vendredi 31 mai 2013

Le dalmatien

Comme je l'ai écrit à Cora Chelté (dans mon blogrol), j'ai emprunté le chien du fils de mon amie sur la rue voisine pour marcher hier soir. La montagne, je l'avais déjà montée alors on a fait de la rue. J'avais un sac pour ses besoins et on a marché d'un bon pas. C'est un jeune dalmatien mais déjà gros et il a suivi un cours de maternelle de chien alors il marche bien en laisse sans tirer. Il part toutes les fins de semaine avec son maître chez la blonde de celui-ci mais la semaine, je suis plus que bienvenue pour l'"emprunter". C'est stimulant marcher avec un chien!

La distance et le désir

J'ai failli voler le "Globe and mail" au restaurant à l'instant à cause de cet article intéressant sur le couple. Mais comme je suis l'honnêteté en personne et que je viens juste de le lire (l'article), je vous le transmets alors qu'il est frais à ma mémoire.

Souvent, les femmes perdent le désir après quelque temps de vie commune et cette perte de désir serait bien plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. On disait aux femmes de se rapprocher de leur conjoint, de communiquer davantage, de créer des scénarios romantiques, de fantasmer. Et les hommes étaient encouragés à faire davantage de ménage pour avoir l'espoir de baiser davantage!

Tout faux, tout faux, sauf pour fantasmer peut-être. Ce qui causerait la perte de désir chez la femme, c'est la proximité trop grande. Cet homme, elle le connaît jusqu'à ses bobettes (et parfois, c'est elle qui les lave!) et donc, il perd de l'intérêt. Marier son ami, c'est bien, faire l'amour avec son ami, beaucoup moins bien.

Donc, tout se dire, se parler sans fin, révéler ses pensées les plus secrètes et les moins glorieuses entretiennent l'amitié et l'intimité, oui, mais pas l'intimité sexuelle.

Pour redécouvrir ce conjoint trop familier, il faut le considérer comme un étranger. Dans les débuts d'une relation, il y a de l'excitation mais aussi de l'insécurité. Cette insécurité est un des moteurs du désir. Une relation trop confortable tue le désir.

Comment on fait ça concrètement? Se donner des rendez-vous où on n'arrive pas ensemble, mais un après l'autre. Se garder un jardin secret. Ne pas demander à être rassurée sur l'amour que l'autre nous porte. S'imaginer de temps en temps qu'il pourrait nous tromper. Le regarder avec les yeux d'une étrangère. Ne pas tout lui révéler et surtout ne pas lui demander de tout nous révéler.

Une femme expliquait assister incognito aux conférences données par son mari chercheur. Se cacher dans la foule et le regarder comme les femmes de la salle pouvaient le regarder. S'ensuivait une baise endiablée dès le retour attendu du conjoint à la maison, le désir à son paroxisme.

jeudi 30 mai 2013

Psychologue

Je suis psychologue. Il y a cette nouvelle cliente. Une femme de près de 60 ans, en forme. Elle me parle d'ailleurs de la montagne et du gym et du yoga et de sa perte de poids récente. Perte de poids qu'elle doit compléter pour atteindre son poids santé dans moins d'un mois. Elle a l'air certaine de son coup et comme elle n'est qu'à quatre livres de son objectif, je la crois.

Elle me parle d'elle. C'est pour ça qu'elle est venue me voir, pour préciser ses projets de vie.  Voulait déménager dans un tout-petit appart neuf pas loin de celui qu'elle habite tout en haut tout en haut et voyager. C'était ça qu'elle avait en vue pour ses 60 ans. Et voilà que sa plus jeune fille de 19 ans est revenue à la maison alors elle va garder son deux chambres à coucher. Pour l'instant. Et puis, la plus vieille est en psychose à l'hôpital psychiatrique et la celle du milieu bon, la celle du milieu ne va pas parfaitement mais elle ne nuit pas vraiment aux projets de petit condo-voyages de la madame.

Elle a un fils aussi. Il ne nuit pas non plus, il fait sa vie.

Bon, le problème, c'est la fille de 24 ans et celle de 19 ans. Bien que celle de 24 ans, quand elle sortira soignée de l'hôpital, on ne pourra pas faire grand chose contre ses choix de vie et si son choix c'est la prostitution et la drogue et les vieux messieurs riches, la madame n'y pourra absolument rien, et si elle s'empêche de voyager pour ça, ce serait du gaspillage d'énergie et d'opportunités. Elle est d'accord avec moi.

Maintenant la petite. Elle a 19 ans mais est comme bien plus jeune. Sa mère (ma cliente) a tenté de la placer chez sa soeur à la fois pour la responsabiliser et pour s'en débarrasser. Elle ne savait pas trop pour la partie pour s'en débarrasser, ce n'était pas clair mais sa culpabilité permanente au moment où la jeune habitait chez sa soeur lui fait penser que c'était le cas. Inconsciemment. Mais là, c'est devenu conscient. Elle a voulu s'en débarrasser. Qu'y-a-t-il de si terrible à ça, lui ai-je demandé? Votre fille était majeure. Les parents aussi ont le droit de vivre leur vie. Un contrat d'élevage d'enfant a une fin et il faut savoir décrocher. C'est ce que vous avez voulu faire, décrocher et lancer votre fille dans la vie et vous n'avez pas à culpabiliser pour ça.

Exact, m'a-t-elle répondu, rassérénée. J'ai fait des essais, j'ai cru que ma plus jeune était prête à être lancée dans la vie et depuis son retour, j'ai décidé d'attendre qu'elle décide elle-même qu'elle est prête au lieu de le faire à sa place.

C'est bien, lui ai-je répondu, mais avez-vous mis vos limites? Absolument! me dit-elle. Ma fille est revenue, elle a pleine jouissance de sa chambre et des repas et de ma compagnie si elle en a envie, mais je n'ai plus envie de rencontrer des jeunes hommes inconnus chez moi, alors ma grande ouverture à ce niveau a fondu.  Elle peut inviter une amie à la fois, ou plusieurs, si je les connais et les aime. Je me priorise. Je suis chez moi et elle est chez moi.

Excellent, mettre ses limites, respecter votre fille adulte mais vous respecter également.

Et les voyages qui étaient au départ un élément important de votre avenir, vous faites quoi avec ça?

Elle a hésité. Je venais de toucher un point sensible.

"Je ne veux pas laisser ma fille. Pas pour l'instant. Je pense qu'elle a besoin de moi. Et j'ai besoin d'elle aussi, de savoir ce qui lui arrive. Alors, j'ai pensé à voyager avec elle. Elle adore les voyages et nous nous entendons super bien dans ce contexte. Là, elle a trouvé un emploi, On va voir ce qui arrive avec ça et je vais m'ajuster en conséquence."

Va falloir revoir la dame mais je pense qu'elle a bien analysé la situation et fait des choix adéquats pour le moment.

Mater Dolorosa

J'hésite à donner cette nouvelle information car j'ai peur de ressembler de plus en plus à une Mater Dolorosa avec tout ce qui arrive à mes enfants! Autre stress majeur. Ma plus jeune est à l'essai pour un job et misère... je ne suis vraiment pas certaine qu'elle pourra la faire.  Aujourd'hui j'essayais avec tact de lui dire que peut-être c'était un peu trop et peut-être elle devrait les appeler pour le leur dire  mais c'est elle qui le sait hein..  en fait, c'est donc ça que je voudrais qu'elle fasse, annuler le tout avant de se retrouver toute seule pour la faire la job vendredi. Encore un congédiement en vue sinon. Tant de stress, tant de stress. La corde est tendue au maximum. Alors, je fais comme Sahée (dans mon blogroll) et je m'en vais monter la montagne, ce qui ne me tente pas mais alors pas du tout, un pied devant l'autre, sans réfléchir. Agir.

mercredi 29 mai 2013

Djembé

Un grand gros groupe dans un local plus ou moins éclairé qui a l'air perdu dans un terrain vague de euh... New-York? alors que nous sommes en plein Montréal.

Les chaises et les djembés arrivent de nulle part... du ciel? et on se retrouve tous et toutes assises avec l'objet entre nos jambes. Faut l'incliner un peu et le prof, Martin, nous enseigne la base. Je ne comprends pas trop mais je décide de ne pas trop essayer de comprendre non plus et de me laisser aller au moment présent. Dans la joie et la détente. La concentration également et c'est une bonne chose de se concentrer sur le rythme, de ne plus penser qu'à ça. Je me retrouve à taper en même temps que tout le monde. Une communion musicale, de l'énergie et les doigts qui piquent un peu ce matin.

Merci à Nanou la Terre de m'avoir entraînée dans cette belle aventure.

