aimée, de savoir qu'il reviendrait et de n'en pas douter. De la liberté. Je n'ai jamais été emprisonnée par mes couples.

Mais je ne suis pas un exemple. Tant de couples différents autour de moi et qui s'aiment aussi. Tant de chicanes autour du quotidien. C'est ce que j'observe. On se chicane peu pour l'essentiel, beaucoup pour l'accessoire. Le danger de l'amour, c'est qu'il finisse par disparaître enfoui sous la vaisselle sale, les cris des enfants et le partage des tâches. L'amour devient lourd, pesant et on en vient à détester ce conjoint qui nous enchaîne. Et puis, la passion, c'est tellement tentant.

Je ne réponds pas à l'autre question de Mazsellan "C'est quoi l'amour véritable?" trop complexe cette question-là, j'y réfléchis encore. Mais l'amour est fragile et il y a du travail à faire pour le laisser s'épanouir. Pas la passion. Elle nous submerge, pas de travail là-dedans, on s'y laisse prendre et on est parti pour la gloire. L'amour, lui, doit s'apprivoiser. Et si on cherche la passion en amour, il est possible qu'on laisse partir une personne qui était notre amoureux pour ne découvrir cet amour qu'après coup, dans le manque léger mais réel qui nous révèle que dans cette présence qui ne faisait pas battre notre coeur, dans ces conversations amicales, dans ce souci de l'autre que nous avions, dans ces goûts communs qui allaient de soi, il y avait le potentiel pour une belle relation, tout en douceur et en nuances, et qu'on aurait donc dû se donner une chance, prendre notre temps, apprécier au lieu de se torturer à se demander si ce qu'on vivait était bien de l'amour. À trop vouloir aimer, on demande l'impossible, la perfection, on compare, on soupèse et hop! on passe au suivant. Le marché de l'amour est devenu du prêt-à-jeter et jamais il n'y aura eu de gens aussi désabusés qui masquent leur mal-être dans des relations sexuelles intensives et de plus en plus osées. Les sites spécialisés basés sur le sexe uniquement foisonnent. On ne veut plus seulement pénétrer et sucer, plate ça, on veut aller faire des échanges dans des donjons, manier le fouet, aller toujours plus loin. Plus loin de l'amour, oui, absolument. On se perd, je me perds aussi, alors, non, je ne fais pas la morale. Je réfléchis tout haut avec vous.

lundi 19 octobre 2009

La musique

J'aime mais je n'y connais rien. La classique là. Je ne reconnais que la cinquième symphonie de Bethoven ou bien les canons de Pachelbel. Pour tout ce qui n'est pas aussi archi-évident, je suis nulle. Je ne sais pas lire la musique non plus. Je n'ai jamais joué d'aucun instrument. Je sais, je sais, je vous déçois.

Pendant des années, j'ai mis ma culture musicale, mon absence de culture musicale plutôt, à plus tard. J'allais m'y attaquer sérieusement à la retraite. Prendre des cours, m'équiper pour écouter des opéras avec un son impeccable et voilà que j'y suis parvenue à la retraite et que je pourrais réaliser cet objectif de jeunesse et je n'en ai pas le goût. Paresse? Trop gros objectif? C'est tellement immense le monde de la musique. Je m'y perds avant d'y entrer.

Je devrais commencer par l'opéra. Qui m'attire. Je mets de l 'opéra dans la voiture quand je conduis et j'adore. Mais là encore, un opéra ou un autre, c'est du pareil au même pour moi. J'ai tellement tout à apprendre. Et à bien y penser, c'est magnifique. Je n'aurai pas assez d'une vie c'est certain pour explorer tout ce qui m'intéresse. Je commence par l'opéra donc. Décidé!

vendredi 16 octobre 2009

Frivolité. cheveux et couple

Coiffeuse, magasins, soleil, expresso. Je viens de rentrer. Avec des sacs. Et une coupe que je ne suis pas certaine d'aimer. Ma coiffeuse était grandiloquente. Elle me parlait de son chum, de l'atrocité de vivre avec son chum. "Je me sens comme sa mère. Un vrai adolescent. Ne ramasse jamais rien. Je dois tout lui dire." Et moi de jouer à la thérapeute conjugale.

