jeudi 31 mars 2011

Bilan lecture du mois de mars

J'ai lu six livres ce mois-ci, la plupart en Floride cependant. Là, je lis peu. Beaucoup en fait mais pas trop de livres. Et mon défi, c'est de lire des LIVRES, pas des revues, pas des journaux, pas des critiques de spectacles, pas des blogues, non, des livres. J'en ai trois sur ma table de chevet. Deux sur les États-Unis, histoire et géographie, que je lis avec ma fille. Comme on est rarement disponibles en même temps, cette lecture va très lentement. Et puis un polar que j'aime mais que j'ouvre rarement. Je ne me comprends pas moi-même. Pas si compliqué pourtant. Je lis tout et n'importe quoi pour ne pas m'y plonger. J'ai même acheté une revue qui parle.... de ménage de printemps! Je pense que je suis déprimée. Je sais que je suis déprimée. Mais y-a-t-il quelque chose de plus plate à écrire? Pas dépressive là, juste déprimée. Et je sais pourquoi en plus. Je m'y attaque. La lecture ne fait pas trop partie de cette attaque. Mais pourquoi pas après tout? Alors, là, ce soir, chères amies et chers amis, je lis. Voilà. Activité prescrite. J'offre l'Histoire des États-Unis à chère fille et si elle refuse, ce sera mon Fred Vargas que je terminerai. Ça me fera sept livres en un mois. Un succès. Il en faut. Bon pour le moral.

lundi 28 mars 2011

Mauvaise journée

Elle n'est pas finie, je sais. Faut être positive, je sais. Voir le bon côté, je sais aussi. Mais je n'ai envie que de chiâler, de m'enfoncer, de crier, de pleurer. Je ne le fais pas tout à fait. Mais mon blogue m'appartient et ici, je rage. Et je n'écrirai même pas pourquoi. J'aurai un beau sourire quand la visite attendue pour quatre heures arrivera. Parfois, il est plus intelligent de faire la belle que la gueule.

samedi 26 mars 2011

Un autre billet pour parler de mes enfants

Éléonore a raison. Je ne parle que de mes enfants et je m'en fais bien trop pour mes enfants. Pour rien ou presque. Hier, Fille Aînée est venue à la maison donner son cours de maths et faire son lavage. De bonne humeur, elle a soupé avec nous. On en a parlé de sa crise de paranoïa. La maladie mentale, il faut en parler, ne pas balayer ça sous le tapis. Là, elle veut contacter une de mes amies que je ne vois plus parce qu'elle était virée super-religieuse tout d'un coup. M'énervait. Dans ce temps-là, Fille Aînée était en centre d'accueil et elle la visitait pour lui parler de religion. Fille avait fini par refuser ses visites. Et là, elle a envie de la voir pour parler de ... religion. Son changement de vie est difficile et elle aurait besoin d'un appui spirituel, me dit-elle. Je n'avais plus les coordonnées de l'amie en question mais on a cherché pour la retrouver. En vain pour l'instant.

Petit-fils va en garderie depuis une semaine. Petite garderie de quarante enfants. Neuve, beaux locaux, dames musulmanes qui parlent un français impeccable, appliquent un programme éducatif soigné et s'occupent très bien de Petit-fils qui ne pleurait déjà plus après trois jours de fréquentation. Les jeunes parents sont enchantés. Elles portent le voile, ai-je demandé? Oui, pourquoi tu demandes ça, c'est important? a répondu Vingt ans.

Ben non, c'est pas important, l'important, c'est qu'elles s'occupent bien de Petit-fils et qu'il soit heureux.

Seize ans est bien meilleure en mathématiques avec sa soeur aînée qu'avec moi. Un conseil à toutes les mamans d'enfants ayant un retard de développement ou des difficultés académiques. Soyez la maman de votre enfant, pas son professeur. Lui enseigner est la meilleure façon de bousiller la relation parent-enfant, qui devrait être chaleureuse et nurturante(voir note). L'enfant a besoin de savoir qu'il est important inconditionnellement pour quelqu'un de significatif, pas parce qu'il sait bien parler ou réciter ses tables d'addition ou lire à la perfection, non, juste parce qu'il est lui ou elle. Être aimé jusqu'à la moëlle, voilà ce dont un enfant qui a des problèmes d'apprentissages a besoin de ses parents.

Fils, je n'en parle jamais. Il habite dans une autre ville, a une blonde musulmane qu'il adore et qu'il va bien être obligé de marier s'il veut être présenté à ses parents. Sa situation incognito dure depuis trois ou quatre ans. Bonne job. Semble heureux, c'est ce qu'il dit. Je le crois. La plupart du temps.

Et moi là-dedans? Je m'en vais acheter ma première oeuvre d'art. Ça fait trois fois que je visite la galerie. Aujourd'hui, j'achète!

Je pense à me trouver un chum. Réinscrite à réseaucontact, membre non-payant. Pour voir. J'ai vu. Hommes visiblement bedonnants qui se décrivent comme "de très belle apparence", ont soixante-cinq ans et recherchent des femmes "minces et de très belle apparence" âgées entre trente et cinquante ans.

Moi aussi, je vais me faire une annonce comme ça "cherche jeune homme entre trente et cinquante ans". En attendant, j'ai annulé ma fiche.