Ce matin, entraîneur au gym. Je ne lâche pas!

mardi 28 mai 2013

Pour Pierre

Non, je n'ai pas fini de parler de mon poids. Je le maintiens. C'est déjà ça et c'est très bien. C'est beaucoup même. Vais-je atteindre mon poids santé de 158 livres pour mon anniversaire dans un mois? Mais oui, mais oui. Je ferai un sprint le moment venu. Là, je maintiens et c'est beaucoup.

Perturbations

J'étais tellement perturbée hier après la cour que je n'arrivais pas à fonctionner. Toute cette attente, avec ma fille là, dans le corridor, à pitonner sur son cellulaire et moi, qui me promène, et qui a l'air plus folle qu'elle, pas trop tranquille la mère, comparée à la fille qui est supposée être la malade!

Un peu plus de deux heures de corridor.

Dans la salle d'audience, elle a expliqué clairement ses voix, qui la dénigrent et dont elle voulait se débarrasser en brisant tout et finalement en se suicidant. Mais là, elle allait mieux, elle prenait ses médicaments et acceptait un suivi et donc pouvait retourner dans la société. Elle a donné comme adresse celle du vieux monsieur, son chum dit-elle et a spécifié qu'il l'avait visitée la veille. Son avocate a dit qu'elle était "bien entourée", qu'elle connaissait sa maladie et pouvait la gérer.

Je voulais parler, dire que son "chum", c'est un vieux de 65 ans recruté au salon de massage et dont la qualité principale était de lui avoir payé de nouveaux seins et un véhicule et de lui donner de l'argent.

Ça n'a pas été nécessaire. Le dossier était assez fourni, la juge a en plus expliqué qu'une des deux psychiatres qui avaient écrit le rapport était la psychiatre traitante de ma fille et donc son diagnostic avait encore plus de poids car elle la connaissait bien.
 
Ma fille est partie sans un regard et s'est engouffrée dans un bureau avec son avocate. J'ai donné la main à l'avocat de l'hôpital, l'ai remercié et suis partie.

Incapable de fonctionner ensuite. Moi aussi, cette histoire me cause des problèmes de santé mentale.

Alors, j'ai marché. Il était treize heures et j'ai marché jusqu'à dix-sept heures. Ensuite, j'ai appelé 19 ans et 22 ans aussi. On s'est rejoint dans un parc près de la garderie de Petit-fils. Il était content Petit-fils. On est allés manger de la pizza tous ensemble. En terrasse. J'aime ça les terrasses, comme la majorité des Québécois! J'ai pris une bière, moi qui n'en bois jamais. Fini le drink de 22 ans aussi et bu la moitié de celui de 19 ans! On était tous de bonne humeur et on a marché pour rentrer 19 ans et moi, une autre heure de marche.

Aujourd'hui, ça va quand même mieux. Pilates en après-midi et djembé en soirée. Je m'en vais à la bibliothèque, un autre refuge. La vie continue.

Je suis contente que mon blogue soit privé. Je ne voudrais vraiment pas que les histoires concernant mes enfants soient publiques et en même temps, ça me fait du bien de les écrire.

lundi 27 mai 2013

La cour

C'est ce matin que ça se passe. Je ne suis pas trop nerveuse. Je suis déjà allée aux petites créances et j'avais gagné. Je suis également allée en cour de la jeunesse, oui, pour la même fille. Pas souvent par contre car ses placements étaient volontaires, alors pas besoin de cour. Quand elle avait dix-sept ans, elle avait agressé son chum et on était passées en cour. On l'avait remise quelque temps en centre d'accueil et elle avait eu des travaux communautaires à faire, qu'elle n'avait jamais faits. En fait, ce chum, chez qui elle vivait et qui, selon moi, en prenait bien soin, travaillait dans un hôtel mais vivait également des massages érotiques que ma fille pratiquait déjà. Je ne l'ai su que bien plus tard, quand le nouveau chum (l'ex actuel) m'a mise au courant lors d'un épisode psychotique.

Aucune nouvelle de ma fille hier alors qu'on en a eu abondamment samedi. On lui a peut-être enlevé son cell et son Ipad. Suppositions seulement.

Sera-t-elle présente ce matin?

J'ai manqué le yoga de samedi parce que je gardais petit-fils et je manque celui de ce matin. Pas grave, ma prof adorée est en voyage et je n'aime pas la prof remplaçante de ce matin, qui donne surtout des cours de fitness et d'aérobie. Aucune spiritualité dans ses cours de yoga et elle pousse beaucoup les étudiants. Je l'évite alors je ne serais pas allée de toutes façons.

Petit-fils est fragile ces temps-ci. Surexcité avec un fond de tristesse. Il demande beaucoup sa mère. Heureusement, elle semblait contente de le retrouver hier soir, enthousiaste et douce comme elle peut l'être. Lui, il était ravi et s'est blotti dans ses bras en lui racontant qu'il avait eu la diarrhée! Il n'y a qu'une mère pour s'occuper de ces choses-là!

dimanche 26 mai 2013

Le party

Fille est dans un pavillon pour psychotiques. Avec chambre privée, toilettes privée, bons repas et accès à du pot! C'est que certains pensionnaires peuvent sortir, elle leur donne sa commande et ils reviennent avec le stock commandé. Elle a son Ipad et accès à l'internet donc les sessions nues devant des mecs ont dû recommencer. Elle ne peut plus aller les rejoindre ni conduire une voiture, le danger immédiat est disparu. J'ai parlé à l'infirmière. M'a dit de lui emmener l'essentiel. J'ai fait le tri de ses vêtements pour ne lui apporter que des vêtements non-sexy. Elle voulait ses fuckmeboots (elle en a plusieurs paires), je les ai laissées ici. Comme elle était furieuse que je ne lui apporte pas TOUT son stock, elle m'a laissé des messages d'injures. Quand je suis allée porter les deux sacs avec les vêtements triés et des crèmes pour sa peau, je n'ai pas demandé à la voir car elle m'écrivait qu'elle ne voulait plus jamais me voir. Par la suite, elle a demandé pourquoi je ne l'avais pas visitée? Elle est malade et avait totalement oublié les bêtises qu'elle venait de m'écrire. Ce qui m'a fait réaliser que sa soeur 22 ans est comme ça également. Ça ne me surprendrait pas du tout qu'elle aussi souffre d'une maladie mentale non-diagnostiquée.

On l'a vue sur Skype hier dans sa chambre. Elle était de bonne humeur et a dit que c'était pas grave pour les bottes, elle en avait acheté d'autres sur Ebay et le vieux monsieur s'en venait les lui porter.

Demain, c'est la cour. Elle aime tellement sa nouvelle unité que c'est possible qu'elle ne se présente même pas! Moi, j'y serai!

samedi 25 mai 2013

Me sauver

Il y a une amie qui me conseille de me sauver! Me dit que parfois les relations familiales sont tellement toxiques que la seule solution pour sauver sa peau, c'est de couper tout lien, de disparaître, de changer de pays et d'identité! Elle m'a fait sourire parce qu'elle m'imagine sur une plage lointaine, vivant dans une hutte et vendant des trucs aux touristes.

C'est vrai que je pourrais me sauver mais je suis trop prise pour même songer à le faire. Comme là, 22 ans est en charge de son fils pendant six jours car le père de son fils s'est fait opérer. Le premier jour était jeudi. Hier, déjà, elle m'appelle en pleurs et en dépression. Je n'y crois pas aux dépressions de 22 ans. Elle joue à ça quand elle veut se débarrasser de son fils. Attention! Je ne dis pas qu'elle ne l'aime pas son fils et elle le crie sur tous les toits. C'est ce qu'elle lui répétait hier quand elle est venue me le mener pour la fin de semaine. J'ai réclamé l'auto, mon auto. Plus tard, elle avait oublié des choses me dit-elle...

Bon, la voiture est là ce matin, elle n'y était pas hier à minuit quand je me suis couchée. Bien l'impression que "la dépressive" a soigné sa dépression dans les bars et que ses larmes se sont changées en sourire dès qu'elle a casé son fils. La vérité, c'est que je suis contente de ne pas la voir de la fin de semaine et d'avoir petit-fils avec moi. Elle m'énerve. Depuis que Dix-neuf ans est revenue et que 24 ans prend de la place avec sa tentative de suicide, ses crises d'humeur à elle me tombent sur les nerfs plus qu'autre chose. On dirait que mon élan de sympathie est tari. La bonne poire est tannée.

