dimanche 31 mars 2013

Dimanche gris

Mauvaise journée. Pourtant bien commencée. Chicane encore. Avec qui? Toujours avec la même, il me semble, la mère de Petit-fils. Je devrais être détachée et indifférente. Je devrais. Je peux si je veux et je veux, alors ... c'est ça qui est ça. Seule cet après-midi après le fameux brunch dominical et pascal. Trois de mes quatre enfants étaient là et ma mère et Petit-Fils et la conjointe de mon fils. La mère de petit-fils était en rogne, on ne sait pas trop pourquoi, je lui ai dit que j'en avais marre de sa mauvaise humeur, seule avec elle, à un moment où petit-fils attendait dans la voiture avec les autres, elle s'est mise en colère évidemment, je comprends tout le monde sauf elle, dit-elle. Elle est montée prendre les cadeaux et sacs et valise sans me laisser l'aider, quand elle est fru, elle est fru de façon grandiloquente, frappante, souffrante et spectaculaire. Je la trouve souvent impatiente avec son fils et je le lui ai dit. Alors, là, elle m'envoie des courriels furieux. Je ne réponds pas et je ne répondrai pas. Cette fois, son chantage ne marchera pas.

Mauvaise journée? À cause de ma colérique de fille? C'est à moi à ne pas lui donner ce pouvoir.

Elle a de la rancoeur qui vient de l'enfance, je veux bien croire. C'est vrai que je m'occupais davantage de ses soeurs que d'elle, les deux autres avaient de multiples problèmes et elle fonctionnait bien. J'allais au plus urgent.  Mais son fils et sa petite soeur n'ont pas à subir ses humeurs. Moi non plus d'ailleurs. Ça va faire. J'ai fait du mieux que j'ai pu dans les circonstances. Ma mère a fait du mieux qu'elle a pu dans les circonstances. Ma grand-mère a fait du mieux qu'elle a pu dans les circonstances. Et ma fille fait probablement du mieux qu'elle peut dans les circonstances.

Je ne la rappelle pas. Pas parce que je suis en colère. Parce qu'on n'a rien à se dire. On tourne en rond. Elle n'accepte aucune critique, même pas l'ombre d'une critique. Pas vrai que je ne suis pas du tout en colère. Pas honnête d'écrire ça. Je lui en veux en ce moment. Et je sais que demain ou après-demain ou peut-être même ce soir. elle va m'écrire ou m'appeler parce qu'elle aura besoin de moi et ce sera encore comme si rien n'était arrivé. Et j'accepte que ça soit comme ça depuis toujours.

Autant elle peut être exécrable, autant elle peut être charmante. C'est une personnalité bouillonnante, pleine de vie et d'énergie, organisée et débrouillarde comme pas une, toujours en mouvement. Pas une paresseuse.

Me centrer sur moi. Mais c'est si plate de se centrer sur soi. Pas amusant du tout. Je déprime. Et je vais me laisser déprimer. De un, parce que je ne sais pas comment m'en sortir. De deux, parce que je pourrais probablement trouver comment m'en sortir mais ça m'apparaît complexe et difficile, de trois, parce que je pourrais faire... quoi? Aucune envie de faire de l'exercice. C'est bon l'exercice quand on est déprimée, je sais, mais là, pas d'énergie. Aucune.

Dormir? Aller au cinéma? Lire? Écrire. Oui, j'écris.

vendredi 29 mars 2013

Le monde est bon

Durant sa journée à la caisse, ma fille peinait à rendre la monnaie. Son "entraîneure" devait lui dire exactement quoi donner au client et malgré tout, c'était long et pénible. Or, aucun client n'a été méchant et impatient. Il y en a qui lui ont dit de prendre son temps, un monsieur lui a dit qu'il fallait bien qu'elle apprenne et une dame lui a dit de ne pas se décourager. Et sa mentor est demeurée douce et patiente. Elle l'a mise à la porte le lendemain évidemment mais en lui disant que si dans trois mois, elle avait appris à compter vite et bien, elle pouvait revenir. Ma plus grande peur, c'était qu'on rie d'elle. Ce n'est pas arrivé du tout.

Culture

Pas fort. Je lis peu à part sur mon ordi. Je vais très rarement à l'opéra après avoir crié sur tous les toits que j'allais sérieusement m'y initier. Je vais au théâtre régulièrement par contre. J'ai un abonnement à Jean-Duceppe et on voit également toutes les pièces du Théâtre du Nouveau Monde à la dernière minute, Dix-huit ans et moi. Le plus surprenant ce sont les excellentes places qu'on arrive à se dégoter à moitié prix. La dernière fois, on était au parterre au milieu en troisième rangée. Quand on pense qu'avec notre abonnement, on était tout en haut à un prix supérieur, la spontanéité actuelle paie!

Et le Centaur que j'adore, et le centre Segal si surprenant.

Je ne suis pas encore allée à la Maison Symphonique alors que j'habite à côté. Oui, j'ai honte. Un peu.

Je vois plein de spectacles pour enfants avec Petit-fils, théâtre, cirque, musique, chansons, danse. On adore tous les deux. Grand grand plaisir.

Je fréquente les musées, plutôt le musée car je vais surtout au musée des Beaux-arts, intensivement même. Comme je suis membre Vip, je peux emmener une amie à chaque fois que j'y vais, ainsi, j'ai vu cinq fois l'exposition sur le Pérou et six fois celle sur les Impressionnistes!

Et il y a le jazz. J'assiste à un spectacle par mois et je me dis que j'aime de plus en plus. On dirait qu'il faut légèrement que je m'en convainque. Ce soir encore, j'y vais. J'aime en général mais me pogne presque toujours un genre d'endormitoire auquel il faut vraiment que je résiste vigoureusement pour ne pas tomber de ma chaise. Faut l'admettre, le jazz m'endort.

Cinéma, j'y vais soit beaucoup (un soir sur deux ou tout le temps dans un festival) ou pas du tout. Je suis dans une période rien du tout.

jeudi 28 mars 2013

Maigrir ou grossir et les émotions

Repris deux livres ce matin. Non, ça ne va pas se passer comme ça. Je ne vais pas me mettre de côté, submergée par les émotions. Stop! Je suis importante et ma santé est importante. Je me remets sur les rails moi aussi. Now!

L'adoption et les troubles d'apprentissage

Les enfants adoptés ont-ils plus de risques de souffrir de troubles d'apprentissage que les enfants non-adoptés? Bien sûr que oui! À Vanguard, une école spécialisée pour une clientèle qui a des troubles d'apprentissage, c'est même impressionnant. Pour chaque classe de chaque année que ma fille a fréquenté cette école, sur une classe de 12 élèves, il y avait toujours au moins trois enfants adoptés. Une année, ils étaient 6 enfants adoptés sur douze, la moitié!

Ceci dit, attention là, je ne dis pas que tous les enfants adoptés ont des troubles d'apprentissage. Mon amie qui a adopté deux petites filles originaires de la Chine en a une qui a fait Fernand Séguin (école de douance) et l'École internationale alors que l'autre jeune était avec ma fille à Vanguard. C'est celle qui a 19 ans et qui reste à la maison à ne rien faire sauf promener son chien depuis un an. Moi, je n'accepterais pas que ma fille ne fasse rien. C'est terrible pour l'estime de soi. Il n'en est pas question. Allez, faut que je lui pousse dessus pour qu'elle se prépare. Une autre raison pour laquelle il est préférable qu'elle n'habite plus ici. Trop d'énergie dépensée de ma part.

Sur les rails

On s'y remet.

