vendredi 30 mai 2008

Le printemps

Le printemps, ce sont les regards allumés, les touchers d'allure accidentelle et les allusions courtoises et un peu grivoises qui reprennent subrepticement entre Voisin et moi. Le désir renaît et on s'en amuse. Le printemps, c'est toute cette énergie qui m'habite, ces levers de plus en plus tôt, cette croisière dans les Antilles maintenant vraiment organisée, ces questionnements sur l'école de ma fille en problèmes d'apprentissage, cette session d'information sur la dyslexie à laquelle j'assiste demain, cette bonne humeur inébranlable, les cerises au déjeuner, les meubles que je déménage, la cave que je vide, la vente de la maison qui s'en vient dans ma tête et qui viendra pour vrai dans ma vie, le printemps, c'est le changement.

mardi 27 mai 2008

Le niaisage

Je me fais niaiser. Le nouveau truc de ma fille qui me cause des inquiétudes ne m'aidera pas à moins m'inquiéter. Elle prend la voiture de son chum et elle part à l'aventure dans la nuit, il ne sait pas où ni avec qui. Or, ma fille n'a pas de permis de conduire. Comment je sais tout ça? Le chum découragé m'a appelée.

Et voilà que je viens de recevoir un appel à l'instant. Ma fille qui est en compagnie de sa soeur Dix-Sept ans veut que j'aille les chercher toutes les deux pour les emmener... chez le coiffeur! Elle refuse de sortir pour voir un doc mais le coiffeur, pour ça, on sort. Je vais aller les chercher de toutes façons. Le coiffeur, c'est tout de même bon pour le moral.

L'adaptation

La qualité principale d'un bon professeur, après aimer ses élèves, c'est la faculté d'adapter son enseignement à son groupe et à chacun des élèves de son groupe. Un bon professeur fuit la rigidité, il est flexible, ouvert, tolérant et créatif. Notre jeune professeur de natation est un bon professeur.

Constatant qu'on lui avait confié un groupe de dames d'âge mûr qui avaient courageusement décidé d'apprendre à nager avec ouverture et bonne volonté, notant que ces mêmes dames étaient plutôt joyeuses et ricaneuses et qu'elles s'entendaient bien entre elles, toutes langues et nationalités confondues, se doutant bien que si elles ne savaient pas encore nager passé quarante ans, c'était probablement parce qu'elles n'avaient pas beaucoup joué dans l'eau ou eu l'accès à une piscine lors de leur jeunesse, voyant que les cours très techniques les décourageaient et étaient en train de leur faire perdre leur enthousiasme initial, riche de toutes ces constatations, notre jeune professeur doué a décidé de changer son fusil d'épaule.

Il a décidé que pour apprendre à nager, il fallait aimer l'eau, il a décrété que pour aimer l'eau, il fallait y jouer. Nos cours sont devenus très ludiques. On retourne en enfance et on fait des jeux. "Quand j'étais petit, mon plaisir était d'aller nager au fond de la piscine entre les jambes des adultes et voilà comment il faut nager pour se maintenir dans le fond", nous dira-t-il. Et on se met à nager entre les jambes l'une de l'autre et on a un plaisir fou et même celle qui a peur de l'eau le fait sans y penser une seconde qu'elle a peur de l'eau. "Quand j'étais petit... " et une autre partie de ses étés d'enfant passés dans la piscine est dévoilée et on imite et on joue et le cours devient tellement plaisant qu'on a super hâte d'y retourner et mine de rien on apprend beaucoup, facilement, comme un enfant le ferait car ce super prof nous fait retrouver l'enfant en nous. La dernière fois, il a fait ouvrir la grande glissade de l'Aquadome juste pour nous et on y a glissé. C'était la première fois pour moi comme pour toutes les dames, j'ai tellement crié et j'ai tellement eu de plaisir! Nous y sommes toutes passées, encouragées par les cris des autres, cette fois, il a exigé et usé d'autorité confiante et ça a marché. Quelle fierté et pour nous et pour lui! Aujourd'hui, c'est le dernier cours. On va s'en ennuyer de notre super prof!