Changement total d'attitude chez 24 ans. Là, elle veut ses choses, toutes ses choses. Ben voyons, Beauté, on va pas apporter tous tes sacs et valises à l'hôpital. Elle a de nouveau accès à son Ipad, cell, internet, alouette. Elle a quitté l'urgence et a une chambre à elle dans un pavillon à plus long terme. L'hôpital est moins rébarbatif tout d'un coup et hier, elle me disait qu'elle accepterait d'y rester quinze jours "en vacances". Mais comme elle change d'idée à chaque minute, on verra. Chose certaine, je vais aller lui porter un sac de vêtements et crèmes. Avec le petit? Ouais...  on verra. Ce matin, on va à la biblio pour l'heure du conte. Je l'ai mis à la télé pour écrire ce billet et souffler un peu. Moi qui suis tellement anti-télé surtout pour un enfant, je trouve ça bien pratique en ce moment!

vendredi 24 mai 2013

Ma fille chérie

Je lui parle ce matin. Elle est encore à l'urgence. On m'avait dit hier qu'elle serait déplacée dans un pavillon. Pas fait. Elle n'a que ce qu'elle avait sur le dos, alors je veux aller lui porter des vêtements, une brosse à dents, des trucs quoi. "Non, je ne veux rien du tout." " Si tu ne veux pas me voir, pas de problème, je laisserai le sac au gardien." "Non, garde tout et j'irai chercher toutes mes choses quand je sortirai."

Moi: Mais tu n'as rien d'autre que ce que tu as sur le dos et lundi tu passes en cour.

Elle: Je ne veux rien. La dernière fois, ils ont perdu mon collier en or. Il y a des fous ici, tu sembles l'oublier.

Moi: Tu vas pas garder le même linge sur le dos pendant un mois? Et puis, tu vas mettre quoi pour la cour lundi?

Elle: J'ai tout ce qu'il me faut. Ils ont des jaquettes et puis j'ai tout pour me laver et me brosser les dents. N'apporte rien. Je prendrai mes choses chez vous en sortant. Je peux laver mon linge.

Là, on parle un peu du chat. Plus moi qu'elle, elle me dit seulement qu'il miaule beaucoup. Pour l'instant, chez moi, il est assez invisible et silencieux.

Moi: Tu faisais quoi?

Elle: Je dormais. Il n'y a rien d'autre à faire ici.

Moi: Rien à lire?

Elle: Non.

Moi: Je vais aller te porter des livres.

Elle: J'en veux pas. Si j'ai besoin de quelque chose, je te le dirai.

jeudi 23 mai 2013

La vie continue

...et je veux encore perdre du poids et atteindre mon poids santé avant mon anniversaire. Semble trivial tout d'un coup mais non, ça ne l'est pas. Petits buts et petites victoires, on a tous besoin de ça.

J'étais donc partie en grand:
10 décembre: 180 livres
10 janvier:      173.2 livres
10 février:       167.8 livres

Une perte de presque 13 livres en deux mois, super!

Mais ensuite, ça ralentit:
10 mars: 164 livres
 
Et ça remonte!
10 avril: 166.8 livres

Puis ça stagne:
10 mai: 162 livres
17 mai:  162.6 livres
aujourd'hui 23 mai: 162.2 livres

Je mange bien. Je fais de l'exercice. Mais comme la perte de poids, c'est mathématique, faudrait que je mange encore moins. Pas en bas de 1200 calories. Et plus de cardio. Je n'en fais pas beaucoup et pas souvent du cardio. Je m'étais mis comme objectif de monter la montagne au moins trois fois par semaine, mais c'est plus une ou deux fois. Et puis, juste 1200 calories, c'est tellement peu qu'au bout de trois ou quatre jours, je craque. Je suis dans une impasse.

Va falloir donner un grand coup. Je vais y arriver. Commençons par la montagne même si ça ne me tente pas du tout. Une chose à la fois.

mercredi 22 mai 2013

Le chat

Il est gros, noir, mâle et super gentil. Je ne sais pas son nom n'ayant pas pu encore parler à ma fille. Je l'ai ramené dans mes bras en voiture de chez 22 ans qui a peur des chats et il ne s'est pas débattu et n'a pas dit un mot. Avoir un chat comme ça et ne pas en avoir, c'est pareil. On ne le voit pas et on ne l'entend pas. Caché sous les lits. Pas mangé, pas bu son eau bouillie (faut faire bouillir l'eau à Montréal) pas déféqué (pas dans la litière en tout cas!). C'est ça avoir un chat? Bof, pas de trouble. Mais ça coûte cher par exemple. Nourriture, litière aglomérante et le tout à renouveler (il va bien finir par manger et chier).

Quand je pense que j'ai failli perdre ma fille si le vieux monsieur était revenu cinq minutes plus tard, je capote. Ça me semble irréel.

Appel dans la nuit

De l'ex-toujours-là  de ma plus vieille. Je l'ai vue dimanche ma fille. Semblait plus ou moins normale, les yeux un peu perdus et habillée en pute, mais quand même....

Et voilà qu'elle est maintenant à l'hôpital psychiatrique. Quand le vieux monsieur qui travaillait lundi est rentré chez lui, l'appartement était saccagé et ma fille avait coupé les fils du téléphone et les avait accrochés au plafond pour se pendre. Il est arrivé à temps. 

Je ne sais pas trop la suite de l'histoire de lundi soir à mardi soir mais voilà que le vieux monsieur décide d'appeler l'ex pour lui dire que ma fille est trop lourde pour lui et qu'il l'a mise à la porte. Il lui parle du saccage et de la tentative de suicide.

L'ex ne sait plus trop quoi faire. Quand il appelle l'hôpital ou la police, il passe pour un jaloux qui prend mal d'avoir été quitté et personne ne fait rien. Mais un de ses amis lui dit que wow! il faut faire quelque chose, une personne suicidaire, on ne la laisse pas se promener comme ça. C'est lui qui appelle les flics, il parle de la corde et de la tentative de suicide. Là, tout se met en branle rapidement.

On retrouve ma fille à partir de son téléphone cellulaire et ambulance et policiers l'emmènent à l'hôpital.  

Elle est en observation.

Son chat et toutes ses choses sont chez 22 ans (elle s'y était réfugiée) qui déteste les chats et qui a une nouvelle coloc qui entre demain. Je vais probablement récupérer le tout.

Je fais quoi ce matin? Du gym avec mon entraîneur-psychologue.

Cette fois, elle semble vraiment à la rue. Mais on verra en temps et lieu. Aujourd'hui, elle n'est pas à la rue, elle est à l'hôpital ce qui veut dire une journée sans drogue (j'espère du moins! On n'est plus certain de rien, même en prison, ils en ont de la drogue). Elle sera vue par des docteurs. Bien. Un jour à la fois.

mardi 21 mai 2013

Trivialités

J'ai acheté de la peinture noire pour repeindre le fer forgé de mes balcons mais il pleut. Je songe à m'inscrire avec une amie internet devenue amie réelle à des cours de djembé. C'est quoi le djembé? Du tam tam africain. Le but est le défoulement. Quand on frappe là-dessus, on ne pense pas à grand chose d'autre. Bonne idée.

Je me suis fait un jardin sur balcon cette année. Tomates, fines herbes, fraises, poivrons, concombres et fleurs! Ça me rend heureuse de renouer avec la terre.

Il est presque neuf heures et je n'ai pas encore réveillé Dix-neuf ans. Je ramollis? Non. Je pense à moi et j'apprécie mes petits matins tranquilles et silencieux, toute seule avec mon café. J'en savoure chaque instant. Je m'organise mentalement, je relaxe, je prends soin de moi. Magnifique. Le bonheur est si simple.

Un des plaisirs de vivre avec Dix-neuf ans (car il y en a des plaisirs, évidemment!) est celui de partir marcher le soir ensemble pendant des heures. On ne se parle pas vraiment, mais on marche par exemple! Elle est généralement partante et même que c'est elle qui l'a proposé hier soir. On a bien marché quatre heures. Arrêtées chez un ami à moi en passant, c'était imprévu mais vu qu'on était à sa porte, le monsieur-qui-veut-se-marier, ça vous dit quelque chose? Nous sommes allés dans un bar tous les trois, commode d'avoir une fille majeure qui peut suivre partout et là, il a pris du vin mais elle et moi, des drinks! Le mien dont je ne me rappelle plus le nom était à base de liqueur de poires, un délice! Tiens, ça me fait penser que je n'ai pas compté les calories du drink dans mon calcul journalier eheh!

lundi 20 mai 2013

Nouvelles de chez nous

Je fais de l'exercice. Dix-neuf sort. Va clubber et revient aux petites heures. Vingt-deux ans sort aussi car elle devait appeler dès son réveil et ne l'a pas encore fait passé onze heures. Vingt-quatre ans? Bon, je l'ai vue hier et je n'en ai que des nouvelles épisodiques. Petit-fils? Pas vu. Il est chez son père. Sa mère doit le récupérer aujourd'hui. Je suis allée lui chercher de très magnifiques nouveaux livres à la bibliothèque. Ils sont dans ma voiture que 22 ans récupérera aujourd'hui avant son fils. C'est pour ça qu'elle devait m'appeler dès son réveil. Pour finir de déménager 19 ans aussi. Mon fils? Il est heureux mon fils et aura 33 ans cette semaine. Je suis bien contente pour lui. Ma mère? Une femme extra, toujours de bonne humeur, avec un sourire rieur, une blagueuse, une épicurienne, une chantonneuse.

dimanche 19 mai 2013

Pute

Ma plus vieille s'habille de plus en plus en pute. En fait, elle se promène vraiment à moitié nue. Il y a plein de changements chez elle, des bons et des mauvais. L'allure pute n'est pas dans les bons, le fait qu'elle vienne dans un restaurant avec nous, un lieu public, l'est. Elle ne pouvait pas sortir dans les lieux publics avant, paranoia oblige. Là, elle est restée  pas mal accrochée à son cell, mais elle a aussi mangé, ce qui m'a surpris également, une grosse assiette, je ne suis pas habituée à la voir manger, elle était auparavant à la limite de l'anorexie.