Fille qui s'est fait mettre à la porte est ici. On va aller au Palais des Congrès pour une foire de l'Emploi. C'est ce qu'il lui faut une foire de l'emploi. C'est moi qui l'ai décidé. Elle est quand même souffrante, Fille. Ce qui se traduit par un grand désir de s'effouérer partout et de rester au lit le matin. Non. Pas chez moi. Chez moi quand on n'a pas de job, on se lève tôt et on en cherche une. Je sens qu'elle ne voudra pas trop revenir chez moi et qu'elle va rapidement retourner chez sa soeur.

Pour vivre chez sa soeur et lui payer un loyer de 300$ par mois, faut travailler.  Cercle vicieux. Pour le mois d'avril, elle va être correcte. Pas une cenne dans ses poches, mais le loyer, la carte de métro et le cell payés. Ensuite, ce sera un jour à la fois. Je vais aider pour la nourriture. Je le fais déjà.

À partir de ce matin, je lui parle en anglais. Une autre chose qui lui nuit, de ne pas être bilingue. Dans les faits, elle l'est pas mal mais la gêne l'empêche de parler anglais. Elle a suivi plein de cours privés. Elle comprend assez bien. Faut passer à l'action et parler maintenant.

Si elle voulait, je pratiquerais également la monnaie avec elle. Mais elle ne voudra pas. Ça va immédiatement lui rappeler nos sessions avec les vingt-cinq sous et les dollars et les répétitions et sa résistance, mon insistance et les larmes qui s'ensuivaient. Que les professeures de classe d'enfants en troubles graves d'apprentissage qui me lisent sachent ceci: leurs foutus devoirs et leçons, ce ne sont jamais les enfants qui les font, ce sont les parents qui buchent sur les enfants et la relation parent/enfant en trouble d'apprentissage est souvent bousillée par les devoirs. Le parent veut tellement, l'enfant ne peut pas, le parent pense que c'est parce qu'il ne veut pas qu'il a cette attitude abattue ou absente et le parent pousse, veut lui mettre les connaissances de force dans la caboche, et puis l'enfant résiste, le parent s'emporte, l'enfant pleure et le parent crie ou bien l'inverse. L'enfer des devoirs.

Un nouveaut tuteur? Jamais de la vie. Fini les tuteurs. Je lui en avais encore payé une pas plus tard que l'année passée, alors qu'elle avait presque dix-huit ans et elle a encore vécu un abandon. Ils se tannent tous, voyez-vous. Pas de progrès= le déguerpissement du tuteur. Ils trouvent tous et toutes des raisons plus originales l'une que l'autre. Jamais aucun ne m'a dit "Elle n'apprend rien, mon estime de soi en souffre, alors sauve qui peut!" C'est pourtant ma conclusion.

Triste ce billet? Oui, très triste. Je souffre de voir ma fille aux prises avec les monstres des troubles d'apprentissage, c'est certain. Je souffre pour elle et avec elle. Me détacher? Vivre ma vie à moi? Mais oui, vous avez raison, c'est tout à fait ce que je dois faire. Tout à fait!

mardi 26 mars 2013

La courageuse

Elle est passée en coup de vent hier soir. "Je viens chercher un spécimen de chèque et ma carte d'assurance-sociale." Elle avait sa petite voix des grands stress. Elle ne fait pas ses dix-huit ans, pas du tout, a l'air bien plus d'une enfant que d'une femme.

Est retournée chez sa soeur encore à la course.

Sa première journée de travail, ils l'ont mise sur l'ordi pour apprendre des protocoles. Elle n'a pas encore fait la caisse. Ils ne savent donc pas....

Elle m'a appelée ce matin pour s'informer du meilleur chemin pour se rendre au travail. Ça change effectivement selon l'heure à laquelle elle débute. Petite voix paniquée encore. Je le lui fais remarquer. Ce qui l'énerve ce n'est pas de rendre la monnaie, me dit-elle, c'est de se rappeler de toutes les informations et d'expliquer la carte Air Miles aux clients. Elle n'a pas trop compris. "Vraiment, compter la monnaie ne te fait pas peur?" "Non, pas du tout, je sais comment faire...  bon, par exemple, si je dois rendre cinquante-cinq sous, c'est facile, je donne trois vingt-cinq sous et ensuite je rajoute un cinq sous."

"Cinquante-cinq sous, tu donnes combien de 25 sous déjà?"

"Trois, je viens de te le dire mais ensuite il ne faut pas oublier de rajouter un cinq sous. "

"Ouais, écoute chérie, c'est pas tout à fait ça. Peut-être que c'est une job difficile pour toi un peu, peut-être que tu pourrais appeler Mathilde (son intervenante dans le stage payé de six mois qu'elle vient de compléter), peut-être que tu pourrais lui en parler. Appelle Mathilde s'il-te-plaît! Je te laisse."

Quand je la rappelle plus tard, elle a bien téléphoné à Mathilde mais c'était pour prendre rendez-vous pour des papiers à signer. Elle n'a parlé d'aucun problème.

Elle s'en va travailler aujourd'hui avec le bel uniforme tout neuf que la pharmacie lui a donné. Avec un insigne avec son nom et son titre: caissière.

lundi 25 mars 2013

Lundi

Pas maigri.

Pas grossi non plus ce qui a quelque chose de surprenant étant donné la journée orgiaque d'hier.

Journée de célébration pour la mort du mari d'une amie. On arrivait à midi et on devait apporter un plat. J'avais donc conclu qu'on mangerait peu de temps après notre arrivée. Pas du tout ce qui était prévu.

Après trois heures et demie de musique, discours, chants, larmes, projections et poèmes, le tout extrêmement émouvant et de bon goût, on est passé à table. J'étais affamée ce qui était le cas des gens de mon entourage qui, eux non plus, ne savaient pas qu'on mangerait si tard.

C'est un buffet, un buffet magnifique parce que fait avec amour des mains des convives. Jusque là, je suis en contrôle, je ne me sers ni sandwichs ni salades de pâtes, mais des légumes, salades vertes, humus, un peu de fromage, pas de pain, une belle assiette colorée et raisonnable. Bien. Pas de punch non plus, de l'eau perrier à la place. Encore bien.

Et on discute ferme, on rit beaucoup à ma table, c'est agréable. Voisin revient avec des desserts et m'encourage à goûter au moins à ce que lui a préparé. Je suis très détendue à ce moment, en grande conversation avec mon voisin de table qui me parle de ses amours les yeux brillants. Une belle histoire. Et puis l'autre amie qui déménage dans un appart de 500 pi., sujet qui m'intéresse énormément et Voisin qui parle de son coeur ...  je me sens bien et émue un peu, j'ai tellement pleuré pendant la cérémonie qui a précédé.

Première erreur de parcours: je me lève.

Deuxième erreur de parcours: je me dirige vers la table des desserts. Une grande table entière et somptueuse.

Troisième erreur de parcours: non seulement je ne m'en retourne pas à ma table mais je me prends une assiette et là, je zieute soigneusement tout ce qu'il y a à manger et il y en a et tout semble si merveilleusement délicieux.

Quatrième erreur: je me laisse influencer par d'autres gourmands qui me décrivent les plats, ceux qu'ils ont essayés, ceux qu'il ne faut pas manquer et ceux dont ils viennent se resservir tellement c'est bon.

Cinquième erreur: je me sers

Sixième erreur: j'y retourne!

Et ce fût la débandade! De retour à la maison, je me suis dit que j'irais au gym pour compenser. Je ne m'y suis jamais rendue. Alors je ne souperai pas. Bien. Mais à 22 heures, je me suis servi un bol de yogourt .... avec du miel, plein de miel!