lundi 26 mai 2008

Le bonheur et la santé

C'est un droit. J'ai le droit au bonheur et à la santé. Et vous aussi. C'est la merveilleuse femme très enceinte de notre cours de professeures de yoga qui l'a déclaré. Sa petite fille de cinq ans était malade et elle lui a affirmé : "Tu as le droit à la santé. Tu peux cesser d'être malade." Et ça a marché. Et j'achète le concept. Même si le monde est imparfait, même si il y a des catastrophes, même si la souffrance existe, j'ai le droit à la santé et au bonheur et nous y avons tous droit.

En étant heureuse et en santé, je serai plus efficace pour aider ceux qui ont besoin d'aide et qui demandent et acceptent cette aide. Ne pas disperser ses énergies.

jeudi 22 mai 2008

Annulation

Ma fille dépressive annule pour la troisième fois notre rendez-vous chez le médecin (au sans rendez-vous!) pour renouveler son ordonnance d'anti-dépresseurs. Voir un psychologue, je ne lui en parle plus car elle va couper le contact avec moi. Je lui suggère fortement de demander des tests de sang et autre pour vérifier son état de santé général (précaire selon moi) mais le fera-t-elle? Je n'en ai pas l'impression. Quand je la presse de questions, elle me dit qu'elle va bien, qu'elle est simplement trop fatiguée pour sortir et qu'elle va se recoucher. Lundi, ce sera sa dernière pilule alors possible qu'elle consente à sortir ce jour-là.

mercredi 21 mai 2008

Citation

L'amour n'a point d'âge: il est toujours naissant.

Blaise Pascal

Une croisière

C'est mon nouveau projet pour les vacances d'été. C'est pas magnifique ça? Ce sera la première fois. Tant de choses à découvrir encore. La vie est délicieuse.

mardi 20 mai 2008

Terminé

Le plancher. Hier soir en fait. Il reste les quarts-de-rond (c'est écrit correctement, Mat? ;o) à clouer, les meubles à réinstaller et Quatorze ans va enfin pouvoir regagner ses quartiers. Je pourrai passer à autre chose et vous parler de conquêtes, d'hommes craquants et de futures aventures galantes au lieu de mes péripéties façon maison Rona.

lundi 19 mai 2008

L'enfance, la sécurité et l'abandon

J'ai eu une belle enfance. Pas une enfance parfaite. Mais une enfance comme celle recommandée par les experts pour la santé mentale. Des jeux en plein air en masse, pas trop de supervision, de la place pour l'autonomie et la créativité, le tout encadré par des parents qui ne se posaient pas une tonne de questions et qui détenaient clairement l'autorité. Un climat plutôt serein où il était interdit de se donner des surnoms, où on parlait beaucoup d'estime de soi sans le savoir, où les amis étaient toujours bienvenus. Une mère qui ne faisait pas trop de ménage, qui chantait tout le temps, un père absent la plupart du temps avec la bénédiction de la mère mais affectueux quand il était là. Colérique aussi, mais ça, j'ai oublié.

Pas trop de compliments. On ne voulait pas nous rendre orgueilleux. Je me rappelle une fois, je manquais l'école parce que j'avais la rougeole et j'avais fait semblant de dormir sur le divan et ma mère parlait au téléphone et elle avait parlé de moi avec tellement d'éloges que j'ai cru qu'elle me voyait rougir. Je ne le savais pas qu'elle était si fière que je lise des gros livres, elle me chicanait toujours quand elle me surprenait à lire au lieu d'aller jouer dehors, je ne le savais pas qu'elle était si contente de mes bonnes notes, elle les accueillait avec la même indifférence que les mauvaises notes de mon frère, l'important c'est de travailler, qu'elle disait, si tu as travaillé pour tes notes, tu peux être fière de toi et il n'y a que toi qui sais si tu as travaillé. Mais là, au téléphone, j'ai su qu'elle était fière de moi et je m'en rappelle encore aujourd'hui, quarante-sept ans plus tard.