On allait bruncher avec ma mère. Fille a accepté le chandail que je lui ai imposé par-dessus ce qui ressemblait à une guêpière très provocante. Elle a gardé les fuckmeboots, pas négotiable. Bon, ok.

Elle se déplace en taxi car elle a eu un autre accident avec le véhicule du vieux monsieur. Perte pas mal totale. Il y a deux jours. Elle conteste la contravention et la perte des derniers points qui lui restent. Quand on conteste, rien ne s'applique. Elle ne va pas nier qu'elle n'a pas fait son stop et qu'elle est entrée directement dans un autre véhicule une fois en cour, mais d'ici là, car ça peut être long, il y aura de nouveaux points qui vont s'ajouter à son dossier alors, elle calcule qu'elle devrait être correcte....

samedi 18 mai 2013

Plan de match

Classe de yoga deux fois par semaine. Pilates une fois. Salutations au soleil le matin à la maison les jours où je n'ai pas yoga. Entraîneur une fois semaine pour la musculation. Une autre fois musculation par moi-même au gym (pas une longue session, juste quelques exercices que je maîtrise bien, je me tanne vite quand je suis seule). Monter la montagne plusieurs fois par semaine, au moins trois.

Aujourd'hui, cours de yoga ce matin et montagne en après-midi.

Nourriture: 1200 à 1300 calories par jour. J'écris tout. Plein de légumes et de protéines.

Ces quatre livres et demi vont décoller, je vous en passe un papier!

vendredi 17 mai 2013

Stagnation

L'entraîneur me l'avait dit, mes lectures ont confirmé, ce sont les dernières livres qui sont les plus dures à perdre. Guy Bourgeois dans son livre Kilo motivé le dit aussi, si le poids ne descend pas alors qu'on fait tout pour, il faut persévérer. Ça va évidemment finir par marcher. C'est mathématique la perte de poids. Alors je continue. Je suis à 162.6 livres ce matin. Mon poids santé est entre 118 et 158 livres pour ma grandeur de 5pi 7 pouces. Je suis si près, si près...  mais c'est si difficile! Je ne lâche pas!

Suite du billet d'hier

Comment peut-on se retrouver légèrement ivre à la suite d'un cours sur le vin, pas d'une beuverie, mais bien d'un cours très sérieux à l'université? En buvant tous les échantillons de sa fille en plus des siens, pardi! Non, mais, c'est cher ces cours, c'est bon ces vins, je n'allais tout de même pas gaspiller.

Et pourquoi ne buvait-elle pas? Au début, c'est qu'elle était fâchée (contre moi encore, oui) et ensuite, elle était trop occupée à écrire sur son téléphone et ensuite encore, elle n'aimait pas le vin servi et puis, il y a les deux fois où elle est sortie pour des vingt minutes (le cours dure trois heures) et à la fin, là, elle était malade. Alors, j'ai tout bu.

On s'est chicané avant d'arriver. En fait, elle me boudait. Quand j'ai voulu savoir pourquoi, c'est que la veille, lors de la graduation de Dix-Neuf ans, je lui avais demandé de se calmer.  C'était la graduation de son stage d'employabilité de six mois avant-hier et Dix-neuf ans n'en aura tout probablement pas d'autre graduation, à moins d'un miracle, et sa soeur de Vingt-deux ans prenait toute la place. Une extériorisée Vingt-deux ans  et une intériorisée Dix-neuf ans. La grande allait vers tous les amis de la petite, parlait fort, sautait, dansait, s'appropriait le trophée de l'une ou de l'autre pour se faire poser avec, bref, oui, je lui ai demandé de se calmer et là, elle m'en veut. Quand elle a l'air bête, je le lui reproche et quand elle est joyeuse, je le lui reproche aussi. Je ne suis jamais contente, qu'elle me dit.

On est à la porte du cours et elle est tellement désagréable que je lui dis que je n'ai plus envie d'aller au cours et que je veux rentrer chez moi. Une soirée de trois heures avec une air bête ne me tente pas du tout. Fais ce que tu veux, est sa réponse et elle s'éloigne.

Je réfléchis. J'ai payé cent trente dollars pour ce cours, je ne vais certainement pas gaspiller ça. Je la retrouve et lui dis exactement ce qui précède. Alors, on y est allées. Combre de malheur, je m'étais trompée dans les heures (là, c'est totalement et entièrement ma faute à moi) et on est donc arrivées une demi-heure en retard.

Une fois installée, cependant, la magie des vins a opéré et j'ai aimé ma soirée. Ça aurait été fou de m'en passer, vraiment!

jeudi 16 mai 2013

Fille et vin et voyage

Cours sur le vin ce soir avec 22 ans. Elle en profite pour régler les comptes dans le métro. Du vieux stock. J'aime plus ses soeurs qu'elle. La preuve? Je n'ai jamais démenti. Non, mais... si je ne démens pas, c'est qu'elle ne me croit pas de toutes façons... je continue demain, trop saôule pour continuer ce soir.

Hélène

J'aime beaucoup la lire. Parce qu'elle est authentique. Et courageuse. Elle a vécu un cancer et a la bonté de nous mettre des photos de sa métamorphose. Certainement très utile pour ceux et celles qui passent  par là. Pas rares du tout les cancers de la peau ni les cancers tout court évidemment! Quand je la lis, je pense à me mettre de la crème et à porter mon chapeau contre le soleil.  Elle est dans mes blogues favoris (à droite).

Petit déjeuner au restaurant

Déjeuner au restaurant avec ma Dix-neuf ans. Ce n'est que dans les restaurants qu'on se parle!!! alors, j'avais un but en tête. Elle m'a vu venir et s'est mise à consulter son cell ou la télé du restaurant. Avoir vu qu'il y avait une télé, j'aurais certainement choisi un autre endroit pour nos oeufs! Les oeufs, c'était pour moi hein, parce que Fillette choisit toujours ce qui est le plus cher au menu, alors allo gaufres aux fruits et crème chantilly et smoothie à la mangue. Elle dévore cette fille et détonne de sa mère qui demande du pain sans beurre et pas de patates avec ses oeufs.

Mais quand même, je lui demande comment elle envisage son avenir. Me dit qu'elle n'a ni rêve, ni projet. Ouais, ça commence mal mon affaire! Je parle recherche d'emploi. Elle n'a pas l'intention de chercher, elle a un rendez-vous le 19 juin pour une évaluation dans une école pour adultes dans le but de la mettre en liste d'attente pour éventuellement on ne sait pas quand intégrer une classe pour adultes présentant des troubles d'apprentissage.

Bien! (ce n'est pas du tout ce que je pense, l'imaginant pendant un mois encore et plus et plus à ne rien faire!) Alors quelles sont tes motivations pour retourner aux études?

-M'occuper, avoir quelque chose à faire.

Ça augure très mal son affaire (je ne le lui dis pas, je vous le dis à vous), pour réussir, il va falloir qu'elle mette énormément d'efforts, c'est bien plus que juste "s'occuper". En fait, je n'y crois pas du tout à ce retour aux études. Or, réussir n'est pas dans son plan de match. S'occuper, misère!

Je lui avais proposé d'aller en voyage avec moi en novembre si elle travaillait de mai à novembre. Alors, je vais annuler le voyage et je le lui annonce.

"Mais tu devrais y aller, n'attends pas après moi. Tu seras trop vieille pour voyager si tu attends trop et tu le regretteras."