Ce matin, je me sentais exactement comme lors d'un lendemain de brosse, brosse de sucre, oui.

Alors, je n'ai pas maigri.

On continue. La culpabilité ne donne rien. Le sucre n'est pas bon pour moi. C'est personnel et individuel. Je sais ce que ça me fait et je suis intolérante au glucose en plus. Le pire, c'est que le goût du sucre est revenu avec cette overdose et que ça va me prendre un certain temps pour me sevrer à nouveau.

Ce matin, 162.2 livres. Ça va baisser cette semaine, je le sais. Je le veux.

dimanche 24 mars 2013

Pleurer

La blonde de Voisin a perdu son mari. Cérémonie funèbre païenne dans une salle chaleureuse qui appartenait et appartient toujours au couple de Dulcinée et de son défunt. Plein plein de monde. Des témoignages, des chansons, de la musique, une maîtresse de cérémonie, du beau monde et de l'émotion au cube. Prenante l'émotion. Et me voilà avec les larmes qui coulent librement. J'éponge un peu, je laisse couler. J'aime que le deuil ressemble à un deuil et soit empreint d'amour. Cette femme aimait cet homme, c'est évident. Et je découvre un grand homme, qui a aidé plein de gens, même quand il ne parlait plus, même quand il était totalement paralysé, il trouvait des gadgets, des moyens de pallier à ses manques et il aimait la vie, jusqu'à la fin il a aimé la vie. Larmes. Je suis triste. Personne qui m'aime comme ça, personne qui m'aime, pas vrai quand même. Je suis en pleine crise d'apitoiement. Extrêmement inquiète pour ma petite fille qui ne sait pas compter et qui commence une job de caissière demain. C'est là-dessus que je pleure aussi.

L'opéra et l'amour

Opéra hier, à l'université Mcgill. Les jeunes avaient pas mal massacré le classiscisme de "La flûte enchantée". Je n'apprécie pas tant que ça ce vent de modernisme pour un art ancien. Quand on rit comme si on était dans une comédie musicale de bas étage... euh.... non!

Brunch avec les deux plus jeunes filles et ma mère. Avec une amie de Dix-huit ans. Elle est bien fière de commencer lundi sa job de caissière ma Dix-huit ans. Je suis angoissée mais j'essaie que ça ne paraisse pas. J'ai pas mal réussi, je crois. Me tenir occupée, voila. J'ai offert de leur faire leur lavage, plein de sacs partout. Je trie, lave, plie et je dois aller à une commémoration mortuaire à midi. Pas eu le temps d'ouvrir ma Presse encore.

Vingt-deux ans (c'est la mère de Petit-fils) parle de déménager dans un quartier moins cher. Fiou! Ça vient d'elle, super.  Elle vient comme de réaliser que la moitié de sa paye passe entièrement dans son logement à 1100$ par mois, pas chauffé. Bien.

Mon amie qui m'accompagnait à l'opéra hier a tellement mal aux genoux qu'elle marche avec difficulté, l'autre amie du yoga ne vient plus au yoga parce qu'elle a trop mal à l'épaule, l'autre amie encore qui est trop grosse est toujours fatiguée et se couche à huit heures! Il n'y en a qu'une, ou deux, qui est en forme et c'est celle qui a perdu trente livres et qui me coache pour que je fasse la même chose.

Celle de l'opéra est en couple non-cohabitant depuis trois ans et elle a passé l'avant-spectacle, l'entracte (longues les entractes d'opéra) et l'après-spectacle à me parler de la difficulté de sa relation avec monsieur, l'enfer semblait-il.  Quand je lui a demandé pourquoi elle ne se séparait pas (oui, je sais, je suis directe et je ne passe pas par quatre chemins), ses yeux ont lancé des éclairs, elle m'a dit qu'elle l'aimait et que je ne comprenais pas parce que je ne comprends rien à l'amour. Hein? Je ne comprends rien à l'amour? Non, mais, vraiment...   c'est vrai!!   ;o)

vendredi 22 mars 2013

Power

Les seules personnes qui savent ce qui est le mieux pour le bien de cette enfant et pour le bien de leur famille, ce sont les parents qui adoptent. Tous les conseils de toute origine ne valent rien comparé à leur expertise et leur ressenti. Ils sauront quoi faire et s'ils ne savent pas, ils apprendront ensemble.

Important de se persuader de ça. Parce qu'ils recevront plein de conseils absolument contradictoires.

Moi, je leur dis "Envoyez-la à l'école!"

Mais eux peuvent fort bien décider de lui faire l'école à la maison la première année. Et ce sera la bonne décision parce que ce sera la leur.

S'affirmer en tant que parent, adoptif ou pas, c'est important.

"Cette petite fille, c'est ma fille et je vais faire ce que je sais le mieux pour elle et envoyer braire ou paître ceux qui pensent savoir tout. C'est nous qui savons parce que nous sommes ses parents."

Cette assurance est très utile pour sécuriser l'enfant.

Il y a plein de gens qui se croient des spécialistes de l'adoption. des fois seulement parce qu'ils ont adopté eux-mêmes.

Or, les seuls spécialistes de cette adoption, c'est vous et votre conjoint, Mélissa.

Je ferais quoi?

Je ferais quoi? Les livres, les spécialistes, les traités, tous vont vous dire de la garder près de vous, de ne pas l'envoyer à l'école, d'attendre pour la présenter même à votre famille. On vous conseillera donc de la séquestrer chez vous et de répondre à tous ses besoins dans le but de créer de l'attachement. Bien, très bien pour un bébé de moins de trois ans.

Mais c'est une petite fille de sept ans qui arrive. Je ne ferais rien de tout ça. Je l'enverrais à l'école au plus sacrant. Parce que la vie d'une petite fille de sept ans ne se limite plus à la famille. Je la laisserais aimer qui elle veut, comme elle veut. Si c'est ma soeur, ma cousine ou bien sa maîtresse d'école, let's go! Parce que je n'aurais pas cette attente folle que je devienne le centre de son univers. Pas à sept ans. Pour un bébé, maman et papa sont le centre de son univers et c'est bien ainsi. Ils répondent aux besoins physiques et en même temps au besoin de sécurité. Ils apportent de l'affection.

À sept ans, l'enfant répond tout seul à la plupart de ses besoins physiques. Si l'enfant régresse, tant mieux! On en profite. Sinon, on laisse aller.

Adopter un enfant plus âgé est pas mal altruiste parce qu'on accepte d'emblée (du moins on devrait l'accepter!) qu'il ait déjà sa vie propre, ses idées qui ne sont peut-être pas du tout les nôtres, son caractère que nous n'avons pas vu se développer.

C'est en même temps très excitant d'accueillir quelqu'un qui peut ouvrir nos horizons si nous respectons ses spécificités sans attente émotive.

Si on ne s'attend pas nécessairement à ce qu'il nous aime, ça ne veut pas dire que nous on ne peut pas l'aimer! Mais des fois, on peut avoir la surprise de découvrir qu'on ne l'aime pas tant que ça. Pas grave. Pas grave du tout. Important d'accueillir ce que nous ressentons sans jugement. Respecter l'enfant, le traiter avec droiture et justice, établir les règles parce que c'est nous le parent et accepter qu'il ne sourie pas tout le temps. Ou bien qu'il sourie tout le temps mais... pas à nous!

La préparation est importante. J'ai cru comprendre qu'aux Philippines ils font une bonne job.