-Vous n'avez pas d'enfants. As-tu essayé de ne plus rien faire dans la maison?

-Mais oui. Ça fait huit ans qu'on est ensemble. Tu te doutes bien que j'ai essayé pas mal d'affaires.

-Et?

-Il ne s'en est pas aperçu.

-Vraiment? Il a bien dû avoir faim à un moment donné?

-Je sais pas. Il a fait venir et puis la troisième journée, il est allé s'acheter du Kraft dinner. Il mangeait toujours ça, du Kraft Dinner, avant que je le rencontre.

-Donc, lui, tout seul, il ne ferait pas de ménage, pas de lavage et mangerait du Kraft dinner, c'est ça?

-Du lavage, ça, il en ferait, mais c'est moi qui ne veux pas.

-Tu ne veux pas qu'il fasse de lavage?

-Surtout pas. Il a une drôle de technique. Il va laver toutes les serviettes ensemble, tous les chandails ensemble, tous les pantalons ensemble. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée. Il lave à l'eau froide et ne sépare même pas les couleurs.

Oups! Je n'ai pas osé mettre de l'huile sur le feu en lui confiant que je ne séparais pas les couleurs non plus, ni même le genre de vêtements. Rendue à ce stade de son discours, elle semblait survoltée et les ciseaux se promenaient plus vigourement qu'artistiquement dans ma chevelure apeurée. Cherchant des éléments pour aider son couple et ayant enlevé mes lunettes en plus, je ne m'en souciais pas trop. Qu'est-ce qu'une tête comparée à un couple à la débâcle?

Les atrocités qu'elle devait endurer auprès de cet homme négligeant et désordonné continuaient de pleuvoir. Découragée, je lui lance:

-Mais alors, quel est l'avantage pour toi de vivre avec cet homme?

-Justement, je n'en trouve pas.

Oupelaye, allait-elle ensuite me parler de séparation? Je me sentais petite dans ma tête qu'elle achevait avec un rasoir cette fois. Première fois qu'elle se servait d'un rasoir pour me fignoler le coco. Devrais-je le lui dire?

Je restais silencieuse un moment. Elle aussi. Allait-elle me dire qu'elle restait avec lui parce qu'elle l'aimait? Elle semblait adoucie et avait troqué le rasoir pour de nouveaux ciseaux, de longs ciseaux qui faisaient clac clac sur le peu de chevelure qui me restait.

-On a les mêmes amis. On aime les mêmes activités. En vacances, il est merveilleux. Et puis, il y a le sexe. C'est sûr que ça me fait lui pardonner pas mal de choses.

Elle sortit un miroir pour me montrer l'arrière de ma tête. Archi-court! Oups! Jamais je n'avais eu les cheveux aussi courts.

Quand j'ai vulu lui donner un pourboire, elle me l'a remis dans la main. "Pas question, ça m'a fait tellement de bien de te parler. Je suis toute défâchée." Elle était tellement souriante et jolie que j'ai eu envie de l'embrasser. Je me suis lancée dans la rue froide et j'ai rabattu mon foulard autour de ma nuque dégarnie, en faisant plusieurs tours.

mercredi 14 octobre 2009

Retour de soirée

Il m'a encore fait boire du vin. Oh! que ce n'est pas assumé comme formulation. J'ai bu du vin en apéro chez lui en adulte que je suis et en toute connaissance de cause.