J'ai envie de rire mais je ne ris pas. Confrontant tout de même cette jeunesse qui ne pense tellement pas comme moi. Un autre monde à ma table. Ce qu'elle me dit finalement, c'est de penser à moi et de lui foutre la paix. Pas dit comme ça mais c'est ce que ça veut dire! Et si elle avait raison?

En attendant, je mets des règles. On se lève le matin, on n'allume pas la télé quand il fait clair, on ne laisse rien traîner dans les espaces communs.

Et l'exercice, tu comptes faire comment? Elle détourne le regard.  "Je n'ai pas d'argent." "Tu pourrais monter la montagne ou faire du jogging, c'est gratuit." Elle n'est clairement pas intéressée.

C'est vrai comme le dit Éphémère que je ne peux pas la forcer à faire des choses contre sa volonté. C'est une bataille perdue d'avance. Pendant que je vous écris, elle est dans l'activité passionnante d'essayer du linge, en musique. Elle peut faire ça pendant des heures et se prendre en photos et s'admirer dans le miroir. C'est normal je sais ce comportement narcissique et associé à l'adolescence. Je me demande quand elle va bien en sortir de l'adolescence.

En attendant, le conseil qu'elle m'a elle-même donné de penser à moi maintenant avant d'être trop vieille, je vais le suivre! Montagne, me voici! Je veux quoi, moi, dans la vie, à part que ma fille vole enfin de ses propres ailes, hein, je veux quoi? That's the question! Et je vais m'occuper à trouver la réponse. Pour moi, pas pour les autres.

mardi 14 mai 2013

Petits écrits du matin

Je m'active. Pense à repeindre l'appartement, à le rafraîchir. Pour vendre ou être mieux chez moi? Probablement la deuxième option. Je veux continuer à habiter le centre-ville et il y a une infinité de choix. Semblerait qu'il y en a trop de condos en construction et que les prix vont baisser. Ça, j'en doute. Dimanche, je suis allée montrer à mon fils l'emplacement du condo que j'ai en vue. Il ne comprend pas. Plus cher, plus petit, pas de stationnement. Tout ça est vrai. Mais c'est New-York que je vois dans ce condo. Un vieil immeuble recyclé à neuf. Le douzième étage. Vue sur le ciel. Urbanité totale. Du neuf, tout neuf. Un deux chambre évidemment, c'est ce qui monte le coût. Pour ma fille. Non, je ne vais pas la mettre à la porte. Pour aller où? C'est la Mère Michèle qui va être contente, eheh! Ce fameux condo ne sera prêt que dans un an et quelques mois. Si on achète sur plans, c'est moins cher. Je fais quoi? À force de me poser des questions, la décision va se prendre toute seule. Il sera vendu et on n'en parlera plus.

Je m'active donc. Physiquement. Montagne. Cours. Gym. Me fait du bien. Mon fils avait apporté des macarons pour la Fête des Mères. Faits main par son amie pâtissière. Les jeter? Nenni. Les donner? J'en ai donné à ma Vingt-deux ans. Elle n'en a pas pris beaucoup. Fait attention à sa ligne 22 ans. Alors...  on les a tous mangés Dix-neuf ans et moi. Ils sont finis. Tant mieux! On reprend où on avait laissé. Pas pris trop de poids quand même mais pas maigri non plus. J'en suis à 163.5 ce matin. Mon but est 158 pour atteindre mon poids santé. Je vais y arriver.

lundi 13 mai 2013

Accepter ce qu'on ne peut changer

Ma fille est toujours ici et je l'accepte. Je suis là-dedans, l'acceptation. Comme dans les AA, accepter ce qu'on ne peut pas changer. Mais pas l'acceptation plate et victime, non, plus que l'acceptation en fait, accepter avec coeur et passion et se lancer dans une acceptation joyeuse, prometteuse. Tourner la situation que je ne peux changer à mon avantage. Personne ne va m'empêcher d'être heureuse et d'avoir une belle vie. Au yoga ce matin, on était concentrées, la prof nous enseignait des respirations plus avancées et nous expliquait leur utilité et là, il y avait ce jeune homme un peu en retrait qui, lui, faisait sa pratique personnelle sans écouter. Je me suis dit qu'il faisait partie des gens à accepter et en fait, c'est bien qu'il y ait des jeunes dans notre cours. J'aime ça quand c'est mélangé, toute sorte de monde, le yoga est pour tous. Il n'écoute pas? Ça lui appartient. Moi, ça m'apprend à rester concentrée malgré les distractions. J'étais fière de moi parce qu'à un moment donné, je ne le voyais plus et ne l'entendait plus tellement j'étais concentrée sur le message de la prof.

Et voilà que, une fois le "discours" fini, une participante déclare qu'elle a été dérangée par ce jeune homme qui fait du bruit, il est arrivé en retard, on est dans un cours de yoga et il devrait participer et écouter ce qui se dit. Il répond alors qu'il est désolé mais ne comprend pas le français. Moi, je dis que c'est une bonne occasion de se concentrer malgré les distractions, une bonne pratique pour nous. Mais elle lui répète en anglais ce qu'elle vient de dire tout en ajoutant "you are not polite". La prof s'exprime enfin: "C'est dit. Allongez-vous pour le shavasana."

Au début, j'ai trouvé les plaintes de cette femme dérangeants. Mais elle avait tout à fait le droit de s'exprimer et ses reproches faisaient également partie de mon travail d'acceptation. Accepter ce qu'on ne peut changer et en tirer le meilleur, voilà ma résolution actuelle. J'y arrive assez bien.

samedi 11 mai 2013

L'infirmier

Sur son répondeur, on lui donnait comme titre "gestionnaire de cas". C'est le chum (l'ex?) chum de ma fille qui m'avait donné ses coordonnées, en me disant qu'il voulait me parler mais que lui, (l'ex-chum) le trouvait bien peu aidant cet infirmier gestionnaire du cas de ma fille.

J'ai laissé le message très tôt. Il a téléphoné à 11 heures en répondant à ma question à ce sujet qu'il avait tout son temps. On a parlé beaucoup. Plus moi que lui. C'est qu'il ne peut pas parler du dossier de ma fille évidemment, c'est confidentiel un dossier médical. Je reproduis des bribes de la conversation, un peu pour vous, beaucoup pour moi, pour ne pas oublier ce qui s'est dit!

Moi: Super dangereux ce qu'elle fait là, aller avec des inconnus recrutés par internet, plusieurs par jour, c'est une mission, ce sont ses voix qui lui disent de faire ça. Sans condoms. Et des trips masos en plus. Et toute la drogue qu'elle prend,sur une dose quotidienne, en se levant.

Lui: Elle se fait payer pour les relations sexuelles?

Moi: Non, elle se fait payer pour les massages érotiques évidemment mais ça c'est sa job. Mais le trip d'aller à droite à gauche sans dormir chez plein de gars inconnus, non, elle ne se fait pas payer. Sans condoms. Elle va se tuer. En plus, elle est un danger au volant....

Lui: Comment vous savez qu'elle ne met pas de condoms?

Moi: Elle l'a dit à X (son chum). Et puis, je connais ce comportement, elle l'avait déjà adolescente.

Lui: Oui, mais là, dans la situation actuelle, en êtes-vous certaine?

Moi: C'est X qui me l'a dit.

Lui: Toutes vos informations semblent provenir de X.

Moi: Oui, c'est vrai. Il m'appelle souvent, à toute heure. Il est très inquiet et il me transmet cette inquiétude.

Lui: X est en crise. Ne vous laissez pas contaminer. Pensez à vous. C'est à votre fille qu'il faut parler, pas à X.

Moi: Oui, mais X la connaît bien. Ils sont ensemble depuis six ans. Elle ne peut pas prendre soin d'elle, ne sait pas faire à manger, n'a jamais payé son loyer ou fait son rapport d'impôt, c'est X qui s'occupe de tout. Je suis contente qu'il soit là.

Lui: Et si X n'était pas là, elle ferait quoi votre fille? Semblerait qu'elle a épuisé la ressource X, elle fait quoi maintenant?

Moi: Elle a trouvé un vieux monsieur qui lui prête sa voiture en échange de relations sexuelles. C'est une petite fille vulnérable dans le fond.

Lui: Vulnérable? Elle la démontre comment sa vulnérabilité?

Là, j'ai eu de la misère à répondre. À force de questions, il m'a emmenée à conclure que ma fille ne savait ni cuisiner, ni budgeter mais qu'elle se débrouilllait fort bien pour que quelqu'un s'occupe d'elle. Il m'a dit que de demander une évaluation psychiatrique contre sa volonté n'était pas une bonne idée.

Lui: Si je vous dis "Vous êtes malade et anormale, madame, c'est une évidence, faut vraiment vous faire évaluer en psychiatrie. Vous vous sentez comment?"