En Haïti, il y a 19 ans, il n'y avait aucune préparation, aucune. Le père de ma fille l'a reconduite à l'orphelinat alors qu'elle avait quatre ans et trois mois. Il lui a alors dit "Va avec la dame. Je reviendrai te chercher." Ma fille attendait donc son père. Et trois mois plus tard, une journée, on lui apprend qu'elle va prendre l'avion, qu'une femme blanche va venir la chercher et qu'elle va vivre au Canada. Évidemment, je ne savais rien de tout ça. C'est elle qui l'a raconté. Pas à moi, à un des nombreux thérapeutes que nous consultions. J'envoyais des photos, des cadeaux et je demandais si elle était contente d'être adoptée, si elle avait hâte de nous voir. Les réponses étaient vagues.

Alors, je me pointe pour aller la chercher à l'aéroport de Port-au-Prince, la directrice de l'orphelinat la tient par la main, l'enfant change de mains, on me donne une grosse enveloppe qui contient son "dossier" et nous voilà dans l'avion. Elle a l'air zombie et je suis persuadée maintenant qu'elle l'était et qu'on l'avait droguée pour qu'elle accepte de me suivre.

jeudi 21 mars 2013

Conseils pour la maman de Phybie

J'ai une nouvelle lectrice qui adopte une petite fille de sept ans qui vient des Philippines. Elle est réaliste et s'inquiète des troubles de l'attachement potentiels de la petite qui pourraient nuire à leur relation. Et si mon enfant n'arrivait pas à m'aimer? s'inquiète-t-elle.

Quand moi j'ai adopté ma plus vieille, je n'ai pas pensé un instant qu'on n'allait pas s'aimer à la folie. J'avais déjà un fils bio et puis une première petite fille adoptée et je nageais dans l'amour! C'est cette idée que l'amour peut tout qui est la plus dangereuse. Parce que si et quand ça ne marche pas, on se demande si on aime assez parce que tout le monde nous a dit que l'amour pouvait tout! Le temps passe, les choses s'enveniment et on se sent comme une nullité parentale. Si je l'aimais vraiment, elle irait bien et m'aimerait aussi. Elle ne ferait pas toutes ces crises, elle ne refuserait pas de me suivre, elle ne casserait pas les carreaux des portes, elle ne s'accrocherait pas aux inconnus comme si elle avait peur de moi.

Elle avait quatre ans et demi et était autonome. Mangeait seule, se lavait seule, s'habillait seule, allait aux toilettes seule. Pas moyen de la parenter, non, pire encore, pas moyen de l'approcher. Elle avait trouvé une méthode très efficace de m'écarter. Elle faisait pipi dès que je m'approchais. J'ai rapidement appris à rester loin pour sauver mes divans.

Qu'est-ce que je ferais de différent avec ce que je sais maintenant?

Franchement, pas si évident de répondre à ça.

On veut que l'enfant soit heureux, on est prêt à tout pour que l'enfant soit heureux. Il faut accepter que ce ne soit pas nécessairement le cas.

Garder une routine, expliquer clairement les règles, ne pas étourdir la famille dans des activités. Ne pas observer constamment ce nouvel enfant. Le laisser venir à nous.

Mais tout ceci peut très bien ne pas être la chose à faire avec notre enfant! Parce qu'ils sont tous différents, parce qu'on doit s'écouter, parce que des fois, souvent, on sait quoi faire. Se faire confiance.

Aller chercher de l'aide. Je l'ai fait. Je l'ai tellement fait. Notre relation a été une relation d'aide. De spécialistes en spécialistes. Avec cet immense espoir que ça s'arrange.

La meilleure chose, c'est d'aller chercher de l'aide pour soi, pas pour l'enfant. Toute cette aide pour l'enfant n'a pas marché. De l'aide pour soi pour accepter que ça ne marche pas et continuer quand même.

Faire attention aux enfants qui sont déjà là. Ne pas les mettre de côté.

Mais juste d'être capable d'envisager que tout ne tourne pas rond, que l'amour ne coule pas à flots et que c'est correct quand même, c'est déjà énorme. Et cette maman Méli a bien plus de connaissances que je n'en avais et en plus, sa propre soeur a adopté des enfants plus vieux et peut l'appuyer.

Malgré toutes mes mises en garde, j'ai comme l'impression que ça va aller bien!

C'est quand même un grand bonheur, un enfant tant attendu qui débarque dans notre vie.

Ce qui m'énerve de certains commentaires, c'est cette équation "vous êtes tellement des parents extraordinaires que ça ne peut que bien aller avec votre enfant", pas vrai! rien à voir, on peut être un parent adéquat et avoir un enfant qui souffre de troubles de l'attachement quand même. Ça n'a rien à voir et c'est un état permanent.

Famille

Anniversaire de ma mère. Souper au restaurant. Avec frère et conjointes des deux frères. L'autre frère est à l'étranger pour son travail. J'y vais par amour pour ma mère. Le frère qui sera là et moi, on est pas mal en froid. On va passer par-dessus. Faut. On est des adultes. Conduisons-nous en adultes. Je ne vais pas bien aujourd'hui. Pas trop capable de me mettre en branle.Ma plus jeune veut revenir ici. Source d'angoisse. Pour moi. J'aime énormément vivre seule. Nouvelle découverte. J'adore vivre seule. Je vais trouver une solution. Certainement. Je ne la vois pas en ce moment mais elle jaillira dans un éclair de lucidité et de créativité. J'ai reçu mon nouveau passeport. Et du coup, j'ai une furieuse envie de partir. C'est possible. Tout est possible. Toujours. Il n'en tient qu'à moi.

mercredi 20 mars 2013

Les hommes

Je n'en ai pas dans ma vie. Mon fils, mon petit-fils, mon entraîneur, les maris de mes amies, le monsieur-qui-veut-se-marier, l'ex aux jouets qui appelle pour me parler de sa santé, c'est pas mal tout, j'ai fait le tour. Personne dans mon lit, aucun homme pour m'accompagner à l'opéra ou au théâtre. Je n'en ai pas et je n'en cherche pas non plus et .... je n'en souffre pas du tout! Des fois, je me dis que c'est pas normal, que je devrais ressentir un manque, que ce n'était pas comme ça avant (bien sûr que ce n'était pas comme ça avant!), que peut-être je devrais remettre la machine en branle, je me dis ça et puis je n'y pense plus et je continue sans et c'est pas plus mal.

Le manque est parti.

Totalement.

Je suis seule et entière et je me porte bien.

Les hommes ne sont pas essentiels à la vie et au bonheur et la sexualité masculine étant tellement fuckée (bon, je sais, je généralise mais les fuckés graves que j'ai rencontrés et tous les tarés qui se bousculent pour se faire "masser" par ma fille sont des spécimens qui me portent à généraliser), je m'en passe allégrement.