On faisait dans l'intime. Confidences. Fantasmes. Les miens ne semblent pas le brancher du tout. Les siens ne me branchent pas non plus. Me troublent même. Alors, quand il s'approche de moi et me frôle les seins, je me réfugie dans mon veston et dans mon manteau (criss qu'il fait froid quand même) et je déclare que j'ai faim. Il ne fait ni une ni deux et en route vers le restaurant nous voilà.

On ouvre une autre bouteille de vin. Je remarque qu'il boit pas mal, mais je l'accote alors rien à dire. Le repas se déroule bien, dans la bonne humeur et la confiance. C'est fou comme je me sens bien avec ce mec. Vraiment moi-même. Mon côté excessif est bien accepté. Je me sens détendue et heureuse. Il parle beaucoup et me fait rire.

Nous voilà dans la rue. Je lui reparle de ses fantasmes. En riant. Moi, je ris mais pas lui. Oups! Gaffe. Il se sent jugé. Il est blessé. Il se referme. Il ne m'a rien demandé. Mais bien sûr qu'il ne m'a rien demandé, qu'il n'a rien exigé. Je le sais. Mais j'ai juste voulu lui exprimer comment je me sentais face à ses fantasmes. Non, non, je ne le juge pas. Oui, il a bien fait de m'en parler. Bien sûr. Il peut me faire confiance.

Mais la distance est créée. Et l'incompréhension. Et le gouffre. Et me voilà les larmes aux yeux. Encore cette distance. Si tellement difficile cette relation homme-femme. Bonne nuit!

Mais il ne me quitte pas. Il est fâché mais il continue à marcher avec moi. Et on s'explique. Nous sommes-nous compris? Je n'en suis pas certaine. "Embrasse-moi." "Non, embrasse-moi pour vrai." "Pas ici, à côté de la police." Et je remarque le char de police, juste à côté de nous. "Oui, ici, ce n'est pas illégal de s'embrasser." Et il fourre sa langue dans ma bouche et je m'accroche à lui et nous quittons la planète. Je marche ensuite tranquillement chez moi, j'y étais presque et me voilà à la maison et je pense à lui. Dernière rencontre? Qui sait? Mais un moment de grande authenticité, ça c'est sûr.

mardi 13 octobre 2009

Se reconstruire

Mon père avait de l'ambition. Il travaillait. Tout le temps. Pour sa famille. Et parce qu'il aimait ça. C'était sa vie, son travail et il a travaillé jusqu'à sa mort et il en était très fier. Quand le médecin lui a dit qu'il avait un cancer du pancréas, il avait soixante-douze ans et était en habit cravate pour la visite. Le doc avait demandé que ma mère l'accompagne. Il a encaissé le coup. Et est retourné au bureau! Cinq semaines plus tard, il était mort. Il avait eu le temps de tout régler ses dossiers, de refaire son testament et de magasiner son urne funéraire!

Quand on était petits, il avait trois jobs. Un travail de bureau la semaine, un travail de vendeur les jeudis et vendredis soir et il faisait du taxi la fin de semaine et les jours fériés. Il plaçait l'argent et investissait. Il achetait des maisons à revenus aussi. Son capital montait. Il était content. On continuait de vivre très modestement, il continuait à "assurer notre avenir". Quand j'ai quitté la maison, les choses allaient très bien. Mes parents se sont acheté des meubles neufs. Ils ont commencé à voyager. Et puis, il a tout investi dans la compagnie qui l'employait. Il l'a achetée. Il en est devenu le fier président directeur général.

Un an plus tard, il faisait faillite. À cinquante ans, mon père avait tout perdu. Envolé le fruit de toutes ces années de travail acharné. On s'est retrouvés sans le sou.

Je n'habitais plus la maison, mais il devenait évident qu'il y avait maintenant des choses à cacher. Le mot dépression n'a jamais été prononcé mais mon père en a donc eu des grippes et des rhumes qui le faisaient garder le lit cette année-là! Ma mère, elle, semblait peu affectée. L'argent ne fait pas le bonheur, se plaisait-elle à répéter. Et la vie continua.