Quand j'ai eu des enfants à mon tour, ça m'a été facile de tenter de leur faire vivre une belle enfance, j'avais un modèle. Jamais on n'avait oublié ma fête et jamais le Père Noël ne nous avait oubliés non plus. J'étais tellement pleine d'amour que j'ai toujours cru qu'on m'aimait. Quand mes enfants sont exécrables, surtout Dix-sept ans qui a cette manie de dire des méchancetés lorsqu'elle est en colère, je lui dis toujours que je sais qu'elle ne pense pas vraiment ce qu'elle dit et que je le sais qu'elle m'aime, pas au moment de sa colère peut-être, mais que dans le vrai fond elle m'aime et que ça va lui nuire dans la vie d'attaquer sans discernement les gens qu'elle aime et qui l'aiment. "Ça va te nuire dans ta vie de couple si tu ne corriges pas cette mauvaise habitude, Dix-sept ans, dans tes amitiés aussi. " Dans son attitude, il y a l'enfant abandonnée qui a besoin de donner de grands coups pour vérifier qu'aussi agressante qu'elle puisse être, elle ne sera pas abandonnée à nouveau. Je ne l'abandonnerai jamais, elle va bien finir par le croire. C'est pour ça que c'est si important qu'elle ait une place, une chambre à la maison même si elle l'occupe de moins en moins souvent.

Esclave

De ma maison. De mon gazon. De mon jardin. De mes murs. Du plancher de ma fille. Je vais me libérer de cet esclavage. C'est décidé.

dimanche 18 mai 2008

Vieillir

Je ne veux pas vieillir trop vite. Je veux vieillir bien. Je veux vieillir en forme. Je veux vieillir sans devenir vieille. Je veux la vitalité de ma mère, la répartie de ma tante de quatre-vingt-cinq ans (celle des cours de piano) insultée qu'on l'ait cherchée partout avec inquiétude alors qu'elle était simplement "partie quelques jours avec un ami" et nous ne saurons jamais c'était qui l'ami. Vieillir comme ma grand-mère, la mère de ma mère, qui faisait encore des blagues salées la veille de sa mort, qui lavait son plafond encore et habitait seule et qui l'a vécue dans son lit sa mort, en bonne santé, a dit mon cousin docteur, morte d'usure normale à quatre-vingt-quinze ans. Je veux vieillir avec des jeunes hommes dans mon lit, un homme de soixante-dix ans sera encore un jeune homme pour moi quand j'en aurai quatre-vingt-dix. Je veux vieillir avec toutes mes dents et c'est possible, il n'en manque pas une à ma mère. Pour vieillir comme ça, il faut travailler, dur. Je me suis remise au yoga quotidien, rigoureux. Il faut rire aussi, se permettre le plaisir et le rechercher. Je ne lâche pas.

mercredi 14 mai 2008

Deux cent cinquante dollars

Deux billets de cent et un de cinquante dans une enveloppe. Je me sentais comme la fille qui quitte Ikea en courant en disant à son chum de démarrer rapidement. Mon allusion à une publicité n'est pas gratuite ici car j'ai fait partie hier d'un groupe d'opinion sur des publicités justement. Un beau bureau, des fauteuils confortables, du café, de l'eau, des biscuits que personne n'a mangés et deux heures à se faire présenter des publicités et à dire ce que l'on en pensait, tout à fait librement. Agréable. Et très bien payé je trouve!

mardi 13 mai 2008

Le temps

Je n'en ai plus. Le cours de professeur de yoga qui normalement durerait un an est vraiment intensif et sera complété en trois mois. C'est commencé depuis vendredi dernier. Il y a une femme enceinte qui accouchera pendant le stage et qui y amènera le bébé. Alors, nous apprenons le yoga adapté à la femme enceinte en même temps. Flyé le cours, ésotérique en masse. J'en prends et j'en laisse. Je prends le meilleur évidemment. J'apprends et pas seulement sur le yoga. Riche. Pas facile mais aucune formation de professeur de yoga n'est facile. On travaille sur soi. Confrontant. Je suis tellement contente d'avoir l'âge que j'ai et l'expérience de vie que j'ai pour suivre ce cours. Je suis capable de critique, d'autocritique et de patience aussi, car ça en prend. Beaucoup!