Note: nurturante est une erreur, c'est un mot anglais. Veut dire "providing physical and emotional care and nourishment". Je ne trouve pas tout à fait l'équivalent dans un seul mot français. On pourrait traduire par maternante, mais ça ne ferait pas aussi bien la job.

vendredi 25 mars 2011

Maladie mentale

Fille aînée est retombée. Tout allait trop bien, je me méfiais déjà. Plus de médicaments depuis un an maintenant. Un retour aux études pour finir son secondaire. Et une petite job légitime, honnête. On lui a parlé d'un stage en plus. Elle est devenue vraiment survoltée, excitée, hyper. Et là, un message courriel complètement éclaté, en perte de contact avec la réalité, paranoïa. Ne  sait pas si elle viendra ce soir pour les cours de Seize ans (elles font des maths ensemble depuis quelques semaines), trop dangereux, "ils" pourraient la voir. Écriture saccadée, décousue, avec des fautes à chaque mot et sans ponctuation, alors qu'elle écrit très bien normalement. Je lui téléphone, je lui écris, pas de réponse.

Il faut que je sorte, je me sens envahie à mon tour. Il ne faut pas.

jeudi 24 mars 2011

Enidan

Mais qu'est-ce que vous attendez pour laisser des commentaires chez Enidan? Elle est prof de première année et adore ça, mère de quatre enfants et adore ça, a un mari qu'elle a rencontré d'une façon archi-romantique et elle adore ça, est une as des technologies et adore ça, a de nombreux animaux  et adore ça, veut vendre sa maison mais n'adore pas ça, habite le lac Saint-Jean et adore ça mais pas le froid par contre, elle est une grande lectrice et adore ça, fait du camping tout l'été et adore ça. Mais là, elle n'adore pas que personne ou presque ne lui laisse de commentaires, alors, laissez-lui un mot, pour l'amour!

mercredi 23 mars 2011

Photocopies

Photocopies. Pour ma mère. Des trucs sur les appareils auditifs. Je persiste. Elle en fera ce qu'elle voudra mais elle sera informée. À moins qu'elle ne les foute à la récupération sitôt que j'aurai tourné les talons. Elle a le droit. Photocopies pour ma tante de 86 ans. Mon cours sur la mémoire. Les exercices, elle est intéressée. Elle aussi en fera bien ce qu'elle voudra. Je sème. Libre à elles de cueillir. Ou pas. Je lis l'Histoire des États-Unis avec Seize ans. Sa dyslexie lui rendrait cet ouvrage bien trop complexe. Je lis et je traduis en termes plus simples quand c'est nécessaire. Et j'apprends beaucoup moi aussi. Nous apprenons ensemble, c'est le plus beau. Et mon livre de détective, simple et efficace, me plaît bien aussi. Bien de la misère avec la discipline alimentaire par contre. Débandade hier. Pas grave. Je reprends aujourd'hui. Me fustiger ne serait d'aucune utilité. Traiter les gens et soi-même avec bonté, ce n'est jamais perdu. Je deviens meilleure en vieillissant, n'est-ce-pas merveilleux?

Je veux acheter le Ipad2 à ma mère pour ses 85 ans. C'est une bonne idée? Je vous demande votre opinion, mais vous savez bien que je ferai à ma tête!

Je fais toujours mon bénévolat de lecture. Comme le petit est en grande difficulté, j'ai bien envie de tenter de lui apprendre à lire. Sage, j'en ai parlé à ma chef-bénévole, ce n'est pas interdit en soi, me dit-elle, mais elle ne le conseille pas. Tout en me disant ça, elle m'a remis et des livres et une méthode de lecture qui conviennent à un enfant dyslexique (je soupçonne qu'il ne le soit). Double-message? En fait, je fais bien ce que je veux, avec l'accord de ses parents, bien sûr. Quelques exercices avec les syllabes ce soir, on verra bien. Mais pour le reste, je continue à lui faire moi-même la lecture, il adore et c'est bien important d'instiller l'amour des livres. C'est notre mandat.

mardi 22 mars 2011

Déménager ou rester là

Vingt ans a une amie d'enfance de son âge que nous aimons tous beaucoup. Une fille attachante, travaillante, débrouillarde qui est maintenant à l'université. Appelons-la Ambi (diminutif d'ambivalente). Ambi vit chez maman. Maman est divorcée depuis peu d'avec papa. Papa est parti avec sa cousine ce qui a pris tout le monde par surprise. Maman est déménagée dans plus petit avec Ambi. Entretemps, le fils aîné a décidé de revenir à la maison et Ambi partage maintenant la chambre de sa mère. Inconfortable? Absolument. En plus, Maman ne veut pas du tout qu'Ambi voit son père et sa nouvelle compagne (la cousine, rappelons-le). Alors, Ambi doit mentir pour y aller, ce qu'elle fait avec brio. Excepté une fois où elle a manqué son coup. Sa mère ne lui prête plus l'auto depuis ce jour, de peur qu'elle ne retourne voir le papa. Évidemment, Ambi y va quand même. La belle-mère (la cousine) n'aime pas les visites d'Ambi et fait tout pour lui être désagréable. La dernière fois qu'Ambi a couché là (en faisant croire à sa mère qu'elle couchait chez Vingt ans), son père lui a même demandé de partir au milieu de la nuit parce qu'il y avait une grosse chicane avec sa nouvelle conjointe (la cousine).

Ambi dépérit. Elle est très travaillante, nous l'avons dit. En plus de ses cours universitaires, elle travaille à temps plein comme conseillère en cosmétiques au Jean Coutu. Comme elle ne paie ni le loyer ni la nourriture, elle a économisé un beau magot. Elle pourrait facilement se louer quelque chose et avoir la paix. Surtout que Vingt ans, qui l'aime beaucoup, parle constamment de son cas et des misères que ses parents lui font vivre.