Je commence à comprendre les femmes qui ont répondu massivement à un sondage qu'elles préféraient le chocolat à une relation sexuelle. Pour moi, un carré aux dattes fera l'affaire.

mardi 19 mars 2013

Inquiétude maladive

Je déteste me sentir comme ça. Tellement angoissée que je ne peux rien faire. Ma plus jeune, ma dix-huit ans, celle qui ne sait pas compter et a de si graves problèmes d'apprentissage, celle que j'aime de tout mon coeur (j'aime tous mes enfants, mais celle-là, je me demande vraiment comment quelqu'un pourrait ne pas l'aimer!), celle-là qui habite maintenant chez sa soeur (celle qui a un petit garçon), ma petite fille chérie donc a une entrevue pour un emploi de... caissière! Misère. Je souffre de la voir s'en aller à l'abattoir. Elle ne sait pas compter comment peut-elle devenir caissière. Ils vont la prendre peut-être, elle est charmante, s'exprime bien et a du potentiel, je suis bien d'accord, mais ils vont le voir dès qu'elle aura de la monnaie à rendre, qu'elle ne sait pas compter! Je fais quoi? Je ne fais rien, j'attends et je maudis les problèmes d'apprentissage qui rendent la vie d'une jeune fille travaillante et motivée si difficile.

lundi 18 mars 2013

Bilan du 18 mars 2013

18 mars    162.6 livres
11 mars    162.4
4 mars      166
25 février  166.4
18 février  166.2
11 février  166.6
4 février     168.6
28 janvier   169.2
21 janvier   173.3
14 janvier    174.4
7 janvier      172.2
31 décembre 174.8
24 décembre 176
17 décembre 178.6
10 décembre  180

Dix-sept livres et demie perdues en 15 semaines, une perte tout en douceur donc. Je m'étais fixé un but beaucoup plus ambitieux, soit d'avoir perdu 30 livres pour le premier avril. Je vois bien que c'est impossible. Je me fixe un nouveau but qui ne sera pas facile non plus. Le premier avril, je veux avoir atteint mon poids santé. Il me faudrait donc perdre quatre livres et demie en 14 jours. C'est beaucoup mais ce n'est pas impossible. Faut donner un coup. De la volonté, de la persévérance, beaucoup d'exercice et un peu de faim = ma formule gagnante à moi!

dimanche 17 mars 2013

Dans ce temps-là

Ma mère va miraculeusement mieux. On est fait forts dans la famille, forte plus que fort car mon père est mort jeune affligé de plein de maladies. Mais du côté de ma mère, ça vit vieux en masse et mes grands-parents sont morts chez eux, bien tranquillement, sans avoir dépéri. D'usure.

Elle semble avoir retrouvé toute sa tête. Ses côtes brisées vont guérir toute seules et elle ne se plaint pas de la douleur, je n'ai pas dit qu'elle n'avait pas de douleur, j'ai écrit qu'elle ne s'en plaignait pas, c'est autre chose. Dure pour son corps, ma mère. Quand son père a acheté sa première auto, il ne savait pas conduire, on avait le droit dans ce temps-là. Alors, le vendeur lui explique un peu et mon grand-père part. Et puis il doit freiner, ne se rappelle plus trop comment faire et finit par appliquer les freins très brusquement alors que l'auto est à grande vitesse. Ma mère, qui avait dix ans et l'accompagnait, était en avant à ses côtés. Il n'y avait pas de ceinture de sécurité dans ce temps-là, on est en 1936, alors ma mère est projetée dans le pare-brise. Elle a la lèvre fendue et des dents brisées. Ça saigne pas mal. Elle ne dit pas un mot et son père est bien trop occupé à apprendre tout seul à conduire pour se préoccuper d'elle. Elle met sa main sur sa bouche et restera ainsi, en épongeant du mieux qu'elle peut le flot de sang qui s'écoule pendant toute l'heure du trajet. Ce n'est que rendus à la maison que sa mère à elle verra qu'elle est ensanglantée et s'en occupera. On ne dérangeait pas ses parents pour rien dans ce temps-là.

Alors vu qu'elle va mieux, je magasine des voyages. Présentations du dimanche avec diapos. Je rêve. Probablement l'Inde, les Indes comme dit Madame Chose. En novembre pour éviter la déprime de novembre qui me tombe toujours dessus. Faire d'une pierre, deux coups et d'un voyage un anti-dépresseur.

samedi 16 mars 2013

Chicane

Je me suis chicané avec ma fille de 22 ans, la mère de Petit-fils. Encore. Ça allait pourtant bien depuis longtemps. Et comme à chaque fois, ça m'affecte. On ne peut pas changer les autres, on ne peut que se changer soi. Alors faut que ça ne m'affecte plus. Comment on fait ça donc? Se blinder? Couper les contacts? Prendre ses distances?

Dans toute chicane, il y a des points de vue différents. Alors ce que je vais vous raconter ici, elle vous raconterait tout autre chose. Selon elle, c'est moi qui ai été agressive, me criait-elle enragée au téléphone. Peut-être bien un peu, c'est vrai.

Voilà l'histoire: je prête ma voiture à ma fille. J'en ai pas souvent besoin et elle, oui, beaucoup. Elle travaille loin, en métro-autobus (moyen de transport qu'elle n'a jamais essayé mais on a regardé sur Tous azimuts) ça lui prendrait une heure et dix minutes pour se rendre, en voiture, 30 minutes, grosse grosse différence. Et puis, je la trouve courageuse de travailler alors que le père de son fils vit chez sa mère à ne rien faire. Elle aurait pu avoir de l'assurance-chômage quand elle a été mise à pied de son autre job en décembre, non, elle s'est trouvé une autre job tout de suite. Une travaillante, une courageuse, une vaillante.  Et il y a son enfant à s'occuper en plus. J'encourage en masse.

Ma mère participe à l'encouragement et paie une partie de son gros loyer. Mon autre fille vit avec elle et lui donne aussi 300$ par mois. Ce qui fait que son loyer lui revient à 300$ par mois plus l'électricité à payer. Elle gagne 30,000$ par année, j'assume tous les frais de la voiture sauf l'essence.

Avant, elle dépensait tout tout tout. Maintenant, elle a fait des progrès tout de même. On voit moins de vêtements de luxe (ou bien elle les cache eheh!). Elle a même finalement été voir le conseiller de la banque pour mettre un peu d'argent de côté, celi et reer. C'est tout nouveau mais c'est un très bon pas. Malgré tout, elle n'est pas si bien organisée parce que la directrice de la garderie m'a encore apostrophée il y a un mois parce que la garderie n'était pas payée. Et puis, il m'arrive encore de recevoir des avis de contraventions non payés pour ma voiture.

Bon, là, je voulais MA voiture pour la fin de semaine. Je voulais et je veux toujours. Elle doit venir me la porter ce matin. Quand elle a su que j'allais voir ma mère, elle s'est retourné de bord rapidement et a dit qu'elle viendrait voir sa grand-mère elle aussi, avec son fils. Je l'ai vue venir et j'ai pensé qu'elle faisait ça pour avoir la voiture. Je viens avec toi et ensuite pauvre de moi, je ne suis tout de même pas pour prendre l'autobus avec mon pauvre enfant qui est .... fatigué.... malade..... en crise.... doit rapidement aller chez son père.... peu importe, je savais qu'elle trouverait une bonne raison de ne pas s'en retourner à pied.

Alors, je lui dis "Mais viens ma chérie (oui, je lui ai tendu un piège, c'est vrai), ta grand-mère va être bien contente de te voir, viens. avec moi, je te laisserai à l'arrêt d'autobus après parce que moi, j'ai vraiment besoin de la voiture."

Et là, tout d'un coup elle est fâchée et ne veut plus venir.

Vous penseriez quoi à ma place?

La chicane a pogné. Je lui ai dit d'être franche et que dans le fond, la voiture lui importait plus que sa grand-mère. Elle s'est mise à crier que je lui prêtais des intentions, que je ne savais pas ce qu'elle avait vraiment dans la tête. Elle m'a dit que j'étais agressive. Je lui ai répondu que l'agressive, c'était elle.

Et voilà. Une belle chicane.

Le soir, je lui ai écrit que je n'aimais pas ça qu'on se chicane, que c'était mauvais pour notre coeur. Oui, je suis frustrée d'avoir de la misère à avoir accès à ma propre auto. Et peut-être bien que j'ai été agressive, j'admets.