Une année passa et mon père se remit à travailler, avec l'énergie que nous lui connaissions. Et les choses tournèrent bien. Il réinvestit tranquillement son capital. Il avait maintenant de l'expérience. De l'audace encore mais aussi de la prudence. Il se prit des associés. Ils rachetèrent une autre compagnie, plus petite. Mes frères maintenant jeunes adultes y travaillèrent avec lui.

Mon père se refit financièrement et les profits de la compagnie lui permirent de couler des jours plus calmes. Il travaillait toujours autant mais il adorait travailler. Les loisirs de cet homme, c'était son travail! Il se plaisait cependant à dire, comme ma mère l'avait toujours répété avant lui, que l'argent ne fait pas le bonheur et que sa plus grande fierté, c'était sa famille et l'amour qui nous unissait.

samedi 10 octobre 2009

L'homme

Je me trouvais bien jeune avec mes petits cinquante-six ans, alors qu'il m'embrassait amicalement, sa main sous mon chandail et la mienne sur son sexe bandé, comparés à ses vieux soixante-quatre ans et à sa bedaine. Je me trouvais bien jeune donc mais la soirée allait me surprendre. L'apéro se prolongeait. On achevait sa délicieuse bouteille de vin blanc dont j'aurais donc dû me rappeler le nom pour en racheter et il me parlait assis dans son lazy-boy et moi à-demie étendue sur son divan. Et voilà qu'il se lève, prend mon verre et le dépose à côté. Il se penche vers moi et me demande si j'aime l'odeur de son parfum. Il a alors le cou près de ma bouche et je lui demande si c'est pour me tenter qu'il me pose cette question et je le hume et ça sent bon et je dépose un baiser sur ce cou offert. Il va se rassoir, souriant, me dit qu'il voulait vraiment mon opinion, un nouveau parfum qu'il s'était acheté. Il avait besoin de savoir si ça lui allait. Et il ajoute "Toi et moi, on est des amis!" "C'est vrai, mais ce n'est pas parce qu'on est des amis que l'on ne peut pas se donner d'affection." On aurait dit qu'il attendait cette permission, car le voilà maintenant dans mes bras et on se colle et on s'embrasse passionnément!

C'est à vingt-deux heures qu'on est finalement sortis pour chercher un restaurant. C'est là que j'ai appris son penchant pour les jeunes femmes. Pas un penchant nécessairement sexuel, il aimerait bien, mais ce sont le plus souvent des histoires d'amour platoniques dans la réalité. Ainsi, il va partir quelques jours dans Charlevoix avec une femme de quarante ans. Il a déjà voyagé avec elle à Paris et ils partageaient chastement la même chambre d'hôtel. Mais lui fantasme sur elle, l'aime et la respecte. Peu d'espoir de mariage dans ce cas-ci.

Il y a cette autre jeune femme où il y aurait peut-être une possibilité. C'est à voir. Trente-neuf ans. Bon, oui, je sais, elle est bien jeune mais on s'entend bien et ce serait mon bâton de vieillesse. On se voit souvent et nos amis communs font des blagues sur notre "couple" et elle rougit et moi aussi je rougis. Mais non, je ne lui ai jamais touché voyons, il faudrait que ça vienne d'elle. J'attends.Elle veut se marier, ça je le sais et moi aussi je veux me marier. Je ne suis pas pressé. En fait, le plus grand obstacle, ce n'est pas mon âge, c'est que je ne sois pas musulman.

