mercredi 9 mars 2011
Épuisée
Je me sens vidée, pas en forme. Petit-fils parti, je suis allée à mon bénévolat-lecture. De grands besoins là aussi. Le jeune ne sait pas du tout lire et on est en mars. Et la prof envoie des tonnes de papiers à signer et à vérifier à la mère. Or, elle a bien bien de la misère en français la mère. Ne comprend pas ce dont il s'agit. Là, il fallait nommer trois produits laitiers, et de boulangerie etc. La mère n'avait pas compris. La prof lui écrit cette fois: the answers are wrong, X has to do the homework again. C'est nouveau qu'elle lui écrive en anglais, avant les messages étaient en français. Toujours négatifs. Or, l'anglais n'est pas la langue maternelle de la mère non plus. Elle parle bengali, un peu anglais et un peu français. Pas simple. Elle est très inquiète pour son jeune fils de sept ans qui ne veut plus y aller à cette école maudite où il ne comprend rien. Il a trouvé une solution, tomber malade. Toujours malade, toujours absent, alors il manque l'école et la mère manque le travail. Elle risque de le perdre son travail. Elle travaille en garderie. Elle est charmante et tout à fait sympathique, mais je serais catastrophée que ce soit elle qui apprenne à mon enfant à parler. Misère. Je suis fatiguée. Très fatiguée.
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10 commentaires:
Cette manie que nous avons de parler ou d'écrire en anglais quand le français ne semble pas compris. Ma belle-soeur parle Tagalog.
Ouf pas facile d'arriver dans un nouveau pays... :-o Ils ont du courage ces gens qui souvent, laissent beaucoup derrière!!! :-S
Valéry xxxxxxx
@Zolasoleil, en fait, elle ne parle pas tagalog du tout, merci d'en avoir parlé, j'ai vu mon erreur. Le tagalog, c'est la langue des Philippines, alors que cette famille vient du Bangladesh. Ils parlent donc bengali. J'ai corrigé. C'est ridicule de s'attendre à ce que cette maman supervise les devoirs de son enfant alors qu'elle ne parle pas le français.
Non, ce n'est pas facile, Valéry. Mais va falloir que je prenne moins tout ça à coeur, je déprime. Le fait d'être fatiguée et inquiète pour petit-fils n'aide pas non plus.
Bonjour, Femme libre.
Je sens tout le temps ta sensibilité.
C'est une immense qualité.
Mais elle ébranle aussi.
Alors il faut assumer.
C'est ce que tu fais.
Bonne journée.
Je t'embrasse.
J'assume mais je dois apprendre à me blinder aussi. Pas comme un tank, juste comme quelqu'un qui barre ses portes pour rester en sécurité. Merci pour vos judicieux commentaires, Herbert!
Ok. Je viens de comprendre le pourquoi du message du 10 mars.
Le pauvre petit! Si ça peut le consoler... Ma fille est la troisième de sa classe à savoir lire. Elle n'a pas encore obtenu sa clé d'or. Nous sommes en mars. Les autres enfants, selon ma fille, ne savent pas lire encore.
La jeune famille que vous décrivez, eh ben je l'aime déjà et elle a toute ma sympathie. Elle semble faire beaucoup d'effort, la maman. Et le garçon aussi.
Il ne peut pas recevoir plus d'aide que ça? Les autistes reçoivent de l'aide dans les écoles. Les dysphasiques aussi. Pourquoi pas lui?
Il a commencé à voir l'orthopédagogue un peu avant la relâche scolaire, le vendredi pour une heure, en groupe. Pas gros gros comme aide. Évidemment, j'ai bien envie de lui donner des leçons particulières. Ce n'est pas le mandat de mon bénévolat. Moi, je suis sensée lui donner le goût de la lecture en lui lisant des livres intéressants et non pas lui apprendre directement à lire. J'ai un peu essayé à vrai dire, à la demande de la mère. Il réagit exactement comme ma fille dyslexique faisait. Évitement, chiâlage, distraction, protestation directe ou indirecte. Je reconnais tellement ses difficultés et son comportement chez ce petit garçon. Ce n'est peut-être pas le bénévolat qu'il me fallait, celui-là non plus, me rappelle trop de batailles, d'espoirs, de rages et de déceptions.
Ne pas oublier que cet enfant n'a aucun diagnostic pour le moment, Petite Fadette. Pas de diagnostic= pas d'aide.
Tout l'isolement et le désespoir de cette jeune maman. Pas facile pour elle. Bon sens qu'il y a tant à offrir de nous-même!
Elle n'est pas isolée,Nanou la Terre. Je pense que tout le monde de son bloc vient du Bengladesh. Une fois, je sonnais sans réponse et un voisin est venu me dire qu'ils ne rentraient pas avant cinq heures! Et il a surveillé quand j'ai décidé d'attendre quand même!
Elle n'est pas si jeune non plus. Au moins dans la trentaine et le père, à l'oeil, à l'air d'avoir cinquante ans.
Elle n'est pas désespérée non plus. Insatisfaite, oui. Déçue, probablement. Mais elle m'a dit que son fils était un grand prématuré et qu'il a tout fait plus tard que les autres. Il a marché après deux ans. Elle cherche des solutions.
Coudons, c'est mon billet qui donne un ton misérabiliste à cette famille. Un reflet de comment je me sentais, moi, sûrement! Héhé! Là, je vais mieux, je suis allée au yoga et ça m'a fait du bien.
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