mercredi 7 mai 2008

Le plancher

C'est l'enfer décaper un plancher malencontreusement peinturé à la peinture à l'huile, sans machine, au décapant et à l'huile de bras. Je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquais et Voisin qui est à son travail a pris soin de ne pas m'en avertir. Michèle a raison, j'aurais dû le faire faire le fameux plancher qui m'apparaît comme immense à force de le gratter. J'y travaille depuis le matin et Quatorze Ans m'aide heureusement. Je n'ai pas eu à le lui demander, devant mon air hagard et dopé à son retour de l'école, elle a spontanément décidé de venir à ma rescousse. Chère enfant!

La violence verbale

"Il you don't come here right now, I'll cut your head off!" La victime de cette violence verbale est une toute petite fille de deux ou trois ans qui a eu le malheur de s'éloigner de sa mère au guichet automatique. Il y a un autre client. Je ne dis rien mais je sursaute. La mère est toute jeune et fort jolie, la fillette adorable et habillée comme une princesse. La poussette est une Perego, pas donnés ces bidules-là. "Last chance!", crie la jeune mère. La petite s'approche alors. "Good choice", commente la jeune femme d'un ton tout aussi agressif et menaçant. Elles quittent. La mère pousse la poussette et la petite marche derrière. Aurais-je dû intervenir? Il me semble que oui. La violence verbale, ça fait très mal. Ça marque autant que les coups et puis les coups l'accompagnent souvent de toutes façons. Ne rien dire, c'est comme accepter. Pas trop fière de ma non-intervention. J'aurais pu, il n'y avait pas foule, un autre client, la jeune femme et moi. J'aurais dû dire quelque chose, désapprouver, doucement. Le bien-être des enfants, c'est l'affaire de tous.

mardi 6 mai 2008

La déconvenue aquatique

J'aime apprendre. J'aime réussir. J'aime progresser. J'aime me sentir bonne et compétente. La natation ne m'apporte rien de tout ça pour le moment. Le professeur a fini par me dire, découragé, que la brasse était un style de nage qui ne me convenait pas et qu'on se concentrerait sur les trois autres. J'ai donc pratiqué le crawl et bu beaucoup d'eau. Au moins, là, je sens qu'avec énormément de pratique et d'effort, je pourrais peut-être y arriver ... un jour. Aujourd'hui, j'avais envie d'abandonner. Je ne le ferai pas, voyons donc! Mais j'ai décidé de prendre ça plus mollo, d'introduire du plaisir là où il y en a peu. Alors après deux ou trois longueurs de mon crawl débutant et maladroit, je papote avec les charmantes débutantes qui elles avaient peur de l'eau et dont le prof s'occupe individuellement, ce qui leur laisse du temps libre à clapoter en attendant qu'il revienne. Je clapote et je papote avec elles, et puis je retourne à mes longues longueurs. À la fin du cours, on est allées en eau profonde. Là, je me sentais bien à me maintenir à la surface. Pas difficile ça. Pour couronner le cours, notre sexy professeur nous a demandé si quelqu'un voulait essayer de plonger. Personne. Il a alors fait une démonstration de ses talents de plongeur à sa cour féminine en extase et on a applaudi. Je sentais le jeune coq en lui frémir de jouissance. Il est comme mon fils, ai-je dit à la dame srilankaise qui avait peur de l'eau il y a cinq semaines et qui était là maintenant avec nous dans la partie profonde de la piscine, il aime être admiré. Il est comme tous les hommes, m'a répondu cette femme d'expérience!

