mercredi 14 octobre 2009

Retour de soirée

Il m'a encore fait boire du vin. Oh! que ce n'est pas assumé comme formulation. J'ai bu du vin en apéro chez lui en adulte que je suis et en toute connaissance de cause.

On faisait dans l'intime. Confidences. Fantasmes. Les miens ne semblent pas le brancher du tout. Les siens ne me branchent pas non plus. Me troublent même. Alors, quand il s'approche de moi et me frôle les seins, je me réfugie dans mon veston et dans mon manteau (criss qu'il fait froid quand même) et je déclare que j'ai faim. Il ne fait ni une ni deux et en route vers le restaurant nous voilà.

On ouvre une autre bouteille de vin. Je remarque qu'il boit pas mal, mais je l'accote alors rien à dire. Le repas se déroule bien, dans la bonne humeur et la confiance. C'est fou comme je me sens bien avec ce mec. Vraiment moi-même. Mon côté excessif est bien accepté. Je me sens détendue et heureuse. Il parle beaucoup et me fait rire.

Nous voilà dans la rue. Je lui reparle de ses fantasmes. En riant. Moi, je ris mais pas lui. Oups! Gaffe. Il se sent jugé. Il est blessé. Il se referme. Il ne m'a rien demandé. Mais bien sûr qu'il ne m'a rien demandé, qu'il n'a rien exigé. Je le sais. Mais j'ai juste voulu lui exprimer comment je me sentais face à ses fantasmes. Non, non, je ne le juge pas. Oui, il a bien fait de m'en parler. Bien sûr. Il peut me faire confiance.

Mais la distance est créée. Et l'incompréhension. Et le gouffre. Et me voilà les larmes aux yeux. Encore cette distance. Si tellement difficile cette relation homme-femme. Bonne nuit!

Mais il ne me quitte pas. Il est fâché mais il continue à marcher avec moi. Et on s'explique. Nous sommes-nous compris? Je n'en suis pas certaine. "Embrasse-moi." "Non, embrasse-moi pour vrai." "Pas ici, à côté de la police." Et je remarque le char de police, juste à côté de nous. "Oui, ici, ce n'est pas illégal de s'embrasser." Et il fourre sa langue dans ma bouche et je m'accroche à lui et nous quittons la planète. Je marche ensuite tranquillement chez moi, j'y étais presque et me voilà à la maison et je pense à lui. Dernière rencontre? Qui sait? Mais un moment de grande authenticité, ça c'est sûr.

10 commentaires:

herbert a dit...

Bonjour, Femme libre .
Dernière rencotre ? Sûrement pas...
J'ai été ému par ton billet " se reconstruire ".
ce passé , toujours en embuscade, comme des repères inévitables.
Bonne journée pour toi.
Je t'embrasse.

Véro a dit...

Ce n'est pas facile de se découvrir ainsi sans pudeur... Mais pourquoi ne pas essayer quand même ;-)

Petite Fadette a dit...

Eh mais dites donc! Votre langage a un peu changé... depuis quand lisons-nous "criss" et "char" dans vos billets? Ah ah ah!

Une femme libre a dit...

Non, ce ne sera pas la dernière rencontre,Herbert. On s'est reparlé ce matin. Il me contacte dès son retour de Charlevoix (où il va avec sa jeunette de quarante ans!;o)

Ça vaut la peine de s'ouvrir mutuellement à l'autre, quoi qu'il en advienne, Véro!

Héhé! Ça doit être mon langage après deux bouteilles de vin, Petite Fadette!

Mamzell_McJ a dit...

vous parlez de qui là????
L'homme qui se cherche une infirmière?

Je vous imagine mal en "crissant" :-)

Et dans l'auto de police, était-ce le sergent Tanguay?

Caro et cie a dit...

Le positif c'est que vous vous permettez d'être vous-même... ;-)

Qu'il ait réagi, je crois que c'est aussi positif...

Les couples sont-ils toujours d'accord et prévoient-ils toujours les réactions de l'autre?

J'ai hâte d'en savoir plus!

Petite Fadette a dit...

J'ai oublié "fourre" aussi! Ah ah ah!

Une femme libre a dit...

Oui, l'homme qui se cherche une infirmière, qui a pris des cours sur le vin et qui a des fantasmes qui m'ont troublée, bien que je m'y fasse en y repensant, Juliette!

Je suis parfaitement moi-même parce que je me retrouve dans une situation connue et confortable, Caro. Un homme qui se cherche une femme stable tout en me fréquentant en attendant. Pas engageant, pas dangereux, rien que du moment présent. Facile pour moi.

Héhé! Une saine vulgarité fait du bien de temps en temps, Fadette.

Unknown a dit...

C'est tout un art la communication dans la relation homme-femme. Apprendre à parler sans blesser l'autre et surtout savoir écouter, être dans l'écoute bienveillante, sans intervenir dans ce que l'autre nous confie. J'ai beaucoup progressé dans ce domaine et ça change vraiment la relation quand on peut enfin se parler en confiance.

Une femme libre a dit...

C'est un art les relations homme-femme, un art que je ne possède pas. J'ai envie d'être moi-même et de ne pas toujours marcher sur des oeufs.