Et bien, Ambi, qui vit en pleine ville comme nous et étudie et travaille  à deux pas de chez elle, a choisi tout autre chose. Elle continue d'habiter chez maman et s'est acheté un char neuf et cher, comptant. Plus aucune économie maintenant. Je la trouvais pourtant intelligente. Bon, elle l'est, mais l'emprise de certains parents est absolument totale. Faut de l'aide pour s'en sortir. Et de la volonté aussi. Je ne comprends pas. Vingt ans non plus. Pas seulement la faute des parents. Cette jeune fille est majeure, ce n'est plus un bébé.

lundi 21 mars 2011

Poids

Ce matin: 167.4 livres
Poids de départ le 12 mars: 170.4
Perte: 3 livres en neuf jours

Degré de satisfaction: élevé!

Ce qui a le plus aidé: Tout écrire. Me tenir très occupée le soir. Calculer. Ainsi, le jour où on fêtait l'anniversaire de ma mère dans un grand restaurant, j'ai décidé de ne me priver de rien du tout pour le repas de fête, apéritif, vin, digestif et dessert compris. Mais ce repas a été le seul de ma  journée. En fait, comme c'est le total des calories qui compte, je pourrais faire ce choix tous les jours de manger un très excellent repas qui ne devrait tout de même pas dépasser 1300 ou 1400 calories et je maigrirais quand même. J'y songe d'ailleurs. Réinvestir l'argent de mon voyage dans de merveilleux restaurants et y manger mon repas quotidien et maigrir en même temps. Le rêve. Pas impossible pourtant.

Mais je n'en suis pas là encore. Trois repas par jour. Un café au lait 1% le matin, beaucoup de fruits (3) et légumes (illimité, mais toujours plus de quatre ou cinq) chaque jour et variés. Une soupe ou salade avec le souper.

Le poisson a été mon point faible, un seul repas d'omble de l'Arctique (délicieux ce poisson-là) et un autre de pétoncles et ce fût tout pendant les neuf jours. À corriger. Il y a d'excellentes recettes de poisson et j'ai l'intention d'essayer celles du blogue de Mijo cette semaine.

Exercice? Très bien. Tous les jours. En cas de faim, je vais au gym au lieu de traîner près du frigo. Pas trop plein le frigo, ça évite bien des tentations.

Bref, une bonne semaine. Je continue.

samedi 19 mars 2011

Culture et larmes

J'écoutais "L'après-midi porte conseil" hier après-midi (voir le lien dans ma colonne twitter à droite) et on y parlait de la culture et du stoïcisme des Japonais. Rare en effet qu'on les voie pleurer, pas en public du moins. L'un des panellistes racontait qu'un journaliste, ayant vu un jeune garçon de neuf ans non-accompagné ( il avait perdu toute sa famille) tout au bout d'une longue queue pour avoir accès à de la nourriture, il a eu l'idée d'aller le voir pour le ravitailler tout de suite d'un petit sachet de poisson séché. Le jeune a remercié poliment, le journaliste est reparti, mais il a continué d'observer de loin. Quelle ne fût pas sa surprise de constater que, dès qu'il crût le journaliste disparu, le jeune quitta la file pour aller déposer son petit sac de poisson avec le reste des victuailles, pour reprendre son attente à la fin de la queue. Intrigué, le journaliste alla le voir et l'interroger. "Mais... tu n'as pas faim?" "Oui, bien sûr, mais les autres aussi ont faim".

Si un enfant de neuf ans peut déjà avoir des principes de partage et de contrôle de soi si élevés, on peut imaginer les principes des adultes! La dignité, la douleur cachée, l'aide pour les autres avant soi, l'organisation minutieuse. Dans cette émission d'hier, les Japonais n'étaient rien de moins que des saints.

On y a même raconté qu'un camion plein d'argent avait déversé son contenu dans la rue et que l'argent était resté là, pendant des jours, sans qu'un seul citoyen y touche! Kim Thuy a fait remarquer que cette sagesse asiatique n'était pas partagée par les Vietnamiens et que les dollars se seraient envolés rapidement si l'incident était arrivé au Vietnam. Je vous invite à écouter cette très intéressante émission.

vendredi 18 mars 2011

Quatorzième livre du défi

Les mots pour le dire, de Marie Cardinal, Éditions Grasset et Fasquelle, 1975, 343 pages

Une femme qui souffre de maladie mentale raconte son cheminement en thérapie. Son enfance, sa mère qu'elle aime et dont elle voudrait être aimée, l'Algérie, la France. Bien écrit. Ce livre a gagné un prix. Je l'ai pourtant trouvé pénible à lire. Ce ne sera peut-être pas votre cas. Une oeuvre très intime, sensible et sincère.

Threshold

On sort beaucoup ces temps-ci, Seize ans et moi et ça fait du bien. Hier, Treshold au MAI (Montréal arts interculturels). Petite salle intime, on était en avant. Danse ou spectacle, j'adore être au premier rang si je peux et nous y sommes arrivés hier et aussi samedi, au théâtre pour voir "The dragonfly of Chicoutimi". De la danse japonaise, Treshold, c'est une danseuse japonaise et un grand maître d'arts martiaux et un DJ fantastique qui joue d'instruments exotiques. La danseuse nue dans sa bulle et des combats impressionnants entre notre petite danseuse Tomomi Morimoto et son acolyte Wushu Rénald Meunier-Daure, grand et gros qui se bat avec elle si menue. Sabres et bâtons et vitesse et puissance. On en a eu plein la vue. C'est la partie du spectacle que j'ai préférée. Court le spectacle. Entrés dans la salle à 20 heures, nous étions à la rue à 21 heures. Allez voir Komodo et Rénald et le magnifique musicien Komodo. David Alexandre Chabot aux éclairages réussis et à la direction technique. Mais dépêchez-vous, il ne reste que deux soirs de représentation.