Ce matin, elle me répond qu'elle a l'intention de s'acheter sa propre auto et que ça va régler bien des affaires.

jeudi 14 mars 2013

Toupet, vieillir, carré aux dattes

Je voulais vous parler de vieillir qui est un thème suggéré par Cryzal et puis bien... je ne sais pas trop quoi dire là-dessus. Je suis allée me faire couper les cheveux aujourd'hui et on a parlé perte de poids évidemment ma coiffeuse de coupe Bizzarre et moi. Ma coupe? C'est long et mince avec un très très court toupet bien droit et vraiment haut. Bizarre! J'aime. Certain que j'aime, c'est mon idée à moi. Au début, elle m'avait aminci les cheveux et fait un gros toupet bien lourd et droit. Je me sentais écrasée. Ensuite, elle a fait un toupet en biais, très stylisé. J'aimais pas non plus. Alors là, c'est tellement haut qu'il n'y en a plus de toupet. Je suis surprise de l'apparence à chaque fois que je me vois dans une glace.

Nous parlions donc régime ma jeune et mince coiffeuse et moi quand elle m'a dit le plus sérieusement du monde qu'elle se sentait vieillir. Je n'ai pas ri ni même souri car il n'y en a pas d'âge pour se sentir vieillir. Elle a 23 ans. Avant, elle pouvait aller boire toute la veillée dans un bar et se payer une poutine ou une pizza à trois heures du matin sans aucun problème. Maintenant, non, si elle fait ça, elle n'entre plus dans son linge. Et puis, elle n'a plus le même corps qu'à dix-huit ans. Elle s'arrondit. Doit faire attention.

Je réserve une croisière avec des amies de filles (une gang mais je n'en connais qu'une) pour dans... plus d'un an! C'est comme ça que ça marche avec les croisières si on veut un bon prix. C'est le fun juste de réserver et de regarder des photos et d'en parler. J'aurai 60 ans lors de cette croisière. Mon corps est mieux qu'il y a dix, vingt et même trente ans. Plus ferme, musclé. Ma santé est excellente. Mon moral est fluctuant. Avant, quand j'élevais de nombreux enfants en travaillant à plein temps, je n'avais surtout pas le temps de me pencher sur l'état de mon moral!

Que vient faire le carré aux dattes dans ce billet? Contradictoire comme je suis, je suis allée tout à fait consciemment m'en acheter un et je l'ai dégusté avec grand plaisir et non, je ne vais pas retomber dans des rages de sucre pour autant. Comment je le sais? Parce que c'est moi qui mène, pardi! C'est moi qui décide de ce qui entre dans ma bouche, personne d'autre.

Ma petite bouteille de vin est finie et je n'en ouvre pas d'autre avant lundi. Je ne prévois pas vraiment maigrir cette semaine. Je ne peux pas réalistement me priver chaque semaine suffisamment pour perdre beaucoup de poids comme je l'ai fait la semaine passée. Je maigris en paliers. Cette semaine, je consolide.

mardi 12 mars 2013

L'aliment miracle

Ne me dites pas qu'il n'existe pas et que je me fais des illusions. Non seulement il existe mais j'en ai fait l'élément principal de mon souper. Un très délicieux souper, satisfaisant, nourrissant et soutenant. Plein de vitamines. Le total des calories de ce souper est pourtant dans les 400 calories (avant le vin, ben oui, je me suis ouvert une petite bouteille de vin!). Alors je vous détaille le tout avec l'aide de Fitness Pal:

Une tasse de brocoli 30 calories
Un quart de patates sucrée 33 calories
Une échalotte française (que c'est donc bon et que ça a donc du goût!) 60 calories
Je fais revenir le tout amoureusement dans de l'huile de coco biologique 1 c. à table 120 calories
Et puis la sauce marinara du Costco "White Linen", j'en ai essayé des sauces toutes faites et celle-là est de loin la meilleure et elle goûte le frais 1 tasse 140 calories

pour un total de 383 calories.

C'est bien mais il manque quelque chose pour que ce soit un vrai festin, vous ne trouvez pas? Mais oui, il manque des pâtes mes amis! Comment ajouter cet aliment si réconfortant sans dépasser mon budget calorique de femme en perte de poids?

Heureusement, j'ai la réponse, tadam!

Il s'agit d'ouvrir des "nouilles" japonaises de style shiritaki, faites à base de farine de konjac, des nouilles jolies, un peu croustillantes, bonnes pour la santé, pleines de fibres, qui contiennent du calcium et du fer et qui, pour 160 grammes (c'est beaucoup 160 grammes!) n'ajoutent que 10 calories au repas. Oui, mesdames et messieurs, dix calories pour cette bonne nutrition que les Japonais dégustent depuis des milliers d'années, pas pour maigrir, non, parce qu'ils aiment ça! Et moi aussi, j'aime beaucoup ça. Pas cher en plus, deux dollars pour un paquet de 250 grammes qui se conserve plusieurs mois au frigo.

Non, je ne suis pas payée pour faire cette publicité!

lundi 11 mars 2013

Coup de théâtre!

J'ai perdu 4 livres dans ma semaine! J'en suis à 4.4 livres de mon poids santé et à 12.4 livres du poids que je veux atteindre. Je me regarde dans la glace. Me semble que j'en ai encore à perdre. Mais bien sûr que j'en ai encore à perdre, 12.4 livres. C'est magnifique de savoir que je vais y arriver.  Hier j'ai mis des jeans grandeur dix ans que j'avais achetés en me disant que je rentrerais dedans un jour. Ce jour est arrivé.

dimanche 10 mars 2013

Suite du message de ce matin

Fier d'avoir travaillé donc, de faire partie de l'équipe.

Ce que je ne trouve pas approprié de la part de ma fille, ce sont ses humeurs et ses sautes d'humeur. Me semble que ce n'est pas un comportement maternel adéquat. Pas juste maternel, bazouelle, elle me tombe royalement sur les nerfs quand elle se met à soupirer et à lever les yeux au ciel dès que la moindre chose ne fait pas son affaire. Elle nous rend tous dingues. Tous? Pas vrai. Pas son petit, ça a l'air. Il s'est adapté et je soupçonne qu'elle soit plus gentille avec lui quand je ne suis pas là. Elle sait que ses bouderies m'énervent et possiblement qu'elle joue là-dessus. Pas certaine.

L'important c'est que l'enfant, notre plus jeune, l'avenir et l'espoir de notre famille, aille bien. Ça me fait chaud au coeur de le voir si beau, confiant et en santé.

Petit-fils et sa mère

C'est un petit mulâtre qui porte les cheveux très courts comme son père. Petit, non,très grand et costaud plutôt. On lui donne toujours plus que ses trois ans, bientôt quatre. Il parle très bien, s'intéresse à tout et a une sensibilité extraordinaire qui fait que, de turbulent et plein de vie, il devienne soudainement d'une sagesse et d'une tranquillité exemplaires en jetant un seul coup d'oeil à sa mère au caractère explosif. Il sait quand se faire oublier. Il faut dire qu'elle peut également être tellement chaleureuse sa jeune mère, démonstrative et fière de lui. C'est une extravertie, qui pleure facilement, parle fort, déprime, rit ensuite, parle et texte tout le temps sur son cell. Elle ne fréquente ni bibliothèques. ni musées, ni théâtres et même pas de cinémas non plus! Et pourtant, croiriez-vous qu'elle a passé son enfance dans ces endroits culturels qui me sont chers? Aucune trace de cette éducation, on dirait.