Ouais, il avait bien raison. Je me sentais agressée et incomprise. Je n'avais qu'envie de fuir la personne qui venait de me dire ça.

Moi: Oui, mais si elle se tue en conduisant avec toutes les drogues qu'elle prend ou bien si un des gars la tue?

Lui. C'est possible. Tout est possible, madame. Mais elle est libre. Libre de ne plus jamais venir nous voir à l'hôpital, libre de partir à Toronto ou ailleurs. Elle est libre madame. Si elle se sent vraiment mal et malade, elle viendra se faire soigner. Là, ce n'est pas le cas.

Moi: C'est vrai. Je la vois ce soir pour son anniversaire. Je vais faire en sorte que ce soit agréable.

Lui: C'est une bonne idée. Je dois vous dire que je ne vous rappellerai pas, vous, vous pouvez me téléphoner.

Moi: Pourquoi vous ne m'appellerez pas?

Lui: Je suis les volontés de votre fille. C'est elle notre patiente. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne peux pas offrir de support personnel à X vu qu'il n'est plus en couple avec votre fille.

Moi: Mais ça ne semble pas tout à fait terminé...

Lui: Il a toujours refusé de nous rencontrer. Vous pourriez venir avec votre fille à son prochain rendez-vous.

Moi: Elle est d'accord?

Lui: Je n'en sais rien. C'est à vous de lui en parler. Vous allez lui dire que l'on s'est parlé?

Moi: Oui, évidemment. Je ne lui cache rien.

vendredi 10 mai 2013

Poids

Je n'en parle plus mais je n'ai pas repris le poids perdu. Je suis à 162 livres ce matin et donc à quatre livres de mon poids santé. Je mange super bien et le fait que ma fille soit revenue joue là-dessus. Alors que dans le passé j'ai déjà cuisiné des repas pas diététiques du tout pour lui faire plaisir, il n'en est absolument plus question depuis que j'ai constaté qu'elle n'était pas dans son poids santé elle non plus! Bon, elle y est revenue en quelques jours, au top de son poids santé qui est de 136 livres pour cinq pieds deux (elle est petite ma poulette, c'est la plus petite de mes enfants en grandeur et en âge), mais quand même, on continue de faire attention. Je n'ai pas de pouvoir sur ce qu'elle mange à l'extérieur de la maison, mais chez moi, l'alimentation est clean et pleine de légumes.

Je prévois atteindre mon objectif de poids santé avant mon anniversaire, comme prévu. Va falloir travailler fort et je vais travailler fort.

jeudi 9 mai 2013

Moral

Je me relis et je vois bien que ma vie semble une horreur ces derniers temps. Je ne suis cependant pas déprimée. Pas le temps.

Autonomie

Je cherche un emploi pour ma fille. C'est pas à moi à faire ça? Bien sûr que c'est à moi, il faut bien que quelqu'un le fasse. C'est bien beau de vouloir à tout prix que quelqu'un soit autonome, mais la vraie réalité c'est qu'elle ne l'est pas autonome. Dix-huit ans est devenue Dix-neuf-ans. Je l'ai envoyée en camps de vacances très jeune, coucher chez des amies aussi, et puis en voyage d'un mois en Espagne quand elle a eu seize ans, avec le cegep Maisonneuve. Un désastre. Elle suivait des cours d'espagnol la moitié de la journée et ne comprenait rien. Ses problèmes d'apprentissage la suivent évidemment d'une langue à l'autre. Alors, les autres élèves parlaient déjà l'espagnol au bout d'une semaine (25 heures d'enseignement dans une semaine plus la pension dans une famille espagnole) et elle n'avait aucune idée de ce qu'ils disaient! Elle avait envie de rentrer à la maison mais a toffé son mois. Au niveau social, ça allait bien. Elle se fait aimer partout où elle passe.

Hier, j'avais ma réunion de copropriétaire et je préparais mes papiers. Tout à coup, je la vois se préparer. Il est six heures et quart. "Tu sors?" "Oui, je vais à mon cours d'anglais." Oups! Je l'avais oublié son cours d'anglais. Pas elle heureusement. Mais il commence à six heures et quart et voilà qu'elle n'est pas partie du tout et change de vêtements et se maquille. Je pousse dessus. Vite, vite! À six heures et demi, elle déclare qu'elle ne veut plus y aller. Trop tard. Alors là, l'énergie du désespoir fait que je me fâche, que je prends ses affaires, elle n'a pas de crayons, j'en trouve, elle ne trouve pas ses clés, je lui donne des doubles. L'idée qu'elle puisse manquer son cours m'est totalement intolérable. Je sors avec elle et je cours jusqu'au coin de la rue et si je pouvais, je la prendrais dans mes bras pour que ça aille plus vite. Finalement, elle y est allée. Si elle habitait encore chez sa soeur, clair qu'elle ne se serait pas rendue.

Autonome? Non.

mercredi 8 mai 2013

Se préserver

En cas de turbulences, on doit d'abord penser à soi. C'est ce que nous explique l'agent de bord au début du vol. Mettez d'abord votre masque à oxygène, ensuite vous le mettrez à votre enfant. Priorités. Avoir le moral à terre n'aide personne.

Hier, poquée, je suis allée voir ...  ma mère. Retour aux sources. Je voulais du réconfort et puis j'en ai eu un peu mais sans parler de mes problèmes. J'ai bien vu que j'avais affaire à une super maman de 87 ans et qu'elle avait enfin le droit de ne plus les savoir nos problèmes! Pas parce que moi je suis envahie par ceux de mes filles (et c'est à moi à ne pas me laisser envahir, attitude, attitude!) que je dois lui transmettre mes troubles! D'autant plus qu'elle était très occupée avec des histoires d'échantillons de selle qu'elle devait remettre le lendemain! Ma mère vient de se trouver un médecin de famille, voyez-vous, en fait, c'est mon frère qui lui en a trouvé un et comme elle n'a aucun dossier médical (elle n'a jamais été malade!), le doc a entrepris de lui en constituer un. Alors elle passe des tests. À force d'en passer, ils vont bien finir par lui trouver une maladie eheh! Je voulais faire une promenade avec elle, mais le fameux test la retenait à la maison...

Elle a cependant compris ce qui me chicotait, en partie du moins et m'a donné ce sage conseil:

- Quand tu étais exécrable à l'adolescence, je me disais intérieurement " Elle ne m'aura pas!", dis-toi la même chose. Elles ne t'auront pas!

Ma fille bipolaire est en crise. Se croit toute puissante. Elle entend des voix. Prend tellement de drogues que l'effet de ses médicaments ( si elle les prend?) est annulé. Est dans un trip sexuel intensif et dangereux, sans condoms, avec des inconnus. Ses voix lui disent de faire ça. Une espèce de mission. Elle vient de partir chez son vieux monsieur de 66 ans, celui qui lui paie tout en échange de faveurs sexuelles. Elle veut un appart et une voiture. Il a dit oui. Elle est un danger au volant. Son chum (pas le vieux, l'autre)  me dit d'aller en cour pour demander une ordonnance d'évaluation psychiatrique. Quand j'appelle ma fille, elle me répond généralement. Elle a une bonne voix et est pleine d'enthousiasme. Ça fait partie de la maladie en phase maniaque. Le malade est high et se croit invincible.

Je m'en vais au gym. Je déciderai plus tard. Une heure de plus ou de moins, un jour de plus ou de moins, dans une situation aussi pourrie, ça ne peut pas changer grand chose. Malheureusement, oui, ça pourrait changer quelque chose. S'il lui achète un char et si elle a un accident par exemple. Elle prend des drogues fortes tous les jours. Ou bien si un de ces gars rencontrés par internet l'agresse. Sa vie est une vie dangereuse et elle est inconsciente du danger. Ce n'est pas la première fois. Des psychoses. elle en a fait déjà. Mais elle avait vraiment l'air "folle" alors c'était plus facile. Là, même si je demandais une évaluation et qu'on la rencontrait, elle a une bonne voix, va nier la drogue et le sexe à risque et habite avec un vieux monsieur qui va la défendre. Quoi? On discrimine contre nous parce qu'on n'a pas le même âge?