Mémoire

Je fais un cours sur la mémoire. Fantastique. Dix semaines pour en parler, la conserver, l'améliorer, la pratiquer. Des gens fascinants y sont inscrits avec moi. Cette semaine, on pratique l'attention, comme en yoga. Les connaissances diverses se recoupent, se rejoignent, se complètent. Je progresse beaucoup en musculation. Heureuse. Je lève des barres maintenant. Nouveau. Me semble qu'un homme avec ça et tout serait complet. Ou peut-être pas.

mercredi 16 mars 2011

Faim

J'ai faim. Non, un autre fruit serait de trop et les légumes, je suis saturée. J'ai déjà mangé un jello et bu une tisane. Je tiens bon. "Si c'était facile tout le monde le ferait" (citation tirée du blogue de Une femme en santé, une parole de sa soeur!).

Aujourd'hui

Paperasse pour l'impôt à mettre en ordre, ménage, bénévolat et ce soir, spectacle de danse japonaise en pensant aux habitants de ce magnifique pays qui souffrent. On est tout de même bien chanceux ici, dans notre froidure hivernale en train de devenir un printemps espéré, rêvé, désiré et toujours miraculeux. Peu de catastrophes naturelles (je touche du bois).

Exercice: monter la montagne? Cardio au gym?

Et finir "Les mots pour le dire". Il me reste quelques pages. Quand ça traîne comme ça, c'est que ça ne me passionne pas.

mardi 15 mars 2011

Rire

Yoga hier, entraîneur aujourd'hui et ... autre chose demain. Je me suis remise à l'exercice quotidien, régulier, formateur et je me sens tellement bien. Tellement que je ne me suis pas sentie blessée quand Vingt ans m'a presque raccroché la ligne au nez hier soir. Je l'avais déjà vue le matin même, il faut dire et, comme elle était prisonnière de ma voiture vu que j'allais la reconduire à son collège, je lui avais dit ce que j'avais sur le coeur à propos de son fils chéri qui est mon petit-fils chéri et dont je m'inquiète. J'étais plus ou moins prête à le prendre aujourd'hui, le petit, en fait, ce que j'avais offert, c'était d'aller chercher le père pour les emmener tous les deux à l'heure du conte à la bibliothèque. Et là, hier soir, je me disais qu'il avait bien besoin d'une pause, le pauvre papa-plein-temps, peut-être bien que je pourrais le garder Petit-fils à coucher et le lui ramener à midi le lendemain, histoire de permettre au papa de récupérer un peu, je le sais grand dormeur, ce jeune homme. J'ai peur qu'il ne craque. Et puis, cet affreux appartement dans un sous-sol où petit-fils vit, encore diminué d'espace, parce que le papa incapable de payer le loyer a maintenant un coloc. Mais ma fille a soupiré et laissé entendre clairement que je la (les?) dérangeais, elle était chez le papa pour voir son fils, elle le voit beaucoup le papa, bon, ça ne me regarde pas. Rien ne me regarde. Alors, pourquoi est-ce que je m'inquiète comme ça? Inutile et contre-productif. Attendre qu'on me demande de l'aide. Ça viendra. Ou mon avis. Moins sûr. Et rire. La vie est plus belle quand on la rit.

lundi 14 mars 2011

Rien à dire

Je n'ai pas vraiment de billet à écrire mais je veux quitter le sujet du poids. Je le vis, cessons d'en parler. Je le vis bien d'ailleurs et le fait d'avoir étalé publiquement mon gabarit a comme gelé mon besoin de sucré. Car, c'est bien ça mon problème, ce désir de sucreries diverses qui me prend et auquel j'ai peine à résister. Et bien, là, je résiste. Ça fait deux jours, me direz-vous. Exact, mais je suis bien partie et c'est assez gratifiant avec mon verre de vin et le droit de manger de tout en petite quantité, pour que je dure longtemps, assez longtemps pour le perdre ce fameux dix livres (4.5 kilos, Mijo) au moins!

J'avais changé de billet pour ne plus parler de poids et pourtant, je ne parle que de ça encore!

Je ne peux pas trop parler de mes lectures, étant donné que je n'ai pas ouvert un livre depuis mon retour de Floride, mais je m'y remets ce soir.

Et ma fille et son bébé, je ne veux pas en parler. Je prends une pause.

Rien à dire, donc, rien.

samedi 12 mars 2011

Mon poids

J'ai décidé de l'écrire dans mon blogue. Après tout, il est d'abord et avant tout pour moi ce blogue. C'est pratique de savoir où j'en suis. N'empêche, me semble que j'écris quelque chose de vachement intime, que je me révèle dangereusement. Alors tadam, je mesure 5 pieds sept pouces et ce matin je pesais 170.4 livres. Je me suis acheté un bon pèse-personne au Costco, très précis. Mon poids santé, le haut de mon poids santé serait de 159 livres. J'ai donc onze livres à perdre pour l'atteindre. Depuis des années que j'ai un dix livres de trop et c'est très très stable. Au pire, je prends. Au mieux, je reste fixe. Mais là, je veux le mieux du mieux. Que ça bouge, même si c'est lentement. On va aller vers le bas.