Elle vient faire son lavage ici, entre en coup de vent, est pressée, toujours pressée. Et lui, il suit. Il l'aime a la folie, sa mère et c'est réciproque. Il aide. Pour vrai. Moi, à cet âge-là, je laissais mes enfants "aider" pour leur développement et leur estime de soi, mais tout aurait été plus vite et mieux fait s'ils n'avaient pas été là. Ma fille, elle, n'a pas lu de livres sur l'éducation, alors le petit aide pour vrai et si c'est mal fait, elle le lui fait refaire. Ils font un travail d'équipe. Quand elle a eu des punaises de lit, j'étais allée aider au ménage, on avait travaillé toute une journée, le petit aussi! Il n'est pas allé jouer une minute, il ne l'a d'ailleurs pas demandé, ma fille lui donnait des tâches, il les faisait et pas une seconde elle n'a pensé que ce n'était pas la chose à faire. J'étais surprise. Je me suis mêlée de mes affaires. Le soir, on est tous allés au restaurant. Il était bien fier,    (suite plus tard)

samedi 9 mars 2013

Écartelée

C'est comme ça que je me sens. Écartelée entre ma mère et mes enfants qui ont tous plus de problèmes les uns que les autres. Je me protège du mieux que je peux pour ne pas craquer. Ainsi, une amie m'invite au restaurant avec ses filles. Elle a de graves problèmes avec une de ses filles. Je n'ai pas envie de voir ça ce soir. Ça ne va pas me détendre. Il faut me refaire de l'énergie. Je vois maman demain. Petit-fils est passé ici avec sa mère qui avait bien envie de le laisser ici, c'était assez évident, et de sortir. Sa stratégie? Laisser le petit demander s'il peut rester chez moi. Chantage émotif. Lâche. Et elle venait de faire une autre crise à ma plus jeune qui n'allait pas coucher chez elle. Coucher chez elle égalait probablement garder le petit neveu. Des fois celle-là (la mère du petit), on dirait que c'est une bonne fessée qui lui manque tellement elle peut être exécrable. Non, je ne les ai pas élevées comme ça et je suis contre tout châtiment corporel mais misère... ce qu'elle peut être chiante celle-là.

Elle a également tout plein de belles qualités mais je n'ai pas envie d'y penser en ce moment. J'ose espérer qu'une fois seule avec son enfant, elle ne lui fasse pas payer ses déboires et qu'elle change d'humeur.

vendredi 8 mars 2013

Spermatozoïdes

Petit-fils a trois ans. Je vais lui chercher plein de livres à la bibliothèque en même temps que je prends des livres pour mon bénévolat. Des livres de son âge. Et je prends entre autres, un joli livre sur les bébés. En première page, on voit dessiné un gros bébé qui nage dans le ventre de sa maman. Un livre coloré, attrayant et fait pour le préscolaire.

Je lui raconte le livre comme tous les autres. Une jolie histoire stylisée. Il y a bien une page avec une course de spermatozoïdes, qui sont représentés comme de joyeux gaillards turbulents. Plutôt drôle et amusant. Le mot spermatozoïde fait rire petit-fils, "un drôle de mot, grand-maman". Je le lui fais répéter jusqu'à ce qu'il arrive à le dire. Il est bien fier de lui et le répète en rigolant.

Ce charmant événement a failli faire un drame. N'a pas failli, a causé réellement un drame. Une chicane carabinée et sans fin entre l'ex de ma fille et ma fille. Selon l'interprétation du papa du bambin, j'ai fait l'éducation sexuelle de petit-fils, je lui ai tout dit, ce n'est pas de son âge, j'ai volé au père ce moment précieux quand l'enfant plus grand aurait besoin de lui pour lui expliquer les mystères de la vie. Je les ai étalés au grand jour les mystères. Là, le petit sait tout sur la pénétration, le sperme et tout et tout et tout... c'est dégoûtant, inapproprié et je suis une sorcière.

La sorcière, j'ai inventé. Mais ce qui résulte de la lecture d'un livre bien innocent (à mes yeux) est une chicane parentale majeure. Et j'en serais la cause! Wow!

Bon, les parents ne s'entendent pas trop. Ils sont séparés depuis deux ans, le père habite chez sa mère et il s'accroche encore à ma fille et lui fait des crises de jalousie. Mais quand même...

J'ai dit à ma fille que j'appellerais le père. Elle a dit non.

Finalement, je l'ai appelé quand même. Je lui ai décrit le livre et assuré que c'était bien un livre stylisé pour jeune enfant et que ce n'est pas parce que le petit a appris le mot spermatozoïde qu'il sait maintenant tout sur la sexualité. Il sait que les bébés viennent du ventre de la maman et que la maman nourrit le bébé avec son lait mais ses connaissances s'arrêtent pas mal là. Je ne veux d'aucune façon prendre la place des parents.

Mais le problème est plus profond. Il résulte de cette relation malsaine entre les deux parents. Combien de fois ai-je vu ma fille pleurer à cause d'une chicane avec le père. Il la harcèle sur son cellulaire, veut toujours savoir ce qu'elle fait, avec qui elle est. Comme il est le père de l'enfant et qu'il s'en occupe la moitié du temps, impossible pour ma fille de couper tout contact. Pas simple du tout.

jeudi 7 mars 2013

Bénévolat

Hier, je me présente à mon bénévolat le même jour et à la même heure que d'habitude : 14h45. Ça prend du temps avant que la porte ne s'ouvre et la maman a l'air bien surprise de me voir là. C'est la relâche scolaire et elle avait pensé que je ne viendrais pas. J'avais pourtant bien dit "À la semaine prochaine!" quand j'ai quitté le mercredi précédent.

Elle me laisse entrer en s'excusant du désordre et en ramassant en vitesse. J'enlève mes chaussures. Tous les souliers sont dans l'entrée dans cette maison et les habitants s'y promènent pieds nus. C'est une bonne idée je trouve. Dans le salon, petit garçon est en train de jouer avec des legos, il fait des constructions intéressantes et il est ... en pyjama. Sa mère aussi d'ailleurs. Je vois toujours cet enfant en pyjama de toutes façons car les autres mercredis aussi, il met son pyj en arrivant de l'école.

J'apprendrai qu'il était pourtant allé avec maman faire une belle sortie ... au Mcdonald. Pas une grosse marche, ils habitent tout à côté. Je le regarde. Il grossit un peu plus à chaque fois que je le vois.  Immense visage, les yeux deviennent bridés tellement la face est pleine, triple menton et bedaine proéminente. Il a neuf ans.

Et je ne peux rien faire là-dessus. Ce n'est pas mon mandat. Je suis là pour lui faire aimer la lecture, je suis là parce qu'il a des problèmes d'apprentissage.

Je me demande cependant si je ne devrais pas aborder le sujet. Parce que ça commence à s'appeler refus d'aide à un enfant en danger.

Il est aimé (très), propre, sa mère est charmante et de bonne volonté, son père, je l'ai rarement vu, mais c'est un gros travaillant. La mère aussi. Elle travaille dans une garderie 4 jours par semaine, sans parler le français et en baragouinant l'anglais. Attention aux garderies, parents! Vous êtes responsables de vous assurer de la qualité. Une très grosse responsabilité que le gouvernement remet ainsi aux parents. Comment s'assurer de la qualité d'une garderie alors que tu es absent et au travail pendant que ton enfant se fait garder. Les enfants confiés à cette éducatrice vont recevoir de bons soins affectifs, elle est certainement gentille et affectueuse, mais ils vont apprendre à parler quelle langue au juste? Si c'est le bengali, ça va, c'est la langue maternelle de la dame, mais sinon, un genre de franglais bâtard?