L'escalade

Il y a eu ce futur nouveau lit donc. L'ancien est parti. On n'a alors pas pu se cacher que le plancher était affreux. On va le sabler et le vernir. Petit travail minime. Premièrement, il faut vider la pièce. Une pinotte. Pas dans une chambre d'ado, lecteurs sans enfants, pas dans une chambre d'ado! Incroyable tout ce qu'il y avait là-dedans! Alors on vide, on nettoie, des heures de joie. Et puis Voisin arrive, je l'ai engagé pour m'aider à sabler le plancher. Il enlève les corderons, défait les fenêtres pour que je les lave et puis nous voilà au magasin de location. C'est énorme, ces machines à sabler et extrêmement lourd.

Avant de commencer la job, Voisin s'exclame "Tu ne vas tout de même pas lui laisser les murs comme ça. La chambre a vraiment besoin de rafraîchissement!" Ouais, on ne voit pas vraiment les murs sous l'amas de posters, mais il a quand même raison. On refait le plancher et je vais repeindre. Nouvelle tâche.

Sabler un plancher, une peccadille? Quand la machine à sabler ne fait pas sauter les circuits électriques peut-être. Ils sautent tellement que je me tiens à la cave pour rallumer pendant que Voisin fait un tout petit bout, ça saute, je rallume, un autre petit bout et on recommence. À ce rythme ridicule, ça n'avance pas du tout, Voisin gueule des jurons français et puis on décide plutôt de travailler avec l'autre petite machine pour faire les rebords. On doit remettre le tout avant cinq heures et puis moi j'ai mon yoga. Tâche non complétée!

La nuit dernière, Quatorze ans a donc dormi dans ma chambre qui est devenue notre chambre. Elle s'y est installée avec tous ses gugusses indispensables d'adolescente. Est-ce que je me sens envahie? Oui! Temporaire, temporaire, un temporaire qui risque de s'éterniser, car je commence enfin et avec joie et plaisir ma formation de professeure en yoga intégral. Je serai donc occupée de sept heures le matin jusqu'à huit heures le soir.

Le plancher, je vais le faire au décapant à peinture et à la laine d'acier et je sablerai à la main. Bien du plaisir en perspectives! Et puis viendra la peinture. Quand? quand je pourrai. Pendant ce temps, ma chambre devient une chambre familiale. Quatorze ans ne se plaint pas, elle. Heureuse nature. Elle est encore venue au yoga avec moi hier soir et apprécie de plus en plus. La professeure la garde tout à côté d'elle et elle a droit à bien des égards et des soins particuliers.

samedi 3 mai 2008

La fête et le lit

Le dernier anniversaire que je célèbre en grandes pompes en recevant la gang d'amis, c'est celui des douze ans des enfants. Après, il y a encore une réception, mais elle est familiale, le gâteau, le souper spécial, à la maison ou au restaurant selon ce que le ou la fêtée désire, mais pas de gang d'ados qui squattent ma maison. Je ne m'en sens pas coupable. En général. Je me sentirais tellement anxieuse à l'idée d'accueillir quinze ou vingt vrais adolescents chez moi que le très léger tiraillement ressenti alors que Treize ans bientôt Quatorze insiste pour avoir un "vrai" party, vaut bien l'évitement de cette invasion que je crains et redoute. Les autres s'en sont accommodés, ce sera de même pour elle. Et pourtant, je vous l'ai déjà dit... je ne suis plus la même mère que j'étais. Avant, il y avait plusieurs enfants et il fallait penser au bien de tous, maintenant, elle est toute seule et je lui en donne bien plus, c'est vrai.

Elle veut un grand lit comme cadeau d'anniversaire. J'ai vendu son lit d'enfant à Voisin qui en avait justement besoin d'un et nous sommes allées magasiner, ma fille et moi. Chez Brault et Martineau, celui de Lasalle, les vendeurs sont d'une arrogance épouvantable. J'aurais trouvé ce que je cherche que je n'achèterais pas à cause de leur attitude méprisante et condescendante. Surtout le dernier, un jeune, pas si jeune que ça en fait, suffisant. Comme si la job de vendeur de lits chez Brault et Martineau était le nec plus ultra de l'ascension sociale. Il s'est mis à nous toiser et à nous répondre du bout des lèvres en regardant ailleurs et en baîllant quand je lui ai dit comme entrée en matière, de me montrer les lits les moins chers. Son intérêt mercantile est tombé tout à fait. On a quitté et j'ai dit à haute voix en partant qu'on allait chez Sears où les vendeurs sont bien plus aimables. "Maman, ne parle pas si fort. Le monsieur va t'entendre." "Mais c'est bien si le monsieur entend que nous partons parce qu'il donne du mauvais service, Treize ans. Peut-être sera-t-il plus aimable pour les prochains clients." ai-je répété sans baisser le ton.