Ma stratégie:

écrire tout ce que je mange,

inclure sept fruits et légumes ou plus dans ma journée,

musculation avec entraîneur deux fois par semaine (mais ça ne fait pas maigrir)

et cardio vingt à trente minutes par jour (nouvel élément).

Yoga de temps en temps ou souvent.

Manger bien, manger peu.

Si je n'arrive à rien toute seule, j'irai aux Weight Watchers. Mais je crois que je vais arriver à maigrir par moi-même. Je le veux. Je veux mon poids santé. L'atteindre et le garder. Et c'est maintenant que ça se passe.

Manger plus de poisson aussi. Je vais en acheter pour ce soir. Poisson trois fois ou plus par semaine.

jeudi 10 mars 2011

Solutions

Quand on cherche, on trouve. Je garde petit-fils trop longtemps un peu (beaucoup?) à contre-coeur parce que ses parents ne trouvent pas de garderie et que je m'inquiète. Comment ça qu'ils ne trouvent pas de garderie???

Je me suis mise à en chercher une et j'ai en trouvé trois avec de la place immédiatement dans leur secteur. J'ai appelé ma fille. Je mets de la pression. Faut que ça bouge. Ça bougera.

Mon homme

J'haïs ça quand une femme présente son conjoint possessivement comme ça. Je détestais déjà le "ma femme", mais au moins, ça faisait partie de la langue française et des usages, pas d'un choix personnel. J'entends "mon homme" et je le vois en laisse, dévoué, servile, effacé ....


Ou bien, au contraire, je vois un bucheron(le mot est bien écrit, je me suis mise à la nouvelle orthographe), un archétype d'homme hyper-masculin mais fruste un peu. Pas un gros cerveau, un gros pénis, des qualités de réparateur dans la maison, mais pas trop dérangeant par ailleurs. "Mon homme, c'est à moi, j'en fais ce que je veux, c'est mon homme à moi."

Et surtout, surtout, moi, j'en ai un, que ça se sache!

Ça m'énerve et je trouve ça vulgaire.

Apprentissage.

La vie est un apprentissage. Constant. Apprendre à fermer la porte, à ne pas transporter les problèmes des autres avec soi. Voir le positif et se concentrer dessus. Contrôler l'esprit quand il divague. Le yoga est fort pour ce genre d'enseignement. J'y retourne ce midi. Et là, je sors pour prendre mon expresso dans un café en lisant le journal. Bon début de journée à mes lectrices et lecteurs!

mercredi 9 mars 2011

Épuisée

Je me sens vidée, pas en forme. Petit-fils parti, je suis allée à mon bénévolat-lecture. De grands besoins là aussi. Le jeune ne sait pas du tout lire et on est en mars. Et la prof envoie des tonnes de papiers à signer et à vérifier à la mère. Or, elle a bien bien de la misère en français la mère. Ne comprend pas ce dont il s'agit. Là, il fallait nommer trois produits laitiers, et de boulangerie etc. La mère n'avait pas compris. La prof lui écrit cette fois: the answers are wrong, X has to do the homework again. C'est nouveau qu'elle lui écrive en anglais, avant les messages étaient en français. Toujours négatifs. Or, l'anglais n'est pas la langue maternelle de la mère non plus. Elle parle bengali, un peu anglais et un peu français. Pas simple. Elle est très inquiète pour son jeune fils de sept ans qui ne veut plus y aller à cette école maudite où il ne comprend rien. Il a trouvé une solution, tomber malade. Toujours malade, toujours absent, alors il manque l'école et la mère manque le travail. Elle risque de le perdre son travail. Elle travaille en garderie. Elle est charmante et tout à fait sympathique, mais je serais catastrophée que ce soit elle qui apprenne à mon enfant à parler. Misère. Je suis fatiguée. Très fatiguée.

mardi 8 mars 2011

Conversation

Onze heures ce matin. Je venais chercher Petit-fils. J'ai frappé à la fenêtre. La sonnette ne marche pas (depuis... des années!). Le papa est sorti pour attacher dans mon auto l'enfant qui tétait sa suce.

Moi: À quelle heure il fait sa sieste?

Lui, l'air embêté: Euh... ça dépend. Des fois il en fait, des fois pas, ça dépend... c'est rare qu'il en fasse.

Moi: Et le soir, je le couche à quelle heure?

Lui: Quand il est fatigué. Hier, j'ai commencé à sept heures et il s'est endormi passé neuf heures et demi. Je commence de bonne heure sinon, il ne dort pas avant minuit.

Moi: Bon, je vais le coucher à huit heures.

Lui: Il écoute plus les autres que son père. Il est pas mal en révolte là.

Moi: Oui, deux ans, c'est la première adolescence?

Lui: Oui, c'est ça.

Forme

Je suis toujours aussi motivée, davantage en fait depuis le séjour en Floride. Entraîneur ce matin. On pousse. Je collabore davantage, coupe les pauses. Crevée je suis. Bonne fatigue. Je mange bien mais peu. J'ai faim le soir. Accepter d'avoir faim, ce n'est pas la fin du monde! En fait, une grande partie de la population de la planète connaît ça la faim, alors qu'ici, c'est une sensation étrangère et exotique. À apprivoiser!