Bon, je vais voir l'entraîneur, je respire, je me calme. Mon masque d'oxygène en premier.

mardi 7 mai 2013

Partir

Je partirais avec toi, Fille Revenue, dans d'autres univers qui encenseraient ta candeur, ta lenteur, ta stupeur pour que l'angoisse se transforme en sourire car tu sais si bien être heureuse et ce bonheur intense du coeur inonde, propage, essaime et  j'adore les fleurs, les pas coupées, les vraies, les naturelles, les pétales de ton sourire épanoui qui monte dans l'avion de nos découvertes, loin des autres soeurs, la souffrante, l'insconsciente, la jalouse, les soeur grugeuses d'énergie, partons loin dans un univers trancendant, sans églises mais avec des pas multiples et égarés qui se trouvent, partons ensemble pour le plaisir de partir et on ne sait plus qui de nous deux suit l'autre.

dimanche 5 mai 2013

Froid

Je suis en froid avec une amie. On s'appelait presque tous les jours et depuis une semaine, pas de nouvelles. Pour une histoire de recherche de locataires. Histoire de locataires qui devient une question de valeurs. Elle est proprio et le logement au-dessus de sa tête est à louer en juillet. Elle me dit qu'elle cherche une personne seule. Pourquoi? Parce qu'une personne seule ne fait pas de bruit. Automatiquement? Que je lui demande. Une personne seule peut recevoir, marcher fort, mettre de la musique ou sa télé fort. Aucune garantie de paix parce que la personne est seule. Bon, c'est vrai, elle accepterait un couple tranquille mais avec un couple, il y a le danger des enfants et des enfants, là, il n'en est pas question.

Je pense qu'elle blague, je ris. Elle ne blague pas du tout. Un bébé qui pleure la nuit et court ensuite sur sa tête, c'est intolérable. Elle a droit au calme.

Ben voyons? Je renchéris. Lui rappelle qu'elle est grand-mère, qu'elle a été mère avant, lui parle des difficultés majeures que ma fille a eues pour se trouver un logement avec son bébé, de l'injustice de la chose, du fait que j'ai dû endosser pour son logement actuel et qu'il est cher en plus.

"Avec un enfant, il faut un bas. C'est un manque de respect de vouloir louer un deuxième étage et déranger tout le monde avec un bébé. Mon fils à moi, il s'est acheté une maison quand il a eu sa fille."

-Allons, P, tu blagues? Tout le monde ne peut pas s'acheter une maison et les bas sont super difficiles à trouver. Quand tu as eu ton fils et moi le mien, on était à logement. On ne les laissait pas courir pour ne pas déranger les voisins, on les emmenait au parc. On ne les laissait pas trop pleurer non plus. Mais on avait un toit. On ne peut pas discriminer contre les enfants, c'est immoral et c'est même illégal. La régie du logement l'interdit. En fait, le mieux pour les familles, c'est de cacher qu'elles ont des enfants, je le vois bien et c'est même ce que j'en étais venue à conseiller à ma fille à moi."

Alors là, c'est la colère et le déferlement: "Je m'en fous de la Régie du logement! Je m'en fous totalement. Je suis chez moi et je vais choisir qui va habiter sur ma tête et ça ne sera certainement pas un enfant. Je paie des taxes. Je suis rendue à soixante ans, j'ai le droit au repos et au calme. J'ai déjà de la misère à dormir, je vais pas empirer mon cas avec des pleurs de bébés. Je ne suis pas le bien-être social ni une oeuvre de charité. Je veux la paix! Tu peux bien parler, tu vis dans un condo, tu n'en as pas de bébé sur ta tête, toi."

J'ai eu envie de lui répondre que je n'avais aucune emprise sur qui habitait sur ma tête et que si le condo du dessus était vendu à une famille, bien sûr qu'un bébé pouvait y habiter. J'ai eu une maison à revenus pendant 25 ans et je n'ai jamais discriminé les familles, ça ne m'est jamais passé par l'idée. La mixité sociale, c'est important et les enfants, c'est la vie.

Mais j'ai plutôt terminé l'appel. Assez froidement.

Et là, aujourd'hui, je ne sais plus. Je ne veux pas vieillir comme ça, en ne me souciant que de mon sommeil et de mon nombril. Mais je dois faire preuve de tolérance. Si je continue, je n'en aurai plus d'amies. Je me suis chicané avec une autre également mais c'est déjà raccommodé. Parce qu'elle voulait que sa fille de 17 ans s'occupe de sa soeur et la sorte. Elle a une déficience intellectuelle, la soeur en question et je trouvais ça trop lourd d'imposer à sa fille d'emmener sa soeur handicapée avec elle quand elle sortait en groupe avec ses amies. J'ai défendu la 17 ans (que je connais et aime, c'est une amie de Dix-huit ans), mon amie en a été vexée mais là, c'est arrangé.

C'est probablement mieux que je coupe les contacts du moins pour un temps avec l'amie-qui-ne-veut-pas-d'enfants-sur-sa-tête parce qu'on s'entretient dans une espèce de mal-être. Elle se plaint beaucoup de vieillir, elle veut voyager mais n'a pas le courage de le faire, elle dit tout le temps "À notre âge..." et j'ai l'impression qu'elle a cent ans. C'est la personne que j'appelle quand je me sens déprimée, parce que je sais que la déprime, elle connaît ça et je me sens comprise. Comprise mais pas aidée. On s'influence négativement l'une l'autre.

samedi 4 mai 2013

Marcher

Je suis partie à seize heures et je viens de rentrer. Quatre heures quinze minutes de marche. J'ai fait le tour de la montagne et je suis redescendue à l'hôpital général de Montréal que j'ai traversé pour atteindre la rue Atwater et là je me suis rendue sur la Catherine et j'ai marché d'Atwater à la Place-des-arts. Il y avait du monde partout, c'était juste magnifique. J'adore l'été car nous sommes bien en été, nous avons passé par-dessus le printemps et là mon air climatisé marche et je regarde pour un condo neuf. J'ai toujours voulu habiter du neuf, un de mes rêves, probablement parce que j'ai habité dans une magnifique vieille maison pendant 25 ans. Je veux du moderne, du jamais habité, mais au centre-ville, mausus que c'est cher.

Il paraît qu'il faut attendre, que les prix vont baisser avec le quantité astronomique de condos qui se construisent au centre-ville. Possible que oui, possible que non. La décision m'appartient et elle ne serait pas longue à prendre si j'étais seule mais là, fillette est revenue. On fait quoi avec ça?

J'ai envie de le réserver quand même le petit condo convoité. Pas construit encore. Je le zieute à toutes heures du jour pour essayer de saisir la luminosité. Important la luminosité. La preuve? Je pète le feu depuis que le soleil brille.

Je suis de plus en plus seule. Ceci n'est pas un constat désespéré et malheureux. Je fais le ménage dans mes amies et j'en suis contente. Je ne demande pas la perfection et je ne l'offre pas non plus, entendons-nous mais il y a des chocs des valeurs qui me font préférer fuir celle pour laquelle j'avais pourtant de l'affection, me semble-t-il. Plus certaine en fait.

Bref, aujourd'hui, cette marche solitaire dans la foule était absolument ce qu'il me fallait.

Les couples et les jeunes femmes

Ceux et celles qui me lisent depuis longtemps savent que je pense que la plupart des hommes en couple veulent tromper leur femme et qui s'ils ne font rien de concret pour y arriver, ils ne sauraient résister si la tentation se présente. Les hommes québécois font rarement le premier pas, c'est un de leurs petits défauts, avec celui d'être peu romantiques, de ne rien connaître à la séduction, de laisser traîner leurs bas...  bon j'arrête. J'ai tout dit. Passons aux jeunes femmes. C'est le titre de ce billet après tout.

Les jeunes femmes célibataires rêvent. Au prince charmant, à la rencontre inattendue mais tant espérée, au voisin qui viendra en boxeur leur emprunter du sucre, auquel elles feront visiter leur appartement et qui les embrassera langoureusement en partant. Elles ne font rien de concret, ne s'inscrivent pas dans des sites de rencontre, non, elles travaillent et si elles sont dans un milieu sans hommes au travail, pas la place pour rencontrer, donc elles travaillent dans leur école primaire par exemple, rentrent chez elles fatiguées et se reposent dans leur petit condo en mangeant des sushis et en regardant la télévision. Et elles se plaignent ensuite et se demandent, désespérées, pourquoi le mauvais sort s'acharne sur elles et pourquoi elles ne rencontrent pas. Écoute, Princesse au Bois Dormant, faut la vivre sa vie, pas la rêver, parce que tu peux rêver longtemps, je t'assure, te retrouver à quarante ou cinquante ans avec les mêmes questions, seule sur ton même divan,bon, peut-être que tu l'auras changé pour un plus petit divan rose, c'est joli le rose et puis l'autre divan, ton chat l'avait tout magané, alors tu auras cinquante ans donc, tu seras une moins jeune femme et tu mangeras de la sole et du brocoli (tu auras fini par te tanner des sushis) sur ton divan rose et tu te demanderas encore pourquoi le destin t'a oubliée.