Chez Sears, là, elle est tombée en amour avec un splendide lit bateau à mille dollars. Sans le matelas. Ouf! Viens, belle chérie, on va aller voir ailleurs. Finalement, à "Dormez-vous?", on avait un bon deal qui sera finalisé sous peu. Je réfléchis toujours quelques jours avant d'acheter.

C'est ce soir le souper familial pour l'anniversaire de Treize ans qui s'appellera Quatorze ans dans quelques jours. Fille aînée a promis d'y être. Y sera-t-elle? Les paris sont ouverts.

vendredi 2 mai 2008

Mes amours

Inexistants. Il y a bien ce fantastique jeune homme dans un lointain pays (l'Ontario, ce n'est pas un autre pays?) qui reviendra bien me revoir un jour peut-être, mais de vrais amours, dans la vraie vie, il n'y en a plus. Je vois souvent Voisin mais notre relation est devenue platonique. Or, mes amis, le principal avantage de ne pas travailler, c'est de pouvoir faire l'amour en plein après-midi. Conclusion: je vais me trouver un emploi. Ou un amoureux. J'hésite entre les deux. Je vais aller râteler la cour en attendant (encore? penserez-vous. Encore! répondrai-je.)

-Que faisiez-vous de votre temps?

-Nuit et jour, à tout venant
Je râtelais , ne vous déplaise

jeudi 1 mai 2008

Le cadre

Je ne vais tout de même pas me plaindre de ne pas travailler alors que vous, vous vous levez tous les matins, tente tente pas, vous vous préparez parfois en maugréant et vous vous dépêchez pour arriver à ce travail que vous aimeriez peut-être quitter, en rêvant à la retraite, à cette période bénie où vous vous lèverez quand vous voudrez et ferez ce qui vous chante.

J'en suis là, heureuse femme. Tout est devant moi, tout est possible, rien n'est exclus. Mais sans discipline, mes amis, on tourne rapidement en rond. Pour dire la vraie vérité, dont je ne suis pas trop fière, j'accomplissais bien plus de choses dans tous les domaines quand j'avais un job. Même ma maison était plus propre (bon, j'avais une femme de ménage, ça aide!). J'avais un cadre et je brodais autour. Maintenant, tout dépend de moi et de moi uniquement.

Je m'étais dit que je me lèverais encore à cinq heures et demi pour aller au yoga matinal de temps en temps. Quand mon réveil a sonné ce matin, je l'ai éteint. Personne ne m'attend sauf moi-même. Je me suis rendormie.

Mes cours de professeure de yoga devraient commencer dans une semaine. Mais hier, je suis allée avec ma fille à la méditation du mercredi soir de l'institut. Une heure de route. Une autre heure pour revenir car le centre n'était pas ouvert, malgré leur publicité, malgré une belle affiche dans la porte qui spécifiait qu'on était le bon soir et la bonne heure. Bien de la misère avec ça, le monde pas fiable. Soyons positif, peut-être un accident, une urgence, autre chose? Nous étions seules devant la porte, Treize ans et moi. J'ai laissé une note dans la boîte aux lettres, j'attends une explication.

Je sers de chauffeure pour mes tantes âgées ces temps-ci. Plus de quatre-vingt ans, on peut dire "âgées" sans vexer personne, je suppose. Bien que je n'utiliserais pas "vieilles" en parlant d'elles, car elles sont tellement dynamiques et vivantes et trippantes aussi et cochonnes tant qu'à y être. Que de blagues grivoises elles peuvent faire quand elles sont ensemble. Bref! Je rigole. Tout sauf déprimant, sortir avec elles.