Je m'en vais chercher Petit-fils, un peu à reculons en fait. Pour rendre service d'ici à ce qu'ils trouvent une garderie. Mauvaise raison, je m'en rends compte. Bon, c'est fait, j'ai dit que j'y allais, on m'attend alors pas question de reculer. Un peu de courage et de détermination. J'en ai en réserve. On va rendre ça bien agréable. Magnifique journée. On va la passer dehors. Et puis on ira à l'heure du conte à la bibliothèque. Tout va bien se passer.

lundi 7 mars 2011

Treizième livre du défi

Le désert de l'amour de François Mauriac, Le livre de poche, Bernard Grasset, 1925, 244 pages

Mauriac a remporté le grand prix du roman de l'académie française pour cette oeuvre. C'est l'histoire de Raymond, un adolescent de bonne famille, qui tombe amoureux de Maria Cross, une femme de mauvaise réputation. On apprend que son père, un généreux docteur toujours prêt à aider son prochain, aime également cette femme. Platoniquement. François Mauriac excelle dans ses descriptions de la vie bourgeoise de l'époque, son époque. C'est dans le tramway que commencera la passion de Raymond pour Maria, de dix ans son aînée. Passion jamais consumée. Quand il la revoit, dix-sept ans plus tard, tout renaît pour lui. Mais elle a maintenant une vie rangée, s'étant mariée à son vieil amant dont la femme est morte.

Est-ce que je recommande? Oui, c'est bien écrit, franchement misogyne par contre, avec des principes moraux tranchés, un livre qui reflète bien l'époque où il a été écrit. J'aime me retrouver dans le passé avec un auteur qui y a vécu. Intéressant et dépaysant.

Douzième livre du défi

Pretend you don't see her de Mary Higgins Clark, Pocket Books, New-York, 1997, 305 pages

Je n'aime pas particulièrement le suspense et les livres de détective. Sauf les Mary Higgins Clark, parce qu'ils sont épurés et suggèrent la violence seulement. La morte du livre ne souffre pas longtemps, elle est tirée proprement, pas de torture, une mort presque naturelle où elle a tout juste le temps de parler à l'agente d'immeubles à qui elle donne un mandat clair. Celle-ci tiendra à le respecter, ce qui la mettra dans le trouble. Comme elle a très bien vu le meurtrier, il faut la cacher jusqu'à ce qu'on le trouve. Alors, la police la fait disparaître dans un autre état avec une identité nouvelle. Elle pourra appeler sa famille une fois par semaine, jamais du même endroit et encadrée par un détective. Ne pas dire où elle est à quiconque, ne pas donner d'indices. Évidemment, elle en donnera, naïve et maladroite (et si sympathique!) comme elle est. Le meurtrier la retrouvera. On a peur pour elle. Rassurez-vous, ça finit bien. Et il y a même une histoire d'amour en prime.

Est-ce que je recommande? Oui, excellente lecture de vacances et bon ouvrage pour pratiquer son anglais. Facile à comprendre.

Ouverture d'esprit

Comme je l'avais prévu, l'ex de Vingt ans n'a pas perdu de temps pour se trouver une nouvelle amoureuse et, comme je l'avais également prévu, ça n'a pas laissé Vingt ans tout à fait indifférente. C'est lui qui a la garde, c'est maintenant clair. Sans passer à la cour, entente réciproque. La preuve? Quand j'ai réclamé de voir Petit-fils dont je m'étais ennuyée, Vingt ans est allée le cueillir chez le papa pour le lui remettre illico dès que je l'ai eu assez vu! Bon...

Il n'a plus vraiment d'horaire, plus de sieste, dort quand il s'endort. Il est surexcité, probable qu'il était fatigué quand je l'ai vu. Le père, qui ne travaille pas, s'en occupe donc tout le temps vu qu'il ne va plus à la garderie. Ils en cherchent une, me dit ma fille. Difficile. La nouvelle blonde du papa a aussi un enfant et est monoparentale. Pas de garderie non plus et elle le confie à qui elle peut vu qu'elle travaille. Les deux enfants sont souvent ensemble. Comme je m'informais s'ils les sortaient, Fille me dit qu'ils les ont amenés glisser et une autre fois patiner. J'imagine Petit-fils de 21 mois avec ses patins loués aux pieds et je rigole.

Il y avait comme quelque chose qui me dérangeait. Je sais quoi. Petit-fils n'est pas élevé comme moi je l'élèverais. Avec moi, il aurait un horaire, de la stabilité, il se ferait lire des livres tous les jours, fréquenterait les musées, irait jouer au parc. Je me rends compte que je m'imagine, moi, comme détenant la vérité en ce qui concerne l'élevage d'enfants et étant un paragon de vertus maternelles ou grandmaternelles. Un peu plus et je deviens la Madame de l'histoire de Grande Dame. Heureusement, je me suis parlé. Hola! Femme libre! Cet enfant n'est pas ton enfant. Il ne manque ni de stimulation, ni d'affection, ni de nourriture. Il est grand pour son âge, solide et son père lui a fait faire par un ami des tresses à l'africaine qui lui vont à ravir. Il dit de nouveaux mots (bon, pas beaucoup, mais je cesse de stresser là-dessus), il fait des constructions savantes avec les chaises et fauteuils et des crises monumentales quand ses stratégies ne marchent pas. Bref, il est normal, turbulent, adorable et très actif.

Des horaires, il en aura toute sa vie.

Ma fille voit à ses affaires à sa manière.

Je ne veux pas devenir une vieille chiâleuse et je ne vais pas en devenir une.