Alors AGIS!!!! Lève-toi et sors où il y  a du monde, rencontre, rencontre et rencontre encore, il en restera sûrement quelque chose. Ou bien aide, on a besoin de ton aide. Aide-toi et le ciel t'aidera. Misère que j'aime ce que j'écris là parce que je ne l'écris pas que pour la jeune femme célibataire, je l'écris pour moi aussi. Aider. Oui, c'est ça qu'il faut que je fasse et à grande échelle. J'en ai long à dire là-dessus mais ça ne correspond plus au titre de mon fabuleux billet. Next time.

Parce qu'il faut également que je parle de la jeune femme en couple. Elle a 35 ans et est avec son chéri depuis une dizaine d'années. Ils ont des enfants, ne se parlent pas énormément mais s'entendent bien. Tout roule, tout baigne. Mais la jeune femme en couple voudrait de l'épanouissement. Elle aspire à une communication profonde, au coeur qui bat, aux surprises, à l'apothéose, elle veut la communion des corps et des coeurs et des âmes, rien de moins. Et comme ce sont des souhaits absolument disproportionnés, elle se sent parfois malheureuse. Je lui dis: de quel droit peut-on exiger tant et plus d'un seul homme? N'est-ce pas énormément demander? Et si cette attente au bonheur absolu tombait, n'y aurait-il pas davantage de bonheur justement parce qu'il n'y en aurait plus d'attente parce qu'on oserait vivre ce qui se passe ici maintenant sans en demander plus. Se contenter de ce qu'on a, se réjouir de ce qu'on a et en remercier le ciel et l'univers et ce gars qui est imparfait mais toujours à nos côtés et qui doit se faire dire de temps en temps qu'on est contente qu'il soit là, juste qu'il soit là, sans parler, sans devoir communiquer à tout crin. Juste laisser aller, respirer et profiter du moment qui passe.

vendredi 3 mai 2013

Petit matin

Mademoiselle dort. Je la réveillerai à sept heures trente.

Je ne sais plus trop bien pourquoi je la réveille. Il n'y en a pas de jobs qu'elle peut faire. Ses cv ont été distribués partout (pas partout et c'est certain qu'on  peut travailler là-dessus encore) sans aucun résultat. Elle a passé une entrevue au Provigo qui avait bien besoin de personnel et on ne l'a pas appelée.  Une entrevue au magasin Zara également mais il fallait faire la caisse. Hier, emploi de plongeuse, il fallait appeler à 14h. On va voir où est le restaurant. Quand elle appelle précisément à 14h, on lui dit de rappeler plus tard. Et quand elle appelle plus tard, on lui répond qu'ils ont déjà le candidat!

À remarquer: même pour les emplois de plongeur, on demande soit de l'expérience, soit un secondaire complété! L'emploi d'hier n'exigeant ni l'un ni l'autre a dû être bien convoité!

On a en vu (on ne parlant que de la personne qui écrit, ma fille ne cherche pas, je cherche pour elle) un autre emploi de plongeur qui ne demande ni secondaire ni expérience, elle va appeler à l'heure demandée ce matin.

 Elle sera appelée ou pas pour le stage en horticulture lundi ou mardi matin. Elle n'est pas du tout enthousiaste. Ça ressemble tout à fait au stage rémunéré de six mois qu'elle vient tout juste de compléter il y a un mois. Elle est allée à la séance d'information. Du travail réel bien sûr mais également des informations diverses sur le marché du travail et autre, des sorties, des sessions sur l'estime de soi. Elle vient de compléter tout ça! Ce qu'elle veut, ce qu'elle souhaite, c'est un "vrai" travail.

Découragée de l'absence de choix, elle parle de retourner aux études. Maintenant qu'elle est revenue chez maman, c'est tout à fait possible. Alors, je m'informe. Oui, je sais, elle manque d'autonomie, ce serait à elle de s'informer mais on dirait que le moteur ne tourne pas rond. C'est pour cette langueur, inertie, mollesse que sa soeur l'a mise à la porte. Bref, je me suis informée pour elle. Elle est de niveau première année en maths, c'est de l'alphabétisation. Mais en alphabétisation, ils apprennent à compter, oui, mais également à lire. Elle sait lire. Elle serait cependant placée avec des gens qui ne le savent pas. Et aucun programme ne commence avant le mois de septembre. Facile l'accès aux études? Non.

Deuxime choix, une classe d'adultes ayant des problèmes d'apprentissage. Ça existe. Très populaire, il faut se mettre en liste d'attente. Pas de place avant.... on ne sait pas quand. Un an? On va la rappeler pour ça aussi.

jeudi 2 mai 2013

Mamma mia

Énormément difficile de manger peu depuis que Fille est revenue. C'est seulement quand je m'étais retrouvée seule que j'ai réussi à perdre quinze livres. Moi, on m'en entre un ou une enfant à la maison et je cuisine, c'est plus fort que moi. Je m'en tirais avec deux repas par jour plus du grignotage faible calories quand j'étais seule et les repas étaient souvent des smoothies. Alors que là... trois repas complets par jour. Bon, je suis pas obligée. Je pense que je me cherche des excuses. Pas bon ça.

Le petit repas cuisiné qu'on déguste sur la petite table sur le balcon avec le soleil, les sourires et le ou plutôt les verres de vin. Je suis dans le plaisir et la détente. Avant de reprendre les recherches d'emploi où je pousse, tire et motive.

Énergie et menaces

Ça me demande énormément d'énergie ce retour de ma fille à la maison. Ça tombe bien, j'en ai! D'abord, la faire lever. Toute une histoire. Mais je ne lâche pas là-dessus, on se lève le matin. Pas contente? Alors déménage!

Pas trop joli de fonctionner par la menace mais je suis à bout de ressources. Elle aura dix-neuf ans dans une semaine. Adulte, c'est vrai que je n'ai pas d'obligation de la garder. Cependant, c'est pas vraiment vrai que je voudrais qu'elle parte pour aller n'importe où. Je serais bien trop inquiète. Une arme à double tranchant que j'utilise là.

mercredi 1 mai 2013

Un peu de tout

C'est tout un changement de revivre à deux quand on a  vécu seule pendant plusieurs mois. Ça se passe assez bien pour l'instant, parce que, tout comme Rosabelle Mélanie, j'ai décidé d'être heureuse et donc de tirer parti de la situation au lieu de la subir. Je disais que tous mes enfants étaient minces, mais celle-là a vraiment pris du poids pendant son passage chez sa soeur. Je l'avais remarqué et je le remarquais en fait à chaque fois que je la voyais, qu'elle prenait de l'expansion. Cette fois, je lui en ai parlé. Elle a protesté que c'était pas vrai, que tout son linge lui faisait. Ils lui pètent sur le corps ses vêtements! Bon, ça, je ne l'ai pas dit mais je l'ai invitée à se peser et à vérifier avec moi si elle est dans son poids santé. Et bien, elle n'y est plus! Elle a trois livres au-dessus.

Du coup, elle a bien voulu manger de la salade et des légumes avec le poisson du souper. Et boire de l'eau! Du jus et du lait de vache, j'en ai pas. Chez sa soeur, elle en boit d'immenses quantités et ne boit jamais d'eau. Ce seul changement va probablement faire une différence. En tout cas, pas de plats spéciaux, elle mangera comme moi ou bien cuisinera.

On est allées se promener après le souper hier, l.'histoire du poids à perdre devient un motivateur sinon elle ne bouge pas. Je voulais monter le Mont-Royal, elle pas. On s'est négocié une grande marche jusque dans le Vieux-Montréal. Beau, chaud, agréable et pas de chicane. Rendues là. on était juste à l'heure pour le film sur les papillons au Imax, sans l'avoir programmé! Une belle soirée mère-fille.

Ce matin, elle avait son entrevue pour le projet-job de cinq mois en horticulture. Elle aura la réponse la semaine prochaine. Pendant ce temps-là, je suais avec mon entraîneur toujours aussi gentil!

Bibliothèque et bénévolat pour moi ensuite. Elle a vu sa grande soeur, oui, celle qui travaille dans un salon de massage érotique et qui m'assure qu'elle a lâché les speeds et ne fume plus que du pot ( et la cigarette!). Ben coudons, je suppose que je devrais me réjouir et la féliciter. Évidemment, la grande a payé à manger à la petite. Ma bonne alimentation aura duré une journée! Mais comme je n'ai rien sauf des aliments santé chez moi, faudra qu'elle s'adapte ou qu'elle mange ailleurs. Pas question qu'elle fasse entrer de la cochonnerie dans ma maison! Non négotiable.

Elle est à son cours d'anglais et si j'ai le courage, je pourrais bien aller à un cours de yoga, mais avec le beau temps, je crois que je vais plutôt aller me promener.