Ainsi me parlait l'homme-qui-veut-se-marier devant nos filets de saumon citronnés. Je ne sais pas trop ce qui va advenir de notre histoire à nous. Quelle histoire en fait? Nous sommes des amis, rien de plus. L'amitié est une bien belle chose.

vendredi 9 octobre 2009

Contrat difficile

Mazsellan m'a demandé de lui faire un billet sur l'amour, le véritable amour, pendant son absence. C'est un mandat horrible car je n'arrête plus d'y penser. Archi-compliqué pour moi. C'est comme entrer dans mes bibittes, me demander de me faire une idée, une analyse, distinguer le vrai du faux. L'amour véritable, c'est certainement celui que l'on éprouve pour ses enfants. Là, c'est facile. Mais l'amour véritable entre un homme et une femme, misère! Je songe, je songe. Toute aide me serait utile.

mardi 6 octobre 2009

La liberté d'écriture

Je lis le blogue des (Z)imparfaites, que j'aime de plus en plus, et je tombe hier sur ce billet si bien écrit et rigolo à plein sur le scrapbooking. Pourquoi ce billet est-il intéressant? Parce que l'auteure, Nancy, s'exprime en toute liberté et pertinence et impertinence aussi sur le sujet. C'est savoureux et j'adore. Si le billet avait été plus politically correct, en ménageant la chèvre et le chou, il aurait aussi été particulièrement plate. Ce qui le sauve et le rend si controversé, ce sont les réactions qui vont suivre et que je guette avec impatience. Car, bien évidemment, dans la plupart des blogues, on ménage ses lecteurs et l'écrivain fait attention de ne pas les heurter de front. Sinon, il aura droit à de vives réactions de gens susceptibles qui se sentent attaqués et qui jouent à "t'es pu mon amie". Nancy y a donc eu droit elle aussi. Elle semble avoir un équilibre suffisant pour ne pas en avoir été affectée et nul doute que cette petite chicane de clocher moussera la vente de leur livre. On veut savoir ce que ces effrontées vont avoir à nous dire!

Que des femmes aient une vie suffisamment vide pour défendre avec passion leur hobby de scrapbooking et se sentir personnellement attaquées au lieu de rire avec l'auteure du billet démontre que oui, il y a un peu de pathétique là-dedans.

Addendum: Les auteures n'ont pas pris de chance et leur billet d'aujourd'hui ne souffrira d'aucune controverse, elles parlent .... des courges. C'est rond, tout gentil et personne ne se sent attaqué par ces charmants légumes. Les courges sont parfaitement inoffensives et ne se défendront pas si on les vilipende. Bon choix sécuritaire!

lundi 5 octobre 2009

La peur

Peur de l'immigrant, peur des voiles, peur de se faire angliciser, peur de disparaître, peur d'avoir peur. Sous l'intolérance, le jugement facile, la méfiance exacerbée, l'esprit de clocher, la petitesse identitaire, il y a d'abord la peur. La peur peut entraîner la haine, le rejet, la violence. Libérons-nous de la peur!

samedi 3 octobre 2009

Le nouveau monsieur

Celui qui veut se marier. On s'entend bien. Je ne veux pas le marier mais il y a un peu plus que de l'amitié. J'y pense beaucoup. Hier, je lui écris un mini courriel dans lequel je lui apprends que c'est la première fois que je magasine des vêtements avec et pour un homme et que j'ai aimé ça! Il me répond "Ce sont des choses de ce genre qui arrivent quand deux personnes exceptionnelles se rencontrent." Je ris et je l'appelle ce midi après mon yoga (Yoga united sur Sainte-Catherine, Juliette, fantastique!) pour lui dire que je le trouve fort peu modeste. On rigole et il commence à me parler de mon condo qu'il a visité pour la première fois jeudi, du système de chauffage de mon condo et de la thermopompe que je devrais faire vérifier et de son condo à lui et et et .... je m'en fous de ces affaires-là et j'écoute distraitement et j'ai juste hâte que ça finisse et ça ne finit pas du tout. Je l'appelais pour l'inviter au théâtre ce soir mais je finis par l'interrompre pour lui dire que je dois aller manger, le repas est prêt et ma fille m'attend. On raccroche.

Mon billet finit là. Je ne sais ni quoi faire ni quoi penser. Alors je ne fais rien et je lis ma Presse.