C'est la troisième année que je vais dans cette famille. Je les aime beaucoup. Ce sera la dernière cependant. Et je me demande si je fais une différence. Il aime les livres, oui, certainement, ça c'est un succès. Et je m'ouvre à la littérature jeunesse scientifique, parce que c'est son sujet préféré. Brillant, le petit gars. Il sait à peine lire (dyslexique selon moi) mais il apprend tout très rapidement, comprend vite, a une mémoire phénoménale et puis est plein d'idées, de vie, de spontanéité. Un petit garçon attachant.

mercredi 6 mars 2013

Se sentir bien

C'est fou ce qu'une bonne nuit de sommeil dans son propre lit peut requinquer la madame! La vie est belle aujourd'hui, je suis prête à tout et je m'en vais chez l'entraîneur en plus. Il est maintenant mon ami depuis le temps qu'on se voit et ça me fera du bien non seulement de suer en sa compagnie mais également de lui parler de ma vie qu'il connaît si bien. Je connais bien la sienne également et j'ai sa vision masculine de la vie de conjoint et de père. C'est super intéressant. J'apprécie davantage toutes ces facettes de ma vie depuis que j'en ai été privée.

Vie, vie, vie, vie quatre fois dans mon court texte! Je laisse comme ça et j'en rajoute parce que je me sens en vie et que ma vie n'est pas finie! (ni la vie de ma mère d'ailleurs!).

mardi 5 mars 2013

Culpabilité

Quatre nuits à coucher chez ma mère, cinq jours à vivre là tout en faisant des escapades d'après-midi bienvenues chez moi certains jours (dont aujourd'hui, merci, merci!) et je suis déjà épuisée.  De voir ma mère vieillir me fait vieillir aussi. Et cette télé assourdissante (sourde maman) en musique de fond. Hier soir, c'était trop, je lui ai demandé si c'était possible de la baisser (gentiment, je suis encore gentille mais ma patience s'en va), elle a dit oui et s'est collée sur le téléviseur pour essayer de comprendre ce qui s'y disait. Elle refuse de mettre ses appareils auditifs et je ne comprends pas trop pourquoi, dès que j'en parle, la tension devient palpable. Alors, elle était donc tout près de la télé sur une chaise droite et moi dans le beau divan et la culpabilité de la mauvaise fille s'est mise de la partie. À ce moment-là, les émotions étaient bien mélangées. Coupable, oui, mais passive agressive également et puis il y avait Réal Bossé qui étranglait sa mère au même moment dans l'émission 19-2. Je me suis levée et j'ai monté le son (la manette ne marche plus), elle s'est assise de nouveau à mes côtés. J'avais viscéralement envie d'être ailleurs. Culpabilité. Encore.

lundi 4 mars 2013

Le poids

Plus tellement essentiel cette histoire de perte de poids depuis que mon univers est chamboulé avec la maladie de ma mère.

Je suis bel et bien dans un plateau. Je pèse encore et toujours depuis quelques semaines maintenant, 166 livres. Ça ne bouge pas du tout.

Et je me suis rappelé qu'il y a 5 ans, du temps de Monsieur Relation, j'avais réussi à atteindre ce poids-là, et peut-être même 164 une seule journée mais je n'avais jamais réussi à descendre plus bas, quels que soient mes efforts. Et puis le poids avait regrimpé. Faut pas refaire les mêmes patterns, non.

Mettons que la perte de poids n'est plus l'élément principal de ma vie mais ce n'est certainement pas une raison pour reprendre du poids. Je ne vais pas alourdir ma vie qui n'est pas si facile déjà.

Pas de plan déterminé. Il n'y a même pas de pèse-personne chez maman alors l'habitude de me peser tous les jours est tombée d'elle-même. Je continue à faire de l'exercice comme je peux. Du yoga à la maison et de la marche rapide quand je peux aussi.

Avec le temps, ma mère devrait récupérer et je retrouverai du temps libre. Hier, je suis allée faire provision de fruits et légumes pour chez elle. Pas une grosse mangeuse de légumes ma mère. J'ai fait une grosse salade (ma plus jeune est venue souper avec nous) et ma mère et ma fille ont mis du jambon dedans et moi des légumineuses. Tout le monde était content.

Message en passant

Je passe chez moi entre deux présences auprès de ma mère. Elle va mieux dernièrement et ça a un rapport direct avec mon initiative de couper des médicaments. Les pas essentiels, ceux qui contrôlent la douleur et que je soupçonnais de la rendre zombi et impotente. Je ne voyais plus de lumière dans ses yeux. Cette nouvelle femme absente, je ne la connaissais pas.

Depuis hier matin, avec les gros médocs contenant de la codéine coupés, elle semble mieux cognitivement. On peut de nouveau avoir des conversations, pas facilement car elle est presque sourde, mais la communication est rétablie.

Alors je couche là-bas, ma plus jeune va me remplacer mercredi soir car j'ai un cours sur les vins avec ma-fille-qui-a-un-enfant. On ne va pas manquer ça. youppi! La vie continue et elle peut être belle, c'est ce que je me répète. On va faire du mieux qu'on peut avec maman. Ne pas tout prendre à ma charge non plus. Déléguer. Ne pas m'épuiser. Bref, suivre tous les conseils d'usage que je donnerais à une personne dans ma nouvelle situation d'aide-soignante.

Et conserver le plus possible l'autonomie de ma mère, le plus longtemps. Dès qu'on pourra se retirer, on se retirera, dès que sa sécurité ne sera plus compromise. Agir selon ses souhaits, être à l'écoute.

Elle a des fils, ma mère, mais ils travaillent. Je ne suis pas seule là-dedans cependant. Faut partager. Je ne m'entends pas bien du tout avec un de mes frères mais je l'ai appelé pour lui parler de maman. Il n'a pas la même vision que moi de la situation. Il m'énerve encore. Laisser passer. Respirer. Un jour à la fois.

Non, Nanou la Terre, elle est revenue de Floride ma mère et je peux aller chez elle en autobus. Ma fille-qui-a-un-enfant a mon auto. Elle en a besoin pour son travail.

vendredi 1 mars 2013

Mère malade

Ne peut pas rester seule. Je pars chez elle avec valise. Ne sais pas pour combien de temps. Pas d'ordi là-bas.

Les bons pères de famille

Ma plus vieille travaille dans un salon de massage. Érotique le salon. Ouvert 24 heures. J'en apprends beaucoup sur la vie, sur les hommes, sur l'inquiétude, sur se calmer le pompom aussi et évidemment sur ne pas porter de jugements, pas porter de jugements pas porter de jugements. J'en porte pourtant. J'ai des accès de mépris. Pas envers les filles qui travaillent là. Non, évidemment. Des filles très jeunes. Ma fille qui va avoir 24 ans est déjà vieille pour le métier. Les clients veulent des 18 ans. Aux gros seins et au petit corps. Bon, mais qui sont-ils donc ces clients? Et ouvert 24 heures, il doit bien y avoir des heures creuses, non? Et ça doit marcher plus fort la fin de semaine?

Mais non, la mère, j'avais tout faux. Les heures fastes sont la semaine, avant le travail et après. De cinq à sept, les soirs de semaine, les filles ne fournissent pas et il faut appeler du renfort. Facile de dire à madame qu'on a eu un client et qu'on va rentrer un peu plus tard. Ni vu ni connu. Et ceux qui y vont... avant d'aller travailler, le matin, hein, vraiment? Oui, mom, il y en a plein à cette heure-là. À l'heure du dîner aussi. Et des très vieux là, des très vieux bedonnants qui viennent se faire faire des hand-jobs par des jeunesses au corps parfait qui pourraient être leur petite-fille. Le coeur me lève. Va falloir que je pratique beaucoup le "ne pas porter de jugements".