Extrait

J'ai ouvert une page au hasard et j'ai retranscrit à la main. C'était plaisant à faire. Riches les mots de Marie-Claire Blais. J'ai écrit une seule phrase pour vous, pas la meilleure, pas la pire, elles sont toutes belles et savoureuses. Le petit bouquin si inoffensif en apparence, si précieux en contenu a retrouvé sa place dans la tablette floridienne des livres maternels.Voici donc un extrait de Le sourd dans la ville

"Tim rêvait doucement, il oublierait peut-être, pour une heure seulement, l'agonie sans murmures de Tim, le chien, et Florence se demandait si l'agonie des êtres ne commence pas lorsqu'ils ont perdu le désir, lorsque, comme elle, ils n'attendent plus rien, une immensité désertique est là, devant soi, sur laquelle on peut marcher et courir, mais c'est une immensité sans horizon, la sensation d'avancer ou de reculer vers ces montagnes de givre est une sensation neutre, indifférente, et on ne peut plus se cacher ou s'enfuir par quelque brèche, le sol de glace est trop dur et trop fermé, on ne s'enlise que dans sa propre débâcle, mais Florence qui avait longtemps eu l'illusion d'attendre quelque chose découvrait qu'elle n'attendait plus rien, là où elle s'était réfugiée aucun regard familier ne pouvait la rejoindre, mais dans ces profondeurs si ignorantes de la mémoire du vieux Tim, il y avait la mer, un rocher, une femme, une consolation qui venait de loin dépayser le mal qu'il éprouvait à vivre dans le temps présent, mais Florence, elle, se demandait comment elle pourrait encore découvrir cette intensité, cette fièvre de l'attente, elle s'habillerait pour le soir, oui, c'était cela, elle attendrait son mari en fumant une cigarette, avec son livre sur les genoux, ce serait dans un grand hôtel, il n'arriverait pas, ou peut-être serait-il en retard, il aurait pour elle les mêmes attentions, les mêmes gestes, la prendrait par la main, car soudain, c'était cela, le jeu de l'attente, on jouait à ne plus se connaître, les rancunes de la nuit, les mesquines vengeances qu'entraîne avec lui le quotidien, tout cela n'existait plus, on se métamorphosait en la personne qui est l'attendue, et l'autre connaissait tout de ce jeu séduisant, les êtres n'étaient-ils pas avant tout des bêtes souples et cupides, vénérant chez les uns et les autres le charme des gestes, l'invitation au plaisir, cet exercice de nos magies sensuelles nous envoûtait nous-mêmes, il était bon d'attendre quelqu'un d'agréable en un lieu agréable, il serait agréablement vêtu et cela s'appelait le confort de vivre, le goût de vivre, c'était une chose naturelle, une délectation que nous appelions notre attente de chaque jour, pensait Florence, on oubliait seulement que cet artisanat délicieux de nos habitudes, du moins de nos habitudes agréables, n'était pas éternel, qu'un soir ou l'autre, le mari ou le fils ou l'amant ou cette concrète apparition de notre attente ne serait plus là, que le vide serait là, à sa place, quand on était Florence et qu'on s'habillait le soir, c'était en vain, c'était pour rencontrer ce néant tout tranquille qui était là, partout, au pied d'un escalier, derrière une porte, le plus cruel, pensait-elle, c'était peut-être de savoir cela, malgré toute la force de son désir, l'acuité de sa mémoire, de savoir qu'il ne reviendrait plus, ne descendrait plus cet escalier, et que nous n'avions aucun pouvoir sur cette absence, mais il y avait pire, c'était de savoir que cette matière vivante, cette matière sensuellement embrassée et aimée de ceux que nous n'attendions plus, c'était de savoir que cette matière fraternelle qui s'était mêlée à nous venait de disparaître tout en continuant de vivre, l'immensité désertique du silence recouvrait tout ce feu que nous avions tenu si près de notre existence au point d'en être nous-mêmes consumés.

(pages 51-52-53)

Onzième livre du défi

J'avais déjà lu "Une saison dans la vie d'Emmanuel" au secondaire ou au cegep en lecture obligatoire. Je n'avais pas aimé mais n'arrive pas à me rappeler pourquoi. Trop loin. Alors quand j'ai vu un autre bouquin de Marie-Claire Blais dans la bibliothèque de ma mère en Floride, j'ai hésité. Il était petit et facile à emporter à la plage, alors je l'ai choisi et j'ai vraiment bien fait!

Le sourd dans la ville de Marie-Claire Blais, Éditions du Boréal, 1996, 187 pages

Quiconque a l'intention d'écrire devrait lire Marie-Claire Blais. Elle défie toutes les règles. Beaucoup de répétitions dans ses phrases et des phrases extrêmement longues, des pages entières pour une seule page, mais pas interminables, non, des phrases qui se terminent juste au bon moment, juste où et quand il fallait. Un talent. Marie-Claire Blais a et est un talent d'écriture. Naturel. Assumé. On l'imagine solide, fluide, droite, entière. Une oeuvre indiscutable. Même toute jeune, à ses premières armes, elle a gagné des prix. Pas de paragraphes dans ses textes. De la densité, mais qui danse. Une beauté d'écriture. Vraiment. J'ai été charmée. Je veux toute la lire.

Un petit livre donc, mais compact. L'histoire est là mais il ne faut pas s'y arrêter. Ne pas trop essayer de comprendre qui est qui, qui fait quoi, vers quoi tout cela va nous mener. Elle revient en spirale, l'histoire,finement, inexorablement, comme brodée avec de la dentelle solide, affirmée, efficace. C'est l'écriture d'une auteure qui a confiance en elle, achevée, cultivée, présente et confiante en ses personnages, sans complaisance. Le vieux Tim et son vieux chien, Florence la malheureuse, Mike et ses soeurs, la petite et la grande, Judith Lange, Berthe Agneli, madame Langenais et son mari qui a cassé ses lunettes. Et la mère Gloria, qui tient l'auberge et danse dans les clubs, celle qui rêve de voyage avec Mike, un voyage qui lui permettrait d'échapper à la mort.

Est-ce que je recommande? Absolument. Incontournable.

dimanche 6 mars 2011

Dixième livre du défi

Mon premier livre terminé, j'ai fouillé dans la maigre bibliothèque floridienne de ma mère pour trouver quelque chose à lire. J'ai trouvé un gros bouquin défraichi avec la photo d'un adolescent sur la page couverture. À l'abordage!

Kevin le révolté (titre original: Murphy's boy) de Torey Hayden, 1983, Balland, 393 pages

L'auteure est une psychologue de réputation internationale spécialisée dans le traitement de psychopathologie enfantine. C'est l'histoire d'une thérapeute qui a fait ses recherches sur le mutisme enfantin. On lui confie un jeune garçon qui a quinze ans, vit dans un centre spécialisé et n'a pas dit un seul mot depuis quatre ans. Abandonné par sa famille, il est confié à l'état. Ça se passe aux États-Unis. Le jeune se cache sous les tables et a peur de tout et de tous. Elle décide de le voir tous les jours et c'est elle qui se déplace en plus. Un peu irréaliste, je crois. Ça me surprendrait énormément qu'une thérapeute ait le luxe de voir ses patients chaque jour de la semaine! Mais bon, c'est un roman, faisons avec. Je dois dire que j'ai accroché parce que le jeune se met à parler et puis, on en apprend un peu tout au long du roman, par bribes, sur le lourd passé qui l'a amené à cet état quasi-végétatif. Je voulais en savoir davantage, alors je n'ai pas lâché. Et puis, c'était facile à lire. Pas de la grande littérature. Distrayant malgré la lourdeur du sujet. En effet, il avait souffert le jeune. Et la description des sévices subis, même si donnée au compte-gouttes, relevait de l'horreur pure. Je me sentais comme une voyeuse et j'ai voulu lâcher sans y arriver. J'étais prise par ce livre et par la personnalité de la thérapeute aussi, tellement imparfaite, qui faisait des erreurs énormes. Ainsi, il l'agresse sexuellement (des attouchements, mais elle est coincée, a vraiment peur et heureusement réussit à s'en sortir avant que ça n'aille plus loin) et bien, elle décide de n'en parler à personne, de peur de nuire au jeune qui faisait des progrès!

Elle est aussi Grande Soeur pour Charity, une petite Indienne négligée. Cette relation et cette enfant sont vrais et sympathiques. Terrible cette Charity! De bons moments du roman.

Ça finit relativement bien. Le jeune, qui a maintenant dix-sept ans, se retrouve dans un foyer pour jeunes adultes, bien encadré, et il réussit à entrer au collège, ce qui était son plus grand rêve.

Est-ce que je recommande? Euh... oui, si vous avez un côté voyeur. J'en ai un semble-t-il, parce que ce livre qui n'est pas vraiment bien écrit et présente des invraisemblances, m'a accrochée.

Neuvième livre du défi

L'immeuble Yacoubian de Alaa El Aswany, Actes Sud, écrit en 2002, 2006 pour la traduction française, roman traduit de l'arabe (Égypte) par Gilles Gauthier, 327 pages

J'ai eu beaucoup de temps pour lire pendant ces vacances. C'est ce livre, dont on a fait un film que je n'ai pas vu, que j'avais choisi pour l'avion. Je me l'étais procuré à cause de notre voyage prévu en Égypte, car l'action se passe à partir d'un immeuble du Caire. Un livre dense que j'ai beaucoup aimé. Exotique. Des vieux monsieurs qui reluquent des jeunes femmes, des jeunes femmes qui se servent des vieux monsieurs pour survivre et la finale, une jeune femme qui tombe vraiment en amour avec son vieux monsieur. Le roman se termine par leurs noces, avec les femmes qui dansent en ondulant, un foulard autour de la taille. La jeune et belle mariée les accompagne et "Zaki bey la regardait plein d'amour et d'admiration. Il frappait dans ses mains en cadence et, peu à peu, éleva les bras et se mit à danser avec elle parmi les cris d'allégresse et les rires de l'assistance." (p.327)

Mais il n'y a pas que l'amour, il y a aussi la corruption, les magouilles, les classes sociales, l'exploitation, la misère et la débrouillardise. Certains s'en sortent mal, comme ce jeune prolétaire brillant à qui on ferme toutes les portes à cause de l'origine de son père. D'autres s'enrichissent. Les femmes ont la vie plus dure, on s'en doutait bien.

Est-ce que je recommande? Absolument.

samedi 5 mars 2011

Florida

De retour. C'est fou ce qu'on a de temps dans une journée sans ordi ni programme. Incroyable. Bien de réaliser ça. La mer. La mère. La tante aussi. Les repas. La piscine. Marcher sur la plage. Coquillages. Seize ans qui comprend fort bien l'anglais, heureuse surprise. Ma mère et des relents d'enfance, pas toujours facile, mais je le savais. Pas de surprise ici. Elle entend mal et s'entête à ne pas consulter. C'est son corps. Vrai. Mais c'est son entourage qui s'époumone à répéter et crier. La télé à tue-tête. Mais le soleil, archi-présent, violent et salvateur. Le soleil et la mer. Et l'énergie qui vient avec. Chanceuse je suis.